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mère nature et dame fortune

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Message  Nimar Ombrien Dim 6 Oct 2019 - 20:59

Les humains sont nombreux dans notre monde. Il en va de même pour les tigrains, les nains, les hommes lézards, les minotaures, les halfelins... Tous ces êtres sont relativement communs. Oh, certes, le terme "relativement" est bien choisis car il m'est arrivé à de nombreuses reprises de voyager des mois sans trouver le moindre représentant des races citées précédemment. Ils ne pullulent pas comme des parasites non plus. Cependant, tous ces êtres ne sont pas rares à côté des demi-sang, qui eux mêmes ne sont pas rares à côté des dryades. Généralement, les récits de rencontre avec ces derniers êtres prennent place dans des lieux reculés, non habités par l'homme, où le protagoniste mentalement déficient s'est perdu par sa seule bêtise. Or, étant sacrément con, il ne me manquait, pour une rencontre avec ces raretés, plus qu'à atterrir dans un lieu reculé, isolé de ma délicieuse civilisation. Comment m'y suis-je donc pris?

Toute cette histoire commence un mercredi. Le soleil de midi brillait haut, laissant à mon horizon un climat relativement froid, voir hivernal. Pendant quelques semaines, une part de la région semblait subir des aléas climatiques relativement peu chaleureux au niveau de la forêt du calme. J'avais récemment obtenu une tâche ingrate, mais payante, consistant à escorter une caravane marchande au travers des patelins encerclant la forêt du calme. Ils sont nombreux ces villages de bûcherons qui, dès l'aube de l'hivers sortent un peu de leur pauvreté habituelle. A Telbara, en parallèle, le bois se vend chère très tôt cette année, et c'est de là que partit une petite course entre les marchands de la capitale. Je travaillais pour l'un d'eux avec trois ou quatre mercenaires aussi musclés que stupides, afin de protéger le convoi de bois des concurrents, bandits, et même des incendies. De nombreux jours de marches se montreraient nécessaires, les places sur les charrettes n'étant pas à pourvoir. Mais fort heureusement, le salaire demeurait séduisant. Cinq pièces d'argent pour l'allé, et cinq pour le retour, avec des primes selon les assauts repoussés. La nourriture n'était pas offerte, mais le garde-manger du négociateur était aussi garni que découvert. Ainsi, pour moi, c'était un travail facile pourvu de boucliers humains, de bouffe à volonté, et dont la tâche la plus complexe consistait à marcher. L'affaire était simple jusqu'à Boulios. Un village de quelques centaines d'habitants où les précautionneux bûcherons ont décidé de faire tomber les arbres par dizaines cette année. Cette stupide stratégie marcha sur le négociateur de la caravane qui déclara quelque chose comme "Messieurs, ce village m'offrira le monopole du bois de chauffage.". Le plus rigolo à cette affaire était que le monsieur se croyait charismatique. Il acheta trois charrettes et des chevaux, remplies de bois. Il ajouta à cela tant de bûches que le reste du convoi en fuyait. Il fallut une journée pour le chargement.

Cependant, je ne suis pas déménageur, et l'idée de passer dix heures à ranger des bûches me décida à partir explorer un lieu culturellement développé où les rencontres font vivre les cœurs: une taverne pleine d'ivrogne. J'ajoutai à la clientèle un dernier alcoolique en ma personne, et me mis à m'amuser. Finalement, je fus alerté par un groupement de quatre hommes cherchant à rallier à eux plus de têtes. J'écoutai leur discours...

-Trois portés disparus! TROIS! C'en est de trop! Pas moins de six de nos camarades bûcherons ont dit l'avoir vu, la créature des forêts! Cela faisait une semaine que nous l'avions vu, et personne n'a réagi. Mais maintenant, trois des nôtres ont disparu dans la forêt du calme, dont un de nos fils! Un gamin de dix ans à peine! Qui est le responsable?!

Un silence pesant suivit cette question réthorique. Le lanceur d'alerte avait bu, et ça se voyait. Pourtant tous le prenaient au sérieux de par leur mine sombre. Mais les populaces pacifiques ne suivirent pas, et ces mots restaient ceux de quatre ivrognes autour d'une table qui ne lanceront sans doutes pas la battu promise. Je supposai donc...

-Les glissements de terrains? Je veux dire, il a plu hier, si vos rejetons ils se baladaient en forêt ce serait pas étonnant... Sinon les prédateurs c'est pas ce qui manque dans une forêt...

-L'orc!

Un autre silence prit la place des mots. A celui-ci, je répondis par un souffle rieur étouffé, tant la proposition de l'alcoolique était stupide. Mais lui, la trouvait pertinente sa théorie...

-Je l'ai vu de mes yeux! Au crépuscule, s'enfonçant dans son bois, elle était là! Une femme à la peau verte comme le venin d'une vipère! Elle aborde un luth et une douce voix pour qu'on oublie ses crocs acérés et ses pulsions meurtrières! Mais elle n'aura pas un quatrième innocent! Et je vous le dis...

Je me rassis sans plus écouter l'énergumène. Le bougre délirait indéniablement. Même le plus con des sobres saurait que quelques jeunes qui se baladent en forêt, seuls, un soir de pluie, c'est un parfait plan pour mourir des crocs d'un prédateur, pour tomber sur un serpent discret, ou même pour être pris dans l'intempérie. Ces inconscients étaient morts de cause naturelle, et habitués à leurs huttes, ils n'ont ni supporté le froid, ni la nuit, voilà tout. Enfin, rien de ce que dirait l'ivrogne ne me convaincrait que son manque de culture et la triste absence d'avenir en ce lieu ne lui ont pas fait perdre l'esprit...

-Trois pièces d'argent à celui qui rapporte la tête du monstre!

-Je suis votre homme!

Répondis-je instinctivement, sans même me rendre compte que je répondais à un aliéné. Sans plus attendre, je sortis, me disant que si je rapporte la moindre bête agressive en disant "c'est lui qui les a tué", on me croirait. Sinon, j'allais devoir trouver une stratégie biscornue consistant à peindre en vert la tête d'un humanoïde mort... Il n'y a pas de sous-métier. En premier lieu, je m'enfonçai dans la forêt. Il ne me fallait pas attendre la nuit, et si je désirais débusquer une bête théoriquement capable de tuer trois individus, je ne voulais pas le faire de nuit. Je marchai, encore, encore, encore... Évidemment, je prenais régulièrement des repères pour ne pas me perdre. Cependant, je suis affublé d'une naturelle malchance qui, cette fois-ci, s'incarna sous la forme d'une grognasse nommée dame nature. Après avoir parcouru une longue distance sans succès, je prévoyais de rentrer. Hélas, le destin en eut décidé autrement, et je croisai la route d'un sanglier. La bête n'était guère impressionnante, jusqu'à ce que, prise de panique, elle ne me charge. Mon premier réflexe fut de crier comme une jouvencelle. Le second, très rapide, fut de courir dans le sens opposé. On a pas idée de la vitesse de ces maudits marcassins. Heureusement, je suis un tigrain typé guépard: mes ancêtres chassaient les chevaux en leur courant après, alors ce n'est pas le petit gros du règne animal qui me battra sur une quelconque distance. Hélas, la bête, puisse-t-elle voir toute sa famille mourir, parvint à me perdre. J'ai erré pendant cinq heures en appelant régulièrement à l'aide, en vain.

Le crépuscule brillait dans le ciel, et moi, désespéré, finis par ramasser du bois: si je ne pouvais sortir de la forêt, je n'allais pas y mourir. Un feu me serait nécessaire. Alors que je tentais d'allumer mon refuge, je me rendis compte qu'un son étrange avait fait irruption. Des cordes se faisaient gratter: était-ce une harpe? Non, un luth plutôt... Bah, un instrument à corde. Peut être bien même le luth de "la grande vilaine orc"? Intrigué, fatigué, et étonné, je m'approchai du son que je parvins finalement à distinguer clairement. Depuis quand la musicienne se divertissait-elle ici? Morbleu, qu'importe! Allait-elle m'être utile, telle était l'unique question digne d'intérêt alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient. Je finis par apercevoir ce qui s’apparentait à une femme. Mais elle n'était pas humaine: elle était verte. D'un autre côté, ses traits n'étaient pas non plus ceux d'un demi-orc, même si j'avais rarement rencontré des êtres de ce type. Quand aux orcs pur-sang... Je les croyais tous morts. Qu'était-ce que cette chose? Était-elle civilisée? Le luth et le talent me firent penser que oui, la trogne et les vêtements m'hurlaient que non. Était-elle dangereuse? L’apparence me disait que non, clairement pas. Mais la prudence était de mise dans ce terrain. Je rabattis ma cape d'un marron fort foncé sur ma tête, et m’entourai de ma cape. Sous ce vêtement qui laissait tout juste apparaître le bas de mon visage, je me mis à caresser une de mes deux dagues, prêt à dégainer selon la réaction de la chose. Je levai l'autre main au ciel, bien visible, et déclarai alors que la chose ne m'avait pas encore vu...

-Hé... Hé, machine!

Contact maladroit, certes, mais ces mots n'étaient pas prononcés violemment. J'étais perdu et avais tout intérêt à pacifier pour l'instant. Quand à mes trois pièces d'or... Rien ne m'empêchait de m'en occuper plus tard. Maintenant que j'étais vu, je continuai...

-Moi... Perdu. Toi comprendre? Toi savoir où être village humain?... Toi parler langue commune? Ou toi au moins savoir parler une langue?...

Je m'approchai d'un pas, découvrant mon visage, tentant d'avoir l'air aussi sympathique que possible. Bien entendu, même si je ne m'en souciais qu'à moitié, mon approche pouvait sembler légèrement trop hâtive à la créature, je terminai...

-Oh, toi répondre quand tu veux, hein?
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Message  Sinée Dim 6 Oct 2019 - 23:01

Le voyage fut relativement long. Voilà un moment déjà que j’ai quitté la forêt de Lagisse, mais j’y repense encore. Après tout ça faisait des années que j’y vivais, je ne l’avais même jamais quittée ! Et la traversée fut rude, m’éloigner de la forêt comme ça, me retrouver dans des plaines certes recouvertes de végétation, mais avec seulement quelques endroits boisés pour me reposer… Mais il y a un début à tout, comme on dit. Et puis comment suis-je sensée partager mon art si je reste enracinée au même endroit, ça, je me le demande ! Les gens n’étaient pas nombreux à s’aventurer dans Lagisse, et le peu qui s’y aventuraient ne s’intéressaient que rarement à ma musique ; bûcherons, marchands… Généralement des humains qui s’adonnaient à leurs activités humaines. J’espère vraiment que mes rencontres seront plus variées, maintenant que je me décide à prendre la route. Enfin, « prendre la route » … Changer de forêt de temps en temps, quoi.

Mais bien que je sois dans cette forêt depuis un moment déjà, je n’ai croisé presque personne. En fait je pense bien n’avoir croisé qu’un seul individu, un humain, pour changer tien. Je ne me rappelle plus ce qu’il me voulait, il avait l’air d’être sous l’effet de cette substance, ce liquide qui rend les gens confus et maladroits. C’est ce que j’en ai deviné, tout du moins, de sa démarche titubante et de ses balbutiements incompréhensibles dans les deux langues que je comprends. Il est allé plus profondément dans la forêt malgré mes avertissements qu’il semblait ignorer, et je ne l’ai plus revu depuis. Il est dangereux de s’aventurer seul dans une forêt, et si moi, qui a vécu toute ma vie parmi les arbres, daigne à l’admettre, c’est encore plus vrai pour un humain. Le temps est imprévisible, la faune comme la flore pensent avant tout à survivre… J’espère qu’il aura su retrouver son chemin.

Ce n’est pourtant pas l’avenir de cette homme qui m’inquiète le plus, non. C’est l’état de la forêt. Je vois beaucoup trop d’arbres abattus, signes d’une forte activité humaine. Chaque tronc me rappelle cette vision, ce jour fatidique ou je suis rentrée pour voir mon cher parent… Heureusement que j’ai pu attraper ce luth. C’est tout ce qu’il me reste de lui désormais. Et plus jamais je ne ferais l’erreur de le laisser sans surveillance, il m’accompagnera partout où j’irais, et de ses cordes sera émise la voix de la forêt elle-même. Chaque arbre abattu est la note d’un requiem sylvestre sur lequel je travaille, pour qu’à travers la forêt soit entendue la plainte de Mère Nature elle-même.

Et cette plainte semble être entendue. Je ne faisais que gratter quelques cordes, assise contre le tronc d’un arbre, tentant d’atteindre ce thème triste mais doux dont j’ai reçu l’inspiration de cette forêt, quand une voix semblait m’interpeler.

??? – « Hé… Hé, machine ! »

Prise de cours, je manquais de faire une fausse note en tournant ma tête vers mon audience surprise. A cause de l’obscurité du crépuscule je devais plisser les yeux pour identifier mon interlocuteur, d’autant plus que ses vêtements sombres n’aidaient pas, mais je devinais à sa voix qu’il devait s’agir d’un mâle.

??? – « Moi... Perdu. Toi comprendre ? Toi savoir où être village humain ?... Toi parler langue commune ? Ou toi au moins savoir parler une langue ? ... »

Sa manière de parler me faisait penser à un autre de ces hommes éméchés, et j’allais me dire qu’il y en avait tout de même une grande quantité dans les parages. Mais je pu enfin apercevoir son visage : je fus surprise de voir des airs de félins ! Je n’avais jamais croisé d’homme-félin auparavant ! Je me suis relevée presque immédiatement, car même si les félins ne sont généralement pas friands de légumes, je n’aimerais pas me faire déchiqueter bêtement.

??? – « Oh, toi répondre quand tu veux, hein ? »

Ah ! Avais-je pris trop de temps à répondre ? Il faut dire, j’étais étonnée de croiser un tel être et je n’avais pas fait attention au temps que j’avais passé à le dévisager. S’il parlait c’était qu’il avait au moins un semblant d’intelligence supérieur, même si sa manière rudimentaire de parler semblait m’indiquer qu’il restait assez « sauvage ».

Sinée – « Ah, euh… Oui, bonjour. Enfin, bonsoir. Tu es perdu donc ? »

J’entonnais une voix calme, mais je me doute qu’elle ne cachait pas ma surprise. J’ai pourtant l’habitude qu’on vienne me voir de nulle part car c’est l’essence de toutes mes interactions avec autrui, c’est juste que découvrir un nouveau type de personne est assez… Unique ? Je vais dire unique.

Sinée – « Je suis désolée mais je ne suis arrivée dans cette forêt qu’assez récemment. Je ne saurais te dire où trouver un village humain. »

Et pour cause, je n’en avais pas cherché. Je savais juste qu’il y en avait un proche, étant donné le déboisage important des environs. Et disons que ma dernière escapade dans un village humain ne s’est pas très bien passée… Je préfère éviter les risques. Ce félin avait cependant besoin d’aide, et contrairement à l’humain de l’autre fois il ne faisait pas mine de m’ignorer. Et il y avait là une occasion d’interagir de manière positive avec quelqu’un, ce qui est la raison principale de mon voyage ! Autant saisir l’occasion tant qu’elle se présente.

Sinée – « Cependant, je serais ravie de t’aider à t’y retrouver. Je me fais ma petite idée d’où se trouve l’habitat des humains. Peut-être pourrait-on chercher ensemble ? »

J’espérais qu’il accepte. Mon idée était de chercher aux alentours des endroits les plus déboisés. C’était à une bonne marche de là où nous étions, et pendant le trajet j’aurais donc l’occasion de lui faire part de mes mélodies. Et qui sait ? Peut-être qu’en arrivant au village humain il parlera de moi à la population locale, et j’aurais l’occasion de faire ma première interprétation devant un public de diverses personnes ! Bien que je n’aime pas l’idée de faire ami-ami avec des coupeurs d’arbres…
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Message  Nimar Ombrien Sam 12 Oct 2019 - 14:26

Je commençais à me dire que la chose ne savait pas parler, lorsque sa voix répondit doucement, trahissant son malaise...

– Ah, euh… Oui, bonjour. Enfin, bonsoir. Tu es perdu donc ?

Là, à ce moment, j'étais pour ainsi dire sur le cul. Malgré son apparrence sauvage, la créature savait parler, et plutôt bien en plus! Qu'est ce que je devais avoir l'air con avec mes "toi savoir parler". Elle me dévisageait et semblait être intriguée par moi. Elle avait jamais vu de Tigrain celle la? Bah, elle n'était ni hostile, ni irrespéctieuse, alors ses étrangetés étaient passables. J'ajouterai qu'elle se montra pourvue de gentillesse étant donné qu'elle enchaîna...

–Je suis désolée mais je ne suis arrivée dans cette forêt qu’assez récemment. Je ne saurais te dire où trouver un village humain. Cependant, je serais ravie de t’aider à t’y retrouver. Je me fais ma petite idée d’où se trouve l’habitat des humains. Peut-être pourrait-on chercher ensemble ?

Ces mots me firent plaisir: ça restait du "je peux peut être trouver", mais moi, j'étais perdu sans espoir de retrouver ma route depuis longtemps déjà. J'avais assez peu de doute sur le fait que c'était elle qui valait ma prime. Et si ce n'était pas elle, elle y ressemblait mille fois assez pour se prendre des caillasses au village. Qu'importe, elle saura bien se débrouiller pour ne pas approcher une foule en colère armée de fourches et de torches. L'important, c'est que je rentre chez les pecnots. Je claquai des doigts dans un grognement joyeux avant de dire...

-Parfait! Excuse moi de t'avoir parlé comme à une aliénée, hein? Je ne savais pas si tu parlais bien la langue commune.

Je suis trop honnête pour être un bon chasseur de prime, me dira-t-on, mais si elle m'aidait à sortir de ce bourbier, j'avais pour devoir de la conseiller en retour. La bougre ne semblait pas se rendre compte que le village voisin était pour elle un lieu dangereux. Je m'approchai donc nonchalamment de la demoiselle, dans un pas aisé et quelque peu bondissant, avant de continuer...

-C'est gentil de ta part de m'aider. Mais je dois te prévenir que ce sera dangereux pour toi de t'approcher des humains. Disons que... Ma théorie c'est que tu tomberas sur cinq types bourrés avec des fourches à l'entrée alors bon... Enfin, tu fais ce que tu veux c'est pas tant mon problème.

Suivant cette phrase, un silence pesant s'installa, laissant entendre les cris de bêtes que je ne saurai même pas dénommer. Sans doutes l'inconnue n'avait-elle pas compris mon avertissement? Il faut dire que je n'avais pas tendance à ménager mes mots. Gêné par ce nouveau malaise, je continuai...

-Donc... Si t'as une idée d'où trouver les humains, je te suis.

Bien entendu, ma garde n'était pas baissée. Il n'est pas rare de se faire trahir pile au moment où on sourit au "gentil étranger"? Sous ma cape, mes mains trollaient toujours les poignées de mes dagues et si la chose voulait être agressive, ce n'est pas l'effet de surprise qui l'aidera. Tout l'intérêt d'être prêt à une attaque surprise consiste à faire croire qu'on ne l'est pas et je fis donc comme d'habitude: j'agissais comme chez moi, car chez moi, c'est partout. Je m'accoudai à un arbre voisin, attendant la réponse de la demoiselle. Mais je sentais bien que la curiosité ne retombait pas. Son regard me donnait légèrement l'impression d'être une bête de foire. Cependant, je ne réagis pas de suite. Je ne voyais aucune utilité à risquer de froisser une inconnue juste pour sociabiliser. D'autant que je malgré mes avertissements, je n'étais pas encore certain de la suite de mes actions. Trois pièces d'argent tout de même, c'est une valeur qui vaut la gentillesse de cet être.

Je me mis alors aussi à observer mon interlocutrice, et me demandai enfin ce qu'elle était. Ses traits étaient fins, bien plus que ceux d'un orc ou même d'un humain. Pourtant, sa peau était verte comme celle de la plupart de demi-sang que j'avais croisé. C'est une créature intelligente... Peut être un croisement d'elfe que je n'ai jamais vu? Une fleur dans les cheveux, et même son apparrence en général me firent penser qu'elle est liée à la nature. Une Floranide? Non, elle est douée de parole et de trop peu de laideur. Et si c'était une dryade? Ce serait déjà bien plus logique, elle réunit bon nombre de critères, et au milieu d'une forêt, c'est plausible. Pourtant, je n'en avais jamais vu, de dryade de la nature. Seuls les contes m'ont initié à ces créatures, et on n'y trouvait jamais d'images fiables... finalement, la première chose que je vins lui demander après sa réponse, en ayant écouté d'une oreille distraite, c'était...

-Dis moi, qu'est ce que tu es au juste?

Propre, délicat, le tout avec mon tact naturel... Quoi de plus digne d'un tigrain des tavernes?
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Message  Sinée Lun 21 Oct 2019 - 20:08

??? – « Parfait ! Excuse-moi de t'avoir parlé comme à une aliénée, hein ? Je ne savais pas si tu parlais bien la langue commune. »

Sur le coup, j’étais très surprise. La créature que je pensais primitive ne l’était pas réellement ? C’était inattendu ! Il s’agissait plutôt d’un… Quiproquo, je crois ? En tout cas, c’était que chacun pensait que l’autre n’était pas très intelligent. Je me sentais assez gênée d’avoir pu penser une telle chose de lui maintenant… Mais après tout je ne me suis pas exprimée ouvertement de mes pensées sur lui. Il s’avança d’un pas assuré vers moi, et je n’ai pas reculé, intéressée de pouvoir le voir de plus près.

??? – « C'est gentil de ta part de m'aider. Mais je dois te prévenir que ce sera dangereux pour toi de t'approcher des humains. Disons que... Ma théorie c'est que tu tomberas sur cinq types bourrés avec des fourches à l'entrée alors bon... Enfin, tu fais ce que tu veux c’est pas tant mon problème. »

Il ne m’apprend pas grand-chose sur le danger des villages humains : je les trouve tristes, remplis de cadavres d’arbres façonnés pour servir d’abri. J’essaie de voir ça autrement généralement, après tout les insectes et même certains petits animaux les creusent pour en faire leur abri. Les humains poussent juste le vice pour s’adapter à leur taille et leurs besoins… Ce qui ne change pas que je ne pourrais jamais rester plus de quelques heures dans un village. En revanche, ce qu’il dit d’autre m’inquiète. Des types « bourrés » ? J’ai du mal à m’imaginer des hommes rembourrés avec quoi que ce soit. Les gens du village proche paraissaient agressifs selon ses dires. Peut-être ne devrais-je pas m’attarder dans cette forêt et chercher un autre lieu où découvrir des gens plus amicaux. Le doute s’installait, et le silence avec lui. Ça en devenait gênant. Heureusement, l’homme-félin interrompit le son du vent et de la faune.

??? – « Donc... Si t'as une idée d'où trouver les humains, je te suis. »

C’est tout de même étrange, il m’avertit de ne pas m’approcher des humains mais me demande de l’y emmener tout de même. Mais je suis celle qui lui a proposé après tout, et la musique peut adoucir les mœurs : peut-être pourrais-je calmer ces villageois qui semblent sur les nerfs. Alors avec le sourire, j’entonnais ma réponse.

Sinée – « Dans ce cas, mettons-nous en route ! Commençons par là-bas. Suis-moi, le pas léger ! »

Et sur ce je prenais les devants, en direction d’un endroit dont je me rappelle la quantité d’arbres coupés, probablement signes de la proximité du village. Il fallait bien que quelqu’un mène la marche, et c’est moi la guide dans cette situation. Il y avait toujours le risque que je me fasse attaquer par derrière, mais ce félin avait l’air bien perdu, et, pour me répéter, je n’ai jamais entendu parler de fauve herbivore. Il me semblait alors sans risque de mener le pas. Je continuais cependant de jeter des coups d’œil en sa direction, plus par curiosité que par peur. Je me demande ce qu’il est ? D’où il vient ? Quelle est son histoire ? Nous avons tous notre histoire, et pour moi il est toujours plaisant de la compter. Elle compte de mauvais souvenirs certes, mais je n’y peux plus rien, et c’est ce qui me définit, moi, Sinée. Mes pensées furent interrompues par la voix du félin.

??? – « Dis-moi, qu'est-ce que tu es au juste ? »

Eh bien ce fut un moment qu’on ne m’a pas demandé ça ! Au moins je n’étais pas la seule curieuse de l’identité de l’autre. Je trouvais ça assez sympathique que chacun veuille découvrir l’autre, du moins c’est ainsi que je le voyais. Et puis comme ça je pourrais transitionner et lui faire partager mon goût pour la musique !

Sinée – « Je suis ce que vous appelez une Dryade, mais je suis avant tout une artiste itinérante. J’allais vous poser la même question justement ! Je ne sais pas si votre peuple est commun ou non, mais je n’ai jamais vu personne qui vous ressemblait. »

J’espérais que mon ignorance ne l’offensait pas, mais elle était à moitié pardonnée par la sienne. Et puis si ça se trouvait, les siens étaient tout aussi rares que les miens, et dans ce cas là mon manque de connaissances serait parfaitement expliqué. Ou il pourrait aussi s’agir que les hommes-félins comme lui ne se trouvent pas en forêt. Je sais qu’on trouve des chats dans les villages après tout, alors pourquoi pas des hommes-félins, disons, dans les grandes villes humaines ? Autant élucider ce mystère.

Sinée – « Viendriez-vous de loin ? Ou est-ce que votre genre n’est simplement pas commun en milieu forestier ? »

« Votre genre » … J’aurais pu utiliser une tournure plus appropriée, mais c’était le terme qui m’était passé par la tête. Il me comprendra sûrement, après tout je ne vais pas l’appeler ouvertement « homme-félin » si ce n’est pas le nom exact. Je sais que si l’on m’appelait simplement « plante qui parle », je le prendrais mal.
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Message  Nimar Ombrien Lun 2 Déc 2019 - 17:33

– Dans ce cas, mettons-nous en route ! Commençons par là-bas. Suis-moi, le pas léger !

Déclara en premier lieu mon interlocutrice. La créature m’apparaissait de plus en plus sympathique, car comme moi, elle ne perdait que peu de temps en frivolités. De plus, elle acceptait de faire face à ce grand danger qu'est l'ignorance humaine pour aider un pauvre vagabond. Hélas pour elle, son manque d'inquiétude ne faisait que me confirmer une triste pensée à son propos: elle ne comprend pas les risques encourus. L'idée que je cherchais à faire entrer dans l'esprit de la demoiselle n'était pas "les humains sont dangereux en général" mais bien "il y a cinq types qui veulent ta peau au village". Mais je me retins de lui en dire plus: je l'ai conseillé une fois de trop déjà et j'aurais l'air con si la dame qui marche devant moi décidait soudainement de rebrousser chemin à cause du danger. C'est aussi ce manque d'envie de rester perdu qui m'a encouragé à interrompre ce sujet pour débattre de la nature de ma sauveuse. Or, elle n'est pas des moindres: une dryade ! Et une artiste en plus! Le luth me laisse deviner une musicienne, nom du panthéon entier d'orcande, elle commence vraiment à me plaire, celle que je dois planter ! Et en plus, elle est surprenante. Comment a-t-elle fait suivre sa réponse? Par une question qu'on me pose rarement...

– Je suis ce que vous appelez une Dryade, mais je suis avant tout une artiste itinérante. J’allais vous poser la même question justement ! Je ne sais pas si votre peuple est commun ou non, mais je n’ai jamais vu personne qui vous ressemblait.

A ce moment là, j'étais bouche bée: elle n'a jamais vu de tigrain. Vit-elle dans une grotte? Non, dans une forêt. Mais comment au gré des forêts a-t-elle fait pour ne jamais trouver de mes semblables, certains adorant vivre telle des prédateurs sauvages? Qu'importe, toujours est-il que la demoiselle n'a manifestement jamais traîné dans les cités humaines car même dans les villages reculés ou les hautes villes, un habitant sur dix est un tigrain. Indéniablement, la demoiselle ne s'approche que peu des infrastructures humaines. Je ris quelques instants à cette question, réellement amusé de cette méconnaissance du monde par la charmante dryade. J'écartai alors mes deux bras, me montrant dans toutes ma splendeur, toujours largement masqué par ma cape...

-Je suis un tigrain. M'enfin, je comprend votre méconnaissance si vous ne trainez jamais en ville... Quoi que, si vous croisez un tigrain en milieu forestier, c'est probablement que c'est un con de sauvage. Méfiez vous donc, déjà qu'en ville on est pas des anges, à l'état naturel on devient carrément des prédateurs sadiques. Pour ma part je vaux bien entendu mieux que la moyenne. Un magnifique spécimen de typé guépard pur sang. Quand à mon peuple il est très commun... En tout cas on en trouve mille fois plus que des dryades. Après on se ressemble pas tous. Une fois j'ai croisé un typé lion énorme! C'était un mercenaire de luxe! Il est mort d'une infection parce que les médecins avaient peur de l'approcher, con hein? MAIS BREF ! Je divague...

Ma nature trop bavarde pour un assassin faisait encore des siennes, mais qu'importe: les êtres reculés ont cela de commun d'aimer les divagations au gré de discussions pour apprendre des choses vaines. Je répondis alors à la seconde partie de la question de la dame...

-Je viens de la capitale du royaume très chère... D'ailleurs, vous connaissez bien la situation politique humaine? C'est que ça pourrait être utile si vous voyagez. Sachez par exemple que passer par Tacomnal c'est une chance sur deux de finir esclave. Et comme je te l'ai dis, si tu croises un tigrain en forêt, c'est pas forcément une bonne nouvelle... Non, mais vous en avez vraiment jamais croisé? Même pas un p'tit typé chat?

Alors que les pas de mon interlocutrice et moi même écrasaient des brindilles, mes yeux se levèrent soudain. Les hauts pins et chênes de la forêt s'abaissaient maintenant à quelques troncs fébriles et limités. D'ordinaire, les bûcherons coupaient le premier arbre à portée de hache et évoluaient ainsi dans la forêt ne laissant rien sur leur passage. Là, nous étions au centre d'un cercle d'arbres coupés, relié à un petit chemin terreux relié au village qui devait se situer à cinq minutes de marche. Pourquoi un tel mouvement? Les débris et quelques restes de ce qui semblait être une hutte me laissait supposer que les habitants du village ont eu des problèmes avec des Drufacs ou d'autres créatures vaguement intelligentes, et la plus grosse civilisation a gagné. Mes pas continuèrent alors de s'avancer jusqu'au chemin de terre. là, je m'arrêtai: il n'était pas droit et recouvert de végétation. J'allais encore avoir besoin de la dryade...

-On ne doit plus être très loin. Je dois te prévenir que tout à l'heure, je n'utilisais pas une expression: il y a vraiment au village cinq types bourrés qui te prendront pour un monstre buveur de sang à vue. Pour te remercier je pourrais te protéger si le besoin en est mais pour l'heure j'ai encore besoin d'aide... Tu saurais suivre un vieux chemin effacé? Les plantes c'est ton truc? J'avoue que je ne connais que des rumeurs sur les dryades. J'en ai croisé une de feu une foi... Sinon je ne leur ai jamais parlé. D'ailleurs, je sais que même les dryades ont un nom. Moi c'est Nimar, et toi?
Nimar Ombrien
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Race : Tigrain

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