Kalyss [Demi-Elfe / Rôdeurse]
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Kalyss [Demi-Elfe / Rôdeurse]
Nom : Kalyss
Age : 17 ans
Race : Demi-elfe Sylvain (mère humaine, père elfe)
Classe : Rôdeuse
Arme : arc et dague
Armure : aucune. Cela dit elle porte une grande cape car elle a le sens du spectacle.
Capacité spéciale : intuition du danger -elle peut ressentir les émanations malveillantes des personnes, animaux, plantes, choses qui lui parlent ou sont proches d'elles.
Compétence raciale : Maniement de l'arc
Sorts et compétences :
- Empathie avec les animaux
- Pistage
- Grande agilité
- Combat à mains nues
- Maniement de la dague
Compétences secondaires :
- Connaissance géographique
- Connaissance de la faune
- Connaissance de la flore
- Orientation naturelle
Histoire :
Kalyss ouvrit les yeux. Un craquement de brindille avait éveillé sa méfiance et elle tendit l'oreille, aux aguets. Elle jugula un début d'éternuement et pointa le nez hors de la botte de foin dans laquelle elle s'était cachée. Une silhouette se découpa soudain dans l'encadrure de la porte de la grange et une voix d'outre-tombe dit :
- Kalyss... Je sais que tu es là... Montre-toi...
Le nouvel arrivant contourna les bottes de foin d'un pas lourd. Soudain, il entendit un bruit. Sa proie avait bougé, il l'avait entendue. Elle ne pouvait plus lui échapper. Il s'approcha silencieusement à l'opposé du côté où elle regardait. Tout à coup, il bondit sur elle. Kalyss poussa un hurlement et se retourna à la vitesse de l'éclair, avant de flanquer un grand coup de poing dans la figure de son agresseur, qui ne l'évita que d'un poil. Il se planta devant elle, les mains sur les hanches.
- Kalyss ! On avait dit pas de coups !
- C'est de ta faute, répliqua-t-elle. Tu m'as fait peur !
- La dernière fois, tu as cassé le nez de Rodrick. Et après, tu t'étonnes que plus personne ne veuille jouer avec toi !
- Il l'avait mérité, cet abruti, grommela la jeune fille.
- Peut-être, n'empêche que ta mère a eu des problèmes, et que plus personne ne veut jouer avec toi !
A son tour, Kalyss se campa devant son ami. Elmins avait une fâcheuse tendance à la raison qui l'agaçait souvent. Elle planta ses yeux d'un bleu surprenant de clarté dans les siens et répondit :
- Tant qu'il y a encore quelqu'un qui veut bien, ça va. Et si même toi tu m'abandonnais, il me resterait la forêt. Viens, c'est l'heure du déjeuner.
Et, dans un grand envol de cheveux blonds, elle quitta la grange d'un pas ferme, bientôt suivie par Elmins.
En arrivant chez elle, Kalyss lança un joyeux ''Je suis là, maman !'' d'une voix claire et se précipita dans la cuisine. Sa mère s'affairait aux fourneaux, comme tous les jours. C'était une belle femme, grande et élégante, de qui Kalyss tenait cette masse de cheveux blonds qu'elle aussi aimait laisser libre, et ses yeux bleu clair à l'iris cerclé de sombre.
- Bonjour, ma princesse ! Je t'ai préparé une assiette, elle est sur la table. Tu peux commencer à manger pendant que je me sers. Et il y a aussi une surprise sur ta chaise...
Kalyss se précipita sur son siège et cria de joie en découvrant la belle branche légèrement courbée, flexible et sans nœuds, qui l'y attendait. C'était exactement ce qu'il lui fallait pour se fabriquer un nouvel arc, ce qui lui manquait depuis que le précédent avait été brisé par les autres enfants. Elle embrassa sa mère en se dressant sur la pointe des pieds, avant de se jeter sur son assiette et commençet à avaler à grandes bouchées le délicieux ragoût. Du haut de ses neuf ans, elle avait un appétit d'ogre et grandissait à une vitesse effrayante. Elle promettait de devenir au moins aussi grande que sa mère, qui frôlait le mètre quatre-vingts. Cette dernière la rejoignit et dit :
- Je l'ai trouvée en allant chercher des noisettes. Elle est bien ?
- Elle est parfaite. Merci, maman !
- De rien, ma princesse.
Elles mangèrent quelque temps en silence, puis Kalyss ne put se retenir. Profitant de la bonne humeur de sa mère, elle demanda :
- Maman, tu me parles de papa ?
Sa mère prit un air rêveur.
- Il était très beau et très riche. C'était un elfe.
- Ca, je le sais. D'ailleurs c'est à cause de ça que Rodrick et les autres ne m'aiment pas. Ils disent que je suis une bâtarde. Tu me parles de votre rencontre ?
- Ce n'est pas une histoire pour de petites oreilles !
- Tu dis toujours ça...
Elle marqua une pause et demanda très sérieusement :
- Maman, je suis une bâtarde ?
- Non, Kalyss, tu n'es pas une bâtarde. Tu es une princesse. Et les princesses finissent toujours leurs assiettes ! Mange donc !
Kalyss eut une moue, puis se remit à manger lentement. Chaque fois qu'elle parlait de son père, sa mère esquivait le sujet. Pourtant, elle savait qu'elle tenait de lui cette agilité qui lui permettait de grimper tout en haut des arbres, ces oreilles pointues qu'elle devait cacher avec ses cheveux, et aussi cette étrange capacité à percevoir les émotions des animaux. Enfin, ça, elle n'en était pas sûre. Sa mère appelait ça ''empathie'' ; Kalyss, elle, ne savait pas comment l'appeler. Elle se contentait de l'utiliser pour passer tout son temps dans la forêt à remettre les petits oiseaux dans leur nid et pour aider les paysans de son village à savoir où leurs bêtes avaient mal, pour ceux qui en possédaient. Mais elle sentait aussi les regards hostiles peser sur son dos, chaque fois qu'elle sortait. Elle s'était composé un masque d'arrogance et avait poli ses répliques les plus cinglantes pour lutter contre cette hostilité, mais cela commençait à lui peser. Elle ne pouvait être elle-même que dans sa maison, avec sa mère. Cette dernière ne lui avait jamais caché ses origines elfiques -ce qui aurait été difficile, Kalyss étant loin d'être idiote- et l'avait élevée avec amour dans ce petit village des plaines Borduaires. Kalyss poussa un gros soupir et termina son assiette en silence. Elle se faisait du souci pour rien.
-------------------------------------------------------------
Kalyss avait à présent dix-sept ans et, comme prévu, elle dépassait le mètre soixante-quinze. Son corps d'enfant s'était affiné, elle était mince et élancée comme une gazelle. Elle passait le plus clair de son temps dans le bois, écoutant la ''mélodie de la forêt'', comme elle l'appelait, et grimpait en haut des arbres les plus hauts qu'elle pouvait trouver, risquant de se rompre le cou à chaque fois. Elle sortait de moins en moins dans le village, sentant les regards peser plus lourd chaque jour sur ses oreilles pointues, et passait souvent par la porte de derrière pour rentrer chez elle. Elle avait été obligée de se battre plusieurs fois contre d'autres adolescents qui la traitaient de bâtarde, car son caractère fier ne supportait pas les insultes. Elle lavait son honneur dans la poussière et parfois jusque dans le sang. Ces combats, tout en musclant son corps et en l'entraînant, l'avaient rendue plus agile encore que dans son enfance. Toutefois, elle ne trouvait aucun plaisir au corps-à-corps et lui préférait de loin son arc, qu'elle avait façonné elle-même, ainsi que ses flèches aux pointes d'os. Elle chassait lors de ses escapades à la belle étoile qui l'emmenaient loin du village parfois plusieurs jours de suite. Elle avait appris seule à pister un animal, à reconnaître la bête blessée qui s'écarte du troupeau, mais aussi à reconnaître et observer sans les effrayer les bêtes qu'elle croisait. Seule aussi elle avait appris à dissimuler sa trace, son odeur, ses empreintes ; à se déplacer silencieusement pour surprendre une proie ; ou encore à reconnaître, parfois à ses dépens, les plantes comestibles, celles qui soignent ou rendent malade. Toujours seule, elle avait découvert les étoiles, qu'elle observait chaque nuit. Ne connaissant pas les constellations, elle avait fini par s'en inventer des siennes propres et s'entraînait à les reconnaître.
Une nuit d'été, alors qu'elle revenait de l'une de ses explorations après trois jours d'absence, elle trouva sa mère affolée, qui préparait dans la cuisine ce qui ressemblait à un baluchon, toutes lumières éteintes. Elle passa la porte de derrière et demanda :
- Mais maman, qu'est-ce que tu fais ?
- Ma princesse, tu dois partir. Ils sont à la porte, ils veulent te chasser, te tuer !
- Qui ça ? Et pourquoi ? Je n'ai jamais rien fait de mal ! Je n'utilise mes pouvoirs que pour les aider !
- Justement, ma chérie. Tu te souviens de toutes ces fois où tu as soigné leurs bêtes, ramené un lapin ou un oiseau pour le dîner, reconnu qui mentait pour régler une dispute ? De quand tu as battu tout le monde de vingt pieds au tir à l'arc ? Ils ne supportent pas que tu sois différente. Ils ne supportent pas que tu saches faire des choses qu'eux sont incapables de faire. Il faut que tu partes. Je t'ai mis quelques pièces, ce n'est pas grand-chose mais ça te permettra de manger pendant quelque temps. Je t'ai mis aussi quelques vêtements, ton manteau est sur la chaise.
Sa mère débitait ses phrases à toute vitesse sous le stress, si bien que ce qu'elle disait était presque
incompréhensible. Soudain, elle s'arrêta brusquement devant sa fille hébétée.
- Kalyss, écoute-moi bien. Tu dois aller à Telbara. Ce n'est qu'à dix jours de marche et c'est là que tu seras le plus en sécurité. Va à Telbara et deviens-y ce que tu veux. J'ai un cadeau pour toi, avant que tu partes. Tiens.
Elle tira de sa poche une paire de magnifiques mitaines en cuir rouge, qu'elle tendit à sa fille.
- Je les ai volées à ton père.
Kalyss les saisit et, reprenant enfin ses esprits, demanda :
- Et toi ?
- Moi, je devrais m'en sortir. Je leur dirai que tu n'es pas rentrée, que je ne sais pas où tu es. Pars le plus vite possible, je vais essayer de gagner du temps. Ils ne devraient pas tarder. Pars vite !
- Mais est-ce que je pourrai revenir ? Et quand ?
Sa mère la regarda, des larmes plein les yeux.
- Je ne sais pas, ma princesse. Mais je te promets que peu importe quand tu reviendras, ma porte te sera toujours ouverte. Maintenant pars ! Ils vont arriver !
Des pas lourds retentissaient au-dehors et la lueur dansante des torches commençait à projeter des ombres mouvantes à travers le papier huilé qui fermait les fenêtres sans vitres. Sa mère lui fourra le baluchon dans les mains, ouvrit la porte de derrière et la poussa dehors. Kalyss se retourna une dernière fois :
- Je t'aime, maman.
- Moi aussi, je t'aime, ma princesse. File maintenant !
Kalyss trébucha en reculant. Puis elle se retourna et commença à courir dans la plaine.
Les yeux inondés de larmes.
Etat actuel :
Kalyss a développé une grande méfiance envers les humains. Elle estime qu'il lui ont volé son enfance et sa mère (ce qui, en un sens, est vrai) et à part quelques rares exceptions (pour le travail notamment), elle ne se mêle pas trop à eux. Par contre elle n'est aucunement méprisante. Son apprentissage en solitaire lui a fait développer ses propres techniques de chasse, de pistage et d'orientation. Elle adore le grand spectacle (surtout quand elle est au centre, ce qui lui pose quelques problèmes puisqu'en tant que demi-elfe elle a plutôt intérêt à faire profil bas) et a gardé son masque d'arrogance qu'elle ne quitte que devant ses amis les plus proches (autrement dit quasiment personne) et sa mère, qu'elle retourne voir quand elle a trop le mal du pays. Ca arrive rarement plus d'une fois par an et jamais plus de quelques jours. Elle porte une grande cape qu'elle range dans son sac quand elle a trop chaud, un pantalon la plupart du temps car elle trouve les jupes trop peu pratiques, et les mitaines en cuir rouge que lui a donné sa mère, mais n'a jamais coupé ses cheveux qui lui descendent jusqu'aux reins et qui lui servent principalement à cacher ses oreilles trop pointues pour être humaines. Elle a aussi une dague cachée dans sa botte dont elle n'aime pas se servir, et elle ne se sépare jamais de son arc et de ses flèches. Elle n'est pas riche mais gagne sa vie en effectuant de menus travaux plus ou moins légaux pour diverses personnes. Elle a un caractère épouvantablement fier et ne sait pas rester impassible face à une insulte. Elle est très loyale et place la trahison en haut de la liste des pires crimes possibles. Elle a aussi un nombre incalculable de défauts (qu'elle n'admet pas) mais aussi de qualités (qu'elle n'admet pas non plus).
Age : 17 ans
Race : Demi-elfe Sylvain (mère humaine, père elfe)
Classe : Rôdeuse
Arme : arc et dague
Armure : aucune. Cela dit elle porte une grande cape car elle a le sens du spectacle.
Capacité spéciale : intuition du danger -elle peut ressentir les émanations malveillantes des personnes, animaux, plantes, choses qui lui parlent ou sont proches d'elles.
Compétence raciale : Maniement de l'arc
Sorts et compétences :
- Empathie avec les animaux
- Pistage
- Grande agilité
- Combat à mains nues
- Maniement de la dague
Compétences secondaires :
- Connaissance géographique
- Connaissance de la faune
- Connaissance de la flore
- Orientation naturelle
Histoire :
Kalyss ouvrit les yeux. Un craquement de brindille avait éveillé sa méfiance et elle tendit l'oreille, aux aguets. Elle jugula un début d'éternuement et pointa le nez hors de la botte de foin dans laquelle elle s'était cachée. Une silhouette se découpa soudain dans l'encadrure de la porte de la grange et une voix d'outre-tombe dit :
- Kalyss... Je sais que tu es là... Montre-toi...
Le nouvel arrivant contourna les bottes de foin d'un pas lourd. Soudain, il entendit un bruit. Sa proie avait bougé, il l'avait entendue. Elle ne pouvait plus lui échapper. Il s'approcha silencieusement à l'opposé du côté où elle regardait. Tout à coup, il bondit sur elle. Kalyss poussa un hurlement et se retourna à la vitesse de l'éclair, avant de flanquer un grand coup de poing dans la figure de son agresseur, qui ne l'évita que d'un poil. Il se planta devant elle, les mains sur les hanches.
- Kalyss ! On avait dit pas de coups !
- C'est de ta faute, répliqua-t-elle. Tu m'as fait peur !
- La dernière fois, tu as cassé le nez de Rodrick. Et après, tu t'étonnes que plus personne ne veuille jouer avec toi !
- Il l'avait mérité, cet abruti, grommela la jeune fille.
- Peut-être, n'empêche que ta mère a eu des problèmes, et que plus personne ne veut jouer avec toi !
A son tour, Kalyss se campa devant son ami. Elmins avait une fâcheuse tendance à la raison qui l'agaçait souvent. Elle planta ses yeux d'un bleu surprenant de clarté dans les siens et répondit :
- Tant qu'il y a encore quelqu'un qui veut bien, ça va. Et si même toi tu m'abandonnais, il me resterait la forêt. Viens, c'est l'heure du déjeuner.
Et, dans un grand envol de cheveux blonds, elle quitta la grange d'un pas ferme, bientôt suivie par Elmins.
En arrivant chez elle, Kalyss lança un joyeux ''Je suis là, maman !'' d'une voix claire et se précipita dans la cuisine. Sa mère s'affairait aux fourneaux, comme tous les jours. C'était une belle femme, grande et élégante, de qui Kalyss tenait cette masse de cheveux blonds qu'elle aussi aimait laisser libre, et ses yeux bleu clair à l'iris cerclé de sombre.
- Bonjour, ma princesse ! Je t'ai préparé une assiette, elle est sur la table. Tu peux commencer à manger pendant que je me sers. Et il y a aussi une surprise sur ta chaise...
Kalyss se précipita sur son siège et cria de joie en découvrant la belle branche légèrement courbée, flexible et sans nœuds, qui l'y attendait. C'était exactement ce qu'il lui fallait pour se fabriquer un nouvel arc, ce qui lui manquait depuis que le précédent avait été brisé par les autres enfants. Elle embrassa sa mère en se dressant sur la pointe des pieds, avant de se jeter sur son assiette et commençet à avaler à grandes bouchées le délicieux ragoût. Du haut de ses neuf ans, elle avait un appétit d'ogre et grandissait à une vitesse effrayante. Elle promettait de devenir au moins aussi grande que sa mère, qui frôlait le mètre quatre-vingts. Cette dernière la rejoignit et dit :
- Je l'ai trouvée en allant chercher des noisettes. Elle est bien ?
- Elle est parfaite. Merci, maman !
- De rien, ma princesse.
Elles mangèrent quelque temps en silence, puis Kalyss ne put se retenir. Profitant de la bonne humeur de sa mère, elle demanda :
- Maman, tu me parles de papa ?
Sa mère prit un air rêveur.
- Il était très beau et très riche. C'était un elfe.
- Ca, je le sais. D'ailleurs c'est à cause de ça que Rodrick et les autres ne m'aiment pas. Ils disent que je suis une bâtarde. Tu me parles de votre rencontre ?
- Ce n'est pas une histoire pour de petites oreilles !
- Tu dis toujours ça...
Elle marqua une pause et demanda très sérieusement :
- Maman, je suis une bâtarde ?
- Non, Kalyss, tu n'es pas une bâtarde. Tu es une princesse. Et les princesses finissent toujours leurs assiettes ! Mange donc !
Kalyss eut une moue, puis se remit à manger lentement. Chaque fois qu'elle parlait de son père, sa mère esquivait le sujet. Pourtant, elle savait qu'elle tenait de lui cette agilité qui lui permettait de grimper tout en haut des arbres, ces oreilles pointues qu'elle devait cacher avec ses cheveux, et aussi cette étrange capacité à percevoir les émotions des animaux. Enfin, ça, elle n'en était pas sûre. Sa mère appelait ça ''empathie'' ; Kalyss, elle, ne savait pas comment l'appeler. Elle se contentait de l'utiliser pour passer tout son temps dans la forêt à remettre les petits oiseaux dans leur nid et pour aider les paysans de son village à savoir où leurs bêtes avaient mal, pour ceux qui en possédaient. Mais elle sentait aussi les regards hostiles peser sur son dos, chaque fois qu'elle sortait. Elle s'était composé un masque d'arrogance et avait poli ses répliques les plus cinglantes pour lutter contre cette hostilité, mais cela commençait à lui peser. Elle ne pouvait être elle-même que dans sa maison, avec sa mère. Cette dernière ne lui avait jamais caché ses origines elfiques -ce qui aurait été difficile, Kalyss étant loin d'être idiote- et l'avait élevée avec amour dans ce petit village des plaines Borduaires. Kalyss poussa un gros soupir et termina son assiette en silence. Elle se faisait du souci pour rien.
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Kalyss avait à présent dix-sept ans et, comme prévu, elle dépassait le mètre soixante-quinze. Son corps d'enfant s'était affiné, elle était mince et élancée comme une gazelle. Elle passait le plus clair de son temps dans le bois, écoutant la ''mélodie de la forêt'', comme elle l'appelait, et grimpait en haut des arbres les plus hauts qu'elle pouvait trouver, risquant de se rompre le cou à chaque fois. Elle sortait de moins en moins dans le village, sentant les regards peser plus lourd chaque jour sur ses oreilles pointues, et passait souvent par la porte de derrière pour rentrer chez elle. Elle avait été obligée de se battre plusieurs fois contre d'autres adolescents qui la traitaient de bâtarde, car son caractère fier ne supportait pas les insultes. Elle lavait son honneur dans la poussière et parfois jusque dans le sang. Ces combats, tout en musclant son corps et en l'entraînant, l'avaient rendue plus agile encore que dans son enfance. Toutefois, elle ne trouvait aucun plaisir au corps-à-corps et lui préférait de loin son arc, qu'elle avait façonné elle-même, ainsi que ses flèches aux pointes d'os. Elle chassait lors de ses escapades à la belle étoile qui l'emmenaient loin du village parfois plusieurs jours de suite. Elle avait appris seule à pister un animal, à reconnaître la bête blessée qui s'écarte du troupeau, mais aussi à reconnaître et observer sans les effrayer les bêtes qu'elle croisait. Seule aussi elle avait appris à dissimuler sa trace, son odeur, ses empreintes ; à se déplacer silencieusement pour surprendre une proie ; ou encore à reconnaître, parfois à ses dépens, les plantes comestibles, celles qui soignent ou rendent malade. Toujours seule, elle avait découvert les étoiles, qu'elle observait chaque nuit. Ne connaissant pas les constellations, elle avait fini par s'en inventer des siennes propres et s'entraînait à les reconnaître.
Une nuit d'été, alors qu'elle revenait de l'une de ses explorations après trois jours d'absence, elle trouva sa mère affolée, qui préparait dans la cuisine ce qui ressemblait à un baluchon, toutes lumières éteintes. Elle passa la porte de derrière et demanda :
- Mais maman, qu'est-ce que tu fais ?
- Ma princesse, tu dois partir. Ils sont à la porte, ils veulent te chasser, te tuer !
- Qui ça ? Et pourquoi ? Je n'ai jamais rien fait de mal ! Je n'utilise mes pouvoirs que pour les aider !
- Justement, ma chérie. Tu te souviens de toutes ces fois où tu as soigné leurs bêtes, ramené un lapin ou un oiseau pour le dîner, reconnu qui mentait pour régler une dispute ? De quand tu as battu tout le monde de vingt pieds au tir à l'arc ? Ils ne supportent pas que tu sois différente. Ils ne supportent pas que tu saches faire des choses qu'eux sont incapables de faire. Il faut que tu partes. Je t'ai mis quelques pièces, ce n'est pas grand-chose mais ça te permettra de manger pendant quelque temps. Je t'ai mis aussi quelques vêtements, ton manteau est sur la chaise.
Sa mère débitait ses phrases à toute vitesse sous le stress, si bien que ce qu'elle disait était presque
incompréhensible. Soudain, elle s'arrêta brusquement devant sa fille hébétée.
- Kalyss, écoute-moi bien. Tu dois aller à Telbara. Ce n'est qu'à dix jours de marche et c'est là que tu seras le plus en sécurité. Va à Telbara et deviens-y ce que tu veux. J'ai un cadeau pour toi, avant que tu partes. Tiens.
Elle tira de sa poche une paire de magnifiques mitaines en cuir rouge, qu'elle tendit à sa fille.
- Je les ai volées à ton père.
Kalyss les saisit et, reprenant enfin ses esprits, demanda :
- Et toi ?
- Moi, je devrais m'en sortir. Je leur dirai que tu n'es pas rentrée, que je ne sais pas où tu es. Pars le plus vite possible, je vais essayer de gagner du temps. Ils ne devraient pas tarder. Pars vite !
- Mais est-ce que je pourrai revenir ? Et quand ?
Sa mère la regarda, des larmes plein les yeux.
- Je ne sais pas, ma princesse. Mais je te promets que peu importe quand tu reviendras, ma porte te sera toujours ouverte. Maintenant pars ! Ils vont arriver !
Des pas lourds retentissaient au-dehors et la lueur dansante des torches commençait à projeter des ombres mouvantes à travers le papier huilé qui fermait les fenêtres sans vitres. Sa mère lui fourra le baluchon dans les mains, ouvrit la porte de derrière et la poussa dehors. Kalyss se retourna une dernière fois :
- Je t'aime, maman.
- Moi aussi, je t'aime, ma princesse. File maintenant !
Kalyss trébucha en reculant. Puis elle se retourna et commença à courir dans la plaine.
Les yeux inondés de larmes.
Etat actuel :
Kalyss a développé une grande méfiance envers les humains. Elle estime qu'il lui ont volé son enfance et sa mère (ce qui, en un sens, est vrai) et à part quelques rares exceptions (pour le travail notamment), elle ne se mêle pas trop à eux. Par contre elle n'est aucunement méprisante. Son apprentissage en solitaire lui a fait développer ses propres techniques de chasse, de pistage et d'orientation. Elle adore le grand spectacle (surtout quand elle est au centre, ce qui lui pose quelques problèmes puisqu'en tant que demi-elfe elle a plutôt intérêt à faire profil bas) et a gardé son masque d'arrogance qu'elle ne quitte que devant ses amis les plus proches (autrement dit quasiment personne) et sa mère, qu'elle retourne voir quand elle a trop le mal du pays. Ca arrive rarement plus d'une fois par an et jamais plus de quelques jours. Elle porte une grande cape qu'elle range dans son sac quand elle a trop chaud, un pantalon la plupart du temps car elle trouve les jupes trop peu pratiques, et les mitaines en cuir rouge que lui a donné sa mère, mais n'a jamais coupé ses cheveux qui lui descendent jusqu'aux reins et qui lui servent principalement à cacher ses oreilles trop pointues pour être humaines. Elle a aussi une dague cachée dans sa botte dont elle n'aime pas se servir, et elle ne se sépare jamais de son arc et de ses flèches. Elle n'est pas riche mais gagne sa vie en effectuant de menus travaux plus ou moins légaux pour diverses personnes. Elle a un caractère épouvantablement fier et ne sait pas rester impassible face à une insulte. Elle est très loyale et place la trahison en haut de la liste des pires crimes possibles. Elle a aussi un nombre incalculable de défauts (qu'elle n'admet pas) mais aussi de qualités (qu'elle n'admet pas non plus).
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