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En lice dans une ville de vices

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Message  Irilh Mar 13 Juin 2017 - 19:03

J'armais mon arbalète.
Jabin prit clairement le dessus sur Vritz, il le mit à terre et effectua de lents mouvements pour refermer son emprise sur lui. Lorsque l'Homme-Lézard fut incapable de bouger et mon arme enfin rechargée, j'entendis sous moi une voix sévère tonner :

ICAHADEI – Hey, toi ! Lâche cet Homme-lézard !

Icahadeï était à une fenêtre sous mon balcon - entre deux autres, celui, à ma droite que je venais de quitter, et à gauche celui dans lequel gisait le guetteur. Je vis Jabin se détendre, lâcher ses prises. Icahadeï le menaçait avec son arc ? Je me penchais pour mieux voir, et en effet, je vis la pointe d'une flèche tendue vers Jabin. Allait-il tuer le second d'Aurore ? Avait-il assisté à la scène et a-t-il vu où elle était parti ? Mes yeux et mon arbalète étaient fixés sur Jabin.

ICAHADEI – Ir... Maître Delune ! Aurore est entrée par là !

Icahadeï m'alerta, et accompagna sa parole d'un tir de flèche. Plantée dans le linteau d'une porte menant à un sous-sol, elle était bien visible grâce à son bel empennage. Il avait plutôt choisi de me prévenir, et à l'instant où il avait changé de cible Jabin voulu courir et fuir, mais je ne pouvais pas le laisser partir si simplement.
Icahadeï ne pouvait pas tuer un homme désarmé, mais le chasseur que j'étais n'avais pas ce genre de scrupule. Ce n'était ni par cruauté ni par sadisme que je tuai Jabin. Cela relevait d'un besoin, d'une nécessité. En vérité, cela dépassait les instincts meurtriers qui m'animaient lors de mes chasses. Cela ne relevait rien du jeu, de l'amusement, du divertissement. Et quelque part, j'en trouvais quelque apaisement, comme lorsque j'avais tué le guetteur...

Jabin tituba. Il était confu. Il avait vu son salut, cette ruelle vide inoffensive qui s'étalait devant lui. Entre sa colonne vertébrale et ses côtes la mort s'y était logée. Il tomba sur le dos, brisant le carreau. Ses yeux se perdirent dans le noir astral, et sans fermer les paupières, l'obscurité l'emporta.

J'espérais que personne ne nous aurait trop entendu, mais le temps était doux, et certaines fenêtres étaient ouvertes... On ne tarderait pas à nous trouver. Je descendis en vitesse le mur de l'auberge, et glissa à Icahadeï :

IRILH – Prépare nos affaires s'il-te-plaît... Icahadeï. Nous devrons changer d'auberge je crois...

Je glissais ce tutoiement, j'avais le sentiment que ce genre d'événement faisait passer les mondanités habituelles au second plan.
Arrivé en bas, Vritz avait déjà pris soin de cacher en vitesse le corps de Jabin et son acolyte qui avait un filet. Je lui demandais de fouiller leurs poches et récupérer leurs biens de valeur. Il serait peut-être utile de faire taire quelques personnes...

Je me dirigeais alors vers le sous-sol, ni trop vite, ni trop lentement, prenant le temps de recharger mon arbalète. Aurore n'avait nul part où aller. Elle devait perdre beaucoup de sang, et si je ne la trouvais pas morte, elle ne devrait plus poser beaucoup de problème.


Dernière édition par Irilh le Dim 2 Juil 2017 - 16:29, édité 1 fois

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Message  Icahadeï Dim 25 Juin 2017 - 9:53

Jabin était toujours en vie... mais il ne le resta pas longtemps. Irilh n'avait ainsi pas abattu un homme qui s'était rendu, mais il l'empêcha de s'enfuir. Jabin aurait dû rester sur place, attendre qu'Irilh vienne à son contact. Icahadeï aurait dû demander à Irilh de ne pas le tuer. Enfin, pourquoi se soucier de Jabin en particulier alors qu'Aurore était probablement blessée à mort et qu'une personne déjà avait été abattue – et même une seconde qu'Icahadeï n'avait pas encore remarquée ? Irilh était là pour tuer, ça avait été le plan. Peut-être qu'Icahadeï avait simplement eu un bref instant le faux espoir qu'au moins une personne puisse être épargnée.

Vritz, lui, ne s'émut pas de la mort de Jabin. Il faut dire aussi qu'il le connaissait déjà et devait lui en vouloir autant qu'aux autres pour le traitement qu'il avait reçu pendant des années. Jabin s'était rendu complice de la traque sur lui, et sa simplicité d'esprit n'était pas une excuse pour l'esclave. Vritz prit donc soin de cacher le corps de Jabin comme il put. Icahadeï espéra que maintenant qu'Aurore était cernée et hors d'état de nuire, tout allait pouvoir rentrer dans l'ordre, et qu'ils allaient pouvoir passer le reste de la nuit comme si de rien n'était. Quelle naïveté...

IRILH – Prépare nos affaires s'il te plaît... Icahadeï. Nous devrons changer d'auberge je crois...

Irilh chuchotait et pourtant il fit presque sursauter Icahadeï qui, dans ses pensées, ne l'avait même pas vu descendre au niveau de son balcon. Il ne l'appela même pas par son alias, comme s'il était sûr que personne n'entendrait cette phrase. Icahadeï hocha la tête, le regard vague. Puis, avec quelques secondes de latence, il se mit à exécution. Irilh avait déjà son “matériel” sur lui, excepté sa vielle. Icahadeï sangla l'instrument de musique sur son flanc, et les dernières affaires sur son autre flanc, de la même manière que l'on chargeait une bête de somme sans l'équiper d'un bât.

Icahadeï quitta la chambre vidée, et descendit l'escalier lentement pour faire claquer ses sabots le moins possible sur le bois. Il sortit par la porte de derrière, donnant sur l'arrière-cour. Il retrouva Irilh et Vritz, et tout en s'approchant de la porte qu'il avait signalée par une flèche, il murmura une prière.

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Message  Irilh Dim 2 Juil 2017 - 18:01

Nous étions tous les trois, Icahadeï, Vritz et moi-même, dans l'arrière-cour de l'auberge. Je me trouvais au pied de la porte de la cave qu'avait empruntée Aurore. Tout était paré pour notre départ, mes deux camarades surveillaient la cour, et je n'avais plus qu'à me rendre dans la cave. Aurore était-elle morte ? Me sautera-t-elle dessus, un poignard à la main, dans un dernier élan de vengeance ? Mon arbalète armée, je poussais avec précaution la porte de la cave, sa poignée rouge de sang. En bas d'un escalier aux marches irrégulières je vis vaciller une faible lumière. Je descendis les marches, certaines pierres sur les murs ou l'escalier étaient tachées. Aurore avait dû se tenir pour ne pas tomber, avec une main maculée de sang.
Parvenu à la fin de l'escalier, je vis Aurore au fond d'une petite pièce. Elle avait allumé une petite bougie, et s'était adossée à un tas de sacs de grain. Ses cheveux étaient collés à son cou, qui n'était plus qu'une plaie rougeâtre. Sa tunique était déchirée et trempée de sang. Je n'arrivais pas à distinguer sa chair, déchiquetée par les griffes de Vritz, de ses vêtements en lambeaux. Sa cage thoracique se soulevait à peine, et par faibles sursauts.
Je n'étais pas guérisseur, je ne savais pas si elle survivrait à ses blessures. Peu m'importait, je comptais la tuer.

IRILH – Des dernières paroles ?

Je visais son front brillant de sueur.

AURORE – Pourquoi... aides-tu ce lézard... ? Kof !

Aurore toussait ses dernières paroles. Sa respiration s'amenuisa, au point que je ne sus plus si elle était vivante ou morte lorsque je lui dis :

IRILH – Ce lézard t'as tué. C'est un prédateur qu'une bande de chien a rendu malade de peur. J'équilibre seulement la donne.

Aurore ne bougeait plus. Je m'en assurai d'un carreau dans le lobe.


Elle portait clairement les marques d'un combat avec un Homme-Lézard. Vritz devra impérativement quitter la ville pour quelques temps, je ne pouvais pas essayer de dissimuler ces griffures et ces marques de crocs. Nous devions partir.
Je remontai donc l'escalier en espérant que rien ne serait arrivé pendant ces quelques minutes qui venaient de s'écouler.
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Message  Icahadeï Dim 9 Juil 2017 - 17:35

Sans un mot, Irilh se mit devant la porte précédemment pointée d'une flèche par Icahadeï. Ce dernier comprenait ce qui allait se passer : Irilh allait entrer seul et achever Aurore. Pourquoi l'achever, en fait ? Certes, elle était mortellement blessée, mais peut-être qu'Icahadeï pouvait l'empêcher de mourir grâce à sa magie ? Aurore comprendrait la leçon, aurait peut-être même une dette de vie envers le Centaure, et ne pourchasserait plus Vritz. Icahadeï jugeait qu'il était possible que les choses finissent ainsi, et il ne sut ce qui l'empêcha de parler à cet instant, d'essayer de convaincre Irilh plutôt que de simplement réciter une prière.

Irilh poussa lentement la porte et s'engagea dans un escalier étroit, trop pour ne pas causer une claustrophobie à un Centaure. Les marches étaient irrégulières, les murs serrés, le plafond bas... Si un Centaure entrait là-dedans, il ne pourrait pas faire demi-tour avant d'avoir atteint le bout de l'escalier et une salle moins étroite, il serait par ailleurs obligé d'incliner le torse car le plafond faisait tout juste la hauteur d'un Humain – un Humain plus grand que la moyenne devrait déjà baisser la tête, alors on imaginait l'inconfort pour un Centaure. Icahadeï resta plutôt dehors avec Vritz. Et puis, pourquoi entrer ? Aurore n'était pas en état de se défendre, et Icahadeï n'avait pas envie d'assister à son exécution.

ICAHADEI – Comment te sens-tu ?

Icahadeï cherchait la discussion pour éviter d'imaginer ce qu'il se passait dans la cave. Au demeurant, sa question avait un double sens : il voulait aussi bien savoir si Vritz ne souffrait pas de blessures, et dans quel état d'esprit il était en sachant qu'il vivait ses derniers instants en tant qu'esclave.

VRITZ – Jabin m'a fait mal, mais ça va passer. Ne t'en fais pas, merci.

Vritz ne répondait qu'à un sens de la question. Il avait probablement très bien saisi le second sens, auquel cas il n'avait peut-être pas envie de répondre, pour une raison ou pour une autre. Icahadeï soupira avec un léger sourire.

ICAHADEI – Sais-tu ce que tu vas faire, maintenant que c'est fini ?

Vritz eut le regard dans le vague.

VRITZ – Il va me falloir du temps pour réaliser, en fait. J'ai toujours du mal à regarder Irilh dans les yeux, comme si je n'avais pas le droit de me mettre à son niveau.
ICAHADEI – Je comprends. Plus que tu ne le crois. Irilh ne le sait pas, mais j'ai été esclave pendant plusieurs périodes de ma vie, dont une fois pendant six ans de rang.
VRITZ – Je suis esclave et orphelin depuis que je suis enfant. Je ne sais pas exactement combien d'années cela fait. Une quinzaine, je dirais. Pour avoir vécu les deux, c'est mieux que de vivre dans la rue. Si Irilh voulait me garder, je ne m'en plaindrais pas. Je ne saurai pas quoi faire quand vous m'aurez laissé.

Ces mots frappèrent Icahadeï comme un poignard. Icahadeï s'était si bien adapté à la condition d'esclave qu'il en gardait des “séquelles” encore à ce jour, alors qu'il l'avait été moins longtemps que Vritz, d'autant plus qu'à l'échelle de la vie d'un Centaure, six années n'étaient rien. Il lui arrivait ainsi d'avoir un comportement servile, de trouver normal qu'on le prenne de haut, et d'accepter de jouer le “cheval” alors même qu'une autre partie de lui trouvait cela dégradant. Il était donc vraiment bien placé pour comprendre les pensées de Vritz. Ce dernier avait à la fois le désir de trouver la liberté, et la peur de ce changement. Pour lui, la vie d'esclave était finalement confortable. Il avait un maître pour lui dire quoi faire, il était logé, nourri, n'avait pas à se faire des soucis d'argent... Icahadeï savait tout cela. Et quand Irilh et lui seraient partis, Vritz se retrouverait désœuvré, sans maître, sans ambition, sans compétence. Le départ d'Icahadeï et d'Irilh sonnerait comme un abandon. Icahadeï eut le cœur percé à cette idée.

Et alors qu'il était saisi par l'émotion, Irilh ressortit de la cave. Icahadeï se frotta nerveusement le coin des yeux ainsi que les naseaux. Puis il se racla la gorge. D'une voix légèrement tremblante, il demanda :

ICAHADEI – C'est fini ?

Il leur restait à accomplir leur mission première : libérer Omisse. Après quoi, Icahadeï n'oublierait pas sa promesse : rendre n'importe quel service à Irilh en guise de rétribution.
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Message  Irilh Lun 31 Juil 2017 - 17:42

VRITZ - … je ne m'en plaindrais pas. Je ne saurai pas quoi faire quand vous m'aurez laissé.

Je n'avais pas saisi toute la conversation que Vritz avait eu avec Icahadeï, seulement ces dernières paroles. Elles me firent penser à un animal domestiqué qui aurait perdu son maître. Abandonné, incapable de penser ou vivre seul. Cette image était dure, je ne l'acceptais qu'à moitié car j'avais l'espoir de voir Vritz réchapper de cette histoire en homme libre. Mais apprendre à être libre lorsqu'on ne l'a jamais été pouvait prendre des années, même des décennies. Cette vérité m'échappait, par manque d'expérience sans doute. Je n'avais pas le temps de me demander ce qui arriverait à Vritz par la suite, et je préférais plutôt ne pas y penser.

Je vis Icahadeï se retourner lorsque je sortis. Il se frotta le visage, se racla la gorge, et me demanda nerveusement :

ICAHADEÏ – C'est fini ?

IRILH – Oui, absolument fini. On peut se féliciter d'être encore vivants...

En sortant de la cave, j'avais sentis l'air frais de la nuit rafraîchir mon visage, perlé d'une sueur que je n'avais pas remarqué auparavant. J'étais courbaturé et fatigué, à cause du stress, du combat, de l'escalade... Je m'essuyais le front. Tout n'était pas terminé, et je repris :

IRILH – Nous devons filer au plus vite, surtout toi Vritz... Cette cour ne doit pas être trop fréquentée de nuit, mais nous pouvons être sûr que demain matin les corps seront trouvés. Les gardes rechercherons un arbalétrier, un archer et un homme lézard, en constatant les blessures sur les cadavres.

Je voyais que Vritz était nerveux. Il ne voulait clairement pas être recherché de nouveau, il avait peur de ne pas avoir autant de chance cette fois-ci, ou la force d'y survivre.
Je repensais subitement à la mission initiale qui motivait Icahadeï à venir à Estandre, et quel contrat nous liait : libérer Omisse, un esclave.

IRILH – Notre situation est difficile, et je n'oublie pas notre mission. Je sais que nous devons tenter de libérer Omisse, le plus vite étant bien sûr le mieux. Icahadeï, quels sont vos ordres ?

Je posais cette question avec un peu d'humour, mais le fond était vital : Que faire à présent ?
J'omettais de donner à Icahadeï des suggestions sur notre prochaine action. Je souhaitais lui laisser prendre une décision sans trop l'influencer, d'autant plus que je ne savais pas exactement quels informations Icahadeï possédait sur Omisse. Qui était son maître, où servait-il, où résidait-il ? Fallait-il récolter ces informations, et donc en prendre le temps ?
De mon côté, je pensais qu'en tous cas, il valait mieux fuir Estandre pendant quelques jours ou semaines, dès cette nuit. Aux portes de la ville, nous pourrions graisser la patte d'un garde si besoin, avec les pièces récupérées dans les poches des hommes de mains d'Aurore et d'elle-même. En résidant dans des villages voisins, nous aurions alors le temps de récolter des informations sur Omisse, et le massacre de l'auberge de la Table à Sept Pieds tomberait dans l'oubli.
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Message  Icahadeï Sam 5 Aoû 2017 - 23:29

IRILH – Oui, absolument fini. On peut se féliciter d'être encore vivants...

Selon Icahadeï, il n'y avait pas toujours de quoi se réjouir d'être en vie. Lorsque survivre impliquait d'assassiner plusieurs personnes, la réussite avait un goût amer. Il ne répondit donc rien, détournant simplement le regard, et Vritz non plus n'ajouta aucun mot, sûrement encore pensif sur la question qu'Icahadeï lui avait posée.

IRILH – Nous devons filer au plus vite, surtout toi Vritz... Cette cour ne doit pas être trop fréquentée de nuit, mais nous pouvons être sûrs que demain matin les corps seront trouvés. Les gardes rechercheront un arbalétrier, un archer et un Homme-lézard, en constatant les blessures sur les cadavres.

Un archer ?! Pourquoi rechercheraient-ils un archer ? Icahadeï n'avait tué personne ! Il avait seulement menacé Jabin en joue, mais sans tirer. Alors comment pourraient-ils deviner qu'Icahadeï avait été impliqué dans l'histoire ? C'est en levant les yeux, quittant le vide du regard, qu'il trouva la réponse : la flèche qu'il avait plantée dans la porte, à quelques centimètres du linteau.

ICAHADEI – Oh !
IRILH – Notre situation est difficile, et je n'oublie pas notre mission. Je sais que nous devons tenter de libérer Omisse, le plus vite étant bien sûr le mieux. Icahadeï, quels sont vos ordres ?

Icahadeï regarda Irilh, interloqué, les sourcils haussés. Lui, donner des ordres ?! Dire que ce n'était pas dans ses habitudes était un bel euphémisme. Il était plutôt habitué à en recevoir et à y obéir. Alors, en donner, quelle curieuse idée ! Ainsi, cette question d'Irilh le déstabilisa au point qu'il ne perçut pas la note de second degré.

ICAHADEI – Je... Euh... Mes ordres ?... Euh... Je ne...

Voilà qui démarrait mal. Icahadeï décida de se couper la parole plutôt que de continuer à balbutier. Il se racla la gorge encore une fois, agitant la queue dans la confusion. Il reprit contenance en se déplaçant jusqu'à la porte, arrachant la flèche qu'il mit dans son carquois.

ICAHADEI – Voilà. Personne ne recherchera d'archer. Quant aux Hommes-lézards, il y en a suffisamment dans cette ville, je ne sais imaginer comment les soupçons pourraient s'orienter sur Vritz en particulier.

En plus, il faisait nuit, ce qui impliquait que même si quelqu'un avait été témoin de la scène depuis une fenêtre, il ne saurait faire de description détaillée de Vritz.

ICAHADEI – Omisse n'est pas logé dans l'enceinte d'Estandre, mais dans la banlieue, avec d'autres esclaves. Je sais qu'il est assigné à deux tâches : d'une part, l'entretien du temple situé à côté de cette résidence d'esclaves, et d'autre part, le remplacement des torchères d'Estandre. Peut-être aurez-vous l'idée d'un plan, Irilh ? Notre chance est que tout pourrait se faire hors d'Estandre même.
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Message  Irilh Lun 7 Aoû 2017 - 15:33

ICAHADEI – Je... Euh... Mes ordres ?... Euh... Je ne...

Icahadeï se racla la gorge et retira sa flèche de l'encadrement de la porte, et hormis celle-ci, Icahadeï n'en avait tiré aucune. Je me rendis compte que nos méthodes pouvaient être bien différentes. Là où je fichais un carreau dans la jugulaire d'un homme, Icahadeï préférait ne pas le tuer et laisser une quelconque autre justice décider de son sort. Ce Centaure était humble... Je me demandais si cela représentait une faiblesse. Icahadeï avait-il déjà tué ou en était-il capable ?

J'étais un peu plus détendu après le combat qu'Icahadeï et Vritz, c'était évident. Et le fait que je demande à Icahadeï de nous « donner des ordres », même avec humour, le déstabilisait clairement. Puis il reprit contenance, avant de dire :

ICAHADEI – Voilà. Personne ne recherchera d'archer. Quant aux Hommes-lézards, il y en a suffisamment dans cette ville, je ne sais imaginer comment les soupçons pourraient s'orienter sur Vritz en particulier.

C'était vrai, espérons seulement qu'aucun garde ne soit assez intelligent pour qu'un lien, même mince, se tisse en voyant un arbalétrier accompagné d'un homme-lézard.

ICAHADEI – Omisse n'est pas logé dans l'enceinte d'Estandre, mais dans la banlieue, avec d'autres esclaves. Je sais qu'il est assigné à deux tâches : d'une part, l'entretien du temple situé à côté de cette résidence d'esclaves, et d'autre part, le remplacement des torchères d'Estandre. Peut-être aurez-vous l'idée d'un plan, Irilh ? Notre chance est que tout pourrait se faire hors d'Estandre même.

Voilà qui va nous faciliter la tâche : Omisse n'est pas dans l'enceinte d'Estandre. J'étais d'accord avec lui, tout pourrait se faire en dehors de la ville, et même cette nuit puisque trouver les quartiers d'esclaves proches d'un temple ne serait pas trop difficile à mon avis. Icahadeï souhaitait entendre un plan, mais je n'avais que des suggestions.

IRILH – Cela fait déjà quelques informations que nous n'aurons pas à récolter, disais-je avec le sourire. Je pense que nous devrions au moins sortir de la ville cette nuit et localiser le lieu où se trouve Omisse. Les torchères doivent-elles être remplacées au cours de la nuit ou seulement à sa tombée ? En tous cas, il sera plus simple pour nous de l'emmener avec nous lors de son service pour les remplacer ou lorsqu'il entretient le temple. A moins qu'il soit surveillé en permanence...

Je réfléchissais à voix haute, et me dirigeais vers la rue, nous devions partir dans tous les cas.
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Message  Icahadeï Mar 8 Aoû 2017 - 21:29

Les quelques informations que partagea Icahadeï donnèrent le sourire à Irilh. Avec un peu de chance, l'Humain saurait vite élaborer un plan à partir de là, ou du moins suggérer à Icahadeï une procédure. Ce dernier s'était rendu seul à Estandre, ne sachant pas à l'avance s'il trouverait de l'aide sur place ou s'il lui faudrait se débrouiller seul ; et maintenant qu'il avait eu l'aubaine de trouver Irilh, il laissait tout reposer sur lui. Il y avait Vritz, aussi, et Icahadeï se rendait compte qu'il était bien content de l'avoir, lui aussi. L'union faisait la force cette fois encore, mais Icahadeï s'en voulait un peu de compter à ce point sur ses deux compagnons. Il se sentait jusque là un peu inutile ; libérer Omisse était sa mission, et il laissait Irilh et Vritz tout faire.

IRILH – Cela fait déjà quelques informations que nous n'aurons pas à récolter. Je pense que nous devrions au moins sortir de la ville cette nuit et localiser le lieu où se trouve Omisse. Les torchères doivent-elles être remplacées au cours de la nuit ou seulement à sa tombée ?

Voilà par exemple une information qu'Icahadeï ne possédait pas, et le fait qu'Irilh posât la question indiquait qu'il allait falloir l'obtenir. Voilà par exemple ce qu'Icahadeï attendait : à défaut d'un plan déjà élaboré, au moins des actions utiles pour élaborer ce plan. Savoir à quel moment Omisse devait remplacer les torchères permettrait de le rencontrer plus facilement.

IRILH – En tous cas, il sera plus simple pour nous de l'emmener avec nous lors de son service pour les remplacer ou lorsqu'il entretient le temple. A moins qu'il soit surveillé en permanence...

Irilh se déplaçait tout en parlant. Icahadeï et Vritz le suivaient au pas. Ils quittèrent bien vite l'arrière-cour de l'auberge. Icahadeï portait toujours sur ses flancs les affaires de tout le monde. Pour le coup, il portait mieux que jamais son surnom de Mulet. Irilh voudrait-il reprendre ce jeu de rôle, d'ailleurs ?

VRITZ – Je crois savoir de quel bâtiment il s'agit. Je connais un dortoir à esclaves situé tout près d'un temple, à proximité des murailles d'Estandre. Le bâtiment est étroitement surveillé, mais le temple ne l'est pas.
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Message  Irilh Sam 16 Sep 2017 - 22:33

Nous parlions à voix basse lorsque nous vîmes finalement les portes de la ville, un garde tenant difficilement debout, accroché à sa hallebarde. Manifestement, un autre garde plus frais que lui allait bientôt devoir le remplacer. Icahadeï et Vritz reprirent leurs rôles de Mulet et d'esclave, tandis que j'endossai de nouveau celui de Maître Delune. C'était en me plaignant de la piètre qualité des auberges de la ville, prêt à faire un scandale, que je finis d'achever le garde éreinté. Les portes étaient loin derrière nous lorsque les gardes d'Estandre découvrirent une scène des plus horribles à l'arrière d'une auberge.
Je préconisai la prudence, et nous décidions de prendre la route jusqu'au village le plus proche, malgré la fatigue. Icahadeï comprenait que s'éloigner d'Estandre était une nécessité, autrement, comment le sauver si nous étions jetés aux cachots et pendus pour meurtre ? Nous passâmes alors les jours suivant à errer de villages en villages, tout en restant proche d'Estandre. Lorsque je n'entendis plus rien concernant le « massacre de la Table à Sept Pieds » le soir dans une taverne, je nous pensais presque hors de danger.

Trois jours après, nous étions de nouveau à Estandre, dans sa banlieue, et nous y trouvions Omisse affairé dans un temple, surveillé par les prêtres et serviteurs des dieux. Il portait sur son front une marque, indiquant clairement qu'il était esclave. Ils étaient rare à avoir du temps seuls, les esclaves, afin d'éviter leur fuite. C'est pourquoi Omisse tirait derrière lui un boulet de plomb pesant au moins 20 livres à chaque nuit, pour remplacer les torchères. Entravé, ses chaînes tintinnabulant clairement dans la nuit... Sans aide, ni argent, il ne pouvait pas fuir. Mais nous étions son aide, et nous avions de l'argent.

C'était pendant une nuit particulièrement sombre que nous sauvâmes Omisse. En sortant juste de son dortoir, un boulet aux pieds, il monta en selle d'Icahadeï avec précaution. Vritz et moi les suivîmes assez loin de la ville. Ses liens furent brisés avec quelques outils, et il gagna un beau bandeau et des vêtements neufs. Nous pouvions remercier Aurore et ses gardes pour leurs richesses ! Omisse ne ressemblait plus à un esclave, et avec de la chance, en compagnie d'Icahadeï, il irait trouver la liberté là où elle existait encore, plus au sud.

Finalement, les choses s'étaient avérées moins difficiles avec Omisse qu'avec Vritz. Ce dernier était d'ailleurs perdu, maussade, et je pensais qu'il ferait bien d'accompagner Omisse. Cependant, Icahadeï devait libérer Omisse pour le ramener à son frère, et pensait plus judicieux d'amener Vritz jusqu'à Telbara pour le présenter à un temple où il pourrait officier. L'heure approchait pour nous de nous séparer. Je ne savais pas encore où aller, mais j'avais peur de me ramollir dans le sud... Sans tyran, ni riche marchand, ni mari violent, ni salaud en tous genres, je me sentirais inutile. Qui me payerais, et qui tuerais-je ? Il y avait suffisamment de travail à Estandre. Je ne savais pas si un jour je sauverai de nouveau des esclaves, mais pour l'instant, j'avais eu ma dose de bonnes actions. Je n'étais pas bon, je n'étais pas généreux. Je n'étais pas sûr de grand-chose.
En parlant de générosité, Icahadeï avait acheté mes services contre les siens. Je n'avais besoin de rien... Mais une idée me vint. Je lui demandais de venir m'aider, si à mon tour je suis un jour enfermé, emprisonné, capturé ou asservi.
Et il accepta.

Ainsi, Icahadeï, Vritz et Omisse partirent, et je revins à Estandre. Cette ville pourrie allait m'enseigner de nombreuses choses, j'en étais sûr.
Maître Delune y serait un fameux ménestrel, et Irilh un bien meilleur assassin.
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