Chasse aux Gobelins [PV Astorok Cornes de Fer]

Quoi de mieux qu’un peu de bagarre pour se changer les idées ? Je me doutais qu’on dirait que je ne savais rien d’autre que taper, défoncer et piétiner. Et très franchement, je ne pourrais pas leur donner tort. Je savais ce que j’étais, ainsi que ce dont j’étais capable. Donc, j’assumais pleinement. N’étant pas une personne très cultivée, ni même instruite, et sachant encore moins lire et écrire, je trouvais mon bonheur dans le seul art que je connaissais, la baston ! Mise à part les compétitions dans les tavernes, j’usais de ce talent pour la bonne cause, toujours un minimum rêveur, de devenir un héros comme notre minotaure fondateur de notre famille. Et donc, parcourant de long en large le continent, je cherchais de pauvres êtres sans défense, à qui je pouvais prêter mon bras puissant pour les protégés contre le danger. Une contribution ? Je le faisais pour l’argent quand ceci venait d’une quête de la guilde. Sinon, si je tombais sur une occasion, libre à eux de me donner quelque chose ou pas.

Et ce fut dans cet état d’esprit, que je me retrouvais dans cette ville, ou village dont j’eus oublié le nom. Juste un point de repos, non loin des montagnes dominantes. Je pensais surtout à me reposer ici, avant de continuer ma petite ballade avant de rejoindre Telbara. Mais il fallait croire que la vie n’était pas simple, même pour le plus commun des voyageurs. Alors que je remontais la rue, une bande de maraudeurs me barra la route. Vous épargnant tous ces détails, franchement, c’était du déjà vue, un peu d’animation était à prévoir. Donc, comme je le disais, alors que je remontais la voie, d’un pas tranquille, ne demandant rien à personne, des bandits vinrent me menacer. Leurs armes étaient tout aussi ridicule qu’elles ne méritaient d’être nommé, un sourire satisfait déforma ma gueule. Ces bandits se croyaient toujours plus fort et malin. Mais ils offraient une parfaite distraction et d’entraînement.

En quelques secondes seulement, la petite bande se retrouva à terre. Quelques coups donnaient anarchiquement suffirent à en finir. Mais pensant que c’était déjà fini, je tombais sur un petit duo. L’un ressemblait à un paysan, l’autre à un guerrier humain accomplit. Et là, je me demandais si l’agression n’était pas plus portée sur eux que sur moi. Bah ! Je venais dans ce cas de rendre service il fallait croire quoi. Et puis, le cavalier semblait « reconnaissant. » De plus, ayant remarquer mes prouesses, il me fit une offre qui réchauffa mon petit cœur.

"Y'a pas de quoi. Et des gobelins ? Vous n'avez pas plus corser dans votre boutique ?"

Je n’étais pas contre le fait d’écraser de la vermine verdâtre. Cependant pour moi, le gobelin était un adversaire destiné à un combattant novice. Moi, je cherchais des adversaires puissants, pouvant aussi bien égaler ou dépasser ma propre force. Même un ouragan de ces petits êtres, griffus et armé, ne me faisait pas peur, car je me voyais bien l’anéantir d’un seul et unique coup de hache. Toutefois, il fallait savoir saisir les occasions qui se présentaient. Il n’y avait pas de dragon tous les kilomètres après tout.

"Sinon oui, je ne suis pas contre. Dite moi où et on y va."

"Enchanté. Astorok de la famille des Cornes de Fer. Et ma hache est toujours présente pour découpé quelques mécréants quel qu'ils soient."

Ce fut ainsi que nous partions pour la bourgade ennuyer par les gobelins. L’idée de rencontrer probablement des trolls sur le chemin, n’était pas pour me déplaire. Car je trouverais bien plus de plaisir à tuer ces grosses bêtes sans cervelles, que des crevettes moisies dans leur grotte. Mais il ne fallait pas cracher dans la soupe, on prenait ce qui venait, et porter secours à des gens sans défense, était toujours une noble quête, aussi gratifiante que recevoir une bourse pleine de pièce d’or. Même si en réalité, l’argent et l’or ne m’avaient jamais intéressé. J’eus compris leur utilité, mais en réalité, je pourrais très mener une vie sans. Chose déjà prouvée quand je vécus auprès des miens. Mais là n’était pas la question.

Vous faisant fi du voyage qui fut en fait, bien décevant, aucun troll, mais passé un petit moment en bonne compagnie, nous arrivions au fameux village. Et là, ce fut le choc. Je ne m’attendais pas à un lieu très développé, juste une énième copie d’un bourg. Mais là… On aurait cru qu’une armée fut passée, ayant réduit en cendres plus de la moitié du village, laissant mort, blessé et gens qui se lamentaient. Je restais penaud même au milieu de tout ça, ayant du mal à me rendre compte de ce que je voyais. Le sol qui craquait quand mes sabots marchaient dessus à cause de la cendre, l’odeur de mort et de brûlé qui agressait mes naseaux, sans compter la fumée qui semblait attirée par vous, et vous piquait les yeux. Mais tout ceci n’était qu’à l’extérieur. Mes tripes quant à elles, semblaient se nouer comme des serpents. Je n’avais pas peur de le dire, voir ces gens souffrir me faisait une très grande peine.

Comment de sales petits rats verts ont pu commettre un tel carnage ? Une question qui me taraudait, et dont elle put être méditer au coin d’un feu, non loin de ce qui semblait être le repère de ces saletés. Enfin, il n’y avait pas de doute possible, car malgré le carnage, j’arrivais encore à sentir leur odeur, et elle était puissante dans cette gueule de pierre. Toutefois, il y avait autre chose, quelque chose de bien plus puant, mais dont je n’arrivais pas à identifier. Chose en lien avec notre discussion justement.

"Ouais... Sans doute en lien avec le gros truc qui à laisser l'empreinte tout à l'heure. Quoi que cela puisse être, la chose inconnue est avec cette vermine."

Comment pouvais-je être certain que le monstre anonyme soit un ami des gobelins ? Tout simplement qu’autour de ses empreintes, il n’y avait aucune trace de lutte. Les petits pieds et les gros, se suivaient l’un à côté de l’autre jusqu’au village et ici. Dans le cas contraire, ces empreintes seraient posées de manière anarchique.

Dans la grotte, le sol de cendre, fut celui des ossements. La cavité semblait très grande, et ce cimetière sans fin. Hache à la main, je me tenais prêt à recevoir ces ignobles créatures. Si l’une d’elle venait à me tomber dessus, je serais la recevoir en lui explosant le crâne avec mon arme. Mais, n’oublions pas non plus l’autre imposante créature. Nous ignorions de quoi il s’agissait. Pour le moment, je supposais qu’elle devait faire au moins ma taille, voir un peu plus, mais je pouvais également me tromper. Toutefois, vous risquiez de me trouver sans cœur sur ce coup, et m’en voyez-vous navré, mais il fallait avouer que tomber sur une telle bête me plaisait beaucoup. Malgré l’empathie que je pouvais éprouver pour les villageois, combattre des gobelins ne me plaisait pas vraiment, trop facile. Malgré cela, tombé sur une autre créature pouvant être plus forte et coriace, ravivait la flamme de mon intérêt.

Notre chemin se divisa en deux. Deux autres tunnels qui se séparaient, menant probablement à des lieux très opposés. Le quel choisir ? Je pensais me fier à mon odorat. Celui empestant le plus serait le bon, mais bien sûr, il y avait un problème. Au départ surpris, je reniflais de plus belles, absorbant la puanteur de ces peaux vertes pour en être sûr. Malheureusement, ce ne fut le cas.

"Celui de gauche, il pue le gobelin. Mais la chose inconnue, si c’est bien la même bête, se cache à droite. On défonce qui en premier ?"

Voyant l’humanoïde se baisser et se mettre à ramper dans un premier tunnel, me fit comprendre ses intentions. Chacun de son côté et à chacun la gloire méritée dans son propre combat. Cela me plaisait et de toute manière, il semblerait que ce soit la meilleure des solutions. Me battre seul ou avec quelqu’un ne me dérangeait pas. Dans l’un comme dans l’autre, j’y trouvais mon compte. Ceci dit, le tunnel conduisant au repère de ces vermines était bien trop étroit et bas pour une créature ayant mon gabarit. Si je le suivais, je bloquerais à jamais le passage avec mon imposante carrure. Ainsi, je saluais mes compagnons et m’engouffrai dans le tunnel conduisant à la tanière de la bête.

J’eus l’impression de remonter le long d’un immense serpent de pierre. Large et imposant, le chemin n’était en rien droit. Zigzaguant quelques fois, et montant et descendant également, le parcours n’était en rien simple. L’identité de la chose n’était toujours pas relevée, mais vue qu’elle semblait vivre ici, il devait s’agir d’un animal à la fois imposant et agile. Mon esprit imaginait soit quelque chose de reptilien ou un gros félin. Mais vue les monstres que je concevais, je me posais la question, « Pourquoi cette chose ne dévorait-elle pas les gobelins ? » Il était difficile d’imaginer que ces petites créatures apprivoisées quoi que ce soit de plus gros qu’un cochon. Mais nous aurons bientôt le fin mot de cette histoire.

Me laissant choir d’un rocher, je découvris dans un petit carré de sable, une emprunte partielle, ressemblant beaucoup à celles de la chose. Nous étions donc bien sur la bonne voie, mon cœur battait des tambours à l’idée d’occire enfin le monstre. Hache en main, j’avançais avec prudence, surtout en voyant que le tunnel s’était incroyablement élargi, dévoilant une salle naturel surmonté d’un dôme de roche d’où suspendaient des champignons lumineux, tels des lustres de dame nature sous terre. Et la bête… La bête !

Oui ! J’avais supposé un beau bestiaire dans ma tête. Des monstres aussi formidables que magnifique. Soit, pas de dragon ou de Bohoron, il ne fallait pas exagérer. Mais on comprendra la petite déception quand je découvris la face de cette chose. Longeant un rocher, se tenait au plein cœur de cette chambre souterraine, une grosse masse me dépassant d’une tête ou deux. Point de cornes, ni de griffes, cela ressemblait à un tas mouvant, gémissant et grignotant ce qu’il trouvait près de lui avec une énorme main. Il était assis, me faisant dos, mais je pouvais voir qu’il s’approchait d’un humanoïde aux formes simplifier.

"Un Troll ? Est-ce que la chose ayant laissé ses empruntes serait cette stupide créature ?"

À croire que les dieux m’écoutaient, je vis l’imposante bête se relever, se gratter les fesses et se dirigeais vers le fond de son repère pour récupérer quelque chose. Là, je vis qu’il était muni d’étrange botte, faite à la fois de fourrure et de métal. Curieux n’était-il pas ? Quoi qu’il en soit, je me tenais prêt à agir, quand finalement, ce fut le monstre qui attaqua le premier. Habitué au calme de sa caverne, le simple bruit de sabot par terre le mit en alerte et lança une pierre en ma direction, et qui se fracassa sur la paroi si je ne m’étais pas écarté à temps.

Le Troll était comme devenu fou, sautant sur place à la manière de ses grands singes, piétinant son nid qui était fait d’ossement et d’objet récupéré avec ses énormes bottes, avant d’attrapant un long bâton pour me menacer avec. Et dire qu’on me critiquait d’avoir le sang chaud et être impulsif, je venais de trouver pire que moi.

"Très bien mon ami, tu as intérêt à être à la hauteur. Voyons ce que tu as dans le ventre."

Me mettant en position, j’entais dans cette arène d’un autre monde, plus que désireux de tester les prouesses de la bête, et surtout, curieux de savoir quels honneurs je remporterais en le découpant en morceaux.