Parti jouer trop loin
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Re: Parti jouer trop loin
Ses lèvres s’étirèrent lentement en un sourire. Pas moqueur. Ni cruel. Non, au contraire, j’aurais plutôt dis … tendre.
Mais je n’eus pas le temps d’y réfléchir plus longtemps. En fait, je ne pu plus réfléchir du tout. Il se passa quelque chose qui dépassait mon entendement et qui satura immédiatement tout influx nerveux susceptible de traverser mon cerveau.
Je ne voyais rien. Mes yeux étaient encore emplis d’eau. Mais je sentis ses longs doigts glisser dans mes cheveux. Un frisson me parcouru l’échine : un arachnéen avait sa main posé sur ma tête, et s’il n’y avait pas eu ce sourire quelques secondes auparavant, je me serais surement dégagée en dégainant mes armes. Seulement voilà, comme je viens de l’expliquer, je n’étais plus en mesure ni de réfléchir, ni de bouger.
Sa voix était chaude et douce quand il murmura les mots suivants : « Cela explique des choses. Merci de cette honnêteté. Il faut me faire confiance pour me dire cela, sachant comment les Humains parlent des Vampires. »
Mes larmes continuaient à couler sans que je puisse les retenir. Pleurer devant Elazi… : ma position m’était insupportable. Sans cérémonie, je me mis à renifler bruyamment. Il n’avait fait aucune remarque désobligeante. Il aurait pu cependant me traiter de la même façon que je l’avais moi-même traité lorsque je le voyais encore comme un monstre. Mais l’arachnéen se contentait de me remercier. Tout simplement.
Et dans un souffle, je fus au creux de ses bras.
Juste comme ça.
Le temps resta suspendu au bout de mes lèvres. Je n’osais même pas trembler. Mon visage se retrouvait tout contre sa poitrine et je gardais mon souffle coincé au fond de la mienne. Son corps me réchauffait. Cette chaleur représentait une sensation perdue depuis trop longtemps, douce illusion de vie. Pendant un instant plus rien d’autre ne comptait que cette étrange impression de flotter. Il posa son visage dans mes cheveux et je les sentis frémir à chacune de ses expirations. Je fermai les yeux, laissant couler les larmes sur mes joues, profitant de l’agréable tiédeur que m’offrait son torse et ses bras autour de moi.
- Il ne faut pas que l'on vous voie pleurer, murmura-t-il à mon oreille. Ne montrez pas vos faiblesses. Les Humains mauvais s'en serviront pour vous faire mal alors qu'ils en sont incapables avec le fer.
- Je suis désolée, ne pus-je m’empêcher de dire.
Je ne savais pas exactement pour quoi. Peut-être parce que je pleurais encore malgré ce qu’il venait de dire. Ou parce que je l’avais traité comme un monstre. Mais aussi parce que j’étais un vampire. Et puis parce que je faisais quand même un peu partie de ces Humains mauvais dont il parlait. Probablement pour tout ça à la fois.
Je relevai le visage vers lui pour me noyer dans le bleu de ses iris. Comme d’habitude, je fus incapable de soutenir son regard et glissais les yeux le long de ses joues, ses lèvres, et tombait sur son cou.
La réalité me rattrapa brutalement, violente comme un coup de foudre qui ferait tomber les étoiles du ciel. Je voyais battre son sang enfermé derrière ses carotides, et sa peau si pâle me parut devenir transparente, si bien que seule l’image de ses jugulaires s’imprimait au fond de mes rétines. Moi qui ne savais lire, j’avais l’impression de voir écrit en gros caractère : Croque-Moi Vite ! C’était intenable.
J’enfonçai inconsciemment mes ongles dans la chair de ses bras et plaquai mon visage contre son torse, mais sentir les battements de son cœur qui expulsaient son sang dans tout son corps ne fit qu’empirer les choses. J’avais le vertige. Je me redressais, me retrouvant sur la pointe des pieds. Mes mains prirent appui sur son corps d’insecte à la fois dur et rugueux. Mes lèvres glissèrent sur son cou et s’entrouvrirent à la recherche d’une veine.
Et puis je repris mes esprits, retombant pied plat au sol, légèrement sonnée mais résistant farouchement à mon besoin de sang. Je ne voulais pas reproduire ce qui m’était arrivé, mordre une victime, l’affaiblir physiquement et psychologiquement en la vidant progressivement de sa vitalité…
J’essuyai mon visage et posai mon front contre lui, fixant mes jambes entre ses longues pattes articulées qui ne m’effrayaient plus. « Merci Elazi. J’avais tellement peur de la réaction de Jawbol quand il le saurait… et de la votre. Mais au final, ce qu’il dit à votre propos est entièrement vrai », dis-je avant de me blottir encore plus profondément au fond de ses bras. J’abusai un peu, mais après tout, c’est lui qui avait commencé, alors pourquoi ne pas profiter encore un instant de cette enveloppante chaleur qui m’était offerte ?
Les étoiles étaient apparues entre temps et brillaient toutes plus fort les unes que les autres formant un tableau parfait.
Mais je n’eus pas le temps d’y réfléchir plus longtemps. En fait, je ne pu plus réfléchir du tout. Il se passa quelque chose qui dépassait mon entendement et qui satura immédiatement tout influx nerveux susceptible de traverser mon cerveau.
Je ne voyais rien. Mes yeux étaient encore emplis d’eau. Mais je sentis ses longs doigts glisser dans mes cheveux. Un frisson me parcouru l’échine : un arachnéen avait sa main posé sur ma tête, et s’il n’y avait pas eu ce sourire quelques secondes auparavant, je me serais surement dégagée en dégainant mes armes. Seulement voilà, comme je viens de l’expliquer, je n’étais plus en mesure ni de réfléchir, ni de bouger.
Sa voix était chaude et douce quand il murmura les mots suivants : « Cela explique des choses. Merci de cette honnêteté. Il faut me faire confiance pour me dire cela, sachant comment les Humains parlent des Vampires. »
Mes larmes continuaient à couler sans que je puisse les retenir. Pleurer devant Elazi… : ma position m’était insupportable. Sans cérémonie, je me mis à renifler bruyamment. Il n’avait fait aucune remarque désobligeante. Il aurait pu cependant me traiter de la même façon que je l’avais moi-même traité lorsque je le voyais encore comme un monstre. Mais l’arachnéen se contentait de me remercier. Tout simplement.
Et dans un souffle, je fus au creux de ses bras.
Juste comme ça.
Le temps resta suspendu au bout de mes lèvres. Je n’osais même pas trembler. Mon visage se retrouvait tout contre sa poitrine et je gardais mon souffle coincé au fond de la mienne. Son corps me réchauffait. Cette chaleur représentait une sensation perdue depuis trop longtemps, douce illusion de vie. Pendant un instant plus rien d’autre ne comptait que cette étrange impression de flotter. Il posa son visage dans mes cheveux et je les sentis frémir à chacune de ses expirations. Je fermai les yeux, laissant couler les larmes sur mes joues, profitant de l’agréable tiédeur que m’offrait son torse et ses bras autour de moi.
- Il ne faut pas que l'on vous voie pleurer, murmura-t-il à mon oreille. Ne montrez pas vos faiblesses. Les Humains mauvais s'en serviront pour vous faire mal alors qu'ils en sont incapables avec le fer.
- Je suis désolée, ne pus-je m’empêcher de dire.
Je ne savais pas exactement pour quoi. Peut-être parce que je pleurais encore malgré ce qu’il venait de dire. Ou parce que je l’avais traité comme un monstre. Mais aussi parce que j’étais un vampire. Et puis parce que je faisais quand même un peu partie de ces Humains mauvais dont il parlait. Probablement pour tout ça à la fois.
Je relevai le visage vers lui pour me noyer dans le bleu de ses iris. Comme d’habitude, je fus incapable de soutenir son regard et glissais les yeux le long de ses joues, ses lèvres, et tombait sur son cou.
La réalité me rattrapa brutalement, violente comme un coup de foudre qui ferait tomber les étoiles du ciel. Je voyais battre son sang enfermé derrière ses carotides, et sa peau si pâle me parut devenir transparente, si bien que seule l’image de ses jugulaires s’imprimait au fond de mes rétines. Moi qui ne savais lire, j’avais l’impression de voir écrit en gros caractère : Croque-Moi Vite ! C’était intenable.
J’enfonçai inconsciemment mes ongles dans la chair de ses bras et plaquai mon visage contre son torse, mais sentir les battements de son cœur qui expulsaient son sang dans tout son corps ne fit qu’empirer les choses. J’avais le vertige. Je me redressais, me retrouvant sur la pointe des pieds. Mes mains prirent appui sur son corps d’insecte à la fois dur et rugueux. Mes lèvres glissèrent sur son cou et s’entrouvrirent à la recherche d’une veine.
Et puis je repris mes esprits, retombant pied plat au sol, légèrement sonnée mais résistant farouchement à mon besoin de sang. Je ne voulais pas reproduire ce qui m’était arrivé, mordre une victime, l’affaiblir physiquement et psychologiquement en la vidant progressivement de sa vitalité…
J’essuyai mon visage et posai mon front contre lui, fixant mes jambes entre ses longues pattes articulées qui ne m’effrayaient plus. « Merci Elazi. J’avais tellement peur de la réaction de Jawbol quand il le saurait… et de la votre. Mais au final, ce qu’il dit à votre propos est entièrement vrai », dis-je avant de me blottir encore plus profondément au fond de ses bras. J’abusai un peu, mais après tout, c’est lui qui avait commencé, alors pourquoi ne pas profiter encore un instant de cette enveloppante chaleur qui m’était offerte ?
Les étoiles étaient apparues entre temps et brillaient toutes plus fort les unes que les autres formant un tableau parfait.
Müss- Elite
Re: Parti jouer trop loin
Elazi vit Müss faillir à soutenir son regard si envoûtant et profond. Il eut un léger sourire en la voyant défiler son regard sur ses joues, ses lèvres puis son cou. Cependant, l'Arachnéen fronça imperceptiblement les sourcils quand il vit que le regard de la Vampire restait bloqué sur son cou. Avec la révélation qui venait de lui être faite, il savait ce que cette fixation soudaine signifiait. Il se tendit un peu, et quand Müss se mit sur la pointe des pieds, quand il la sentit plonger ses ongles dans sa chair, quand il sentit les lèvres de la Vampire attirées par ses veines jugulaires, alors il eut un mouvement de recul.
Cela n'alla pas plus loin. Müss se ressaisit brusquement, retombant les talons au sol et décrochant son regard de son cou. Müss s'essuya le visage puis s'appuya le front contre le torse de l'Arachnéen, le regard perdu vers le sol. L'homme-araignée articula ses deux pattes antérieures, avec lesquelles il caressa les mollets de la jeune femme.
Elle le remercia, confiant avoir eu très peur de la réaction de Jawbol puis de la sienne. Elle conclut qu'au final, ce que disait Jawbol à son propos était entièrement vrai.
Elle se blottit plus fort contre lui. L'Arachnéen se détendit, et tout en continuant à lui caresser les mollets avec les deux premières pattes de son corps d'araignée géante, il serra tendrement son emprise avec ses bras.
ELAZI – Et que dit donc Jawbol à mon propos ?
Le Minotaure en question regardait la scène d'un œil attendri, assez indiscrètement, mais ni la Vampire ni l'Arachnéen ne faisait attention à lui. Depuis le temps que ces deux-là s'échangeaient des regards assez intimes, et après la discussion entre Müss et la mère de Steffin au sujet de la beauté incomparable de l'Arachnéen, Jawbol n'attendait plus qu'enfin ils aient un tel moment de tendresse l'un avec l'autre.
Il était heureux pour eux, tout simplement.
Cela n'alla pas plus loin. Müss se ressaisit brusquement, retombant les talons au sol et décrochant son regard de son cou. Müss s'essuya le visage puis s'appuya le front contre le torse de l'Arachnéen, le regard perdu vers le sol. L'homme-araignée articula ses deux pattes antérieures, avec lesquelles il caressa les mollets de la jeune femme.
Elle le remercia, confiant avoir eu très peur de la réaction de Jawbol puis de la sienne. Elle conclut qu'au final, ce que disait Jawbol à son propos était entièrement vrai.
Elle se blottit plus fort contre lui. L'Arachnéen se détendit, et tout en continuant à lui caresser les mollets avec les deux premières pattes de son corps d'araignée géante, il serra tendrement son emprise avec ses bras.
ELAZI – Et que dit donc Jawbol à mon propos ?
Le Minotaure en question regardait la scène d'un œil attendri, assez indiscrètement, mais ni la Vampire ni l'Arachnéen ne faisait attention à lui. Depuis le temps que ces deux-là s'échangeaient des regards assez intimes, et après la discussion entre Müss et la mère de Steffin au sujet de la beauté incomparable de l'Arachnéen, Jawbol n'attendait plus qu'enfin ils aient un tel moment de tendresse l'un avec l'autre.
Il était heureux pour eux, tout simplement.
Jawbol- (personnage abandonné)
Re: Parti jouer trop loin
Je sentis la caresse de ses pattes sur mes mollets et ne pu retenir un frisson. Le contraste entre la douce chaleur de ses bras et la froidure de son corps emmêla mes sentiments et je ne sus trop quoi penser.
- Et que dit donc Jawbol à mon propos ? demanda Elazi.
- Oh, et bien... qu'au fond vous êtes quelqu'un de bien, que nous devons vous faire confiance. Je crois qu'il vous apprécie particulièrement, dis-je avec une pointe de regret. Cela fait peu de jours qu'il vous a rencontré, mais il vous connaît déjà bien. Il doit commencer à cerner qui vous êtes vraiment. J'imagine qu'avec la perte de votre frère et l'attaque des cavaliers il a du se sentir proche de vous. Vos histoires sont étrangement liées...
Je m'éloignais de ses bras quand je remarquai le minotaure un peu plus loin, ne pouvant m'empêcher de ressentir une certaine honte.
"Et hum... nous devrions peut être le rejoindre pour... et bien pour discuter de... la suite", articulais-je difficilement en cherchant longuement mes mots. Je glissais mes pouces dans ma ceinture, plaçant mes mains contre moi, là où elles auraient toujours dû se trouver. Puis j'exécutai un quart de tour sur moi même avant de me diriger vers le minotaure.
"Ça y est, le Vampire s'est dénoncé à l'Araignée", lui grommelais-je sans même croiser son regard. Me demandant si mon ton était trop accusateur ou pas, je me lassai choir sur un banc juste à côté de lui. En vérité ce n'était pas vraiment un banc, mais juste un tronc d'arbre au diamètre imposant posé sur le bord du chemin. Je devinais la présence d'Elazi sans avoir à lever les yeux car le bruit de ses pattes sur le sol le trahissait.
"Que s'est-il passé durant la journée ? Avez vous obtenu des informations sur les arachnéens dont parlait le cavalier ? Ou sur les cavaliers eux-mêmes ? Des visions ? Symo ou quelqu'un d'autre pourrait peut être nous renseigner sur le cavalier. Il a dit qu'il était passé dans la journée, il a dû manger dans l'auberge du village. Peut être a-t-il parlé à d'autres gens, laissant des indices sur sa destination.", dis-je dubitative.
Une halfeline passa devant nous suivie de trois enfants qui se disputaient. Les villageois rentraient chez eux les uns après les autres, allumant parfois une bougie derrière une fenêtre. Certains d'entre eux restaient dehors et se préparaient à monter la garde.
"Que feriez vous si plus jamais aucun cavalier ne se montrait ? Finiriez-vous par vous installer quelque part, ou êtes vous à jamais lié à la Guilde des Guerriers de Telbara ? D'ailleurs, qu'est ce que c'est exactement que cette Guilde ? Quel est votre travail ? J'ai entendu dire que des personnes de toutes races en faisaient partie, ne font-ils pas d'exception ?" demandais-je à Jawbol en pensant aux vampires ou aux arachnéens.
Considérant mes bottes, je repris : "Aimeriez vous un jour en faire partie, Elazi ?"
- Et que dit donc Jawbol à mon propos ? demanda Elazi.
- Oh, et bien... qu'au fond vous êtes quelqu'un de bien, que nous devons vous faire confiance. Je crois qu'il vous apprécie particulièrement, dis-je avec une pointe de regret. Cela fait peu de jours qu'il vous a rencontré, mais il vous connaît déjà bien. Il doit commencer à cerner qui vous êtes vraiment. J'imagine qu'avec la perte de votre frère et l'attaque des cavaliers il a du se sentir proche de vous. Vos histoires sont étrangement liées...
Je m'éloignais de ses bras quand je remarquai le minotaure un peu plus loin, ne pouvant m'empêcher de ressentir une certaine honte.
"Et hum... nous devrions peut être le rejoindre pour... et bien pour discuter de... la suite", articulais-je difficilement en cherchant longuement mes mots. Je glissais mes pouces dans ma ceinture, plaçant mes mains contre moi, là où elles auraient toujours dû se trouver. Puis j'exécutai un quart de tour sur moi même avant de me diriger vers le minotaure.
"Ça y est, le Vampire s'est dénoncé à l'Araignée", lui grommelais-je sans même croiser son regard. Me demandant si mon ton était trop accusateur ou pas, je me lassai choir sur un banc juste à côté de lui. En vérité ce n'était pas vraiment un banc, mais juste un tronc d'arbre au diamètre imposant posé sur le bord du chemin. Je devinais la présence d'Elazi sans avoir à lever les yeux car le bruit de ses pattes sur le sol le trahissait.
"Que s'est-il passé durant la journée ? Avez vous obtenu des informations sur les arachnéens dont parlait le cavalier ? Ou sur les cavaliers eux-mêmes ? Des visions ? Symo ou quelqu'un d'autre pourrait peut être nous renseigner sur le cavalier. Il a dit qu'il était passé dans la journée, il a dû manger dans l'auberge du village. Peut être a-t-il parlé à d'autres gens, laissant des indices sur sa destination.", dis-je dubitative.
Une halfeline passa devant nous suivie de trois enfants qui se disputaient. Les villageois rentraient chez eux les uns après les autres, allumant parfois une bougie derrière une fenêtre. Certains d'entre eux restaient dehors et se préparaient à monter la garde.
"Que feriez vous si plus jamais aucun cavalier ne se montrait ? Finiriez-vous par vous installer quelque part, ou êtes vous à jamais lié à la Guilde des Guerriers de Telbara ? D'ailleurs, qu'est ce que c'est exactement que cette Guilde ? Quel est votre travail ? J'ai entendu dire que des personnes de toutes races en faisaient partie, ne font-ils pas d'exception ?" demandais-je à Jawbol en pensant aux vampires ou aux arachnéens.
Considérant mes bottes, je repris : "Aimeriez vous un jour en faire partie, Elazi ?"
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Elazi essaya de rester impassible quand Müss lui révéla ce que Jawbol pensait de lui. C'étaient des compliments touchants surtout lorsqu'ils étaient adressés à un Arachnéen. Elazi n'avait jamais été traité comme Jawbol le traitait : avec un respect indifférent de sa race. Mieux : Jawbol le traitait en ami. Pour un Arachnéen, ce n'était pas rien. C'était même énorme. Elazi n'avait jamais osé espérer qu'un jour quelqu'un issu des villes puissent se lier d'amitié avec lui. Et pourtant, Elazi était encore jeune, un jeune mâle adulte qui avait encore toute la vie devant lui, et qui pourtant était déjà désabusé par la déconsidération portée aux Arachnéens.
En fait, Müss lui révélait quelque chose qu'il avait déjà très bien ressenti mais qu'il avait du mal à croire. Il avait besoin de l'entendre. Pas plus tard que dans la journée, sa longue discussion avec Jawbol et son combat amical en cinq manches lui avaient déjà fait ressentir cette amitié forte qui naissait entre eux deux. Avoir battu le Minotaure au combat par trois manches à deux, avait même renforcé l'estime du Minotaure pour l'Arachnéen.
C'était presque trop beau pour être vrai. Mais c'était bien vrai.
Comme le rappela Müss, il faut dire aussi que Jawbol avait de quoi se sentir proche d'Elazi, de par certains points communs. Mais cela n'expliquait pas tout, loin de là. Jawbol aurait pu considérer que ce n'était qu'un détail et traiter l'Arachnéen comme... l'on traitait les Arachnéens par coutume, donc comme des monstres ou au mieux des animaux.
Jawbol agita les oreilles d'un air presque gêné quand Müss capta son regard indiscret. Müss se défit d'Elazi et vint vers lui, imitée par l'Arachnéen. La mine renfrognée, Müss n'adressa même pas un regard à Jawbol quand elle lui grommela d'un ton accusateur :
MUSS – Ca y est, le Vampire s'est dénoncé à l'Araignée.
Le Minotaure plia les oreilles, se demandant pourquoi Müss lui parla sur ce ton. Il les avait vus se prendre dans les bras, avoir des gestes de tendresse... du moins, ça en avait eu l'air de sa place. Alors pourquoi faire comme si ça s'était mal passé ? Jawbol ne sut que répondre. Alors il ne répondit rien. Elazi ne dit rien non plus même s'il ne faisait aucun doute qu'il détestait se faire appeler “Araignée”.
Müss s'assit sur un tronc d'arbre renversé à côté de la souche sur laquelle était assis Jawbol. Elazi se posta à côté d'elle, restant debout. Müss se mit à parler avec un ton maintenant plus neutre, et Jawbol se détendit peu à peu en se disant que l'orage était déjà passé et que Müss ne lui en voulait peut-être pas finalement.
MUSS – Que s'est-il passé durant la journée ? Avez-vous obtenu des informations sur les Arachnéens dont parlait le cavalier ? Ou sur les cavaliers eux-mêmes ? Des visions ?
JAWBOL – Aucune vision aujourd'hui, non. Je n'en sais pas plus sur ce que le cavalier a pu vouloir faire ici en transmettant ce message.
MUSS – Symo ou quelqu'un d'autre pourrait peut être nous renseigner sur le cavalier. Il a dit qu'il était passé dans la journée, il a dû manger dans la taverne du village. Peut-être a-t-il parlé à d'autres gens, laissant des indices sur sa destination.
Jawbol n'avait pas compris que le cavalier était resté à Sujerine. De ce qu'il avait compris, il était juste passé pour transmettre son message et était reparti.
JAWBOL – Vous pensez qu'il a pu prendre le temps de rester au village et manger à la taverne ? Après tout, cela ne coûtera rien de poser la question.
La nuit était tombée – sans quoi Müss ne serait pas dehors – et les rues et jardins du village se faisaient déserts. Tout le monde rentrait dans ses chaumières. Jawbol lui-même commençait à sentir la fatigue venir. Il allait avoir du mal à inverser son rythme biologique, pour sortir de nuit et se reposer de jour. La compagnie d'une Vampire apportait quelques complications. Même Elazi, finalement, semblait être plus habitué à un rythme de vie diurne.
MUSS – Que feriez-vous si plus jamais aucun cavalier ne se montrait ? Finiriez-vous par vous installer quelque part, ou êtes vous à jamais lié à la Guilde des Guerriers de Telbara ?
Jamais Jawbol ne cesserait de penser à Cawleb et de le chercher. La rencontre avec Elazi et Steffin avait été une piste pour le mettre sur la voie des meurtriers de sa famille, mais elle risquait peut-être finalement de le mener nulle part.
JAWBOL – Je suis membre de la Guilde des Guerriers de Telbara, et cela n'a rien à voir avec ces cavaliers qui ont tué ma famille. Enfin, « rien à voir »... J'ai juste intégré la Guilde des Guerriers le jour où j'ai appris que ma famille a été tuée et où j'ai rencontré Slimag. Tout est arrivé en même temps : le meurtre de ma famille, la Guilde, Slimag...
Le cœur de Jawbol se serra un court instant en évoquant sa famille, et en évoquant Slimag.
JAWBOL – Je n'ai aucune raison de quitter la Guilde.
MUSS – D'ailleurs, qu'est ce que c'est exactement que cette Guilde ? Quel est votre travail ?
JAWBOL – C'est une confrérie. Nous sommes des gens d'arme et nous nous mettons à la disposition des clients de la Guilde, pour accomplir tous types de missions à travers le pays et même à travers le continent. C'est une vie très stimulante.
MUSS – J'ai entendu dire que des personnes de toutes races en faisaient partie, ne font-ils pas d'exception ?
JAWBOL – C'est vrai, en tout cas à Telbara. J'ai vu des Xolons, même des Centaures... Mais... j'ai été régulièrement moqué pour m'être lié d'amitié avec un Gupile. Slimag n'aurait jamais été accepté dans la Guilde. Comment l'aurait-il pu, de toute façon ? Même s'il comprend la langue commune, il n'a pas le don de parole, et les gens ne font souvent pas l'effort de chercher à communiquer avec un Gupile, alors qu'ils sont pourtant aussi intelligents que vous et moi.
Müss demanda alors à Elazi s'il aimerait un jour en faire partie.
ELAZI – Je ne connais pas ce Slimag mais je sais comment les Gupiles sont traités. Au fond, nous, les Arachnéens, nous avons la même position qu'eux en ce monde. Non, je n'aimerais pas faire partie de la Guilde des Guerriers, pas pour être traité comme a pu l'être le Gupile alors qu'il ne faisait qu'accompagner Jawbol.
Pourtant, Jawbol serait fier de voir Elazi porter l'insigne de la Guilde des Guerriers de Telbara. Pourquoi accepter un Centaure et pas un Arachnéen ? Jawbol ne voyait pas de différence.
JAWBOL – Il faudra que je glisse l'idée, voir si la Guilde pourrait accepter un Arachnéen.
En fait, Müss lui révélait quelque chose qu'il avait déjà très bien ressenti mais qu'il avait du mal à croire. Il avait besoin de l'entendre. Pas plus tard que dans la journée, sa longue discussion avec Jawbol et son combat amical en cinq manches lui avaient déjà fait ressentir cette amitié forte qui naissait entre eux deux. Avoir battu le Minotaure au combat par trois manches à deux, avait même renforcé l'estime du Minotaure pour l'Arachnéen.
C'était presque trop beau pour être vrai. Mais c'était bien vrai.
Comme le rappela Müss, il faut dire aussi que Jawbol avait de quoi se sentir proche d'Elazi, de par certains points communs. Mais cela n'expliquait pas tout, loin de là. Jawbol aurait pu considérer que ce n'était qu'un détail et traiter l'Arachnéen comme... l'on traitait les Arachnéens par coutume, donc comme des monstres ou au mieux des animaux.
Jawbol agita les oreilles d'un air presque gêné quand Müss capta son regard indiscret. Müss se défit d'Elazi et vint vers lui, imitée par l'Arachnéen. La mine renfrognée, Müss n'adressa même pas un regard à Jawbol quand elle lui grommela d'un ton accusateur :
MUSS – Ca y est, le Vampire s'est dénoncé à l'Araignée.
Le Minotaure plia les oreilles, se demandant pourquoi Müss lui parla sur ce ton. Il les avait vus se prendre dans les bras, avoir des gestes de tendresse... du moins, ça en avait eu l'air de sa place. Alors pourquoi faire comme si ça s'était mal passé ? Jawbol ne sut que répondre. Alors il ne répondit rien. Elazi ne dit rien non plus même s'il ne faisait aucun doute qu'il détestait se faire appeler “Araignée”.
Müss s'assit sur un tronc d'arbre renversé à côté de la souche sur laquelle était assis Jawbol. Elazi se posta à côté d'elle, restant debout. Müss se mit à parler avec un ton maintenant plus neutre, et Jawbol se détendit peu à peu en se disant que l'orage était déjà passé et que Müss ne lui en voulait peut-être pas finalement.
MUSS – Que s'est-il passé durant la journée ? Avez-vous obtenu des informations sur les Arachnéens dont parlait le cavalier ? Ou sur les cavaliers eux-mêmes ? Des visions ?
JAWBOL – Aucune vision aujourd'hui, non. Je n'en sais pas plus sur ce que le cavalier a pu vouloir faire ici en transmettant ce message.
MUSS – Symo ou quelqu'un d'autre pourrait peut être nous renseigner sur le cavalier. Il a dit qu'il était passé dans la journée, il a dû manger dans la taverne du village. Peut-être a-t-il parlé à d'autres gens, laissant des indices sur sa destination.
Jawbol n'avait pas compris que le cavalier était resté à Sujerine. De ce qu'il avait compris, il était juste passé pour transmettre son message et était reparti.
JAWBOL – Vous pensez qu'il a pu prendre le temps de rester au village et manger à la taverne ? Après tout, cela ne coûtera rien de poser la question.
La nuit était tombée – sans quoi Müss ne serait pas dehors – et les rues et jardins du village se faisaient déserts. Tout le monde rentrait dans ses chaumières. Jawbol lui-même commençait à sentir la fatigue venir. Il allait avoir du mal à inverser son rythme biologique, pour sortir de nuit et se reposer de jour. La compagnie d'une Vampire apportait quelques complications. Même Elazi, finalement, semblait être plus habitué à un rythme de vie diurne.
MUSS – Que feriez-vous si plus jamais aucun cavalier ne se montrait ? Finiriez-vous par vous installer quelque part, ou êtes vous à jamais lié à la Guilde des Guerriers de Telbara ?
Jamais Jawbol ne cesserait de penser à Cawleb et de le chercher. La rencontre avec Elazi et Steffin avait été une piste pour le mettre sur la voie des meurtriers de sa famille, mais elle risquait peut-être finalement de le mener nulle part.
JAWBOL – Je suis membre de la Guilde des Guerriers de Telbara, et cela n'a rien à voir avec ces cavaliers qui ont tué ma famille. Enfin, « rien à voir »... J'ai juste intégré la Guilde des Guerriers le jour où j'ai appris que ma famille a été tuée et où j'ai rencontré Slimag. Tout est arrivé en même temps : le meurtre de ma famille, la Guilde, Slimag...
Le cœur de Jawbol se serra un court instant en évoquant sa famille, et en évoquant Slimag.
JAWBOL – Je n'ai aucune raison de quitter la Guilde.
MUSS – D'ailleurs, qu'est ce que c'est exactement que cette Guilde ? Quel est votre travail ?
JAWBOL – C'est une confrérie. Nous sommes des gens d'arme et nous nous mettons à la disposition des clients de la Guilde, pour accomplir tous types de missions à travers le pays et même à travers le continent. C'est une vie très stimulante.
MUSS – J'ai entendu dire que des personnes de toutes races en faisaient partie, ne font-ils pas d'exception ?
JAWBOL – C'est vrai, en tout cas à Telbara. J'ai vu des Xolons, même des Centaures... Mais... j'ai été régulièrement moqué pour m'être lié d'amitié avec un Gupile. Slimag n'aurait jamais été accepté dans la Guilde. Comment l'aurait-il pu, de toute façon ? Même s'il comprend la langue commune, il n'a pas le don de parole, et les gens ne font souvent pas l'effort de chercher à communiquer avec un Gupile, alors qu'ils sont pourtant aussi intelligents que vous et moi.
Müss demanda alors à Elazi s'il aimerait un jour en faire partie.
ELAZI – Je ne connais pas ce Slimag mais je sais comment les Gupiles sont traités. Au fond, nous, les Arachnéens, nous avons la même position qu'eux en ce monde. Non, je n'aimerais pas faire partie de la Guilde des Guerriers, pas pour être traité comme a pu l'être le Gupile alors qu'il ne faisait qu'accompagner Jawbol.
Pourtant, Jawbol serait fier de voir Elazi porter l'insigne de la Guilde des Guerriers de Telbara. Pourquoi accepter un Centaure et pas un Arachnéen ? Jawbol ne voyait pas de différence.
JAWBOL – Il faudra que je glisse l'idée, voir si la Guilde pourrait accepter un Arachnéen.
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
Je ne pu m'empêcher de sourire en pensant à Elazi de la Guilde des Guerriers. Aurait-il un long manteau noir comme je me plaisais à l'imaginer, avec l'insigne fiché sur sa poitrine, pile à l'endroit où battait son cœur ? Ou resterait-il torse nu, un signe distinctif accroché par exemple à une ceinture juste entre son buste elfique de son corps arachnéen ? Je n'eu pas à réfléchir plus que cela, car sa réponse fut négative. « Non, je n'aimerais pas faire partie de la Guilde des Guerriers, pas pour être traité comme a pu l'être le Gupile alors qu'il ne faisait qu'accompagner Jawbol », dit-il d'un ton catégorique.
Jawbol cependant se montra moins ferme et suggéra de glisser l'idée d'intégrer un arachnéen à la Guilde. « Cela pourrait aider à modifier progressivement les mentalités des gens à l'égard des Arachnéens. Si l'un d'entre eux appartenait à une telle guilde et aidait les personnes dans le besoin, on se rendrait compte que les préjugés à leur égard ne sont pas fondés… ». Ma voix se perdit dans ma gorge et je me tus. Je ne pensais pas avoir mon mot à dire quand à ses choix de vie, alors je me contentai de lever la tête vers lui pour lui sourire en me sentant un peu bête.
Assis sur une souche à côté de mon tronc d’arbre, Jawbol montrait des signes de fatigue. Il ne devait pas avoir l’habitude de vivre de nuit. Le minotaure avait peu dormi durant la journée aussi était-il normal qu’il veuille se reposer.
Et comme de par magie, une petite voix se fit entendre à ma droite. La mère de Steffin avait dû nous chercher dans tout le village. Elle apparaissait quand il fallait, où il fallait. Je m’en voulu de ne pas avoir pensé à elle et au diner que nous avions préparé. « Je vous cherchais ! Il y a du ragoût sur la table de la cuisine, vous vous servirez. Et les lits sont prêts. Faites comme chez vous ! Passez une bonne nuit. » Et elle disparu sans demander son reste, ne laissant derrière elle qu’une odeur de ragoût de lapin.
J’observais Jawbol, m’interrogeant sur ce qu’il pensait de tant de prévenance maternelle et me demandant si cela ne lui donnerait pas plutôt envie de fuir. Même si l’halfeline avait l’air de prendre grand plaisir à s’occuper de nous, à la longue il finirait probablement par refuser d’être sujet à tant d’attention.
J’étais affamée. Comme seuls les vampires peuvent l’être. Aussi pris-je congé de leur compagnie, les laissant aller se restaurer et se reposer.
Alors que je me dirigeais vers la forêt, deux halfelins me barrèrent le passage et me répétèrent les risques auxquels je m’exposerais si j’y entrais. Ne voulant ni les vexer, ni éveiller de soupçon, je fis demi-tour et me mis à errer dans le village en quête de sang. Mes pas me menèrent devant une petite écurie. L’odeur qui s’en dégageait fit monter en moi d’anciens souvenirs. Souvenir d’un boulot éreintant, mais aussi de moment plus agréable. J’aimais bien les chevaux. Quand j’étais encore humaine et que je travaillais aux champs, il m’arrivait d’utiliser des chevaux de labours. J’avais appris à monter, même si je n’avais pas beaucoup de temps pour faire ce genre de digression. J’allai entrer m’abreuver de sang équin quand quelqu’un m’interpela. C’était un jeune tigrain typé chat qui était visiblement saoul. « Hé faut pas voler les chevaux, on n’en a pas beaucoup, vient t’as l’air trop sympa, je t’adore déjà ! » il m’attrapa par le bras et m’attira jusqu’à une des rares maisons encore éclairées, un peu à l’écart du village. Je me laissais faire. L’idée de boire le sang d’un garçon bourré qui n’en aurait aucun souvenir au réveil m’intéressait particulièrement. Ce n’était pas un bien grand crime. J’entrais donc dans la maison et me retrouvait avec trois jeunes tous un peu éméchés. Le tigrain semblait être le leader, je lui donnais une vingtaine d'années, il me présenta au groupe, et une humaine encore consciente me souhaita la bienvenue en me proposant une bière. Elle devait avoir quinze ans à tout casser. Un autre humain était allongé par terre et dormait. Je levais un sourcil étonné, et la jeune fille éclata de rire :
- Viens boire mon amie ! Tu t’appelles comment ?
- Müss.
- Moi c’est Sonjä, t’es pas la copine du minotaure et de l’arachnéen ?
- Si…
- Extraordinaire ! Viens boire avec nous, on fait la fête !
- En quel honneur ?
- Nouuuuus on fait toujours la fête, répondit le tigrain.
- Ouais, faut profiter, mon père est brasseur mais ces jours il tente de faire une nouvelle boisson avec de la poire fermentée, je lui ai emprunté un peu de ses ... expériences, tu veux goûter ?
Et une discussion sans queue ni tête s’en suivi. Apparemment, le jeune tigrain travaillait aux champs et l’humaine était serveuse dans une auberge familiale, et ce soir, ils s’adonnaient à l’alcool dans la maison de celui qui dormait parce que ses parents étaient mort depuis deux ans, lui laissant une maison. D'après ce que je compris, ce dernier n'avait cessé de s'alcooliser depuis ce jour funeste.
Je savais que je ne pouvais boire d’eau, la seule fois où j’avais essayé, j’avais été sujette à d’atroces crampes d’estomac pendant plusieurs heures. Je n’avais plus rien tenté depuis. Mais de telles boissons… c’était peut être différent. Alors pourquoi ne pas tenter ? J’acceptai donc de me joindre à eux. Je n’avais pas bu d’alcool depuis au moins sept ans. Sept ans que j’avais été transformée… Alors forcément, je devins immédiatement-complètement saoule. Quand je me mis à… ma foi… faire ce que les vampires font quand ils boivent autre chose que du sang…, l’humaine se mit à éclater de rire. Elle était la seule encore debout, le tigrain s’étant endormi après avoir lui aussi vomi… bref, ce n’était pas joli à voir, et je commençais à avoir sérieusement mal au ventre. Je la quittais sur un échange de mots incompréhensibles et retournais en direction de la maison de Steffin et de ses parents. Je dû m’y reprendre à plusieurs fois mais fini par arriver à bon port. Il y avait du ragoût sur la table, comme l’halfeline l’avait promis. Je me mis à touiller le mélange à la recherche de morceau de lapin, mais il n’y avait évidemment aucune goutte de sang, et de toute façon, c’était cuit. Dégoutant…
Et qu’est ce que j’avais mal au ventre ! C’était intenable. Et soif aussi. A croire que boire autre chose que du sang m’affamait. Tiens, encore un truc à noter sur les vampires. « Pour les rendre encore plus dangereux, faites leur boire de la bière ». J’étais prête à me jeter sur le premier animal venu.
Mais ce ne fut pas un animal. Juste un petit halfelin nommé Steffin qui avait dû faire un cauchemar et s’était levé en m’entendant entrer. Je poussai un juron et me laissai tomber sur une chaise, retenant ma respiration. Car chaque inspiration m’apportait l’odeur de son corps d’enfant et de son sang tout-frais tout-chaud. Et sucré aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais je le devinais sucré. Peut être simplement parce que j’étais bourrée.
Il finit par partir tandis que je maudissais les dieux de m’avoir rendu comme ça, tout en les remerciant de m’avoir permis de me contrôler. Je me demandais d’ailleurs comment j’avais fait.
Je me dirigeai ensuite vers une chambre. Pas celle où l’odeur de Steffin flottait encore, mais l’autre. Je tombais nez à nez avec une couchette. Facile : il n’y avait que ça dans la petite chambre. Trois couchettes qui prenaient toute la place. Je tirais le drap sur lequel se posa ma main pour murmurer indistinctement : « J’ai trop soif, je vais mourir si je bois pas ».
Jawbol cependant se montra moins ferme et suggéra de glisser l'idée d'intégrer un arachnéen à la Guilde. « Cela pourrait aider à modifier progressivement les mentalités des gens à l'égard des Arachnéens. Si l'un d'entre eux appartenait à une telle guilde et aidait les personnes dans le besoin, on se rendrait compte que les préjugés à leur égard ne sont pas fondés… ». Ma voix se perdit dans ma gorge et je me tus. Je ne pensais pas avoir mon mot à dire quand à ses choix de vie, alors je me contentai de lever la tête vers lui pour lui sourire en me sentant un peu bête.
Assis sur une souche à côté de mon tronc d’arbre, Jawbol montrait des signes de fatigue. Il ne devait pas avoir l’habitude de vivre de nuit. Le minotaure avait peu dormi durant la journée aussi était-il normal qu’il veuille se reposer.
Et comme de par magie, une petite voix se fit entendre à ma droite. La mère de Steffin avait dû nous chercher dans tout le village. Elle apparaissait quand il fallait, où il fallait. Je m’en voulu de ne pas avoir pensé à elle et au diner que nous avions préparé. « Je vous cherchais ! Il y a du ragoût sur la table de la cuisine, vous vous servirez. Et les lits sont prêts. Faites comme chez vous ! Passez une bonne nuit. » Et elle disparu sans demander son reste, ne laissant derrière elle qu’une odeur de ragoût de lapin.
J’observais Jawbol, m’interrogeant sur ce qu’il pensait de tant de prévenance maternelle et me demandant si cela ne lui donnerait pas plutôt envie de fuir. Même si l’halfeline avait l’air de prendre grand plaisir à s’occuper de nous, à la longue il finirait probablement par refuser d’être sujet à tant d’attention.
J’étais affamée. Comme seuls les vampires peuvent l’être. Aussi pris-je congé de leur compagnie, les laissant aller se restaurer et se reposer.
Alors que je me dirigeais vers la forêt, deux halfelins me barrèrent le passage et me répétèrent les risques auxquels je m’exposerais si j’y entrais. Ne voulant ni les vexer, ni éveiller de soupçon, je fis demi-tour et me mis à errer dans le village en quête de sang. Mes pas me menèrent devant une petite écurie. L’odeur qui s’en dégageait fit monter en moi d’anciens souvenirs. Souvenir d’un boulot éreintant, mais aussi de moment plus agréable. J’aimais bien les chevaux. Quand j’étais encore humaine et que je travaillais aux champs, il m’arrivait d’utiliser des chevaux de labours. J’avais appris à monter, même si je n’avais pas beaucoup de temps pour faire ce genre de digression. J’allai entrer m’abreuver de sang équin quand quelqu’un m’interpela. C’était un jeune tigrain typé chat qui était visiblement saoul. « Hé faut pas voler les chevaux, on n’en a pas beaucoup, vient t’as l’air trop sympa, je t’adore déjà ! » il m’attrapa par le bras et m’attira jusqu’à une des rares maisons encore éclairées, un peu à l’écart du village. Je me laissais faire. L’idée de boire le sang d’un garçon bourré qui n’en aurait aucun souvenir au réveil m’intéressait particulièrement. Ce n’était pas un bien grand crime. J’entrais donc dans la maison et me retrouvait avec trois jeunes tous un peu éméchés. Le tigrain semblait être le leader, je lui donnais une vingtaine d'années, il me présenta au groupe, et une humaine encore consciente me souhaita la bienvenue en me proposant une bière. Elle devait avoir quinze ans à tout casser. Un autre humain était allongé par terre et dormait. Je levais un sourcil étonné, et la jeune fille éclata de rire :
- Viens boire mon amie ! Tu t’appelles comment ?
- Müss.
- Moi c’est Sonjä, t’es pas la copine du minotaure et de l’arachnéen ?
- Si…
- Extraordinaire ! Viens boire avec nous, on fait la fête !
- En quel honneur ?
- Nouuuuus on fait toujours la fête, répondit le tigrain.
- Ouais, faut profiter, mon père est brasseur mais ces jours il tente de faire une nouvelle boisson avec de la poire fermentée, je lui ai emprunté un peu de ses ... expériences, tu veux goûter ?
Et une discussion sans queue ni tête s’en suivi. Apparemment, le jeune tigrain travaillait aux champs et l’humaine était serveuse dans une auberge familiale, et ce soir, ils s’adonnaient à l’alcool dans la maison de celui qui dormait parce que ses parents étaient mort depuis deux ans, lui laissant une maison. D'après ce que je compris, ce dernier n'avait cessé de s'alcooliser depuis ce jour funeste.
Je savais que je ne pouvais boire d’eau, la seule fois où j’avais essayé, j’avais été sujette à d’atroces crampes d’estomac pendant plusieurs heures. Je n’avais plus rien tenté depuis. Mais de telles boissons… c’était peut être différent. Alors pourquoi ne pas tenter ? J’acceptai donc de me joindre à eux. Je n’avais pas bu d’alcool depuis au moins sept ans. Sept ans que j’avais été transformée… Alors forcément, je devins immédiatement-complètement saoule. Quand je me mis à… ma foi… faire ce que les vampires font quand ils boivent autre chose que du sang…, l’humaine se mit à éclater de rire. Elle était la seule encore debout, le tigrain s’étant endormi après avoir lui aussi vomi… bref, ce n’était pas joli à voir, et je commençais à avoir sérieusement mal au ventre. Je la quittais sur un échange de mots incompréhensibles et retournais en direction de la maison de Steffin et de ses parents. Je dû m’y reprendre à plusieurs fois mais fini par arriver à bon port. Il y avait du ragoût sur la table, comme l’halfeline l’avait promis. Je me mis à touiller le mélange à la recherche de morceau de lapin, mais il n’y avait évidemment aucune goutte de sang, et de toute façon, c’était cuit. Dégoutant…
Et qu’est ce que j’avais mal au ventre ! C’était intenable. Et soif aussi. A croire que boire autre chose que du sang m’affamait. Tiens, encore un truc à noter sur les vampires. « Pour les rendre encore plus dangereux, faites leur boire de la bière ». J’étais prête à me jeter sur le premier animal venu.
Mais ce ne fut pas un animal. Juste un petit halfelin nommé Steffin qui avait dû faire un cauchemar et s’était levé en m’entendant entrer. Je poussai un juron et me laissai tomber sur une chaise, retenant ma respiration. Car chaque inspiration m’apportait l’odeur de son corps d’enfant et de son sang tout-frais tout-chaud. Et sucré aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais je le devinais sucré. Peut être simplement parce que j’étais bourrée.
Il finit par partir tandis que je maudissais les dieux de m’avoir rendu comme ça, tout en les remerciant de m’avoir permis de me contrôler. Je me demandais d’ailleurs comment j’avais fait.
Je me dirigeai ensuite vers une chambre. Pas celle où l’odeur de Steffin flottait encore, mais l’autre. Je tombais nez à nez avec une couchette. Facile : il n’y avait que ça dans la petite chambre. Trois couchettes qui prenaient toute la place. Je tirais le drap sur lequel se posa ma main pour murmurer indistinctement : « J’ai trop soif, je vais mourir si je bois pas ».
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Müss alla dans le sens de Jawbol, arguant que si un Arachnéen était membre de la Guilde des Guerriers et rendait service aux gens, cela aiderait à effacer les préjugés sur cette race. C'est la raison pour laquelle Jawbol pensait faire cette suggestion à la Guilde, mais encore fallait-il qu'Elazi soit d'accord. Si Elazi n'avait vraiment pas envie d'entrer dans la Guilde, Jawbol n'allait pas le forcer, il ne le pouvait pas de toute manière. Le principal concerné resta sans réaction à ce que dit Müss. Songeait-il à la pertinence de l'argumentation ? N'avait-il simplement pas envie de répéter son refus ? Jawbol ne sut dire ce qui se passait dans la tête d'Elazi et si son premier avis sur la Guilde était si définitif. Il décida de ne pas en rajouter.
De toute manière, la mère de Steffin vint trouver le trio et les informa qu'un ragoût les attendait chez elle et leur souhaita de passer une bonne nuit, les lits étant prêts. Décidemment, elle faisait beaucoup de zèle dans son hospitalité. Elle n'était pas la première à se comporter ainsi devant un membre de la Guilde des Guerriers, Jawbol n'était pas vraiment surpris, mais il n'avait pas prévu de rester plus d'une nuit à Sujerine et il éprouvait une certaine gêne. De plus, il ne voulait pas courir le risque de révéler à cette Halfeline que l'un de ses deux invités était une Vampire ; et puis Müss avait déjà rechigné à en informer Elazi, elle ne serait pas d'accord pour ébruiter cela à la mère de Steffin.
JAWBOL – On te garde une part, Elazi ?
ELAZI – Non, je vous laisse vous partager le repas à deux, je vais essayer de capturer un animal en bordure du village.
JAWBOL – Nous nous retrouvons ici même dans la nuit. Je ne pense pas que la mère de Steffin apprécierait que Müss passe encore une journée entière chez elle sans sortir.
Sur ces mots, Jawbol et Müss marchèrent vers la maison des parents de Steffin, pendant qu'Elazi alla se chercher une proie en bordure du village. Cependant, Müss voulut faire un tour et laissa Jawbol aller se restaurer seul. Bien sûr, le Minotaure se demanda pourquoi, mais ne voulut pas ennuyer Müss avec des questions ; un instant après, il réalisa que le ragoût ne serait pas dans l'ordre du régime alimentaire de la Vampire. Il venait donc de s'épargner une question idiote.
Jawbol mangea à son appétit, la cuisine des Halfelins étant à la hauteur de leur réputation. Dans la chambre, il trouva les deux mêmes couches que la nuit précédente, plus une troisième peut-être destinée à Elazi. Il ne put remercier ses deux hôtes qui étaient déjà couchés. Il doutait qu'un lit soit de grande utilité pour un Arachnéen mais l'intention était là. Il déposa ses affaires à côté de sa couche et s'allongea sur le dos. Il sentit ses muscles se détendre.
Un mouvement de son drap lui fit ouvrir les yeux en sursaut. Il s'était endormi mais n'en fut même pas sûr. Quelqu'un venait de tirer sur son drap. Il tourna la tête et reconnut dans l'obscurité la silhouette et l'odeur de Müss.
JAWBOL – Je suis ici, vous vous trompez de lit.
Müss marmonna quelque chose en même temps, du coup Jawbol ne put comprendre. Quelque chose alerta bien vite ce dernier : Müss semblait fébrile.
JAWBOL – Tout va bien ?
Il comprit que la Vampire n'avait toujours pas pu s'abreuver de sang et que la soif l'affaiblissait dangereusement. Il se leva d'un bond de son lit, se rééquipa de ses deux épées et prit délicatement Müss par la taille pour la diriger vers la porte de la maison.
JAWBOL – Doucement, suivez-moi, nous allons vous trouver quelque chose.
Il sortit avec elle et réfléchit à un moyen de lui donner du sang à boire. Entre un clapier par ici, un poulailler par là ou encore les écuries, Sujerine comme tous les villages paysans ne manquaient pas d'animaux sur lesquels un Vampire pouvait se nourrir. Il suffisait cependant qu'une seule personne aperçoive Jawbol et Müss s'en prendre à leurs animaux, pour que le Guerrier ne soit plus le bienvenu et que son ami Arachnéen soit chassé, tout ce qu'il cherchait à éviter.
Il eut alors une idée.
JAWBOL – Allons voir Elazi, il a peut-être capturé un animal.
Jawbol guida Müss par la taille car il avait l'impression qu'elle tenait difficilement debout. Quand il voulut quitter le village, un Halfelin et un Humain postés toujours en sentinelles leur déconseilla de s'aventurer dans les bois, mais Jawbol sut n'éveiller aucun soupçon en disant simplement qu'il voulait parler à son ami Arachnéen. L'Halfelin lui indiqua même l'endroit où il avait vu ce dernier en début de nuit.
Jawbol guida Müss entre les arbres, plissant les yeux pour reconnaître la silhouette de son ami au corps d'araignée, et humant l'air au cas où il percevrait son odeur. Il le trouva à une cinquantaine de mètres.
JAWBOL – Elazi ! As-tu capturé quelque chose ? Müss est assoiffée.
ELAZI – J'ai réussi à prendre un merle, je vous l'attrape.
JAWBOL – Parfait, merci !
L'Arachnéen grimpa le tronc de l'arbre le plus proche. Il avait tissé de la toile collante dans les branchages. Un merle avait eu le malheur de vouloir s'y poser et y était resté piégé. Elazi saisit fermement l'oiseau dans ses mains, l'arrachant à son piège, et l'apporta à Müss. Jawbol n'était pas fanatique comme un druide mais regrettait tout de même que son ami ne cherchât pas à tuer ses proies une fois capturées dans sa toile. Les Arachnéens avaient l'instinct de vraies araignées, laissant leurs proies mourir d'asphyxie ou d'inanition dans leurs toiles.
Mais pour le coup, cela avait un avantage inattentu : celui d'assurer du sang frais à la Vampire.
Elazi tendit le merle vivant mais à bout de force à Müss. Il restait un peu de toile sur les ailes, mais si le merle ne se débattait à peine, c'est parce-qu'il avait déjà épuisé toute son énergie à le faire depuis de très longues minutes.
ELAZI – Une chance pour toi, femme-chiroptère, qu'avant ce merle je me sois capturé une autre proie, sinon je ne te l'aurais pas donné vivant.
De toute manière, la mère de Steffin vint trouver le trio et les informa qu'un ragoût les attendait chez elle et leur souhaita de passer une bonne nuit, les lits étant prêts. Décidemment, elle faisait beaucoup de zèle dans son hospitalité. Elle n'était pas la première à se comporter ainsi devant un membre de la Guilde des Guerriers, Jawbol n'était pas vraiment surpris, mais il n'avait pas prévu de rester plus d'une nuit à Sujerine et il éprouvait une certaine gêne. De plus, il ne voulait pas courir le risque de révéler à cette Halfeline que l'un de ses deux invités était une Vampire ; et puis Müss avait déjà rechigné à en informer Elazi, elle ne serait pas d'accord pour ébruiter cela à la mère de Steffin.
JAWBOL – On te garde une part, Elazi ?
ELAZI – Non, je vous laisse vous partager le repas à deux, je vais essayer de capturer un animal en bordure du village.
JAWBOL – Nous nous retrouvons ici même dans la nuit. Je ne pense pas que la mère de Steffin apprécierait que Müss passe encore une journée entière chez elle sans sortir.
Sur ces mots, Jawbol et Müss marchèrent vers la maison des parents de Steffin, pendant qu'Elazi alla se chercher une proie en bordure du village. Cependant, Müss voulut faire un tour et laissa Jawbol aller se restaurer seul. Bien sûr, le Minotaure se demanda pourquoi, mais ne voulut pas ennuyer Müss avec des questions ; un instant après, il réalisa que le ragoût ne serait pas dans l'ordre du régime alimentaire de la Vampire. Il venait donc de s'épargner une question idiote.
Jawbol mangea à son appétit, la cuisine des Halfelins étant à la hauteur de leur réputation. Dans la chambre, il trouva les deux mêmes couches que la nuit précédente, plus une troisième peut-être destinée à Elazi. Il ne put remercier ses deux hôtes qui étaient déjà couchés. Il doutait qu'un lit soit de grande utilité pour un Arachnéen mais l'intention était là. Il déposa ses affaires à côté de sa couche et s'allongea sur le dos. Il sentit ses muscles se détendre.
Un mouvement de son drap lui fit ouvrir les yeux en sursaut. Il s'était endormi mais n'en fut même pas sûr. Quelqu'un venait de tirer sur son drap. Il tourna la tête et reconnut dans l'obscurité la silhouette et l'odeur de Müss.
JAWBOL – Je suis ici, vous vous trompez de lit.
Müss marmonna quelque chose en même temps, du coup Jawbol ne put comprendre. Quelque chose alerta bien vite ce dernier : Müss semblait fébrile.
JAWBOL – Tout va bien ?
Il comprit que la Vampire n'avait toujours pas pu s'abreuver de sang et que la soif l'affaiblissait dangereusement. Il se leva d'un bond de son lit, se rééquipa de ses deux épées et prit délicatement Müss par la taille pour la diriger vers la porte de la maison.
JAWBOL – Doucement, suivez-moi, nous allons vous trouver quelque chose.
Il sortit avec elle et réfléchit à un moyen de lui donner du sang à boire. Entre un clapier par ici, un poulailler par là ou encore les écuries, Sujerine comme tous les villages paysans ne manquaient pas d'animaux sur lesquels un Vampire pouvait se nourrir. Il suffisait cependant qu'une seule personne aperçoive Jawbol et Müss s'en prendre à leurs animaux, pour que le Guerrier ne soit plus le bienvenu et que son ami Arachnéen soit chassé, tout ce qu'il cherchait à éviter.
Il eut alors une idée.
JAWBOL – Allons voir Elazi, il a peut-être capturé un animal.
Jawbol guida Müss par la taille car il avait l'impression qu'elle tenait difficilement debout. Quand il voulut quitter le village, un Halfelin et un Humain postés toujours en sentinelles leur déconseilla de s'aventurer dans les bois, mais Jawbol sut n'éveiller aucun soupçon en disant simplement qu'il voulait parler à son ami Arachnéen. L'Halfelin lui indiqua même l'endroit où il avait vu ce dernier en début de nuit.
Jawbol guida Müss entre les arbres, plissant les yeux pour reconnaître la silhouette de son ami au corps d'araignée, et humant l'air au cas où il percevrait son odeur. Il le trouva à une cinquantaine de mètres.
JAWBOL – Elazi ! As-tu capturé quelque chose ? Müss est assoiffée.
ELAZI – J'ai réussi à prendre un merle, je vous l'attrape.
JAWBOL – Parfait, merci !
L'Arachnéen grimpa le tronc de l'arbre le plus proche. Il avait tissé de la toile collante dans les branchages. Un merle avait eu le malheur de vouloir s'y poser et y était resté piégé. Elazi saisit fermement l'oiseau dans ses mains, l'arrachant à son piège, et l'apporta à Müss. Jawbol n'était pas fanatique comme un druide mais regrettait tout de même que son ami ne cherchât pas à tuer ses proies une fois capturées dans sa toile. Les Arachnéens avaient l'instinct de vraies araignées, laissant leurs proies mourir d'asphyxie ou d'inanition dans leurs toiles.
Mais pour le coup, cela avait un avantage inattentu : celui d'assurer du sang frais à la Vampire.
Elazi tendit le merle vivant mais à bout de force à Müss. Il restait un peu de toile sur les ailes, mais si le merle ne se débattait à peine, c'est parce-qu'il avait déjà épuisé toute son énergie à le faire depuis de très longues minutes.
ELAZI – Une chance pour toi, femme-chiroptère, qu'avant ce merle je me sois capturé une autre proie, sinon je ne te l'aurais pas donné vivant.
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
Avec une grande douceur, il me prit par la taille pour me mener dehors. Je me laissais entraîner en m’appuyant sur lui. J’avais l’impression que le monde tournait autour de moi. Je n’écoutais pas ce qu’il me disait. J’entendais juste sa voix puis celle de quelqu'un d'autre avant de voir l’herbe s’épaissir sous nos pieds au fur et à mesure que nous avancions dans la forêt.
Et puis il y eu la voix d’Elazi. Et ses mains. Et, au creux d’elles, un merle encore en vie. Avec sincérité, je remerciai Jawbol de m’avoir aidée avant de me précipiter sur l’oiseau.
Je l’attrapai pour le mordre à pleine dents. « Une chance pour toi, femme-chiroptère, qu'avant ce merle je me sois capturé une autre proie, sinon je ne te l'aurais pas donné vivant », murmura implacablement l’Arachnéen. Pendant une seconde, je me sentis vaciller. Son visage portait cet éternel masque d’impassibilité. Indéchiffrable.
Hésitante, je ne sus comment réagir. Mais, après tout, il m’avait donné sa proie... Alors, la bouche ensanglantée, je relevais la tête et prononçais distinctement : « Merci Elazi ». Puis je me remis à sucer le sang du merle. Il n’y en avait pas une grande quantité, mais pour le moment, je ne pouvais que bénir ce repas. Et celui qui l’avait attrapé.
Le nez dans les plumes, je l’entendis avant de le voir. Comment avait-il pu s’approcher d’un Minotaure et d’un Vampire sans s’être fait remarquer ? Peut être parce que le vent soufflait dans sa direction, cachant son odeur. Et parce que son pas était aussi léger que celui d’un elfe, même s’il n’était que demi-sang.
Ses mains recouvraient sa bouche qui s’était arrondie sous l’étonnement. « Par tous les dieux », lâcha-t-il avant de disparaître. Littéralement. Ce ne pouvait être que de la magie. On disait que celle des elfes était l’une des plus puissantes, alors il n’y avait rien de si extraordinaire à ce que la moitié de l’un d’entre eux soit capable de disparaître. Cependant je restais abasourdie face à la tournure de la situation.
Je me précipitais vers le village, je ne sais pas exactement avec quelles intentions. Le retrouver, l’assommer, qu’importe, du moment que cela l’empêcherait de parler aux autres. Mais bien évidemment, il était trop tard. J’entendais déjà des cris. Probablement les sentinelles...
Quand j’arrivais à la lisière de la forêt, ils me dévisagèrent tous les deux. Leurs yeux apeurés se fixèrent sur ma bouche avant de descendre le long de mon cou. Y avait-il tant de sang ? L’horreur se reflétait dans leur regard et je me sentis sale, honteuse, monstrueuse.
L’Humain avait déjà son arme dans la main et la pointait sur moi. Son bras tremblait. L’halfelin quand à lui exhortait le demi-elfe de courir. Celui-ci se trouvait déjà dans une des maisons et un brouhaha s’y faisait entendre. Les cris alertaient quelques personnes déjà vigilantes du fait de la menace planant sur leur village.
Ma première réaction fut de frotter mon visage pour faire disparaître toute trace de sang, et frotter, frotter encore, comme si cela aurait pu me faire disparaître entièrement. Je vous l’accorde, c’était stupide, ou tout du moins complètement inutile. Mais dans une telle situation, on agit rarement intelligemment... De toute façon, quoi que j’eusse pu dire, personne ne m’aurait entendu étant donné qu’ils parlaient tous plus fort les uns que les autres.
Complétement paniqué, le demi-elfe était sorti de la maison. Il était accompagné de deux Tigrains armés et je l’entendais raconter haut et fort ce qu’il avait vu. L’Humain qui me tenait en joue, quand à lui, semblait plus raisonnable. Il me demanda : « Qui es-tu, toi qui bois le sang d’êtres vivants ? ». Je tentais de l'apaiser, lui assurant que je ne leur voulais aucun mal.
Et puis une flèche siffla, visant mon cœur. L’archer devait être très doué, car si je réussi à sauver le cœur, mes poumons, eux, ne furent pas épargnée. Je reculai sous l’impact et baissai les yeux vers le morceau de bois fiché dans mon corps. Même si j'éprouvai des difficultés à respirer, je ne ressentis évidemment aucune douleur. De plus, comme je n’avais pas bu assez de sang, il n'en coulait pas de ma blessure. Je retirais la flèche d’un geste brusque avant de la lâcher au sol.
La personne qui avait tiré n’était autre que le demi-elfe. Vu la précision du tir, j'aurais pu le deviner sans même avoir à croiser son visage terrifié. La peur l’avait poussé à agir de la sorte.
A force de reculer, je me cognais contre un obstacle musclé nommé Jawbol.
Et puis il y eu la voix d’Elazi. Et ses mains. Et, au creux d’elles, un merle encore en vie. Avec sincérité, je remerciai Jawbol de m’avoir aidée avant de me précipiter sur l’oiseau.
Je l’attrapai pour le mordre à pleine dents. « Une chance pour toi, femme-chiroptère, qu'avant ce merle je me sois capturé une autre proie, sinon je ne te l'aurais pas donné vivant », murmura implacablement l’Arachnéen. Pendant une seconde, je me sentis vaciller. Son visage portait cet éternel masque d’impassibilité. Indéchiffrable.
Hésitante, je ne sus comment réagir. Mais, après tout, il m’avait donné sa proie... Alors, la bouche ensanglantée, je relevais la tête et prononçais distinctement : « Merci Elazi ». Puis je me remis à sucer le sang du merle. Il n’y en avait pas une grande quantité, mais pour le moment, je ne pouvais que bénir ce repas. Et celui qui l’avait attrapé.
Le nez dans les plumes, je l’entendis avant de le voir. Comment avait-il pu s’approcher d’un Minotaure et d’un Vampire sans s’être fait remarquer ? Peut être parce que le vent soufflait dans sa direction, cachant son odeur. Et parce que son pas était aussi léger que celui d’un elfe, même s’il n’était que demi-sang.
Ses mains recouvraient sa bouche qui s’était arrondie sous l’étonnement. « Par tous les dieux », lâcha-t-il avant de disparaître. Littéralement. Ce ne pouvait être que de la magie. On disait que celle des elfes était l’une des plus puissantes, alors il n’y avait rien de si extraordinaire à ce que la moitié de l’un d’entre eux soit capable de disparaître. Cependant je restais abasourdie face à la tournure de la situation.
Je me précipitais vers le village, je ne sais pas exactement avec quelles intentions. Le retrouver, l’assommer, qu’importe, du moment que cela l’empêcherait de parler aux autres. Mais bien évidemment, il était trop tard. J’entendais déjà des cris. Probablement les sentinelles...
Quand j’arrivais à la lisière de la forêt, ils me dévisagèrent tous les deux. Leurs yeux apeurés se fixèrent sur ma bouche avant de descendre le long de mon cou. Y avait-il tant de sang ? L’horreur se reflétait dans leur regard et je me sentis sale, honteuse, monstrueuse.
L’Humain avait déjà son arme dans la main et la pointait sur moi. Son bras tremblait. L’halfelin quand à lui exhortait le demi-elfe de courir. Celui-ci se trouvait déjà dans une des maisons et un brouhaha s’y faisait entendre. Les cris alertaient quelques personnes déjà vigilantes du fait de la menace planant sur leur village.
Ma première réaction fut de frotter mon visage pour faire disparaître toute trace de sang, et frotter, frotter encore, comme si cela aurait pu me faire disparaître entièrement. Je vous l’accorde, c’était stupide, ou tout du moins complètement inutile. Mais dans une telle situation, on agit rarement intelligemment... De toute façon, quoi que j’eusse pu dire, personne ne m’aurait entendu étant donné qu’ils parlaient tous plus fort les uns que les autres.
Complétement paniqué, le demi-elfe était sorti de la maison. Il était accompagné de deux Tigrains armés et je l’entendais raconter haut et fort ce qu’il avait vu. L’Humain qui me tenait en joue, quand à lui, semblait plus raisonnable. Il me demanda : « Qui es-tu, toi qui bois le sang d’êtres vivants ? ». Je tentais de l'apaiser, lui assurant que je ne leur voulais aucun mal.
Et puis une flèche siffla, visant mon cœur. L’archer devait être très doué, car si je réussi à sauver le cœur, mes poumons, eux, ne furent pas épargnée. Je reculai sous l’impact et baissai les yeux vers le morceau de bois fiché dans mon corps. Même si j'éprouvai des difficultés à respirer, je ne ressentis évidemment aucune douleur. De plus, comme je n’avais pas bu assez de sang, il n'en coulait pas de ma blessure. Je retirais la flèche d’un geste brusque avant de la lâcher au sol.
La personne qui avait tiré n’était autre que le demi-elfe. Vu la précision du tir, j'aurais pu le deviner sans même avoir à croiser son visage terrifié. La peur l’avait poussé à agir de la sorte.
A force de reculer, je me cognais contre un obstacle musclé nommé Jawbol.
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Affamée, Müss dévora le merle. Enfin, “dévorer” n'était pas le terme le plus exact. Un peu ahuri, ne sachant pas s'il devait être fasciné ou dégoûté, Jawbol observa la Vampire planter ses canines dans la chair du merle et le vider de son sang, de presque tout son sang, à s'en faire couler sur le cou. Il échangea un regard avec Elazi. Ce dernier ne montra aucune expression d'écœurement mais Jawbol devina que c'était pour lui aussi la première fois qu'il était témoin d'une telle scène. Une fois avoir vidé le “contenu liquide” du merle, Müss laissa tomber la carcasse exsangue et remercia l'Arachnéen qui lui avait offert cette proie.
C'est alors qu'une voix inconnue s'exclama à côté d'eux. Dans un sursaut, ils tournèrent la tête pour voir un Demi-Elfe, les yeux exorbités, les mains couvrant sa bouche dans la stupéfaction. A peine le temps de réagir qu'il disparut complètement. Jawbol tendit le museau, naseaux dilatés pour voir s'il percevait toujours son odeur, mais le vent était de toute manière défavorable. Müss eut une réaction bien plus vive, pour ne pas dire paniquée : elle courut vers le village. Jawbol cria son nom pour tenter de l'en empêcher mais la Vampire fut sourde.
JAWBOL – Mais qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce qu'elle veut faire ?
ELAZI – Elle apprend.
Jawbol tourna la tête vers Elazi, une mine d'incompréhension.
ELAZI – Elle apprend ce que j'ai déjà appris depuis longtemps.
JAWBOL – Mais elle va affoler le village !
ELAZI – Laisse-la prendre sa leçon.
JAWBOL – Quelle leçon ? De quoi tu parles ?
Elazi posa ses yeux perçants sur ceux de son ami. Quel regard...
ELAZI – Que les gens des villes, s'ils ne sont pas comme toi, sont impossibles à raisonner.
Jawbol comprit maintenant. Elazi avait été tant de fois repoussé et traité comme un monstre qu'il avait depuis longtemps arrêté de chercher à se faire passer pour un gentil. Il se comportait tel que les gens le voyaient. Si on le voyait comme un monstre, alors il se comportait comme un monstre, car il avait compris que c'était vain d'essayer de faire entendre raison aux gens quand ils ont peur. Jawbol espérait qu'Elazi change un jour, mais il arrivait aussi à le comprendre. Müss s'exposait donc à une leçon : elle allait pouvoir répéter dans tous les langages possibles qu'elle n'était pas un monstre et que les villageois n'avaient rien à craindre d'elle, elle ne serait jamais entendue, ses mots ne seraient que du vent.
JAWBOL – Eh bien soit, mais je ne veux pas non plus que tous les villageois soient affolés. Ils nous ont accueillis. Et je ne veux pas non plus qu'ils aient l'impression d'avoir été trahi par un Guerrier.
Elazi ne dit rien.
JAWBOL – Reste ici.
Le Minotaure partit d'un pas pressé jusqu'au village. Quand il arriva, il y vit quelques personnes s'agiter, et les deux sentinelles – l'Humain et l'Halfelin – tenir la Vampire en respect avec leurs armes. Le Demi-Elfe sortait d'une chaumière avec deux Tigrains armés. Il banda son arc avec une flèche, et tira. Jawbol n'eut pas le temps de pousser Müss : la flèche se planta dans un poumon de la Vampire.
Cependant, Müss ne poussa aucun cri de douleur, rien du tout. C'est comme si cette flèche en plein poumon la laissait indifférente. Comment était-ce possible ? Jawbol se rappela alors ce qu'elle lui avait appris sur les Vampires : ils ne ressentaient pas la douleur et leurs plaies guérissaient anormalement vite. Jawbol n'avait pas compris cependant qu'ils étaient à ce point invincibles. Müss retira la flèche et recula. Elle se heurta alors au Minotaure.
Sentinelle Halfelin – Vous ! C'est vous qui nous avez apporté ce monstre ! Nous vous faisions confiance pour l'Arachnéen, mais nous avons eu tort !
Jawbol allait devoir répondre de Müss, et il préférait le faire seul. Il prit Müss par la taille et lui glissa à l'oreille :
JAWBOL – Retournez avec Elazi, je vous rejoins. Allez-y, maintenant !
Müss obéit et fila à travers bois. Jawbol se redressa avec maintenant la tâche difficile de rassurer les villageois. Les deux Tigrains et le Demi-Elfe arrivèrent au niveau des deux sentinelles. Tous toisaient le membre de la Guilde des Guerriers avec défiance.
Sentinelle Humain – Nous ne pouvons même pas avoir confiance en la Guilde des Guerriers ? Vous dites que vous nous protégez et vous nous apportez ça !
Jawbol ne savait pas comment expliquer les choses mais il devait se lancer maintenant.
JAWBOL – Ecoutez. Si cette femme vous avait voulu du mal, c'est votre sang qu'elle aurait bu, pas celui d'un merle. Je me porte garant que ni elle, ni l'Arachnéen ne vous fera de mal.
Demi-Elfe – Comment peut-on vous faire confiance alors que vous avez fait entrer deux monstres dans notre village ?
JAWBOL – Pourquoi la Guilde des Guerriers chercherait à causer des troubles à Sujerine ? Nous sommes tous les trois motivés par la même chose : retrouver les cavaliers auxquels appartient celui qui est venu vous faire peur avec la présence de deux Arachnéens dans les environs. Je ne sais pas quel était son but avec ce message, mais sachez une chose : ces cavaliers ont commis des atrocités. Ils ont massacré ma famille, ils ont tué deux frères de l'Arachnéen qui m'accompagne, et ils auraient fait du mal à Steffin si ce même Arachnéen ne l'avait pas protégé. C'est grâce à l'Arachnéen qui m'accompagne que nous avons pu rapporter Steffin sain et sauf à ses parents. Et cette femme, que vous avez vue, est animée par les mêmes intentions. Vous la prenez pour un monstre, mais elle a tout fait pour éviter de faire peur au moindre d'entre vous jusqu'à pouvoir se satisfaire sur un merle. Vous avez découvert quelque chose que nous aurions préféré vous cacher pour ne pas vous faire peur, mais ceci ne change rien à nos intentions et à la raison de notre présence ici. De toute façon, nous partons. Sauf si vous craignez d'avoir toujours besoin de protection, auquel cas je répondrai à mon devoir.
Il y eut un moment de silence, où chacun médita sur les propos de Jawbol. Le Demi-Elfe reprit la parole d'un ton plus détendu mais toujours perplexe :
Demi-Elfe – Pourquoi a-t-elle bu le sang de l'animal ?
Jawbol eut une brève hésitation : il ne voulait pas dire le mot “Vampire”. Il trouva un moyen détourné, sans avoir besoin de véritablement mentir :
JAWBOL – Elle est malade. Rien de contagieux, soyez tranquilles, la preuve : je me porte très bien. Elle est atteinte d'un mal étrange et je souhaite qu'elle en guérisse. Ca ne fait pas d'elle un monstre.
Sentinelle Humain – Nous en avons assez vu. Repartez avec vos deux... amis, et merci pour Steffin.
Jawbol fit un salut de la tête, et fit demi-tour. Il ressentait une frustration, celle de se dire qu'il venait de donner une mauvaise image de la Guilde des Guerriers. Il espérait que cet épisode n'ait aucune répercussion, mais si cela venait à être ébruité aux oreilles des Lieutenants de la Guilde, alors il n'aurait définitivement plus aucune chance de présenter Elazi pour le faire entrer membre.
Pendant ce temps-là, Müss était donc restée seule avec Elazi...
C'est alors qu'une voix inconnue s'exclama à côté d'eux. Dans un sursaut, ils tournèrent la tête pour voir un Demi-Elfe, les yeux exorbités, les mains couvrant sa bouche dans la stupéfaction. A peine le temps de réagir qu'il disparut complètement. Jawbol tendit le museau, naseaux dilatés pour voir s'il percevait toujours son odeur, mais le vent était de toute manière défavorable. Müss eut une réaction bien plus vive, pour ne pas dire paniquée : elle courut vers le village. Jawbol cria son nom pour tenter de l'en empêcher mais la Vampire fut sourde.
JAWBOL – Mais qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce qu'elle veut faire ?
ELAZI – Elle apprend.
Jawbol tourna la tête vers Elazi, une mine d'incompréhension.
ELAZI – Elle apprend ce que j'ai déjà appris depuis longtemps.
JAWBOL – Mais elle va affoler le village !
ELAZI – Laisse-la prendre sa leçon.
JAWBOL – Quelle leçon ? De quoi tu parles ?
Elazi posa ses yeux perçants sur ceux de son ami. Quel regard...
ELAZI – Que les gens des villes, s'ils ne sont pas comme toi, sont impossibles à raisonner.
Jawbol comprit maintenant. Elazi avait été tant de fois repoussé et traité comme un monstre qu'il avait depuis longtemps arrêté de chercher à se faire passer pour un gentil. Il se comportait tel que les gens le voyaient. Si on le voyait comme un monstre, alors il se comportait comme un monstre, car il avait compris que c'était vain d'essayer de faire entendre raison aux gens quand ils ont peur. Jawbol espérait qu'Elazi change un jour, mais il arrivait aussi à le comprendre. Müss s'exposait donc à une leçon : elle allait pouvoir répéter dans tous les langages possibles qu'elle n'était pas un monstre et que les villageois n'avaient rien à craindre d'elle, elle ne serait jamais entendue, ses mots ne seraient que du vent.
JAWBOL – Eh bien soit, mais je ne veux pas non plus que tous les villageois soient affolés. Ils nous ont accueillis. Et je ne veux pas non plus qu'ils aient l'impression d'avoir été trahi par un Guerrier.
Elazi ne dit rien.
JAWBOL – Reste ici.
Le Minotaure partit d'un pas pressé jusqu'au village. Quand il arriva, il y vit quelques personnes s'agiter, et les deux sentinelles – l'Humain et l'Halfelin – tenir la Vampire en respect avec leurs armes. Le Demi-Elfe sortait d'une chaumière avec deux Tigrains armés. Il banda son arc avec une flèche, et tira. Jawbol n'eut pas le temps de pousser Müss : la flèche se planta dans un poumon de la Vampire.
Cependant, Müss ne poussa aucun cri de douleur, rien du tout. C'est comme si cette flèche en plein poumon la laissait indifférente. Comment était-ce possible ? Jawbol se rappela alors ce qu'elle lui avait appris sur les Vampires : ils ne ressentaient pas la douleur et leurs plaies guérissaient anormalement vite. Jawbol n'avait pas compris cependant qu'ils étaient à ce point invincibles. Müss retira la flèche et recula. Elle se heurta alors au Minotaure.
Sentinelle Halfelin – Vous ! C'est vous qui nous avez apporté ce monstre ! Nous vous faisions confiance pour l'Arachnéen, mais nous avons eu tort !
Jawbol allait devoir répondre de Müss, et il préférait le faire seul. Il prit Müss par la taille et lui glissa à l'oreille :
JAWBOL – Retournez avec Elazi, je vous rejoins. Allez-y, maintenant !
Müss obéit et fila à travers bois. Jawbol se redressa avec maintenant la tâche difficile de rassurer les villageois. Les deux Tigrains et le Demi-Elfe arrivèrent au niveau des deux sentinelles. Tous toisaient le membre de la Guilde des Guerriers avec défiance.
Sentinelle Humain – Nous ne pouvons même pas avoir confiance en la Guilde des Guerriers ? Vous dites que vous nous protégez et vous nous apportez ça !
Jawbol ne savait pas comment expliquer les choses mais il devait se lancer maintenant.
JAWBOL – Ecoutez. Si cette femme vous avait voulu du mal, c'est votre sang qu'elle aurait bu, pas celui d'un merle. Je me porte garant que ni elle, ni l'Arachnéen ne vous fera de mal.
Demi-Elfe – Comment peut-on vous faire confiance alors que vous avez fait entrer deux monstres dans notre village ?
JAWBOL – Pourquoi la Guilde des Guerriers chercherait à causer des troubles à Sujerine ? Nous sommes tous les trois motivés par la même chose : retrouver les cavaliers auxquels appartient celui qui est venu vous faire peur avec la présence de deux Arachnéens dans les environs. Je ne sais pas quel était son but avec ce message, mais sachez une chose : ces cavaliers ont commis des atrocités. Ils ont massacré ma famille, ils ont tué deux frères de l'Arachnéen qui m'accompagne, et ils auraient fait du mal à Steffin si ce même Arachnéen ne l'avait pas protégé. C'est grâce à l'Arachnéen qui m'accompagne que nous avons pu rapporter Steffin sain et sauf à ses parents. Et cette femme, que vous avez vue, est animée par les mêmes intentions. Vous la prenez pour un monstre, mais elle a tout fait pour éviter de faire peur au moindre d'entre vous jusqu'à pouvoir se satisfaire sur un merle. Vous avez découvert quelque chose que nous aurions préféré vous cacher pour ne pas vous faire peur, mais ceci ne change rien à nos intentions et à la raison de notre présence ici. De toute façon, nous partons. Sauf si vous craignez d'avoir toujours besoin de protection, auquel cas je répondrai à mon devoir.
Il y eut un moment de silence, où chacun médita sur les propos de Jawbol. Le Demi-Elfe reprit la parole d'un ton plus détendu mais toujours perplexe :
Demi-Elfe – Pourquoi a-t-elle bu le sang de l'animal ?
Jawbol eut une brève hésitation : il ne voulait pas dire le mot “Vampire”. Il trouva un moyen détourné, sans avoir besoin de véritablement mentir :
JAWBOL – Elle est malade. Rien de contagieux, soyez tranquilles, la preuve : je me porte très bien. Elle est atteinte d'un mal étrange et je souhaite qu'elle en guérisse. Ca ne fait pas d'elle un monstre.
Sentinelle Humain – Nous en avons assez vu. Repartez avec vos deux... amis, et merci pour Steffin.
Jawbol fit un salut de la tête, et fit demi-tour. Il ressentait une frustration, celle de se dire qu'il venait de donner une mauvaise image de la Guilde des Guerriers. Il espérait que cet épisode n'ait aucune répercussion, mais si cela venait à être ébruité aux oreilles des Lieutenants de la Guilde, alors il n'aurait définitivement plus aucune chance de présenter Elazi pour le faire entrer membre.
Pendant ce temps-là, Müss était donc restée seule avec Elazi...
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
Mon poumon crevé m’empêchait de respirer normalement si bien que je me sentais suffoquer. Cependant la présence de Jawbol me soulageait. Les villageois n’allaient pas se calmer maintenant mais au moins je n’étais pas seule.
La colère m’envahit lorsque l’Humain me pointa du doigt en accusant le minotaure de leur avoir apporté le monstre que j’étais. Ils étaient deux devant moi, le Demi-Elfe se trouvait un peu plus loin avec les deux Tigrains. Il me suffisait de dégainer d’un geste ample pour tuer la première sentinelle, puis décapiter la seconde immédiatement après. Les trois autres n’auraient pas le temps de réagir que je serais déjà sur eux. Ils méritaient de mourir. Tous. Qu’ils voient donc ce que « monstre » signifiait réellement ! Et qu’ils cessent d’accuser à tort Jawbol !
Ses doigts se posèrent sur ma taille et je sentis son souffle contre mon oreille : « Retournez avec Elazi, je vous rejoins. Allez-y, maintenant ! ». Le souffle court, je fis claquer mes dents en les dévisageant furieusement les uns après les autres. Ils respiraient la peur. Ma main serrait si fort le manche de mon sabre qu’elle en tremblait. Mais Jawbol était venu et on l’accusait à ma place. Je n’avais par le droit d’amplifier ses problèmes. Alors, pour lui, je ravalais ma hargne et obéis.
Je m’enfonçais dans la forêt à la recherche d’Elazi. L’arachnéen se trouvait encore sous la toile qu’il avait tissée et celle-ci reflétait la pâle lumière des étoiles. Sa peau sombre paraissait enveloppée d’un halo diaphane. Ses yeux brillaient étrangement sous la lune, impassibles...
J’aurais presque préféré qu’il se rit de moi ou qu’il me fasse une remarque cruelle, juste pour avoir quelqu’un à frapper. Au lieu de cela, je m’attaquai à un pauvre arbuste qui n’avait rien demandé à personne mais qui finit en charpie sous mes coups de sabres. Cela ne suffit pas à me défouler, mais je ne savais que faire. J’imaginais Jawbol face aux villageois, se trouvant dans le pétrin par ma faute. J’espérais que tout se passe au mieux, j’aurais voulu servir à quelque chose, mais la meilleure chose à faire était de rester là à l’attendre. « Tch ! », lâchais-je avant de me laisser tomber à même le sol à côté des pattes d’Elazi, les genoux serrés contre ma poitrine, la tête enfoncée entre mes bras, noyée de noires pensées.
La respiration sifflante, j’essayais de me concentrer sur le sujet futile que représentait ce paradoxe. Comment se faisait-il que je respire alors que mon corps ne vieillissait pas ? N’étais-je pas à moitié morte ? Et pourquoi un poumon crevé ne suffisait pas à m’achever ? C’était peut-être un peu dégoûtant. Je revoyais les regards emplis de répugnance que les sentinelles de Sujerine m’avaient lancés. Quelque soit le sujet sur lequel je tentais de focaliser mon attention, j’en revenais toujours au même point.
« Je suis si monstrueuse que ça ?! » demandais-je, moitié-criant, moitié-asphyxiée, en basculant ma tête vers le haut, là où le visage d’Elazi découpait le ciel.
Il me dévisageait du haut de ses pattes effilées.
La colère m’envahit lorsque l’Humain me pointa du doigt en accusant le minotaure de leur avoir apporté le monstre que j’étais. Ils étaient deux devant moi, le Demi-Elfe se trouvait un peu plus loin avec les deux Tigrains. Il me suffisait de dégainer d’un geste ample pour tuer la première sentinelle, puis décapiter la seconde immédiatement après. Les trois autres n’auraient pas le temps de réagir que je serais déjà sur eux. Ils méritaient de mourir. Tous. Qu’ils voient donc ce que « monstre » signifiait réellement ! Et qu’ils cessent d’accuser à tort Jawbol !
Ses doigts se posèrent sur ma taille et je sentis son souffle contre mon oreille : « Retournez avec Elazi, je vous rejoins. Allez-y, maintenant ! ». Le souffle court, je fis claquer mes dents en les dévisageant furieusement les uns après les autres. Ils respiraient la peur. Ma main serrait si fort le manche de mon sabre qu’elle en tremblait. Mais Jawbol était venu et on l’accusait à ma place. Je n’avais par le droit d’amplifier ses problèmes. Alors, pour lui, je ravalais ma hargne et obéis.
Je m’enfonçais dans la forêt à la recherche d’Elazi. L’arachnéen se trouvait encore sous la toile qu’il avait tissée et celle-ci reflétait la pâle lumière des étoiles. Sa peau sombre paraissait enveloppée d’un halo diaphane. Ses yeux brillaient étrangement sous la lune, impassibles...
J’aurais presque préféré qu’il se rit de moi ou qu’il me fasse une remarque cruelle, juste pour avoir quelqu’un à frapper. Au lieu de cela, je m’attaquai à un pauvre arbuste qui n’avait rien demandé à personne mais qui finit en charpie sous mes coups de sabres. Cela ne suffit pas à me défouler, mais je ne savais que faire. J’imaginais Jawbol face aux villageois, se trouvant dans le pétrin par ma faute. J’espérais que tout se passe au mieux, j’aurais voulu servir à quelque chose, mais la meilleure chose à faire était de rester là à l’attendre. « Tch ! », lâchais-je avant de me laisser tomber à même le sol à côté des pattes d’Elazi, les genoux serrés contre ma poitrine, la tête enfoncée entre mes bras, noyée de noires pensées.
La respiration sifflante, j’essayais de me concentrer sur le sujet futile que représentait ce paradoxe. Comment se faisait-il que je respire alors que mon corps ne vieillissait pas ? N’étais-je pas à moitié morte ? Et pourquoi un poumon crevé ne suffisait pas à m’achever ? C’était peut-être un peu dégoûtant. Je revoyais les regards emplis de répugnance que les sentinelles de Sujerine m’avaient lancés. Quelque soit le sujet sur lequel je tentais de focaliser mon attention, j’en revenais toujours au même point.
« Je suis si monstrueuse que ça ?! » demandais-je, moitié-criant, moitié-asphyxiée, en basculant ma tête vers le haut, là où le visage d’Elazi découpait le ciel.
Il me dévisageait du haut de ses pattes effilées.
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Jawbol eut soudain une pensée, qui avait été écrasée par la situation de tension entre Müss et les villageois, mais qui le frappa de honte. Il fit demi-tour vers les villageois, qui froncèrent les sourcils en se demandant ce qu'il voulait bien d'autre. Le sujet était clos pour tout le monde, et Jawbol devait partir maintenant, pour la tranquillité de tous.
JAWBOL – Juste, une seule chose, et je pars. S'il vous plaît, transmettez mes remerciements et mes excuses aux parents de Steffin, au nom de nous trois.
Avec un petit moment de latence, tous acquiescèrent. Ils n'avaient aucune raison valable de refuser ; et puis, Jawbol restait un membre de la Guilde des Guerriers, et son comportement ne pouvait lui être reproché.
Sur ces mots, Jawbol s'en alla rejoindre ses deux compagnons.
Elazi eut un infime sursaut en voyant Müss dégainer son sabre pour attaquer un arbuste. Ce dernier, sans défense, perdit le combat qui ne servit à évacuer la frustration et les états d'âme de son agresseuse. Dans un dernier râle de colère, Müss se laissa tomber au sol, dos à lui. Sans un bruit, l'Arachnéen se rapprocha d'elle jusqu'à avoir le torse à son aplomb, l'entourant de ses deux paires de pattes antérieures. Il ne fit rien pour l'aider à se calmer, ne lui offrant que sa présence – et c'était peut-être déjà plus que ce qu'il pensait. Il l'entendit respirer bruyamment, presque difficilement. Il ne savait pas qu'elle avait eu un poumon perforé par une flèche.
MUSS – Je suis si monstrueuse que ça ?!
Elazi baissa la tête au même moment où Müss bascula la sienne vers le haut. Leurs regards se lièrent.
ELAZI – Bien sûr que tu l'es.
Cette réponse inattendue avait un sens. Elazi essayait de lui faire comprendre quelque chose. Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire, synonyme de clin d'œil.
A Müss de comprendre le message d'Elazi...
JAWBOL – Juste, une seule chose, et je pars. S'il vous plaît, transmettez mes remerciements et mes excuses aux parents de Steffin, au nom de nous trois.
Avec un petit moment de latence, tous acquiescèrent. Ils n'avaient aucune raison valable de refuser ; et puis, Jawbol restait un membre de la Guilde des Guerriers, et son comportement ne pouvait lui être reproché.
Sur ces mots, Jawbol s'en alla rejoindre ses deux compagnons.
Elazi eut un infime sursaut en voyant Müss dégainer son sabre pour attaquer un arbuste. Ce dernier, sans défense, perdit le combat qui ne servit à évacuer la frustration et les états d'âme de son agresseuse. Dans un dernier râle de colère, Müss se laissa tomber au sol, dos à lui. Sans un bruit, l'Arachnéen se rapprocha d'elle jusqu'à avoir le torse à son aplomb, l'entourant de ses deux paires de pattes antérieures. Il ne fit rien pour l'aider à se calmer, ne lui offrant que sa présence – et c'était peut-être déjà plus que ce qu'il pensait. Il l'entendit respirer bruyamment, presque difficilement. Il ne savait pas qu'elle avait eu un poumon perforé par une flèche.
MUSS – Je suis si monstrueuse que ça ?!
Elazi baissa la tête au même moment où Müss bascula la sienne vers le haut. Leurs regards se lièrent.
ELAZI – Bien sûr que tu l'es.
Cette réponse inattendue avait un sens. Elazi essayait de lui faire comprendre quelque chose. Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire, synonyme de clin d'œil.
A Müss de comprendre le message d'Elazi...
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
« Bien sûr que tu l'es », répondit-il. Mes yeux s’écarquillèrent sous l’effet de la surprise.
L’arachnéen m’entourait de ses pattes avant et je sentais ses cheveux chatouiller mon cou. Son regard me souriait et me faisait perdre mes moyens. Je fronçais les sourcils, cherchant à retrouver le fil de mes pensées.
Aux yeux de certaines personnes, nous étions tous deux des monstres. Et nous ne pouvions pas forcément changer cela. Peut-être avait-il fini par l’accepter, lui. Je repensais à son attitude fourbe lors de notre première rencontre et supposais qu’il allait même jusqu’à adapter son comportement à ce que les gens préjugeaient de lui.
Mais accepter d’être un monstre aux yeux des autres signifiait surpasser leurs regards pleins de mépris et de haine. En étais-je capable ? La réponse se trouvait juste devant de moi : j’y arriverais. Parce qu’il y avait son sourire. Comme une lueur d’espoir, une petite lumière dans la nuit. Et parce qu’il y avait Jawbol, la première personne à qui je m’étais confiée et qui m’ait acceptée telle que j’étais. J’appréciais ce minotaure bien plus que je ne pouvais l’admettre...
Je décidais de laisser ma vie de mélancolie et de mensonge derrière moi, choisissant une nouvelle trajectoire. Un peu cahoteuse, mais plus intègre : j’étais ce que j’étais. Qu’ils appellent cela « monstre » s’ils en avaient envie.
Je replongeais dans ses yeux. Ses yeux qui me dévoraient. Qui me tuaient. Je lui souris à mon tour avant de lâcher : « Et ce n’est pas plus mal ».
L’arachnéen m’entourait de ses pattes avant et je sentais ses cheveux chatouiller mon cou. Son regard me souriait et me faisait perdre mes moyens. Je fronçais les sourcils, cherchant à retrouver le fil de mes pensées.
Aux yeux de certaines personnes, nous étions tous deux des monstres. Et nous ne pouvions pas forcément changer cela. Peut-être avait-il fini par l’accepter, lui. Je repensais à son attitude fourbe lors de notre première rencontre et supposais qu’il allait même jusqu’à adapter son comportement à ce que les gens préjugeaient de lui.
Mais accepter d’être un monstre aux yeux des autres signifiait surpasser leurs regards pleins de mépris et de haine. En étais-je capable ? La réponse se trouvait juste devant de moi : j’y arriverais. Parce qu’il y avait son sourire. Comme une lueur d’espoir, une petite lumière dans la nuit. Et parce qu’il y avait Jawbol, la première personne à qui je m’étais confiée et qui m’ait acceptée telle que j’étais. J’appréciais ce minotaure bien plus que je ne pouvais l’admettre...
Je décidais de laisser ma vie de mélancolie et de mensonge derrière moi, choisissant une nouvelle trajectoire. Un peu cahoteuse, mais plus intègre : j’étais ce que j’étais. Qu’ils appellent cela « monstre » s’ils en avaient envie.
Je replongeais dans ses yeux. Ses yeux qui me dévoraient. Qui me tuaient. Je lui souris à mon tour avant de lâcher : « Et ce n’est pas plus mal ».
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Elazi ne la quittait pas des yeux, il voulait voir à son expression si elle comprenait son message. Ils ne seraient probablement jamais considérés comme des gens normaux. Il avait fallu du temps pour que Centaures et Nagas soient considérés à l'égal de races bien plus communes telles que les Tigrains ou les Halfelins. Et encore, même dans le Royaume de Telbara, il ne fallait pas être dupe : les gens, en façade, se pliaient aux mœurs du pays, mais en privé, intérieurement, beaucoup baignaient dans des considérations racistes à l'égard des “races animales”, comme l'on avait encore l'habitude de dire couramment. Elazi ne vivait pas en ville, il se faisait donc sa propre idée, refusant par leçon toute vision naïve de la société. Cette vision n'en était pas moins une certitude dans sa tête.
Pour d'autres races, telles que les Arachnéens et les Vampires, l'acceptation n'avait pas été faite. Ces races n'étaient que des montres aux yeux des citadins. « Et ce n'était pas plus mal », voilà ce que finit par en penser Müss. Le pensait-elle vraiment ? Disait-elle cela juste pour réconforter Elazi ? Ce dernier n'avait pas besoin d'être réconforté sur ce que pensait Müss. Elle pouvait bien continuer à croire et à espérer ce qu'elle voulait, il s'en moquait. Quoique, même cela, était-ce bien vrai ? Elazi pouvait-il vraiment assurer qu'il n'accordait aucune importance aux états d'âme de Müss ? C'est en tout cas ce qu'il affirmerait, oui. Mais en était-il sûr ? Serait-il alors honnête avec lui-même ?
En tout cas, il était surpris que Müss prenne soudainement les choses ainsi. Pas plus mal d'être un monstre ? Même Elazi n'en était pas sûr. Il n'espérait plus voir les mentalités changer à l'égard de sa race, mais était-il fier d'être considéré comme un monstre ? Cela valait-il mieux que d'être considéré comme Jawbol par exemple ? Müss passait sans doute d'un extrême à l'autre. Mais au moins, elle avait fait un pas : elle acceptait d'être un monstre. Il garda le sourire. Un sourire un peu crispé. Müss avait appris sa leçon aujourd'hui, mais en avait-elle retenu la bonne conclusion ?
Jawbol arriva. Il n'en voulait pas à Müss, mais se disait malgré tout que sans elle, les choses n'auraient pas tourné ainsi. Déjà, Elazi et lui ne seraient pas contraints de voyager de nuit et de dormir de jour. Sujerine n'aurait pas eu de raison de les expulser. Müss leur apporterait-elle autre chose que des contraintes et des déconvenues ? Jawbol l'espérait, mais non, il ne lui en voulait pas : Müss n'avait pas choisi d'être Vampire, elle n'en était probablement pas heureuse, et Jawbol ne se voyait pas la rejeter. Et puis, il se souvenait : il aurait préféré repousser Slimag lors de leur première rencontre, car un Gupile ne lui avait apporté que des inconvénients dans un premier temps, à le ralentir et à lui attirer les moqueries de la Guilde des Guerriers, et pourtant, il fallait voir ce que Slimag était devenu pour Jawbol.
JAWBOL – Bon, allons-y. Je dois faire mon rapport à la Guilde, puisque retrouver Steffin était ma mission.
Pour d'autres races, telles que les Arachnéens et les Vampires, l'acceptation n'avait pas été faite. Ces races n'étaient que des montres aux yeux des citadins. « Et ce n'était pas plus mal », voilà ce que finit par en penser Müss. Le pensait-elle vraiment ? Disait-elle cela juste pour réconforter Elazi ? Ce dernier n'avait pas besoin d'être réconforté sur ce que pensait Müss. Elle pouvait bien continuer à croire et à espérer ce qu'elle voulait, il s'en moquait. Quoique, même cela, était-ce bien vrai ? Elazi pouvait-il vraiment assurer qu'il n'accordait aucune importance aux états d'âme de Müss ? C'est en tout cas ce qu'il affirmerait, oui. Mais en était-il sûr ? Serait-il alors honnête avec lui-même ?
En tout cas, il était surpris que Müss prenne soudainement les choses ainsi. Pas plus mal d'être un monstre ? Même Elazi n'en était pas sûr. Il n'espérait plus voir les mentalités changer à l'égard de sa race, mais était-il fier d'être considéré comme un monstre ? Cela valait-il mieux que d'être considéré comme Jawbol par exemple ? Müss passait sans doute d'un extrême à l'autre. Mais au moins, elle avait fait un pas : elle acceptait d'être un monstre. Il garda le sourire. Un sourire un peu crispé. Müss avait appris sa leçon aujourd'hui, mais en avait-elle retenu la bonne conclusion ?
Jawbol arriva. Il n'en voulait pas à Müss, mais se disait malgré tout que sans elle, les choses n'auraient pas tourné ainsi. Déjà, Elazi et lui ne seraient pas contraints de voyager de nuit et de dormir de jour. Sujerine n'aurait pas eu de raison de les expulser. Müss leur apporterait-elle autre chose que des contraintes et des déconvenues ? Jawbol l'espérait, mais non, il ne lui en voulait pas : Müss n'avait pas choisi d'être Vampire, elle n'en était probablement pas heureuse, et Jawbol ne se voyait pas la rejeter. Et puis, il se souvenait : il aurait préféré repousser Slimag lors de leur première rencontre, car un Gupile ne lui avait apporté que des inconvénients dans un premier temps, à le ralentir et à lui attirer les moqueries de la Guilde des Guerriers, et pourtant, il fallait voir ce que Slimag était devenu pour Jawbol.
JAWBOL – Bon, allons-y. Je dois faire mon rapport à la Guilde, puisque retrouver Steffin était ma mission.
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
Jawbol nous rejoignit. Son expression trahissait un certain agacement, mais je ne posai pas de question, ni sur ce qu’il avait pu dire aux villageois, ni sur son état d’esprit, ni même sur les parents de Steffin. « Bon, allons-y. Je dois faire mon rapport à la Guilde, puisque retrouver Steffin était ma mission », dit-il avec une pointe de lassitude. Et nous y allâmes.
Je remarquais que Jawbol aussi était doué pour s’orienter, de plus il avait l’air de savoir où se situaient chaque ville, chaque forêt, il connaissait la géographie. Il avait dû l’apprendre dans des cartes puisqu’au regard de son éducation, il devait savoir lire.
La nuit avançait et nous avancions plein Est. Si nous y faisions attention, nous pouvions remarquer que les arbres devenaient de moins en moins nombreux. Nous devions nous approcher de Telbara Nous y arriverions probablement le lendemain. En attendant, il me fallait trouver un abri car le soleil n’allait pas tarder à se réveiller. Mes compagnons de route devaient être fatigués, ils n’avaient pas l’habitude de rester éveiller toute la nuit et je m’en voulais de les obliger à tenir ce rythme. Quand à moi, mon poumon perforé ne l’était déjà plus. J’avais encore la respiration sifflante, mais tout redevenait progressivement normal et ma blessure ne me fatiguait pas outre mesure.
« Nous pouvons nous arrêter ici », proposais-je quand nous nous retrouvâmes à la lisière de la forêt du calme. Devant nous se trouvaient des champs, des prairies, et au loin on apercevait la ville. Pour le moment, nous restâmes sous les arbres, là où quelques rochers me parurent suffisants pour m’abriter du soleil. Je laissais le minotaure et l’arachnéen pour aller chasser. Un merle en deux nuits ne pouvait suffire à me rassasier.
Quand je revins, je traînais derrière moi deux petits lapins. Vidés de leur sang, bien entendu. Je les tendis aux deux autres avant de me glisser entre deux rochers pour abriter, les regardant faire avec curiosité.
L’odeur des aliments cuits me faisait toujours saliver. J’étais allongée à plat ventre, le haut du corps redressé, la tête appuyée sur mes avant-bras. « Avez-vous déjà rencontré d’autres gens comme moi ? Des... vampires ? » Le mot n’était pas encore si facile à apprivoiser. Je les observais en continuant : « J’imagine que ces personnes ne le disent pas, mais on pourrait s’en douter parce qu’ils ne peuvent sortir que de nuit, se nourrissent de sang, et parce qu’ils ont des caractéristiques particulières. Je n’en ai rencontré qu’un, mais il doit en exister d’autres qui se cachent parmi les humains. J’aimerais les trouver pour mieux comprendre tout ça, pour savoir comment ils vivent ». J’imaginais que chacun d’entre eux choisissait une voie qui leur était propre, qu’ils étaient trop peu nombreux pour former une « communauté », mais l’idée de rencontrer un semblable pour lui parler ne pouvait quitter ma tête.
Le temps défilait avec les nuages. Les étoiles disparaissaient progressivement pour laisser place à la clarté d’un jour nouveau. Je me recouvrais de mon éternelle couverture, ne laissant apparaître que mon visage.
« Vous allez rentrer à la Guilde avec Elazi ? Et avec moi ? » Je ne connaissais pas Telbara, n’étant jamais allé en ville, mais on disait que c’était le royaume le plus tolérant.
Le soleil montait au ciel. Sans moi Jawbol et Elazi auraient pu être déjà arrivés aux portes de la ville. Je laissais retomber mon visage en plein sur le sol pour murmurer les yeux fermés : « Vous ignoriez que je n’étais pas humaine quand nous nous sommes rencontrés. Vous aviez besoin de moi car les cavaliers s’attaquent à des non-humains et que la présence d’une humaine pouvait être utile. Les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Nous entrons dans un royaume d’Hommes, des vrais cette fois-ci, et puis les cavaliers... depuis notre rencontre, nous n’en avons pas vu l’ombre. Ma présence n’aide pas à résoudre votre quête, au final, c’est plutôt le contraire. Cette nuit, les choses n’ont pas tourné de la meilleure façon possible, et il est fort à parier que d’autres évènements... indésirables puissent se reproduire ». Je marquai une pause, plus pour réfléchir à la meilleure façon de continuer que pour leur laisser le temps de répondre. « Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Si pour cela ma présence est une gêne plus qu’un avantage, je resterais ici ».
Je remarquais que Jawbol aussi était doué pour s’orienter, de plus il avait l’air de savoir où se situaient chaque ville, chaque forêt, il connaissait la géographie. Il avait dû l’apprendre dans des cartes puisqu’au regard de son éducation, il devait savoir lire.
La nuit avançait et nous avancions plein Est. Si nous y faisions attention, nous pouvions remarquer que les arbres devenaient de moins en moins nombreux. Nous devions nous approcher de Telbara Nous y arriverions probablement le lendemain. En attendant, il me fallait trouver un abri car le soleil n’allait pas tarder à se réveiller. Mes compagnons de route devaient être fatigués, ils n’avaient pas l’habitude de rester éveiller toute la nuit et je m’en voulais de les obliger à tenir ce rythme. Quand à moi, mon poumon perforé ne l’était déjà plus. J’avais encore la respiration sifflante, mais tout redevenait progressivement normal et ma blessure ne me fatiguait pas outre mesure.
« Nous pouvons nous arrêter ici », proposais-je quand nous nous retrouvâmes à la lisière de la forêt du calme. Devant nous se trouvaient des champs, des prairies, et au loin on apercevait la ville. Pour le moment, nous restâmes sous les arbres, là où quelques rochers me parurent suffisants pour m’abriter du soleil. Je laissais le minotaure et l’arachnéen pour aller chasser. Un merle en deux nuits ne pouvait suffire à me rassasier.
Quand je revins, je traînais derrière moi deux petits lapins. Vidés de leur sang, bien entendu. Je les tendis aux deux autres avant de me glisser entre deux rochers pour abriter, les regardant faire avec curiosité.
L’odeur des aliments cuits me faisait toujours saliver. J’étais allongée à plat ventre, le haut du corps redressé, la tête appuyée sur mes avant-bras. « Avez-vous déjà rencontré d’autres gens comme moi ? Des... vampires ? » Le mot n’était pas encore si facile à apprivoiser. Je les observais en continuant : « J’imagine que ces personnes ne le disent pas, mais on pourrait s’en douter parce qu’ils ne peuvent sortir que de nuit, se nourrissent de sang, et parce qu’ils ont des caractéristiques particulières. Je n’en ai rencontré qu’un, mais il doit en exister d’autres qui se cachent parmi les humains. J’aimerais les trouver pour mieux comprendre tout ça, pour savoir comment ils vivent ». J’imaginais que chacun d’entre eux choisissait une voie qui leur était propre, qu’ils étaient trop peu nombreux pour former une « communauté », mais l’idée de rencontrer un semblable pour lui parler ne pouvait quitter ma tête.
Le temps défilait avec les nuages. Les étoiles disparaissaient progressivement pour laisser place à la clarté d’un jour nouveau. Je me recouvrais de mon éternelle couverture, ne laissant apparaître que mon visage.
« Vous allez rentrer à la Guilde avec Elazi ? Et avec moi ? » Je ne connaissais pas Telbara, n’étant jamais allé en ville, mais on disait que c’était le royaume le plus tolérant.
Le soleil montait au ciel. Sans moi Jawbol et Elazi auraient pu être déjà arrivés aux portes de la ville. Je laissais retomber mon visage en plein sur le sol pour murmurer les yeux fermés : « Vous ignoriez que je n’étais pas humaine quand nous nous sommes rencontrés. Vous aviez besoin de moi car les cavaliers s’attaquent à des non-humains et que la présence d’une humaine pouvait être utile. Les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Nous entrons dans un royaume d’Hommes, des vrais cette fois-ci, et puis les cavaliers... depuis notre rencontre, nous n’en avons pas vu l’ombre. Ma présence n’aide pas à résoudre votre quête, au final, c’est plutôt le contraire. Cette nuit, les choses n’ont pas tourné de la meilleure façon possible, et il est fort à parier que d’autres évènements... indésirables puissent se reproduire ». Je marquai une pause, plus pour réfléchir à la meilleure façon de continuer que pour leur laisser le temps de répondre. « Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Si pour cela ma présence est une gêne plus qu’un avantage, je resterais ici ».
Müss- Elite
- Race : Vampire
Re: Parti jouer trop loin
Ainsi le trio se mit en marche, au clair de la nuit, vers l'est et Telbara. Normalement, il leur faudrait, comme à aller, un jour de marche, sinon un jour et demi, pour atteindre Telbara ; mais en voyant de nuit, Jawbol avait plus de mal à se rendre compte. Il avait peu dormi et en décalé. Son organisme ne comprenait pas trop quel était ce rythme qu'il s'imposait subitement. Elazi lui aussi affichait une mine assez fatiguée, et ses pattes ne se mouvaient pas avec leur vivacité habituelle alors qu'il se déplaçait.
Müss suggéra de faire halte. Le soleil devrait se lever d'ici une heure. Jawbol avait envie de dormir, mais comment ensuite attendre le crépuscule suivant avant de reprendre la route ? Müss était quelqu'un d'appréciable, mais c'était une Vampire, et pour un membre de la Guilde des Guerriers, c'était encore plus contraignant que si Jawbol n'avait pas d'attache. Au fond de lui, il avait le petit espoir de se séparer de Müss, mais il s'en voulait en même temps de penser cela, car ce serait comme l'abandonner alors qu'elle n'était pas heureuse d'être une Vampire. A la limite, il faudrait que l'idée vienne de la bouche de Müss ; avec du tact, Jawbol n'aurait qu'à accepter. Il ne savait pas quoi faire pour rendre la vie de Müss meilleure, mais rester avec elle compliquait la sienne de trop.
Jawbol et Elazi œuvrèrent tous deux à concevoir un foyer pour allumer un feu pendant que Müss partit chasser, puis l'Arachnéen tissa instinctivement sa toile entre deux arbres. Müss revint avec deux lapins dont elle s'était nourrie du sang. Jawbol les mit à cuire et put se remplir l'estomac avec son ami arachnide. Müss lança une conversation pendant le repas :
MUSS – Avez-vous déjà rencontré d'autres gens comme moi ? Des... Vampires ?
Jawbol allait répondre “non” un peu trop vite et prit le temps de réfléchir tout de même. Etait-il si sûr, finalement, de ne jamais avoir rencontré de Vampires ? Il pouvait très bien en avoir rencontrés sans le savoir.
MUSS – J'imagine que ces personnes ne le disent pas, mais on pourrait s'en douter parce qu'ils ne peuvent sortir que de nuit, se nourrissent de sang, et parce qu'ils ont des caractéristiques particulières. Je n'en ai rencontré qu'un, mais il doit en exister d'autres qui se cachent parmi les humains. J'aimerais les trouver pour mieux comprendre tout ça, pour savoir comment ils vivent.
Müss venait de résumer pourquoi Jawbol n'était pas sûr de n'avoir jamais rencontré d'autres Vampires. Il comprenait aussi pourquoi Müss posait la question : elle voulait elle-même en rencontrer d'autres afin d'en apprendre plus sur elle-même et sur ce vampirisme, cette malédiction dont elle était atteinte. Sûrement que rencontrer d'autres Vampires lui apprendrait à mieux vivre avec cette malédiction et à mieux s'accepter. Jawbol était désolé pour elle.
JAWBOL – Je... ne sais pas. Je ne crois pas. Je suis sûr que vous finirez par en rencontrer d'autres.
Tentative assez gauche de la réconforter.
Puis Müss posa la question délicate :
MUSS – Vous allez rentrer à la Guilde avec Elazi ? Et avec moi ?
Comment répondre à cette question en ayant le tact nécessaire pour ne pas mentir complètement tout en ne blessant pas Müss ? A la limite, Jawbol et Elazi pouvaient rester avec Müss jusqu'à Telbara, puis se séparer d'elle là-bas. Jawbol aurait de toute façon son rapport à faire à la Guilde, et ensuite, qui sait ce qu'il aurait à faire. Müss, elle, écumerait les rues de la ville en pleine nuit à la recherche d'autres Vampires.
MUSS – Vous ignoriez que je n'étais pas Humaine quand nous nous sommes rencontrés. Vous aviez besoin de moi car les cavaliers s'attaquent à des non-Humains et que la présence d'une Humaine pouvait être utile. Les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Nous entrons dans un royaume d'Hommes, des vrais cette fois-ci, et puis les cavaliers... depuis notre rencontre, nous n'en avons pas vu l'ombre. Ma présence n'aide pas à résoudre votre quête, au final, c'est plutôt le contraire. Cette nuit, les choses n'ont pas tourné de la meilleure façon possible, et il est fort à parier que d'autres évènements... indésirables puissent se reproduire. Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Si pour cela ma présence est une gêne plus qu'un avantage, je resterai ici.
Voilà l'occasion inattendue que Jawbol avait espérée. Müss tendait une perche, il fallait la saisir. Mais la saisir avec tact. Ne pas se jeter dessus pour se débarrasser d'elle sans vergogne. Il fallait choisir les bons mots, le bon ton. Jawbol, le regard dans le vide, chercha ses mots.
JAWBOL – Eh bien... Ce qui est sûr, c'est que mes activités à la Guilde des Guerriers ne me permettent pas de suivre votre rythme de vie. Je ne peux pas n'évoluer dehors que la nuit et ne faire que dormir tout le jour. Vous êtes quelqu'un de bien, Müss, je vous souhaite le meilleur, mais... il est vrai que nos rythmes de vie ne sont pas... compatibles, encore moins que ne l'était le mien avec celui de Slimag. Et puis nous ne cherchons pas la même chose : vous cherchez d'autres Vampires, tandis que je cherche mon frère et Elazi le sien.
Elazi, au pied de sa toile, écoutait sans rien dire. Son regard fixait Müss.
Müss suggéra de faire halte. Le soleil devrait se lever d'ici une heure. Jawbol avait envie de dormir, mais comment ensuite attendre le crépuscule suivant avant de reprendre la route ? Müss était quelqu'un d'appréciable, mais c'était une Vampire, et pour un membre de la Guilde des Guerriers, c'était encore plus contraignant que si Jawbol n'avait pas d'attache. Au fond de lui, il avait le petit espoir de se séparer de Müss, mais il s'en voulait en même temps de penser cela, car ce serait comme l'abandonner alors qu'elle n'était pas heureuse d'être une Vampire. A la limite, il faudrait que l'idée vienne de la bouche de Müss ; avec du tact, Jawbol n'aurait qu'à accepter. Il ne savait pas quoi faire pour rendre la vie de Müss meilleure, mais rester avec elle compliquait la sienne de trop.
Jawbol et Elazi œuvrèrent tous deux à concevoir un foyer pour allumer un feu pendant que Müss partit chasser, puis l'Arachnéen tissa instinctivement sa toile entre deux arbres. Müss revint avec deux lapins dont elle s'était nourrie du sang. Jawbol les mit à cuire et put se remplir l'estomac avec son ami arachnide. Müss lança une conversation pendant le repas :
MUSS – Avez-vous déjà rencontré d'autres gens comme moi ? Des... Vampires ?
Jawbol allait répondre “non” un peu trop vite et prit le temps de réfléchir tout de même. Etait-il si sûr, finalement, de ne jamais avoir rencontré de Vampires ? Il pouvait très bien en avoir rencontrés sans le savoir.
MUSS – J'imagine que ces personnes ne le disent pas, mais on pourrait s'en douter parce qu'ils ne peuvent sortir que de nuit, se nourrissent de sang, et parce qu'ils ont des caractéristiques particulières. Je n'en ai rencontré qu'un, mais il doit en exister d'autres qui se cachent parmi les humains. J'aimerais les trouver pour mieux comprendre tout ça, pour savoir comment ils vivent.
Müss venait de résumer pourquoi Jawbol n'était pas sûr de n'avoir jamais rencontré d'autres Vampires. Il comprenait aussi pourquoi Müss posait la question : elle voulait elle-même en rencontrer d'autres afin d'en apprendre plus sur elle-même et sur ce vampirisme, cette malédiction dont elle était atteinte. Sûrement que rencontrer d'autres Vampires lui apprendrait à mieux vivre avec cette malédiction et à mieux s'accepter. Jawbol était désolé pour elle.
JAWBOL – Je... ne sais pas. Je ne crois pas. Je suis sûr que vous finirez par en rencontrer d'autres.
Tentative assez gauche de la réconforter.
Puis Müss posa la question délicate :
MUSS – Vous allez rentrer à la Guilde avec Elazi ? Et avec moi ?
Comment répondre à cette question en ayant le tact nécessaire pour ne pas mentir complètement tout en ne blessant pas Müss ? A la limite, Jawbol et Elazi pouvaient rester avec Müss jusqu'à Telbara, puis se séparer d'elle là-bas. Jawbol aurait de toute façon son rapport à faire à la Guilde, et ensuite, qui sait ce qu'il aurait à faire. Müss, elle, écumerait les rues de la ville en pleine nuit à la recherche d'autres Vampires.
MUSS – Vous ignoriez que je n'étais pas Humaine quand nous nous sommes rencontrés. Vous aviez besoin de moi car les cavaliers s'attaquent à des non-Humains et que la présence d'une Humaine pouvait être utile. Les choses ne sont plus tout à fait les mêmes. Nous entrons dans un royaume d'Hommes, des vrais cette fois-ci, et puis les cavaliers... depuis notre rencontre, nous n'en avons pas vu l'ombre. Ma présence n'aide pas à résoudre votre quête, au final, c'est plutôt le contraire. Cette nuit, les choses n'ont pas tourné de la meilleure façon possible, et il est fort à parier que d'autres évènements... indésirables puissent se reproduire. Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Si pour cela ma présence est une gêne plus qu'un avantage, je resterai ici.
Voilà l'occasion inattendue que Jawbol avait espérée. Müss tendait une perche, il fallait la saisir. Mais la saisir avec tact. Ne pas se jeter dessus pour se débarrasser d'elle sans vergogne. Il fallait choisir les bons mots, le bon ton. Jawbol, le regard dans le vide, chercha ses mots.
JAWBOL – Eh bien... Ce qui est sûr, c'est que mes activités à la Guilde des Guerriers ne me permettent pas de suivre votre rythme de vie. Je ne peux pas n'évoluer dehors que la nuit et ne faire que dormir tout le jour. Vous êtes quelqu'un de bien, Müss, je vous souhaite le meilleur, mais... il est vrai que nos rythmes de vie ne sont pas... compatibles, encore moins que ne l'était le mien avec celui de Slimag. Et puis nous ne cherchons pas la même chose : vous cherchez d'autres Vampires, tandis que je cherche mon frère et Elazi le sien.
Elazi, au pied de sa toile, écoutait sans rien dire. Son regard fixait Müss.
Jawbol- (personnage abandonné)
- Race : Minotaure
Re: Parti jouer trop loin
Face contre sol, j’écoutais Jawbol parler. Il commençait par aborder leurs rythmes de vie si différents qui amenait à un « Vous êtes quelqu’un de bien ». J’appuyai ma tête plus fortement contre la terre sèche en attendant cet éternel mais... qui ponctuait invariablement ce genre de phrase. Et le verdict tomba, si violent qu’il en devenait criminel, enrobé d’excuse concernant leurs incompatibilités et la divergence de leurs objectifs.
Non ce n’était pas une larme, cette goutte d’eau qui coulait le long de mon visage. De la sueur tout au plus. Ou juste mon imagination... Non, je n’avais pas envie de les accompagner jusqu'au bout du monde à la recherche de leurs chimères de frères, non. J’étais un vampire. Je n’avais rien à faire avec un minotaure. Ni avec un arachnéen d’ailleurs. À cette pensée je relevais ma couverture jusqu’en haut de ma tête pour protéger ma honte du soleil sanguinaire qui montait déjà là-haut pour me piéger ici-bas. Et eux, libres, quitteraient bientôt la prison nocturne à laquelle je les avais enchaînés pour aller courir le monde. Sous le soleil bien entendu.
Jawbol se tut quand tout fut dit. Elazi quand à lui s’était muré dans un silence oppressant. L’Araignée et la Sangsue... comment une idée aussi ridicule avait pu un jour me traverser l’esprit ? Qu’ils s’en aillent donc !
Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Il n’y avait rien à ajouter.
Les oiseaux pépiaient, gazouillaient, chantaient, hurlaient leur joie d’être en vie et si le soleil ne m’en empêchait pas, je les aurais tous égorgés pour les faire taire. Au lieu de cela, je me contentai d’attendre la nuit. Juste une quinzaines d’heures à tirer... et durant ce laps de temps, ils s’en iraient.
Le lendemain... ou plutôt la nuit suivante, je pu enfin m'extirper d'entre les rochers. J'étais seule. Avec une chouette qui hululait non loin et, devant moi, la ville et ses lumières.
Je tournai les talons et couru.
M'éloigner.
Le plus loin possible de cette ville.
Cette foutue ville qui m'avait dérobé mes futiles espoirs.
Non ce n’était pas une larme, cette goutte d’eau qui coulait le long de mon visage. De la sueur tout au plus. Ou juste mon imagination... Non, je n’avais pas envie de les accompagner jusqu'au bout du monde à la recherche de leurs chimères de frères, non. J’étais un vampire. Je n’avais rien à faire avec un minotaure. Ni avec un arachnéen d’ailleurs. À cette pensée je relevais ma couverture jusqu’en haut de ma tête pour protéger ma honte du soleil sanguinaire qui montait déjà là-haut pour me piéger ici-bas. Et eux, libres, quitteraient bientôt la prison nocturne à laquelle je les avais enchaînés pour aller courir le monde. Sous le soleil bien entendu.
Jawbol se tut quand tout fut dit. Elazi quand à lui s’était muré dans un silence oppressant. L’Araignée et la Sangsue... comment une idée aussi ridicule avait pu un jour me traverser l’esprit ? Qu’ils s’en aillent donc !
Retrouver vos frères est la seule chose qui compte. Il n’y avait rien à ajouter.
Les oiseaux pépiaient, gazouillaient, chantaient, hurlaient leur joie d’être en vie et si le soleil ne m’en empêchait pas, je les aurais tous égorgés pour les faire taire. Au lieu de cela, je me contentai d’attendre la nuit. Juste une quinzaines d’heures à tirer... et durant ce laps de temps, ils s’en iraient.
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Le lendemain... ou plutôt la nuit suivante, je pu enfin m'extirper d'entre les rochers. J'étais seule. Avec une chouette qui hululait non loin et, devant moi, la ville et ses lumières.
Je tournai les talons et couru.
M'éloigner.
Le plus loin possible de cette ville.
Cette foutue ville qui m'avait dérobé mes futiles espoirs.
Müss- Elite
- Race : Vampire
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