Dans la Nature
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Dans la Nature
Le feu crépitait dans la pénombre, décuplant les ombres effrayantes. La vieille jetait des regards inquiets aux alentours. La lumière des flammes accentuait l’expression de peur qui se lisait sur son visage. Elle n’osait regarder le Shaman masqué qui se trouvait devant elle. A présent qu’il réalisait ses incantations d’une voix gutturale et aux intonations bestiales, elle regrettait d’être venue lui demander de l’aide. Elle doutait qu’il fut humain. Quand les flammes daignaient éclairer son masque, la vieille apercevait les sculptures et décorations qui l’ornaient. Aucune des créatures qu’elle connaissait n’aurait pu réaliser de tels ornements. Ce ne pouvait être que l’œuvre d’esprits ou des dieux eux-mêmes.
Son sang se glaça quand le Shaman leva le bras. Elle aurait juré que les plantes qui les entouraient venaient de grandir. La forêt ne l’avait jamais autant impressionnée que cette nuit. Elle sursautait au moindre cri d’animal, au moindre craquement de brindille.
Elle n’aurait jamais dû venir en ce lieu aussi tardivement. Mais avait-elle le choix ? Personne ne devait savoir qu’elle se rendait ici et seule la lune pouvait garder son secret.
Quelques heures plus tôt, la vieille avait dévoilé au Shaman tous les secrets qui pesaient sur son cœur depuis des années. Dans un silence respectueux, il l’avait laissé s’exprimer sans jamais émettre aucun jugement. Elle lui avait avoué ne plus dormir depuis des semaines car l'angoisse la dévorait. Elle avait tant de choses à dire que la nuit avait fini par tomber. Quand enfin elle eut fini, elle s’était vidée de toutes ses émotions et de toutes ses larmes, si bien qu'elle se sentait désormais fort légère.
EON – Femme, les Dieux ont entendu tes paroles. Voici ce qui soignera tes maux.
La vieille regarda le petit paquet que lui tendait le Shaman et le prit du bout des doigts. Il contenait des feuilles séchées et des fleurs certainement magiques. N’osant le regarder plus longtemps, elle le cacha au fond d’une besace en murmurant une prière à Kaluni pour éloigner l’œil de Méphiti.
EON – Quand le soir viendra, tu verseras l’eau du ruisseau dans un chaudron de cuivre. Tu le mettras au feu et quand la surface de l'eau se troublera de bulles, tu y déposeras ce que je t'ai confié : du Jhrülah et l’Hïfrrh de l’été.
Le Shaman marqua ce point en levant majestueusement la main. Il reprit ensuite d'une voix mystérieuse :
EON – Il te faudra alors compter attentivement cinquante battements de ton cœur. Respire ensuite vingt fois profondément, puis retire la substance du feu. Laisse-la refroidir sous la lune, puis ingurgite là. Alors ton esprit sera soulagé et tu pourras à nouveau dormir.
La vieille déglutit avec difficulté avant de hocher respectueusement la tête. Elle ignorait que le Shaman détenait ses connaissances botaniques des Dryades. Il utilisait donc le vocabulaire de ces êtres élémentaires pour parler du tilleul (Jhrülah) et de la camomille (Hïfrrh).
Elle remercia son mystérieux bienfaiteur et lui tendit le prix à payer. Une casserole. Elle essuya une dernière fois ses larmes avant de disparaître dans la nuit, se dirigeant à la lueur de la lune jusque chez elle.
Quand elle ne pu plus ni le voir ni l’entendre, Eon poussa un long soupir. Il s’allongea à même le sol. Les mécanismes de la pensée des Hommes lui semblaient inaccessibles. Déjà, comment pouvaient-ils vivre tous ensemble de la sorte ? Il était normal qu’ils finissent par aller mal. Pour soulager les maux de ceux qui osaient défier les normes en venant le voir, il offrait des plantes ou potions en échange de produits qu’il ne pouvait fabriquer de lui-même. Il leur prodiguait parfois des conseils, mais leurs réactions outrées, étonnées, voir violentes, montraient qu’ils n’étaient pas prêt à entendre la vérité… Voilà pourquoi Eon n’avait pas pris la peine d’écouter ce que la vieille lui avait confié. Il s’était occupé de faire des fumées qui mettaient les gens en transe et les aidait à se confier. Pendant que la vieille mettait des mots sur son mal-être, les pensées d’Eon n’étaient focalisées que sur une seule chose : la vision qu’il avait eue la veille.
Ezor s’était manifesté à lui par le biais d’un rêve. Eon savait à présent qu’il devait devenir Chevalier. Les desseins du dieu dragon lui restaient impénétrables aussi le Shaman ignorait pourquoi il devait réaliser cette quête. Cependant cette certitude était inébranlable.
Eon se leva et fit quelques pas avant de se pencher vers le sol. Il fit flotter sa main au dessus de petites plantes et ces dernières se couvrirent de haricots. Il les cueillit et les équeuta avec soin. Le monologue de la vieille l’avait affamé. De plus, il était heureux d’avoir une nouvelle casserole et avait hâte de l’utiliser.
Quand il eut finit son plat de haricots, le soleil se levait déjà. Il observa l’astre un long moment. L'horloge biologique d'Eon était quelque peu déréglée. En effet, ses transformations en golem d'argile avaient fini par troubler son cycle circadien. Désormais, il n’avait cure de vivre de nuit ou de jour.
Il se mit debout et commença à déambuler entre les arbres. Son corps d’humain était petit, minuscule, insignifiant. Il avait envie de retrouver sa vraie forme mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait le faire en ces lieux. La cruelle absence de sa famille le lui rappelait constamment. Il ne ferait pas les mêmes erreurs que son père. Il ne se ferait jamais surprendre sous la forme d’un golem.
Son sang se glaça quand le Shaman leva le bras. Elle aurait juré que les plantes qui les entouraient venaient de grandir. La forêt ne l’avait jamais autant impressionnée que cette nuit. Elle sursautait au moindre cri d’animal, au moindre craquement de brindille.
Elle n’aurait jamais dû venir en ce lieu aussi tardivement. Mais avait-elle le choix ? Personne ne devait savoir qu’elle se rendait ici et seule la lune pouvait garder son secret.
Quelques heures plus tôt, la vieille avait dévoilé au Shaman tous les secrets qui pesaient sur son cœur depuis des années. Dans un silence respectueux, il l’avait laissé s’exprimer sans jamais émettre aucun jugement. Elle lui avait avoué ne plus dormir depuis des semaines car l'angoisse la dévorait. Elle avait tant de choses à dire que la nuit avait fini par tomber. Quand enfin elle eut fini, elle s’était vidée de toutes ses émotions et de toutes ses larmes, si bien qu'elle se sentait désormais fort légère.
EON – Femme, les Dieux ont entendu tes paroles. Voici ce qui soignera tes maux.
La vieille regarda le petit paquet que lui tendait le Shaman et le prit du bout des doigts. Il contenait des feuilles séchées et des fleurs certainement magiques. N’osant le regarder plus longtemps, elle le cacha au fond d’une besace en murmurant une prière à Kaluni pour éloigner l’œil de Méphiti.
EON – Quand le soir viendra, tu verseras l’eau du ruisseau dans un chaudron de cuivre. Tu le mettras au feu et quand la surface de l'eau se troublera de bulles, tu y déposeras ce que je t'ai confié : du Jhrülah et l’Hïfrrh de l’été.
Le Shaman marqua ce point en levant majestueusement la main. Il reprit ensuite d'une voix mystérieuse :
EON – Il te faudra alors compter attentivement cinquante battements de ton cœur. Respire ensuite vingt fois profondément, puis retire la substance du feu. Laisse-la refroidir sous la lune, puis ingurgite là. Alors ton esprit sera soulagé et tu pourras à nouveau dormir.
La vieille déglutit avec difficulté avant de hocher respectueusement la tête. Elle ignorait que le Shaman détenait ses connaissances botaniques des Dryades. Il utilisait donc le vocabulaire de ces êtres élémentaires pour parler du tilleul (Jhrülah) et de la camomille (Hïfrrh).
Elle remercia son mystérieux bienfaiteur et lui tendit le prix à payer. Une casserole. Elle essuya une dernière fois ses larmes avant de disparaître dans la nuit, se dirigeant à la lueur de la lune jusque chez elle.
Quand elle ne pu plus ni le voir ni l’entendre, Eon poussa un long soupir. Il s’allongea à même le sol. Les mécanismes de la pensée des Hommes lui semblaient inaccessibles. Déjà, comment pouvaient-ils vivre tous ensemble de la sorte ? Il était normal qu’ils finissent par aller mal. Pour soulager les maux de ceux qui osaient défier les normes en venant le voir, il offrait des plantes ou potions en échange de produits qu’il ne pouvait fabriquer de lui-même. Il leur prodiguait parfois des conseils, mais leurs réactions outrées, étonnées, voir violentes, montraient qu’ils n’étaient pas prêt à entendre la vérité… Voilà pourquoi Eon n’avait pas pris la peine d’écouter ce que la vieille lui avait confié. Il s’était occupé de faire des fumées qui mettaient les gens en transe et les aidait à se confier. Pendant que la vieille mettait des mots sur son mal-être, les pensées d’Eon n’étaient focalisées que sur une seule chose : la vision qu’il avait eue la veille.
Ezor s’était manifesté à lui par le biais d’un rêve. Eon savait à présent qu’il devait devenir Chevalier. Les desseins du dieu dragon lui restaient impénétrables aussi le Shaman ignorait pourquoi il devait réaliser cette quête. Cependant cette certitude était inébranlable.
Eon se leva et fit quelques pas avant de se pencher vers le sol. Il fit flotter sa main au dessus de petites plantes et ces dernières se couvrirent de haricots. Il les cueillit et les équeuta avec soin. Le monologue de la vieille l’avait affamé. De plus, il était heureux d’avoir une nouvelle casserole et avait hâte de l’utiliser.
Quand il eut finit son plat de haricots, le soleil se levait déjà. Il observa l’astre un long moment. L'horloge biologique d'Eon était quelque peu déréglée. En effet, ses transformations en golem d'argile avaient fini par troubler son cycle circadien. Désormais, il n’avait cure de vivre de nuit ou de jour.
Il se mit debout et commença à déambuler entre les arbres. Son corps d’humain était petit, minuscule, insignifiant. Il avait envie de retrouver sa vraie forme mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait le faire en ces lieux. La cruelle absence de sa famille le lui rappelait constamment. Il ne ferait pas les mêmes erreurs que son père. Il ne se ferait jamais surprendre sous la forme d’un golem.
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
- C'est ici ! s'exclama le faune d'une voix enjouée. Regarde tout autour du lac, il y en a plein !
La centauresse redressa la tête. Effectivement, les plants étaient bien là, formant une ronde inégale tout le long de la rive. Enfin ! Depuis le temps qu'elle en cherchait, Helceok ne put que se réjouir de cette trouvaille. Et tout ça grâce à une fête organisée par les faunes… Qui l'eût cru ? La lumière lunaire réfléchie sur le miroir d'eau offrait une visibilité suffisante pour ses observations. Le faune la vit s'approcher du bassin avec prudence, prenant garde à ne rien écraser par inadvertance. Une fois face à l'une des plantes, elle palpa méticuleusement les fleurs violacées afin d'étudier leur forme et estimer leur rigidité. Leur physique corrélait parfaitement avec la description faite par Talanelda et l'être cornu qui l'avait guidée jusque ici. Aucun doute possible, il s'agissait bien de salicaires, ces plantes aux propriétés médicinales diverses et variées. Antiseptiques, cicatrisantes, anti-inflammatoires… et capables de soigner certaines infections oculaires. Impatiente, la centauresse s'empressa de cueillir délicatement une des tiges, sans oublier de remercier la Nature par le biais d'une prière. Puis, sans plus attendre, elle la dévora.
- Heu… Mais qu'est-ce que tu fais ? s'enquit le faune sur un ton inquiet.
- … Bah, je mange.
- Oui, ça j'avais compris… heu… Bon ben moi je rentre, hein ? Comme je te l'ai dis tout à l'heure, peu de gens connaissent cet endroit, et ce sont majoritairement des faunes. Tu peux dormir ici l'esprit tranquille, personne ne viendra te déranger. Aller, à la revoyure !
Sur ce, le faune rebroussa chemin, laissant Helceok seule au bord du lac. Sa plante enfin avalée, quelques gorgées d'eau l'aidèrent à se débarrasser du goût amer. Elle avait mené sa mission à bien, et désormais, c'était au tour de son estomac de prendre la relève. Fidèle à son habitude, la centauresse se désarma avant de venir s'allonger contre un arbre. Toutefois, excitée par sa découverte et la bonne nouvelle susceptible de l'attendre le lendemain, la torpeur eut bien du mal à la gagner. Au final, il lui fallut deux bonnes heures pour sombrer dans les bras de Morphée.
*****
Ce furent les premiers rayons de l'aube qui la réveillèrent. Recouvrant peu à peu ses souvenirs de la veille, elle ne tarda pas à se lever avec entrain, se toiletter dans le point d'eau à sa disposition, s'empiffrer de baies dénichées sur les ronces alentours, ainsi qu'à récupérer son équipement. Une demi-heure plus tard, la luminosité ambiante lui permit enfin d'invoquer son fameux lierre si cher à son cœur. Il lui portait chance. Grâce à lui, elle se sentait plus légère et plus vive que jamais, prête à affronter l'heure du verdict. Nerveuse, elle tendit ses bras droit devant elle avant d'entrer dans un état de profonde concentration. Les minutes défilèrent… et pourtant, toujours rien. Sentant ses bras faiblir, elle les relâcha. Malgré tous les espoirs portés sur la salicaire, elle obtenait de nouveau un échec. Millepertuis, sauge, scille et même orties… elle avait tout essayé, en vain.
Depuis des mois, elle voyageait de forêt en forêt à la recherche de plantes aux propriétés curatives. L'objectif ? Parvenir à en faire pousser une grâce à son pouvoir, comme elle avait réussit à le faire avec la belladone. Dès les premiers jours de son exil, elle s'était questionnée à propos de sa magie, émettant des hypothèses sur son fonctionnement et les moyens de l'aider à se développer. Parvenant à la conclusion que la belladone poussait sur son corps parce qu'elle en avait mangé, elle avait établi une théorie selon laquelle tout végétal digéré avait une chance d'être intégré à sa magie. Elle pourrait ensuite le faire pousser sur ses bras, tout en décuplant ses propriétés. Néanmoins, cette supposition n'avait encore jamais fait ses preuves. Quelque chose devait lui échapper, mais quoi ?
Déçue, Helceok reprit la route en quête d'une nouvelle plante à manger, traînant les sabots et fixant inlassablement le sol. Très vite, elle se perdit dans ses pensées.
La centauresse redressa la tête. Effectivement, les plants étaient bien là, formant une ronde inégale tout le long de la rive. Enfin ! Depuis le temps qu'elle en cherchait, Helceok ne put que se réjouir de cette trouvaille. Et tout ça grâce à une fête organisée par les faunes… Qui l'eût cru ? La lumière lunaire réfléchie sur le miroir d'eau offrait une visibilité suffisante pour ses observations. Le faune la vit s'approcher du bassin avec prudence, prenant garde à ne rien écraser par inadvertance. Une fois face à l'une des plantes, elle palpa méticuleusement les fleurs violacées afin d'étudier leur forme et estimer leur rigidité. Leur physique corrélait parfaitement avec la description faite par Talanelda et l'être cornu qui l'avait guidée jusque ici. Aucun doute possible, il s'agissait bien de salicaires, ces plantes aux propriétés médicinales diverses et variées. Antiseptiques, cicatrisantes, anti-inflammatoires… et capables de soigner certaines infections oculaires. Impatiente, la centauresse s'empressa de cueillir délicatement une des tiges, sans oublier de remercier la Nature par le biais d'une prière. Puis, sans plus attendre, elle la dévora.
- Heu… Mais qu'est-ce que tu fais ? s'enquit le faune sur un ton inquiet.
- … Bah, je mange.
- Oui, ça j'avais compris… heu… Bon ben moi je rentre, hein ? Comme je te l'ai dis tout à l'heure, peu de gens connaissent cet endroit, et ce sont majoritairement des faunes. Tu peux dormir ici l'esprit tranquille, personne ne viendra te déranger. Aller, à la revoyure !
Sur ce, le faune rebroussa chemin, laissant Helceok seule au bord du lac. Sa plante enfin avalée, quelques gorgées d'eau l'aidèrent à se débarrasser du goût amer. Elle avait mené sa mission à bien, et désormais, c'était au tour de son estomac de prendre la relève. Fidèle à son habitude, la centauresse se désarma avant de venir s'allonger contre un arbre. Toutefois, excitée par sa découverte et la bonne nouvelle susceptible de l'attendre le lendemain, la torpeur eut bien du mal à la gagner. Au final, il lui fallut deux bonnes heures pour sombrer dans les bras de Morphée.
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Ce furent les premiers rayons de l'aube qui la réveillèrent. Recouvrant peu à peu ses souvenirs de la veille, elle ne tarda pas à se lever avec entrain, se toiletter dans le point d'eau à sa disposition, s'empiffrer de baies dénichées sur les ronces alentours, ainsi qu'à récupérer son équipement. Une demi-heure plus tard, la luminosité ambiante lui permit enfin d'invoquer son fameux lierre si cher à son cœur. Il lui portait chance. Grâce à lui, elle se sentait plus légère et plus vive que jamais, prête à affronter l'heure du verdict. Nerveuse, elle tendit ses bras droit devant elle avant d'entrer dans un état de profonde concentration. Les minutes défilèrent… et pourtant, toujours rien. Sentant ses bras faiblir, elle les relâcha. Malgré tous les espoirs portés sur la salicaire, elle obtenait de nouveau un échec. Millepertuis, sauge, scille et même orties… elle avait tout essayé, en vain.
Depuis des mois, elle voyageait de forêt en forêt à la recherche de plantes aux propriétés curatives. L'objectif ? Parvenir à en faire pousser une grâce à son pouvoir, comme elle avait réussit à le faire avec la belladone. Dès les premiers jours de son exil, elle s'était questionnée à propos de sa magie, émettant des hypothèses sur son fonctionnement et les moyens de l'aider à se développer. Parvenant à la conclusion que la belladone poussait sur son corps parce qu'elle en avait mangé, elle avait établi une théorie selon laquelle tout végétal digéré avait une chance d'être intégré à sa magie. Elle pourrait ensuite le faire pousser sur ses bras, tout en décuplant ses propriétés. Néanmoins, cette supposition n'avait encore jamais fait ses preuves. Quelque chose devait lui échapper, mais quoi ?
Déçue, Helceok reprit la route en quête d'une nouvelle plante à manger, traînant les sabots et fixant inlassablement le sol. Très vite, elle se perdit dans ses pensées.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
Kormak jeta un dernier coup d'oeil aux alentours. Assuré qu'il n'y avait personne, il se choisit un arbre au tronc solide, avant de s'y adosser. Trois jours qu'il avait travaillé aux Plaisirs sans discontinuer, il avait bien mérité une pause loin de l'agitation citadine. Il n'avait pas cru Edwina quand elle lui avait dit que l'été faisait bourgeonner les clients. Il ne faisait pas si chaud pourtant... Le Demi-Orc se laissa lourdement tomber au sol. Il croisa les jambes, et mit ses mains derrière son crâne.
La Forêt du Calme méritait bien son nom. Pas une seule âme qui vive. Même les oiseaux se faisaient discrets. Perdu dans ses pensées, il joua avec une fleur, en essayant de l'attraper entre deux orteils. Il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire avec le petit pactole qu'il avait amassé. L'argent était en lieu sûr, il ne risquait pas s'envoler. Néanmoins, Kormak n'aimait pas avoir trop d'argent sur lui. Ca attire les convoitises, et par conséquent les ennuis. Et les dieux savaient à quel point le Demi-Orc n'avait pas besoin de ça pour se mettre des des situations délicates. Après plusieurs essais infructueux, il arriva enfin à couper la tige de la malheureuse fleur. Content de son exploit, il eut un petit ricanement pour lui même.
Il passa de longues minutes assis, seul, une fleur à la main, à regarder le feuillage des arbres en laissant son esprit flotter. C'était une chose qu'il ne pouvait pas faire en ville : trop de bruit, partout, tout le temps. Il ne fut tiré de ses rêveries que par des fourmillements dans sa jambe. Il se releva en grognant, il détestait ça. Comment faisaient tous ces mages dans les légendes pour rester assis dans des positions inconfortables pendant des heures ? Il se leva, s'étira, et marcha un peu en boitillant, le temps que les sensations reviennent.
Que faire maintenant ? Hors de question de retourner en ville, Edwina serait bien capable de lui refiler un autre client. En parlant de ça... Avant de partir, elle lui avait fait une remarque sur son odeur. Comme à son habitude, Kormak l'avait regardé en levant un sourcil. Il ne s'en était pas spécialement rendu compte à vrai dire. Mais il la croyait sur parole. Après tout, c'était elle, l'humaine au nez sensible. Ah les humains, je vous jure...
Kormak, habitué des lieux, se souvint de l'existence d'un petit lac dans les environs. Rien de bien transcendant, mais assez profond pour piquer une tête, même pour un grand gaillard comme lui. Ce sera l'endroit parfait. Il jeta la fleur qu'il tenait toujours dans sa main, et s'enfonça un peu dans la forêt.
Après plusieurs minutes, il arriva enfin au lac qu'il cherchait. Il le pensait plus près, mais peu importe. L'endroit était désert. Une biche qui se désaltérait s'enfuit en le voyant arriver. A moins que ce ne soit en l'entendant arriver. Ou en le sentant. Dans tous les cas, il s'en fichait. Ces animaux trouillards n'étaient bon que dans son assiette. Il enleva son pagne qu'il jeta négligemment, et plongea dans l'eau claire.
La Forêt du Calme méritait bien son nom. Pas une seule âme qui vive. Même les oiseaux se faisaient discrets. Perdu dans ses pensées, il joua avec une fleur, en essayant de l'attraper entre deux orteils. Il ne savait toujours pas ce qu'il allait faire avec le petit pactole qu'il avait amassé. L'argent était en lieu sûr, il ne risquait pas s'envoler. Néanmoins, Kormak n'aimait pas avoir trop d'argent sur lui. Ca attire les convoitises, et par conséquent les ennuis. Et les dieux savaient à quel point le Demi-Orc n'avait pas besoin de ça pour se mettre des des situations délicates. Après plusieurs essais infructueux, il arriva enfin à couper la tige de la malheureuse fleur. Content de son exploit, il eut un petit ricanement pour lui même.
Il passa de longues minutes assis, seul, une fleur à la main, à regarder le feuillage des arbres en laissant son esprit flotter. C'était une chose qu'il ne pouvait pas faire en ville : trop de bruit, partout, tout le temps. Il ne fut tiré de ses rêveries que par des fourmillements dans sa jambe. Il se releva en grognant, il détestait ça. Comment faisaient tous ces mages dans les légendes pour rester assis dans des positions inconfortables pendant des heures ? Il se leva, s'étira, et marcha un peu en boitillant, le temps que les sensations reviennent.
Que faire maintenant ? Hors de question de retourner en ville, Edwina serait bien capable de lui refiler un autre client. En parlant de ça... Avant de partir, elle lui avait fait une remarque sur son odeur. Comme à son habitude, Kormak l'avait regardé en levant un sourcil. Il ne s'en était pas spécialement rendu compte à vrai dire. Mais il la croyait sur parole. Après tout, c'était elle, l'humaine au nez sensible. Ah les humains, je vous jure...
Kormak, habitué des lieux, se souvint de l'existence d'un petit lac dans les environs. Rien de bien transcendant, mais assez profond pour piquer une tête, même pour un grand gaillard comme lui. Ce sera l'endroit parfait. Il jeta la fleur qu'il tenait toujours dans sa main, et s'enfonça un peu dans la forêt.
Après plusieurs minutes, il arriva enfin au lac qu'il cherchait. Il le pensait plus près, mais peu importe. L'endroit était désert. Une biche qui se désaltérait s'enfuit en le voyant arriver. A moins que ce ne soit en l'entendant arriver. Ou en le sentant. Dans tous les cas, il s'en fichait. Ces animaux trouillards n'étaient bon que dans son assiette. Il enleva son pagne qu'il jeta négligemment, et plongea dans l'eau claire.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
Le Shaman continuait sa route, zigzaguant entre les arbres. Ses pensées s’envolaient vers Ezor, le dieu qui lui avait demandé d’être Chevalier. Il repensait à son rêve. Un immense dragon se penchait sur lui et le regardait de ses grands yeux reptiliens. Il était d’une blancheur immaculée et brillait comme si Kaluni elle-même vivait en lui. Il avait alors dit de sa voix caverneuse :
Dans son rêve, le Dieu avait adoubé le jeune homme, si bien que ce dernier était désormais persuadé d’être un Chevalier d’Ezor. Le dragon avait ensuite formulé un ordre :
Eon ferma les yeux. Les mots d’Ezor étaient clairs dans son esprit. Le Shaman était persuadé qu’une fois devenu Chevalier aux yeux des hommes, le Dieu Dragon lui indiquerait ensuite le chemin qu'il devrait prendre.
Eon fini par rencontrer un faune qui courait dans la direction inverse. Cependant, l’être aux jambes de bouc continua sa route au galop. Il doit être pressé, se dit le Shaman.
Un plan d’eau lui apparu alors. Des fleurs poussaient en cercle autour de l’étang. L’Argilite s’approcha pour les contempler quand il senti une présence. Un regard circulaire lui permis de trouver la créature qui se trouvait ici : une centauresse à la robe souris en partie cachée par du lierre. Eon ne fut pas étonné de voir du lierre grimpant en ces lieux, c’était une plante courante dans ces sous-bois, même s’il était étonnant d’en voir tout autour de cette centauresse. Il ne s’interrogea pas plus sur ce fait et se concentra sur les gestes de la créature, cherchant à repérer si elle se montrait agressive ou non. Habituellement, les tribus de la Forêt du Calme n’étaient pas hostiles à une personne solitaire comme lui. Cependant Eon avait tissé des liens avec quelques membres de la tribu Laktah et certains d’entre eux lui avaient conseillé de rester méfiant. En effet, de plus en plus de centaures se montraient agacés par la reproduction massive des humains dans les villages alentours. Ces Hommes construisaient des routes au milieu de la Forêt et coupaient des arbres pour fabriquer des maisons et se chauffer, ce qui n’était pas du tout au goût de certaines tribus centaures.
Le Shaman n’approcha donc pas la centauresse comme il l’aurait fait quelques années auparavant et il se contenta de lui faire un large sourire, oubliant que son masque le cachait totalement aux yeux de son interlocutrice. Il lui montra ses mains dans un geste pacifique et lui dit :
EON – (en langue centaure) Bonjour.
Tu as laissé tes parents à Sercanth. A présent tu te battras en Mon Nom.
Dans son rêve, le Dieu avait adoubé le jeune homme, si bien que ce dernier était désormais persuadé d’être un Chevalier d’Ezor. Le dragon avait ensuite formulé un ordre :
Te voilà Chevalier au yeux des Dieux. Tu dois à présent le devenir à ceux de tes semblables.
Eon ferma les yeux. Les mots d’Ezor étaient clairs dans son esprit. Le Shaman était persuadé qu’une fois devenu Chevalier aux yeux des hommes, le Dieu Dragon lui indiquerait ensuite le chemin qu'il devrait prendre.
Eon fini par rencontrer un faune qui courait dans la direction inverse. Cependant, l’être aux jambes de bouc continua sa route au galop. Il doit être pressé, se dit le Shaman.
Un plan d’eau lui apparu alors. Des fleurs poussaient en cercle autour de l’étang. L’Argilite s’approcha pour les contempler quand il senti une présence. Un regard circulaire lui permis de trouver la créature qui se trouvait ici : une centauresse à la robe souris en partie cachée par du lierre. Eon ne fut pas étonné de voir du lierre grimpant en ces lieux, c’était une plante courante dans ces sous-bois, même s’il était étonnant d’en voir tout autour de cette centauresse. Il ne s’interrogea pas plus sur ce fait et se concentra sur les gestes de la créature, cherchant à repérer si elle se montrait agressive ou non. Habituellement, les tribus de la Forêt du Calme n’étaient pas hostiles à une personne solitaire comme lui. Cependant Eon avait tissé des liens avec quelques membres de la tribu Laktah et certains d’entre eux lui avaient conseillé de rester méfiant. En effet, de plus en plus de centaures se montraient agacés par la reproduction massive des humains dans les villages alentours. Ces Hommes construisaient des routes au milieu de la Forêt et coupaient des arbres pour fabriquer des maisons et se chauffer, ce qui n’était pas du tout au goût de certaines tribus centaures.
Le Shaman n’approcha donc pas la centauresse comme il l’aurait fait quelques années auparavant et il se contenta de lui faire un large sourire, oubliant que son masque le cachait totalement aux yeux de son interlocutrice. Il lui montra ses mains dans un geste pacifique et lui dit :
EON – (en langue centaure) Bonjour.
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
Avant de quitter les lieux, la centauresse devait tout d'abord envisager quoi chercher et où se rendre. Jugeant plus judicieux d'adopter un objectif précis plutôt que d'aller au hasard, elle se stoppa net au bout de quelques pas, restant à proximité du lac, et se mit à réfléchir. Pendant plusieurs minutes, Helceok resta immobile, se fondant presque dans le paysage. Elle se creusait vivement les méninges, bien décidée à retrouver le nom d'une plante curative qui lui aurait échappé. Durant son intense réflexion, elle ne prêta aucunement attention à ce qui l'entourait. Ainsi, ni la venue de cervidés assoiffés, ni la brève apparition d'un ou deux faunes, ni les bruits d'éclaboussures émis à l'autre bout du bassin ne la firent réagir. Tout à coup, le nom d'une fleur enfoui au plus profond de sa mémoire refit brusquement surface : la piloselle. Selon les dires de Talanelda, son potentiel thérapeutique s'avérait être plutôt pauvre comparé à d'autres espèces, ce qui ne dérangeait point la centauresse, consciente du fait que sa magie le renforcerait. Toutefois, elle ne lui avait pas précisé où la trouver, indiquant simplement que des humains s'en servaient parfois. Les piloselles pousseraient-elles près de leurs villages ? Voilà qui était très embêtant. De par son expérience, Helceok gardait une image très négative des hommes et préférait les éviter.
Néanmoins, Talanelda avait passé la majeure partie de sa vie à explorer Orcande jusque dans ses moindres confins. C'était de ses nombreux voyages qu'elle tenait son savoir encyclopédique, et qu'elle avait appris à concocter la plupart de ses remèdes. Pour cela, elle n'avait pas hésité à aller à la rencontre des autres races et à s'intéresser à leurs cultures. La centauresse savait pertinemment que suivre la voie de son mentor impliquait de faire de même, et donc d'aller au contact des humains. Toutefois, les récits de voyage contés par sa tutrice n'était pas toujours tout roses, et elle restait persuadée que rôder seule près des villes lui attirerait des ennuis à coup sûr. Comment s'y prendre, alors ?
Émergeant enfin de ses pensées, la centauresse fut prise d'une envie de boire, et se dirigea vers l'eau. En se retournant, elle découvrit avec stupeur qu'une étrange créature au visage déformé se tenait à quelques mètres d'elle tout en la fixant du regard. Elle sursauta. Ses réflexes guerriers la poussèrent ensuite à dégainer sa lance. A peine sa main eut-elle le temps d'atteindre la hampe de son arme que l'entité s'adressa à elle :
- (langue centaure) Bonjour.
Helceok cessa tout mouvement. Cet être humanoïde parlait-il sa langue ? Peut-être, ou peut-être pas. Difficile à définir à partir d'un seul et unique mot. L'attitude pacifique de l'entité encouragea toutefois la centauresse à se calmer. Elle jugea préférable de laisser sa lance attachée dans son dos, histoire de ne pas l'effrayer, avant de lui répondre :
- (langue centaure) … Bonjour.
Helceok n'avait jamais été très douée pour la parlote, ni la sociabilisation en général. Hélas, la pauvreté de ses expressions faciales n'était pas là pour l'y aider. Néanmoins, cette créature l'intriguait, et c'était l'opportunité d'établir un contact avec une autre espèce. Curieuse, elle l'examina de haut en bas, pour finir par réaliser que l'individu portait une sorte de masque. La forme de son corps devenait alors sans équivoque. Non, impossible, ce n'était quand même pas un humain ? Redoublant de méfiance, la centauresse n'osa pas approcher, mais ne s'enfuit pas pour autant. Il lui fallait plus de précisions avant d'agir.
- (langue centaure) … Pourquoi vous vous cachez derrière un masque ?
Un masque effrayant qui plus est. Après coup, elle fit le lien. Talanelda, d'autres chamanes importants, mais aussi certains sorciers portaient parfois un ornement particulier pour signifier leur statut. Et si c'était pareil dans le cas présent ?
- (langue centaure) … Vous êtes un sorcier ? questionna-t-elle avec des étoiles plein les yeux.
Néanmoins, Talanelda avait passé la majeure partie de sa vie à explorer Orcande jusque dans ses moindres confins. C'était de ses nombreux voyages qu'elle tenait son savoir encyclopédique, et qu'elle avait appris à concocter la plupart de ses remèdes. Pour cela, elle n'avait pas hésité à aller à la rencontre des autres races et à s'intéresser à leurs cultures. La centauresse savait pertinemment que suivre la voie de son mentor impliquait de faire de même, et donc d'aller au contact des humains. Toutefois, les récits de voyage contés par sa tutrice n'était pas toujours tout roses, et elle restait persuadée que rôder seule près des villes lui attirerait des ennuis à coup sûr. Comment s'y prendre, alors ?
Émergeant enfin de ses pensées, la centauresse fut prise d'une envie de boire, et se dirigea vers l'eau. En se retournant, elle découvrit avec stupeur qu'une étrange créature au visage déformé se tenait à quelques mètres d'elle tout en la fixant du regard. Elle sursauta. Ses réflexes guerriers la poussèrent ensuite à dégainer sa lance. A peine sa main eut-elle le temps d'atteindre la hampe de son arme que l'entité s'adressa à elle :
- (langue centaure) Bonjour.
Helceok cessa tout mouvement. Cet être humanoïde parlait-il sa langue ? Peut-être, ou peut-être pas. Difficile à définir à partir d'un seul et unique mot. L'attitude pacifique de l'entité encouragea toutefois la centauresse à se calmer. Elle jugea préférable de laisser sa lance attachée dans son dos, histoire de ne pas l'effrayer, avant de lui répondre :
- (langue centaure) … Bonjour.
Helceok n'avait jamais été très douée pour la parlote, ni la sociabilisation en général. Hélas, la pauvreté de ses expressions faciales n'était pas là pour l'y aider. Néanmoins, cette créature l'intriguait, et c'était l'opportunité d'établir un contact avec une autre espèce. Curieuse, elle l'examina de haut en bas, pour finir par réaliser que l'individu portait une sorte de masque. La forme de son corps devenait alors sans équivoque. Non, impossible, ce n'était quand même pas un humain ? Redoublant de méfiance, la centauresse n'osa pas approcher, mais ne s'enfuit pas pour autant. Il lui fallait plus de précisions avant d'agir.
- (langue centaure) … Pourquoi vous vous cachez derrière un masque ?
Un masque effrayant qui plus est. Après coup, elle fit le lien. Talanelda, d'autres chamanes importants, mais aussi certains sorciers portaient parfois un ornement particulier pour signifier leur statut. Et si c'était pareil dans le cas présent ?
- (langue centaure) … Vous êtes un sorcier ? questionna-t-elle avec des étoiles plein les yeux.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
Kormak Resta quelques secondes sous l'eau, à observer la faune et la flore qui y vivait. Dans ce genre de petit lac, il n'y a pas grand chose malheureusement. Un poisson, trop petit même pour servir de friture, détala à toute vitesse. L'eau du lac était claire, un vrai régal. Puis, le Demi-Orc remonta à la surface, en prenant une grande inspiration à l'arrivée. Il fit la planche quelques minutes, se laissant porter au fil de l'eau. Puis, il se redressa. Le lac était assez peu profond pour qu'on ne s'y noie pas, mais suffisamment pour que même un grand gaillard comme lui n'ai pas pied. Au-dessus de lui, le ciel était clair, et sans nuage.
Kormak plongea une nouvelle fois, pour voir combien de temps il pouvait tenir sous l'eau. Mais en remontant, il constata qu'il n'avait parcouru que quelques mètres. La vie de citadin ne lui avait pas permis de développer un don pour la natation, si tant est qu'il en ai un. Un peu déçu, il retourna dans sa contemplation. Après une durée indéterminée, il se dit que ça suffisait. Il nagea vers la berge, et regagnât la terre ferme. Une fois sur ses deux pieds, il s'ébroua, à la façon d'un animal, pour se sécher. Malheureusement, la température ambiante n'était pas suffisamment élevée pour qu'il espère sécher rapidement. Un courant d'air frais lui caressa le dos. Son nez se mit à le démanger.
- ATCHAAAAA !
La moitié de la forêt devait l'avoir entendu.
Kormak plongea une nouvelle fois, pour voir combien de temps il pouvait tenir sous l'eau. Mais en remontant, il constata qu'il n'avait parcouru que quelques mètres. La vie de citadin ne lui avait pas permis de développer un don pour la natation, si tant est qu'il en ai un. Un peu déçu, il retourna dans sa contemplation. Après une durée indéterminée, il se dit que ça suffisait. Il nagea vers la berge, et regagnât la terre ferme. Une fois sur ses deux pieds, il s'ébroua, à la façon d'un animal, pour se sécher. Malheureusement, la température ambiante n'était pas suffisamment élevée pour qu'il espère sécher rapidement. Un courant d'air frais lui caressa le dos. Son nez se mit à le démanger.
- ATCHAAAAA !
La moitié de la forêt devait l'avoir entendu.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
La centauresse s’immobilisa. Eon la devinait tendue, cependant elle ne toucha pas à son arme. Au bout de ce qui lui parut une éternité, elle finit par le saluer en retour. Elle utilisait également la langue de son peuple, ce qui paru tout à fait normal à Eon. En effet, rares étaient les centaures nés esclaves et ne parlant que la langue commune, d’autant plus dans un lieu reculé des villes humaines comme c’était le cas ici.
Eon contemplait le poil sombre qui grimpait le long de ses sabots pour atteindre ses genoux avant de s’éclaircir. Elle était nue, si ce n’était les feuilles de lierres qui couvraient une partie de son corps. Les plantes poussaient sur son dos, son poitrail, remontant son encolure pour grimper le long de son torse jusqu'à atteindre ses cheveux, aussi noirs que ses pattes. Elle était jeune pour un centaure. Eon appréciait son visage équin. Il avait toujours été charmé par les traits hybrides de cette espèce.
Quand elle l’interrogea sur son masque, il lui fallu quelques secondes pour qu’il se rappelle qu’il en portait effectivement un. Il l’enleva pour dévoiler son visage souriant, en partie caché par des cheveux ébouriffés et encore emplumés par endroits. Il s’excusa de son oubli, précisant qu’il ne portait ce masque que pour réaliser certaines cérémonies.
Il compta les secondes qui s’égrainaient lentement dans le silence pesant. S’il avait appris à lire, Eon était certain qu’il aurait vu des points de suspension précéder chacune des phrases de la centauresse…
Le Shaman se contenta d’attendre, aussi impassible que l’était le visage de son interlocutrice. Elle finit par lui demander s’il était un sorcier, ce qui élargit encore plus le sourire d’Eon. Il était difficile de savoir ce qu’il préférait entre rencontrer des centaures et parler de son domaine professionnel. Il retint cependant sa joie pour dire, d'un ton quelque peu cérémonieux :
EON – Tout à fait. Je suis Eon de Tacomnal, fils de Gréon et grand Shaman de ces bois.
Il formula cette phrase en levant les bras et, accompagnant son geste majestueux, les ronces derrière lui se mirent à pousser et éclore toutes en même temps.
Eon ne se privait jamais d’accompagner sa présentation d’un petit effet théâtral. Surtout que les fleurs de mures étaient magnifiques. Il sourit, fier de lui, avant de d’interroger la centauresse.
EON – Et vous, magnifique créature sylvestre, qui êtes-vous ?
Eon attendit patiemment sa réponse qu’il écouta avec attention quand…
MONSTRE DES BOIS – ATCHAAAAA !
Le Shaman sursauta en poussant un petit cri.
Eon contemplait le poil sombre qui grimpait le long de ses sabots pour atteindre ses genoux avant de s’éclaircir. Elle était nue, si ce n’était les feuilles de lierres qui couvraient une partie de son corps. Les plantes poussaient sur son dos, son poitrail, remontant son encolure pour grimper le long de son torse jusqu'à atteindre ses cheveux, aussi noirs que ses pattes. Elle était jeune pour un centaure. Eon appréciait son visage équin. Il avait toujours été charmé par les traits hybrides de cette espèce.
Quand elle l’interrogea sur son masque, il lui fallu quelques secondes pour qu’il se rappelle qu’il en portait effectivement un. Il l’enleva pour dévoiler son visage souriant, en partie caché par des cheveux ébouriffés et encore emplumés par endroits. Il s’excusa de son oubli, précisant qu’il ne portait ce masque que pour réaliser certaines cérémonies.
Il compta les secondes qui s’égrainaient lentement dans le silence pesant. S’il avait appris à lire, Eon était certain qu’il aurait vu des points de suspension précéder chacune des phrases de la centauresse…
Le Shaman se contenta d’attendre, aussi impassible que l’était le visage de son interlocutrice. Elle finit par lui demander s’il était un sorcier, ce qui élargit encore plus le sourire d’Eon. Il était difficile de savoir ce qu’il préférait entre rencontrer des centaures et parler de son domaine professionnel. Il retint cependant sa joie pour dire, d'un ton quelque peu cérémonieux :
EON – Tout à fait. Je suis Eon de Tacomnal, fils de Gréon et grand Shaman de ces bois.
Il formula cette phrase en levant les bras et, accompagnant son geste majestueux, les ronces derrière lui se mirent à pousser et éclore toutes en même temps.
Eon ne se privait jamais d’accompagner sa présentation d’un petit effet théâtral. Surtout que les fleurs de mures étaient magnifiques. Il sourit, fier de lui, avant de d’interroger la centauresse.
EON – Et vous, magnifique créature sylvestre, qui êtes-vous ?
Eon attendit patiemment sa réponse qu’il écouta avec attention quand…
MONSTRE DES BOIS – ATCHAAAAA !
Le Shaman sursauta en poussant un petit cri.
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
L'individu ne tarda pas à ôter son masque, dévoilant enfin son visage souriant qui, sans grande surprise, s'avéra humain. Elle fut immédiatement saisie par la couleur de ses yeux dont les iris, indécis entre vert et jaune, rappelaient ceux des prédateurs ailés. D'ailleurs, quelques plumes parsemaient par endroits ses cheveux noirs. Aux termes d'explications quant à la présence de son masque, la centauresse se détendit. Ses dires lui rappelaient les us de certains sorciers parmi ses semblables, si bien qu'elle ne put s'empêcher de lui demander si lui aussi en était un. La réponse dépassa toutes ses espérances puisque le jeune homme annonça être un Grand Chamane, exactement comme sa mentor, Talanelda. Mieux encore, la petite démonstration qui accompagna ses paroles prouva sa maîtrise d'une puissante magie liée à la Nature. Par un simple lever de bras, les ronces alentours se mirent soudainement à pousser, sous le regard ébahi de la centauresse. Elle espérait tellement pouvoir accomplir une telle chose un jour.
Cependant, elle trouvait curieux qu'un humain, en outre aussi jeune, puisse être un Grand Chamane. Déjà parce que son espèce était connue pour décimer des forêts entières sans vergogne, rendant l'existence d'intermédiaires entre hommes et esprits de la Nature grandement improbable, et d'autre part car un tel titre ne s'obtenait pas aisément. Helceok elle-même ne pouvait être considérée comme une simple chamane puisque, en dépit de ses connaissances, elle était encore incapable d'entrer en communication avec un esprit sylvestre. Devenir Grand Chamane nécessitait d'être reconnu comme tel par ses pairs. Ces bois abritaient-ils d'autres chamanes humains ? Peu importe, car elle avait devant elle le plus sage d'entre eux. Il pourrait l'aider à en apprendre plus sur la piloselle, voire même d'autres plantes utilisées par son peuple.
Le dénommé Eon la questionna à son tour sur son identité, non sans la qualifier de "magnifique créature sylvestre". La centauresse rougit à ces propos. Voilà qui changeait radicalement des insultes profanées par sa tribu d'origine, sa propre mère, ou encore cet abruti de Cahundec. Elle appréciait également toute la patience dont le jeune homme faisait preuve envers elle. Il ne la pressait pas et ne montrait aucun signe d'agacement, chose assez rare chez les personnes peu habituées à son débit. Ainsi, il lui laissa pleinement le temps de formuler une réponse digne de la sienne.
- (langue centaure) … Je suis Helceok, apprentie de Talanelda, la Grande Chamane des Torekwe… sauf que… on a été séparées. Du coup, j'apprends seule.
- ATCHAAAAA !
La centauresse sursauta en même temps que le chamane, avant d'extraire sa lance de son attache et de galoper vers la source du bruit. Inutile de chercher bien loin, car l'auteur du cri tonitruant se tenait près du lac, du côté de la rive opposé au leur. Gardant une distance de sécurité plus que raisonnable, elle examina la créature avec attention. A sa peau verdâtre et ses canines évoquant les défenses d'un sanglier, Helceok devina qu'il s'agissait d'un orc. Talanelda lui avait conté sa rencontre avec quelques de ces êtres… qui avait bien failli très mal se terminer. Au final, on pourrait même appeler ça une mésaventure. Mais la centauresse se devait d'aller au-delà de ses à priori. Après tout, elle venait de rencontrer un humain chamane capable de manipuler la croissance des plantes d'un geste de la main. Repérée par l'orc en question, la centauresse décida de se rapprocher un peu plus pour voir sa réaction. Elle dirigea délibérément la pointe de son arme vers le sol pour signifier sa volonté d'éviter tout combat. Sa lance servirait uniquement dans le cas où la situation dégénèrerait.
Cependant, elle trouvait curieux qu'un humain, en outre aussi jeune, puisse être un Grand Chamane. Déjà parce que son espèce était connue pour décimer des forêts entières sans vergogne, rendant l'existence d'intermédiaires entre hommes et esprits de la Nature grandement improbable, et d'autre part car un tel titre ne s'obtenait pas aisément. Helceok elle-même ne pouvait être considérée comme une simple chamane puisque, en dépit de ses connaissances, elle était encore incapable d'entrer en communication avec un esprit sylvestre. Devenir Grand Chamane nécessitait d'être reconnu comme tel par ses pairs. Ces bois abritaient-ils d'autres chamanes humains ? Peu importe, car elle avait devant elle le plus sage d'entre eux. Il pourrait l'aider à en apprendre plus sur la piloselle, voire même d'autres plantes utilisées par son peuple.
Le dénommé Eon la questionna à son tour sur son identité, non sans la qualifier de "magnifique créature sylvestre". La centauresse rougit à ces propos. Voilà qui changeait radicalement des insultes profanées par sa tribu d'origine, sa propre mère, ou encore cet abruti de Cahundec. Elle appréciait également toute la patience dont le jeune homme faisait preuve envers elle. Il ne la pressait pas et ne montrait aucun signe d'agacement, chose assez rare chez les personnes peu habituées à son débit. Ainsi, il lui laissa pleinement le temps de formuler une réponse digne de la sienne.
- (langue centaure) … Je suis Helceok, apprentie de Talanelda, la Grande Chamane des Torekwe… sauf que… on a été séparées. Du coup, j'apprends seule.
- ATCHAAAAA !
La centauresse sursauta en même temps que le chamane, avant d'extraire sa lance de son attache et de galoper vers la source du bruit. Inutile de chercher bien loin, car l'auteur du cri tonitruant se tenait près du lac, du côté de la rive opposé au leur. Gardant une distance de sécurité plus que raisonnable, elle examina la créature avec attention. A sa peau verdâtre et ses canines évoquant les défenses d'un sanglier, Helceok devina qu'il s'agissait d'un orc. Talanelda lui avait conté sa rencontre avec quelques de ces êtres… qui avait bien failli très mal se terminer. Au final, on pourrait même appeler ça une mésaventure. Mais la centauresse se devait d'aller au-delà de ses à priori. Après tout, elle venait de rencontrer un humain chamane capable de manipuler la croissance des plantes d'un geste de la main. Repérée par l'orc en question, la centauresse décida de se rapprocher un peu plus pour voir sa réaction. Elle dirigea délibérément la pointe de son arme vers le sol pour signifier sa volonté d'éviter tout combat. Sa lance servirait uniquement dans le cas où la situation dégénèrerait.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
Kormak se frotta vigoureusement le nez avec le poing. De gros éternuements comme ça avaient tendance à lui vriller les sinus. Ce n'était pas douloureux, mais très désagréable. Quand il rouvrit les yeux, il aperçut à l'orée des arbres une Centauresse, plutôt jeune, lance à la main. Un nouveau frisson parcouru son dos, mais là ce n'était pas à cause du froid. De toute les créatures sur lesquelles il pouvait tomber, il fallait que ce soit un de ces foutus canassons. Derrière elle, un Humain à l'allure étrange, avec des plumes dans les cheveux, le regardait bizarrement.
Kormak laissa échapper un soupir. Évidemment, il fallait que ça tombe sur lui... Mais que fallait-il faire pour avoir la paix dans ces foutues contrées ? Il leur accorda un regard désintéressé, et entreprit de se rhabiller. La Centauresse ne semblait pas agressive. Elle était armée, mais Kormak savait que cela ne voulait pas forcément dire qu'elle était menaçante. L'autre derrière ne semblait pas armé, mais d'ici, il était impossible de s'en assurer.
Kormak laissa échapper un soupir. Évidemment, il fallait que ça tombe sur lui... Mais que fallait-il faire pour avoir la paix dans ces foutues contrées ? Il leur accorda un regard désintéressé, et entreprit de se rhabiller. La Centauresse ne semblait pas agressive. Elle était armée, mais Kormak savait que cela ne voulait pas forcément dire qu'elle était menaçante. L'autre derrière ne semblait pas armé, mais d'ici, il était impossible de s'en assurer.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
Eon se mit à courir pour protéger Helceok du monstre. Cependant la centauresse ne semblait nullement se préoccuper d’avoir un Shaman, aussi puissant soit-il, pour la défendre. Elle courait droit vers l'effroyable bruit. L’inconsciente !
Les pieds tendres ne pouvant rivaliser avec les sabots, Helceok rencontrait déjà le monstre, qu’Eon n’avait pas fait trois mètres… Quand il la rattrapa, il remarqua que, tout comme lui, elle avait dégainé sa lance. Cependant elle gardait la pointe de son arme obstinément baissée vers le sol. L’insouciante !
S’attendant à se trouver en proie à une bitravée, à une horde de floranides ou à Kaluni sait quelle autre monstruosité, Eon resta bouche-bée devant ce qu’il découvrit : un orc, dans son plus simple appareil, qui sortait de son bain. Le Shaman ne connaissait pas grand-chose aux orcs, si ce n’est qu’ils ne se lavaient ô grand jamais. L’Argilite regardait donc la scène avec étonnement. Voyant la créature verdâtre renifler en se frottant le nez, il comprit que le bruit venait simplement d'un éternuement.
Lance serrée dans les mains, il s’approcha pour rejoindre la centauresse, au cas où l’orc les attaquerait. Il la défendrait au péril de sa vie. Peut-être était-ce sa première mission en tant que Chevalier des Dieux, qui sait ?
Une fois plus proche de l’orc, il remarqua qu’il avait dû se tromper. Ses traits n’étaient pas assez purs, c'est-à-dire pas assez laids, pour appartenir à un orc pur-sang. Après quelque secondes d’observation intense, sourcils et nez froncés, Eon décida qu’il s’agissait d’un demi-orc. Cela pourrait en partie expliquer son comportement contre-nature.
Le Shaman observa le corps nu et encore trempés du demi-orc. Contrairement à ce que n’importe quelle personne saine d’esprit aurait pensé, Eon trouva la musculeuse créature fort belle. Etait-ce sa peau verdâtre qui lui rappelait la couleur des dryades ? Ou alors la salive que ses crocs trop longs, dépassant de sa mâchoire prognathe, faisait couler en lui rappelant celle des Gupiles ? Ou peut-être encore était-ce son visage cabossé, puisque le Shaman avait de la tendresse pour tout ce qui était ébréché, abîmé et imparfait ? Nul n’aurait su dire ce qui lui plaisait, mais c’était un fait : Eon appréciait ce demi-orc.
L’Argilite se remit à sourire, non sans garder sa lance en main. Il restait prêt à se défendre en cas de besoin. Cependant le demi-orc ne semblait pas agressif mais juste agacé par ces présences malvenues.
EON – Vous êtes très enrhumé, on doit vous entendre éternuer jusqu'à l’autre bout de la forêt ! Il vous faudrait boire des tisanes de feuilles de ronce, c’est très efficace pour ce que vous avez.
Le Shaman ne précisa pas qu’il avait pris cet éternuement pour le cri d’un monstre, puisqu’il avait notion que les orcs étaient très susceptibles et capables de tuer pour la moindre petite remarque mal placée.
Eon avait prioritairement pensé aux ronces puisqu’il venait d’en faire pousser. Mais, alors qu’il posait son index sur son menton pour mieux réfléchir, il lui vint en tête de nombreuses autres plantes susceptibles de soigner les poumons et la gorge du demi-orc. D’ailleurs, il ne se priva pas d’assommer son pauvre interlocuteur avec une liste in exhaustive de plantes médicinales. Il faut dire qu'il ignorait que les demi-orcs ne tombaient jamais malades.
Les pieds tendres ne pouvant rivaliser avec les sabots, Helceok rencontrait déjà le monstre, qu’Eon n’avait pas fait trois mètres… Quand il la rattrapa, il remarqua que, tout comme lui, elle avait dégainé sa lance. Cependant elle gardait la pointe de son arme obstinément baissée vers le sol. L’insouciante !
S’attendant à se trouver en proie à une bitravée, à une horde de floranides ou à Kaluni sait quelle autre monstruosité, Eon resta bouche-bée devant ce qu’il découvrit : un orc, dans son plus simple appareil, qui sortait de son bain. Le Shaman ne connaissait pas grand-chose aux orcs, si ce n’est qu’ils ne se lavaient ô grand jamais. L’Argilite regardait donc la scène avec étonnement. Voyant la créature verdâtre renifler en se frottant le nez, il comprit que le bruit venait simplement d'un éternuement.
Lance serrée dans les mains, il s’approcha pour rejoindre la centauresse, au cas où l’orc les attaquerait. Il la défendrait au péril de sa vie. Peut-être était-ce sa première mission en tant que Chevalier des Dieux, qui sait ?
Une fois plus proche de l’orc, il remarqua qu’il avait dû se tromper. Ses traits n’étaient pas assez purs, c'est-à-dire pas assez laids, pour appartenir à un orc pur-sang. Après quelque secondes d’observation intense, sourcils et nez froncés, Eon décida qu’il s’agissait d’un demi-orc. Cela pourrait en partie expliquer son comportement contre-nature.
Le Shaman observa le corps nu et encore trempés du demi-orc. Contrairement à ce que n’importe quelle personne saine d’esprit aurait pensé, Eon trouva la musculeuse créature fort belle. Etait-ce sa peau verdâtre qui lui rappelait la couleur des dryades ? Ou alors la salive que ses crocs trop longs, dépassant de sa mâchoire prognathe, faisait couler en lui rappelant celle des Gupiles ? Ou peut-être encore était-ce son visage cabossé, puisque le Shaman avait de la tendresse pour tout ce qui était ébréché, abîmé et imparfait ? Nul n’aurait su dire ce qui lui plaisait, mais c’était un fait : Eon appréciait ce demi-orc.
L’Argilite se remit à sourire, non sans garder sa lance en main. Il restait prêt à se défendre en cas de besoin. Cependant le demi-orc ne semblait pas agressif mais juste agacé par ces présences malvenues.
EON – Vous êtes très enrhumé, on doit vous entendre éternuer jusqu'à l’autre bout de la forêt ! Il vous faudrait boire des tisanes de feuilles de ronce, c’est très efficace pour ce que vous avez.
Le Shaman ne précisa pas qu’il avait pris cet éternuement pour le cri d’un monstre, puisqu’il avait notion que les orcs étaient très susceptibles et capables de tuer pour la moindre petite remarque mal placée.
Eon avait prioritairement pensé aux ronces puisqu’il venait d’en faire pousser. Mais, alors qu’il posait son index sur son menton pour mieux réfléchir, il lui vint en tête de nombreuses autres plantes susceptibles de soigner les poumons et la gorge du demi-orc. D’ailleurs, il ne se priva pas d’assommer son pauvre interlocuteur avec une liste in exhaustive de plantes médicinales. Il faut dire qu'il ignorait que les demi-orcs ne tombaient jamais malades.
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
En voyant l'orc soupirer à son approche avant de détourner le regard, la centauresse comprit que sa présence l'agaçait et cessa immédiatement d'avancer. Dommage, elle aurait bien voulu en savoir plus sur cette étrange créature, mais elle savait que forcer une rencontre non-désirée ne mènerait à rien de bon. Helceok se consola toutefois en se disant que, au moins, il n'avait pas cherché à l'attaquer. Et puis, qu'aurait-elle fait une fois près de lui ? La centauresse n'était définitivement pas encline à engager la moindre conversation que ce soit et, dans le cas où l'orc l'aurait fait, ses répliques niaises et lentes à venir l'auraient irrité à coup sûr. Mais au fait, est-ce que ça parle, un orc ? Là encore, sa tutrice avait oublié de le préciser.
Alors que Helceok songeait à laisser l'orc en paix et à rejoindre Eon, ce dernier la dépassa, lance à la main, pour venir s'adresser à lui. Le chamane lui diagnostiqua un rhume, puis lui conseilla de boire des tisanes de feuilles de ronces en guise de traitement. Si la ronce possédait effectivement des propriétés intéressantes pour se rétablir d'une telle maladie, il existait pourtant des plantes bien plus adaptées. Pourquoi n'avait-il pas plutôt préconisé une infusion de fleurs de sureau noir, dont les plants sont présents un peu partout ? Helceok se souvenait en avoir beaucoup bu étant enfant. La centauresse n'eut cependant pas le temps de faire part de son remède, car le chamane se mit soudainement à débiter bon nombre d'alternatives à sa précédente suggestion. Elle se maudit d'avoir douté de son savoir. Il s'agissait d'un Grand Chamane, évidemment qu'il savait ce qu'il faisait et la surpassait dans ce domaine ! N'osant pas interrompre ses sages paroles, elle les écouta attentivement, s'appliquant à retenir tous les noms de plantes qui lui semblaient inconnus. Elle pourrait ainsi lui demander de plus amples explications, plus tard.
Le ton amical et bienveillant avec lequel Eon s'exprimait portait à croire que le chamane avait l'habitude des orcs. Finalement, avec le Grand Chamane de ces bois à ses côtés, peut-être aurait-elle l'occasion de pouvoir l'approcher et d'en apprendre plus sur lui ?
Alors que Helceok songeait à laisser l'orc en paix et à rejoindre Eon, ce dernier la dépassa, lance à la main, pour venir s'adresser à lui. Le chamane lui diagnostiqua un rhume, puis lui conseilla de boire des tisanes de feuilles de ronces en guise de traitement. Si la ronce possédait effectivement des propriétés intéressantes pour se rétablir d'une telle maladie, il existait pourtant des plantes bien plus adaptées. Pourquoi n'avait-il pas plutôt préconisé une infusion de fleurs de sureau noir, dont les plants sont présents un peu partout ? Helceok se souvenait en avoir beaucoup bu étant enfant. La centauresse n'eut cependant pas le temps de faire part de son remède, car le chamane se mit soudainement à débiter bon nombre d'alternatives à sa précédente suggestion. Elle se maudit d'avoir douté de son savoir. Il s'agissait d'un Grand Chamane, évidemment qu'il savait ce qu'il faisait et la surpassait dans ce domaine ! N'osant pas interrompre ses sages paroles, elle les écouta attentivement, s'appliquant à retenir tous les noms de plantes qui lui semblaient inconnus. Elle pourrait ainsi lui demander de plus amples explications, plus tard.
Le ton amical et bienveillant avec lequel Eon s'exprimait portait à croire que le chamane avait l'habitude des orcs. Finalement, avec le Grand Chamane de ces bois à ses côtés, peut-être aurait-elle l'occasion de pouvoir l'approcher et d'en apprendre plus sur lui ?
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
L'humain s'approcha avec un air étrange sur le visage. Kormak avait du mal à déterminer ce que c'était. Pourtant, il s'était toujours trouvé plutôt bon à ce petit jeu. De par son métier à Telbara, mais aussi tout simplement sa vie, il avait appris que pouvoir anticiper les réactions pouvaient être utile. Voyons voir... Ce n'était ni de la peur, ni de l'agressivité. C'était déjà ça. Ces deux sentiments pouvaient conduire à des comportements très dommageables. Quand il était plus jeune, combien de fois un fermier, apeuré par sa simple vue, avait sorti sa fourche, et s'était jeté sur lui en beuglant ?
L'Humain souriait. Ce n'était pas de la lubricité, c'était autre chose, mais quoi ?
Perdu dans ses pensées, Kormak le regarda s'avancer. Il allait dire quelque chose, quand l'autre commença à lui parler d'un rhume, puis de botanique. Le Demi-Orc leva un sourcil. Encore un qui ne savait pas que les Orcs et ceux qui en étaient issus ne pouvaient pas tomber malades... Au lieu de ça, on leur parlait d'hygiène, sans arrêt. On venait lui faire la morale, à lui, qui était sûrement le Demi-Orc le plus propre du continent.
Derrière l'emplumé, la Centauresse n'avait pas bougé. Tant mieux, qu'elle reste loin de lui. Devant lui, l'autre continuait à déblatérer. Un vrai moulin à paroles. Kormak l'aurait bien fait taire en lui mettant la main sur la bouche, mais ils pourraient prendre ça pour un geste d'agression. Il tenta de lui couper la parole, ce qui ne fut pas chose évidente.
- Ouais, non. Ça ira très bien comme ça.
L'Humain souriait. Ce n'était pas de la lubricité, c'était autre chose, mais quoi ?
Perdu dans ses pensées, Kormak le regarda s'avancer. Il allait dire quelque chose, quand l'autre commença à lui parler d'un rhume, puis de botanique. Le Demi-Orc leva un sourcil. Encore un qui ne savait pas que les Orcs et ceux qui en étaient issus ne pouvaient pas tomber malades... Au lieu de ça, on leur parlait d'hygiène, sans arrêt. On venait lui faire la morale, à lui, qui était sûrement le Demi-Orc le plus propre du continent.
Derrière l'emplumé, la Centauresse n'avait pas bougé. Tant mieux, qu'elle reste loin de lui. Devant lui, l'autre continuait à déblatérer. Un vrai moulin à paroles. Kormak l'aurait bien fait taire en lui mettant la main sur la bouche, mais ils pourraient prendre ça pour un geste d'agression. Il tenta de lui couper la parole, ce qui ne fut pas chose évidente.
- Ouais, non. Ça ira très bien comme ça.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
La réaction du demi-Humain ne fut pas aussi amicale qu’espérée. Eon fut cependant heureux d’entendre la voix du demi-Orc plutôt que de sentir le poing verdâtre s’enfoncer dans son visage. Il cessa donc d’énumérer les traitements préconisés en cas de rhume. D’ailleurs, il ne se rendait pas compte qu’il citait la moitié des plantes dans la langue des centaures ou celle des dryades, si bien que son interlocuteur ne devait pas tout comprendre.
Le Shaman ferma donc son clapet, ce qui représentait une épreuve considérable pour lui. Il avait énormément de questions à poser. Connaissez-vous des chansons Orcs ? Comment se fait-il que vous vous laviez ? Pourquoi êtes-vous vert ? Avez-vous des enfants quart-Orcs ? … Eon se mordillait les lèvres afin de retenir le flot d’interrogations qui s’entrechoquaient de l’autre côté de ses dents, cherchant à sortir par tous les moyens possibles.
Il suivait le demi-Humain des yeux sans aucune discrétion, observant chacun de ses faits et gestes. Et puis, malgré tous ses efforts, une question parvint à dépasser la frontière de sa bouche qu’il tentait vainement de maintenir fermée :
EON – Quels sont vos objectifs, dans la vie ?
Le Shaman ferma donc son clapet, ce qui représentait une épreuve considérable pour lui. Il avait énormément de questions à poser. Connaissez-vous des chansons Orcs ? Comment se fait-il que vous vous laviez ? Pourquoi êtes-vous vert ? Avez-vous des enfants quart-Orcs ? … Eon se mordillait les lèvres afin de retenir le flot d’interrogations qui s’entrechoquaient de l’autre côté de ses dents, cherchant à sortir par tous les moyens possibles.
Il suivait le demi-Humain des yeux sans aucune discrétion, observant chacun de ses faits et gestes. Et puis, malgré tous ses efforts, une question parvint à dépasser la frontière de sa bouche qu’il tentait vainement de maintenir fermée :
EON – Quels sont vos objectifs, dans la vie ?
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
Helceok fut heureuse de constater qu'elle connaissait pratiquement toutes les plantes citées par le chamane, mis à part la Dölfrrah, la Naïhlë… ainsi que tous les autres végétaux possédant une consonance du même genre. Les similarités dans leurs prononciations indiquèrent à la centauresse qu'il appartenaient tous à un seul et unique langage, bien qu'elle ne sache lequel. Tandis qu'elle répétait ces mots inconnus en boucle dans sa tête, essayant non sans mal de les imprimer dans sa mémoire, l'orc interrompit Eon assez sèchement. Une aubaine pour Helceok qui commençait à s'y perdre avec tous ces Maä-chose et ces Lhïrr-j'sais-pu-quoi. Elle soupira intérieurement en découvrant qu'elle les avait déjà tous oubliés, puis se reconcentra sur l'orc auquel le chamane venait de poser une question. Néanmoins, pourquoi l'interroger là, maintenant, sur ses ambitions ? C'était tout bonnement illogique. Quoi qu'au final, peu importe. Le Grand Chamane devait très certainement avoir ses raisons.
Écoutant d'une oreille, la centauresse se mit à se balancer légèrement de droite à gauche, comme pour se bercer. Elle n'y pouvait rien, c'était un geste inconscient. Fixant ensuite les trèfles à ses sabots, elle se remémora sa courte conversation avec Eon. Indirectement, elle lui avait déjà donné ses "objectifs dans la vie". Après tout, ce n'était pas bien compliqué : elle voulait devenir chamane, comme Talanelda. Ce qu'elle ferait après ? Aucune idée, mais elle avait tout le temps d'y réfléchir. Il lui fallait déjà compléter ses connaissances en botanique, apprendre à élaborer des remèdes efficaces, trouver un moyen de communiquer avec les esprits sylvestres… et tant d'autres choses encore.
Écoutant d'une oreille, la centauresse se mit à se balancer légèrement de droite à gauche, comme pour se bercer. Elle n'y pouvait rien, c'était un geste inconscient. Fixant ensuite les trèfles à ses sabots, elle se remémora sa courte conversation avec Eon. Indirectement, elle lui avait déjà donné ses "objectifs dans la vie". Après tout, ce n'était pas bien compliqué : elle voulait devenir chamane, comme Talanelda. Ce qu'elle ferait après ? Aucune idée, mais elle avait tout le temps d'y réfléchir. Il lui fallait déjà compléter ses connaissances en botanique, apprendre à élaborer des remèdes efficaces, trouver un moyen de communiquer avec les esprits sylvestres… et tant d'autres choses encore.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
L'espace de quelques secondes, l'humain tint sa langue, mais il était évident qu'il mourrait d'envie de parler. Alors que Kormak rattachait ses cheveux, il l'entendit dire :
– Quels sont vos objectifs, dans la vie ?
La première réaction de Kormak fut de rouler des yeux. La seconde fut de constater qu'il n'avait pas de réponse à cette question. Ce n'était pas quelque chose qui le préoccupait beaucoup. D'une manière générale, Kormak vivait au jour le jour. De toute façon, il considérait que sa situation ne lui permettait pas de faire des plans sur la comète. Il avait beau vivre à Telbara, il savait d'expérience que certaines races étaient mieux acceptées que d'autres. Et les Orcs et Demi-Orcs n'en faisaient pas partie.
Il planta son regard dans celui de son interlocuteur. Drôle de regard d'ailleurs. Des yeux oscillants entre le vert et le jaune. Ca lui rappelait le regard de certains animaux. Des humains auraient trouvé cela au mieux perturbant, au pire intimidant. Mais Kormak trouvait juste ce mélange de couleur joli. Assez étonnant sur un humain, ce qui lui fit penser qu'il ne l'était peut-être pas totalement. En tous cas, si c'était un hybride, ce n'était pas un Demi-Orc. Maintenant qu'il était plus près, il constata que l'individu faisait presque sa taille, et même si sa musculature était bien moins impressionnante que la sienne, il se défendait. Très inhabituel pour un simple humain. Toutes ces réflexions lui firent afficher un semblant de sourire, plus proche du rictus en coin.
- Vivre et survivre. Et dans ce fichu pays, c'est déjà pas mal. Il ajouta, en montrant le lac du pouce : si vous voulez la place, c'est libre.
– Quels sont vos objectifs, dans la vie ?
La première réaction de Kormak fut de rouler des yeux. La seconde fut de constater qu'il n'avait pas de réponse à cette question. Ce n'était pas quelque chose qui le préoccupait beaucoup. D'une manière générale, Kormak vivait au jour le jour. De toute façon, il considérait que sa situation ne lui permettait pas de faire des plans sur la comète. Il avait beau vivre à Telbara, il savait d'expérience que certaines races étaient mieux acceptées que d'autres. Et les Orcs et Demi-Orcs n'en faisaient pas partie.
Il planta son regard dans celui de son interlocuteur. Drôle de regard d'ailleurs. Des yeux oscillants entre le vert et le jaune. Ca lui rappelait le regard de certains animaux. Des humains auraient trouvé cela au mieux perturbant, au pire intimidant. Mais Kormak trouvait juste ce mélange de couleur joli. Assez étonnant sur un humain, ce qui lui fit penser qu'il ne l'était peut-être pas totalement. En tous cas, si c'était un hybride, ce n'était pas un Demi-Orc. Maintenant qu'il était plus près, il constata que l'individu faisait presque sa taille, et même si sa musculature était bien moins impressionnante que la sienne, il se défendait. Très inhabituel pour un simple humain. Toutes ces réflexions lui firent afficher un semblant de sourire, plus proche du rictus en coin.
- Vivre et survivre. Et dans ce fichu pays, c'est déjà pas mal. Il ajouta, en montrant le lac du pouce : si vous voulez la place, c'est libre.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
Cette réponse étonna l’Argilite. Vivre et survivre… Le Shaman baissa les yeux, sans savoir quoi dire. Il aurait voulu poser encore plus de question pour tenter de percer les mystères qui entouraient ce demi-Orc aux réponses évasives.
A côté de lui, Helceok se balançaient étrangement d’un côté à l’autre. Le mouvement avait quelque chose de reposant. Eon huma l’air, respirant la douce odeur équine qui se dégageait de la centauresse. C’est alors que le demi-Orc, dont il ignorait jusqu’au nom, leur proposa d’aller à leur tour prendre leur bain. Quelle idée étrange ! Eon sentit un long frisson lui parcourir l’échine. S’il y avait un point sur lequel il aurait pu se sentir plus Orc que son interlocuteur, c’était bien celui-là. L’Argilite, comme la plupart de ses semblables, appréhendait l’eau. Il savait pertinemment que dans ce corps là – qu’il n’estimait pas être son véritable corps - il ne risquait rien à se mouiller. Cependant son instinct lui intimait de ne jamais s’approcher de l’eau. Cétait le seul élément de la nature qu’il craignait au plus haut point.
Le Shaman refusa donc la proposition du demi-Orc en tâchant de cacher son désarroi. Il suivi la créature verdâtre, qui semblait peu encline à la discussion.
EON – Votre proposition est… fort aimable, mais, ô, grand jamais je n’irais faire un tour dans tout ce… liquide. Brrrrr !
Le Shaman espérait qu'Helceok n'accepterait pas l’offre. Il n’avait nullement envie de voir la centauresse en proie à cette eau froide, sombre, imprévisible et dangereuse. Il était prêt à se battre pour les autres, mais s’il pouvait choisir le terrain, autant éviter l’humidité.
Le demi-Orc n’avait aucunement l’air intéressé par cette rencontre. Eon ne souhaitait déranger personne, jamais il n’aurait importuné quelqu’un cherchant le calme et la tranquillité. Sauf peut-être… s’il s’agissait d’un demi-Orc. Plus ce dernier cherchait à s’éloigner, plus l’Argilite se sentait attiré vers lui. Le Shaman était un véritable aimant à problème…
D'un signe, Eon proposa à Helceok de les suivre. Il avait l'impression qu'elle n'était pas bien à l'aise mais il espérait qu'elle resterait avec eux. Peut être ce signe avait aussi pour but inavoué d'éloigner la centauresse-inconsciente de toute cette eau.
Tout en suivant le demi-Orc, Eon continuait son monologue :
EON – Helceok et moi-même nous sommes rencontrés là-bas. Et voilà qu’à présent nous tombons sur vous. Je suis certain qu’Ezor y est pour quelque chose. D’ailleurs, c’est pour lui que je dois me rendre dans un grand royaume pour devenir Chevalier. J’avais l’intention d'aller à Tacomnal, ç’aurait été comme une petite vengeance personnelle. Mais je comprends maintenant que ce n’est pas le souhait du Dieu Dragon. Rencontrer un demi-Orc et une Centauresse le jour de mon départ est un signe évident : je ne peux aller dans une Guilde qui ne tolérerait pas toutes les créatures d'Ezor. J’irais donc à Telbara, puisque c’est ce qu’il souhaite. Et vous, où allez-vous ?
La question s’adressait à Helceok comme au demi-Orc. Et ils n’avaient droit qu’à une seule bonne réponse. S’il se trompaient, Eon les remettrait dans le droit chemin.
A côté de lui, Helceok se balançaient étrangement d’un côté à l’autre. Le mouvement avait quelque chose de reposant. Eon huma l’air, respirant la douce odeur équine qui se dégageait de la centauresse. C’est alors que le demi-Orc, dont il ignorait jusqu’au nom, leur proposa d’aller à leur tour prendre leur bain. Quelle idée étrange ! Eon sentit un long frisson lui parcourir l’échine. S’il y avait un point sur lequel il aurait pu se sentir plus Orc que son interlocuteur, c’était bien celui-là. L’Argilite, comme la plupart de ses semblables, appréhendait l’eau. Il savait pertinemment que dans ce corps là – qu’il n’estimait pas être son véritable corps - il ne risquait rien à se mouiller. Cependant son instinct lui intimait de ne jamais s’approcher de l’eau. Cétait le seul élément de la nature qu’il craignait au plus haut point.
Le Shaman refusa donc la proposition du demi-Orc en tâchant de cacher son désarroi. Il suivi la créature verdâtre, qui semblait peu encline à la discussion.
EON – Votre proposition est… fort aimable, mais, ô, grand jamais je n’irais faire un tour dans tout ce… liquide. Brrrrr !
Le Shaman espérait qu'Helceok n'accepterait pas l’offre. Il n’avait nullement envie de voir la centauresse en proie à cette eau froide, sombre, imprévisible et dangereuse. Il était prêt à se battre pour les autres, mais s’il pouvait choisir le terrain, autant éviter l’humidité.
Le demi-Orc n’avait aucunement l’air intéressé par cette rencontre. Eon ne souhaitait déranger personne, jamais il n’aurait importuné quelqu’un cherchant le calme et la tranquillité. Sauf peut-être… s’il s’agissait d’un demi-Orc. Plus ce dernier cherchait à s’éloigner, plus l’Argilite se sentait attiré vers lui. Le Shaman était un véritable aimant à problème…
D'un signe, Eon proposa à Helceok de les suivre. Il avait l'impression qu'elle n'était pas bien à l'aise mais il espérait qu'elle resterait avec eux. Peut être ce signe avait aussi pour but inavoué d'éloigner la centauresse-inconsciente de toute cette eau.
Tout en suivant le demi-Orc, Eon continuait son monologue :
EON – Helceok et moi-même nous sommes rencontrés là-bas. Et voilà qu’à présent nous tombons sur vous. Je suis certain qu’Ezor y est pour quelque chose. D’ailleurs, c’est pour lui que je dois me rendre dans un grand royaume pour devenir Chevalier. J’avais l’intention d'aller à Tacomnal, ç’aurait été comme une petite vengeance personnelle. Mais je comprends maintenant que ce n’est pas le souhait du Dieu Dragon. Rencontrer un demi-Orc et une Centauresse le jour de mon départ est un signe évident : je ne peux aller dans une Guilde qui ne tolérerait pas toutes les créatures d'Ezor. J’irais donc à Telbara, puisque c’est ce qu’il souhaite. Et vous, où allez-vous ?
La question s’adressait à Helceok comme au demi-Orc. Et ils n’avaient droit qu’à une seule bonne réponse. S’il se trompaient, Eon les remettrait dans le droit chemin.
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
La centauresse ne réagit guère à la réponse ennuyeusement banale de l'orc. Toutefois, ses oreilles se levèrent d'un air intéressé au moment où il désigna le lac du pouce et les invita implicitement à s'y baigner. La créature verdâtre paraissait un poil moins fermée désormais, grâce à l'intervention de Eon. Ce dernier devint étrangement tendu suite à cette proposition, et la refusa catégoriquement. Il manifestait même une certaine peur, voire un dégoût total à l'idée de plonger son corps dans l'eau. Pourquoi donc ? Pourtant, se débarbouiller un peu et nettoyer sa chevelure pleine de plumes ne lui aurait pas fait de mal. D'ailleurs, pas besoin de s’immerger dans le lac pour cela, il pouvait très bien rester perché sur la rive et recueillir l'eau avec ses mains.
Quant à Helceok, elle avait déjà pris soin de se laver tout à l'heure, peu après son réveil. La centauresse adorait l'eau, et n'hésitait pas à s'y tremper assez souvent, pensant naïvement que mouiller son corps nourrissait les végétaux issus de sa magie, ou du moins les aidait à pousser plus facilement. Mais attention ! Il ne faut jamais trop arroser une plante ! Ainsi, elle s'approcha tranquillement du bassin, mais nullement pour s'y baigner. Helceok avait terriblement soif depuis tout à l'heure, et sa rencontre soudaine avec Eon l'avait empêchée de se réhydrater plus tôt. Elle rassembla ses mains de sorte à former une coupelle rudimentaire, et ainsi porter quelques gorgées d'eau à sa bouche. Une fois satisfaite, elle porta son regard vers le chamane qui lui faisait signe de venir. Il paraissait inquiet de voir la centauresse si proche de ce "liquide". Mais que craignait-il, au juste ? Tout comme ses semblables, Helceok savait très bien nager. Et puis, ce n'était pas comme si l'eau allait l'empoisonner, ou la dissoudre à son contact.
Ne souhaitant pas se faire attendre, la centauresse se leva immédiatement pour rejoindre les deux autres au pas de course. A peine fut-elle arrivée à leur niveau que le chamane, décidément très loquace, se lança dans des explications d'apparence plutôt fantasque sur le pourquoi du comment il désirait se rendre à une certaine ''Guilde'' et y devenir ''Chevalier''. Si ces termes humains évoquaient déjà peu de choses à la centauresse, le nom du Dieu Dragon encore moins. Sa tribu croyait en l'existence de divinités, mais ne les nommait pas et ignorait leur nombre, s'adressant à eux par le biais des esprits de la Nature considérés comme leurs interprètes. Toutefois, elle ne douta point de la véracité de ses paroles, pensant elle aussi que cette rencontre ne pouvait être le fruit du hasard. A la toute fin de son discours, le chamane annonça qu'il irait à Telbara pour satisfaire la volonté du Dieu Dragon, avant de demander à ses deux auditeurs où ils comptaient aller. Le temps qu'elle réfléchisse et formule sa réponse, l'orc aurait très certainement répondu avant Helceok.
- … Pour être honnête, je n'en sais rien, avoua-t-elle sur un ton légèrement attristé. Je suis à la recherche d'une fleur de piloselle. Mais j'ignore tout de cette plante… Contrairement à vous, Grand Chamane. Accepteriez-vous de partager votre savoir avec moi ?
Quant à Helceok, elle avait déjà pris soin de se laver tout à l'heure, peu après son réveil. La centauresse adorait l'eau, et n'hésitait pas à s'y tremper assez souvent, pensant naïvement que mouiller son corps nourrissait les végétaux issus de sa magie, ou du moins les aidait à pousser plus facilement. Mais attention ! Il ne faut jamais trop arroser une plante ! Ainsi, elle s'approcha tranquillement du bassin, mais nullement pour s'y baigner. Helceok avait terriblement soif depuis tout à l'heure, et sa rencontre soudaine avec Eon l'avait empêchée de se réhydrater plus tôt. Elle rassembla ses mains de sorte à former une coupelle rudimentaire, et ainsi porter quelques gorgées d'eau à sa bouche. Une fois satisfaite, elle porta son regard vers le chamane qui lui faisait signe de venir. Il paraissait inquiet de voir la centauresse si proche de ce "liquide". Mais que craignait-il, au juste ? Tout comme ses semblables, Helceok savait très bien nager. Et puis, ce n'était pas comme si l'eau allait l'empoisonner, ou la dissoudre à son contact.
Ne souhaitant pas se faire attendre, la centauresse se leva immédiatement pour rejoindre les deux autres au pas de course. A peine fut-elle arrivée à leur niveau que le chamane, décidément très loquace, se lança dans des explications d'apparence plutôt fantasque sur le pourquoi du comment il désirait se rendre à une certaine ''Guilde'' et y devenir ''Chevalier''. Si ces termes humains évoquaient déjà peu de choses à la centauresse, le nom du Dieu Dragon encore moins. Sa tribu croyait en l'existence de divinités, mais ne les nommait pas et ignorait leur nombre, s'adressant à eux par le biais des esprits de la Nature considérés comme leurs interprètes. Toutefois, elle ne douta point de la véracité de ses paroles, pensant elle aussi que cette rencontre ne pouvait être le fruit du hasard. A la toute fin de son discours, le chamane annonça qu'il irait à Telbara pour satisfaire la volonté du Dieu Dragon, avant de demander à ses deux auditeurs où ils comptaient aller. Le temps qu'elle réfléchisse et formule sa réponse, l'orc aurait très certainement répondu avant Helceok.
- … Pour être honnête, je n'en sais rien, avoua-t-elle sur un ton légèrement attristé. Je suis à la recherche d'une fleur de piloselle. Mais j'ignore tout de cette plante… Contrairement à vous, Grand Chamane. Accepteriez-vous de partager votre savoir avec moi ?
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
Kormak se massa les paupières en soupirant. Un chevalier, rien que ça... Il devait parler de la Guilde des guerriers. Ils avaient le don d'attirer tous les fadas du continent. Les gens de l'arène lui avait conseillé, aux vues de ses talents, de s'y rendre, mais il trouvait la chose beaucoup trop contraignante. Néanmoins, s'il prétendait y entrer, c'était qu'il devait posséder quelques compétences martiales. Pas étonnant qu'il soit bâti ainsi.
Mais cela lui posait d'autres problèmes. Lui aussi se rendait à Telbara, ce qui voulait dire qu'il allait devoir les escorter. Kormak n'avait jamais su mentir. Par ailleurs, il savait que la ville pouvait paraître grande pour les inconnus, et la Guilde n'était pas forcément facile à trouver... Son bon coeur le perdra un jour.
- Je vais à Telbara aussi... Je suppose que vous voulez que je vous montre le chemin ?
L'espace d'un instant, l'idée lui traversa l'esprit de lui faire une petite visite de la ville. Et notamment de l'établissement d'Edwina. Après tout, il ne devait pas avoir de connaissances sur place, et il se faisait tard. L'idée le fit sourire, avant de se reprendre. Cette femme avait une mauvaise influence sur lui.
Derrière eux, la Centauresse se rafraîchissait dans le lac. Il est vrai que l'eau était agréablement fraîche. Bon, peut-être un peu moins depuis son bain. Maintenant qu'il y repensait, la réaction de l'Humain était bizarre. Peut-être avait-il peur de l'eau ? C'était fâcheux, pour une ville si proche de l'océan.
Mais cela lui posait d'autres problèmes. Lui aussi se rendait à Telbara, ce qui voulait dire qu'il allait devoir les escorter. Kormak n'avait jamais su mentir. Par ailleurs, il savait que la ville pouvait paraître grande pour les inconnus, et la Guilde n'était pas forcément facile à trouver... Son bon coeur le perdra un jour.
- Je vais à Telbara aussi... Je suppose que vous voulez que je vous montre le chemin ?
L'espace d'un instant, l'idée lui traversa l'esprit de lui faire une petite visite de la ville. Et notamment de l'établissement d'Edwina. Après tout, il ne devait pas avoir de connaissances sur place, et il se faisait tard. L'idée le fit sourire, avant de se reprendre. Cette femme avait une mauvaise influence sur lui.
Derrière eux, la Centauresse se rafraîchissait dans le lac. Il est vrai que l'eau était agréablement fraîche. Bon, peut-être un peu moins depuis son bain. Maintenant qu'il y repensait, la réaction de l'Humain était bizarre. Peut-être avait-il peur de l'eau ? C'était fâcheux, pour une ville si proche de l'océan.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
Ils donnèrent tous deux la bonne réponse. Le Shaman jubilait intérieurement. Ezor guidait son chemin et, même si l’Argilite ne pouvait deviner les desseins du Dieu Dragon, son message était clair : Eon devait se rendre à Telbara avec ce demi-Orc et cette centauresse.
Le Shaman pointa du doigt le demi-Orc avec enthousiasme.
EON – Exactement ! Nous vous suivons, l'ami.
Il se tourna ensuite vers la centauresse. La fleur de piloselle disait bien quelque chose au jeune homme. Il se concentra pour associer cette dénomination à celle qu’utilisait les dryades… Il hocha la tête en se tenant le menton entre le pouce et l’index, plongé dans ses réflexions.
EON – Piloselle… piloselle… Hummmmmm… Les oreilles de la souris… Oui. Très utile. Grande magie. Elle permet de prédire la guérison ou la mort des moribonds.
L’Argilite marmonna quelques mots inintelligibles, puis haussa la voix pour parler à la centauresse de cette plante :
EON – Les piloselles sont des fleurs très communes. Accompagnez-nous et, en chemin, je vous enseignerais tout ce que je sais à leur propos. Nous en trouverons surement sur notre route. Et si elles ne sont pas assez belles pour vous, merveilleuse Helceok, je les ferais pousser et éclore, jusqu'à ce que vous en soyez couverte, comme ce lierre qui grimpe sur vous très… bizarrement.
Bien sûr, il lui fallait convaincre la centauresse de les suivre. Mais cet objectif sous-jacent n’était pas du tout la raison qui le poussait à vouloir étaler tout son savoir à la centauresse. En vérité, Eon se sentait tout émoustillé d’être qualifié de Grand Chamane par une aussi jolie créature et surtout d’être interrogé sur son sujet de prédilection.
EON – Mais dites moi, pourquoi cherchez-vous l'herbe à l'épervier ?
Le Shaman pointa du doigt le demi-Orc avec enthousiasme.
EON – Exactement ! Nous vous suivons, l'ami.
Il se tourna ensuite vers la centauresse. La fleur de piloselle disait bien quelque chose au jeune homme. Il se concentra pour associer cette dénomination à celle qu’utilisait les dryades… Il hocha la tête en se tenant le menton entre le pouce et l’index, plongé dans ses réflexions.
EON – Piloselle… piloselle… Hummmmmm… Les oreilles de la souris… Oui. Très utile. Grande magie. Elle permet de prédire la guérison ou la mort des moribonds.
L’Argilite marmonna quelques mots inintelligibles, puis haussa la voix pour parler à la centauresse de cette plante :
EON – Les piloselles sont des fleurs très communes. Accompagnez-nous et, en chemin, je vous enseignerais tout ce que je sais à leur propos. Nous en trouverons surement sur notre route. Et si elles ne sont pas assez belles pour vous, merveilleuse Helceok, je les ferais pousser et éclore, jusqu'à ce que vous en soyez couverte, comme ce lierre qui grimpe sur vous très… bizarrement.
Bien sûr, il lui fallait convaincre la centauresse de les suivre. Mais cet objectif sous-jacent n’était pas du tout la raison qui le poussait à vouloir étaler tout son savoir à la centauresse. En vérité, Eon se sentait tout émoustillé d’être qualifié de Grand Chamane par une aussi jolie créature et surtout d’être interrogé sur son sujet de prédilection.
EON – Mais dites moi, pourquoi cherchez-vous l'herbe à l'épervier ?
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
Les renseignements de Eon ravivèrent grandement l'intérêt que Helceok portait à la piloselle. Une plante magique permettant de prédire la mort des gens ou leur guérison ? Encore une information que Talanelda avait omis de lui transmettre, faute de temps. Ah, si seulement elle s'était abstenue de troquer son brillant avenir de chamane contre des armes… Aucun être végétal n'aurait de secret pour elle à l'heure qu'il est, notamment ceux étant ''très communs''. Dans tous les cas, le pouvoir susceptible de lui être conféré par cette herbe dépassait toutes ses attentes. Être capable de prédire le sort des malades, voilà qui lui serait bien utile en tant que future chamane. Elle espérait de tout cœur que cette fois-ci soit la bonne, et que cette plante s'intègre à sa magie.
La remarque sur son lierre l'interpella. Habituée aux vignes qui recouvraient son corps, elle en venait à oublier que cela n'avait rien d'ordinaire. Jusqu'à présent, elle avait vécu au sein de sa tribu, et jamais personne n'était venu l'embêter à ce propos. Pas même Cahundec. Voyageant désormais hors de sa forêt natale, elle avait eu l'occasion de rencontrer quelques individus intrigués par cette particularité. Tantôt il s'agissait de créatures sylvestres, comme des faunes, tantôt d'autres voyageurs. Leur comportement lui rappelait le premier jour où son pouvoir était apparu. A cette époque, ses semblables avaient émis une hypothèse selon laquelle une dryade lui aurait transmis sa magie, et désignaient donc son lierre sous le nom de "don sylvestre". Toutefois, si cette supposition semblait plausible du fait que la centauresse ait brièvement côtoyé une puissante dryade, personne n'en avait la certitude.
- … C'est ma magie, expliqua Helceok. Grâce à elle, des plantes poussent sur moi.
« Enfin… seulement deux plantes », rectifia-t-elle mentalement. Et si elle appréciait beaucoup son lierre, lui apportant vélocité et assurance, on ne pouvait pas en dire autant de sa belladone. Cette dernière s'était manifestée à la suite d'une attaque humaine menée contre sa tribu, la toute première à laquelle elle avait eu la malchance d'assister. Ce soir-là, emplie de rancœur et de haine, elle avait aperçu d'étranges racines s'enrouler autour de ses bras, pour ensuite donner naissance à des baies empoisonnées dont elle reconnut l'apparence. Un fort sentiment… C'était peut-être ça, en fin de compte, la clef pour invoquer de nouveaux végétaux. Mais faute de pouvoir vérifier ce fait, elle allait devoir se contenter de son autre théorie. Au moins, une chose était sûre : d'autres plantes pouvaient apparaître, et ce à tout moment.
- Mais dites moi, pourquoi cherchez-vous l'herbe à l'épervier ? questionna Eon.
- … Pour aider ma magie à se développer. Elle est loin d'être aussi puissante que la votre.
La remarque sur son lierre l'interpella. Habituée aux vignes qui recouvraient son corps, elle en venait à oublier que cela n'avait rien d'ordinaire. Jusqu'à présent, elle avait vécu au sein de sa tribu, et jamais personne n'était venu l'embêter à ce propos. Pas même Cahundec. Voyageant désormais hors de sa forêt natale, elle avait eu l'occasion de rencontrer quelques individus intrigués par cette particularité. Tantôt il s'agissait de créatures sylvestres, comme des faunes, tantôt d'autres voyageurs. Leur comportement lui rappelait le premier jour où son pouvoir était apparu. A cette époque, ses semblables avaient émis une hypothèse selon laquelle une dryade lui aurait transmis sa magie, et désignaient donc son lierre sous le nom de "don sylvestre". Toutefois, si cette supposition semblait plausible du fait que la centauresse ait brièvement côtoyé une puissante dryade, personne n'en avait la certitude.
- … C'est ma magie, expliqua Helceok. Grâce à elle, des plantes poussent sur moi.
« Enfin… seulement deux plantes », rectifia-t-elle mentalement. Et si elle appréciait beaucoup son lierre, lui apportant vélocité et assurance, on ne pouvait pas en dire autant de sa belladone. Cette dernière s'était manifestée à la suite d'une attaque humaine menée contre sa tribu, la toute première à laquelle elle avait eu la malchance d'assister. Ce soir-là, emplie de rancœur et de haine, elle avait aperçu d'étranges racines s'enrouler autour de ses bras, pour ensuite donner naissance à des baies empoisonnées dont elle reconnut l'apparence. Un fort sentiment… C'était peut-être ça, en fin de compte, la clef pour invoquer de nouveaux végétaux. Mais faute de pouvoir vérifier ce fait, elle allait devoir se contenter de son autre théorie. Au moins, une chose était sûre : d'autres plantes pouvaient apparaître, et ce à tout moment.
- Mais dites moi, pourquoi cherchez-vous l'herbe à l'épervier ? questionna Eon.
- … Pour aider ma magie à se développer. Elle est loin d'être aussi puissante que la votre.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
– Exactement ! Nous vous suivons, l'ami.
Youpi... Kormak prit la direction de la ville en grommelant. Derrière lui, l'emplumé et la canasson discutaient botanique, un domaine qui était loin de l'intérêt du demi-Orc. Mentalement, il raya l'endroit de la liste des endroits où il pouvait trouver un coin tranquille. Forêt du Calme, tu parles... Au moins, il était propre. Pas vraiment sec, mais propre.
Il jeta un coup d'oeil en arrière, vers l'Humain. Devenir chevalier, lui ? Il n'avait aucune idée de ses compétences martiales, alors après tout pourquoi pas ? Ce qui était sûr, c'est qu'il n'en avait pas vraiment l'allure. Il lui faisait penser à un vieux mendiant qui faisait la manche près des Plaisirs. La même dégaine, avec quelques dents en moins. Mais il s'égarait. Il larguait l'improbable duo devant la Guilde, et basta.
Youpi... Kormak prit la direction de la ville en grommelant. Derrière lui, l'emplumé et la canasson discutaient botanique, un domaine qui était loin de l'intérêt du demi-Orc. Mentalement, il raya l'endroit de la liste des endroits où il pouvait trouver un coin tranquille. Forêt du Calme, tu parles... Au moins, il était propre. Pas vraiment sec, mais propre.
Il jeta un coup d'oeil en arrière, vers l'Humain. Devenir chevalier, lui ? Il n'avait aucune idée de ses compétences martiales, alors après tout pourquoi pas ? Ce qui était sûr, c'est qu'il n'en avait pas vraiment l'allure. Il lui faisait penser à un vieux mendiant qui faisait la manche près des Plaisirs. La même dégaine, avec quelques dents en moins. Mais il s'égarait. Il larguait l'improbable duo devant la Guilde, et basta.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
Re: Dans la Nature
Ughü'n est né dans une région du Sud du Royaume d'Estandre, à une bonne soixantaine de kilomètres de Ventraque. Et il n'a pas eu une vie heureuse. A quatre ans, il se retrouve orphelin à cause de fermiers, son père ayant pris l'habitude d'aller lui chercher des fraises trop près de leurs exploitations. Ughü'n grandit vite et apprend à vivre par lui-même. Il se réfugie souvent dans des grottes ou dans des bosquets épais, et quand le temps est favorable, il voyage près des routes ; mais les contacts avec les villages se passent toujours mal. A cause de ses différences, il est rejeté par les villageois, personne ne le prend en pitié. Il ne cherche pourtant pas à vivre parmi eux, mais il est attiré par la nourriture qu'ils cultivent, et quand il voit des fraises, il a l'envie irrésistible d'aller se servir. C'est son péché mignon. Seulement, ça ne fait que lui donner un statut de voleur en plus d'être traité comme un monstre.
A l'âge de ses dix-sept ans, la vie d'Ughü'n prend une tournure particulière, car c'est l'âge de son premier rapport sexuel. Il n'imaginait pas bien avoir de progéniture un jour, et pourtant le voilà qui devient père de cinq enfants. La vie est difficile, surtout que les villageois du coin sont très hostiles, aussi Ughü'n ne se fait-il pas d'illusion : si un seul de ses cinq enfants survit jusqu'à atteindre l'âge adulte, ce sera déjà bien. Mais il ne s'est pas préparé à ce qui va réellement se produire.
Puisqu'Ughü'n a cessé de voyager, les villageois et fermiers les plus proches s'agacent de sa présence, et finissent par se douter de quelque chose. C'en est trop pour eux. Ughü'n est rejeté, une fois de plus, mais les choses vont plus loin. Un jour de pluie, après s'être aventuré près d'un champ pour y voler une salade, il revient et découvre ses bébés morts. Les cinq ont été sauvagement tués, et aucun doute ne peut exister quant aux auteurs de ce meurtre inqualifiable. La pluie ruisselle sur la peau d'Ughü'n comme autant de larmes qu'il pourrait verser.
Il aimerait tuer tous ces fermiers, tous ces villageois, toutes ces personnes soi-disant civilisées mais qui ne sont bonnes qu'à rejeter ceux qui ne leur ressemblent pas au point de tuer leurs bébés pour les chasser de leurs terres. Seulement, Ughü'n ne le peut pas. Il ne peut pas se lancer dans une tuerie, et puis, il ne sait manier aucune arme. Toute sa vie, il n'a fait que cracher au visage de ceux qui venaient l'insulter et lui ordonner de déguerpir, mais il n'ira pas bien loin comme ça s'il veut se lancer dans une vendetta contre tous les crotteux de cette région estanole. Il n'y gagnera que la mort.
Trois ans après cet événement, Ughü'n vit toujours seul, mais il a quitté pour de bon cette région qui l'a vu naître sans jamais vouloir de lui. Il s'est installé dans une immense grotte au sud des Monts Bouchés, et n'en sort que pour aller cueillir des fruits. Il y a notamment un coin à fraises pas très loin, et comme il ne sort pas souvent, il s'en constitue une réserve à chaque sortie.
Cette grotte a quelque chose de particulier même s'il ne sait pas bien l'identifier. Mais voilà qu'il entend l'écho de deux voix. Deux personnes, qui viennent d'entrer dans sa grotte, chez lui, alors qu'il n'a encore jamais été dérangé. Ces deux personnes ne sont sûrement pas là par hasard. Ughü'n s'approche en écoutant ce qu'elles disent. Il est près à les chasser hors de chez lui, mais d'abord, il veut écouter, car il a l'impression qu'au moins une des deux personnes en sait beaucoup sur les particularités de cette grotte.
Ughü'n compte donc découvrir cela par curiosité, et après, il poussera ces deux intrus dehors. Car il sait maintenant de quoi les gens sont capables.
Il n'oubliera jamais que ses cinq enfants ont été tués alors qu'ils n'avaient même pas éclos. Ils n'étaient que des œufs.
Et Ughü'n va cracher au visage de ces deux nouvelles personnes.
Car Ughü'n est un Gupile.
Mais c'est justement l'une de ces deux personnes qui va lui donner ce nom...
***
La relation entre Brachtis et Mugol se détériorait de jour en jour. Plus il voyageait avec son “ami” granl, moins Brachtis le supportait. Etait-il vraiment son ami ? Les choses en étaient au point où il se posait franchement la question. Mugol passait son temps à le critiquer. Pour tout. Jamais il ne semblait le soutenir. Il avait l'air d'aimer que Brachtis soit en colère, et se plaisait à le voir tuer des gens ; quand Brachtis épargnait la vie de quelqu'un, Mugol se moquait de lui, et quand Brachtis ôtait la vie de quelqu'un, Mugol lui reprochait de parler de « justice ». Mais si Mugol ne tuait pas pour un idéal, quel était son but dans la vie, à la fin ? Pourquoi faisait-il tourner Brachtis en bourrique comme ça ? Pourquoi s'accrocher à lui comme une moule à son rocher, alors que rien ne semblait les lier ?
Brachtis se rappelait le jour de leur première rencontre. Ce même jour avait été le dernier où Brachtis avait parlé à quelqu'un de sa « vraie famille ». Ce jour avait bouleversé sa vie, Ven'k avait fini par mourir sans que Brachtis ne l'eût revu depuis.
BRACHTIS – Ce n'est pas Milachi que j'aurais dû tuer ce jour-là, mais bien toi ! Au moins, Milachi partageait des choses en commun avec moi. A cause de ce choix que j'ai fait, j'ai perdu Ven'k, j'ai perdu le seul vrai père que je n'ai jamais eu, la seule personne qui m'ait jamais vraiment aimé, la seule famille qui m'ait jamais accueilli ! Toi, tu n'es ni un bon tuteur, ni un ami, ni une famille !
Ses mots étaient forts et violents, Brachtis les hurlait, les crachait même, les larmes lui montaient aux yeux, il voulait blesser Mugol, le vexer, le pousser à changer... Tant de temps passé avec lui, il n'avait pas l'impression de pouvoir lever son arme sur lui, pourtant il en avait envie. Il en avait envie, mais la dernière fois qu'il avait levé son arme sur un proche, ça avait été sur Milachi justement, et aujourd'hui il réalisait à quel point cela avait été une erreur. Si Brachtis n'avait pas rencontré Mugol, ou s'il avait fait le choix de laisser Milachi le tuer, alors il aurait pu continuer à vivre auprès de Ven'k et du reste de la famille, et rester à ses côtés jusqu'à son dernier souffle.
Seulement, les mots de Brachtis, aussi violent fussent-ils, ne semblèrent même pas ébranler le granl. Brachtis voulait le faire réagir, il voulait lui causer de la peine puisqu'il n'arrivait pas à oser le tuer, mais Mugol ne lui fit même pas se plaisir. Alors il s'énerva :
BRACHTIS – Tu entends ce que je te dis ? Réagis, un peu !
MUGOL – Tu ne penses pas ce que tu dis, alors je fais comme si je n'entendais rien, car il n'y a rien à entendre.
Sauf que cette fois-ci, le granl qui croyait toujours tout savoir et deviner, avait tort. Brachtis en était arrivé au point où il pensait les mots qu'il hurlait.
MUGOL – Ven'k a sûrement été un bon père pour toi, mais moi, je ne suis pas là pour faire ton éducation. Tu n'as plus besoin d'être éduqué, tu n'es pas un enfant. Je suis là pour te rendre puissant. C'est ce que tu deviens grâce à moi, c'est ce qui t'intéresse, et c'est pourquoi je t'ai amené dans cette grotte.
Ce foutu granl touchait une corde sensible. Brachtis était grisé par la sensation de puissance. Il ne ressentait jamais autant de plaisir que lorsqu'il avait la vie de quelqu'un entre ses doigts et qu'il était seul juge à décider de la sauver ou de l'éliminer.
BRACHTIS – C'est quoi, cette grotte ?
Mugol sourit : il venait de réussir à changer de sujet en titillant la curiosité de Brachtis. Même quand il avait tort, il restait le plus malin.
MUGOL – Allons, ne reconnais-tu pas ce qui se trouve au centre de cette cavité ? Toi qui invoques des salgöhls, cela devrait te parler.
Brachtis s'approcha du bassin, ne s'arrêtant que quand ses pieds furent sur le rebord et que le liquide poisseux lui chatouilla les orteils.
BRACHTIS – Du styx...
MUGOL – Tout juste. Et c'est ici que nous allons accomplir un rituel. Après quoi, tu ne pourras nier que je suis bien plus qu'un simple tuteur pour toi. Nous serons à jamais liés, toi et moi.
Brachtis ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire. Intrigué par ce bassin, il trempa son gros pied reptilien dans le styx, cette matière noire qu'il connaissait très bien. Il n'eut pas l'impression que ce bassin avait quelque chose de particulier. La substance gluante englua son pied, qu'il retira finalement, insatisfait.
BRACHTIS – Tu veux que je plonge dans ce bassin ? Ca a l'air d'être du styx comme je connais, je ne vois rien de particulier.
MUGOL – Ne dis pas de bêtise... Si tu plonges dans ce bassin, tu auras juste du mal à te déplacer, c'est tout ce que tu gagneras. Il n'y a aucune profondeur. Arrête de jouer avec maintenant, et laisse-moi faire.
Brachtis demanda à Mugol comment il connaissait cet endroit, mais le granl ne répondit pas : il venait d'attraper une pierre de la taille d'un poing, et se mit à réciter une incantation en noirelfique. Comprenant qu'il ne fallait pas le déranger, Brachtis s'écarta du bassin sans prendre la peine d'essuyer son pied couvert de styx, la substance essayant vainement de retenir son pied au sol à chaque pas. Il renifla les odeurs ambiantes, sans réussir à distinguer celle du Gupile qui s'approchait pour mieux les épier. En réalité, Brachtis perçut l'odeur du Gupile, mais elle se mélangeait dans toute la cavité aux effluves d'humus qui couvraient une bonne partie des roches de cette grotte naturelle humide. L'odeur du Gupile emplissait les lieux et cela semblait être l'odeur du lieu lui-même. Au-delà de ça, il y avait l'odeur forte du styx, un peu acre et ennivrante, qui déboussolait Brachtis puisqu'il n'avait jamais trouvé de bassin de styx et n'avait donc jamais senti cette odeur aussi fort. De quoi rendre son odorat un peu confus et l'empêcher d'analyser correctement l'endroit.
Quand il reporta son attention sur Mugol, il le vit déposer la pierre dans le bassin, près du bord. Il s'approcha, lassé de ce petit jeu. Il était énervé, et réalisait que Mugol avait simplement ignoré ses invectives pour se concentrer sur un rituel idiot dont il n'en avait que vaguement expliqué les tenants et aboutissants.
BRACHTIS – Tu commences à m'agacer avec ton rituel débile. Qu'est-ce que tu fais, à la fin ?
D'un geste vif, il ramassa la pierre, et s'étonna de la voir absorber le styx en luisant d'une aura violacée. Mugol, pris par surprise, le fâcha :
MUGOL – Ca ne vas pas ?! Tu as failli interrompre le rituel ! T'ai-je dit de ramasser cette pierre ? Non !
BRACHTIS – Tu ne m'as rien dit ! Et j'en ai marre quand tu me dis des choses, de toute façon ! J'en ai marre que tu me donnes des ordres, que tu te moques de moi, et que tu m'impliques aujourd'hui dans un rituel stupide sans même me dire exactement à quoi il sert !
MUGOL – C'est un rituel important, idiot ! Je suis en train de préparer un enchantement par le biais de cette pierre. Je te sens sur le point de faire une bêtise que tu pourrais regretter, alors je fais en sorte que ta bêtise soit sans conséquence. Attends la fin de ce rituel, et après tu pourras t'en aller, loin si tu veux, et tu ne me reverras que quand tu en auras envie.
Essayait-il vraiment d'être précis, là, ou bien faisait-il semblant de donner des précisions tout en restant tout à fait flou et inintelligible ?
BRACHTIS – Je ne comprends rien. A quoi va servir cette pierre ?
MUGOL – A te donner le pouvoir de m'invoquer. Tu veux que je te prouve que tu n'es pas mon serviteur, que je ne te donne pas d'ordres, que je ne me crois pas au-dessus de toi ? Avec ce rituel, tu seras à jamais au-dessus de moi. Tu sauras toujours où je suis, et tu pourras me téléporter à toi quand tu le souhaiteras.
Vraiment ?! Brachtis en resta abasourdi. Mugol était un fin manipulateur. Il savait que le seul moyen de ne pas être rejeté par Brachtis, était de lui donner le sentiment que sa vie lui appartenait.
Voyant qu'il venait de viser juste, Mugol ne lui laissa pas le temps de répondre :
MUGOL – Maintenant, tiens fermement cette pierre et répète l'incantation après moi. Ensuite de quoi tu devras me donner la pierre et répéter la même formule. Oh ! Tu écoutes ?
BRACHTIS – … Oui, oui...
MUGOL – Alors répète : inläm ectis shaiass seiass üctes.
Brachtis répéta la formule, sans difficulté puisqu'il en maîtrisait la langue. L'aura violacée de la pierre devint éblouissante l'espace d'un instant, et une partie du styx enfermé à l'intérieur sortit et pénétra la peau de Brachtis. Déconcertant.
MUGOL – Parfait. Maintenant, passe-moi la pierre et rép...mmmhph !
Mugol eut la parole coupé par un glaviot sorti de nulle part qui lui atterrit en pleine bouche. Brachtis sursauta et se retourna en dégainant son sabre. Il vit simplement un Gupile sortir de la pénombre et s'avancer vers eux. L'homme-limace tendit un bras vers la sortie de la grotte, donnant un message très clair aux deux intrus.
BRACHTIS – Oh, tu vis ici ?
MUGOL – Quoi, ne me dis pas que tu vas tailler la bavette avec un Gupile ?! Es-tu conscient que ces créatures ne parlent pas ?
Mais qu'il était agaçant... Il avait déjà réussi à se défaire de la gangue de mucus sur sa bouche ? Il faut dire que les granl eux-mêmes avaient une peau très particulière, et peut-être que le Gupile n'avait pas visé assez bien pour l'empêcher de rouvrir la bouche... quoique sachant la précision au crachat des Gupiles, ce serait très étonnant.
A la question de Brachtis, le Gupile hocha la tête et répéta son geste du bras.
MUGOL – Brachtis, finis le rituel et tue-moi ce Gupile !
Serrant son arme, Brachtis refit face à Mugol.
BRACHTIS – Et pourquoi ferais-je ça ?
MUGOL – Je te l'ai expliqué ! Ce rituel te donnera le pouvoir sur moi, idiot !
BRACHTIS – Je parlais du Gupile. Pourquoi veux-tu que je le tue ? Tu me pousses sans cesse à tuer des gens, tu ne penses qu'à ça. Sais-tu seulement pourquoi je tue ? N'as-tu jamais compris à quel moment je tue ?
MUGOL – Finis ce rituel ! Ecoute-moi et finis ce rituel !
BRACHTIS – Non, cette fois-ci, tu vas m'écouter !
Hors de lui, Brachtis frappa le golem de Mugol d'un puissant coup de pied qui prit le granl par surprise et le fit tomber au sol. Mugol n'en croyait pas ses yeux. Jamais encore Brachtis ne l'avait frappé. Jamais. Mugol était choqué. C'est la première fois que Brachtis le vit avec cette expression sur le visage. Et il savoura ce moment.
BRACHTIS – Tu vois ? Je n'ai pas besoin de ton rituel pour avoir le dessus sur toi ! Et je ne vois aps pourquoi j'aurais envie de te téléporter près de moi ! Je ne vois pas pourquoi je tuerais ce Gupile ! Tu n'as jamais été là pour me soutenir, hein ! Tout ce que tu veux, c'est profiter de moi, faire de moi ton jouet ! Tu ne m'as jamais respecté ! Tu n'as jamais respecté personne ! Rien ni personne ! Tu veux que je tue ce Gupile ? Mais la vie de ce Gupile a mille fois plus de valeur que la tienne ! J'ai mille fois plus de raisons de te tuer, toi, ici et maintenant ! Tu ne prenais pas au sérieux quand je te le disais tout à l'heure ? Et tu veux maintenant que je finisse ce rituel ? Très bien, je vais le finir !
Brachtis se tourna vers l'habitant de la grotte.
BRACHTIS – Toi ! Attrape cette pierre !
Brachtis lança la pierre de rituel au Gupile, qui réussit à l'attraper au vol par réflexe, lui-même interloqué par la scène qui se déroulait devant ses yeux. Deux personnes étaient entrées chez lui. L'une des deux le traitait comme un monstre et voulait sa mort sans aucune raison. Ca, ce n'était que de la rengaine. Mais l'autre intrus, lui, voyait en lui une personne, comprenait qu'il habitait ici et qu'il ne faisait donc que protéger son territoire, avait conscience qu'il comprenait la langue commune et qu'il pouvait communiquer autrement que par la parole, et affirmait que sa vie avait de la valeur. En somme : cet intrus le respectait. Comme par hasard, cet intrus n'était pas un Humain. Ca expliquait sûrement son comportement.
MUGOL – Que fais-tu ?! Non !
Brachtis eut un sourire satisfait, et récita :
BRACHTIS – Inläm ectis shaiass seiass üctes !
Du styx jaillit de la pierre et sembla s'insinuer à l'intérieur du Gupile. Brachtis savait que ce n'était qu'un effet visuel du rituel. Aucun d'eux deux n'avait désormais réellement du styx à l'intérieur du corps. Mais au moins, maintenant, Mugol avait perdu son rituel. Brachtis ne serait lié à lui d'aucune manière.
La pierre perdit son aura, redevenant tout à fait banale d'apparence. Le Gupile la lâcha, même si son mucus la retint plusieurs secondes avant que la pierre ne tombât enfin au sol. Brachtis et lui se regardèrent pendant un instant, comme hors du temps, car ils avaient tous deux une sensation... bizarre. Une sensation très bizarre, même. Brachtis mit un temps à comprendre, se rappelant les explications de Mugol : ils avaient la sensation l'un de l'autre.
Brachtis ferma les yeux. Oui : il pouvait sentir la présence du Gupile, là, sans le voir, sans l'entendre, sans faire appel à aucun de ses cinq sens. Il savait qu'il était là, comme une intuition, comme une évidence, même. Et vu l'attitude ahurie du Gupile, c'était réciproque.
MUGOL – Noooon ! Mais pourquoi as-tu fait ça ? Tu ne veux pas de moi ? Tu n'avais qu'à jeter la pierre ! Tu viens de te lier à... un Gupile, idiot !
Brachtis se retourna lentement face à Mugol qui était resté au sol. D'un ton glacial, il lui expliqua :
BRACHTIS – Pourquoi avoir choisi ce Gupile ? Parce qu'il a essayé de te tuer.
Mugol fut frappé de stupeur. Alors Brachtis souhaitait réellement sa mort, maintenant ? Sa dernière tentative de la garder près de lui venait d'échouer. Pire, il était maintenant à la merci d'un ennemi supplémentaire. Un ennemi qui ne le connaissait pas, et qui n'aurait aucun tremblement au moment de le tuer...
BRACHTIS – Gupile, puisque nous sommes liés, je te donne un nom : Ughü'n. Il s'agit d'un mélange d'un mot en langue séladienne et du même mot en langue noirelfique, comme un symbole du rituel qui nous lie désormais. Tue ce granl, et tu n'auras plus jamais à craindre personne, car j'aurai une dette envers toi.
Voilà pourquoi Brachtis avait lancé la pierre de rituel à ce Gupile : voyant Mugol, il lui avait craché dessus comme pour l'empêcher de respirer – ce qui avait malheureusement échoué – mais voyant Brachtis, il n'avait rien tenté, il lui avait seulement demandé de quitter la grotte. Brachtis ne pouvait pas tuer Mugol lui-même, il n'en avait pas la force ; mais il pouvait laisser ce Gupile le faire.
MUGOL – Idiot ! Ce rituel ne va te permettre que de le téléporter, mais tu n'as aucune emprise mentale sur lui ! Et tu ne pourras pas le faire venir à toi sans son accord ! Ce n'est pas une invocation, idiot !
BRACHTIS – C'est toi, l'idiot. Je ne comptais pas en faire mon invocation. Qu'il reste maître de lui-même, il n'a pas besoin que j'aie d'emprise sur lui. Qu'il ne se téléporte que s'il en a envie. Tu as voulu me faire croire que j'aurais eu le contrôle sur toi, mais tu te trahis, il n'en est rien. Mais ton mensonge m'arrange. Ce Gupile ne mérite pas d'être un jouet. Il a suffisamment de clairvoyance par lui-même pour deviner que de nous deux, tu es la seule nuisance.
Brachtis tendit son sabre, et la main de l'homme-limace le saisit délicatement. Puis, tournant le dos à la scène, Brachtis se retira. Il ne voulait pas voir Mugol se faire tuer. Il revisualisait Milachi. Il revisualisait ce jour où il avait commis la plus grosse erreur de toute sa vie.
MUGOL – Non ! Brachtis, non ! Reviens-là ! Défends-moi ! Arrête ce Gupile ! Nooon !
Il repensait à Ven'k. Il ressassait tous les remords qu'il avait. Il avait conscience de revivre un bouleversement dans sa vie, de tourner une nouvelle page, de troquer de nouveau un “ami” pour un autre. Comme si l'histoire se répétait.
Il s'était retenu de pleurer. Mais cette fois-ci, une première larme s'échappa de son œil, courant le long de ses écailles et mourant sur son menton, alors qu'il revoyait le visage de Milachi au moment-même où il lui avait plongé son sabre dans le sternum. Il n'oublierait jamais cette expression de stupeur et d'incompréhension.
Puis une deuxième larme coula de son œil alors qu'il entendit le dernier cri de Mugol.
Ughü'n vint lui rendre son sabre. Sans se retourner, Brachtis quitta la grotte, le Gupile à ses côtés. Un Gupile qui, comme lui, avait eu plaisir à avoir la vie d'un être entre ses mains ; mais un Gupile qui, comme lui, ne tuait pas indistinctement n'importe qui par automatisme.
Peut-être enfin un ami qui penserait vraiment comme lui...
A l'âge de ses dix-sept ans, la vie d'Ughü'n prend une tournure particulière, car c'est l'âge de son premier rapport sexuel. Il n'imaginait pas bien avoir de progéniture un jour, et pourtant le voilà qui devient père de cinq enfants. La vie est difficile, surtout que les villageois du coin sont très hostiles, aussi Ughü'n ne se fait-il pas d'illusion : si un seul de ses cinq enfants survit jusqu'à atteindre l'âge adulte, ce sera déjà bien. Mais il ne s'est pas préparé à ce qui va réellement se produire.
Puisqu'Ughü'n a cessé de voyager, les villageois et fermiers les plus proches s'agacent de sa présence, et finissent par se douter de quelque chose. C'en est trop pour eux. Ughü'n est rejeté, une fois de plus, mais les choses vont plus loin. Un jour de pluie, après s'être aventuré près d'un champ pour y voler une salade, il revient et découvre ses bébés morts. Les cinq ont été sauvagement tués, et aucun doute ne peut exister quant aux auteurs de ce meurtre inqualifiable. La pluie ruisselle sur la peau d'Ughü'n comme autant de larmes qu'il pourrait verser.
Il aimerait tuer tous ces fermiers, tous ces villageois, toutes ces personnes soi-disant civilisées mais qui ne sont bonnes qu'à rejeter ceux qui ne leur ressemblent pas au point de tuer leurs bébés pour les chasser de leurs terres. Seulement, Ughü'n ne le peut pas. Il ne peut pas se lancer dans une tuerie, et puis, il ne sait manier aucune arme. Toute sa vie, il n'a fait que cracher au visage de ceux qui venaient l'insulter et lui ordonner de déguerpir, mais il n'ira pas bien loin comme ça s'il veut se lancer dans une vendetta contre tous les crotteux de cette région estanole. Il n'y gagnera que la mort.
Trois ans après cet événement, Ughü'n vit toujours seul, mais il a quitté pour de bon cette région qui l'a vu naître sans jamais vouloir de lui. Il s'est installé dans une immense grotte au sud des Monts Bouchés, et n'en sort que pour aller cueillir des fruits. Il y a notamment un coin à fraises pas très loin, et comme il ne sort pas souvent, il s'en constitue une réserve à chaque sortie.
Cette grotte a quelque chose de particulier même s'il ne sait pas bien l'identifier. Mais voilà qu'il entend l'écho de deux voix. Deux personnes, qui viennent d'entrer dans sa grotte, chez lui, alors qu'il n'a encore jamais été dérangé. Ces deux personnes ne sont sûrement pas là par hasard. Ughü'n s'approche en écoutant ce qu'elles disent. Il est près à les chasser hors de chez lui, mais d'abord, il veut écouter, car il a l'impression qu'au moins une des deux personnes en sait beaucoup sur les particularités de cette grotte.
Ughü'n compte donc découvrir cela par curiosité, et après, il poussera ces deux intrus dehors. Car il sait maintenant de quoi les gens sont capables.
Il n'oubliera jamais que ses cinq enfants ont été tués alors qu'ils n'avaient même pas éclos. Ils n'étaient que des œufs.
Et Ughü'n va cracher au visage de ces deux nouvelles personnes.
Car Ughü'n est un Gupile.
Mais c'est justement l'une de ces deux personnes qui va lui donner ce nom...
***
La relation entre Brachtis et Mugol se détériorait de jour en jour. Plus il voyageait avec son “ami” granl, moins Brachtis le supportait. Etait-il vraiment son ami ? Les choses en étaient au point où il se posait franchement la question. Mugol passait son temps à le critiquer. Pour tout. Jamais il ne semblait le soutenir. Il avait l'air d'aimer que Brachtis soit en colère, et se plaisait à le voir tuer des gens ; quand Brachtis épargnait la vie de quelqu'un, Mugol se moquait de lui, et quand Brachtis ôtait la vie de quelqu'un, Mugol lui reprochait de parler de « justice ». Mais si Mugol ne tuait pas pour un idéal, quel était son but dans la vie, à la fin ? Pourquoi faisait-il tourner Brachtis en bourrique comme ça ? Pourquoi s'accrocher à lui comme une moule à son rocher, alors que rien ne semblait les lier ?
Brachtis se rappelait le jour de leur première rencontre. Ce même jour avait été le dernier où Brachtis avait parlé à quelqu'un de sa « vraie famille ». Ce jour avait bouleversé sa vie, Ven'k avait fini par mourir sans que Brachtis ne l'eût revu depuis.
BRACHTIS – Ce n'est pas Milachi que j'aurais dû tuer ce jour-là, mais bien toi ! Au moins, Milachi partageait des choses en commun avec moi. A cause de ce choix que j'ai fait, j'ai perdu Ven'k, j'ai perdu le seul vrai père que je n'ai jamais eu, la seule personne qui m'ait jamais vraiment aimé, la seule famille qui m'ait jamais accueilli ! Toi, tu n'es ni un bon tuteur, ni un ami, ni une famille !
Ses mots étaient forts et violents, Brachtis les hurlait, les crachait même, les larmes lui montaient aux yeux, il voulait blesser Mugol, le vexer, le pousser à changer... Tant de temps passé avec lui, il n'avait pas l'impression de pouvoir lever son arme sur lui, pourtant il en avait envie. Il en avait envie, mais la dernière fois qu'il avait levé son arme sur un proche, ça avait été sur Milachi justement, et aujourd'hui il réalisait à quel point cela avait été une erreur. Si Brachtis n'avait pas rencontré Mugol, ou s'il avait fait le choix de laisser Milachi le tuer, alors il aurait pu continuer à vivre auprès de Ven'k et du reste de la famille, et rester à ses côtés jusqu'à son dernier souffle.
Seulement, les mots de Brachtis, aussi violent fussent-ils, ne semblèrent même pas ébranler le granl. Brachtis voulait le faire réagir, il voulait lui causer de la peine puisqu'il n'arrivait pas à oser le tuer, mais Mugol ne lui fit même pas se plaisir. Alors il s'énerva :
BRACHTIS – Tu entends ce que je te dis ? Réagis, un peu !
MUGOL – Tu ne penses pas ce que tu dis, alors je fais comme si je n'entendais rien, car il n'y a rien à entendre.
Sauf que cette fois-ci, le granl qui croyait toujours tout savoir et deviner, avait tort. Brachtis en était arrivé au point où il pensait les mots qu'il hurlait.
MUGOL – Ven'k a sûrement été un bon père pour toi, mais moi, je ne suis pas là pour faire ton éducation. Tu n'as plus besoin d'être éduqué, tu n'es pas un enfant. Je suis là pour te rendre puissant. C'est ce que tu deviens grâce à moi, c'est ce qui t'intéresse, et c'est pourquoi je t'ai amené dans cette grotte.
Ce foutu granl touchait une corde sensible. Brachtis était grisé par la sensation de puissance. Il ne ressentait jamais autant de plaisir que lorsqu'il avait la vie de quelqu'un entre ses doigts et qu'il était seul juge à décider de la sauver ou de l'éliminer.
BRACHTIS – C'est quoi, cette grotte ?
Mugol sourit : il venait de réussir à changer de sujet en titillant la curiosité de Brachtis. Même quand il avait tort, il restait le plus malin.
MUGOL – Allons, ne reconnais-tu pas ce qui se trouve au centre de cette cavité ? Toi qui invoques des salgöhls, cela devrait te parler.
Brachtis s'approcha du bassin, ne s'arrêtant que quand ses pieds furent sur le rebord et que le liquide poisseux lui chatouilla les orteils.
BRACHTIS – Du styx...
MUGOL – Tout juste. Et c'est ici que nous allons accomplir un rituel. Après quoi, tu ne pourras nier que je suis bien plus qu'un simple tuteur pour toi. Nous serons à jamais liés, toi et moi.
Brachtis ne comprenait pas bien ce qu'il voulait dire. Intrigué par ce bassin, il trempa son gros pied reptilien dans le styx, cette matière noire qu'il connaissait très bien. Il n'eut pas l'impression que ce bassin avait quelque chose de particulier. La substance gluante englua son pied, qu'il retira finalement, insatisfait.
BRACHTIS – Tu veux que je plonge dans ce bassin ? Ca a l'air d'être du styx comme je connais, je ne vois rien de particulier.
MUGOL – Ne dis pas de bêtise... Si tu plonges dans ce bassin, tu auras juste du mal à te déplacer, c'est tout ce que tu gagneras. Il n'y a aucune profondeur. Arrête de jouer avec maintenant, et laisse-moi faire.
Brachtis demanda à Mugol comment il connaissait cet endroit, mais le granl ne répondit pas : il venait d'attraper une pierre de la taille d'un poing, et se mit à réciter une incantation en noirelfique. Comprenant qu'il ne fallait pas le déranger, Brachtis s'écarta du bassin sans prendre la peine d'essuyer son pied couvert de styx, la substance essayant vainement de retenir son pied au sol à chaque pas. Il renifla les odeurs ambiantes, sans réussir à distinguer celle du Gupile qui s'approchait pour mieux les épier. En réalité, Brachtis perçut l'odeur du Gupile, mais elle se mélangeait dans toute la cavité aux effluves d'humus qui couvraient une bonne partie des roches de cette grotte naturelle humide. L'odeur du Gupile emplissait les lieux et cela semblait être l'odeur du lieu lui-même. Au-delà de ça, il y avait l'odeur forte du styx, un peu acre et ennivrante, qui déboussolait Brachtis puisqu'il n'avait jamais trouvé de bassin de styx et n'avait donc jamais senti cette odeur aussi fort. De quoi rendre son odorat un peu confus et l'empêcher d'analyser correctement l'endroit.
Quand il reporta son attention sur Mugol, il le vit déposer la pierre dans le bassin, près du bord. Il s'approcha, lassé de ce petit jeu. Il était énervé, et réalisait que Mugol avait simplement ignoré ses invectives pour se concentrer sur un rituel idiot dont il n'en avait que vaguement expliqué les tenants et aboutissants.
BRACHTIS – Tu commences à m'agacer avec ton rituel débile. Qu'est-ce que tu fais, à la fin ?
D'un geste vif, il ramassa la pierre, et s'étonna de la voir absorber le styx en luisant d'une aura violacée. Mugol, pris par surprise, le fâcha :
MUGOL – Ca ne vas pas ?! Tu as failli interrompre le rituel ! T'ai-je dit de ramasser cette pierre ? Non !
BRACHTIS – Tu ne m'as rien dit ! Et j'en ai marre quand tu me dis des choses, de toute façon ! J'en ai marre que tu me donnes des ordres, que tu te moques de moi, et que tu m'impliques aujourd'hui dans un rituel stupide sans même me dire exactement à quoi il sert !
MUGOL – C'est un rituel important, idiot ! Je suis en train de préparer un enchantement par le biais de cette pierre. Je te sens sur le point de faire une bêtise que tu pourrais regretter, alors je fais en sorte que ta bêtise soit sans conséquence. Attends la fin de ce rituel, et après tu pourras t'en aller, loin si tu veux, et tu ne me reverras que quand tu en auras envie.
Essayait-il vraiment d'être précis, là, ou bien faisait-il semblant de donner des précisions tout en restant tout à fait flou et inintelligible ?
BRACHTIS – Je ne comprends rien. A quoi va servir cette pierre ?
MUGOL – A te donner le pouvoir de m'invoquer. Tu veux que je te prouve que tu n'es pas mon serviteur, que je ne te donne pas d'ordres, que je ne me crois pas au-dessus de toi ? Avec ce rituel, tu seras à jamais au-dessus de moi. Tu sauras toujours où je suis, et tu pourras me téléporter à toi quand tu le souhaiteras.
Vraiment ?! Brachtis en resta abasourdi. Mugol était un fin manipulateur. Il savait que le seul moyen de ne pas être rejeté par Brachtis, était de lui donner le sentiment que sa vie lui appartenait.
Voyant qu'il venait de viser juste, Mugol ne lui laissa pas le temps de répondre :
MUGOL – Maintenant, tiens fermement cette pierre et répète l'incantation après moi. Ensuite de quoi tu devras me donner la pierre et répéter la même formule. Oh ! Tu écoutes ?
BRACHTIS – … Oui, oui...
MUGOL – Alors répète : inläm ectis shaiass seiass üctes.
Brachtis répéta la formule, sans difficulté puisqu'il en maîtrisait la langue. L'aura violacée de la pierre devint éblouissante l'espace d'un instant, et une partie du styx enfermé à l'intérieur sortit et pénétra la peau de Brachtis. Déconcertant.
MUGOL – Parfait. Maintenant, passe-moi la pierre et rép...mmmhph !
Mugol eut la parole coupé par un glaviot sorti de nulle part qui lui atterrit en pleine bouche. Brachtis sursauta et se retourna en dégainant son sabre. Il vit simplement un Gupile sortir de la pénombre et s'avancer vers eux. L'homme-limace tendit un bras vers la sortie de la grotte, donnant un message très clair aux deux intrus.
BRACHTIS – Oh, tu vis ici ?
MUGOL – Quoi, ne me dis pas que tu vas tailler la bavette avec un Gupile ?! Es-tu conscient que ces créatures ne parlent pas ?
Mais qu'il était agaçant... Il avait déjà réussi à se défaire de la gangue de mucus sur sa bouche ? Il faut dire que les granl eux-mêmes avaient une peau très particulière, et peut-être que le Gupile n'avait pas visé assez bien pour l'empêcher de rouvrir la bouche... quoique sachant la précision au crachat des Gupiles, ce serait très étonnant.
A la question de Brachtis, le Gupile hocha la tête et répéta son geste du bras.
MUGOL – Brachtis, finis le rituel et tue-moi ce Gupile !
Serrant son arme, Brachtis refit face à Mugol.
BRACHTIS – Et pourquoi ferais-je ça ?
MUGOL – Je te l'ai expliqué ! Ce rituel te donnera le pouvoir sur moi, idiot !
BRACHTIS – Je parlais du Gupile. Pourquoi veux-tu que je le tue ? Tu me pousses sans cesse à tuer des gens, tu ne penses qu'à ça. Sais-tu seulement pourquoi je tue ? N'as-tu jamais compris à quel moment je tue ?
MUGOL – Finis ce rituel ! Ecoute-moi et finis ce rituel !
BRACHTIS – Non, cette fois-ci, tu vas m'écouter !
Hors de lui, Brachtis frappa le golem de Mugol d'un puissant coup de pied qui prit le granl par surprise et le fit tomber au sol. Mugol n'en croyait pas ses yeux. Jamais encore Brachtis ne l'avait frappé. Jamais. Mugol était choqué. C'est la première fois que Brachtis le vit avec cette expression sur le visage. Et il savoura ce moment.
BRACHTIS – Tu vois ? Je n'ai pas besoin de ton rituel pour avoir le dessus sur toi ! Et je ne vois aps pourquoi j'aurais envie de te téléporter près de moi ! Je ne vois pas pourquoi je tuerais ce Gupile ! Tu n'as jamais été là pour me soutenir, hein ! Tout ce que tu veux, c'est profiter de moi, faire de moi ton jouet ! Tu ne m'as jamais respecté ! Tu n'as jamais respecté personne ! Rien ni personne ! Tu veux que je tue ce Gupile ? Mais la vie de ce Gupile a mille fois plus de valeur que la tienne ! J'ai mille fois plus de raisons de te tuer, toi, ici et maintenant ! Tu ne prenais pas au sérieux quand je te le disais tout à l'heure ? Et tu veux maintenant que je finisse ce rituel ? Très bien, je vais le finir !
Brachtis se tourna vers l'habitant de la grotte.
BRACHTIS – Toi ! Attrape cette pierre !
Brachtis lança la pierre de rituel au Gupile, qui réussit à l'attraper au vol par réflexe, lui-même interloqué par la scène qui se déroulait devant ses yeux. Deux personnes étaient entrées chez lui. L'une des deux le traitait comme un monstre et voulait sa mort sans aucune raison. Ca, ce n'était que de la rengaine. Mais l'autre intrus, lui, voyait en lui une personne, comprenait qu'il habitait ici et qu'il ne faisait donc que protéger son territoire, avait conscience qu'il comprenait la langue commune et qu'il pouvait communiquer autrement que par la parole, et affirmait que sa vie avait de la valeur. En somme : cet intrus le respectait. Comme par hasard, cet intrus n'était pas un Humain. Ca expliquait sûrement son comportement.
MUGOL – Que fais-tu ?! Non !
Brachtis eut un sourire satisfait, et récita :
BRACHTIS – Inläm ectis shaiass seiass üctes !
Du styx jaillit de la pierre et sembla s'insinuer à l'intérieur du Gupile. Brachtis savait que ce n'était qu'un effet visuel du rituel. Aucun d'eux deux n'avait désormais réellement du styx à l'intérieur du corps. Mais au moins, maintenant, Mugol avait perdu son rituel. Brachtis ne serait lié à lui d'aucune manière.
La pierre perdit son aura, redevenant tout à fait banale d'apparence. Le Gupile la lâcha, même si son mucus la retint plusieurs secondes avant que la pierre ne tombât enfin au sol. Brachtis et lui se regardèrent pendant un instant, comme hors du temps, car ils avaient tous deux une sensation... bizarre. Une sensation très bizarre, même. Brachtis mit un temps à comprendre, se rappelant les explications de Mugol : ils avaient la sensation l'un de l'autre.
Brachtis ferma les yeux. Oui : il pouvait sentir la présence du Gupile, là, sans le voir, sans l'entendre, sans faire appel à aucun de ses cinq sens. Il savait qu'il était là, comme une intuition, comme une évidence, même. Et vu l'attitude ahurie du Gupile, c'était réciproque.
MUGOL – Noooon ! Mais pourquoi as-tu fait ça ? Tu ne veux pas de moi ? Tu n'avais qu'à jeter la pierre ! Tu viens de te lier à... un Gupile, idiot !
Brachtis se retourna lentement face à Mugol qui était resté au sol. D'un ton glacial, il lui expliqua :
BRACHTIS – Pourquoi avoir choisi ce Gupile ? Parce qu'il a essayé de te tuer.
Mugol fut frappé de stupeur. Alors Brachtis souhaitait réellement sa mort, maintenant ? Sa dernière tentative de la garder près de lui venait d'échouer. Pire, il était maintenant à la merci d'un ennemi supplémentaire. Un ennemi qui ne le connaissait pas, et qui n'aurait aucun tremblement au moment de le tuer...
BRACHTIS – Gupile, puisque nous sommes liés, je te donne un nom : Ughü'n. Il s'agit d'un mélange d'un mot en langue séladienne et du même mot en langue noirelfique, comme un symbole du rituel qui nous lie désormais. Tue ce granl, et tu n'auras plus jamais à craindre personne, car j'aurai une dette envers toi.
Voilà pourquoi Brachtis avait lancé la pierre de rituel à ce Gupile : voyant Mugol, il lui avait craché dessus comme pour l'empêcher de respirer – ce qui avait malheureusement échoué – mais voyant Brachtis, il n'avait rien tenté, il lui avait seulement demandé de quitter la grotte. Brachtis ne pouvait pas tuer Mugol lui-même, il n'en avait pas la force ; mais il pouvait laisser ce Gupile le faire.
MUGOL – Idiot ! Ce rituel ne va te permettre que de le téléporter, mais tu n'as aucune emprise mentale sur lui ! Et tu ne pourras pas le faire venir à toi sans son accord ! Ce n'est pas une invocation, idiot !
BRACHTIS – C'est toi, l'idiot. Je ne comptais pas en faire mon invocation. Qu'il reste maître de lui-même, il n'a pas besoin que j'aie d'emprise sur lui. Qu'il ne se téléporte que s'il en a envie. Tu as voulu me faire croire que j'aurais eu le contrôle sur toi, mais tu te trahis, il n'en est rien. Mais ton mensonge m'arrange. Ce Gupile ne mérite pas d'être un jouet. Il a suffisamment de clairvoyance par lui-même pour deviner que de nous deux, tu es la seule nuisance.
Brachtis tendit son sabre, et la main de l'homme-limace le saisit délicatement. Puis, tournant le dos à la scène, Brachtis se retira. Il ne voulait pas voir Mugol se faire tuer. Il revisualisait Milachi. Il revisualisait ce jour où il avait commis la plus grosse erreur de toute sa vie.
MUGOL – Non ! Brachtis, non ! Reviens-là ! Défends-moi ! Arrête ce Gupile ! Nooon !
Il repensait à Ven'k. Il ressassait tous les remords qu'il avait. Il avait conscience de revivre un bouleversement dans sa vie, de tourner une nouvelle page, de troquer de nouveau un “ami” pour un autre. Comme si l'histoire se répétait.
Il s'était retenu de pleurer. Mais cette fois-ci, une première larme s'échappa de son œil, courant le long de ses écailles et mourant sur son menton, alors qu'il revoyait le visage de Milachi au moment-même où il lui avait plongé son sabre dans le sternum. Il n'oublierait jamais cette expression de stupeur et d'incompréhension.
Puis une deuxième larme coula de son œil alors qu'il entendit le dernier cri de Mugol.
Ughü'n vint lui rendre son sabre. Sans se retourner, Brachtis quitta la grotte, le Gupile à ses côtés. Un Gupile qui, comme lui, avait eu plaisir à avoir la vie d'un être entre ses mains ; mais un Gupile qui, comme lui, ne tuait pas indistinctement n'importe qui par automatisme.
Peut-être enfin un ami qui penserait vraiment comme lui...
Brachtis- Expert
- Race : Homme-tortue
Re: Dans la Nature
En route pour Telbara, nous avions donc un demi-Orc grommelant, une Centauresse humble et un Argilite déblatérant tout son savoir sur la piloselle.
Mais quel charmant groupe faisaient-ils !
Eon s’attelait à décrire les habitats, propriétés, dictons, et autres informations plus ou moins utiles sur la fleur jaune, comme le fait qu’elle servait à la composition des trempes pour les épées ou les couteaux. Il expliqua également comment l’épervière piloselle pouvait prédire la mort ou la guérison des malades. Il suffisait de leur faire boire le suc de la plante et voir s’ils le rejetaient ou non.
Sur le chemin, le Shaman avait du mal à se retenir d'énumérer à voix haute tout ce qu’il appréciait. Comme ces petits fraisiers là-bas : les fraises sont tellement délicieuses. Ou comme ces traces de Gupile juste ici : ces animaux sont si mignons. Oui, vous le saviez déjà, mais Eon avait un faible pour tout ce qui était vert et baveux.
Comme les demi-Orcs.
Le Shaman observait d’ailleurs avec curiosité le bourru et bougon bougre qui marchait devant eux. Il était silencieux. Les seuls sons qui émanaient de lui étaient les puissants «poum» qui faisaient presque trembler la terre à chacun de ses pas.
Quel sacré personnage… Chacun de ses muscles – qu’il avait fort saillants – se déplaçait de façon autonome, roulant derrière la peau verdâtre. C'était étrangement beau. Eon regarda ses propres bras. Pour la première fois, il ne les trouva pas si impressionnants.
Le Shaman se demandait si le demi-Orc voudrait continuer son voyage avec eux et, si non, comment l’en persuader. Il sourit en pensant qu'il pourrait lui proposer un combat. Le perdant n’aurait pas son mot à dire. Mais il se reprit, secouant énergiquement la tête. Il rêvait… Oui, il voulait se battre avec le demi-Orc, mais il confondait ses désirs avec sa Grande Quête Divine.
Les magnifiques souhaits d’Ezor étaient de convaincre le demi-Orc de venir.
Les minables souhaits du Shaman étaient de se battre avec lui.
Eon se sentait impurs d’avoir voulu utiliser les desseins du Dieu Dragon pour parvenir à ses propres fins. Il se contenta donc d’oublier – pour le moment – un potentiel combat avec le demi-Orc pour chercher à le convaincre sans subterfuges. Il accéléra le pas et se retrouva à hauteur du demi-humain.
EON – Vous êtes bien pressé, l’ami. Vous me feriez presque croire que notre compagnie vous déplaît. Haha, je plaisante ! Dites-moi, vous n’avez jamais pensé à mettre votre puissance au service d’un objectif plus grand que celui de… hum… vivre et survivre ?
Mais quel charmant groupe faisaient-ils !
Eon s’attelait à décrire les habitats, propriétés, dictons, et autres informations plus ou moins utiles sur la fleur jaune, comme le fait qu’elle servait à la composition des trempes pour les épées ou les couteaux. Il expliqua également comment l’épervière piloselle pouvait prédire la mort ou la guérison des malades. Il suffisait de leur faire boire le suc de la plante et voir s’ils le rejetaient ou non.
Sur le chemin, le Shaman avait du mal à se retenir d'énumérer à voix haute tout ce qu’il appréciait. Comme ces petits fraisiers là-bas : les fraises sont tellement délicieuses. Ou comme ces traces de Gupile juste ici : ces animaux sont si mignons. Oui, vous le saviez déjà, mais Eon avait un faible pour tout ce qui était vert et baveux.
Comme les demi-Orcs.
Le Shaman observait d’ailleurs avec curiosité le bourru et bougon bougre qui marchait devant eux. Il était silencieux. Les seuls sons qui émanaient de lui étaient les puissants «poum» qui faisaient presque trembler la terre à chacun de ses pas.
Quel sacré personnage… Chacun de ses muscles – qu’il avait fort saillants – se déplaçait de façon autonome, roulant derrière la peau verdâtre. C'était étrangement beau. Eon regarda ses propres bras. Pour la première fois, il ne les trouva pas si impressionnants.
Le Shaman se demandait si le demi-Orc voudrait continuer son voyage avec eux et, si non, comment l’en persuader. Il sourit en pensant qu'il pourrait lui proposer un combat. Le perdant n’aurait pas son mot à dire. Mais il se reprit, secouant énergiquement la tête. Il rêvait… Oui, il voulait se battre avec le demi-Orc, mais il confondait ses désirs avec sa Grande Quête Divine.
Les magnifiques souhaits d’Ezor étaient de convaincre le demi-Orc de venir.
Les minables souhaits du Shaman étaient de se battre avec lui.
Eon se sentait impurs d’avoir voulu utiliser les desseins du Dieu Dragon pour parvenir à ses propres fins. Il se contenta donc d’oublier – pour le moment – un potentiel combat avec le demi-Orc pour chercher à le convaincre sans subterfuges. Il accéléra le pas et se retrouva à hauteur du demi-humain.
EON – Vous êtes bien pressé, l’ami. Vous me feriez presque croire que notre compagnie vous déplaît. Haha, je plaisante ! Dites-moi, vous n’avez jamais pensé à mettre votre puissance au service d’un objectif plus grand que celui de… hum… vivre et survivre ?
Eon- Champion
- Race : Argilite
Re: Dans la Nature
Le petit groupe quitta enfin les abords du lac pour entreprendre son voyage vers Telbara. Visiter une ville humaine, pour Helceok c'était une première, et elle l'appréhendait. Marquée par les conflits incessants auxquels elle avait pris part dans la forêt d'Onor, la centauresse n'osait s'approcher trop près de leurs édifices, se contentant de les observer au loin. Elle redoutait grandement de se retrouver au beau milieu d'une foule d'humains potentiellement agressifs, gardant constamment à l'esprit les atrocités commises par leurs semblables devant ses propres yeux. De plus, les constructions des hommes, inutilement gigantesques et bâties à partir de cadavres d'arbres, ne l'attiraient aucunement. Mais dans le cas présent, c'était différent. D'une part, elle savait de source sûre – sa tutrice – que Telbara demeurait une ville très ouverte aux non-humains, et qu'elle ne risquerait donc rien à s'y aventurer. Et d'autre part, elle ne s'y rendait pas seule.
Helceok marchait calmement aux côtés de Eon pendant que l'orc, en chef de file, tâchait de les mener à bon port. Même après l'avoir vu raviver des arbrisseaux de ronces et eu un aperçu de ses vastes connaissances en botanique, elle s'étonnait encore du titre de Grand Chamane de l'humain. Talanelda elle-même ne lui avait jamais parlé d'une telle chose. Si elle racontait ça aux Torekwe, ils croiraient à coup sûr à une bonne blague. En attendant, le chamane en question lui donnait de précieuses informations concernant la piloselle. Son monologue instructif n'était pas sans lui rappeler ses journées passées auprès de sa tutrice. Elle aussi parlait beaucoup, et appréciait l'attention que la centauresse accordait à ses paroles. Si tous les autres enfants assistant à ses cours trouvaient son discours barbant, allant parfois jusqu'à abandonner l'idée de devenir herboristes ou guérisseurs, c'était loin d'être le cas pour Helceok. Cette dernière avait rapidement acquis des connaissances avancées pour son âge, reprenant certaines fois des adultes en entendant leurs étourderies. La voyant comme sa future remplaçante, la doyenne avait même commencé à l'initier aux arts chamaniques, jusqu'à ce que... Enfin… tout ça c'était de l'histoire ancienne. Tout ce qui importait actuellement, c'était de trouver une piloselle, de l'avaler, puis de profiter du voyage jusqu'à Telbara.
Tout en marchant, la centauresse scruta méticuleusement le paysage à la recherche de la fameuse herbe à l'épervier. Elle aperçut diverses fleurs jaunes ça et là, mais aucune ne correspondait à la description de Eon. Même après avoir épuisé son stock de connaissances sur la piloselle, ce dernier restait bavard et n'hésitait pas à faire part de ses impressions sur les plantes ou autres éléments qu'ils croisaient sur leur chemin, preuve de son attention. Si la fleur tant recherchée finissait par apparaître quelque part dans cet océan de verdure, il la préviendrait très certainement.
Après s'être extasié à la vue de fraisiers des bois puis de traces de gupiles, le chamane entreprit soudainement de rattraper l'orc pour entamer la discussion avec lui. C'était une bonne chose. Tout à l'heure, Helceok l'avait vu rechigner à l'idée de conduire les deux autres jusqu'à la ville, bien qu'il se soit pourtant porté volontaire. Et puis, ça commençait à faire un bon moment qu'il avançait devant eux sans mot dire. C'était l'occasion d'essayer de rompre la glace. Pendant que ses deux compagnons de route discutaient, la centauresse resta concentrée sur le paysage, repérant la moindre nuance de jaune perdue dans celui-ci. Tiens, encore des traces fraîches de gupiles. Ceux-ci avaient manifestement profité de la rosée abondante pour sortir de leur cachette et se nourrir. Elle ne s'y attarda pas longtemps, reprenant immédiatement son observation de la flore environnante.
Mais alors qu'elle poursuivait ses recherches, deux masses lointaines entrèrent dans son champ de vision. Si elles n'étaient pas encore assez proches pour permettre à Helceok de les identifier correctement, la centauresse les voyait bel et bien se mouvoir lentement. S'agissait-il d'animaux ? De voyageurs ? Seule, elle se serait cachée dans un coin, et aurait attendu que les formes suspectes ne se rapprochent pour estimer le danger. Or, en la circonstance, elle trotta pour écourter l'écart avec ses compagnons avant de fixer indéfiniment les silhouettes en approche. Bientôt, elle en eut un meilleur aperçu, et réussit à distinguer avec étonnement un gupile accompagné d'un turoctauche… ou l'inverse ? Ne sachant pas trop comment le prendre, elle jugea préférable de s'en remettre à Eon. Celui-ci parlait avec l'orc, et elle ignorait si oui ou non il les avait aperçus. Pour s'en assurer, elle tapota doucement l'épaule du chamane, avant de pointer les deux individus avec son doigt.
Helceok marchait calmement aux côtés de Eon pendant que l'orc, en chef de file, tâchait de les mener à bon port. Même après l'avoir vu raviver des arbrisseaux de ronces et eu un aperçu de ses vastes connaissances en botanique, elle s'étonnait encore du titre de Grand Chamane de l'humain. Talanelda elle-même ne lui avait jamais parlé d'une telle chose. Si elle racontait ça aux Torekwe, ils croiraient à coup sûr à une bonne blague. En attendant, le chamane en question lui donnait de précieuses informations concernant la piloselle. Son monologue instructif n'était pas sans lui rappeler ses journées passées auprès de sa tutrice. Elle aussi parlait beaucoup, et appréciait l'attention que la centauresse accordait à ses paroles. Si tous les autres enfants assistant à ses cours trouvaient son discours barbant, allant parfois jusqu'à abandonner l'idée de devenir herboristes ou guérisseurs, c'était loin d'être le cas pour Helceok. Cette dernière avait rapidement acquis des connaissances avancées pour son âge, reprenant certaines fois des adultes en entendant leurs étourderies. La voyant comme sa future remplaçante, la doyenne avait même commencé à l'initier aux arts chamaniques, jusqu'à ce que... Enfin… tout ça c'était de l'histoire ancienne. Tout ce qui importait actuellement, c'était de trouver une piloselle, de l'avaler, puis de profiter du voyage jusqu'à Telbara.
Tout en marchant, la centauresse scruta méticuleusement le paysage à la recherche de la fameuse herbe à l'épervier. Elle aperçut diverses fleurs jaunes ça et là, mais aucune ne correspondait à la description de Eon. Même après avoir épuisé son stock de connaissances sur la piloselle, ce dernier restait bavard et n'hésitait pas à faire part de ses impressions sur les plantes ou autres éléments qu'ils croisaient sur leur chemin, preuve de son attention. Si la fleur tant recherchée finissait par apparaître quelque part dans cet océan de verdure, il la préviendrait très certainement.
Après s'être extasié à la vue de fraisiers des bois puis de traces de gupiles, le chamane entreprit soudainement de rattraper l'orc pour entamer la discussion avec lui. C'était une bonne chose. Tout à l'heure, Helceok l'avait vu rechigner à l'idée de conduire les deux autres jusqu'à la ville, bien qu'il se soit pourtant porté volontaire. Et puis, ça commençait à faire un bon moment qu'il avançait devant eux sans mot dire. C'était l'occasion d'essayer de rompre la glace. Pendant que ses deux compagnons de route discutaient, la centauresse resta concentrée sur le paysage, repérant la moindre nuance de jaune perdue dans celui-ci. Tiens, encore des traces fraîches de gupiles. Ceux-ci avaient manifestement profité de la rosée abondante pour sortir de leur cachette et se nourrir. Elle ne s'y attarda pas longtemps, reprenant immédiatement son observation de la flore environnante.
Mais alors qu'elle poursuivait ses recherches, deux masses lointaines entrèrent dans son champ de vision. Si elles n'étaient pas encore assez proches pour permettre à Helceok de les identifier correctement, la centauresse les voyait bel et bien se mouvoir lentement. S'agissait-il d'animaux ? De voyageurs ? Seule, elle se serait cachée dans un coin, et aurait attendu que les formes suspectes ne se rapprochent pour estimer le danger. Or, en la circonstance, elle trotta pour écourter l'écart avec ses compagnons avant de fixer indéfiniment les silhouettes en approche. Bientôt, elle en eut un meilleur aperçu, et réussit à distinguer avec étonnement un gupile accompagné d'un turoctauche… ou l'inverse ? Ne sachant pas trop comment le prendre, elle jugea préférable de s'en remettre à Eon. Celui-ci parlait avec l'orc, et elle ignorait si oui ou non il les avait aperçus. Pour s'en assurer, elle tapota doucement l'épaule du chamane, avant de pointer les deux individus avec son doigt.
Helceok- Bon
- Race : Centaure
Re: Dans la Nature
Kormak avançait d'un bon pas. Plus vite il les amenait à destination, plus vite il retrouverait ses activités. Il se retint d'émettre un nouveau grognement quand il entendit l'Humain accélérer le pas pour le rattraper.
– Vous êtes bien pressé, l’ami. Vous me feriez presque croire que notre compagnie vous déplaît. Haha, je plaisante !
Hilarant. J'en ai mal au ventre tellement je ris.
- Dites-moi, vous n’avez jamais pensé à mettre votre puissance au service d’un objectif plus grand que celui de… hum… vivre et survivre ?
Kormak se frotta les yeux. Il ne lâchait donc jamais l'affaire ? La situation lui rappela sa rencontre avec Fleur. Là aussi, les premiers contacts avaient été... houleux. Mais ils s'étaient grandement améliorés par la suite. Peut-être que ça pouvait faire la même chose ici. Le demi-Orc savait pertinemment qu'il n'avait pas un caractère facile, mais les circonstances de la rencontre faisaient qu'il ne pouvait s'empêcher de voir l'Humain comme un empêcheur de tourner en rond. Ou de faire la sieste.
Il pris donc une grande inspiration, le temps de se calmer, et de s'assurer qu'il formerait une réponse qui ne soit pas totalement teintée de mépris.
- Dans cette ville, il y a une multitude de causes qui peuvent nécessiter de la force. Malgré cela, il y en a peu que l'on accordera à... des gens comme moi. Quant à savoir si un objectif est suffisamment grand pour s'y intéresser, je suppose que ça dépend du point de vue. Donc, pour répondre à ta question, non.
Sa réponse ne voulait pas dire grand chose. Mais son baragouinage non plus...
Kormak eut un petit sursaut de frayeur quand il vit que la Centauresse s'était elle aussi rapprochée. Il avait beau essayer de se contrôler, ce genre de réflexe le prenait toujours de court. Elle désignait du doigt un endroit au fond de la forêt. En plissant les yeux, Kormak aperçut deux silhouettes, qui semblaient aller dans leur direction. Cette fois, il ne prit pas la peine de cacher son soupir. Kormak avait le don de s'attirer les ennuis et de les voir venir, mais bizarrement, jamais de les empêcher. Et là, il voyait venir la tempête, en la personne d'un Gupile et d'un homme-tortue.
– Vous êtes bien pressé, l’ami. Vous me feriez presque croire que notre compagnie vous déplaît. Haha, je plaisante !
Hilarant. J'en ai mal au ventre tellement je ris.
- Dites-moi, vous n’avez jamais pensé à mettre votre puissance au service d’un objectif plus grand que celui de… hum… vivre et survivre ?
Kormak se frotta les yeux. Il ne lâchait donc jamais l'affaire ? La situation lui rappela sa rencontre avec Fleur. Là aussi, les premiers contacts avaient été... houleux. Mais ils s'étaient grandement améliorés par la suite. Peut-être que ça pouvait faire la même chose ici. Le demi-Orc savait pertinemment qu'il n'avait pas un caractère facile, mais les circonstances de la rencontre faisaient qu'il ne pouvait s'empêcher de voir l'Humain comme un empêcheur de tourner en rond. Ou de faire la sieste.
Il pris donc une grande inspiration, le temps de se calmer, et de s'assurer qu'il formerait une réponse qui ne soit pas totalement teintée de mépris.
- Dans cette ville, il y a une multitude de causes qui peuvent nécessiter de la force. Malgré cela, il y en a peu que l'on accordera à... des gens comme moi. Quant à savoir si un objectif est suffisamment grand pour s'y intéresser, je suppose que ça dépend du point de vue. Donc, pour répondre à ta question, non.
Sa réponse ne voulait pas dire grand chose. Mais son baragouinage non plus...
Kormak eut un petit sursaut de frayeur quand il vit que la Centauresse s'était elle aussi rapprochée. Il avait beau essayer de se contrôler, ce genre de réflexe le prenait toujours de court. Elle désignait du doigt un endroit au fond de la forêt. En plissant les yeux, Kormak aperçut deux silhouettes, qui semblaient aller dans leur direction. Cette fois, il ne prit pas la peine de cacher son soupir. Kormak avait le don de s'attirer les ennuis et de les voir venir, mais bizarrement, jamais de les empêcher. Et là, il voyait venir la tempête, en la personne d'un Gupile et d'un homme-tortue.
Kormak- Expert
- Race : Demi-Orc
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