Irilh [Demi-Elfe / Assassin]
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Irilh [Demi-Elfe / Assassin]
Nom : Irilh
Age : 20
Race : Demi-Elfe
Classe : Assassin
Arme : Arbalète légère, épée courte
Armure : Vêtements de voyage, amples.
Capacité spéciale : Agilité renforcée
Compétence raciale : Maniement des arbalètes
Sorts ou compétences :
- Grande agilité
- Grande agilité ×2
- Grande vitesse
- Précision
- Maniement des lames courtes
- Furtivité
- Grande force
Compétences secondaires :
- Lecture/écriture
- Connaissances de la flore
- Connaissances de la faune
- Musique : Vielle
Histoire :
Age : 20
Race : Demi-Elfe
Classe : Assassin
Arme : Arbalète légère, épée courte
Armure : Vêtements de voyage, amples.
Capacité spéciale : Agilité renforcée
Compétence raciale : Maniement des arbalètes
Sorts ou compétences :
- Grande agilité
- Grande agilité ×2
- Grande vitesse
- Précision
- Maniement des lames courtes
- Furtivité
- Grande force
Compétences secondaires :
- Lecture/écriture
- Connaissances de la flore
- Connaissances de la faune
- Musique : Vielle
Histoire :
Bas.
Battant.
Doucement.
Un corps s'anime.
Un autre s'éteint.
Un cri tonne soudain.
Ses poumons fébriles se déchirèrent et l'air humide emplit ses poumons. Ses paupières fines s'ouvrirent et de petits yeux bleus s'illuminèrent à la lueur vacillante de quelques bougies. Une femme ôta ses mains du cadavre de sa mère, encore brûlant, quoique sans vie. Une seconde femme tenait l'enfant dans un linge blanc. D'elles deux émanait une grâce subtile, une fraîcheur sylvestre. La première odeur que le petit garçon sentit fut celle du sang de sa mère, mêlée à celle du bois.
Sa naissance fut un choc. Peut-être le jeune nourrisson aurait-il pu être élevé sous l'égide du peuple des elfes sylvains. Mais la perte d'une des leurs, causée par un enfant bâtard, fils d'un notable Estanol, scella définitivement son sort aux yeux de la communauté elfe. Un fils d'Homme n'est jamais bien perçu, et sans mère pour le défendre, nul ne voulut de lui dans la communauté.
Sa survie ne tint qu'à la feuille de malorn qui tomba près de lui, en voguant gracieusement dans les airs du sous-bois. Entre deux doigts il attrapa la feuille. La sage-femme qui se devait d'amener l'enfant à la lisière de la forêt y vit un présage, et ne se résolut pas à laisser le nourrisson aux calips, loups et kobolds. Nulle feuille de malorn ne tombe, même face au plus rude des hivers.
La femme choisit de l'abriter un temps dans le secret, et employa les services d'un centaure pour trouver le père de l'enfant, un supposé Brän, résidant à Estandre même.
Quelques semaines passèrent, le petit bébé montrait des réflexes étonnants. La sage-femme en oublia presque qu'il était fils d'Homme. Ses yeux noirs et les pousses de cheveux brunes l'aidèrent à s'en rappeler.
Enfin le centaure revint. Brän était bien le père du garçon, mais il ne pouvait s'encombrer d'un marmot. Il ne possédait aucune femme, et élever un bâtard d'Oreille Pointue compromettrait sa réputation. En revanche, son frère pourrait s'en occuper. Le centaure indiqua à la sage-femme qu'il a même été payé – d'une gracieuse épée de bon acier – pour amener l'enfant à son oncle, dans les plaines de Roquellande.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Le centaure arriva en quelques jours en Roquellande, non loin du village recherché. Il demanda où trouver Erod, ébéniste de son état. Retiré du reste du petit village, il se trouvait à la lisière de la forêt de Lagisse. Le bruit des sabots sur le sol poussiéreux avertit le vieil oncle, qui sortit de sa chaumière, un arc à la main et une poignée de flèches dans l'autre. Le centaure montra le bébé, accroché à son torse, emmailloté dans un large tissu. Erod déposa son arc et ses flèches puis s'avança. Il tendit les bras et le garçon lui fut remi, avec une lettre et une bourse pleine de pièces d'or et d'argent. Dans un autre petit linge se trouvait aussi une feuille jaune dorée, celle d'un malorn. Erod indiqua au centaure qu'il pouvait se servir dans l'eau du puits pour s'hydrater, mais qu'il devrait repartir dès ce soir du village, pour sa propre sécurité. Aucun paysan de ce petit hameau n'aime particulièrement les centaures, l'avertit Erod. Le centaure acquiesça d'un signe de tête et tandis qu'il se rendit au puits, Erod revint à sa chaumière et déposa l'enfant dans son linge sous l'appentis. Il déplia la lettre, écrite à l'encre sur vélin :
Mon frère,
Voici mon fils. C'est un bâtard d'Oreille Pointue, fruit d'une de mes malheureuses mésaventures... Nomme-le comme il te plaira, élève le comme ton propre fils je n'en ai cure. C'est autant par égoïsme que par bienveillance que je veux lui épargner la vie à Estandre, bien trop cruelle pour un bâtard. Je t'ai transmis, je l'espère, suffisamment d'argent et d'or pour couvrir ses menus besoins pour longtemps, assez même pour te payer une jeune esclave pour t'occuper de ce garçon si tu désires t'épargner cette corvée. J'espère que la rudesse de ta vie en Roquellande t'aura fait changer d'avis sur le besoin d'esclaves au bon fonctionnement de notre monde.
Si tu acceptes de l'élever, lorsqu'il sera mûr, envoie-le moi à Estandre. Si c'est un fils digne et habile, je pourrais l'employer comme digne serviteur de ma maison, sinon, il pourra toujours servir de rouage à une autre famille, à un prix d'or.
Au plaisir,
Brän.
Erod rangea rapidement le vélin et contempla l'enfant sans un mot. Après un long moment d'hésitation il finit par prendre l'enfant dans ses bras, défait de son linge, et prononça un mot comme s'il serrait une main pour sceller un accord : « Irilh. »
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Les années passèrent, et Erod prit soin d'Irilh comme de son propre enfant. Ce vieil ébéniste était de forte carrure, ses cheveux bouclés léchaient presque ses épaules. Souvent, il posait une main calleuse sur l'épaule d'Irilh, lorsqu'il lui enseignait ses lettres ainsi que de nombreuses connaissances sur la flore locale. Erod était un stricte précepteur et un oncle aimant, il alliait fermeté et douceur pour se faire comprendre d'Irilh. Lorsque celui-ci fut à l'aise avec la lecture, il entama un vieil herbier. Erod lui demanda de connaître parfaitement toutes sortes de plantes, les reconnaître et aussi leurs utilités propres. Lesquelles sont nocives, ou utilisées en infusion pour guérir les maux de têtes ou atténuer la douleur. Étrangement, le vieil oncle se montra méticuleux quant à l'enseignement de ces notions, et Irilh remarqua que les effets des plantes intéressaient particulièrement Erod qui se retenait rarement pour décrire les symptômes qui suivent l'ingestion d'une plante mortelle. Le vieil homme avait de nombreuses anecdotes à dispenser à ce propos.
Erod s'étonna de la dextérité grandissante du garçon, qui grimpait aux arbres avec une vivacité étonnante, les appuis sûrs et solides. A trop souvent s'aventurer dans les branches, le jeune Irilh tomba quelques fois, mais prit aussi beaucoup en assurance. Aussi s'aménagea-t-il une cabane en haut d'un chêne.
Erod entraîna Irilh à se battre avec une vieille lame émoussée dès son plus âge. Le vieil oncle avait servi dans la garde d'Estrande fut un temps, et avait gardé en mémoire et dans sa chair quelques attaques et passes efficaces. En temps qu'ébéniste et ermite accomplis, il s'était fabriqué un arc pour chasser (quelques oiseaux ou lapins, mais jamais de gibiers, interdits) et en fit un pour Irilh. S'il s'en servit adroitement pendant un certain temps, il préféra l'utilisation de l'arbalète. C'est en essayant cette arme que fabriqua Erod pour une ancienne connaissance parmi les gardes d'Estandre qu'Irilh se prit d'affection pour ce bel ouvrage. Bien plus précis et bien plus puissant qu'un arc, certes un peu plus lent à recharger... mais pourquoi s'en préoccuper ? Un lapin ou un oiseau meurt en un seul carreau. A utiliser l'arbalète à la chasse, Irilh ressentait un sentiment grisant. Attendant dans les fourrés, patiemment, ne se déplaçant qu'avec la plus grande précaution, l'arbalète tendue, tous ses sens en éveil, Irilh était serein et pouvait en un instant passer à une euphorie complète.
Irilh s'enticha encore d'un autre objet de bois, que son oncle lui confectionna après de longs mois de travail et d'essais : une vielle. En effet, Irilh apprit grâce à Erod à jouer de cet instrument. Cet oncle s'est écarté de toute civilisation, il n'est pourtant pas totalement dénué de savoir. La vieille offrait à Irilh des sensations similaires à celles de la chasse. Avec grande grâce, il en jouait amoureusement.
Ainsi, Irilh grandit et passa presque 20 hivers en compagnie d'Erod. Le jeune garçon mûrit. Ses cheveux étaient comme ceux de son oncle, à friser rapidement. Ceci dit, il les gardait très courts et ils n'avaient guère le temps de se boucler. Il était svelte et mesurait environ 1m75, un peu plus petit et moins robuste que son oncle. Le temps passa et il se montrait comme un jeune homme joyeux, qui savait pourtant faire preuve de grande rigueur, précision et méticulosité lorsqu'il lui fallait accomplir une tâche. Que ce fut d'aider son oncle dans la confection d'une table, dans ses parties de chasse ou ses entraînements au tir et à l'épée, ou bien même dans les simples corvées d'entretien d'une chaumière ; ramener du bois pour rallumer le feu de l'âtre éteint, tirer l'eau du puits, réparer le toit, acheter de la nourriture au marché. Irilh ne se fit guère d'amis au village. Il y avait peu de jeunes gens de son âge, et généralement, on ne lui accordait guère de confiance. Beaucoup de rumeurs circulairent avec le temps, et tous savaient plus ou moins qu'Irilh était un bâtard, fils d'Oreille Pointue. Ses oreilles étaient pointues, en effet, et Irilh négligeait parfois de mettre une capuche ou d'enrouler un foulard autour de sa tête à la mode de certains nomades lorsqu'il se rendait au village.
L'hiver suivant fut rude. Le vent frappait rageusement autour de la chaumière et le feu de l'âtre avait bien du mal à réchauffer Irilh et Erod. Ce dernier était désormais vieux, et ses travaux d'ébénistes longs et fastidieux. Il ne pouvait presque plus rien faire, et ce fut son dernier hiver à passer sur cette Terre.
La mort d'Erod toucha Irilh, mais moins qu'il ne l'aurait songé. Il trouvait dans ce trépas un simple état de fait. Son oncle était mort, rien ne pourrait jamais y changer quoique ce soit. Plutôt que de s'attrister, il devait avancer, tout simplement.
Irilh savait devoir se rendre à Estandre, retrouver son véritable père. Il n'avait jamais été mis dans le secret de son ascendance. Il était déterminé à suivre sa propre voie désormais, non pas celle d'un ébéniste, ni d'un garde aux ordres d'un capitaine aboyant, ou celle d'un laquai pour son père négligeant. Peut-être irait-il retrouver son père, s'il ne l'avait pas déjà oublié. Ou irait-il un jour retrouver cette communauté d'elfes sylvains, dans une forêt inconnue, avec comme seule marque d'attache à sa terre natale une feuille de malorn.
Irilh était déterminer à gagner sa vie grâce à une belle et longue chasse aux lapins. Et s'il ne les chassait pas, au moins les ferait-il danser.
Battant.
Doucement.
Un corps s'anime.
Un autre s'éteint.
Un cri tonne soudain.
Ses poumons fébriles se déchirèrent et l'air humide emplit ses poumons. Ses paupières fines s'ouvrirent et de petits yeux bleus s'illuminèrent à la lueur vacillante de quelques bougies. Une femme ôta ses mains du cadavre de sa mère, encore brûlant, quoique sans vie. Une seconde femme tenait l'enfant dans un linge blanc. D'elles deux émanait une grâce subtile, une fraîcheur sylvestre. La première odeur que le petit garçon sentit fut celle du sang de sa mère, mêlée à celle du bois.
Sa naissance fut un choc. Peut-être le jeune nourrisson aurait-il pu être élevé sous l'égide du peuple des elfes sylvains. Mais la perte d'une des leurs, causée par un enfant bâtard, fils d'un notable Estanol, scella définitivement son sort aux yeux de la communauté elfe. Un fils d'Homme n'est jamais bien perçu, et sans mère pour le défendre, nul ne voulut de lui dans la communauté.
Sa survie ne tint qu'à la feuille de malorn qui tomba près de lui, en voguant gracieusement dans les airs du sous-bois. Entre deux doigts il attrapa la feuille. La sage-femme qui se devait d'amener l'enfant à la lisière de la forêt y vit un présage, et ne se résolut pas à laisser le nourrisson aux calips, loups et kobolds. Nulle feuille de malorn ne tombe, même face au plus rude des hivers.
La femme choisit de l'abriter un temps dans le secret, et employa les services d'un centaure pour trouver le père de l'enfant, un supposé Brän, résidant à Estandre même.
Quelques semaines passèrent, le petit bébé montrait des réflexes étonnants. La sage-femme en oublia presque qu'il était fils d'Homme. Ses yeux noirs et les pousses de cheveux brunes l'aidèrent à s'en rappeler.
Enfin le centaure revint. Brän était bien le père du garçon, mais il ne pouvait s'encombrer d'un marmot. Il ne possédait aucune femme, et élever un bâtard d'Oreille Pointue compromettrait sa réputation. En revanche, son frère pourrait s'en occuper. Le centaure indiqua à la sage-femme qu'il a même été payé – d'une gracieuse épée de bon acier – pour amener l'enfant à son oncle, dans les plaines de Roquellande.
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Le centaure arriva en quelques jours en Roquellande, non loin du village recherché. Il demanda où trouver Erod, ébéniste de son état. Retiré du reste du petit village, il se trouvait à la lisière de la forêt de Lagisse. Le bruit des sabots sur le sol poussiéreux avertit le vieil oncle, qui sortit de sa chaumière, un arc à la main et une poignée de flèches dans l'autre. Le centaure montra le bébé, accroché à son torse, emmailloté dans un large tissu. Erod déposa son arc et ses flèches puis s'avança. Il tendit les bras et le garçon lui fut remi, avec une lettre et une bourse pleine de pièces d'or et d'argent. Dans un autre petit linge se trouvait aussi une feuille jaune dorée, celle d'un malorn. Erod indiqua au centaure qu'il pouvait se servir dans l'eau du puits pour s'hydrater, mais qu'il devrait repartir dès ce soir du village, pour sa propre sécurité. Aucun paysan de ce petit hameau n'aime particulièrement les centaures, l'avertit Erod. Le centaure acquiesça d'un signe de tête et tandis qu'il se rendit au puits, Erod revint à sa chaumière et déposa l'enfant dans son linge sous l'appentis. Il déplia la lettre, écrite à l'encre sur vélin :
Mon frère,
Voici mon fils. C'est un bâtard d'Oreille Pointue, fruit d'une de mes malheureuses mésaventures... Nomme-le comme il te plaira, élève le comme ton propre fils je n'en ai cure. C'est autant par égoïsme que par bienveillance que je veux lui épargner la vie à Estandre, bien trop cruelle pour un bâtard. Je t'ai transmis, je l'espère, suffisamment d'argent et d'or pour couvrir ses menus besoins pour longtemps, assez même pour te payer une jeune esclave pour t'occuper de ce garçon si tu désires t'épargner cette corvée. J'espère que la rudesse de ta vie en Roquellande t'aura fait changer d'avis sur le besoin d'esclaves au bon fonctionnement de notre monde.
Si tu acceptes de l'élever, lorsqu'il sera mûr, envoie-le moi à Estandre. Si c'est un fils digne et habile, je pourrais l'employer comme digne serviteur de ma maison, sinon, il pourra toujours servir de rouage à une autre famille, à un prix d'or.
Au plaisir,
Brän.
Erod rangea rapidement le vélin et contempla l'enfant sans un mot. Après un long moment d'hésitation il finit par prendre l'enfant dans ses bras, défait de son linge, et prononça un mot comme s'il serrait une main pour sceller un accord : « Irilh. »
––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Les années passèrent, et Erod prit soin d'Irilh comme de son propre enfant. Ce vieil ébéniste était de forte carrure, ses cheveux bouclés léchaient presque ses épaules. Souvent, il posait une main calleuse sur l'épaule d'Irilh, lorsqu'il lui enseignait ses lettres ainsi que de nombreuses connaissances sur la flore locale. Erod était un stricte précepteur et un oncle aimant, il alliait fermeté et douceur pour se faire comprendre d'Irilh. Lorsque celui-ci fut à l'aise avec la lecture, il entama un vieil herbier. Erod lui demanda de connaître parfaitement toutes sortes de plantes, les reconnaître et aussi leurs utilités propres. Lesquelles sont nocives, ou utilisées en infusion pour guérir les maux de têtes ou atténuer la douleur. Étrangement, le vieil oncle se montra méticuleux quant à l'enseignement de ces notions, et Irilh remarqua que les effets des plantes intéressaient particulièrement Erod qui se retenait rarement pour décrire les symptômes qui suivent l'ingestion d'une plante mortelle. Le vieil homme avait de nombreuses anecdotes à dispenser à ce propos.
Erod s'étonna de la dextérité grandissante du garçon, qui grimpait aux arbres avec une vivacité étonnante, les appuis sûrs et solides. A trop souvent s'aventurer dans les branches, le jeune Irilh tomba quelques fois, mais prit aussi beaucoup en assurance. Aussi s'aménagea-t-il une cabane en haut d'un chêne.
Erod entraîna Irilh à se battre avec une vieille lame émoussée dès son plus âge. Le vieil oncle avait servi dans la garde d'Estrande fut un temps, et avait gardé en mémoire et dans sa chair quelques attaques et passes efficaces. En temps qu'ébéniste et ermite accomplis, il s'était fabriqué un arc pour chasser (quelques oiseaux ou lapins, mais jamais de gibiers, interdits) et en fit un pour Irilh. S'il s'en servit adroitement pendant un certain temps, il préféra l'utilisation de l'arbalète. C'est en essayant cette arme que fabriqua Erod pour une ancienne connaissance parmi les gardes d'Estandre qu'Irilh se prit d'affection pour ce bel ouvrage. Bien plus précis et bien plus puissant qu'un arc, certes un peu plus lent à recharger... mais pourquoi s'en préoccuper ? Un lapin ou un oiseau meurt en un seul carreau. A utiliser l'arbalète à la chasse, Irilh ressentait un sentiment grisant. Attendant dans les fourrés, patiemment, ne se déplaçant qu'avec la plus grande précaution, l'arbalète tendue, tous ses sens en éveil, Irilh était serein et pouvait en un instant passer à une euphorie complète.
Irilh s'enticha encore d'un autre objet de bois, que son oncle lui confectionna après de longs mois de travail et d'essais : une vielle. En effet, Irilh apprit grâce à Erod à jouer de cet instrument. Cet oncle s'est écarté de toute civilisation, il n'est pourtant pas totalement dénué de savoir. La vieille offrait à Irilh des sensations similaires à celles de la chasse. Avec grande grâce, il en jouait amoureusement.
Ainsi, Irilh grandit et passa presque 20 hivers en compagnie d'Erod. Le jeune garçon mûrit. Ses cheveux étaient comme ceux de son oncle, à friser rapidement. Ceci dit, il les gardait très courts et ils n'avaient guère le temps de se boucler. Il était svelte et mesurait environ 1m75, un peu plus petit et moins robuste que son oncle. Le temps passa et il se montrait comme un jeune homme joyeux, qui savait pourtant faire preuve de grande rigueur, précision et méticulosité lorsqu'il lui fallait accomplir une tâche. Que ce fut d'aider son oncle dans la confection d'une table, dans ses parties de chasse ou ses entraînements au tir et à l'épée, ou bien même dans les simples corvées d'entretien d'une chaumière ; ramener du bois pour rallumer le feu de l'âtre éteint, tirer l'eau du puits, réparer le toit, acheter de la nourriture au marché. Irilh ne se fit guère d'amis au village. Il y avait peu de jeunes gens de son âge, et généralement, on ne lui accordait guère de confiance. Beaucoup de rumeurs circulairent avec le temps, et tous savaient plus ou moins qu'Irilh était un bâtard, fils d'Oreille Pointue. Ses oreilles étaient pointues, en effet, et Irilh négligeait parfois de mettre une capuche ou d'enrouler un foulard autour de sa tête à la mode de certains nomades lorsqu'il se rendait au village.
L'hiver suivant fut rude. Le vent frappait rageusement autour de la chaumière et le feu de l'âtre avait bien du mal à réchauffer Irilh et Erod. Ce dernier était désormais vieux, et ses travaux d'ébénistes longs et fastidieux. Il ne pouvait presque plus rien faire, et ce fut son dernier hiver à passer sur cette Terre.
La mort d'Erod toucha Irilh, mais moins qu'il ne l'aurait songé. Il trouvait dans ce trépas un simple état de fait. Son oncle était mort, rien ne pourrait jamais y changer quoique ce soit. Plutôt que de s'attrister, il devait avancer, tout simplement.
Irilh savait devoir se rendre à Estandre, retrouver son véritable père. Il n'avait jamais été mis dans le secret de son ascendance. Il était déterminé à suivre sa propre voie désormais, non pas celle d'un ébéniste, ni d'un garde aux ordres d'un capitaine aboyant, ou celle d'un laquai pour son père négligeant. Peut-être irait-il retrouver son père, s'il ne l'avait pas déjà oublié. Ou irait-il un jour retrouver cette communauté d'elfes sylvains, dans une forêt inconnue, avec comme seule marque d'attache à sa terre natale une feuille de malorn.
Irilh était déterminer à gagner sa vie grâce à une belle et longue chasse aux lapins. Et s'il ne les chassait pas, au moins les ferait-il danser.
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