Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
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Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
EOL – Oui, je te traite comme un animal. Parce ce que tout le monde a droit au même traitement. Animaux, Humains et Centaures. C'est la même « ronde » pour tous.
Aux premiers mots de cette réponse, Yawldaec sentit son sang se glacer sous l'impression d'échec, mais cette sensation disparut presque aussitôt pour laisser place à de l'hébétement. Eol n'avait rien compris... et en même temps il avait tout compris ; et il voyait les choses de façon si simple que Yawldaec s'en sentit bête. Comme si le raisonnement d'Eol coulait de source, en fait : oui, puisque Yawldaec demandait à ce que les animaux et les races dites “intelligentes” soient traités à égalité, alors Eol trait Yawldaec comme un animal. Yawldaec n'en fut même pas vexé car il devina qu'Eol aurait répondu la même chose à un Humain. Comment corriger Eol alors qu'en répondant à côté il énonçait une autre vérité que Yawldaec avait essayé de lui inculquer ?
Yawldaec était encore une fois mis face à son incapacité d'expliquer de façon claire la différence entre avoir autant de considération pour tout le monde du vivant et traiter les Centaures et autres non-Humains en tant que personnes. Eol n'était pas quelqu'un de méchant, et finalement, si Yawldaec tenait tant à réussir à lui faire comprendre ces choses, ce n'était pas pour Eol mais pour lui-même. Il voulait en fait se donner une bonne raison d'accepter les caresses d'Eol en s'assurant qu'il n'y avait pas de confusion avec les chevaux. Il s'y prenait tellement mal qu'il créait au contraire la confusion chez Eol.
EOL – Non, je ne pense pas que tu sois identique à un cheval. Tu es différent. Tu as des bras. Tu as un torse humanoïde. Tu as un nez plus fin qu'un museau de cheval...
Eol continua d'énumérer toutes les différences entre un Centaure et un cheval, si bien que Yawldaec eut envie de l'arrêter, mais en même temps celui lui fit du bien d'entendre quelqu'un récapituler tout cela. Seulement, qu'est-ce que cela prouvait ? Eol était un esprit simple : il expliquait simplement savoir faire la différence entre un cheval et un Centaure, cela ne voulait pas dire qu'il savait qu'il ne fallait pas traiter les Centaures de la même manière.
Par tous les dieux, que c'était compliqué...
EOL – Tu n'es pas identique à un cheval. C'est vrai. Mais je t'aime beaucoup quand même.
Yawldaec sourit. Eol l'aimait. Ces mots lui réchauffèrent le cœur en même temps qu'il fut amusé par la tournure du propos : « tu n'es pas un cheval mais je t'aime quand même ». Eol aimait beaucoup les chevaux. Et il aimait tout autant Yawldaec. C'était réciproque. Surtout, Yawldaec eut la preuve qu'Eol n'était pas définitivement fâché contre lui. La tristesse l'avait quitté et aucune rancœur ne l'habitait. Yawldaec retrouvait le Eol qu'il avait connu. Ca le rendit joyeux.
EOL – Tu dis que « caresser quelqu'un par tendresse, ce n'est pas pareil que le caresser parce qu'on le traite comme un animal ». Je caresse les animaux par tendresse. Pas parce que je les traite comme des animaux. Et toi je te traite comme un animal. Mais ce n'est pas pour ça que je te caresse. C'est aussi par tendresse.
Encore une fois, le point de vue d'Eol tenait si bien debout que Yawldaec ne sut pas comment s'y prendre pour mieux lui expliquer les choses. Il savait que quand Eol lui disait le traiter comme un animal, il n'y avait là rien de dégradant. Le problème, c'est qu'en poussant justement ce raisonnement de mettre races “intelligentes” et animaux dans le même sac, Eol donnait de la tendresse de la même manière aux uns et aux autres. Il avait de la tendresse pour les animaux, et Yawldaec ne pouvait donc pas faire passer son propos.
Ce fut un véritable exercice d'ouverture d'esprit pour Yawldaec. Il ne fallait pas se braquer, il fallait se montrer patient et compréhensif. Heureusement, Yawldaec possédait ces qualités, et c'est grâce à cela que le dialogue n'avait pas déjà tourné court dans l'agacement.
EOL – Tout est toujours si compliqué. Est-ce qu'on ne peut pas simplement demander aux autres s'ils veulent bien qu'on les caresse ou pas ? Si oui, on peut le faire. Si non, on ne le fait pas. C'est plus simple que de chercher à savoir si on le fait parce qu'ils sont Humains, Centaures ou animaux... Toi tu ne veux pas que je te touche, donc je ne le fais pas.
L'ingénuité d'Eol était si bouleversante... C'est justement ce qui le rendait si attachant aux yeux de Yawldaec. C'est grâce à cela que, lors de leur première rencontre, Yawldaec n'avait pas pu avoir le même regard mauvais envers Eol. Il l'avait trouvé différent, très tôt, et plus il discutait avec lui, plus il comprenait pourquoi il l'avait trouvé différent.
YAWLDAEC – Tu as raison. On peut demander aux gens. Mais... Comment te dire, Eol... Même un Humain que tu apprécies, si tu lui demande de le caresser, pourra te rétorquer qu'il n'est pas un chien. On ne se comporte pas envers une personne de la même manière que l'on se comporte envers un animal. Tous les êtres vivants méritent le même respect, même les arbres et les fleurs, car tous ont une âme ; mais il faut aussi... savoir... se mettre “au niveau” de l'être vivant, de la même manière que tu ne parleras pas à un enfant comme à un adulte, ni à un adulte comme à un enfant. C'est le même principe. L'adulte et l'enfant méritent la même considération, le même respect, mais tu ne les traiteras pas de la même manière. Si nous, les Centaures, évitons les Humains, c'est parce qu'ils veulent trop nous traiter de la même manière que des chevaux, ils pensent que notre rôle est de les porter, et s'ils nous caressent, ce sera seulement pour nous rappeler qu'à leurs yeux nous sommes comme des chevaux, alors qu'ils nieront la vérité : nous sommes des personnes, autant qu'eux. Je sais que ce n'est pas facile, car il y a finalement peu de différences entre les personnes et les animaux.
Tout cela était très théorique. Eol avait peut-être besoin de pratique pour comprendre.
YAWLDAEC – La discussion que j'ai avec toi, par exemple, je ne l'aurais pas avec un animal. Et je pourrais te caresser comme je caresserais un animal, et tu pourrais être vexé de ne pas être traité tel que tu es réellement. Mais...
Yawldaec tendit la main pour venir, délicatement et tendrement, caresser la joue puis les cheveux d'Eol.
YAWLDAEC – ... si je te caresse de cette manière, je le fais parce que j'ai de la tendresse pour la personne que tu es. Moi aussi je t'aime, Eol. Et je veux bien que tu me touches, mais seulement si je suis certain que tu le feras de cette manière-ci... et devant nul témoin qui ferait la confusion.
Aux premiers mots de cette réponse, Yawldaec sentit son sang se glacer sous l'impression d'échec, mais cette sensation disparut presque aussitôt pour laisser place à de l'hébétement. Eol n'avait rien compris... et en même temps il avait tout compris ; et il voyait les choses de façon si simple que Yawldaec s'en sentit bête. Comme si le raisonnement d'Eol coulait de source, en fait : oui, puisque Yawldaec demandait à ce que les animaux et les races dites “intelligentes” soient traités à égalité, alors Eol trait Yawldaec comme un animal. Yawldaec n'en fut même pas vexé car il devina qu'Eol aurait répondu la même chose à un Humain. Comment corriger Eol alors qu'en répondant à côté il énonçait une autre vérité que Yawldaec avait essayé de lui inculquer ?
Yawldaec était encore une fois mis face à son incapacité d'expliquer de façon claire la différence entre avoir autant de considération pour tout le monde du vivant et traiter les Centaures et autres non-Humains en tant que personnes. Eol n'était pas quelqu'un de méchant, et finalement, si Yawldaec tenait tant à réussir à lui faire comprendre ces choses, ce n'était pas pour Eol mais pour lui-même. Il voulait en fait se donner une bonne raison d'accepter les caresses d'Eol en s'assurant qu'il n'y avait pas de confusion avec les chevaux. Il s'y prenait tellement mal qu'il créait au contraire la confusion chez Eol.
EOL – Non, je ne pense pas que tu sois identique à un cheval. Tu es différent. Tu as des bras. Tu as un torse humanoïde. Tu as un nez plus fin qu'un museau de cheval...
Eol continua d'énumérer toutes les différences entre un Centaure et un cheval, si bien que Yawldaec eut envie de l'arrêter, mais en même temps celui lui fit du bien d'entendre quelqu'un récapituler tout cela. Seulement, qu'est-ce que cela prouvait ? Eol était un esprit simple : il expliquait simplement savoir faire la différence entre un cheval et un Centaure, cela ne voulait pas dire qu'il savait qu'il ne fallait pas traiter les Centaures de la même manière.
Par tous les dieux, que c'était compliqué...
EOL – Tu n'es pas identique à un cheval. C'est vrai. Mais je t'aime beaucoup quand même.
Yawldaec sourit. Eol l'aimait. Ces mots lui réchauffèrent le cœur en même temps qu'il fut amusé par la tournure du propos : « tu n'es pas un cheval mais je t'aime quand même ». Eol aimait beaucoup les chevaux. Et il aimait tout autant Yawldaec. C'était réciproque. Surtout, Yawldaec eut la preuve qu'Eol n'était pas définitivement fâché contre lui. La tristesse l'avait quitté et aucune rancœur ne l'habitait. Yawldaec retrouvait le Eol qu'il avait connu. Ca le rendit joyeux.
EOL – Tu dis que « caresser quelqu'un par tendresse, ce n'est pas pareil que le caresser parce qu'on le traite comme un animal ». Je caresse les animaux par tendresse. Pas parce que je les traite comme des animaux. Et toi je te traite comme un animal. Mais ce n'est pas pour ça que je te caresse. C'est aussi par tendresse.
Encore une fois, le point de vue d'Eol tenait si bien debout que Yawldaec ne sut pas comment s'y prendre pour mieux lui expliquer les choses. Il savait que quand Eol lui disait le traiter comme un animal, il n'y avait là rien de dégradant. Le problème, c'est qu'en poussant justement ce raisonnement de mettre races “intelligentes” et animaux dans le même sac, Eol donnait de la tendresse de la même manière aux uns et aux autres. Il avait de la tendresse pour les animaux, et Yawldaec ne pouvait donc pas faire passer son propos.
Ce fut un véritable exercice d'ouverture d'esprit pour Yawldaec. Il ne fallait pas se braquer, il fallait se montrer patient et compréhensif. Heureusement, Yawldaec possédait ces qualités, et c'est grâce à cela que le dialogue n'avait pas déjà tourné court dans l'agacement.
EOL – Tout est toujours si compliqué. Est-ce qu'on ne peut pas simplement demander aux autres s'ils veulent bien qu'on les caresse ou pas ? Si oui, on peut le faire. Si non, on ne le fait pas. C'est plus simple que de chercher à savoir si on le fait parce qu'ils sont Humains, Centaures ou animaux... Toi tu ne veux pas que je te touche, donc je ne le fais pas.
L'ingénuité d'Eol était si bouleversante... C'est justement ce qui le rendait si attachant aux yeux de Yawldaec. C'est grâce à cela que, lors de leur première rencontre, Yawldaec n'avait pas pu avoir le même regard mauvais envers Eol. Il l'avait trouvé différent, très tôt, et plus il discutait avec lui, plus il comprenait pourquoi il l'avait trouvé différent.
YAWLDAEC – Tu as raison. On peut demander aux gens. Mais... Comment te dire, Eol... Même un Humain que tu apprécies, si tu lui demande de le caresser, pourra te rétorquer qu'il n'est pas un chien. On ne se comporte pas envers une personne de la même manière que l'on se comporte envers un animal. Tous les êtres vivants méritent le même respect, même les arbres et les fleurs, car tous ont une âme ; mais il faut aussi... savoir... se mettre “au niveau” de l'être vivant, de la même manière que tu ne parleras pas à un enfant comme à un adulte, ni à un adulte comme à un enfant. C'est le même principe. L'adulte et l'enfant méritent la même considération, le même respect, mais tu ne les traiteras pas de la même manière. Si nous, les Centaures, évitons les Humains, c'est parce qu'ils veulent trop nous traiter de la même manière que des chevaux, ils pensent que notre rôle est de les porter, et s'ils nous caressent, ce sera seulement pour nous rappeler qu'à leurs yeux nous sommes comme des chevaux, alors qu'ils nieront la vérité : nous sommes des personnes, autant qu'eux. Je sais que ce n'est pas facile, car il y a finalement peu de différences entre les personnes et les animaux.
Tout cela était très théorique. Eol avait peut-être besoin de pratique pour comprendre.
YAWLDAEC – La discussion que j'ai avec toi, par exemple, je ne l'aurais pas avec un animal. Et je pourrais te caresser comme je caresserais un animal, et tu pourrais être vexé de ne pas être traité tel que tu es réellement. Mais...
Yawldaec tendit la main pour venir, délicatement et tendrement, caresser la joue puis les cheveux d'Eol.
YAWLDAEC – ... si je te caresse de cette manière, je le fais parce que j'ai de la tendresse pour la personne que tu es. Moi aussi je t'aime, Eol. Et je veux bien que tu me touches, mais seulement si je suis certain que tu le feras de cette manière-ci... et devant nul témoin qui ferait la confusion.
Yawldaec- Elite
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec m’explique les choses. Tout doucement. Il est gentil. D’habitude, les gens n’aiment pas expliquer les choses trop longtemps. Ils finissent par dire : « Mais c’est évident, si tu ne comprends pas ça, je ne peux rien pour toi ». Et ils m’appellent sot ou arriéré. Mais Yawldaec ne fait pas ça. Je comprends ce qu’il me dit parce qu’il détaille tout. Très clairement.
- Tous les êtres vivants méritent le même respect, même les arbres et les fleurs, car tous ont une âme ; mais il faut aussi... savoir... se mettre “au niveau” de l'être vivant, de la même manière que tu ne parleras pas à un enfant comme à un adulte, ni à un adulte comme à un enfant.
Le centaure illustre ses propos. Mais là, ça devient compliqué. Se mettre au niveau des autres… J’ai toujours eu du mal à faire ça. J’ai du mal à imaginer que les autres ne pensent pas comme moi. Qu’ils sont différents. Qu’ils savent des choses que je ne sais pas. Et que je sais des choses qu’ils ne savent pas. On me le rappelle souvent. Mais c’est difficile d’y penser tout le temps. Souvent je l’oublie.
- La discussion que j'ai avec toi, par exemple, je ne l'aurais pas avec un animal.
Moi si. Souvent j’explique des choses aux animaux. Je leur parle. Mais Yawldaec a raison. Parce que quand je fais ça, les gens me disent que je suis idiot. Je devrais arrêter. Me mettre au niveau des animaux quand je suis avec eux. Mais je ne sais pas quel est le niveau des animaux. C’est tellement compliqué…
– … si je te caresse de cette manière, je le fais parce que j'ai de la tendresse pour la personne que tu es. Moi aussi je t'aime, Eol. Et je veux bien que tu me touches, mais seulement si je suis certain que tu le feras de cette manière-ci… et devant nul témoin qui ferait la confusion.
Yawldaec pose sa main sur ma joue. Je suis tétanisé. Il remonte dans mes cheveux. Il… il me caresse les cheveux !!! Sept Dieux ! C’est… tellement étrange. Je n’ose pas bouger. Je n’ose même pas respirer. Même quand la caresse se termine. Tout mon corps est tendu. Je ne sais pas comment réagir. J’ai toujours repoussé les gens qui me touchaient. Moi, je voulais juste caresser Yawldaec sur son corps équin. Le caresser là où il y a une fourrure, comme… comme celle d’un cheval.
Mes pensées vont trop vite. J’ai du mal à réfléchir. Je crois que je comprends. Ça y est, oui. Je comprends tout. Je voulais caresser Yawldaec comme un cheval. Pas comme il l’a fait. Pas par tendresse. Parce que j’aime caresser les animaux. Mais je n’aime pas toucher la peau des humains. Je ne l’ai jamais fait. Sauf avec Nïn. Mais Nïn, c’est différent.
Et là, la main du centaure n’est pas un museau d’animal. Non. C’est le contact de sa peau. Le contact de sa tendresse.
- C’est différent d’un animal. C’est… haaa…
Je ne sais pas comment décrire ça.
- C’est très difficile à supporter. C’est douloureux. Comme de regarder quelqu’un dans les yeux.
Le contact avec l’autre est douloureux. Sa présence. Son existence. Sa différence. Tous ces mots qui finissent en -ence.
- Et en même temps c’est agréable.
Je pose une main sur ma tête. Je ne sais pas quoi faire. Lui demander de recommencer ? Lui demander d’arrêter ? J’essaie de le regarder dans les yeux. J’essaie de tendre ma main vers lui. Mais c’est trop dur. Je me balance d’avant en arrière. J’essaie de ne pas ressentir trop de choses. J’essaie de me focaliser sur ce balancement. Pour ne pas exploser.
- Tous les êtres vivants méritent le même respect, même les arbres et les fleurs, car tous ont une âme ; mais il faut aussi... savoir... se mettre “au niveau” de l'être vivant, de la même manière que tu ne parleras pas à un enfant comme à un adulte, ni à un adulte comme à un enfant.
Le centaure illustre ses propos. Mais là, ça devient compliqué. Se mettre au niveau des autres… J’ai toujours eu du mal à faire ça. J’ai du mal à imaginer que les autres ne pensent pas comme moi. Qu’ils sont différents. Qu’ils savent des choses que je ne sais pas. Et que je sais des choses qu’ils ne savent pas. On me le rappelle souvent. Mais c’est difficile d’y penser tout le temps. Souvent je l’oublie.
- La discussion que j'ai avec toi, par exemple, je ne l'aurais pas avec un animal.
Moi si. Souvent j’explique des choses aux animaux. Je leur parle. Mais Yawldaec a raison. Parce que quand je fais ça, les gens me disent que je suis idiot. Je devrais arrêter. Me mettre au niveau des animaux quand je suis avec eux. Mais je ne sais pas quel est le niveau des animaux. C’est tellement compliqué…
– … si je te caresse de cette manière, je le fais parce que j'ai de la tendresse pour la personne que tu es. Moi aussi je t'aime, Eol. Et je veux bien que tu me touches, mais seulement si je suis certain que tu le feras de cette manière-ci… et devant nul témoin qui ferait la confusion.
Yawldaec pose sa main sur ma joue. Je suis tétanisé. Il remonte dans mes cheveux. Il… il me caresse les cheveux !!! Sept Dieux ! C’est… tellement étrange. Je n’ose pas bouger. Je n’ose même pas respirer. Même quand la caresse se termine. Tout mon corps est tendu. Je ne sais pas comment réagir. J’ai toujours repoussé les gens qui me touchaient. Moi, je voulais juste caresser Yawldaec sur son corps équin. Le caresser là où il y a une fourrure, comme… comme celle d’un cheval.
Mes pensées vont trop vite. J’ai du mal à réfléchir. Je crois que je comprends. Ça y est, oui. Je comprends tout. Je voulais caresser Yawldaec comme un cheval. Pas comme il l’a fait. Pas par tendresse. Parce que j’aime caresser les animaux. Mais je n’aime pas toucher la peau des humains. Je ne l’ai jamais fait. Sauf avec Nïn. Mais Nïn, c’est différent.
Et là, la main du centaure n’est pas un museau d’animal. Non. C’est le contact de sa peau. Le contact de sa tendresse.
- C’est différent d’un animal. C’est… haaa…
Je ne sais pas comment décrire ça.
- C’est très difficile à supporter. C’est douloureux. Comme de regarder quelqu’un dans les yeux.
Le contact avec l’autre est douloureux. Sa présence. Son existence. Sa différence. Tous ces mots qui finissent en -ence.
- Et en même temps c’est agréable.
Je pose une main sur ma tête. Je ne sais pas quoi faire. Lui demander de recommencer ? Lui demander d’arrêter ? J’essaie de le regarder dans les yeux. J’essaie de tendre ma main vers lui. Mais c’est trop dur. Je me balance d’avant en arrière. J’essaie de ne pas ressentir trop de choses. J’essaie de me focaliser sur ce balancement. Pour ne pas exploser.
Eol- Champion
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec vit Eol se tétaniser. Il ne devait pas s'attendre à la caresse de Yawldaec. En réalité, Yawldaec lui-même fut surpris par son propre geste : il n'était pas quelqu'un de tactile. Il faut dire aussi qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme Eol, et qu'il n'avait jamais ressenti cette tendresse pour un bipède. Il n'avait pas non plus rencontré beaucoup de Demi-Elfes. En même temps, les traits drows dans le physique d'Eol était quelque peu sinistres, mais il avait le visage si fin et le regard si profond qu'il était beau. Eol était beau. Plus beau que n'importe quel Humain. Un don de son sang elfique.
Comment Yawldaec pouvait-il le trouver beau alors qu'il n'avait jamais été attiré physiquement par autre chose qu'une femelle de sa race ? Il se dit qu'après tout, cela n'empêchait pas de reconnaître la beauté chez un mâle. Mais Eol n'avait pas les traits d'un Centaure. Ces traits que les Humains qualifiaient d'« équins ». Eol n'avait rien de tout ça. Mais il était beau quand même. Parce qu'il faisait physiquement plus Elfe qu'Humain, aux yeux de Yawldaec. Cela se retrouvait dans son odeur. Le Centaure aimait l'odeur d'Eol, alors que les Humains puaient.
EOL – C'est différent d'un animal. C'est... haaa... C'est très difficile à supporter. C'est douloureux. Comme de regarder quelqu'un dans les yeux. Et en même temps c'est agréable.
Yawldaec sourit. Il ne comprit pas bien la comparaison, « douloureux comme de regarder quelqu'un dans les yeux », mais ça n'eut pas d'importance, car dans la globalité, il était bien placé pour comprendre ce qu'Eol ressentait, même si ça s'expliquait forcément par autre chose chez Eol.
Le Centaure bai, restant penché en avant vers le Demi-Drow, renifla lentement pour mieux sentir l'odeur de ce dernier, et cligna des yeux dans une expression de plaisir. Lui-même avait une forte odeur de cheval qui ne devait pas être pour déplaire à Eol.
Puis, Yawldaec conclut :
YAWLDAEC – Je te comprends. Je ressens la même chose. Quand tu me caresses, c'est très difficile à supporter... et en même temps c'est agréable. Tu as trouvé les mots.
Comment Yawldaec pouvait-il le trouver beau alors qu'il n'avait jamais été attiré physiquement par autre chose qu'une femelle de sa race ? Il se dit qu'après tout, cela n'empêchait pas de reconnaître la beauté chez un mâle. Mais Eol n'avait pas les traits d'un Centaure. Ces traits que les Humains qualifiaient d'« équins ». Eol n'avait rien de tout ça. Mais il était beau quand même. Parce qu'il faisait physiquement plus Elfe qu'Humain, aux yeux de Yawldaec. Cela se retrouvait dans son odeur. Le Centaure aimait l'odeur d'Eol, alors que les Humains puaient.
EOL – C'est différent d'un animal. C'est... haaa... C'est très difficile à supporter. C'est douloureux. Comme de regarder quelqu'un dans les yeux. Et en même temps c'est agréable.
Yawldaec sourit. Il ne comprit pas bien la comparaison, « douloureux comme de regarder quelqu'un dans les yeux », mais ça n'eut pas d'importance, car dans la globalité, il était bien placé pour comprendre ce qu'Eol ressentait, même si ça s'expliquait forcément par autre chose chez Eol.
Le Centaure bai, restant penché en avant vers le Demi-Drow, renifla lentement pour mieux sentir l'odeur de ce dernier, et cligna des yeux dans une expression de plaisir. Lui-même avait une forte odeur de cheval qui ne devait pas être pour déplaire à Eol.
Puis, Yawldaec conclut :
YAWLDAEC – Je te comprends. Je ressens la même chose. Quand tu me caresses, c'est très difficile à supporter... et en même temps c'est agréable. Tu as trouvé les mots.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Je déglutis. Il dit qu’il ressent la même chose. Tant mieux. Il est encore tout prêt de moi. Presque trop prêt. D’habitude cette distance n’aurait pas été assez grande. Normalement, je l'aurais repoussé. Mais là, ça va. Même si ce n’est pas facile à supporter. C’est quand même agréable. Et il le pense aussi. Je sens son odeur. Pas tout à fait comme un cheval. Mais presque. J’aime bien. Je ferme les yeux. Je le respire.
- Personne ne m’a jamais touché comme ça. Sauf Egfroi. Je parle de mon ami humain. Pas de mon cheval. Il m’a même embrassé une fois. Là.
Je lui montre ma bouche. Ensuite je me tais. Je me prépare à lui annoncer ce que je dois lui annoncer. Ce n'est pas facile. Je ne sais pas quels mots utiliser.
- Mon cheval Egfroi est mort. Quand je suis revenu chez nous. Théo était fâché que je revienne. Je pensais qu’il serait content. Il m'avait manqué. Mais il était très en colère. Alors il a tué Egfroi pour me punir. Je m'en veux.
Je me mords les lèvres. Je n’aime pas y repenser. Ça me rend triste. Mais je dois le dire à Yawldaec. Alors je me concentre pour parler. Et pour ne pas pleurer. En n’y pensant pas trop. Mais je suis quand même triste. Je baisse la tête. Je sens que mes yeux se mouillent. Je retiens toute cette eau. Je ne déborde pas. Parce que Théo n'aime pas ça.
- Personne ne m’a jamais touché comme ça. Sauf Egfroi. Je parle de mon ami humain. Pas de mon cheval. Il m’a même embrassé une fois. Là.
Je lui montre ma bouche. Ensuite je me tais. Je me prépare à lui annoncer ce que je dois lui annoncer. Ce n'est pas facile. Je ne sais pas quels mots utiliser.
- Mon cheval Egfroi est mort. Quand je suis revenu chez nous. Théo était fâché que je revienne. Je pensais qu’il serait content. Il m'avait manqué. Mais il était très en colère. Alors il a tué Egfroi pour me punir. Je m'en veux.
Je me mords les lèvres. Je n’aime pas y repenser. Ça me rend triste. Mais je dois le dire à Yawldaec. Alors je me concentre pour parler. Et pour ne pas pleurer. En n’y pensant pas trop. Mais je suis quand même triste. Je baisse la tête. Je sens que mes yeux se mouillent. Je retiens toute cette eau. Je ne déborde pas. Parce que Théo n'aime pas ça.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol eut finalement l'air de se détendre un peu. Il ferma les yeux en respirant lentement. Le voyant faire, Yawldaec ne se douta pas qu'il s'imprégnait de son odeur, il fut simplement ravi car il n'avait pas voulu mettre Eol mal à l'aise. Il n'avait pas pensé que cette tendre caresse sur la joue l'aurait tendu à ce point, mais il était bien placé pour le comprendre et pour ne pas avoir envie d'insister. Il retira lentement sa main et se redressa.
EOL – Personne ne m'a jamais touché comme ça. Sauf Egfroi. Je parle de mon ami Humain. Pas de mon cheval.
Dans ce domaine fortifié, Eol avait été maltraité, de ce qu'avait pu en voir Yawldaec. Il n'avait pas semblé avoir d'amis tant il avait été méprisé ne serait-ce que par le fait de sa race. Seulement, Yawldaec n'avait finalement passé qu'un temps infime à l'intérieur de ce domaine, même si cela avait été si pénible moralement que ça lui avait paru des semaines. Il n'avait donc pas su comment Eol vivait à l'intérieur du castel, il ne connaissait pas toutes les personnes qu'il fréquentait, et il n'était quand même pas si étonnant en fin de compte qu'il se fût fait un ami. Peut-être parmi les esclaves.
Etait-ce alors un hasard que le cheval favori d'Eol fût appelé Egfroi ? Eol lui avait-il donné ce nom en hommage à son ami ? Yawldaec poserait peut-être ces questions au détour d'une discussion, mais pour l'instant, Eol n'avait pas fini de parler.
EOL – Il m'a même embrassé une fois. Là.
Eol désigna sa bouche. Non seulement cet Humain du nom de Egfroi était la seule personne par qui Eol supportait d'être touché, mais en plus il l'avait déjà baisé sur la bouche ? Chez les Centaures comme chez les Humains, les baisers sur la bouche étaient un marqueur intime. Yawldaec fut donc d'autant plus ravi pour Eol : ce n'était pas qu'un simple ami qu'il s'était fait là. Cependant, Yawldaec avait l'impression que cet Humain n'était plus. Eol avait donné son nom à son cheval favori en hommage après le décès de l'Humain, sans doute.
EOL – Mon cheval Egfroi est mort. Quand je suis revenu chez nous. Théo était fâché que je revienne. Je pensais qu'il serait content. Il m'avait manqué. Mais il était très en colère. Alors il a tué Egfroi pour me punir. Je m'en veux.
Cette nouvelle glaça le sang de Yawldaec. Il avait déjà pu observer que Théobald était un monstre, un homme abject ; il en avait là une autre démonstration. Il avait tué un cheval simplement pour punir une personne qui s'en sentait proche. Yawldaec resta un instant sans voix. Puis il balbutia :
YAWLDAEC – Tu me dis que... que c'est arrivé lorsque tu es rentré après être... parti avec moi ?
Yawldaec se sentit coupable. Ce jour-là, il n'aurait pas dû exhorter Eol à s'enfuir avec lui. Pourtant, il se souvenait que ce jour-là, si Eol n'était pas parti, il aurait été passé à tabac pour avor pris la défense d'un esclave devant le baron. Eol avait tenu à rentrer par lui-même. Yawldaec l'imaginait revenir vers Théobald, lui dire qu'il était désolé, et voir son cheval favori se faire exécuter devant ses yeux pour qu'il ressente de la peine. C'était cruel et pervers.
Seulement, Yawldaec ne pouvait pas se permettre de dire devant Eol tout le mal qu'il pensait de Théobald. Eol était trop sous son influence, il avait été triste d'avoir tué Théobald ; et puis, c'était son demi-frère, si cela avait de l'importance.
YAWLDAEC – Je... Je suis désolé, Eol. Je n'aurais pas dû t'impliquer dans ma fuite ce jour-là. Tu ne méritais rien de tout cela. Egfroi ne méritait pas de mourir, et tu ne méritais pas de le perdre.
EOL – Personne ne m'a jamais touché comme ça. Sauf Egfroi. Je parle de mon ami Humain. Pas de mon cheval.
Dans ce domaine fortifié, Eol avait été maltraité, de ce qu'avait pu en voir Yawldaec. Il n'avait pas semblé avoir d'amis tant il avait été méprisé ne serait-ce que par le fait de sa race. Seulement, Yawldaec n'avait finalement passé qu'un temps infime à l'intérieur de ce domaine, même si cela avait été si pénible moralement que ça lui avait paru des semaines. Il n'avait donc pas su comment Eol vivait à l'intérieur du castel, il ne connaissait pas toutes les personnes qu'il fréquentait, et il n'était quand même pas si étonnant en fin de compte qu'il se fût fait un ami. Peut-être parmi les esclaves.
Etait-ce alors un hasard que le cheval favori d'Eol fût appelé Egfroi ? Eol lui avait-il donné ce nom en hommage à son ami ? Yawldaec poserait peut-être ces questions au détour d'une discussion, mais pour l'instant, Eol n'avait pas fini de parler.
EOL – Il m'a même embrassé une fois. Là.
Eol désigna sa bouche. Non seulement cet Humain du nom de Egfroi était la seule personne par qui Eol supportait d'être touché, mais en plus il l'avait déjà baisé sur la bouche ? Chez les Centaures comme chez les Humains, les baisers sur la bouche étaient un marqueur intime. Yawldaec fut donc d'autant plus ravi pour Eol : ce n'était pas qu'un simple ami qu'il s'était fait là. Cependant, Yawldaec avait l'impression que cet Humain n'était plus. Eol avait donné son nom à son cheval favori en hommage après le décès de l'Humain, sans doute.
EOL – Mon cheval Egfroi est mort. Quand je suis revenu chez nous. Théo était fâché que je revienne. Je pensais qu'il serait content. Il m'avait manqué. Mais il était très en colère. Alors il a tué Egfroi pour me punir. Je m'en veux.
Cette nouvelle glaça le sang de Yawldaec. Il avait déjà pu observer que Théobald était un monstre, un homme abject ; il en avait là une autre démonstration. Il avait tué un cheval simplement pour punir une personne qui s'en sentait proche. Yawldaec resta un instant sans voix. Puis il balbutia :
YAWLDAEC – Tu me dis que... que c'est arrivé lorsque tu es rentré après être... parti avec moi ?
Yawldaec se sentit coupable. Ce jour-là, il n'aurait pas dû exhorter Eol à s'enfuir avec lui. Pourtant, il se souvenait que ce jour-là, si Eol n'était pas parti, il aurait été passé à tabac pour avor pris la défense d'un esclave devant le baron. Eol avait tenu à rentrer par lui-même. Yawldaec l'imaginait revenir vers Théobald, lui dire qu'il était désolé, et voir son cheval favori se faire exécuter devant ses yeux pour qu'il ressente de la peine. C'était cruel et pervers.
Seulement, Yawldaec ne pouvait pas se permettre de dire devant Eol tout le mal qu'il pensait de Théobald. Eol était trop sous son influence, il avait été triste d'avoir tué Théobald ; et puis, c'était son demi-frère, si cela avait de l'importance.
YAWLDAEC – Je... Je suis désolé, Eol. Je n'aurais pas dû t'impliquer dans ma fuite ce jour-là. Tu ne méritais rien de tout cela. Egfroi ne méritait pas de mourir, et tu ne méritais pas de le perdre.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
- Tu me dis que… que c'est arrivé lorsque tu es rentré après être… parti avec moi ?
- Oui.
- Je… Je suis désolé, Eol. Je n'aurais pas dû t'impliquer dans ma fuite ce jour-là. Tu ne méritais rien de tout cela. Egfroi ne méritait pas de mourir, et tu ne méritais pas de le perdre.
Je ne sais pas pourquoi il est désolé. Ce n’est pas de sa faute. C’est Théo qui a tué Egfroi. Pas Yawldaec. Que je me sois enfui avec lui n’a pas de rapport. C’est mon retour qui a tué mon cheval. Si je n’étais pas revenu, il ne serait pas mort. Du coup je ne comprends pas pourquoi Yawldaec parle de sa fuite. Par contre ses derniers mots sont vrais. Ils me rendent encore plus triste. Je hoche la tête.
- Oui. C’est vrai. Il ne méritait pas de mourir. C’était un cheval. Un cheval ne mérite jamais de mourir.
J’inspire beaucoup d’air. Et je souffle. Je pense à autre chose. Je pense à tout ce qu'il s'est passé. Et aussi à la suite.
- Il me manquait. Je voulais mourir comme lui. Et Théo m’a offert Nïn et Tarik. Ça m'a rendu heureux. Ils sont à moi.
Je souris en pensant à eux. Et puis je me tais. J’imagine longtemps Nïn dans ma tête. Ensuite je parle à nouveau.
- Je suis content que tu sois revenu me voir. Je suis content que tu sois là avec moi.
Et maintenant j’attends. J’attends que Nïn revienne. Même si je ne sais pas combien de temps ça va durer. Je peux toujours dormir. Ça fera peut être passer la fièvre.
- Oui.
- Je… Je suis désolé, Eol. Je n'aurais pas dû t'impliquer dans ma fuite ce jour-là. Tu ne méritais rien de tout cela. Egfroi ne méritait pas de mourir, et tu ne méritais pas de le perdre.
Je ne sais pas pourquoi il est désolé. Ce n’est pas de sa faute. C’est Théo qui a tué Egfroi. Pas Yawldaec. Que je me sois enfui avec lui n’a pas de rapport. C’est mon retour qui a tué mon cheval. Si je n’étais pas revenu, il ne serait pas mort. Du coup je ne comprends pas pourquoi Yawldaec parle de sa fuite. Par contre ses derniers mots sont vrais. Ils me rendent encore plus triste. Je hoche la tête.
- Oui. C’est vrai. Il ne méritait pas de mourir. C’était un cheval. Un cheval ne mérite jamais de mourir.
J’inspire beaucoup d’air. Et je souffle. Je pense à autre chose. Je pense à tout ce qu'il s'est passé. Et aussi à la suite.
- Il me manquait. Je voulais mourir comme lui. Et Théo m’a offert Nïn et Tarik. Ça m'a rendu heureux. Ils sont à moi.
Je souris en pensant à eux. Et puis je me tais. J’imagine longtemps Nïn dans ma tête. Ensuite je parle à nouveau.
- Je suis content que tu sois revenu me voir. Je suis content que tu sois là avec moi.
Et maintenant j’attends. J’attends que Nïn revienne. Même si je ne sais pas combien de temps ça va durer. Je peux toujours dormir. Ça fera peut être passer la fièvre.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
EOL – Oui. C’est vrai. Il ne méritait pas de mourir. C’était un cheval. Un cheval ne mérite jamais de mourir.
C'était bien vrai. De façon générale, les animaux ne méritaient jamais de mourir. L'on distinguait les “races intelligentes” des animaux aussi par cette aptitude à la malice et à la méchanceté. Les animaux n'avaient pas cette mentalité, ils n'agissaient jamais par méchanceté, par pure cruauté. Ils ne faisaient pas la guerre pour des bêtises, ils ne pillaient pas des villages et ne torturaient pas de victimes. Et quand bien même leur mode de vie était nuisible, ils n'avaient pas la capacité d'intellectualiser ce mode de vie et de réfléchir à autre chose. Un moustique ne pouvait pas se demander s'il avait une autre méthode par arriver à ses fins que de sucer le sang d'autres animaux. Les “races intelligentes”, elles, pouvaient prendre conscience des choses et décider, et elles pouvaient délibérément ignorer le mal qu'elles infligeaient.
EOL – Il me manquait. Je voulais mourir comme lui. Et Théo m’a offert Nïn et Tarik. Ça m'a rendu heureux. Ils sont à moi.
Yawldaec se racla la gorge en fronçant les sourcils. Là, par contre, il ne pouvait pas être d'accord avec Eol, mais il ne pouvait pas non plus lui en vouloir : Eol avait été élevé dans cette mentalité, son demi-frère était un monstre et c'était déjà un miracle qu'Eol ne fût pas comme lui. Yawldaec pouvait peut-être réussir à lui faire changer de mentalité. Après tout, ne venait-il pas de réussir à lui expliquer, non sans difficulté, pourquoi il ne se laissait pas caresser par n'importe qui et n'importe quand ?
EOL – Je suis content que tu sois revenu me voir. Je suis content que tu sois là avec moi.
Yawldaec sourit, et agita la queue gaiement.
YAWLDAEC – Moi aussi.
Yawldaec n'oubliait pas pourquoi il était venu jusqu'au domaine de Mortelune, et il avait toujours très envie de rencontrer Kae'Wuo ; mais pour le moment, il avait envie de savourer les retrouvailles avec Eol.
En fait, il avait envie, au fond de lui, qu'Eol le gratouille. Il avait envie de redécouvrir cette sensation, qui titillait ses instincts sauvages mais qui était tellement agréable pourtant. Seulement, il fut incapable d'en formuler la demande. Par fierté, si l'on pouvait résumer cela ainsi. Tout était si paradoxal...
YAWLDAEC – Je...
L'effort fut vain. Il secoua la tête, incapable. Il changea de sujet, agitant nerveusement la queue :
YAWLDAEC – Veux-tu me parler de ton ami Egfroi, l'Humain ? Je crois comprendre que c'était plus que de l'amitié, entre vous deux... Et... que s'est-il passé finalement ?
C'était bien vrai. De façon générale, les animaux ne méritaient jamais de mourir. L'on distinguait les “races intelligentes” des animaux aussi par cette aptitude à la malice et à la méchanceté. Les animaux n'avaient pas cette mentalité, ils n'agissaient jamais par méchanceté, par pure cruauté. Ils ne faisaient pas la guerre pour des bêtises, ils ne pillaient pas des villages et ne torturaient pas de victimes. Et quand bien même leur mode de vie était nuisible, ils n'avaient pas la capacité d'intellectualiser ce mode de vie et de réfléchir à autre chose. Un moustique ne pouvait pas se demander s'il avait une autre méthode par arriver à ses fins que de sucer le sang d'autres animaux. Les “races intelligentes”, elles, pouvaient prendre conscience des choses et décider, et elles pouvaient délibérément ignorer le mal qu'elles infligeaient.
EOL – Il me manquait. Je voulais mourir comme lui. Et Théo m’a offert Nïn et Tarik. Ça m'a rendu heureux. Ils sont à moi.
Yawldaec se racla la gorge en fronçant les sourcils. Là, par contre, il ne pouvait pas être d'accord avec Eol, mais il ne pouvait pas non plus lui en vouloir : Eol avait été élevé dans cette mentalité, son demi-frère était un monstre et c'était déjà un miracle qu'Eol ne fût pas comme lui. Yawldaec pouvait peut-être réussir à lui faire changer de mentalité. Après tout, ne venait-il pas de réussir à lui expliquer, non sans difficulté, pourquoi il ne se laissait pas caresser par n'importe qui et n'importe quand ?
EOL – Je suis content que tu sois revenu me voir. Je suis content que tu sois là avec moi.
Yawldaec sourit, et agita la queue gaiement.
YAWLDAEC – Moi aussi.
Yawldaec n'oubliait pas pourquoi il était venu jusqu'au domaine de Mortelune, et il avait toujours très envie de rencontrer Kae'Wuo ; mais pour le moment, il avait envie de savourer les retrouvailles avec Eol.
En fait, il avait envie, au fond de lui, qu'Eol le gratouille. Il avait envie de redécouvrir cette sensation, qui titillait ses instincts sauvages mais qui était tellement agréable pourtant. Seulement, il fut incapable d'en formuler la demande. Par fierté, si l'on pouvait résumer cela ainsi. Tout était si paradoxal...
YAWLDAEC – Je...
L'effort fut vain. Il secoua la tête, incapable. Il changea de sujet, agitant nerveusement la queue :
YAWLDAEC – Veux-tu me parler de ton ami Egfroi, l'Humain ? Je crois comprendre que c'était plus que de l'amitié, entre vous deux... Et... que s'est-il passé finalement ?
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec est content que je sois là avec lui. Je souris en regardant les arbres autour de nous. L’air se rafraichit. Ça fait du bien. Il se remet à parler. Mais il ne finit pas. Je ne sais pas ce qu’il s’apprête à dire. Il change de phrase.
– Veux-tu me parler de ton ami Egfroi, l'Humain ? Je crois comprendre que c'était plus que de l'amitié, entre vous deux... Et... que s'est-il passé finalement ?
- Oui, je veux bien t’en parler.
Je n’ai pas l’habitude de parler d’Egfroi. Je l’ai fait avec Henry. Parce que Théo n’était pas là à ce moment. Mon maître d’arme disait que c’était bien d’avoir des amis. Mais ça a changé quand je lui ai dit qu’Egfroi m’avait fait un bisou sur les lèvres. Là il n’était plus content du tout. Parce qu’on n’embrasse pas un garçon à cet endroit. Je le savais en plus. Mais je l’ai laissé faire. Je n’aurais pas dû. Henry m’a dit : Maintenant tout ça c'est fini alors t'oublies cette histoire et tu te trouves une femme. Il m’a aussi dit : Surtout t’en parles jamais à Théobald. Alors je ne lui en ai jamais parlé.
- Quand j’avais douze ans, je suis parti loin d’Estandre avec Henry. Il m’a appris à me battre et à mieux contrôler mes émotions. J’ai rencontré Egfroi dans un village où je vendais le bois que je coupais. Le soir on se voyait dans une forêt. On se battait. Il était fort. Et après je lui lisais des livres. Parce qu’il ne savait pas lire. A vingt et un ans, je devais revenir à Estandre. Le dernier soir avec lui, Egfroi n’a pas voulu que je termine mon chapitre. Je n’aime pas ça. Il faut toujours terminer les chapitres. Mais je l’ai fait. Parce que je l’aimais bien. Il m’a caressé la tête. Et il m’embrassé. Sur ma bouche. C’était mouillé. Je lui ai dit : « Un garçon ne peut pas embrasser un garçon ». Il m’a dit : « Tu préférerais que je sois une fille ? », j’ai dit « Non ». Il a dit « Ah ? Pourquoi ? », j’ai dit « Parce que les filles sont perfides » et il a dit « Toutes les filles ne sont pas des sadiques matrones drows, tu sais. Un jour tu en rencontreras une bien, tu verras ». J'ai dit : « Ah… D'accord ». Et il est parti en courant. Pourtant ce n'était pas l'heure qu'il rentre…
Je me tais. J’y repense. Je me rappelle toujours de tout. Même les mots. Même si ça date d’il y a neuf années.
- Henry disait que c’était mal. Il disait aussi que je devait me trouver une femme. Et Théo m’a donné Nïn. C’est une fille bien. Comme Egfroi disait que j'en rencontrerais. C’est ma femme.
Et c’est une bonne chose. Tout le monde a toujours voulu que j’en ai une. Alors je suis content de l’avoir.
– Veux-tu me parler de ton ami Egfroi, l'Humain ? Je crois comprendre que c'était plus que de l'amitié, entre vous deux... Et... que s'est-il passé finalement ?
- Oui, je veux bien t’en parler.
Je n’ai pas l’habitude de parler d’Egfroi. Je l’ai fait avec Henry. Parce que Théo n’était pas là à ce moment. Mon maître d’arme disait que c’était bien d’avoir des amis. Mais ça a changé quand je lui ai dit qu’Egfroi m’avait fait un bisou sur les lèvres. Là il n’était plus content du tout. Parce qu’on n’embrasse pas un garçon à cet endroit. Je le savais en plus. Mais je l’ai laissé faire. Je n’aurais pas dû. Henry m’a dit : Maintenant tout ça c'est fini alors t'oublies cette histoire et tu te trouves une femme. Il m’a aussi dit : Surtout t’en parles jamais à Théobald. Alors je ne lui en ai jamais parlé.
- Quand j’avais douze ans, je suis parti loin d’Estandre avec Henry. Il m’a appris à me battre et à mieux contrôler mes émotions. J’ai rencontré Egfroi dans un village où je vendais le bois que je coupais. Le soir on se voyait dans une forêt. On se battait. Il était fort. Et après je lui lisais des livres. Parce qu’il ne savait pas lire. A vingt et un ans, je devais revenir à Estandre. Le dernier soir avec lui, Egfroi n’a pas voulu que je termine mon chapitre. Je n’aime pas ça. Il faut toujours terminer les chapitres. Mais je l’ai fait. Parce que je l’aimais bien. Il m’a caressé la tête. Et il m’embrassé. Sur ma bouche. C’était mouillé. Je lui ai dit : « Un garçon ne peut pas embrasser un garçon ». Il m’a dit : « Tu préférerais que je sois une fille ? », j’ai dit « Non ». Il a dit « Ah ? Pourquoi ? », j’ai dit « Parce que les filles sont perfides » et il a dit « Toutes les filles ne sont pas des sadiques matrones drows, tu sais. Un jour tu en rencontreras une bien, tu verras ». J'ai dit : « Ah… D'accord ». Et il est parti en courant. Pourtant ce n'était pas l'heure qu'il rentre…
Je me tais. J’y repense. Je me rappelle toujours de tout. Même les mots. Même si ça date d’il y a neuf années.
- Henry disait que c’était mal. Il disait aussi que je devait me trouver une femme. Et Théo m’a donné Nïn. C’est une fille bien. Comme Egfroi disait que j'en rencontrerais. C’est ma femme.
Et c’est une bonne chose. Tout le monde a toujours voulu que j’en ai une. Alors je suis content de l’avoir.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol accepta de parler d'Egfroi. L'histoire remontait à ses douze ans, âge de sa première rencontre avec cet Humain, loin d'Estandre, dans un village. Les deux garçons avaient pris l'habitude de se voir seul à seul dans une forêt, de s'entraîner au combat et de se lire des histoires – du moins Eol lisait des histoires à Egfroi. Leur relation s'était nouée pendant neuf ans ; lors, Eol avait dû retourner à Estandre. C'est uniquement lors de leur dernière soirée passée ensemble qu'Egfroi avait déposé un baiser sur la bouche d'Eol. Ce dernier avait été éduqué à penser que l'amour entre deux mâles était mal ; paradoxalement, il avait une très mauvaise image des femelles. Egfroi lui avait expliqué que toutes les femmes n'étaient pas de sadiques matronnes Drows. Cette mauvaise image des femmes venait-elle du fait qu'Eol était un Demi-Drow ? Etait-il né parmi les Drows ? De toute façon, Yawldaec ne savait pas grand-chose sur cette race, pourtant une ennemie historique des Centaures. Il savait en tout cas que les sociétés des Elfes étaient matriarcales, et peut-être que cela expliquait la défiance d'Eol envers les femelles.
L'histoire entre Eol et Egfroi s'était donc arrêtée là. Yawldaec fut un peu soulagé d'apprendre qu'Egfroi n'était pas mort. Seulement, cette rencontre avait marqué Eol, suffisamment pour qu'il donne le nom d'Egfroi à un cheval en hommage à son ami. On avait répété à Eol que sa relation avec Egfroi était mal et qu'il lui fallait trouver une femme. Sûrement pensait-on à la descendance. Yawldaec avait connu un Centaure qui était attiré par les mâles plus que par les femelles. Certains de ses proches avaient vu cette orientation d'un mauvais œil, estimant que si tout le monde se comportait ainsi, la tribu ne pourrait se péréniser ; Yawldaec, lui, trouvait cela injuste d'imposer à quelqu'un une attirance pour un sexe plus que pour un autre. Les sentiments amoureux ne se contrôlent pas, il est donc absurde de reprocher à quelqu'un son attirance sexuelle. Tel était le point de vue de Yawldaec sur la question de l'homosexualité, et même de l'interracialité : Yawldaec avait aussi connu un Halfelin amoureux d'une Naine. Dans ce cas également, la Naine ne pourrait jamais avoir d'enfants de l'Halfelin, mais leur amour avait-il quelque chose de mal pour autant ? Puisqu'ils étaient amoureux, autant les laisser tranquilles, quand bien même l'on trouvât ça bizarre.
Puisque les proches d'Eol voulait le rapprocher d'une femme, Théobald lui avait « donné » Nïn. Yawldaec tolérait l'homosexualité et l'interracialité, mais pas l'esclavage. Si Eol n'était pas attiré par les femmes, ça ne servait à rien de le forcer avec une esclave.
YAWLDAEC – Eol, l'amour ne s'achète pas. Il ne se force pas, ne s'efface pas. Il ne se contrôle pas. Il m'est déjà inconcevable que les Humains puissent penser « posséder » une personne ; mais en quoi « t'offrir » Nïn va-t-il changer quelque chose à tes attirances ? Egfroi t'aimait, et ce n'est pas mal d'aimer quelqu'un. Puisque ça ne se contrôle pas, il est vain de lui dire ou de te dire que c'est mal. Ca n'a rien de mal, Eol.
Yawldaec marqua un temps pour appuyer la phrase par laquelle il conclut :
YAWLDAEC – Personne n'est en mesure de te dire qui tu dois aimer, il n'y a que toi qui peux le sentir au fond de toi.
Yawldaec plongea ses yeux de cheval dans ceux d'Eol. Ce Demi-Drow était beau. Mignon. Tellement attendrissant et beau à la fois. C'était troublant. Le corps de Yawldaec réagissait sans que son esprit en eût conscience. Eol se poserait-il des questions s'il le remarquait ? Yawldaec lui-même serait en tout cas encore plus troublé s'il le réalisait. Il n'était attiré que par les femelles Centaures... normalement...
Et en même temps, Yawldaec ressentait cette envie terrible de recevoir des caresses et des gratouilles de la part d'Eol. Tant que Nïn était partie, c'était le moment... Pourquoi Yawldaec était-il incapable de l'exprimer par les mots ? Pourquoi était-ce trop dur pour lui de le reconnaître ?
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol.
L'histoire entre Eol et Egfroi s'était donc arrêtée là. Yawldaec fut un peu soulagé d'apprendre qu'Egfroi n'était pas mort. Seulement, cette rencontre avait marqué Eol, suffisamment pour qu'il donne le nom d'Egfroi à un cheval en hommage à son ami. On avait répété à Eol que sa relation avec Egfroi était mal et qu'il lui fallait trouver une femme. Sûrement pensait-on à la descendance. Yawldaec avait connu un Centaure qui était attiré par les mâles plus que par les femelles. Certains de ses proches avaient vu cette orientation d'un mauvais œil, estimant que si tout le monde se comportait ainsi, la tribu ne pourrait se péréniser ; Yawldaec, lui, trouvait cela injuste d'imposer à quelqu'un une attirance pour un sexe plus que pour un autre. Les sentiments amoureux ne se contrôlent pas, il est donc absurde de reprocher à quelqu'un son attirance sexuelle. Tel était le point de vue de Yawldaec sur la question de l'homosexualité, et même de l'interracialité : Yawldaec avait aussi connu un Halfelin amoureux d'une Naine. Dans ce cas également, la Naine ne pourrait jamais avoir d'enfants de l'Halfelin, mais leur amour avait-il quelque chose de mal pour autant ? Puisqu'ils étaient amoureux, autant les laisser tranquilles, quand bien même l'on trouvât ça bizarre.
Puisque les proches d'Eol voulait le rapprocher d'une femme, Théobald lui avait « donné » Nïn. Yawldaec tolérait l'homosexualité et l'interracialité, mais pas l'esclavage. Si Eol n'était pas attiré par les femmes, ça ne servait à rien de le forcer avec une esclave.
YAWLDAEC – Eol, l'amour ne s'achète pas. Il ne se force pas, ne s'efface pas. Il ne se contrôle pas. Il m'est déjà inconcevable que les Humains puissent penser « posséder » une personne ; mais en quoi « t'offrir » Nïn va-t-il changer quelque chose à tes attirances ? Egfroi t'aimait, et ce n'est pas mal d'aimer quelqu'un. Puisque ça ne se contrôle pas, il est vain de lui dire ou de te dire que c'est mal. Ca n'a rien de mal, Eol.
Yawldaec marqua un temps pour appuyer la phrase par laquelle il conclut :
YAWLDAEC – Personne n'est en mesure de te dire qui tu dois aimer, il n'y a que toi qui peux le sentir au fond de toi.
Yawldaec plongea ses yeux de cheval dans ceux d'Eol. Ce Demi-Drow était beau. Mignon. Tellement attendrissant et beau à la fois. C'était troublant. Le corps de Yawldaec réagissait sans que son esprit en eût conscience. Eol se poserait-il des questions s'il le remarquait ? Yawldaec lui-même serait en tout cas encore plus troublé s'il le réalisait. Il n'était attiré que par les femelles Centaures... normalement...
Et en même temps, Yawldaec ressentait cette envie terrible de recevoir des caresses et des gratouilles de la part d'Eol. Tant que Nïn était partie, c'était le moment... Pourquoi Yawldaec était-il incapable de l'exprimer par les mots ? Pourquoi était-ce trop dur pour lui de le reconnaître ?
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
- Eol, l'amour ne s'achète pas. Il ne se force pas, ne s'efface pas. Il ne se contrôle pas.
Yawldaec n’a pas de question par rapport à mon histoire. Alors il est passé à autre chose. Il a complètement changé de conversation. Il se met à parler d’amour. Au début, ce qu’il dit est évident. On n’achète pas l’amour. Forcément, ça ne s’achète pas. Personne n’en vend nulle part. Par contre la suite est plus complexe. On ne force pas l’amour. On peut forcer ses émotions. J’ai appris à contrôler ma colère. Mais, du coup, c’est sûrement différent avec les sentiments. On ne peut pas se forcer à aimer. Je pense que c’est ce qu’il veut dire. Par contre… on n’efface pas l’amour… là je ne comprends pas de quoi il parle.
- Il m'est déjà inconcevable que les Humains puissent penser « posséder » une personne ; mais en quoi « t'offrir » Nïn va-t-il changer quelque chose à tes attirances ?
Quelles attirances ? Il est si difficile à comprendre, ce centaure… Je ne le comprend plus du tout.
Encore une fois il a fini la discussion sur l’amour. C’était rapide. Et il est passé à Nïn. Sans chercher à entretenir la conversation sur l’amour. Moi aussi je fais comme ça. Quand je n'ai plus rien à dire sur quelque chose, je parle d'autre chose. Mais on m’a toujours appris que ce n’était pas bien. Qu'il fallait y mettre les formes. Même si je ne sais pas exactement ce que ça veut dire.
- Egfroi t'aimait, et ce n'est pas mal d'aimer quelqu'un. Puisque ça ne se contrôle pas, il est vain de lui dire ou de te dire que c'est mal. Ca n'a rien de mal, Eol.
Encore un nouveau sujet de discussion. Je ne m’interroge pas sur la raison pour laquelle il revient sur mon histoire après avoir changé deux fois de conversation. Ce qu’il dit est intéressant. Egfroi m’aimait. Oui. Mais là… Oh, je crois que je comprends. Mais je ne suis pas sûr de moi. Je dois lui poser la question. Je la retiens dans ma tête.
– Personne n'est en mesure de te dire qui tu dois aimer, il n'y a que toi qui peux le sentir au fond de toi.
- Je sens au fond de moi que j’aime Nïn, Tarek, Egfroi, toi, Henry et Théo.
– Tu es beau, Eol
Il passe tellement vite d’un sujet à un autre. Encore plus rapidement que moi.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Aliénor passait son temps à dire que j’étais laid. Lui, il pense l’inverse. Parce que la beauté est une notion subjective.
Je suis content que Yawldaec me trouve beau. C’est la première fois qu’on me dit ça. Il me regarde dans les yeux. C’est inconfortable. Je regarde le reste de son corps… oh… Il est… Non. Il m’a dit qu’il n’était pas un cheval. Je ne dois pas comparer ses réactions à celles d’un cheval. Il n’aime pas ça. Mais du coup je ne sais pas comment interpréter ça. Le plus simple serait de lui demander directement. Sinon il se vexera. Mais tout à l'heure. Pour le moment, je veux parler d'Egfroi. Je veux vérifier que j'ai bien compris ce qu'il a dit.
- Est-ce que ce que tu as dit, c'est que Egfroi était amoureux de moi ? Tu penses que c'est de l'amour conjugal ? Il ressentait pour moi l'amour qu'un homme éprouve pour une femme même si je suis un homme ?
Je connais la définition de l'amour conjugal parce que Henry me la donnée. Je l'ai donc répétée tel quel.
- Comment on sait que c'est ça ou pas ? C'est quoi la différence avec simplement aimer ?
Je regarde un peu mieux les réactions de son corps. J'aimerais comprendre.
Yawldaec n’a pas de question par rapport à mon histoire. Alors il est passé à autre chose. Il a complètement changé de conversation. Il se met à parler d’amour. Au début, ce qu’il dit est évident. On n’achète pas l’amour. Forcément, ça ne s’achète pas. Personne n’en vend nulle part. Par contre la suite est plus complexe. On ne force pas l’amour. On peut forcer ses émotions. J’ai appris à contrôler ma colère. Mais, du coup, c’est sûrement différent avec les sentiments. On ne peut pas se forcer à aimer. Je pense que c’est ce qu’il veut dire. Par contre… on n’efface pas l’amour… là je ne comprends pas de quoi il parle.
- Il m'est déjà inconcevable que les Humains puissent penser « posséder » une personne ; mais en quoi « t'offrir » Nïn va-t-il changer quelque chose à tes attirances ?
Quelles attirances ? Il est si difficile à comprendre, ce centaure… Je ne le comprend plus du tout.
Encore une fois il a fini la discussion sur l’amour. C’était rapide. Et il est passé à Nïn. Sans chercher à entretenir la conversation sur l’amour. Moi aussi je fais comme ça. Quand je n'ai plus rien à dire sur quelque chose, je parle d'autre chose. Mais on m’a toujours appris que ce n’était pas bien. Qu'il fallait y mettre les formes. Même si je ne sais pas exactement ce que ça veut dire.
- Egfroi t'aimait, et ce n'est pas mal d'aimer quelqu'un. Puisque ça ne se contrôle pas, il est vain de lui dire ou de te dire que c'est mal. Ca n'a rien de mal, Eol.
Encore un nouveau sujet de discussion. Je ne m’interroge pas sur la raison pour laquelle il revient sur mon histoire après avoir changé deux fois de conversation. Ce qu’il dit est intéressant. Egfroi m’aimait. Oui. Mais là… Oh, je crois que je comprends. Mais je ne suis pas sûr de moi. Je dois lui poser la question. Je la retiens dans ma tête.
– Personne n'est en mesure de te dire qui tu dois aimer, il n'y a que toi qui peux le sentir au fond de toi.
- Je sens au fond de moi que j’aime Nïn, Tarek, Egfroi, toi, Henry et Théo.
– Tu es beau, Eol
Il passe tellement vite d’un sujet à un autre. Encore plus rapidement que moi.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Aliénor passait son temps à dire que j’étais laid. Lui, il pense l’inverse. Parce que la beauté est une notion subjective.
Je suis content que Yawldaec me trouve beau. C’est la première fois qu’on me dit ça. Il me regarde dans les yeux. C’est inconfortable. Je regarde le reste de son corps… oh… Il est… Non. Il m’a dit qu’il n’était pas un cheval. Je ne dois pas comparer ses réactions à celles d’un cheval. Il n’aime pas ça. Mais du coup je ne sais pas comment interpréter ça. Le plus simple serait de lui demander directement. Sinon il se vexera. Mais tout à l'heure. Pour le moment, je veux parler d'Egfroi. Je veux vérifier que j'ai bien compris ce qu'il a dit.
- Est-ce que ce que tu as dit, c'est que Egfroi était amoureux de moi ? Tu penses que c'est de l'amour conjugal ? Il ressentait pour moi l'amour qu'un homme éprouve pour une femme même si je suis un homme ?
Je connais la définition de l'amour conjugal parce que Henry me la donnée. Je l'ai donc répétée tel quel.
- Comment on sait que c'est ça ou pas ? C'est quoi la différence avec simplement aimer ?
Je regarde un peu mieux les réactions de son corps. J'aimerais comprendre.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec essayait d'expliquer à Eol qu'il ne devait pas avoir honte d'avoir aimé Egfroi – ou en tout cas d'avoir été aimé par Egfroi – car un mâle pouvait très bien aimer un autre mâle sans mériter d'être tancé par ses proches ; et en même temps il ne concevait toujours pas le principe de l'esclavagisme et voulait faire comprendre à Eol qu'on ne pouvait pas le forcer à aimer une femme/femelle ni même la lui donner en cadeau. Toutes ces idées étaient passées en même temps dans la tête du Centaure qui, encore une fois, avait eu bien du mal à organiser son propos. Yawldaec se savait mauvais rhétoricien et c'était particulièrement préjudiciable dans une discussion avec Eol.
EOL – Tu ne peux pas dire « tu es beau ». Tu dois dire « je te trouve beau ».
Leçon bien apprise fut proprement énoncée. Yawldaec sourit intérieurement. Eol était si touchant.
EOL – Est-ce que ce que tu as dit, c'est que Egfroi était « amoureux » de moi ? Tu penses que c'est de l'amour conjugal ? Il ressentait pour moi l'« amour qu'un homme éprouve pour une femme » même si je suis un homme ? Comment on sait que c'est ça ou pas ? C'est quoi la différence avec simplement aimer ?
Voilà que Yawldaec se trouvait à apprendre l'amour à Eol... Il se dit qu'il valait mieux que ce soit lui qui complète son éducation sentimentale plutôt que quelqu'un comme Théobald. Par contre, Yawldaec ne connaissait pas la définition de “amour conjugal”. Il eut le regard vague un instant quand Eol prononça ce terme. Qu'appelait-il “amour conjugal” ?
En tout cas, Eol semblait disposé à comprendre. Ses questions étaient des demandes de confirmation. Yawldaec partait sur de bonnes bases. Il inspira un coup, et expliqua posément de sa voix profonde, suave et virile à la fois :
YAWLDAEC – Je ne sais pas ce qu'est l'“amour conjugal”, mais je pense qu'Egfroi était amoureux de toi et qu'il a voulu te le faire comprendre en t'embrassant sur la bouche. C'est un geste significatif. Tu sais, Eol... Il y a plusieurs façons d'aimer. On aime un père ou une mère différemment que l'on aime un ami, différemment encore que l'on aime un animal... Et enfin il y a l'amour profond, l'amour physique, celui qui te donne envie de partager des moments intimes avec la personne. C'est cet amour-là que t'a porté Egfroi à mon avis.
Etait-ce cet amour que Yawldaec commençait à ressentir ? Impossible : Eol n'était pas une femelle Centaure, il était un mâle Demi-Elfe. C'était bien impossible, n'est-ce pas ? Pourtant, cette sensation du cœur battant trop fort dans une poitrine trop serrée, cette sensation des lèvres palpitantes et de la peau sensibilisée, cette bouche qui s'assèchait, ce regard qui ne pouvait plus se décrocher de lui, et bien sûr... cette réaction physique sous le ventre, dont Yawldaec n'avait pas encore pris conscience et sur laquelle un Centaure n'avait aucune pudeur de toute manière. Yawldaec avait vu le regard d'Eol dévier vers le bas un instant, mais cela n'avait pas suffi à le faire percuter.
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol. Enfin, je... Je trouve que tu es beau... Et j'aime ton odeur. Différente de celle d'un Humain.
Mais pourquoi est-ce qu'il étalait tout ça ???
Yawldaec, ressaisis-toi !
EOL – Tu ne peux pas dire « tu es beau ». Tu dois dire « je te trouve beau ».
Leçon bien apprise fut proprement énoncée. Yawldaec sourit intérieurement. Eol était si touchant.
EOL – Est-ce que ce que tu as dit, c'est que Egfroi était « amoureux » de moi ? Tu penses que c'est de l'amour conjugal ? Il ressentait pour moi l'« amour qu'un homme éprouve pour une femme » même si je suis un homme ? Comment on sait que c'est ça ou pas ? C'est quoi la différence avec simplement aimer ?
Voilà que Yawldaec se trouvait à apprendre l'amour à Eol... Il se dit qu'il valait mieux que ce soit lui qui complète son éducation sentimentale plutôt que quelqu'un comme Théobald. Par contre, Yawldaec ne connaissait pas la définition de “amour conjugal”. Il eut le regard vague un instant quand Eol prononça ce terme. Qu'appelait-il “amour conjugal” ?
En tout cas, Eol semblait disposé à comprendre. Ses questions étaient des demandes de confirmation. Yawldaec partait sur de bonnes bases. Il inspira un coup, et expliqua posément de sa voix profonde, suave et virile à la fois :
YAWLDAEC – Je ne sais pas ce qu'est l'“amour conjugal”, mais je pense qu'Egfroi était amoureux de toi et qu'il a voulu te le faire comprendre en t'embrassant sur la bouche. C'est un geste significatif. Tu sais, Eol... Il y a plusieurs façons d'aimer. On aime un père ou une mère différemment que l'on aime un ami, différemment encore que l'on aime un animal... Et enfin il y a l'amour profond, l'amour physique, celui qui te donne envie de partager des moments intimes avec la personne. C'est cet amour-là que t'a porté Egfroi à mon avis.
Etait-ce cet amour que Yawldaec commençait à ressentir ? Impossible : Eol n'était pas une femelle Centaure, il était un mâle Demi-Elfe. C'était bien impossible, n'est-ce pas ? Pourtant, cette sensation du cœur battant trop fort dans une poitrine trop serrée, cette sensation des lèvres palpitantes et de la peau sensibilisée, cette bouche qui s'assèchait, ce regard qui ne pouvait plus se décrocher de lui, et bien sûr... cette réaction physique sous le ventre, dont Yawldaec n'avait pas encore pris conscience et sur laquelle un Centaure n'avait aucune pudeur de toute manière. Yawldaec avait vu le regard d'Eol dévier vers le bas un instant, mais cela n'avait pas suffi à le faire percuter.
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol. Enfin, je... Je trouve que tu es beau... Et j'aime ton odeur. Différente de celle d'un Humain.
Mais pourquoi est-ce qu'il étalait tout ça ???
Yawldaec, ressaisis-toi !
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec répond calmement. Il ne s’arrête pas. Il ne s’énerve pas. Il ne me frappe pas. J’aime ça. Sa voix est un peu différente de tout à l’heure. Elle est plus grave. Plus rauque. Et son odeur équine est plus forte. J’ai l’impression qu’elle est différente. Oui, elle a changé. Je crois.
Cette conversation me gêne. J’ai chaud. Je me demande si c’est toujours à cause de la fièvre. Je ne comprends pas bien. Mon corps réagit bizarrement à tout ce qu’il dit. Et lui aussi. Je regarde à nouveau sous son ventre.
– Je ne sais pas ce qu'est l'amour conjugal, mais je pense qu'Egfroi était amoureux de toi et qu'il a voulu te le faire comprendre en t'embrassant sur la bouche. C'est un geste significatif. Tu sais, Eol…
Quand il parle de ça… je pense à Nïn. Je ne sais pas pourquoi je pense à elle maintenant. Je voudrais qu’elle soit là.
Je ferme les yeux. Je déglutis. J’imagine que j’embrasse Nïn sur la bouche. Pourquoi je pense à ça ? C’est désagréable. Et agréable en même temps.
- Il y a plusieurs façons d'aimer. On aime un père ou une mère différemment que l'on aime un ami, différemment encore que l'on aime un animal… Et enfin il y a l'amour profond, l'amour physique, celui qui te donne envie de partager des moments intimes avec la personne. C'est cet amour-là que t'a porté Egfroi à mon avis.
Des moments intimes. Je sais ce que ça veut dire. C’est quand on est tout nu avec quelqu’un. On m’a souvent mis tout nu. Pour m’insulter. Pour me frapper. Pour se moquer de moi. Mais j’étais le seul qui n’avait pas d’habit. Je regarde Yawldaec. Lui il est toujours tout nu. Et Nïn aussi, quand elle est une once. Mais pas quand elle est une demi-elfe. Je me demande comment elle est sous ses habits. Ça doit être différent de moi. Parce que c’est une fille.
– Tu es beau, Eol. Enfin, je… Je trouve que tu es beau… Et j'aime ton odeur. Différente de celle d'un Humain.
Je lève le bras. Je le pose contre mon nez. J’inspire fort. Mais je ne sens pas mon odeur.
Je dois sentir comme Nïn. Parce qu'elle est aussi une demi-elfe. Et elle sent bon. Alors peut-être que moi aussi, je sens bon. Je souris à Yawldaec.
Sa voix gutturale me fait frissonner. Pourquoi est-ce qu’elle a autant changé ?
Et pourquoi est-ce que je vois toujours Nïn dans ma tête ? J’ai envie qu’elle soit là. Je suis même prêt à lui lire des histoires de chevaliers pour qu’elle reste avec moi. Je ne veux plus qu'elle soit partie avec le dragon. J'ai envie. Très envie… Besoin… Mais je ne sais pas de quoi…
- Yawldaec, à cet endroit tu es comme un cheval en rut.
Je le désigne avec mon index.
Cette conversation me gêne. J’ai chaud. Je me demande si c’est toujours à cause de la fièvre. Je ne comprends pas bien. Mon corps réagit bizarrement à tout ce qu’il dit. Et lui aussi. Je regarde à nouveau sous son ventre.
– Je ne sais pas ce qu'est l'amour conjugal, mais je pense qu'Egfroi était amoureux de toi et qu'il a voulu te le faire comprendre en t'embrassant sur la bouche. C'est un geste significatif. Tu sais, Eol…
Quand il parle de ça… je pense à Nïn. Je ne sais pas pourquoi je pense à elle maintenant. Je voudrais qu’elle soit là.
Je ferme les yeux. Je déglutis. J’imagine que j’embrasse Nïn sur la bouche. Pourquoi je pense à ça ? C’est désagréable. Et agréable en même temps.
- Il y a plusieurs façons d'aimer. On aime un père ou une mère différemment que l'on aime un ami, différemment encore que l'on aime un animal… Et enfin il y a l'amour profond, l'amour physique, celui qui te donne envie de partager des moments intimes avec la personne. C'est cet amour-là que t'a porté Egfroi à mon avis.
Des moments intimes. Je sais ce que ça veut dire. C’est quand on est tout nu avec quelqu’un. On m’a souvent mis tout nu. Pour m’insulter. Pour me frapper. Pour se moquer de moi. Mais j’étais le seul qui n’avait pas d’habit. Je regarde Yawldaec. Lui il est toujours tout nu. Et Nïn aussi, quand elle est une once. Mais pas quand elle est une demi-elfe. Je me demande comment elle est sous ses habits. Ça doit être différent de moi. Parce que c’est une fille.
– Tu es beau, Eol. Enfin, je… Je trouve que tu es beau… Et j'aime ton odeur. Différente de celle d'un Humain.
Je lève le bras. Je le pose contre mon nez. J’inspire fort. Mais je ne sens pas mon odeur.
Je dois sentir comme Nïn. Parce qu'elle est aussi une demi-elfe. Et elle sent bon. Alors peut-être que moi aussi, je sens bon. Je souris à Yawldaec.
Sa voix gutturale me fait frissonner. Pourquoi est-ce qu’elle a autant changé ?
Et pourquoi est-ce que je vois toujours Nïn dans ma tête ? J’ai envie qu’elle soit là. Je suis même prêt à lui lire des histoires de chevaliers pour qu’elle reste avec moi. Je ne veux plus qu'elle soit partie avec le dragon. J'ai envie. Très envie… Besoin… Mais je ne sais pas de quoi…
- Yawldaec, à cet endroit tu es comme un cheval en rut.
Je le désigne avec mon index.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol fit quelque chose d'amusant encore une fois : alors que Yawldaec lui eut dit qu'il avait une bonne odeur, il se renifla le bras. Ce qui pouvait paraître ridicule, fut simplement attendrissant et amusant à la fois aux yeux de celui qui apprenait à mieux connaître Eol.
Eol... Cette personne simple d'esprit, ce qui n'était pas une insulte pour Yawldaec mais à prendre au sens le plus strict : Eol réfléchissait avec la plus grande simplicité, il n'était pas idiot mais pensait différemment, avec une ingénuité extraordinaire. C'est ce qui le rendait attachant. Et manipulable aussi : Théobald en avait fait son affaire. Heureusement, Yawldaec n'était pas un manipulateur. Et il se méfiait de ceux qui usaient trop bien de leur verbe.
En tout cas, se renifler le bras était évidemment absurde puisque personne ne sait sentir sa propre odeur, tant on s'y habitue depuis la naissance que le cerveau se met à l'ignorer.
Eol fit une moue perplexe et arrêta de se renifler le bras. Puis il désigna Yawldaec du menton en disant :
EOL – Yawldaec, à cet endroit tu es comme un cheval en rut.
...
Quoi ?!
Yawldaec fronça les sourcils. Dans un premier temps, il ne comprit pas le rapport avec le sujet de la conversation. Ensuite, il se demanda tout simplement pourquoi Eol lui eut dit cela. Eol était du genre à dire spontanément la vérité, mais qu'est-ce qui le faisait penser à un cheval en rut à cet instant en regardant Yawldaec ?
Le Centaure dut d'abord remettre son cerveau à l'endroit pour réfléchir correctement à cette phrase.
Et c'est alors qu'il sentit que son corps avait réagi. Si ça aurait pu être visible, il se serait empourpré. Non pas qu'il était en soi gêné qu'Eol eût remarqué cela : les Centaures mâles étaient habitués à le voir chez leurs congénères et à être vus ainsi en retour, puisqu'ils n'avaient aucun moyen – et tout du moins ne ressentaient aucun besoin – de le dissimuler. Yawldaec ne faisant pas exception, il y avait déjà eu une infinité de fois où des personnes près de lui l'avaient vu dans cet état, sans le lui faire remarquer et sans qu'il n'en éprouvât la moindre gêne. C'était naturel. Seulement, en général, on évitait quand même de le lui faire remarquer.
Mais la gêne de Yawldaec vint surtout de la raison pour laquelle il se trouvait dans cet état. Il réalisa qu'il était émoustillé, le cœur en délire, le souffle serré, et ne comprenait pas comment c'était possible. Il n'y avait qu'Eol.
La seule vérité qui s'imposa à son esprit fut difficile à accepter. Pouvait-il seulement changer de sujet en reprochant à Eol de le comparer à un cheval ? Non, ce serait hypocrite. Yawldaec n'allait pas nier avoir un corps en partie identique à celui d'un cheval, et même une odeur si proche qu'un Humain la confondait, et il était normal qu'à l'esprit d'Eol, la comparaison avec un étalon en rut fût flagrante.
YAWLDAEC – Je... euh...
Le Centaure se balança d'une patte sur l'autre, ne sachant pas comment réagir pour “sauver les apparences”. Puis il plongea ses yeux dans ceux d'Eol, et s'y noya.
YAWLDAEC – … ne sais pas... pourquoi...
Au contraire.
Non ! Yawldaec se gifla mentalement. Il se passa quand même une main sur le visage, comme pour s'essuyer d'une sueur absente.
YAWLDAEC – Cela te gêne ?
Eol... Cette personne simple d'esprit, ce qui n'était pas une insulte pour Yawldaec mais à prendre au sens le plus strict : Eol réfléchissait avec la plus grande simplicité, il n'était pas idiot mais pensait différemment, avec une ingénuité extraordinaire. C'est ce qui le rendait attachant. Et manipulable aussi : Théobald en avait fait son affaire. Heureusement, Yawldaec n'était pas un manipulateur. Et il se méfiait de ceux qui usaient trop bien de leur verbe.
En tout cas, se renifler le bras était évidemment absurde puisque personne ne sait sentir sa propre odeur, tant on s'y habitue depuis la naissance que le cerveau se met à l'ignorer.
Eol fit une moue perplexe et arrêta de se renifler le bras. Puis il désigna Yawldaec du menton en disant :
EOL – Yawldaec, à cet endroit tu es comme un cheval en rut.
...
Quoi ?!
Yawldaec fronça les sourcils. Dans un premier temps, il ne comprit pas le rapport avec le sujet de la conversation. Ensuite, il se demanda tout simplement pourquoi Eol lui eut dit cela. Eol était du genre à dire spontanément la vérité, mais qu'est-ce qui le faisait penser à un cheval en rut à cet instant en regardant Yawldaec ?
Le Centaure dut d'abord remettre son cerveau à l'endroit pour réfléchir correctement à cette phrase.
Et c'est alors qu'il sentit que son corps avait réagi. Si ça aurait pu être visible, il se serait empourpré. Non pas qu'il était en soi gêné qu'Eol eût remarqué cela : les Centaures mâles étaient habitués à le voir chez leurs congénères et à être vus ainsi en retour, puisqu'ils n'avaient aucun moyen – et tout du moins ne ressentaient aucun besoin – de le dissimuler. Yawldaec ne faisant pas exception, il y avait déjà eu une infinité de fois où des personnes près de lui l'avaient vu dans cet état, sans le lui faire remarquer et sans qu'il n'en éprouvât la moindre gêne. C'était naturel. Seulement, en général, on évitait quand même de le lui faire remarquer.
Mais la gêne de Yawldaec vint surtout de la raison pour laquelle il se trouvait dans cet état. Il réalisa qu'il était émoustillé, le cœur en délire, le souffle serré, et ne comprenait pas comment c'était possible. Il n'y avait qu'Eol.
La seule vérité qui s'imposa à son esprit fut difficile à accepter. Pouvait-il seulement changer de sujet en reprochant à Eol de le comparer à un cheval ? Non, ce serait hypocrite. Yawldaec n'allait pas nier avoir un corps en partie identique à celui d'un cheval, et même une odeur si proche qu'un Humain la confondait, et il était normal qu'à l'esprit d'Eol, la comparaison avec un étalon en rut fût flagrante.
YAWLDAEC – Je... euh...
Le Centaure se balança d'une patte sur l'autre, ne sachant pas comment réagir pour “sauver les apparences”. Puis il plongea ses yeux dans ceux d'Eol, et s'y noya.
YAWLDAEC – … ne sais pas... pourquoi...
Au contraire.
Non ! Yawldaec se gifla mentalement. Il se passa quand même une main sur le visage, comme pour s'essuyer d'une sueur absente.
YAWLDAEC – Cela te gêne ?
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec dit qu’il ne sait pas pourquoi. Il a du mal à la dire. Il s’arrête à chaque mot. Et puis il me regarde droit dans les yeux. J’essaie de détourner le regard. Plusieurs fois. Mais à chaque fois ses yeux sont dirigés droit sur les miens. Sa présence est trop grande. Elle s’impose dans mes yeux. Je me sens mal à l’aise. Mais moins que si c’était quelqu’un d’autre. Parce que ses yeux ressemblent à ceux d’un cheval. Alors c’est plus facile de les regarder. Mais ils restent très humains. Et cette présence humaine est plus difficile à vivre que celle d’un cheval.
– Cela te gêne ?
- Non.
Je voulais juste le préciser. Parce que je ne suis pas sûr que ça soit normal. Alors il vaut mieux qu’il soit au courant. Je regarde plus fixement ce qu’il se passe sous le ventre de Yawldaec.
- Des fois ça m’arrive aussi. Mon corps a des réactions et moi non plus je ne sais pas pourquoi. Par exemple il tremble. Ou alors il a des crampes. Ou bien les poils des bras se hérissent. Ou alors…
Je donne sept exemples pour qu’il comprenne bien. Des fois on ne sait pas. Notre corps fait des choses étranges. Ce n'est pas grave.
– Cela te gêne ?
- Non.
Je voulais juste le préciser. Parce que je ne suis pas sûr que ça soit normal. Alors il vaut mieux qu’il soit au courant. Je regarde plus fixement ce qu’il se passe sous le ventre de Yawldaec.
- Des fois ça m’arrive aussi. Mon corps a des réactions et moi non plus je ne sais pas pourquoi. Par exemple il tremble. Ou alors il a des crampes. Ou bien les poils des bras se hérissent. Ou alors…
Je donne sept exemples pour qu’il comprenne bien. Des fois on ne sait pas. Notre corps fait des choses étranges. Ce n'est pas grave.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
EOL – Non.
Pourquoi le lui faire remarquer alors ? En fait, Eol avait déjà du mal à interpréter un baiser ou une caresse, il y avait donc fort à parier qu'il ne savait pas du tout interpréter ce qu'il remarquait sous le ventre du Centaure. Voilà peut-être simplement pourquoi il l'avait pointé du doigt : non pas par gêne, mais par perplexité. En tout cas, son regard ne s'en détacha pas. Yawldaec ne ressentit nulle envie de le cacher, cette pudeur-là n'existait pas chez les Centaures, mais cela restait malgré tout une partie anatomique intime et cela pouvait devenir gênant quand ça attirait autant l'attention. Sauf que là, c'était Eol qui regardait et qui s'interrogeait dessus. Alors Yawldaec ne ressentit pas tant de gêne que ça. Chez les tribus centaures, il y avait toujours un moment fatidique où un enfant posait à voix haute la question et où un adulte devait lui expliquer avec des mots simples. Yawldaec ne voulait pas faire l'injure à Eol de lui expliquer les choses comme à un enfant, mais parfois, c'était à se demander s'il ne le fallait pas.
EOL – Des fois ça m'arrive aussi. Mon corps a des réactions et moi non plus je ne sais pas pourquoi. Par exemple il tremble. Ou alors il a des crampes. Ou bien les poils des bras se hérissent. Ou alors...
Eol continua ainsi une petite liste de diverses réactions physiques que pouvaient avoir son corps et qu'il ne savait toujours pas interpréter. Yawldaec ne saurait pas lui expliquer certaines choses comme les crampes, mais il était étonné qu'Eol ne sût pas ce que cela signifiait quand ses poils se hérissaient.
Yawldaec soupira pour une autre raison : encore une fois, il venait de dire quelque chose qui fut mal interprété par Eol. Il venait de dire qu'il ne savait pas pourquoi il avait une tension sous le ventre. Il ne savait juste pas pourquoi ça lui arrivait à cet instant-là.
YAWLDAEC – C'est normal que cela t'arrive à toi aussi. Ce que tu vois sous mon ventre, je veux dire... Ne sais-tu vraiment pas pourquoi cela t'arrive parfois ? Je ne saurais pas t'expliquer comment, car je n'en sais rien, mais un adulte sait au moins... à quoi cela sert. Je ne sais simplement pas pourquoi cela m'arrive maintenant, devant toi.
Plus exactement, Yawldaec refusait de le comprendre. Ce n'était pas une honte. Il n'estimait pas que l'attirance pour une personne du même sexe voire d'une autre race était une tare, loin de là. Il se croyait juste lui-même dans les “standards”. Certain de ses orientations, Yawldaec ne comprenait pas tous les signes physiques que lui envoyaient son corps. Pourtant, plus son regard se perdait dans la beauté pure d'Eol, plus il repensait à ce jour où il l'avait laissé le gratouiller et lui curer les sabots. Yawldaec avait de plus en plus envie de caresses, d'en donner et d'en recevoir d'Eol. Son instinct sauvage luttait, pourtant. Ou était-ce autre chose ? Car c'était au contraire son instinct sauvage qui faisait réagir son corps. Yawldaec n'était plus en train de résister mentalement par crainte d'être comparé à un animal domestique, non, cela n'avait plus rien à voir avec ça ; accepter son excitation du moment serait pour lui comme remettre en question ce qu'il croyait savoir de lui. Il lui fallait comprendre que les choses n'étaient pas toujours si simplement définies.
Il était là, face à Eol, prêt à lui “apprendre la vie”, alors qu'il était en train lui-même de recevoir une leçon.
Pourquoi le lui faire remarquer alors ? En fait, Eol avait déjà du mal à interpréter un baiser ou une caresse, il y avait donc fort à parier qu'il ne savait pas du tout interpréter ce qu'il remarquait sous le ventre du Centaure. Voilà peut-être simplement pourquoi il l'avait pointé du doigt : non pas par gêne, mais par perplexité. En tout cas, son regard ne s'en détacha pas. Yawldaec ne ressentit nulle envie de le cacher, cette pudeur-là n'existait pas chez les Centaures, mais cela restait malgré tout une partie anatomique intime et cela pouvait devenir gênant quand ça attirait autant l'attention. Sauf que là, c'était Eol qui regardait et qui s'interrogeait dessus. Alors Yawldaec ne ressentit pas tant de gêne que ça. Chez les tribus centaures, il y avait toujours un moment fatidique où un enfant posait à voix haute la question et où un adulte devait lui expliquer avec des mots simples. Yawldaec ne voulait pas faire l'injure à Eol de lui expliquer les choses comme à un enfant, mais parfois, c'était à se demander s'il ne le fallait pas.
EOL – Des fois ça m'arrive aussi. Mon corps a des réactions et moi non plus je ne sais pas pourquoi. Par exemple il tremble. Ou alors il a des crampes. Ou bien les poils des bras se hérissent. Ou alors...
Eol continua ainsi une petite liste de diverses réactions physiques que pouvaient avoir son corps et qu'il ne savait toujours pas interpréter. Yawldaec ne saurait pas lui expliquer certaines choses comme les crampes, mais il était étonné qu'Eol ne sût pas ce que cela signifiait quand ses poils se hérissaient.
Yawldaec soupira pour une autre raison : encore une fois, il venait de dire quelque chose qui fut mal interprété par Eol. Il venait de dire qu'il ne savait pas pourquoi il avait une tension sous le ventre. Il ne savait juste pas pourquoi ça lui arrivait à cet instant-là.
YAWLDAEC – C'est normal que cela t'arrive à toi aussi. Ce que tu vois sous mon ventre, je veux dire... Ne sais-tu vraiment pas pourquoi cela t'arrive parfois ? Je ne saurais pas t'expliquer comment, car je n'en sais rien, mais un adulte sait au moins... à quoi cela sert. Je ne sais simplement pas pourquoi cela m'arrive maintenant, devant toi.
Plus exactement, Yawldaec refusait de le comprendre. Ce n'était pas une honte. Il n'estimait pas que l'attirance pour une personne du même sexe voire d'une autre race était une tare, loin de là. Il se croyait juste lui-même dans les “standards”. Certain de ses orientations, Yawldaec ne comprenait pas tous les signes physiques que lui envoyaient son corps. Pourtant, plus son regard se perdait dans la beauté pure d'Eol, plus il repensait à ce jour où il l'avait laissé le gratouiller et lui curer les sabots. Yawldaec avait de plus en plus envie de caresses, d'en donner et d'en recevoir d'Eol. Son instinct sauvage luttait, pourtant. Ou était-ce autre chose ? Car c'était au contraire son instinct sauvage qui faisait réagir son corps. Yawldaec n'était plus en train de résister mentalement par crainte d'être comparé à un animal domestique, non, cela n'avait plus rien à voir avec ça ; accepter son excitation du moment serait pour lui comme remettre en question ce qu'il croyait savoir de lui. Il lui fallait comprendre que les choses n'étaient pas toujours si simplement définies.
Il était là, face à Eol, prêt à lui “apprendre la vie”, alors qu'il était en train lui-même de recevoir une leçon.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaec pose une question. Et puis il continue de parler. J’écoute la suite. Et je commence par répondre à sa question.
- Je crois que…
Un souffle de vent me fait lever la tête. De grandes ailes battent l’air. J’ouvre de grands yeux. Ce sont des ailes de dragon. Un petit dragon. Il vole au dessus de nous. Et il se pose, pas loin. J’ai une main sur la garde de mon cimeterre. C’est un réflexe. Mais le dragon n’a pas l’air d’être méchant. Il baisse la tête. Je regarde son aile droite. Juste un bout. Parce qu’elle est très grande. L’armature est faite de peau. Et elle est tendue entre des doigts géants. Et elle est recouverte d’écaille. Comme celles d’un lézard. Mais en noir. Je n’avais jamais vu de dragon en vrai. Sauf sous la forme d’un garçon. Alors je suis content.
Sept Dieux ! Nïn est sur son dos ! Je vois ses cheveux blancs. Et noirs. Ils volent dans l’air. Ils sont beaux aussi. Mais différemment de l’aile du dragon. Je souris. J’ai mal à la bouche tellement je souris fort. Je suis vraiment trop heureux. Elle est revenue. Enfin !
- Je crois que…
Un souffle de vent me fait lever la tête. De grandes ailes battent l’air. J’ouvre de grands yeux. Ce sont des ailes de dragon. Un petit dragon. Il vole au dessus de nous. Et il se pose, pas loin. J’ai une main sur la garde de mon cimeterre. C’est un réflexe. Mais le dragon n’a pas l’air d’être méchant. Il baisse la tête. Je regarde son aile droite. Juste un bout. Parce qu’elle est très grande. L’armature est faite de peau. Et elle est tendue entre des doigts géants. Et elle est recouverte d’écaille. Comme celles d’un lézard. Mais en noir. Je n’avais jamais vu de dragon en vrai. Sauf sous la forme d’un garçon. Alors je suis content.
Sept Dieux ! Nïn est sur son dos ! Je vois ses cheveux blancs. Et noirs. Ils volent dans l’air. Ils sont beaux aussi. Mais différemment de l’aile du dragon. Je souris. J’ai mal à la bouche tellement je souris fort. Je suis vraiment trop heureux. Elle est revenue. Enfin !
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Le dragon vole. Il refait en sens inverse le trajet qui l'a emportée loin d'Eol et la rapproche maintenant de lui. Nïn est toujours perdue dans ses pensées. Elle réfléchit. Elle a décidé qu'elle allait prendre les problèmes un par un. C'est déjà plus simple. Le problème étant qu'elle ne sait pas prendre de décision. Ce n'est pas son rôle. Elle doit obéir. Pas décider. Elle ne sait pas comment faire pour cela. Parce-qu'elle est prise, dans les deux cas, entre deux ordres. Et on ne lui a pas appris quel ordre était prioritaire.
Pour le premier problème, elle a toutefois un début de solution. Comme elle va être de retour auprès d'Eol, elle lui demandera quoi faire à propos de la pierre. Ainsi, quoi qu'il en soit, elle aura deux ordres sans un sens, et un ordre seulement dans l'autre. Même si elle ne supporte pas de se projeter au moment où elle désobéira soit au dragon, soit à Schizae.
Le second problème lui semble insoluble. Il lui pèse très lourd. Elle ne veut pas trahir Schizae. Elle ne peut pas trahir Eol.
Elle se rend soudain compte que le dragon se rapproche du sol. Elle voit deux silhouettes, par terre, dont ils se rapprochent. L'une est indubitablement équine, mais possède un torse humain. L'autre est celle d'un demi-drow. Eol. Il a levé les yeux vers le dragon. Il le suit du regard pendant qu'il atterrit. Nïn regarde le demi-elfe. Il ne l'a pas encore vue. Il regarde Ashkore, fixement. Elle espère que le centaure et lui ne vont pas prendre peur ou se montrer agressif.
Soudain, les yeux d'Eol passent sur elle. Il l'avise. Un immense sourire naît sur son visage. Elle a l'impression de ne jamais l'avoir vu sourire ainsi. Elle sent sa poitrine se serrer, mais d'une façon différente de quelques secondes auparavant. Les deux problèmes s'éloignent un peu dans son esprit, et elle a simplement envie de rejoindre le demi-elfe et de lui demander ce qu'elle doit faire. Après tout, elle est à lui. Alors il n'y a plus de problème.
Elle descend du dos d'Ashkore, souriant elle aussi. Tout lui semble maintenant évident. Le sentiment qu'elle avait sur le dos du cheval, quand elle ne savait pas si Eol allait la tuer ou non, et qu'elle lui a laissé tout droit sur sa vie, est revenu. Elle va simplement lui dire. Tout lui dire. Et il décidera. Car elle est à lui.
Pour le premier problème, elle a toutefois un début de solution. Comme elle va être de retour auprès d'Eol, elle lui demandera quoi faire à propos de la pierre. Ainsi, quoi qu'il en soit, elle aura deux ordres sans un sens, et un ordre seulement dans l'autre. Même si elle ne supporte pas de se projeter au moment où elle désobéira soit au dragon, soit à Schizae.
Le second problème lui semble insoluble. Il lui pèse très lourd. Elle ne veut pas trahir Schizae. Elle ne peut pas trahir Eol.
Elle se rend soudain compte que le dragon se rapproche du sol. Elle voit deux silhouettes, par terre, dont ils se rapprochent. L'une est indubitablement équine, mais possède un torse humain. L'autre est celle d'un demi-drow. Eol. Il a levé les yeux vers le dragon. Il le suit du regard pendant qu'il atterrit. Nïn regarde le demi-elfe. Il ne l'a pas encore vue. Il regarde Ashkore, fixement. Elle espère que le centaure et lui ne vont pas prendre peur ou se montrer agressif.
Soudain, les yeux d'Eol passent sur elle. Il l'avise. Un immense sourire naît sur son visage. Elle a l'impression de ne jamais l'avoir vu sourire ainsi. Elle sent sa poitrine se serrer, mais d'une façon différente de quelques secondes auparavant. Les deux problèmes s'éloignent un peu dans son esprit, et elle a simplement envie de rejoindre le demi-elfe et de lui demander ce qu'elle doit faire. Après tout, elle est à lui. Alors il n'y a plus de problème.
Elle descend du dos d'Ashkore, souriant elle aussi. Tout lui semble maintenant évident. Le sentiment qu'elle avait sur le dos du cheval, quand elle ne savait pas si Eol allait la tuer ou non, et qu'elle lui a laissé tout droit sur sa vie, est revenu. Elle va simplement lui dire. Tout lui dire. Et il décidera. Car elle est à lui.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
EOL – Je crois que...
La discussion fut coupée par un bruit caractéristique que Yawldaec avait entendu un temps plus tôt, et quand son regard se posa sur la créature céleste qui approchait, il eut confirmation que c'était bien le même bruit : le dragon avec lequel été partie Nïn revenait. Le Centaure ne put s'empêcher de piaffer un peu de surprise avec un brin d'appréhension, il ne connaissait pas ce dragon, ignorait pourquoi Nïn était partie avec lui, et ne pouvait deviner ses intentions. C'était en tout cas bien le même dragon, il avait en tous les cas la même taille et la même morphologie avec deux pattes antérieures en plus des ailes – les Humains appelaient ces dragons “espèce noble”, mais Yawldaec ne voyait pas en quoi ces dragons étaient plus nobles que ceux ne possédant pas ces pattes supplémentaires.
Le jeune dragon – Yawldaec déduisait qu'il était jeune de par sa taille – se posa au sol à une quinzaine de mètres de lui et d'Eol après leur être passé au-dessus. Yawldaec essaya tout de suite de se calmer en remarquant que l'attitude du reptile volant ne paraissait en rien agressive. Au contraire, sitôt posé, ce dernier inclina la tête. Yawldaec ne connaissait rien au comportement des dragons et ne sut interpréter cela. Il fut d'autant plus soulagé de voir que Nïn était sur le dos du dragon, et qu'elle avait l'air de bien se porter.
Yawldaec regarda la réaction d'Eol alors que Nïn descendit du dragon. Tous deux venaient d'être coupés dans une conversation d'adultes. Yawldaec se passa les mains sur le visage. Il se sentait encore excité, mais la situation présente allait l'obliger de toute manière à penser à autre chose.
Tant mieux.
La discussion fut coupée par un bruit caractéristique que Yawldaec avait entendu un temps plus tôt, et quand son regard se posa sur la créature céleste qui approchait, il eut confirmation que c'était bien le même bruit : le dragon avec lequel été partie Nïn revenait. Le Centaure ne put s'empêcher de piaffer un peu de surprise avec un brin d'appréhension, il ne connaissait pas ce dragon, ignorait pourquoi Nïn était partie avec lui, et ne pouvait deviner ses intentions. C'était en tout cas bien le même dragon, il avait en tous les cas la même taille et la même morphologie avec deux pattes antérieures en plus des ailes – les Humains appelaient ces dragons “espèce noble”, mais Yawldaec ne voyait pas en quoi ces dragons étaient plus nobles que ceux ne possédant pas ces pattes supplémentaires.
Le jeune dragon – Yawldaec déduisait qu'il était jeune de par sa taille – se posa au sol à une quinzaine de mètres de lui et d'Eol après leur être passé au-dessus. Yawldaec essaya tout de suite de se calmer en remarquant que l'attitude du reptile volant ne paraissait en rien agressive. Au contraire, sitôt posé, ce dernier inclina la tête. Yawldaec ne connaissait rien au comportement des dragons et ne sut interpréter cela. Il fut d'autant plus soulagé de voir que Nïn était sur le dos du dragon, et qu'elle avait l'air de bien se porter.
Yawldaec regarda la réaction d'Eol alors que Nïn descendit du dragon. Tous deux venaient d'être coupés dans une conversation d'adultes. Yawldaec se passa les mains sur le visage. Il se sentait encore excité, mais la situation présente allait l'obliger de toute manière à penser à autre chose.
Tant mieux.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Nïn est revenue. Je ne regarde plus l’armature de peau noire. Je ne regarde plus l'aile. Même si elle est belle et grande. Je regarde l’oreille droite de Nïn. Pointue. Comme la mienne. Je suis content de revoir ça. Derrière, le dragon bat des ailes. Il va partir. Ça fait beaucoup de vent. Ça fait voler les habits de Nïn. Et ses cheveux. Ça fait aussi voler la crinière de Yawldaec. Il a peur. Il piaffe. Je me lève. Je dis :
- N’ai pas peur Yawldaec, c’est le dragon qui protège Nïn. Et Nïn.
Je m’approche. Je veux poser une main sur son flanc. Mais je m’arrête la main en l’air. Je ne sais plus si c’est une bonne chose ou pas. S’il veut bien ou pas. Si c’est de la tendresse, ou bien si je fais veux le toucher parce qu'il ressemble à un cheval qui a peur. Parce que je veux le rassurer. Alors j’interromps mon geste. Je réfléchis un peu. Dans le doute, je ne fais rien. On ne sait jamais. Je ne veux pas le vexer. Ni le rendre triste. Ni qu'il pense que je suis un idiot qui ne comprend rien.
Je me tourne vers ma demi-elfe. Je souris en regardant son bras droit. Tout blanc.
- Bon retour Nïn.
Je me tais un instant. Je réfléchis. Théobald l’aurait punie. Parce qu’elle revient. Je ne sais pas pourquoi il punit tous les gens qui reviennent après être partis. Moi je suis content qu’elle soit revenue. Alors je décide de ne pas la punir. Tant pis.
- Pourquoi étais-tu partie ?
- N’ai pas peur Yawldaec, c’est le dragon qui protège Nïn. Et Nïn.
Je m’approche. Je veux poser une main sur son flanc. Mais je m’arrête la main en l’air. Je ne sais plus si c’est une bonne chose ou pas. S’il veut bien ou pas. Si c’est de la tendresse, ou bien si je fais veux le toucher parce qu'il ressemble à un cheval qui a peur. Parce que je veux le rassurer. Alors j’interromps mon geste. Je réfléchis un peu. Dans le doute, je ne fais rien. On ne sait jamais. Je ne veux pas le vexer. Ni le rendre triste. Ni qu'il pense que je suis un idiot qui ne comprend rien.
Je me tourne vers ma demi-elfe. Je souris en regardant son bras droit. Tout blanc.
- Bon retour Nïn.
Je me tais un instant. Je réfléchis. Théobald l’aurait punie. Parce qu’elle revient. Je ne sais pas pourquoi il punit tous les gens qui reviennent après être partis. Moi je suis content qu’elle soit revenue. Alors je décide de ne pas la punir. Tant pis.
- Pourquoi étais-tu partie ?
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol est près du centaure. Il lui parle, mais elle est encore trop loin pour entendre ce qu'ils disent. Puis le demi-drow se tourne vers elle, et sourit, en la regardant, mais pas dans les yeux. Il lui dit :
- Bon retour Nïn.
Il devient silencieux, mais elle voit qu'il n'a pas fini. Elle attend, et il reprend :
- Pourquoi étais-tu partie ?
Elle rassemble ses pensées avant de répondre, pour ne pas partir en tous sens, être claire et répondre à la question posée de la façon la plus satisfaisante possible. Elle sait qu'il est agaçant de ne pas obtenir les informations recherchées par une question, et de devoir insister. On le lui a appris.
- Ashkore était venu me chercher. Il lui fallait m'amener à Schizae, que j'ai accompagnée avant de rejoindre votre service. Nous avions à ce moment récupéré une pierre, et Ashkore m'a demandé de la détruire, car elle est dangereuse, si elle se trouve entre de mauvaises mains. Mais Schizae voudrait... elle voudrait que... que je trouve son pouvoir et que je le lui offre. Je... je ne sais pas quoi faire.
Elle a eu du mal à avouer ce que Schizae lui a demandé. Elle a l'impression de la trahir. Mais elle était coincée. Elle ne sait pas si Ashkore l'a entendue. Elle ne veut pas qu'il soit en colère contre Schizae. Encore moins à cause d'elle. Son ventre s'est serré. Elle déteste cette situation, dans laquelle en obéissant à une personne, elle en trahit une autre.
Elle relève les yeux vers Eol. Elle se demande ce qu'il va dire. Elle ne regarde pas le centaure. Elle ne sait pas bien quel est son rôle à lui dans tout ça. Normalement un centaure est un esclave. Mais celui-là ne veut pas l'être. Et elle n'a pas l'impression qu'Eol veuille qu'il soit son esclave. De toute façon, Eol est un demi-elfe. Donc, normalement il est aussi un esclave. Et pourtant, elle est à lui. Sa situation défie décidément toute logique.
- Bon retour Nïn.
Il devient silencieux, mais elle voit qu'il n'a pas fini. Elle attend, et il reprend :
- Pourquoi étais-tu partie ?
Elle rassemble ses pensées avant de répondre, pour ne pas partir en tous sens, être claire et répondre à la question posée de la façon la plus satisfaisante possible. Elle sait qu'il est agaçant de ne pas obtenir les informations recherchées par une question, et de devoir insister. On le lui a appris.
- Ashkore était venu me chercher. Il lui fallait m'amener à Schizae, que j'ai accompagnée avant de rejoindre votre service. Nous avions à ce moment récupéré une pierre, et Ashkore m'a demandé de la détruire, car elle est dangereuse, si elle se trouve entre de mauvaises mains. Mais Schizae voudrait... elle voudrait que... que je trouve son pouvoir et que je le lui offre. Je... je ne sais pas quoi faire.
Elle a eu du mal à avouer ce que Schizae lui a demandé. Elle a l'impression de la trahir. Mais elle était coincée. Elle ne sait pas si Ashkore l'a entendue. Elle ne veut pas qu'il soit en colère contre Schizae. Encore moins à cause d'elle. Son ventre s'est serré. Elle déteste cette situation, dans laquelle en obéissant à une personne, elle en trahit une autre.
Elle relève les yeux vers Eol. Elle se demande ce qu'il va dire. Elle ne regarde pas le centaure. Elle ne sait pas bien quel est son rôle à lui dans tout ça. Normalement un centaure est un esclave. Mais celui-là ne veut pas l'être. Et elle n'a pas l'impression qu'Eol veuille qu'il soit son esclave. De toute façon, Eol est un demi-elfe. Donc, normalement il est aussi un esclave. Et pourtant, elle est à lui. Sa situation défie décidément toute logique.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
EOL – N’aie pas peur Yawldaec, c’est le dragon qui protège Nïn. Et Nïn.
Yawldaec expira, laissant son cœur se calmer après s'être accéléré d'un coup. Eol était attentionné. Beau, gentil, attentionné... Adorable... Yawldaec se râcla la gorge, produisant une sorte de grognement équin, et trépigna nerveusement, non plus à cause d'une quelconque frayeur, mais à cause de pensées aussi excitantes que perturbantes qui ne voulaient pas sortir de son esprit. Il leva les yeux au ciel pour expirer un autre coup, puis voulut regarder le dragon mais son regard fut attiré par un geste d'Eol : ce dernier s'était approché de son flanc et avait commencé à tendre la main vers lui. Yawldaec se figea dans l'appréhension. Il lui fut de plus en plus difficile de nier qu'il avait terriblement envie qu'Eol aille au bout de son geste. Quand Eol se détourna, Yawldaec continua de le regarder, avec une mine de déception terrible. Aurait-il jamais cru être un jour déçu qu'un humanoïde se retienne de le caresser ?
Pour se changer les idées, Yawldaec essaya de se concentrer sur le dialogue entre Eol et Nïn. Il entendit la fille Demi-Elfe parler d'une pierre qu'elle avait trouvée du temps où elle était aux ordres de son ancienne maîtresse, une certaine Schizæ. Cette dernière voulait obtenir un pouvoir renfermé dans la pierre tandis qu'une autre personne voulait au contraire détruire la pierre. Le dragon venait simplement de permettre à Nïn d'avoir un dialogue avec Schizæ.
Yawldaec s'approcha, lentement. Il croyait que son cœur allait se calmer, mais il réalisa qu'il battait toujours aussi fort et qu'il était en même temps compressé par quelque chose... Un sentiment... Une envie pressante... Yawldaec échappa bien malgré lui un autre grondement de cheval, qui ressemblait pour une oreille connaisseuse à celui d'un étalon en rut. Yawldaec secoua la tête et se détourna. Il se mit à faire les cents pas à quelques mètres d'Eol et de Nïn, qui ne pouvaient que voir à quel point son corps réclamait quelque chose que personne, ici à cet instant, pensait-il, ne pouvait lui offrir.
Yawldaec expira, laissant son cœur se calmer après s'être accéléré d'un coup. Eol était attentionné. Beau, gentil, attentionné... Adorable... Yawldaec se râcla la gorge, produisant une sorte de grognement équin, et trépigna nerveusement, non plus à cause d'une quelconque frayeur, mais à cause de pensées aussi excitantes que perturbantes qui ne voulaient pas sortir de son esprit. Il leva les yeux au ciel pour expirer un autre coup, puis voulut regarder le dragon mais son regard fut attiré par un geste d'Eol : ce dernier s'était approché de son flanc et avait commencé à tendre la main vers lui. Yawldaec se figea dans l'appréhension. Il lui fut de plus en plus difficile de nier qu'il avait terriblement envie qu'Eol aille au bout de son geste. Quand Eol se détourna, Yawldaec continua de le regarder, avec une mine de déception terrible. Aurait-il jamais cru être un jour déçu qu'un humanoïde se retienne de le caresser ?
Pour se changer les idées, Yawldaec essaya de se concentrer sur le dialogue entre Eol et Nïn. Il entendit la fille Demi-Elfe parler d'une pierre qu'elle avait trouvée du temps où elle était aux ordres de son ancienne maîtresse, une certaine Schizæ. Cette dernière voulait obtenir un pouvoir renfermé dans la pierre tandis qu'une autre personne voulait au contraire détruire la pierre. Le dragon venait simplement de permettre à Nïn d'avoir un dialogue avec Schizæ.
Yawldaec s'approcha, lentement. Il croyait que son cœur allait se calmer, mais il réalisa qu'il battait toujours aussi fort et qu'il était en même temps compressé par quelque chose... Un sentiment... Une envie pressante... Yawldaec échappa bien malgré lui un autre grondement de cheval, qui ressemblait pour une oreille connaisseuse à celui d'un étalon en rut. Yawldaec secoua la tête et se détourna. Il se mit à faire les cents pas à quelques mètres d'Eol et de Nïn, qui ne pouvaient que voir à quel point son corps réclamait quelque chose que personne, ici à cet instant, pensait-il, ne pouvait lui offrir.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Nïn dit qu’Ashkore est venu la chercher. Je ne sais pas ce que ça veut dire. C’est peut-être le nom du dragon. Elle dit qu’il l’a emmenée à Schizæ. C’est le prénom d’une des filles de Triant. Une fille qui habitait le domaine de Mortelune. Je croyais qu’elle était morte avec sa famille. Parce qu’ils ont une tombe commune, dans le cimetière. Mais Nïn parle d’elle comme si elle était vivante. C’est compliqué…
Ashkore veut détruire une pierre.
Schizæ veut utiliser son pouvoir.
Et Nïn ne sait pas quoi faire.
Ce qu’elle raconte n’est pas clair. J’ai besoin de plus de précision.
J’entends Yawldaec. Il hennit. On dirait un hennissement de cheval en rut. Mais je ne dois pas le comparer à un cheval. Alors je le regarde. Il marche en rond. Je ne sais pas ce qu’il fait. Je retiens ma question. Je la poserais après. Chaque question à son tour.
Je m’approche de Nïn. Je lui dis :
- Je suis content que tu sois revenu. Je n’aime pas quand tu n’es pas là.
Je hoche la tête. Et je pose mes questions l’une après l’autre, en écoutant chacune de ses réponses :
- Est-ce que Ashkore est le dragon noir ?
- Est-ce qu’il était l'un des deux dragons qui appartenaient aux De Triant ?
- Est-ce que Schizæ est une des filles De Triant ?
- Comment se fait-il que tu aies accompagné Schizæ avant d’être à moi ?
J’ai des questions à toutes ses réponses…. Mais Yawldaec continue à marcher en rond. Il hennit encore. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas avec lui. On dirait qu’il a besoin de quelque chose. On dirait qu’il appelle. Mais je me retiens de penser à ce que ça signifierait chez un cheval. Yawldaec n’est pas un cheval. Je répète cette phrase dans ma tête. Je veux encore interroger Nïn. Mais le centaure bouge et fait du bruit. Il détourne mon attention. Je lui demande :
- Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Je me demande si je peux l’aider. Le problème avec lui, c’est que je ne sais jamais ce qu’il veut. Il essaie de m’expliquer tout clairement. Il est gentil. Mais c’est quand même très compliqué. Par exemple, il n’aime pas que je le touche comme un cheval. Il voudrait bien que je le touche comme un humain. Sauf que je ne touche pas les humains. Alors ce qu'il dit ne fonctionne pas.
Les gens sont tellement complexes… Je me demande si j’arriverais à les comprendre un jour…
Ashkore veut détruire une pierre.
Schizæ veut utiliser son pouvoir.
Et Nïn ne sait pas quoi faire.
Ce qu’elle raconte n’est pas clair. J’ai besoin de plus de précision.
J’entends Yawldaec. Il hennit. On dirait un hennissement de cheval en rut. Mais je ne dois pas le comparer à un cheval. Alors je le regarde. Il marche en rond. Je ne sais pas ce qu’il fait. Je retiens ma question. Je la poserais après. Chaque question à son tour.
Je m’approche de Nïn. Je lui dis :
- Je suis content que tu sois revenu. Je n’aime pas quand tu n’es pas là.
Je hoche la tête. Et je pose mes questions l’une après l’autre, en écoutant chacune de ses réponses :
- Est-ce que Ashkore est le dragon noir ?
- Est-ce qu’il était l'un des deux dragons qui appartenaient aux De Triant ?
- Est-ce que Schizæ est une des filles De Triant ?
- Comment se fait-il que tu aies accompagné Schizæ avant d’être à moi ?
J’ai des questions à toutes ses réponses…. Mais Yawldaec continue à marcher en rond. Il hennit encore. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas avec lui. On dirait qu’il a besoin de quelque chose. On dirait qu’il appelle. Mais je me retiens de penser à ce que ça signifierait chez un cheval. Yawldaec n’est pas un cheval. Je répète cette phrase dans ma tête. Je veux encore interroger Nïn. Mais le centaure bouge et fait du bruit. Il détourne mon attention. Je lui demande :
- Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Je me demande si je peux l’aider. Le problème avec lui, c’est que je ne sais jamais ce qu’il veut. Il essaie de m’expliquer tout clairement. Il est gentil. Mais c’est quand même très compliqué. Par exemple, il n’aime pas que je le touche comme un cheval. Il voudrait bien que je le touche comme un humain. Sauf que je ne touche pas les humains. Alors ce qu'il dit ne fonctionne pas.
Les gens sont tellement complexes… Je me demande si j’arriverais à les comprendre un jour…
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol l'a écoutée attentivement. Il semble réfléchir un instant, durant lequel Nïn entend le centaure hennir de façon étrange, et remarque qu'il s'agite, tournant en rond d'un pas nerveux. Elle se demande si c'est à cause du dragon. Puis elle n'y pense plus, puisqu'Eol prend la parole :
- Je suis content que tu sois revenu. Je n’aime pas quand tu n’es pas là.
Il hoche la tête. Elle se demande à quoi. Peut-être à ce qu'il a dit. Peut-être parce-qu'il aime bien la façon dont il a exprimé sa pensée. Nïn sent sa poitrine se serrer. Elle aussi est contente d'être revenue. Et elle est contente qu'Eol soit content. Car cela doit vouloir dire qu'il n'est pas fâché, mais également qu'il lui importe de l'avoir. Or, s'il lui importe de l'avoir, il y a peu de chances qu'il se sépare d'elle. Et comme elle veut rester avec lui, cela lui convient. Toutefois, elle ne répond rien. Car il ne sied pas à un esclave de donner son avis. Cela pourrait être mal vu, si elle disait qu'elle aussi. Même si, d'un autre côté, peut-être qu'Eol serait content...
Elle se morigène pour cette pensée. Que lui importerait ce qu'elle pense ? Elle a tendance à oublier sa place. De plus en plus. Et cela lui fait peur. Heureusement, Eol continue, offrant une diversion à ses pensées inquiètes :
- Est-ce que Ashkore est le dragon noir ?
- Oui, monsieur.
- Est-ce qu’il était l'un des deux dragons qui appartenaient aux De Triant ?
- Oui, monsieur.
- Est-ce que Schizæ est une des filles De Triant ?
- Oui, monsieur.
- Comment se fait-il que tu aies accompagné Schizæ avant d’être à moi ?
- Je... je faisais partie d'une caravane d'esclaves, tenue par des marchands ambulants. L'un des esclaves, un centaure, s'est révolté lors d'une vente. J'ai fui le convoie, et suis tombée sur Schizae, sous les ordres de laquelle je suis entrée.
Eol l'écoute. Mais il semble un peu distrait. Elle comprend pourquoi, lorsqu'il se retourne vers le centaure, et lui demande :
- Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Elle se rend compte alors que le centaure n'a cessé de tourner autour d'eux lorsqu'ils parlaient. Il est, en effet agité. Elle n'arrive pas à savoir s'il est nerveux ou préoccupé. Certes, ce n'est pas habituel de voir un dragon. Mais Eol lui a dit de ne pas s'inquiéter... Il pourrait au moins se contenir, et laisser le demi-elfe discuter. Nïn trouve son comportement irrespectueux... avant de se souvenir qu'Eol est un demi-elfe. Donc, normalement, pas un maître. Le centaure le considère peut-être comme son égal. Et n'est alors pas vraiment préoccupé par le fait de le déranger... Son comportement demeure toutefois étrange. Et dérangeant, puisqu'il empêche Eol de lui parler. Et il faut vraiment qu'ils parlent. Pour savoir quoi faire de la pierre, dans un premier temps. Puis savoir quoi faire par rapport à Schizae.
- Je suis content que tu sois revenu. Je n’aime pas quand tu n’es pas là.
Il hoche la tête. Elle se demande à quoi. Peut-être à ce qu'il a dit. Peut-être parce-qu'il aime bien la façon dont il a exprimé sa pensée. Nïn sent sa poitrine se serrer. Elle aussi est contente d'être revenue. Et elle est contente qu'Eol soit content. Car cela doit vouloir dire qu'il n'est pas fâché, mais également qu'il lui importe de l'avoir. Or, s'il lui importe de l'avoir, il y a peu de chances qu'il se sépare d'elle. Et comme elle veut rester avec lui, cela lui convient. Toutefois, elle ne répond rien. Car il ne sied pas à un esclave de donner son avis. Cela pourrait être mal vu, si elle disait qu'elle aussi. Même si, d'un autre côté, peut-être qu'Eol serait content...
Elle se morigène pour cette pensée. Que lui importerait ce qu'elle pense ? Elle a tendance à oublier sa place. De plus en plus. Et cela lui fait peur. Heureusement, Eol continue, offrant une diversion à ses pensées inquiètes :
- Est-ce que Ashkore est le dragon noir ?
- Oui, monsieur.
- Est-ce qu’il était l'un des deux dragons qui appartenaient aux De Triant ?
- Oui, monsieur.
- Est-ce que Schizæ est une des filles De Triant ?
- Oui, monsieur.
- Comment se fait-il que tu aies accompagné Schizæ avant d’être à moi ?
- Je... je faisais partie d'une caravane d'esclaves, tenue par des marchands ambulants. L'un des esclaves, un centaure, s'est révolté lors d'une vente. J'ai fui le convoie, et suis tombée sur Schizae, sous les ordres de laquelle je suis entrée.
Eol l'écoute. Mais il semble un peu distrait. Elle comprend pourquoi, lorsqu'il se retourne vers le centaure, et lui demande :
- Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Elle se rend compte alors que le centaure n'a cessé de tourner autour d'eux lorsqu'ils parlaient. Il est, en effet agité. Elle n'arrive pas à savoir s'il est nerveux ou préoccupé. Certes, ce n'est pas habituel de voir un dragon. Mais Eol lui a dit de ne pas s'inquiéter... Il pourrait au moins se contenir, et laisser le demi-elfe discuter. Nïn trouve son comportement irrespectueux... avant de se souvenir qu'Eol est un demi-elfe. Donc, normalement, pas un maître. Le centaure le considère peut-être comme son égal. Et n'est alors pas vraiment préoccupé par le fait de le déranger... Son comportement demeure toutefois étrange. Et dérangeant, puisqu'il empêche Eol de lui parler. Et il faut vraiment qu'ils parlent. Pour savoir quoi faire de la pierre, dans un premier temps. Puis savoir quoi faire par rapport à Schizae.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Eol et Nïn discutaient. L'espace d'un instant, ils ne se soucièrent plus du Centaure dont ils pouvaient clairement observer l'état d'excitation lubrique. Yawldaec essaya de profiter de ce temps donné pour calmer ses ardeurs. Il le fallait, il ne voulait pas impressionner Eol, ni Nïn en fait. Il alla se mettre face à un arbre, sur le tronc duquel il posa une main et souffla longuement, ses semi-naseaux dilatés. Sa queue était légèrement panachée quand elle ne venait pas fouetter un côté. Il tourna le dos à Eol, non seulement pour ne pas avoir à le voir, mais aussi en espérant que, de derrière, sa virilité soit moins visible. Ce n'était pas de la pudeur mais de la honte. Yawldaec ne comprenait pas pourquoi il était dans cet état à cet instant et avait honte à l'idée qu'Eol en fût le responsable. Il niait, mais c'est la vérité qui le poussait à lui tourner le dos pourtant.
EOL – Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Les oreilles de Yawldaec se dressèrent comme celle d'un cheval qui venait d'entendre la voix de son maître l'appeler. Il tourna la tête. Le souffle court, les semi-naseaux dilatés, Yawldaec eut du mal à ordonner ses pensées et à répondre à un question pourtant toute simple.
YAWLDAEC – Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Yawldaec avait besoin de s'isoler, dans l'immédiat, pour évacuer son excitation. Mais Eol était là, et Yawldaec était accroché à lui par la vue, par l'odeur, il ne pouvait pas s'en aller, il voulait rester avec lui et s'imaginait déjà certaines choses qu'il ne pouvait pas dire, qu'il ne pouvait même pas croire.
Eol lui avait dit quelques instants plus tôt qu'il était comme un cheval en rut. Eol savait donc très bien ce qu'il se passait chez Yawldaec.
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol.
Ce fut sorti tout seul, encore une fois. Yawldaec ne contrôlait même pas ce qu'il disait. Il se laissait aller à son instinct. Et son instinct avait envie d'Eol.
YAWLDAEC – Viens...
EOL – Yawldaec, tu es agité. Est-ce que tu vas bien ?
Les oreilles de Yawldaec se dressèrent comme celle d'un cheval qui venait d'entendre la voix de son maître l'appeler. Il tourna la tête. Le souffle court, les semi-naseaux dilatés, Yawldaec eut du mal à ordonner ses pensées et à répondre à un question pourtant toute simple.
YAWLDAEC – Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Yawldaec avait besoin de s'isoler, dans l'immédiat, pour évacuer son excitation. Mais Eol était là, et Yawldaec était accroché à lui par la vue, par l'odeur, il ne pouvait pas s'en aller, il voulait rester avec lui et s'imaginait déjà certaines choses qu'il ne pouvait pas dire, qu'il ne pouvait même pas croire.
Eol lui avait dit quelques instants plus tôt qu'il était comme un cheval en rut. Eol savait donc très bien ce qu'il se passait chez Yawldaec.
YAWLDAEC – Tu es beau, Eol.
Ce fut sorti tout seul, encore une fois. Yawldaec ne contrôlait même pas ce qu'il disait. Il se laissait aller à son instinct. Et son instinct avait envie d'Eol.
YAWLDAEC – Viens...
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Nïn dit qu’elle est tombée sur Schizæ. Je lève les yeux. J'imagine qu'elle devait être sur une estrade. Et Schizæ devait être en dessous. C'est la seule explication pour qu'elle lui soit tombée dessus. Et c’est comme ça qu’elle est devenue son esclave. Étrange histoire….
Elle n’a pas répondu à ma dernière question. Parce qu'elle ne l'a pas comprise.
Je l'ai découvert il n'y a pas longtemps : les gens ne savent pas ce que je pense. Ils sont obtus. Donc je suis obligé de le leur expliquer avec des mots. Mais même comme ça, ils ne les comprennent pas tout le temps. Et quand ils arrivent à comprendre, ils n’ont qu’une partie de ce que je pense. Une partie déformée. Ils n’ont jamais accès à la vérité de mes pensées. La vie serait tellement plus simple si les gens pouvaient savoir tout ce que je pense. Comme Egfroi. Comme Tarik. Ils comprennent tout. Tout de suite. Pas besoin de dire « je veux aller plus vite ». Ils le savent. Nous partageons nos pensées.
Mais avec Nïn, ça va changer. Elle finira par comprendre mes pensées. Comme un chien. Comme un cheval. Elle en sera capable. Parce qu'elle est une panthère. Et les animaux sont moins obtus que les gens. Je lui apprendrais.
Yawldaec continue à faire comme un cheval en rut. Il me dit :
- Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Je ne dis rien. Il n’a pas posé de question.
- Tu es beau, Eol.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Il n’a pas compris la première fois. Donc je lui répète. Il doit comprendre que c'est subjectif. Lui, il me trouve beau. Mais Aliénor me trouve laid. Je me tourne vers Nïn. Je me demande si elle pense comme Yawldaec ou comme Aliénor. Je pense très fort à cette question en la regardant. Et puis je me rappelle qu’elle ne sait pas encore deviner mes pensées. Et puis Yawldaec me demande de venir.
- J’arrive, attends.
Je veux d’abord que Nïn comprenne ma dernière question. Je réfléchis. Je formule des phrases pour qu'elle comprenne.
- Nïn, tu m'appartiens. Mais tu es sous les ordres de Schizæ en même temps. Ce sont des choses importantes. Il faut que tu me les dises. Parce que c'est différent. De t’avoir à moi tout seul. Ou de devoir te partager… Est-ce que tu appartiens à Schizæ et à moi en même temps ?
Je ne veux pas partager Nïn. Ça me ferait pleurer. Je veux que Nïn ne soit qu’à moi. J’ai mal dans ma poitrine. On dirait que j’ai du mal à respirer. Parce que je ne veux pas qu’elle soit à quelqu’un d’autre. Même à moitié. Je sens que j’ai chaud. Je sens ma colère. Je voudrais voir Schizæ. Je lui dirais de me donner Nïn. Ou alors je la tuerais. Et son dragon aussi. Parce que je peux tuer tout le monde pour Nïn.
Je regarde la demi-elfe. Je lui ai posé une question. Elle doit répondre. Mais je ne peux pas m’empêcher de parler avant elle :
- Sois à moi, Nïn. A moi seul.
Ma voix est bizarre. Je ne sais pas pourquoi. Elle est un peu rauque. Je regarde Nïn. Droit dans les yeux. Ses yeux tous bleus. Ses yeux qui me traversent la tête. Et ça fait mal, quand quelque chose traverse ma tête. Mais je ne m'arrête pas. Je continuerais. Jusqu'à ce qu'elle réponde.
Elle n’a pas répondu à ma dernière question. Parce qu'elle ne l'a pas comprise.
Je l'ai découvert il n'y a pas longtemps : les gens ne savent pas ce que je pense. Ils sont obtus. Donc je suis obligé de le leur expliquer avec des mots. Mais même comme ça, ils ne les comprennent pas tout le temps. Et quand ils arrivent à comprendre, ils n’ont qu’une partie de ce que je pense. Une partie déformée. Ils n’ont jamais accès à la vérité de mes pensées. La vie serait tellement plus simple si les gens pouvaient savoir tout ce que je pense. Comme Egfroi. Comme Tarik. Ils comprennent tout. Tout de suite. Pas besoin de dire « je veux aller plus vite ». Ils le savent. Nous partageons nos pensées.
Mais avec Nïn, ça va changer. Elle finira par comprendre mes pensées. Comme un chien. Comme un cheval. Elle en sera capable. Parce qu'elle est une panthère. Et les animaux sont moins obtus que les gens. Je lui apprendrais.
Yawldaec continue à faire comme un cheval en rut. Il me dit :
- Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Je ne dis rien. Il n’a pas posé de question.
- Tu es beau, Eol.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Il n’a pas compris la première fois. Donc je lui répète. Il doit comprendre que c'est subjectif. Lui, il me trouve beau. Mais Aliénor me trouve laid. Je me tourne vers Nïn. Je me demande si elle pense comme Yawldaec ou comme Aliénor. Je pense très fort à cette question en la regardant. Et puis je me rappelle qu’elle ne sait pas encore deviner mes pensées. Et puis Yawldaec me demande de venir.
- J’arrive, attends.
Je veux d’abord que Nïn comprenne ma dernière question. Je réfléchis. Je formule des phrases pour qu'elle comprenne.
- Nïn, tu m'appartiens. Mais tu es sous les ordres de Schizæ en même temps. Ce sont des choses importantes. Il faut que tu me les dises. Parce que c'est différent. De t’avoir à moi tout seul. Ou de devoir te partager… Est-ce que tu appartiens à Schizæ et à moi en même temps ?
Je ne veux pas partager Nïn. Ça me ferait pleurer. Je veux que Nïn ne soit qu’à moi. J’ai mal dans ma poitrine. On dirait que j’ai du mal à respirer. Parce que je ne veux pas qu’elle soit à quelqu’un d’autre. Même à moitié. Je sens que j’ai chaud. Je sens ma colère. Je voudrais voir Schizæ. Je lui dirais de me donner Nïn. Ou alors je la tuerais. Et son dragon aussi. Parce que je peux tuer tout le monde pour Nïn.
Je regarde la demi-elfe. Je lui ai posé une question. Elle doit répondre. Mais je ne peux pas m’empêcher de parler avant elle :
- Sois à moi, Nïn. A moi seul.
Ma voix est bizarre. Je ne sais pas pourquoi. Elle est un peu rauque. Je regarde Nïn. Droit dans les yeux. Ses yeux tous bleus. Ses yeux qui me traversent la tête. Et ça fait mal, quand quelque chose traverse ma tête. Mais je ne m'arrête pas. Je continuerais. Jusqu'à ce qu'elle réponde.
Eol- Champion
- Race : Demi-sang
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Le centaure se tourne vers Eol. Il est vraiment dans un étrange état. L’agacement de Nïn s’estompe, remplacé par de l’inquiétude. Il a peut-être senti un danger en approche. Ou bien il est malade. Ou il a ingurgité du poison.
Il prend la parole, d’une voix que la demi-elfe trouve un peu rauque :
- Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Nïn ne comprend rien à cette phrase. Elle ignore de quel état il parle. Est-ce qu’il serait effectivement malade ? Mais alors pourquoi insister sur le fait que, visiblement, Eol lui a dit que ça ne le dérangeait pas ? Est-ce que d’ordinaire les gens ont peur de cet état dans lequel Yawldaec se trouve ? Nïn regarde Eol, puis le centaure, puis de nouveau Eol. Mais après tout, ce sont les affaires d’Eol, pas les siennes, elle n’a pas à être au courant de tout ce qu’il fait, des décisions qu’il prend…
- Tu es beau, Eol.
Nïn sursaute. Qu’est-ce que cela vient faire là ? L’échange devient de plus en plus bizarre. A tel point qu’elle oublie où elle en était, elle, ce dont elle devait parler à Eol. Yawldaec vient de dire à Eol qu’il était beau. Elle ne comprend pas la situation. Son esprit tourne dans le vide. Et, en même temps, elle a la soudaine impression de s’immiscer dans quelque-chose, et qu’elle ne devrait pas être là. A cette idée, quelque-chose remue en elle, et l’agacement revient.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Eol. Un curieux sentiment de joie traverse Nïn. Elle se rend compte qu’elle aime bien cette réplique. Car Eol est sans doute la seule personne du monde qui, face à ce genre de déclaration, peut répondre de la sorte. Et cela l’émeut, la touche. Une ombre de sourire passe sur son visage.
Elle se rend compte qu’Eol la regarde. Fixement. Comme s’il attendait quelque-chose. Pourtant, il ne lui a rien demandé, et est en train de parler avec le centaure. Elle ne comprend donc pas ce qu’il peut vouloir. Elle baisse les yeux, tout en réfléchissant. Mais elle ne trouve rien.
Yawldaec lui offre une diversion, en demande à Eol de venir. Celui-ci lui répond qu’il arrive. Toutefois, c’est à Nïn qu’il s’adresse :
- Nïn, tu m'appartiens. Mais tu es sous les ordres de Schizæ en même temps. Ce sont des choses importantes. Il faut que tu me les dises. Parce que c'est différent. De t’avoir à moi tout seul. Ou de devoir te partager… Est-ce que tu appartiens à Schizæ et à moi en même temps ?
Nïn sent tout son être se figer. Elle sent, dans les mots d’Eol, dans son regard, dans son attitude, que la réponse qu’elle va lui donner lui importe. Il l’a d’ailleurs dit. Même si elle ne sait pas bien en quoi cela est tellement important. Peut-être parce-que Schizae fait partie d’une famille ennemie. Peut-être parce-que les esclaves ne se partagent pas.
Nïn cherche ses mots. A cet instant précis, elle voudrait lui dire qu’elle n’est qu’à lui. Mais ce n’est pas vrai. Car elle est aussi à Schizae. Et que l’idée d’abandonner la jeune baronne lui fait du mal. Qu’elle n’en a pas le droit – ce n’est pas à elle, une esclave, de prendre ce genre de décision – et que même si elle en avait le droit, elle ne le voudrait pas. Mais, dans le même temps, elle appartient à Eol. D’une façon différente. Car elle en a moins le droit. Et que cela est pourtant dans un sens plus vrai que son appartenance à Schizae. Parce-qu’Eol l’a sauvée. Parce-qu’elle a cru qu’il allait la tuer. Parce-qu’elle le laisserait la détruire. Parce-que quelque-chose au fond d’elle le reconnaît comme ayant sur elle ce pouvoir, même si raisonnablement, c’est à Schizae, une baronne humaine, qu’elle devrait plus appartenir. Mais tout cela est troublant. Incompréhensible. Elle ne peut dire à Eol qu’elle n’est qu’à lui. Parce-qu’elle n’en a pas le droit. Et parce-que Schizae est puissante, et qu’elle lui en voudrait sans doute de lui prendre son esclave. Et que Nïn ne supporterait pas qu’elle blesse Eol.
Alors qu’elle met ses mots en place, pour s’apprêter à répondre, Eol la devance :
- Sois à moi, Nïn. A moi seul.
Les mots de la demi-elfe meurent dans sa gorge. Leur logique s’éteint, leur sens se délite. Elle est à Eol. A lui seul. Parce-qu’il le lui demande, et que cette demande, qui vient du fond de son être, emporte le sien.
Elle acquiesce, la gorge nouée. Parce-qu’elle ne s’appartient pas, et que cette évidence s’impose à elle, de façon bien plus puissante que ce que les coups n’ont jamais fait. Elle est à lui. A lui seul. La pensée que cela va peut-être les tuer l’effleure à peine. Elle ne peut rien y faire. Elle est à lui. A lui seul.
Il prend la parole, d’une voix que la demi-elfe trouve un peu rauque :
- Je suis désolé. Tu as vu dans quel état je suis, tu m'as dit que ça ne te gênait pas... Mais je ne veux pas t'inquiéter.
Nïn ne comprend rien à cette phrase. Elle ignore de quel état il parle. Est-ce qu’il serait effectivement malade ? Mais alors pourquoi insister sur le fait que, visiblement, Eol lui a dit que ça ne le dérangeait pas ? Est-ce que d’ordinaire les gens ont peur de cet état dans lequel Yawldaec se trouve ? Nïn regarde Eol, puis le centaure, puis de nouveau Eol. Mais après tout, ce sont les affaires d’Eol, pas les siennes, elle n’a pas à être au courant de tout ce qu’il fait, des décisions qu’il prend…
- Tu es beau, Eol.
Nïn sursaute. Qu’est-ce que cela vient faire là ? L’échange devient de plus en plus bizarre. A tel point qu’elle oublie où elle en était, elle, ce dont elle devait parler à Eol. Yawldaec vient de dire à Eol qu’il était beau. Elle ne comprend pas la situation. Son esprit tourne dans le vide. Et, en même temps, elle a la soudaine impression de s’immiscer dans quelque-chose, et qu’elle ne devrait pas être là. A cette idée, quelque-chose remue en elle, et l’agacement revient.
- Tu ne peux pas dire tu es beau. Tu dois dire je te trouve beau.
Eol. Un curieux sentiment de joie traverse Nïn. Elle se rend compte qu’elle aime bien cette réplique. Car Eol est sans doute la seule personne du monde qui, face à ce genre de déclaration, peut répondre de la sorte. Et cela l’émeut, la touche. Une ombre de sourire passe sur son visage.
Elle se rend compte qu’Eol la regarde. Fixement. Comme s’il attendait quelque-chose. Pourtant, il ne lui a rien demandé, et est en train de parler avec le centaure. Elle ne comprend donc pas ce qu’il peut vouloir. Elle baisse les yeux, tout en réfléchissant. Mais elle ne trouve rien.
Yawldaec lui offre une diversion, en demande à Eol de venir. Celui-ci lui répond qu’il arrive. Toutefois, c’est à Nïn qu’il s’adresse :
- Nïn, tu m'appartiens. Mais tu es sous les ordres de Schizæ en même temps. Ce sont des choses importantes. Il faut que tu me les dises. Parce que c'est différent. De t’avoir à moi tout seul. Ou de devoir te partager… Est-ce que tu appartiens à Schizæ et à moi en même temps ?
Nïn sent tout son être se figer. Elle sent, dans les mots d’Eol, dans son regard, dans son attitude, que la réponse qu’elle va lui donner lui importe. Il l’a d’ailleurs dit. Même si elle ne sait pas bien en quoi cela est tellement important. Peut-être parce-que Schizae fait partie d’une famille ennemie. Peut-être parce-que les esclaves ne se partagent pas.
Nïn cherche ses mots. A cet instant précis, elle voudrait lui dire qu’elle n’est qu’à lui. Mais ce n’est pas vrai. Car elle est aussi à Schizae. Et que l’idée d’abandonner la jeune baronne lui fait du mal. Qu’elle n’en a pas le droit – ce n’est pas à elle, une esclave, de prendre ce genre de décision – et que même si elle en avait le droit, elle ne le voudrait pas. Mais, dans le même temps, elle appartient à Eol. D’une façon différente. Car elle en a moins le droit. Et que cela est pourtant dans un sens plus vrai que son appartenance à Schizae. Parce-qu’Eol l’a sauvée. Parce-qu’elle a cru qu’il allait la tuer. Parce-qu’elle le laisserait la détruire. Parce-que quelque-chose au fond d’elle le reconnaît comme ayant sur elle ce pouvoir, même si raisonnablement, c’est à Schizae, une baronne humaine, qu’elle devrait plus appartenir. Mais tout cela est troublant. Incompréhensible. Elle ne peut dire à Eol qu’elle n’est qu’à lui. Parce-qu’elle n’en a pas le droit. Et parce-que Schizae est puissante, et qu’elle lui en voudrait sans doute de lui prendre son esclave. Et que Nïn ne supporterait pas qu’elle blesse Eol.
Alors qu’elle met ses mots en place, pour s’apprêter à répondre, Eol la devance :
- Sois à moi, Nïn. A moi seul.
Les mots de la demi-elfe meurent dans sa gorge. Leur logique s’éteint, leur sens se délite. Elle est à Eol. A lui seul. Parce-qu’il le lui demande, et que cette demande, qui vient du fond de son être, emporte le sien.
Elle acquiesce, la gorge nouée. Parce-qu’elle ne s’appartient pas, et que cette évidence s’impose à elle, de façon bien plus puissante que ce que les coups n’ont jamais fait. Elle est à lui. A lui seul. La pensée que cela va peut-être les tuer l’effleure à peine. Elle ne peut rien y faire. Elle est à lui. A lui seul.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Pendant ce temps, au domaine de Mortelune…
Yawldaeec n'avait rien répondu quand Eol lui avait rétorqué que sa beauté était subjective. C'était déjà la deuxième fois qu'Eol le reprenait. « Tu ne peux pas dire “Tu es beau.”. Tu dois dire “Je te trouve beau.”. » Merci, doux Eol, mais même si tu es très touchant par ta candeur, à cet instant tu aurais pu avoir l'intelligence de traduire toi-même.
De toute façon, Yawldaec lui-même ne savait pas trop ce qu'il avait espéré en sortant cette phrase, qui au demeurant était sortie toute seule, comme la première fois. Eol aurait-il seulement pu répondre « Moi aussi, je te trouve beau. » ? Est-ce que Yawldaec avait réellement voulu entendre ça ? Finalement, puisqu'il n'assumait pas les sentiments qui s'imposaient à lui, n'était-il pas mieux qu'Eol l'envoyât bouler avec une réponse dénuée d'intérêt ?
Et quand Yawldaec lui demanda de venir, Eol le fit attendre, car il n'avait pas fini sa conversation avec Nïn. Yawldaec avait honte, et il ne se doutait pas une seconde que Nïn n'avait même pas remarqué sa turgescence virile alors que ça sautait aux yeux normalement. De toute façon, aurait-il eu moins honte en sachant cela ? Aurait-il eu moins honte si Nïn n'avait carrément pas été là ?
Yawldaec refit face à l'arbre. Il patienta, plusieurs secondes, laissant le temps à Eol de finir sa conversation avec Nïn. Il espérait que le beau Demi-Drow allait penser à venir le voir une fois cela fait. L'espérait-il vraiment, en fait ? Qu'allait-il pouvoir lui dire une fois qu'Eol serait là, juste à côté de lui, attendant de savoir pourquoi Yawldaec l'avait appelé ?
Peu importe, en fait, Yawldaec avait juste envie de sa présence toute proche, et même de son contact, de son odeur, de son attention. Il ne tenait plus.
Soudain, il hennit virilement à en percer le bosquet.
De toute façon, Yawldaec lui-même ne savait pas trop ce qu'il avait espéré en sortant cette phrase, qui au demeurant était sortie toute seule, comme la première fois. Eol aurait-il seulement pu répondre « Moi aussi, je te trouve beau. » ? Est-ce que Yawldaec avait réellement voulu entendre ça ? Finalement, puisqu'il n'assumait pas les sentiments qui s'imposaient à lui, n'était-il pas mieux qu'Eol l'envoyât bouler avec une réponse dénuée d'intérêt ?
Et quand Yawldaec lui demanda de venir, Eol le fit attendre, car il n'avait pas fini sa conversation avec Nïn. Yawldaec avait honte, et il ne se doutait pas une seconde que Nïn n'avait même pas remarqué sa turgescence virile alors que ça sautait aux yeux normalement. De toute façon, aurait-il eu moins honte en sachant cela ? Aurait-il eu moins honte si Nïn n'avait carrément pas été là ?
Yawldaec refit face à l'arbre. Il patienta, plusieurs secondes, laissant le temps à Eol de finir sa conversation avec Nïn. Il espérait que le beau Demi-Drow allait penser à venir le voir une fois cela fait. L'espérait-il vraiment, en fait ? Qu'allait-il pouvoir lui dire une fois qu'Eol serait là, juste à côté de lui, attendant de savoir pourquoi Yawldaec l'avait appelé ?
Peu importe, en fait, Yawldaec avait juste envie de sa présence toute proche, et même de son contact, de son odeur, de son attention. Il ne tenait plus.
Soudain, il hennit virilement à en percer le bosquet.
Yawldaec- Elite
- Race : Centaure
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