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Parti jouer trop loin

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Message  Jawbol Lun 2 Fév 2015 - 21:53

Retrouver un enfant disparu depuis trois jours après s'être trop éloigné de son village pour aller jouer. Telle était la mission de Jawbol, confiée par la Guilde des Guerriers. Les parents, des Halfelins, habitaient le petit village de Sujerine, à un kilomètre de la Forêt du Calme. Le Minotaure était tout d'abord allé voir les parents, pour échanger avec eux. Il leur avait demandé si c'était dans les habitudes de leur fils de s'éloigner du village, s'il y avait des endroits où il aimait plus particulièrement jouer, s'il avait des copains qui auraient pu l'entraîner dans une aventure dangereuse... C'est pendant que les parents répondaient à l'une de ses questions qu'il avait eu une vision : un jeune Halfelin de sept ans courait dans une forêt et arrivait devant une grotte, dans lequelle il entra. Il correspondait à la description de l'enfant qu'il devait retrouver, et puisque cette vision s'était déclenchée pendant que les parents parlaient de lui, Jawbol n'avait eu aucun doute sur l'identité de l'enfant de sa vision : ce ne pouvait être que lui.
En effet, Jawbol savait par expérience que ses visions avaient systématiquement un rapport avec quelque chose qu'il voyait, qu'il entendait, qu'il sentait, qu'il goûtait ou qu'il touchait. Même lorsqu'il ne voyait pas le rapport immédiatement, il finissait par le comprendre plus tard. Il n'y avait jamais eu d'exception. Ainsi, parfois, deviner ce qui déclenchait une vision pouvait donner un indice pour comprendre ce que représentait la vision.

Jawbol suivit avec Slimag une direction possible qu'aurait prise l'enfant. Son ami l'aida à trouver des indices. Jawbol lui-même n'avait aucun talent particulier pour le pistage. Slimag n'était pas non plus particulièrement doué pour cela, et les deux amis piétinèrent un moment, mais Jawbol fut guidé dans la bonne direction par une nouvelle vision de l'enfant. Il espérait ne pas arriver trop tard et trouver l'enfant en vie. Les parents étaient terriblement inquiets. Le père, notamment, se montrait pessimiste et culpabilisait d'avoir manqué de vigilance. Jawbol avait dû les rassurer, et maintenant, c'est lui qu'il essayait de rassurer, mais quelles étaient les chances un petit Halfelin de sept ans dans une nature hostile ? La Forêt du Calme portait parfois mal son nom.

Les heures défilèrent un peu trop vite alors que Jawbol et Slimag peinaient à suivre la piste de l'enfant, et s'il n'y avait pas eu les visions du Minotaure, ils ne seraient pas arrivés à destination avant le crépuscule. Car une fois la nuit tombée, ils n'avaient plus aucune chance de retrouver la grotte. Heureusement, ils arrivèrent devant alors que le soleil déclinait fortement. Comme une confirmation, Jawbol eut exactement la même vision que celle survenue pendant l'interrogatoire des parents.

JAWBOL – C'est cette grotte.

Jawbol avait faim et ressentait même un peu de fatigue, mais il ne pouvait pas se permettre de faire halte. Cela faisait déjà trois jours que l'enfant avait disparu, les visions de Jawbol ne signifiaient pas qu'il était toujours dans cette grotte à cet instant, et s'il était en vie, peut-être courait-il un danger.

Une vieille toile d'araignée étrangement grande couvrait les deux tiers de l'entrée de la grotte. Jawbol la dégagea d'un geste du bras. Il renifla l'intérieur de la grotte à défaut d'y voir quoi que ce soit.

JAWBOL – Quand la nuit sera tombée, nous ne verrons plus rien dans cette grotte. Elle a l'air profonde, je ne sais même pas si elle est éclairée au fond. L'enfant aurait-il pu avoir l'idée de s'enfoncer là-dedans ?

Slimag imita une torche avec ses bras. Jawbol ne comptait de toute manière pas rester dans le noir. Il n'avait qu'une seule torche sur lui, et de petite taille. Il embrasa son épée pour allumer ladite torche.

JAWBOL – Steffin ? Tu es là ? Steffin ? Tes parents sont inquiets !
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Message  Müss Mar 3 Fév 2015 - 17:59

A mon arrivée au village, j’avais dix-sept ans. Il m’avait fallu du temps pour trouver ma place. Obtenir un travail de nuit n’avait pas été aisé, mais cela faisait maintenant sept ans que je vivais auprès des miens, dans ce nid d’humain dont certains avaient même fini par m’apprécier. Le premier à m’avoir aidé fut le petit Tomi qui avait alors une quinzaine d’année. Il m’avait immédiatement adoptée, et j’avais toujours pu compter sur lui lorsqu’on me demandait d’exercer une tâche à l’extérieur alors que le soleil n’était pas encore tombé. Il me suffisait de lui lancer un petit regard gêné pour qu’il sorte immédiatement me remplacer. Il avait vite compris ce qui me posait problème et répondait à mes attentes avant même que je n’ai à les lui exprimer. Pendant quelques années, il fut la personne sur laquelle je me reposais le plus. Les filles lui reprochaient souvent d’être un idiot servile et parmi ces demoiselles moqueuses se trouvait Undrille, une adolescente de mon âge. Derrière son rire taquin se trouvait une personne à la fois gentille et intelligente. Nous finîmes par devenir amis.

Malheureusement, le temps avait passé, et chacun de mes deux amis avaient désormais sept ans de plus. Le petit Tomi était maintenant un beau jeune homme sollicité par la gent féminine et Undrille était devenue la mère de deux enfants. Leur présence à mes côtés se raréfiait et je ne pouvais plus compter sur personne lorsqu’il fallait s’occuper d’emmener le cheval d’un voyageur à l’étable et que le soleil refusait de se coucher. L’aubergiste n’appréciait pas ce qu’il nommait mes « caprices d’insolente oisive ». De même, la femme du chirurgien _chez qui j’effectuais les gardes de nuit et les saignées_ manifestait une répulsion de plus en plus violente quand j’arrivais chez eux. Comme la plupart des villageois, elle devait ressentir une certaine appréhension à voir mon corps figé par les années autour de ceux qui s’épanouissaient normalement. J’étais la première à la comprendre : ce corps qui était désormais le mien m’écœurait au plus haut point. Cependant, malgré mes expérimentations, je n’avais toujours pas trouvé de remède.

Tomi ne me parlait plus comme un enfant parlerait à son aînée, mais se comportait avec moi comme l’aurait fait un homme avec une jeune fille. Lorsqu’il m’annonça son mariage prochain, une touche de désappointement perçait dans sa voix. Je compris après notre discussion qu’il considérait que je l’avais utilisé durant de trop longues années. Je me perdais dans ses yeux pleins de rancune en cherchant des excuses qui ne venaient pas. Ce fut à ce moment qu’Undrille nous rejoint, un bébé contre son sein, fatiguée mais heureuse. Elle rit en nous racontant ce qu’avait dit la « vieille folle » à mon propos : que j’étais maudite et que mon corps ne grandirait plus jamais parce que j’avais pêché. Tomi me dévisagea avant de dire « Par certains côtés, elle a raison, il suffit de vous comparer toutes les deux, vous aviez le même âge quand tu es arrivée ici, et tu es la seule à n’avoir pas changé. ». Undrille le gourmanda : « Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, que les anciens suspectent de la sorcellerie suffit bien assez, inutile d’en rajouter ! ». Ils discutèrent ensuite du mariage à venir, me laissant vaguement mal  à l’aise à l’idée de ce qu’il se racontait à mon sujet. On avait déjà accusé une femme d’avoir pactisé avec Sercanth, dieu qui, dans notre village, était vu comme le mal. Ce genre de croyances désuètes avait la peau dure et l’accusée avait fini par devenir une parjure laissée à la marge de la communauté. Je devinais aux regards méfiants qu’on me lançait de plus en plus souvent qu’on me réservait le même traitement.

Je regardais mes amis boire leurs bières encore un moment. Je travaillais tous les soirs à l’auberge et ils avaient fini par accepter le fait que je ne puisse manger avec eux sur mes heures de travail. Il suffisait de donner quelques raisons plus ou moins valables pour que les gens s’imaginent que je mangeais ailleurs. Personne ne s’était jamais trop intéressé à mon emploi du temps jusqu’à présent, et je ne leur laisserais pas la possibilité d’y remédier : le soir même je posai ma main sur mon sabre et décidai de partir.

***

J’avançais dans la forêt au beau milieu de la nuit. Comme chaque fois qu’elle était au creux de mon poing, mon arme attisait ma soif de sang et mon désir de violence. J’étais persuadée que cette lame possédait un désir propre, comme si une fois contaminé, mon corps avait perdu la capacité de maintenir mon âme en lui et que celle-ci s’était fissurée. La partie qu’il avait rejetée se trouvait à présent coincée dans ce sabre.

La haine au ventre, je m’attaquais à tous les êtres vivants passant à ma portée, les attrapant quand je le pouvais et buvant leur sang chaud. J’aurais voulu garder cette douce tiédeur en moi, mais la nuit refroidissait trop rapidement mon corps. Alors je continuais à tuer pour voler quelques secondes de chaleurs aux animaux qui n’avaient pas le malheur de pouvoir être contaminés. Rongée par ma soif de vengeance, j’avançais dans cette forêt sans savoir où aller. Un vampire m’avait infectée, volé mon corps, mon âme et tout espoir de retrouver ma place parmi les Hommes ! L’avoir tué n’y changeait rien, je savais que jamais plus je ne verrais le soleil ni ne goûterait d’autres saveurs que celle du sang. Jamais je ne pourrais partager ma vie avec celle d’un autre, le mot « famille » n’aurait aucun sens pour moi et je continuerais d’inspirer du dégoût à ceux que j’aimerais.

J’avais envie de revoir le soleil, juste une fois après tant d’années. De sentir sa chaleur et de voir ses rayons se balader sur ma peau… A quoi bon une vie vide de tout sens ?

La nuit tombait à peine et l’astre aimé ne se lèverait pas avant longtemps, alors quand je vis une grotte, j’y entrai sans réfléchir et marchai longtemps dans la pénombre grandissante. Elle était immense et profonde, je fini par ne plus rien voir et m’asseoir à même le sol en attendant que le jour se lève. Je n’avais plus l’intention de continuer dans les méandres obscurs : demain je prendrais un bain de soleil. Ma décision était prise, j’allais enfin en finir avec cette vie qui n’en était plus une. Plus de souffrance ni de regret… Ô comme j’avais hâte !


Je restais assise à me délecter de mes rêveries concernant mon avenir, m’habituant à la pénombre et au silence. Mes sens s’aiguisaient quand je cru percevoir un gémissement. Je retins mon souffle pour me concentrer sur ce son fluet mais un bruyant appel me fit sursauter. La voix puissante devait appartenir à quelqu’un d’impressionnant. Je ne compris pas le début, d’autant que l’écho déformait tout, je ne distinguai que : « Tes parents sont inquiets, inquiets, inquiets, quiets, quiets, iet, et, et… ». J’eu beau réfléchir, je ne voyais pas comment mes parents auraient pu s’inquiéter de mon sort, cela faisait des années que je n’avais pas entendu parler d’eux. En fait, même sans parler de mes parents, je ne voyais personne qui pût s’inquiéter pour moi. J’en déduis que tout cela ne me concernait pas.

Le silence retomba lourdement. Je me demandais si la personne au timbre si bestial allait entrer dans la grotte, et l’idée de me retrouver face à elle ne m’enchantait guère. J’étais en train de chercher un coin un peu plus discret quand un nouveau gémissement se fit entendre non loin de là. Cette grotte n’était décidément pas l’endroit le plus calme pour méditer à sa mort, j’étais cernée par l’homme à la grosse voix et la créature geignarde qu’il était probablement en train de chercher. Après un temps d’hésitation, je choisi de me diriger vers le moins bruyant des deux, espérant rencontrer une créature incapable de me faire le moindre mal. Attirée par les pleurs j’avançais à l’aveuglette et fini par sentir de l’eau sous mes pieds. La créature devait se trouver de l’autre côté, pas très loin, mais coincée derrière la rivière sous-terraine. « Hey, murmurais-je en espérant ne pas me faire entendre par l’homme à la grosse voix, ça va ? ». Les pleurs se turent immédiatement, puis une voix d’enfant se fit entendre. Ses mots tremblaient tellement il devait avoir froid, mais je ne comprenais pas son langage. Il avait l’air terrifié. Il se mit à parler de plus en plus vite et de plus en plus fort. Ses mots devinrent des cris aigus qui retentirent dans toute la grotte. Je tentais de le calmer, même s’il était évident l'homme nous avais entendu : « Calme-toi ! Je vais te sortir de là, mais je t’en supplie tais-toi ! La rivière a l’air profonde mais tu as de la chance, je ne peux pas mourir de froid… Il y a juste un peu trop de courant, je ne sais pas trop comment faire, j’ai peur de me faire emporter si je nage et ça ne te sera pas d’une grande aide… Attends, je vais chercher un passage un peu moins profond. ». Ma voix semblait le calmer, alors je continuai à commenter mes moindres gestes et pensées. Il se tut comme s’il comprenait ce que j’étais en train de faire, alors que moi-même je n’en avais pas la moindre idée.
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Message  Jawbol Mer 4 Fév 2015 - 16:51

Jawbol avançait lentement avec sa torche. Lentement, en réalité, ainsi il avançait toujours en compagnie de Slimag à défaut de pouvoir faire autrement. Depuis le temps, il s'était fait au rythme de son fidèle ami. Pour rien au monde Jawbol n'abandonnerait Slimag. Et pourtant, le jour de leur rencontre, il avait hésité à le laisser seul, mais n'avait pu s'y résoudre. Aujourd'hui, il ne le regrettait pas. Certes, il perdait considérablement du temps dans ses voyages car il ne pouvait pas adopter un rythme de marche normal, mais Slimag avait ce petit quelque chose qui avait rendu leur amitié indéfectible et inconditionnelle. Ils se faisaient chacun confiance, et se protégeaient l'un l'autre. Rien ne saurait les pousser à se trahir ou à s'abandonner. Jawbol ressentait même de l'anxiété quand, à l'occasion d'une mission de groupe de la Guilde des Guerriers, il était amené à voyager sans pouvoir permettre à Slimag de l'accompagner, et le retour était toujours une joie et un soulagement quand il retrouvait son ami.

JAWBOL – Il fait terriblement sombre ici. Je sais que Steffin est venu ici, mais comment aurait-il pu rester dans cette obscurité complète ? Sans cette torche, nous n'y verrions rien.

Jawbol et Slimag progressèrent dans les espaces offerts par la grotte. L'on pouvait entendre un “flic-floc” régulier. Il y avait de l'eau dans cette grotte. Sans doute de l'eau douce et potable, qui permettrait à un garçon égaré de s'abreuver en attendant qu'on vienne le chercher.
Soudain, Jawbol s'arrêta en agitant les oreilles alors qu'un son sourd, venant de plus profondément dans la grotte, leur parvint en écho. Cela ressemblait au son d'une voix.

JAWBOL – Steffin ? C'est toi ?

Jawbol attendit quatre secondes, et des cris aigus résonnèrent. Le Minotaure accéléra le pas. Il savait que Slimag comprendrait, ce n'était pas la première fois que Jawbol se hâtait et se faisait rejoindre. Si ces cris étaient ceux de Steffin, cela signifiait qu'il était en danger ou du moins que quelque chose lui faisait peur.

Le plafond était assez haut et il semblait y avoir d'autres galeries en contre-haut du niveau de Jawbol. Un Halfelin adulte n'arriverait pas à y grimper, déjà même que Jawbol aurait du mal, alors il n'y avait pas de question à se poser pour l'enfant.

Un instant plus tard, Jawbol arriva dans une cavité circulaire, dont l'accès à la cavité suivante n'était possible qu'en nageant, car une épaisse paroi de roche légèrement ajourée ne parmettait pas de nager en surface. Surtout, Jawbol y trouva une jeune femme, qu'il éclaira de sa torche. Les cheveux bruns, l'Humaine devait avoir entre quinze et vingt ans. Elle ne s'était fait aucune égratignure dans cette grotte. Deux sabres étaient accrochés à sa ceinture.

JAWBOL – Qui êtes-vous ?

Jawbol fut déçu, car il crut tout d'abord que les cris qu'il avait entendu venaient de cette femme, et perdit donc l'espoir de trouver Steffin dans cette grotte. Mais que faisait cette femme ici seule dans le noir ? Slimag arriverait dans une minute et demi.
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Message  Müss Mer 4 Fév 2015 - 22:39

L’eau m’arrivait seulement à mi-cuisse et pourtant le courant me portait sur la gauche avec une puissance qui m’étonna. L’enfant s’était tut mais sa respiration sifflante me laissait penser qu’il devait être malade. Pas étonnant dans un froid pareil… Je lui demandais comment il était parvenu de l’autre côté, mais la seule réponse que j’obtins vînt de derrière moi : « Steffin ? C'est toi ? ». La voix masculine, presque bestiale, me fit sursauter et je retournai précipitamment vers la berge afin de ne pas me retrouver dans une position délicate face à un homme dont je ne savais rien.

Une lumière jaune envahie la galerie lorsqu’il apparu face à moi, m’éblouissant un instant. Je ne m’étais pas préparée à voir un visage bovin. Il avait des cornes, de longues oreilles recouvertes d’un poil brun, le museau allongé du taureau et un corps d’homme. Seul le haut de son corps était visible et je ne pouvais que deviner ses pattes cachées par la pénombre. J’étais face à un minotaure.

Il était bien plus grand que moi avec mon petit mètre soixante deux, même dressée sur la pointe des pieds, je devais à peine atteindre ses cornes. Je le regardais bouche bée quand sa question me fit retrouver mes esprits : « Qui êtes-vous ? », demanda-t-il en me regardant avec un air déçu. Pourquoi semblait-il si désappointé de me voir ? Je fronçais les sourcils en essayant de paraître sûre de moi malgré mon appréhension. « Je m’appelle Müss. », dis-je. Ne sachant qu’ajouter, je me contentais de le fixer sans vergogne. Comme il n’avait pas l’air menaçant, je me décrispais progressivement. J’avais rarement rencontré de minotaure durant ma vie, et ce corps où se mêlaient l’homme et l’animal attirait mon attention avec curiosité.

Me rendant compte de mon impolitesse un peu trop tard, je me grattais la gorge, cherchant à cacher mon mal-être en tuant le silence : « Il y a quelqu’un de l’autre côté de la rivière, je crois qu’il a dû y aller avant que l’eau ne monte et qu’il s’y est retrouvé coincé, j’imagine que c’est la personne que vous cherchez, vous devriez aller l'aider, il m'a l'air mal en point... ». Je m’éloignais de l’homme-bête à reculons pour ne pas me retrouver dos à lui quand je sentis quelque chose de visqueux se poser sur mon épaule. Mon sursaut manqua de me faire tomber à terre : j’avais heurté une limace à forme humaine. Je m’éloignais d’un bond, surprise.

Dire que j’étais entré dans cette grotte dans le seul but d’attendre ma mort, et voilà que je rencontrais une créature geignarde, un minotaure et un gupile en  seulement quelques minutes. Tout cela paraissait surnaturel. En les dévisageant l’un après l’autre, je ne pus m’empêcher de demander : « Mais… Vous êtes qui ? ».
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Message  Jawbol Jeu 5 Fév 2015 - 12:20

La jeune femme fronça les sourcils et dit qu'elle s'appelait Müss, d'un ton un peu sec. Jawbol agita les oreilles, ne sachant pas encore quoi penser d'elle. Il voulait lui demander ce qu'elle faisait ici, si elle avait croisé un enfant Halfelin, et aussi pourquoi elle le dévisageait comme ça. Jawbol eut presque l'impression de la déranger. Il dut faire réaliser à la jeune femme qu'il attendait une réponse plus longue et moins sèche, car celle-ci se gratta la gorge d'un air un peu gêné et reprit la parole :

MUSS – Il y a quelqu'un de l'autre côté de la rivière, je crois qu'il a dû y aller avant que l'eau ne monte et qu'il s'y est retrouvé coincé, j'imagine que c'est la personne que vous cherchez, vous devriez aller l'aider, il m'a l'air mal en point...

Jawbol agita les oreilles et décrispa ses sourcils.

JAWBOL – Quelqu'un ?

Jawbol s'approcha de la paroi mais eut très vite les sabots dans l'eau et put sentir un fort courant. Il recula pour ne pas perdre l'équilibre. Il répéta le nom de Steffin, mais n'entendit aucune réponse. Pas le moindre cri, pas le moindre gémissement. La femme, elle, recula, mais Slimag arriva à ce moment-là, et la femme allait lui rentrer dedans à reculons. Le Gupile lui poser une main sur l'épaule pour lui signaler sa présence et l'arrêter. La dénommée Müss sursauta tant qu'elle en perdit presque l'équilibre. En voyant l'homme-limace, elle recula vivement.

JAWBOL – N'ayez pas peur, c'est mon ami.

Slimag salua Müss d'un hochement de tête, puis regarda Jawbol, la paroi et le cours d'eau.

MUSS – Mais... Vous êtes qui ?
JAWBOL – Je m'appelle Jawbol, et mon ami, c'est Slimag.

Jawbol marqua un temps avant de poser une question, s'efforçant de prendre un ton le moins soupçonneux possible :

JAWBOL – Pourquoi êtes-vous dans cette grotte ? Et êtes-vous certaine qu'il y a quelqu'un de l'autre côté de cette paroi ? Il n'y a aucun bruit...

Ce n'était pas de chance pour Müss, car les sanglots et le cri qu'elle avait entendus s'étaient tus, comme si l'enfant n'était même plus là mais s'était éloigné. Du coup, Jawbol pensa que le cri qu'il avait lui aussi entendu avait été poussé par Müss, et que ce qu'elle lui racontait n'était qu'une vaine tentative de se débarrasser de lui. Et ne sachant pas ce que Müss faisait dans cette grotte, seule et en pleine obscurité, il ne pouvait que la trouver louche.
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Message  Müss Jeu 5 Fév 2015 - 23:38

Le minotaure dit se nommer Jawbol avant de présenter « son ami Slimag » et de demander : « Pourquoi êtes-vous dans cette grotte ? ». Evidement je n’étais pas la seule à m'interroger sur les raisons qui pousseraient quelqu’un d’autre à venir s’enfermer dans la froideur de cette grotte. Mais qu’aurais-je pu leur dire exactement ? Que j’avais quitté mon village parce que je ne grandissais pas et que j’avais donc choisi d’attendre ma mort ici ? Non, définitivement non.

« J’ai cherché un abri pour la nuit et je suis entrée dans cette grotte, mais j’ai entendu quelqu’un pleurer au fond alors je suis partie à sa recherche. », dis-je avec honnêteté. Mais cela ne parut pas leur suffire car il me fit remarquer qu’aucun bruit ne venait de l’autre côté de la paroi. Il semblait douter de mes paroles… En tendant l’oreille, je remarquais qu’en effet on n’entendait plus la respiration sifflante, fallait-il en déduire que l’enfant s’en était allé ? Notre présence l’avait-elle effrayé ?

Je retournais près de l’eau en scrutant la paroi. Maintenant que la torche éclairait la salle on distinguait ce qu’il y avait de l’autre côté. Ma vision nocturne s’était améliorée considérablement depuis que je ne vivais plus que de nuit, pourtant cela ne me suffit pas à trouver l’auteur des geignements.  

Jawbol n’avait pas l’air particulièrement méchant mais sa carrure et les soupçons qu’il semblait me porter m’inspiraient une certaine méfiance. Le gupile était également imposant mais sa lenteur et sa mollesse me mettaient plus en confiance que les longues cornes du minotaure. Celui-ci semblait attendre une réponse de ma part, mais je ne sus que dire de plus. Il ne m’avait pas cru quand je lui avais dis que quelqu’un se trouvait de l’autre côté, alors que la créature était encore là il y avait quelques minutes à peines. Les yeux bovins qui me fixaient me mettaient mal à l’aise. La seule façon de lui prouver mes dires serait que l’enfant revienne ou que je le retrouve. Je n’avais aucune raison de faire cela, et pourtant la pesante présence des deux individus me faisait ressentir un déraisonnable besoin de me justifier.

Perdue dans mes réflexions, je sentais une tension monter dans mon dos. Je connaissais bien cette sensation, cela faisait sept ans que j’essayais de la maîtriser. Depuis que j’avais été transformée, j’avais la capacité de modifier la structure de mon corps. Cela paraissait inconcevable, mais pourtant je pouvais faire pousser une paire d’aile dans mon dos. Je me laissais aller et senti les protubérances s’étendre progressivement. Les os s’allongeaient pour former la structure de l’aile et un repli de peau sombre se formait entre eux, créant la surface portante.

Je me redressais de toute ma hauteur en battant mes nouveaux membres qui ressemblaient traits pour traits aux ailes de chauves souris. Je tournais mon visage vers Jawbol et lui souris férocement. Je ne cherchais pas à deviner ce qu’il pouvait penser de moi, je sentais déjà mes pieds quitter le sol puis ce fut mon corps tout entier qui fut emporté au dessus des eaux.

Mes mouvements créaient un vent froid autour de moi puis je cessais de bouger pour me laisser glisser au sol, sur l’autre berge. Je tournais la tête vers les deux autres en leur adressant un petit signe de la main, me demandant si les gupiles savaient nager. Mon regard fut alors attiré vers un objet qui reflétait la lumière de la torche. M’approchant, je compris qu’il s’agissait d’un bouton cousu sur un morceau de tissus orange. Je le pris et m’avançais un peu plus en avant dans le labyrinthe en murmurant "Steffin", prénom que Jawbol avait prononcé à plusieurs reprises. Je crus entendre un bruit vers la droite, cependant la lumière ne perçait pas jusque là bas et je ne pouvais avancer à l’aveuglette sans craindre de me perdre ou de me blesser. Même si je ne ressentais plus la douleur, me retrouver coincée ici ne m’enchantait guère.

« Je ne vois rien, mais j’ai trouvé ça ! », braillais-je en agitant le morceau de tissus en direction de Jawbol et Slimag sans me demander s’ils pouvaient distinguer quoi que ce soit à cette distance. J’enroulais le tissu autour d’une pierre que j’envoyais ensuite vers eux, puis repris: « Si vous me lancez une corde, je peux vous aider à traverser. ».

Ne sachant s’ils avaient ou non du matériel adapté, je m’approchais de la berge prête à les tirer vers moi si jamais ils arrivaient à traverser la majeure partie de la rivière.

Je n’avais jamais eu tendance à me mettre en danger sans raison, encore moins pour d’illustres inconnus. Je me dis simplement qu’au point où se trouvait ma vie à présent, autant faire des absurdités avant qu’elle ne se finisse…

Les ailes noires battaient dans mon dos quand j’entrais dans l’eau, leur ouvrant les bras pour les accueillir dans les obscurs méandres de ce caveau.
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Message  Jawbol Ven 6 Fév 2015 - 15:44

MUSS – J'ai cherché un abri pour la nuit et je suis entrée dans cette grotte, mais j'ai entendu quelqu'un pleurer au fond alors je suis partie à sa recherche.

Jawbol ne savait que croire. Elle avait l'air sincère, mais certaines personnes savent mentir très bien. D'un autre côté, son explication étaitplausible. Entrer dans une grotte pour chercher un abri pour la nuit, c'était classique. Et avoir entendu quelqu'un pleurer au fond de la grotte était l'une des seules choses qui pouvait expliquer qu'elle se fût enfoncée si profondément dans le noir.

Jawbol voulait bien la croire pour le moment mais gardait quand même un brin de suspicion. Müss, au lieu de se diriger vers l'entrée dela grotte, examina la paroi de plus près. En se dressant, elle pouvait regarder par-dessus, ce qu'il y avait de l'autre côté. Jawbol leva le bras pour éclairerpar-dessus la paroi et observer lui aussi l'autre berge. Il n'y avait en tout cas pas d'enfant.

Mais soudain, Müss fut prise de légères convulsions tout en restant parfaitement consciente, et très vite, des protubérances saillirent de son dos. Jawbol sursauta, et dégaina une épée de la main gauche, en gardant la torche de la main droite. En quel sorte de créature démoniaque Müss était-elle en train de se transformer ? Deux membranes relièrent les protubérances entre elles, formant en fait une paire d'ailes de chauve-souris qui partaient de ses bras. Jawbol n'avait jamais vu ça ! Müss était armée de deux sabres, et savait en plus transformer son corps ? Etait-ce une capacité innée ou un sort ? Comment le savoir ? Jawbol devait-il s'attendre à d'autres surprises de ce genre ?

Müss se tourna face à Jawbol et lui lança un sourire qu'il n'aima pas du tout. Il se tint prêt à l'empaler de son épée si elle venait à l'attaquer. A côté de lui, Slimag se tendit lui aussi, prêt à cracher. Mais Müss ne passa pas à l'attaque. Ses ailes la soulevèrent du sol, et la femme-chauve-souris flotta par-dessus la paroi pour aller se poser sur l'autre berge. Elle fit un signe de la main à Jawbol, comme pour dire qu'elle allait bien, puis repéra un objet au sol. Jawbol fronça les sourcils. Müss souleva l'objet, cela ressemblait à un morceau de tissu. Elle l'enroula autour d'un gros caillou afin de pouvoir le lancer par-dessus le cours d'eau. Jawbol le réceptionna et l'observa : oui, un simple morceau de tissu orange avec un bouton cousu dessus. Un morceau de vêtement déchiré.

Müss appela doucement Steffin, mais sa voix se perdit en échos sans réponse. Jawbol échangea un regard avec Slimag. Il lui tendit la torche, et dit au Gupile de l'apporter de l'autre côté. Le Gupile acquiesca, et rampa sur une paroi de la grotte pour franchir le cours d'eau par le plafond. Pendant ce temps, Jawbol suivit la suggestion de Müss et lui envoya une corde, qui faisait tout juste un peu plus de la largeur du cours d'eau – heureusement que ce dernier n'était pas large en fin de compte ! Simplement profond et remué. Grâce à l'aide de Müss, Jawbol put traverser, pendant que Slimag finissait de ramper le long du plafond auquel son corps de limace adhérait parfaitement, pour descendre le long d'une paroi et revenir au sol, la torche à la main.

Jawbol n'eut pas le temps de récupérer la torche qu'un petit bruit léger se fit entendre. Il dégaina ses deux épées, car ça ne ressemblait pas aux bruits de pas que pourraient faire un Halfelin. Alors, se détachant de l'obscurité, apparut devant eux un Arachnéen.

Jawbol sentit son cœur s'arrêter à l'idée que le pauvre Steffin ait été emprisonné dans une toile de cet Arachnéen pour lui servir à manger.

Arachnéen – N'ayez crainte, je viens pour parler.

Il tenait tout de même une masse d'armes de type morgenstern à la main. Mais son attitude ne semblait en effet pas hostile.

JAWBOL – Où est l'enfant ?

La question fut prononcée sur le ton d'un ordre. L'Arachnéen répondit paisiblement :

Arachnéen – Il va bien, mais vous lui faites peur. Il ne parle pas la langue commune, et je ne sais pas parler sa langue, mais il me fait confiance, je le protège.
JAWBOL – Je te croirai quand tu l'auras amené ici !

*** VISION ***

Un enfant Halfelin sanglotte à l'entrée d'une grotte, recroquevillé, le menton sur les genoux. Un cavalier arrive à son niveau. Celui-ci porte des vêtements amples de couleur noire et jaune foncé. L'on ne voit pas son visage, dans l'ombre de son capuchon. Il dégaine un fléau, et commence à le faire tournoyer devant l'enfant. Ce dernier crie de toutes ses forces. L'Arachnéen sort de la grotte à ce moment-là, voit la scène. Il se dresse et crache par l'abdomen un épais jet de toile sur le cavalier. L'enfant Halfelin se précipite sous le corps d'araignée de son sauveur, et ensemble, ils rentrent dans la grotte.

*** FIN DE VISION ***

Jawbol sentit son cœur s'emballer. Il en était certain : ce cavalier, dans sa vision, faisait partie du même groupe de ceux qui avaient tué sa famille. Et tout comme Slimag, l'Arachnéen était intervenu pour en empêcher un de tuer un enfant. Cawleb avait quatorze ans quand il avait survécu à l'attaque des cavaliers.
Jawbol ne parvint pas à cacher son trouble.

Arachnéen – Vous allez bien, Maître Minotaure ?

Jawbol ne pouvait pas parler de ce qu'il venait de voir, ou il risquerait d'éveiller les soupçons de l'Arachnéen. Il balbutia :

JAWBOL – Je... Je vous crois.
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Message  Müss Ven 6 Fév 2015 - 18:50

Il me lança une corde et commença à traverser l’eau. Le courant et son poids me tiraient en avant avec une puissance que je n’avais pas anticipée cependant le cours d’eau n’était pas si large, et le minotaure parcouru la distance assez rapidement pour que je ne sois pas entraînée à sa suite.

Ses doutes à mon égard se lisaient sur son visage et je m’étonnais qu’il m’ait suivi malgré tout. A peine mit-il pied à terre qu’il dégaina ses épées aussi m’éloignais-je en planant vers le gupile. Le minotaure fixait l’autre extrémité de la grotte d’où un cliquetis se faisait entendre. Ce son de mauvais augures devançait l’apparition d’une araignée géante dans le buste avait une forme humaine. Cette vision me couvrit d’horreur. On parlait souvent d’arachnéens dans les contes enfantins, et ces monstres étaient décrit comme des bêtes perfides qui emprisonnaient les enfants qui n’avaient pas été sages dans des toiles géantes où ils restaient coincés des jours durant avant de se faire dévorer morceaux par morceaux. Cependant on n’y précisait pas que ces êtres faisaient deux fois ma taille, avaient des pattes poilues leur permettant de marcher au plafond et pouvaient tenir des armes comme celle-ci le faisaient. Je regardais la scène ébahie, prête à traverser le cours d’eau dans l’autre sens mais l’arachnéen se mit à parler. Il entama une discussion avec Jawbol tandis que je continuais à m’éloigner progressivement, me retrouvant à nouveau juste à côté de Slimag. En comparaison, l’homme limace me semblait soudain être devenu une belle et tendre personne…

L’arachnéen prétendit être le protecteur de l’enfant et le minotaure se troubla pendant un instant. Ses yeux se perdirent au loin et son esprit eut l’air absent. Je me demandais quelle sorte de crise il faisait là alors qu’il se trouvait face à au monstre sanguinaire des fables, ses deux épées dégainée baissée comme une invitation à son propre massacre.

Mais l’arachnéen, au lieu d’en profiter pour le tuer se pencha en avant pour mieux regarder Jawbol et lui demander «Vous allez bien, Maître Minotaure ? ». La scène était encore une fois tellement saugrenue que je me demandais si tout cela n'était pas un rêve. La bave de Slimag qui me dégoulinait le long du bras semblait n’être là que pour me rappeler que ce n’était pas le cas.

« Je... Je vous crois. », répondit naïvement le minotaure. Je me contentais d’hausser les sourcils face à une telle réaction. L’arachnéen redressa brusquement son visage pour fixer Slimag quelques secondes, puis son regard se posa sur moi. Ses yeux laiteux me sondèrent pendant un moment qui me parut durer une éternité. Sa respiration faisait onduler son corps à chaque inspiration et l’une de ses huit pattes frottait la paroi de la grotte, produisant un crissement angoissant. Lorsqu’il détourna finalement son regard, j’y lu un mélange d’écœurement et d’impatience. Il était fort probable que je le dégoutais autant que lui-même me répugnait.

« Vous voir tous trois entrer si profondément dans mon antre m’oblige à croire que vous tenez à cet enfant. Je pourrais vous mener à sa cachette… », dit l’arachnéen d’une voix aigre. Cependant après avoir prononcé ces paroles, il resta là à nous fixer tous les trois, comme s’il attendait quelque chose. Je ne pouvais le croire aussi rapidement que l’avais fait Jawbol et m’adressai à lui avec méfiance :

- Hé bien, où est-il ? Si vous le protégez réellement, il ne s’enfuira pas si c’est vous qui nous menez à lui.
- Pourquoi ferais-je cela, femme chiroptère ? Je n’ai confiance en aucun de vous, et cet enfant est désormais mien. Je ne m’en séparerais pas si facilement.
- Et que voulez vous ?

La partie humanoïde de la créature s’appuya nonchalamment contre son corps animal et murmura entre ses dents, comme s’il était dévoré par la honte de devoir prononcer de tels mots : « Votre aide ». C’est après cette introduction qu’il se mit à parler de cavaliers humanoïde s’attaquant à certaines créatures non-humaines. D’après ses dires, ils s’en seraient notamment pris à plusieurs arachnéens. « Nous étions autrefois quatre à habiter ici, mais quand les autres sont sortis se nourrir et ne sont pas revenus, je suis parti à leur recherche. C’est là que j’ai vu les cavaliers. Ils avaient tué deux de mes trois frères, et allaient s’en prendre au petit halfelin que j’ai sauvé. Cependant mon dernier frère a disparu. Je n’ai pas d’autre moyen de le retrouver que de trouver les cavaliers qui les ont attaqués ! ». Son ton hargneux laissait prédire un bain de sang s’il retrouvait ces individus.  

Ni l’enfant halfelin ni le frère-araignée n’avaient d’importance à mes yeux et je n’avais qu’une seule envie : déguerpir de cet antre de folie. « Jawbol, vous savez maintenant comment retrouver l’enfant, je vais donc vous laisser tous les trois », prononçais-je en m’éloignant progressivement vers la sortie. Cependant l’arachnéen ne semblait pas de cet avis, et je n’avais pas fini ma phrase qu’il se trouvait déjà derrière moi, me susurrant : « Je serais moi aussi ravi de vous voir disparaître de chez moi, cependant ces cavaliers s’attaquent aux créatures non-humaines et malgré mes répugnances à votre égard, vous restez la plus humanoïde de nous tous. Votre présence pourra nous être précieuse si jamais nous devions les leurrer, accepteriez vous donc de vous joindre à nous ? ».

Une de ses gigantesques pattes glissa vers moi et je sentis sa griffe caresser mon mollet. Sa question n’en était pas une, je dégluti avec difficulté en comprenant que je n’avais pas le choix. Mais je tournais la tête vers Jawbol et ses deux épées. L'arachnéen ne pouvait nous obliger à nous mêler à une quête qui n’était pas la notre. J’étais certaine que le minotaure serait de mon avis et qu’à nous trois nous pouvions battre cette créature. Jawbol et Slimag iraient ensuite trouver l’enfant et nous partirions chacun de notre côté.
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Message  Jawbol Sam 7 Fév 2015 - 10:31

L'Arachnéen se redressa, fixa Slimag un instant, ce qui ne fut pas pour détendre le Gupile, puis Müss, pendant de plus longues secondes. Le silence fut pesant mais Jawbol ne sut que dire pour le briser. L'Arachnéen observait les ailes de la femme-chauve-souris, et son visage fit une moue que Jawbol ne sut exactement interpréter alors que son regard se baladait de nouveau de l'un à l'autre de ses trois vis-à-vis.

Arachnéen – Vous voir tous trois entrer si profondément dans mon antre m'oblige à croire que vous tenez à cet enfant. Je pourrais vous mener à sa cachette...

Jawbol attendit la suite de la phrase, car de toute évidence il y en avait une, il y avait un “mais” en suspens. Müss, Slimag et lui furent suspendus aux lèvres de l'Arachnéen mais ce dernier se fit prier pour finir sa phrase. Müss fut la première à le pousser à dire ce qu'il avait derrière la tête :

MUSS – Et bien, où est-il ? Si vous le protégez réellement, il ne s'enfuira pas si c'est vous qui nous menez à lui.

Cela paraissait logique et Jawbol pensait la même chose. Si l'enfant Halfelin avait peur d'eux, il aurait sans doute moins peur s'il les voyait accompagnés par l'Arachnéen qui le protégeait.

Arachnéen – Pourquoi ferais-je cela, femme-chiroptère ? Je n'ai confiance en aucun de vous, et cet enfant est désormais mien. Je ne m'en séparerai pas si facilement.

Quoi ? Jawbol ne comprenait plus. Les Arachnéens étaient connus pour garder leurs proies dans leurs toiles le temps qu'ils aient l'envie de les manger, pas pour séquestrer des gens. Cet Arachnéen avait sauvé Steffin d'un cavalier dangereux. Cela n'avait donc pas été un acte désintéressé ? Il considérait que Steffin lui appartenait, maintenant ? Mais pourquoi, s'il ne comptait pas le manger ? Cela n'avait pas de sens pour Jawbol. Alors bon, il ne savait sur les Arachnéens que ce que tout le monde savait, il ne connaissait pas cette race mieux que ça. Son interlocuteur devait avoir des motivations que Jawbol et Müss ne pouvaient encore deviner, pour vouloir garder Steffin auprès de lui.

MUSS – Et que voulez-vous ?

L'Arachnéen tendit les bras en arrière pour s'appuyer sur son thorax d'araignée.

Arachnéen – Votre aide.

Jawbol écouta attentivement l'Arachnéen parler de mystérieux cavaliers, d'apparence humanoïde mais qui ne laissaient jamais voir leurs visages, et qui s'attaquaient à certaines créatures non-Humaines. Jawbol repensa à sa famille et eut un pincement au cœur. Cawleb... Le retrouverait-il jamais ? Ces cavaliers avaient décimé une famille de Minotaures, l'un d'entre eux avait récemment voulu tuer gratuitement un enfant Halfelin innocent... Ces deux crimes n'étaient sûrement pas leurs premiers. Et l'Arachnéen raconta avoir lui aussi perdu des membres de sa famille.

Arachnéen – Nous étions autrefois quatre à habiter ici, mais quand les autres sont sortis se nourrir et ne sont pas revenus, je suis parti à leur recherche. C'est là que j'ai vu les cavaliers. Ils avaient tué deux de mes trois frères, et allaient s'en prendre au petit Halfelin que j'ai sauvé. Cependant, mon dernier frère a disparu. Je n'ai pas d'autre moyen de le retrouver que de trouver les cavaliers qui les ont attaqués !

C'était dingue... Jawbol n'en croyait pas ses oreilles. Non seulement l'Arachnéen avait lui perdu des membres de sa famille, tués par des cavaliers en son absence, non seulement ces cavaliers étaient les mêmes que ceux ayant massacré la famille de Jawbol, mais en plus il était à la recherche d'un frère qui s'avérait être le seul survivant de l'attaque. C'était vraiment troublant.

Müss tira Jawbol de ses pensées.

MUSS – Jawbol, vous savez maintenant comment retrouver l'enfant, je vais donc vous laisser tous les trois.

Müss était armée, n'avait-elle pas envie de participer à la libération d'innocents ? Qu'elle n'ait pas envie de venir au secours d'un Arachnéen, cela, Jawbol pouvait le comprendre, mais un enfant Halfelin ? Cela ne la touchait-elle pas ? Il y avait peu de gens plus innocents qu'un enfant Halfelin !
Müss fit plusieurs pas à reculons en regardant Jawbol. Ce dernier vit du coin de l'œil l'Arachnéen se déplacer dans son dos et l'arrêter. Jawbol s'était un peu crispé, ayant peur qu'il ne l'attaque. L'Arachnéen susurra à l'oreille de Müss d'un air presque menaçant :

Arachnéen – Je serais moi aussi ravi de vous voir disparaître de chez moi, cependant ces cavaliers s'attaquent aux créatures non-Humaines, et malgré mes répugnances à votre égard, vous restez la plus humanoïde de nous tous. Votre présence pourra nous être précieuse si jamais nous devions les leurrer, accepteriez-vous donc de vous joindre à nous ?

Pour ajouter au ton de sa voix, l'homme-araignée fit lentement glisser l'une de ses longues pattes le long du mollet de Müss. Sa requête sonnait comme un ordre. Müss parut intimidée. Elle se tourna vers Jawbol comme pour chercher du soutien. Sauf que Jawbol ne pouvait pas contredire l'Arachnéen. Il n'appréciait pas les manières de ce dernier, mais il avait vécu des choses trop communes avec lui : la recherche d'un frère, seul survivant d'une famille massacrée par les mêmes mystérieux individus. Sans cela, il aurait sans doute menacé l'Arachnéen pour libérer Steffin, en échange de quoi il aurait peut-être accepté de l'aider. L'Arachnéen se servait de Steffin comme d'une monnaie d'échange pour recevoir de l'aide. Jawbol n'appréciait pas du tout le principe. Et puis, c'était tordu quand on y pense : l'Arachnéen aurait sauvé Steffin de l'attaque de ce cavalier et l'aurait gardé avec lui uniquement dans l'espoir que quelqu'un vienne chercher l'enfant ici, dans cette grotte, pour marchander la libération de Steffin contre de l'aide ? Soit l'Arachnéen était vraiment quelqu'un de tordu, car la présence de Müss n'était due qu'au pur hasard et celle de Jawbol à un don sur lequel l'Arachnéen ne pouvait pas compter ; soit il y avait autre chose, une autre explication plus rationnelle.

JAWBOL – Je vais vous aider, Arachnéen, car nous avons des points communs troublants, vous et moi.

Au début de leur contre, Jawbol avait tutoyé l'Arachnéen pour se faire intimidant, mais depuis sa vision, il s'était mis à le vouvoyer avec respect. L'Arachnéen fronça les sourcils avec perplexité, attendant que Jawbol s'explique.

JAWBOL – Moi aussi, ma famille a été massacrée sans raison apparente. Sauf qu'il y a eu un survivant : mon petit frère. Moi aussi je suis à la recherche d'un frère, donc. Et surtout... Les cavaliers qui ont massacré ma famille sont les mêmes que ceux qui ont massacré la tienne et qui ont voulu attaquer Steffin.

Il y eut un petit moment de silence, le temps pour l'Arachnéen de réaliser tout ce que Jawbol venait de lui dire. Il cherchait sans doute à déterminer s'il devait le croire sur parole ou non. Puis il rétorqua avec doute :

Arachnéen – Je n'ai jamais dit que Steffin avait été attaqué par l'un de ces cavaliers !

Jawbol venait de se trahir : en effet, l'Arachnéen avait simplement dit qu'il protégeait Steffin, sans avoir précisé de quoi.

Arachnéen – Et comment pouvez-vous être certain que les cavaliers qui ont tué deux de mes frères sont ceux-là mêmes qui ont tué votre famille, Maître Minotaure ?

Jawbol soupira. C'était le moment où jamais de parler de son don, le moment où l'Arachnéen était le plus susceptible de le croire ; et en plus, Jawbol avait le moyen de prouver ce qu'il disait.

JAWBOL – Voilà, je suis né avec un don. J'ai très fréquemment des visions, parfois même plusieurs dans la mêmes journées. Il y a toujours un déclencheur à ces visions : un objet, un son, un mot, une odeur, et cela peut déclencher une vision qui a un rapport avec cela. Je vois quelque chose qui s'est passé. Je ne sais pas quand, je peux avoir la vision de quelque chose s'étant passé une heure plus tôt, ou il y a cinq ans. Quand, il y a trois ans, je suis arrivé sur le lieu où ma famille a été tuée, j'ai eu une vision de ces cavaliers, sans voir leurs visages, et j'ai vu aussi que Slimag a essayé de défendre mon petit frère, et c'est sûrement grâce à lui qu'il a pu s'enfuir vivant. Et aujourd'hui, quand vous nous êtes apparu pour nous parler de l'enfant, je l'ai vu. Je l'ai vu à l'entrée de cette grotte, se faire attaquer par l'un de ces mêmes cavaliers. Celui-ci était armé d'un fléau. Et je vous ai vu : vous êtes sorti de la grotte, avez projeté de la toile sur le cavalier et avez sauvé Steffin en l'amenant avec vous dans votre antre. C'est pour ça que vous m'avez trouvé un air absent à un moment : je venais d'avoir cette vision.

L'Arachnéen fixa Jawbol du regard, absorbant toutes ces informations. Il parut lui aussi touché par les points communs qu'il avait avec Jawbol.

JAWBOL – Mon nom est Jawbol, comme vous avez pu l'entendre. Appelez-moi par mon nom.

L'Arachnéen prit encore deux secondes pour songer à ce que venait de révéler Jawbol.

Arachnéen – Le mien est Elazi.

Jawbol hocha la tête, puis fit un par vers Müss pour lui parler posément :

JAWBOL – Müss, je vous en prie. Même si vous vous moquez du frère d'Elazi, pensez à Steffin. C'est un enfant Halfelin, et même si nous le ramenons à ses parents, il sera peut-être toujours en danger. Nous ignorons encore si les cavaliers l'ont attaqué par hasard ou s'ils savent plus de choses sur lui. Ils pourraient nous espionner sans que nous ne nous en apercevions pendant que nous le ramenons chez lui, et ensuite venir tuer ses parents. Vous êtes armée, vous devez savoir vous battre, et vous êtes une Humaine... enfin, sans vos ailes. Votre aide nous serait précieuse.
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Message  Müss Sam 7 Fév 2015 - 15:34

Mes espoirs volèrent en éclats quand il prononça ces mots : « Je vais vous aider, Arachnéen ». Mais… mais… « QUOI ?! », hurlais-je en le dévisageant. Un minotaure rencontrait un arachnéen qui lui demandait de sauver l’un des siens au péril de sa propre vie et le minotaure se contentait d’accepter sans même tenter de sauver la demoiselle en détresse ? Cette histoire était trop injuste. En agissant de la sorte, Jawbol jouait ma vie, mais également la sienne, celle de Slimag et même celle de l’arachnéen… Et tout ça pour quoi ? Pour sauver une araignée géante qui devait déjà être morte à l’heure qu’il était. Le minotaure expliqua vaguement son choix, prétendant avoir des points communs avec l’arachnéen. Cet argument ne changeait rien à la calamité dans laquelle il nous plongeait tous.

Je tournais la tête vers Slimag, mais celui-ci se contentait de fixer son ami bovin, attendant la suite avec son infinie patience. Le minotaure expliqua alors son choix : son propre frère avait lui-même disparu, attaqué probablement par les mêmes tueurs que ceux qui avaient décimé la famille arachnéenne.  Son histoire était touchante, et je me mis à souhaiter que son petit frère soit encore en vie. Je comprenais maintenant pourquoi il était prêt à pactiser avec l’arachnéen, c’était la meilleure façon pour lui de garder espoir de retrouver celui qu’il aimait. Slimag avait l’air en accord avec ce choix et je me demandais quelle pouvait être sa place dans cette histoire. Ce fut Jawbol qui répondit à mes questionnements. L’arachnéen venait de le piéger, pointant du doigt les connaissances trop approfondies de Jawbol sur les récents évènements. Celui-ci réfléchit quelques instants avant de se lancer dans des explications… insolites.

Jawbol prétendit avoir un don de voyance et affirmait avoir « vu » Steffin se faire sauver par l’arachnéen alors qu’il était poursuivit par ces mystérieux cavaliers. Ses explications étaient certes plausibles, et je tentais de garder mes doutes quand à leur véracité, puisqu’après tout ces éclaircissements auraient en effet pu expliquer plusieurs des évènements de la journée. Son « absence », le fait qu’il sache des choses qu’il n’était pas sensé connaître, la présence de Slimag à ses côtés et son choix douteux de s’allier avec un arachnéen. J’attendrais d’avoir des preuves concrètes plus tard, car le moment n’était pas le plus adapté pour mener une réflexion plus poussée sur le sujet.

Jawbol se présenta à l’arachnéen qui dit se nommer Elazi, puis le minotaure se tourna vers moi et me parla de Steffin. Il devait penser que faire allusion aux dangers dans lesquels se trouvait un enfant halfellin pourrait m’attendrir, mais malheureusement pour lui, cela faisait longtemps que mon cœur ne battait plus pour rien. Quand il m’expliqua que les cavaliers pouvaient être tout proches, attendant que nous sortions de la grotte pour nous suivre, cela me fit frissonner. L’idée que ces personnes malfaisantes nous guettent me faisait regretter de n’avoir pas réfléchis un peu avant d’entrer dans cette grotte de malheur. Il finit par me demander de les aider, arguant que l’aide d’une « Humaine » pourrait être précieuse.

N’imaginait-il pas que je puisse avoir une famille qui ait besoin de moi ? Des parents aimants, des amis, ou juste un employeur qui attendaient que je rentre pour que je puisse leur apporter réconfort ou sécurité ? Aucune personne normale ne quitterait ses proches pour risquer sa peau dans une vague mission suicide avec des inconnus tous plus étranges les uns que les autres. Sans même parler du monstre à huit pattes qui me regardait avec un dégoût profond et qui me voyait surement comme un appât qu’il jetterait après utilisation…

Slimag, Elazi et Jawbol attendaient ma réponse. Certes cette famille aimante que j’aurais rêvée d’avoir n’existait pas. Certes je n’avais rien à perdre à me joindre à eux. Mais tout de même, comment pouvaient-ils se permettre de demander à la gamine que j’étais à leurs yeux de se sacrifier pour une cause qui ne la concernait pas ?

Alors que je fixais les pattes poilues de Elazi, j’aperçu de petites mains potelées se poser sur les impressionnantes griffes qui m’avaient menacées quelques instants plus tôt. Puis un œil arrondi apparu suivi d’un deuxième, tout aussi vert que le premier. Il ne devait pas avoir plus de sept ans et malgré son air fatigué, son visage restait celui d’un innocent gamin apeuré. Il avait dû avoir peur, loin du monstre qui l’avait sauvé et s’était réfugié entre ses huit pattes.

Lorsque ses yeux se posèrent sur moi avec ce petit air effrayé je lui adressais un petit signe de la main et vit ses yeux regarder mes ailes avec suspicion. Je me mis alors à étirer mon dos et dans une grimace peu gracieuse, je rétractai mes ailes dans mon dos. C’est alors que des fossettes creusèrent ses joues et un minuscule petit sourire étira ses lèvres fines, comme si voir une femme ailée faire disparaître ses ailes était plus une raison de rire que de s’enfuir en courant. Les enfants étaient décidément des êtres fort surprenant, quelque soit leur race.

Le garçonnet qui avait choisi un monstre comme protecteur se mit alors à tousser et hoqueter violemment. La température de la grotte était bien trop basse pour cet enfant, il était déjà malade. « Il va finir par mourir de froid si vous continuez le garder dans cette grotte », dis-je à Elazi d’un ton de reproche. Il était trempé, surement s’était-il mouillé dans le cours d’eau que nous venions de traverser. De plus, son habit orange était déchiré à de nombreux endroits, et sa peau était à l’air libre. C’était d’ailleurs un morceau de son habit que j’avais trouvé un peu plus tôt et lancé à Jawbol.

Je ne voulais pas m’approcher de l’enfant de peur de le faire fuir, mais je n’avais qu’une seule idée en tête, réchauffer l’halfelin  le plus vite possible. Il lui fallait un bon feu, des habits chauds et sortir de cette grotte glacée. Je n’avais pas la capacité de le réchauffer moi-même, mon corps étant bien trop froid. Je suspectais que le problème soit le même pour Elazi ou Slimag. Jawbol devait être le seul de nous à avoir le sang chaud. Aussi c’est à lui que je m’adressais : « Vous devriez le réchauffer, Jawbol, il grelotte comme un halfelin mouillé. ».

Je me pris à imaginer les cavaliers qui avaient voulu le tuer. Il avait l’innocence de ceux de son âge, pourquoi lui voudrait-on du mal ? Et pourquoi n’avais-je plus envie de l’abandonner à Jawbol et ses détracteurs ?

« Comment se fait-il qu’un minotaure soit à la recherche d’un enfant halfelin et que comptez vous faire de lui quand nous partirons à la recherche de ceux qui ont voulu le tuer ? » finis-je pas demander à contrecœur à Jawbol.
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Message  Jawbol Sam 7 Fév 2015 - 20:20

L'adjuration de Jawbol plongea Müss dans une profonde réflexion. Le guerrier avait du mal à deviner ce qui pouvait la faire hésiter. Certes, elle était très jeune, mais à son âge les Humains se voyaient déjà réaliser certaines choses. A partir du moment où elle portait deux sabres à la ceinture, elle ne pouvait plus être considérée comme une enfant. Jawbol la traitait donc en personne sachant voyager et se battre. Et Müss voyageait seule. Elle était armée. Pour quelle raison hésitait-elle à participer au sauvetage d'un enfant Halfelin de sept ans ?

Un mouvement entre les pattes d'Elazi attira l'œil de Jawbol. Un petit être faisait son apparition. Elazi lui-même baissa la tête, tout comme Müss, qui fit un petit signe de la main au petit Halfelin. C'était l'enfant dans la vision de Jawbol. C'était Steffin. Jawbol rangea ses deux épées dans son dos. Cela ne servait à rien qu'il les garde en mains. Il venait d'affirmer être prêt à aider Elazi. Il n'y avait plus aucune raison pour qu'un combat se déclenche ici et maintenant. Et maintenant que l'enfant Halfelin était sorti de sa cachette pour retrouver la protection sous le grand corps d'araignée d'Elazi, autant ne pas lui faire peur avec des épées.

Mais sur le moment, ce qui avait l'air d'intimider l'enfant, ce n'étaient pas les épées de Jawbol maisles ailes de Müss. Cette dernière le devina, et en s'étirant le dos, elle les rétracta. Jawbol, de sa position, voyait le dos de Müss, et il était vraiment stupéfiant de constater que ses ailes ne laissaient aucune trace de leur existence. Ou alors il fallait se pencher très près. Peut-être qu'à la lumière du jour, on pouvait plus facilement deviner l'ossature interne servant à former les ailes.

Steffin eut un petit sourire. Cela réchauffait le cœur de le voir avec cette expression au visage. Il avait l'air d'aller bien. En tout cas, il n'avait aucune blessure sur lui. Il était simplement malade, à en juger par sa toux. Müss adressa quelques mots à Elazi d'un ton de reproche :

MUSS – Il va finir par mourir de froid si vous continuez à le garder dans cette grotte.
ELAZI – Cela fait partie des raisons pour lesquelles vous allez m'aider.

Jawbol aurait pu trouver cela vache de faire culpabiliser Müss sur l'état de Steffin, mais après tout, c'est bien ce qu'il venait lui-même de faire, avec des mots différents. Pour convaincre Müss, il avait essayé de jouer sur les sentiments. La cause lui paraissait si évidente, il ne pouvait laisser Müss refuser de les aider sans même se justifier.

Il n'était pas étonnant que Steffin fût tombé malade. S'il avait trouvé cette grotte tout de suite, cela faisait entre un et deux jours qu'il était là. Ses vêtements étaient déchirés, il était presque torse nu dans une grotte fraîche et humide. Il était de plus trempé.

MUSS – Vous devriez le réchauffer, Jawbol, il grelotte comme un Halfelin mouillé.

C'était un Halfelin mouillé.
Mais loin de faire de l'humour, Jawbol était d'accord. Il ne portait cependant lui-même pas de chemise, et aucune couverture dans ses affaires.

Steffin agrippait une patte de l'Arachnéen comme si cela le réconfortait. Elazi, déjà habitué, se laissait faire. Jawbol se mit à genou, sortit lentement une épée. Il appréhenda un peu la réaction de Steffin, mais embrasa la lame. En effet, l'enfant Halfelin sursauta et se réfugia plus vers l'arrière de l'abdomen de l'Arachnéen.

JAWBOL – N'aie pas peur, Steffin. Viens. Viens te réchauffer. Regarde.

Jawbol passa sa propre main gauche au-dessus de la flamme qui recouvrait la lame de son épée. Elazi pencha le torse en avant et tendit une main sous son ventre, vers Steffin. L'enfant, en confiance, lui prit la main. Lentement, Elazi bougea son bras vers Jawbol, faisant comprendre à Steffin de s'approcher de lui. Ce dernier fit quelques pas hésitants, fixant l'épée enflammée. Puis, finalement, il leva la main au-dessus de la flamme, puis son autre main, appréciant la chaleur.

JAWBOL – Voilà, c'est bien. Fais attention à ne pas toucher la flamme, ça fait mal.

Jawbol lui parlait plus pour créer le contact, il savait que l'enfant ne parlait pas encorela langue commune et ne comprenait donc pas ce qu'il lui disait. Steffin regarda leMinotaure dans les yeux. Puis il tendit un bras en contournant l'épée, et lui attrapa une corne. Jawbol eut un petit sourire mi-crispé mi-amusé. Il détestait assez se faire attraper les cornes, mais là, il se laissa faire. Steffin la relâcha de toute façon assez vite, pour poser sa main en plein sur le mufle bovin humide de l'être à tête de taureau, pile entre les deux gros naseaux. Si la tribu de Jawbol s'appelait les Mufles Humides, ce n'était pas pour rien. D'ailleurs, Steffin regarda la paume de sa main en sentant cette humidité, puis il reposa sa main sur le mufle lisse du Minotaure mais deux doigts glissèrent dans un naseau. Jawbol grimaça, un peu surpris, souffla par réflexe et recula légèrement sa tête.

JAWBOL – Non non, c'est une mauvaise idée, ne mets pas tes doigts dans mes naseaux.

Mais la réaction du Minotaure fit juste rire l'enfant Halfelin qui voulut recommencer.

ELAZI – Et bien voilà, finalement il vous apprécie déjà.

Jawbol, avec des gestes doux, essaya d'empêcher Steffin de lui remettre les doigts dans son nez bovin, et interposa son épée enflammée.

JAWBOL – Réchauffe-toi, plutôt.

Il put observer de près l'enfant, et vérifier qu'il n'avait en effet aucune blessure. Il s'en étonna :

JAWBOL – Je vois qu'il s'est déchiré ses vêtements, mais il n'a l'air d'avoir aucune blessure...
ELAZI – C'est que vous n'êtes pas le seul à avoir un don, Jawbol...

Jawbol leva un regard perplexe à l'Arachnéen.

JAWBOL – Il se régénère ?
ELAZI – Non. Je ne parlais pas de lui...

Elazi serait-il donc né avec le don de pouvoir soigner les blessures des gens ? Voilà qui était intéressant.
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Message  Müss Dim 8 Fév 2015 - 13:32

Le minotaure s’approcha de Steffin et dégaina l’une de ses épées. Celle-ci prit alors une teinte rouge incandescente avant de s’enflammer. Soudain j’eu peur pour l’enfant, mais mes craintes se turent dès que j’entendis la voix grave et douce de Jawbol murmurer : « N'aie pas peur, Steffin. Viens. Viens te réchauffer. Regarde. ».

Le spectacle qui suivi fut d’une telle tendresse que mes aprioris sur le minotaure et l’arachnéen changèrent radicalement. Le premier paraissait à première vue bourru, le second sournois, et pourtant  Elazi attrapa la main de l’enfant halfelin avec une grande douceur pour l’approcher de la flamme réchauffante. Il se comportait avec lui comme avec un être fragile et précieux auquel il serait profondément attaché. Cela m’étonna de la part d’une personne qui venait de me menacer et se comportait de façon abjecte avec moi.  

Jawbol quand à lui s’était penché pour se trouver à hauteur de l’enfant et celui-ci commençait déjà à poser ses petites mains sur la tête bovine. Je retins un sourire quand il enfonça ses doigts dans les naseaux du minotaure grimaçant.

« Et bien voilà, finalement il vous apprécie déjà. », dit l’arachnéen qui s’était approché du duo. Elazi avait accordé sa totale confiance à Jawbol dont l’épée de feu léchait les doigts grassouillets du gamin. L’enfant semblait créer un lien entre ces deux êtres si différents.

Tournant la tête vers Slimag, j’observais son visage impassible en me demandant ce qu’il pensait de la scène, mais je ne distinguais rien d’interprétable. Jawbol et l’arachnéen échangèrent quelques mots à propos d’un pouvoir de soin que Elazi prétendait maîtriser. Jawbol, tout concentré qu’il était sur l’enfant, semblait déjà avoir oublié ma question, comme si réchauffer Steffin et le rassurer était pour le moment sa seule priorité.

L’enfant était en effet parfaitement serein, les mains caressant le mufle humide du minotaure en souriant de toutes ses minuscules dents. Lorsque je fis un pas dans leur direction, l’enfant se crispa et me regarda avec inquiétude. Je m’interrompis immédiatement, me demandant ce qui l’effrayait tant chez moi,vaguement désappointée. Je n’allais surement pas pouvoir l'apprivoiser comme le minotaure et l’arachnéen l’avaient fait. Mais je me persuadais que du moment qu’il était en sécurité et confiant, cela n'avait pas grande importance.

Je m’assis tout près de Slimag en regardant l’étrange spectacle qu’il nous était donné à voir : celui de l’enfant aux deux insolites gardiens.

C’est quand ma tête fut recouverte de bave que je me rendis compte que j’avais dû m’assoupir quelques secondes, Slimag m’ayant servi d’oreiller visqueux. Je me levais et m’approchais de l’eau pour me débarbouiller avant de poser une seconde fois ma question à Jawbol : « Qui est cet enfant ? Comment se fait-il que vous soyez à sa recherche et qu’allons-nous faire de lui ? »

Je me tournais ensuite vers Elazi pour lui demander : « Pensez vous qu’une décrue aura bientôt lieu ? Attendons nous ici que les eaux descendent ou y a-t-il une sortie de l’autre côté ? ».
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Message  Jawbol Lun 9 Fév 2015 - 11:50

Müss voulut faire un pas vers l'enfant, peut-être pour lui parler et essayer de faire copain avec lui à son tour, mais le jeune Halfelin se crispa en la voyant, attrapant le bras d'Elazi des deux mains.

JAWBOL – Elle ne te veut pas de mal...

Cela ne servait à rien de lui dire ça puisqu'il ne comprenait pas, mais il pouvait au moins peut-être être rassuré par le ton de voix de Jawbol. Steffin avait pourtant souri quand Müss avait rétracté ses ailes. Jawbol était donc convaincu que Müss pouvait tout aussi bien s'attirer la confiance du petit. Pourquoi garderait-il une peut de la seule Humaine du groupe quand il accordait sa confiance à un Arachnéen et à un Minotaure ? Quoique Slimag n'avait pas encore essayé de s'approcher de lui.

Jawbol tourna d'ailleurs la tête vers son ami au moment où Müss alla s'asseoir juste à côté du Gupile. Ce dernier semblait attendri lui aussi par la scène. Il laissait Elazi et Jawbol communiquer avec l'enfant, sans s'imposer. L'une de ses deux antennes oculaires se courba pour regarder Müss qui prit appui contre l'homme-limace. Jawbol continua de réchauffer Steffin, qui cessa de jouer avec les naseaux ou avec les cornes du Minotaure pour profiter complètement du feu qui lui procurait un bien fou par sa chaleur. Parfois, Jawbol jetait un œil à Slimag et Müss, et eut un sourire en voyant la seconde s'assoupir contre le corps du premier. Du coup, le Gupile lui bavait dessus, et quand Müss sortit de sa torpeur au bout de trois minutes, sa première envie fut d'aller de débarbouiller dans l'eau. Sauf que, déjà que la bave de limace, c'est tenace, alors la bave de Gupile, ça l'est deux fois plus encore. Se nettoyer à l'eau était peu efficace. Müss allait devoir attendre au moins une bonne demi-heure pour pouvoir commencer à enlever la pellicule tenace en se frottant la peau. Pour ses cheveux, c'était autre chose.

MUSS – Qui est cet enfant ? Comment se fait-il que vous soyez à sa recherche et qu'allons-nous faire de lui ?

Jawbol n'avait rien à cacher.

JAWBOL – Ses parents l'ont perdu depuis trois jours, ils ont fait appel à la Guilde des Guerriers, dont je suis membre. J'ai sur moi l'ordre de mission par lequel je dois le retrouver et le ramener à ses parents, au village de Sujerine. En prenant le bon chemin, je dirais que Sujerine est à trois ou quatre heures de cette grotte, au rythme de Slimag.

Puis, Müss demanda à Elazi si une décrue aurait bientôt lieu et s'il valait mieux attendre ici que les eaux descendent pour sortir de la grotte. Elazi lui répondit :

ELAZI – Non, il n'y a pas de sortie de ce côté, il faut traverser le cours d'eau. Il y a des galeries au-desus, je passe par là en prenant l'enfant dans mes bras. Votre ami Gupile pourra y passer aussi, ou ramper au plafond directement comme il l'a fait tout à l'heure. Je peux essayer de tisser une toile pour qu'elle vous serve d'échelle, mais vous devrez monter dessus avec la plus haute des précautions, car au moindre faux geste, vous vous englueriez dedans et j'aurais moi-même du mal à vous libérer.

Jawbol crut percevoir un léger ton sarcastique dans la dernière phrase d'Elazi. L'Arachnéen devait malgré tout se sentir un peu supérieur à ses deux intelocuteurs, ayant peut-être encore un réflexe instinctif de voir en eux de potentielles proies, ou simplement de les trouver faibles et ridicules car susceptibles de s'engluer dans ses toiles ; des pensées qu'il ne semblait pourtant pas avoir consciemment mais qu'il laissait transparaître malgré lui dans sa voix quand il abordait le sujet.
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Message  Müss Lun 9 Fév 2015 - 23:40

Pendant qu’Elazi tissait une toile vers les galeries supérieures, je méditais à ce que Jawbol venait de me dire tout en grattant le mucus visqueux qui ne voulait pas quitter mon visage. Ainsi donc il faisait partie de la guilde des guerriers. Il comptait ensuite se rendre Sujerine pour rassurer les parents de Steffin en leur rendant leur fils perdu.

Trois jours de marche avait-il dit. J’observais l’arachnéen se déplacer le long des murs en me demandant si je tiendrais jusque là sans qu’un obstacle, une dispute ou je ne sais quelle raison me pousse dans une toile d’araignée géante… Sans parler de mes besoins sanguinaires que je devrais cacher durant ce trajet. Comment refuser de manger et de boire sans qu’ils ne se posent de question ? Quand à ma phobie du soleil… si j’étais exactement comme le bébé que j’avais transformé quelques années auparavant, il me suffirait de trois secondes pour mourir carbonisée.

Jawbol devait être quelqu’un d’altruiste pour faire partie de la guilde des guerriers et se lancer dans le sauvetage d’un enfant halfelin. Et il ne fallait pas réfléchir très longtemps pour deviner que Slimag faisait également partie de ces gens bienfaisants. Tous deux ne sauraient accepter de voyager avec une personne qui s’hydratait en buvant du sang… Le seul qui peut-être ne serait pas choqué par ma nature serait l’arachnéen. J’imaginais qu’il lui en faudrait plus pour le heurter.

Réfléchissant à la situation complexe qui s’annonçait, il me fallut quelques minutes avant de remarquer que la toile était terminée. Etant plus légère que le minotaure, je supposais que je devais être la première à passer afin de vérifier la solidité des fils. Je m’approchais et posais les doigts sur la soie. C’était gluant. Et quand j’appuyais sur la toile, je remarquais qu’Elazi captait chaque vibration provoquée. Ce n’était pas pour me rassurer, d’autant plus que le ton sarcastique qu’il avait utilisé pour nous mettre en garde semblait plus menaçant que protecteur.

Il ne te fera pas de mal devant les autres, tentais-je de me répéter intérieurement pour trouver le courage d’agripper cette échelle visqueuse à pleine main. Je me lançais les dents serrées et me mis à grimper doucement afin de garder mon équilibre.

Je fermais les yeux sur toute la trajectoire avant de sentir avec soulagement la roche sous mes doigts. En regardant en bas, je crus discerner une moue de déception sur le visage de l’arachnéen.

Ma tête touchait la roche et je devais me baisser pour éviter de me cogner. L’atmosphère était pesante et l’odeur ignoble.  La lumière qui me venait de la torche de Slimag ne perçait pas bien loin, aussi je ne pouvais voir que les premiers mètres devant moi. Je me pliais en deux pour faire quelques pas et m’arrêtais immédiatement : sous mes pieds, des tas de petits ossements craquaient à chacun de mes mouvements. Au fur et à mesure que ma vue s’habituait à la pénombre, je commençais à apercevoir des morceaux de toile dont certains étaient enroulés sur eux même, formant d’effrayantes excroissances. J’essayais de ne pas chercher à deviner ce qui pouvait se trouver à l’intérieur de ces proéminences, mais mon imagination sordide m’emmenait vers des pensées déplaisantes… Juste quelques animaux, me persuadais-je.

Pour me rassurer, je serrais mon sac contre moi. Il contenait une grande couverture que j’avais prévu d’utiliser pour me protéger en partie du soleil si jamais mon abri n’était pas suffisamment couvert, le temps de trouver une meilleure solution pour passer la journée sans me retrouver brûlée. J’avais également pris soin de prendre un habit de rechange. Pour la même raison, ceux-ci étaient longs et couvraient quasiment tout mon corps, mais malgré toutes ces précautions, je ne pensais pas pouvoir voyager de jour. Je ne savais pas encore quelle raison leur donner pour qu’ils acceptent ma demande sans m’occire immédiatement.

Slimag devait avancer dans ma direction car la lumière devint plus intense. Je pu alors discerner plus clairement les toiles qui enfermaient des choses… vivantes puisqu’elles bougeaient. Faiblement, certes, mais j’étais persuadée de les voir bouger. De plus près, les ossements se ressemblaient tous, il m’était difficile de reconnaître un humérus humain de celui d’un animal. J’aperçu des crânes qui auraient pu appartenir à un homme, et cette fois ci je n’arrivai plus à me convaincre du contraire.

Je cru entendre un bruit et me mis à sursauter, en état d’alerte. La tension devait surement me jouer des tours, mais je restais sur mes gardes, prête à dégainer mon arme. Je voyais déjà notre annihilation par des aberrations type flagellons, de nauséabonds smegdron, ou des abominations telles que des bohorons… Cependant seul de petits cris aigus se faisaient entendre, attestant la présence de chauves souris.

J’attendais que Slimag me rejoigne avec la torche pour pouvoir avancer plus en profondeur dans la galerie.
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Message  Jawbol Mer 11 Fév 2015 - 20:26

Jawbol et Müss se concertèrent du regard. Jawbol se dit qu'au pire, si l'un d'entre eux faisait un faux geste et s'engluait dans la toile, Jawbol pouvait enflammer son épée pour défaire les pièges collants d'Elazi. Ce dernier reçut leur acquiescement, et grimpa agilement sur une paroi tel une araignée géante, jusqu'à l'entrée d'une galerie à cinq mètres de hauteur. Il sécréta alors sa toile par son abdomen et la tissa aussitôt avec sa paire de pattes postérieure, tout en descendant vers le sol. Au lieu de former une classique toile servant de piège, en forme de polygones concentriques, il s'appliqua à effectivement former une toile au motif carré, sur laquelle Müss et Jawbol pourraient grimper comme sur un filet marin.

Jawbol n'aurait jamais pensé se dire cela un jour, mais c'était assez spectaculaire de voir l'Arachnéen à l'ouvrage. Il faisait montre d'une telle dextérité avec ses pattes pour tisser sa toile sitôt qu'elle était sécrétée hors de son abdomen ! La même dextérité et la même précision qu'une vraie araignée. Cela lui prit entre cinq et dix minutes pendant lesquelles Jawbol fut admiratif. Admiratif d'un Arachnéen, il fallait le faire ! Les mailles de cette échelle de soie collante étaient visibles en s'y penchant de près et à condition d'être éclairées par la torche que tenait toujours Slimag. Il n'était pas étonnant que les Arachnéens réussissent à prendre tant de créatures dans leurs toiles, y compris des Humains : elles n'étaient pas si visibles si l'on ne savait pas qu'elles étaient là, au contraire !

Müss grimpa la première. Jawbol fut attentif aux moindres mouvements de la jeune femme de moins de vingt ans, prêt à intervenir avec une épée enflammée au cas où elle se raterait. Son ascension se passa au mieux, et c'est comme si Müss, Jawbol et Slimag relâchèrent tous les trois leur souffle en même temps. Néanmoins, il restait encore à Jawbol de grimper. Elazi se tenait sur le rebord de son ouvrage. Pendant que Müss avait grimpé, il avait perçu les moindres vibrations des fils de soie. Cela avait été un autre objet d'admiration pour Jawbol. Et c'était en même temps effrayant de se rendre compte par ses propres yeux à quel point ces prédateurs mi-hommes mi-araignées étaient sensibles aux vibrations de leurs pièges et pouvaient ainsi être informés immédiatement qu'un être vivant s'était pris dedans.

Jawbol grimpa à son tour, avec moins d'agilité que Müss. Slimag eut la gentillesse de le rassurer pendant son effort en rampant à côté de lui, gardant ainsi la torche à son niveau et lui offrant un soutien psychologique de par sa présence. Jawbol avait peur d'une maladresse. Son poids pouvait le trahir, son sabot pouvait mal se poser, son genou pouvait s'entraver, et alors un geste réflexe lui vaudrait de s'engluer à sa perte, à moins d'avoir encore un bras libre pour attraper une épée et l'enflammer par magie. Plusieurs fois il s'arrêta pour souffler un coup et se gonfler dans le regard si bienveillant et amical de son ami Gupile.

Enfin l'arrivée fut à portée de main et Jawbol se retint de grimper en précipitation. Il fit les choses posément et s'assit dans la galerie où se trouvait déjà Müss et dans laquelle Slimag les rejoignit aussitôt avec la torche. Elazi redescendit pour prendre Steffin dans ses bras. Un enfant Humain de sept ans n'aurait pas été si facile à porter jusqu'à la galerie, mais un enfant Halfelin de cet âge était suffisamment léger pour l'Arachnéen. Steffin aida en s'agrippant au torse de son protecteur à dix membres – dix membres, bon sang, déjà que les Centaures sont impressionnants à en avoir six comme certains dragons !

Les quatre compagnons, plus Steffin, longèrent la galerie. Jawbol fit craquer des os sous ses sabots. Il remarqua que quelques chauve-souris s'étaient piégées dans des bouts de toile, certaines étaient encore vivantes mais Elazi ne leur avait pas offert une mort sans souffrance. Jawbol se retint pour le moment de la moindre réflexion à ce sujet, ce n'était pas le moment de contrarier l'Arachnéen. Il y avait aussi deux crânes humains. Jawbol risqua une question en en désignant un du doigt :

JAWBOL – Comment c'est arrivé ?
ELAZI – Peu de rencontres se passent comme la nôtre, et il me faut bien défendre ma vie...

Jawbol savait qu'il devrait se contenter de ça, et après tout, Elazi leur disait peut-être la stricte vérité. Il avait mis un moment après l'arrivée de Müss puis de Jawbol, avant de se présenter à eux. Il les avait d'abord espionnés dans l'ombre. Il avait écouté ce qu'ils s'étaient dit entre eux pour se faire une idée sur eux et décider qu'il pouvait les aborder par le dialogue. Il n'avait donc pas l'air du genre à attaquer tout intrus comme un monstre sauvage. Les deux personnes qu'Elazi avait tuées ici avaient dû se montrer hostiles.

La galerie fit descendre les quatre compagnons dans un couloir que Jawbol reconnut : il était passé par là avant de trouver Müss, il avait même remarqué les galeries au plafond. Il savait maintenant où elles menaient. Elazi reposa Steffin au sol.
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Message  Müss Ven 13 Fév 2015 - 18:59

Lorsque le gupile me rejoignit enfin, les cornes de Jawbol faisaient déjà leur apparition, bientôt suivies de sa tête bovine. La lumière me permit de voir un peu plus loin, mais la galerie restait encore profonde.

Quand tout le monde fut présent, Elazi nous donna une brève explication sur la présence des crânes humains. Il expliqua simplement devoir parfois se défendre, ce qui me parut tout à fait normal. Il arrivait parfois que certaines personnes doivent survivre à d’autres. J’accordais une importance relative à la vie des gens. Nous naissions et mourrions sans que cela n’ai un sens particulier à mes yeux. Tuer pour survivre ou mourir pour permettre à l’autre de survivre faisait partie du cours des choses. J’estimais que personne n’était gratuitement violent et je ne me sentais pas en mesure de juger les autres comme de bonnes ou mauvaises personnes.

Jawbol parut réfléchir aux renseignements donnés par l’arachnéen. Le minotaure ne devait pas tuer pour se nourrir, pensais-je en le supposant végétarien. Et je l’imaginais mal se laisser emporter par ses émotions au point d’en devenir cruel. Non, il ne devait pas être comme moi. J’en conclus donc qu’il ne pouvait concevoir qu’on tue quelqu’un pour une autre raison que la protection des autres ou de soi-même. Par conséquent, il devait surement espérer qu’Elazi dise la vérité.

Il n’ajouta rien, comme s’il acceptait les explications d’Elazi. Je tournais la tête vers celui-ci et me contenta de marmonner : « Évitez simplement de nous faire subir le même sort… ».

Nous marchâmes ensuite le long de la galerie qui finit par descendre vers un couloir. J’avais l’habitude de ne pas me perdre, étant plutôt douée pour m’orienter naturellement, cependant je fus surprise de voir qu’il s’agissait du couloir que j’avais emprunté en arrivant. Nous étions donc proches de la sortie. L’air devenait en effet moins froid au fur et à mesure que nous avançions.

Elazi posa l’enfant à terre. Steffin continuait à tousser mais semblait heureux : il avançait rapidement devant nous, comme un éclaireur qui nous indiquerait le chemin à suivre. Ses petites jambes ne lui permettaient pas de suivre le rythme qu’il s’était imposé sans qu’il se retrouve obligé de courir par moment. Et encore, il avait de la chance que Slimag soit parmi nous… Il parlait à voix haute dans un jargon que je ne comprenais pas mais ce qu'il racontait devait être bien drôle d’après les rires qu’il nous lançait en se retournant régulièrement.

Petit à petit l’obscurité devint moins oppressante et une faible lumière apparut. Je devinais qu’il s’agissait d’étoiles, peut-être également d’un mince croissant lunaire. Je me sentais soulagée qu’il fasse encore nuit. Après tout, j’étais entrée dans cette grotte à la tombée de la nuit. Il n’avait pas dû se passer tellement de temps depuis le moment où Jawbol, Slimag et moi nous étions rencontré, avions traversé l’eau et étions montés sur la toile avant de trouver la sortie. Probablement quelques heures, même si cela m’avait parut bien plus long et que la fatigue se faisait déjà bien sentir. La nuit devait être bien avancée, mais il nous restait encore du temps devant nous avant que le soleil ne se montre.

Lorsque nous mimes enfin le pied dehors, je ne pu m’empêcher de lever la tête vers les étoiles qu’on apercevait entre les branches. Le ciel clair était parsemé de ces merveilles et on pouvait voir la voie lactée le séparer en deux parts inégales. C’était le début du printemps et il ne faisait pas particulièrement chaud, mais comparé à l’intérieur de la grotte, j’avais l’impression d’être enveloppée d’une douce tiédeur.

La voix aiguë de Steffin s’était tue, comme si revenir à l’endroit où il s’était fait attaquer le rendait grave. En repensant à ce qu’avait dit Jawbol, je ne pouvais m’empêcher d’être moi-même sur mes gardes. Cependant les seuls bruits que nous entendions venaient de quelques cariaöz que nous avions dû réveiller et qui s’enfuyaient en poussant de petits cris. Je perçu également le chant d’un oiseau nocturne, les bruissements provoqués par de nombreux petits animaux et le murmure des branches bercées par le vent. Sous les étoiles, la Forêt de la Vanille était un lieu enchanteur. Rien ne laissait deviner qu’un massacre avait eu lieu ici, décimant la famille d’Elazi. Je tournais discrètement les yeux vers lui en tentant de deviner ses pensées profondes.

L’arachnéen ne devait pas être beaucoup plus habitué à la lumière que moi étant donné qu’il vivait la plus grande partie de son temps au fond d’une grotte. Ses yeux étaient d’une pâleur étonnante comparé à sa peau gris-foncé. Ses longs cheveux blancs coulaient le long de sa nuque en suivant le mouvement de sa respiration. Je le suspectais de ne pas apprécier le soleil plus que je ne le supportais. Ou peut-être n’était-est ce que mes espoirs qui me faisaient penser cela.

Dans tous les cas, je n’avais pas le choix et lançais : « Les cavaliers attaquaient de jour, n’est ce pas ? Je pense que nous ferions mieux de voyager de nuit, cela diminuera nos risques de faire de malencontreuses rencontres et nous permettra de ramener Steffin à ses parents le plus vite possible. De plus il vaut mieux éviter d’attirer l’attention sur notre groupe, vous savez comme moi ce que la plupart des gens pensent des arachnéens… ».

Espérant avoir été convaincante, je m’apprêtai à me mettre en route.
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Message  Jawbol Dim 15 Fév 2015 - 11:03

Steffin partit devant. Ses petites jambes ne lui permettaient pas de bellespointes de vitesse et il se força à courir par instants. Parfois, il se retourna vers le groupe. Malgré son état de santé, il souriait joyeusement. Il racontait des trucs que seul lui comprenait, puisque personne dans le groupe à part lui ne comprenait la langue halfeline, mais il se fit rire tout seul. Cela amusa Jawbol. Slimag posait un regard plein de tendresse sur l'enfant, et même Elazi avait un petit sourire qu'il semblait s'efforcer de contenir. Cet Arachnéen cachait un bon caractère, et Jawbol ne comprenait pas pourquoi, depuis le début, il montrait autre chose de sa personnalité.

Dès que le groupe fut dehors, Steffin se tut de lui-même. Jawbol revit l'endroit de sa vision, où Steffin s'était fait attaquer par un cavalier sombre mais défendre par Elazi. C'est sans doute à proximité d'ici que deux des trois frères d'Elazi avait été tués par le même groupe de cavaliers sombres. Un silence de plomb pesa sur le groupe quelques instants, alors que la nuit étoilée de printemps apportait une douceur bienvenue qui réconfortait au sortir de la fraîcheur de la grotte.

MUSS – Les cavaliers attaquaient de jour, n'est-ce pas ? Je pense que nous ferions mieux de voyager de nuit, cela diminuera nos risques de faire de malencontreuses rencontres et nous permettra de ramener Steffin à ses parents le plus vite possible. De plus il vaut mieux éviter d'attirer l'attention sur notre groupe, vous savez comme moi ce que la plupart des gens pensent des Arachnéens...

Jawbol allait suggérer exactement la même chose. Steffin, s'il était trop fatigué, pouvait dormir dans les bras d'Elazi. Autant ne pas faire attendre ses parents. Ils pardonneraient facilement Jawbol de les réveiller en pleine nuit si c'est pour leur ramener leur fils. Elazi, toujours armé de sa longue masse d'arme, hocha la tête.

JAWBOL – C'est aussi mon avis, j'allais aussi suggérer de faire le trajet jusqu'à Sujerine maintenant. Slimag, tu peux éteindre la torche. Faisons-nous discrets.

C'est un Minotaure qui parlait de se faire discret... Jawbol voulait du moins éviter d'être repérable dans la mesure du possible. Il fallait arriver à Sujerine sans encombre. Après, il pourrait affronter les cavaliers sombres, avec ou sans la présence d'Elazi et de Müss. Le groupe se mit en marche, mais Jawbol ne put s'empêcher de demander à Elazi, à voix basse :

JAWBOL – Que comptez-vous faire une fois que Steffin aura retrouvé ses parents, Elazi ? Car en dépit de vos airs, vous avez l'air attaché à cet enfant. Il est évident maintenant que vous lui avez toujours voulu du bien, et je me demande à ce propos pourquoi, quand vous êtes venu nous parler dans la grotte, vous avez agi comme s'il était l'une de vos proies. Vous avez dit quelque chose comme « l'enfant est à moi », vous avez eu une attitude intimidante envers Müss... Pourquoi, si vous vouliez son bien ?

Elazi écouta bien les interrogations de Jawbol sans pour autant le regarder, tout en marchant avec le groupe. Jawbol dut attendre un instant avant d'obtenir une réponse :

ELAZI – C'est vrai, je vous ai écoutés avant de me présenter à vous, pour avoir déjà une idée de ce que vous faisiez dans mon antre. Malgré tout, je ne pouvais pas vous faire aveuglément confiance et vous laisser partir avec l'enfant. Je devais aussi vous convaincre de m'aider à venger la mort de mes frères. Si je m'étais montré avenant et que je m'étais dit prêt à vous laisser partir avec Steffin, quelle garantie aurais-je eu que vous me prêtiez main forte ?
JAWBOL – Vous avez utilisé Steffin comme monnaie d'échange pour que nous vous aidions...
ELAZI – Ne soyez pas naïf, maître Minotaure. La gentillesse est une faiblesse, dont autrui profite bien souvent à vos dépens. Regardez-moi. Qui en ce monde se soucierait des états d'âme d'un Arachnéen ? Vous êtes un Guerrier, Jawbol, votre mission est de ramener l'enfant à ses parents, pas d'aider un Arachnéen en chemin. Quant à vous, femme-chiroptère, ou Müss puisque c'est votre nom, vous étiez prête à nous tourner le dos, vous ne vous sentiez nullement dans le devoir d'aider un enfant innocent, comment auriez-vous pu accepter d'aider gratuitement un Arachnéen ? J'ai donc usé des moyens que j'avais à ma disposition pour vous convaincre tous les deux. Vous seriez stupides de m'en faire le reproche.
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Message  Müss Mar 17 Fév 2015 - 18:19

Jawbol répondit être du même avis et je me senti tout à coup plus légère. Nous nous mîmes alors en marche en direction de Sujerine.

Sur ce terrain, les jambes de l'enfant halfelin le portaient au même rythme que Slimag. Il était évident qu'il était plus habitué à avancer dans la forêt que sur un sol rocheux et obscur. Il trottinait l'air insouciant, mais son pas était bien plus discret et agile que ceux d'un humain. Son visage était attiré par le moindre bruit, et lorsqu'il apercevait un animal nocturne, il l'observait quelques secondes avant de sourire en hochant la tête ou de froncer les sourcils l'air méfiant, en fonction de la bête à qui il avait à faire. Il devait bien connaître la faune du coin malgré son jeune âge.

Lorsqu'il se rendit compte que je l’observais, son visage rougit légèrement et il m'observa avec la même attitude que lorsqu'il voyait un animal potentiellement dangereux: il fronçait les sourcils, soupçonneux. Ne voulant paraître menaçante, je me détournais alors de lui pour suivre la conversation que le minotaure et l'arachnéen avaient entamé.

- Vous avez utilisé Steffin comme monnaie d'échange pour que nous vous aidions..., accusa Jawbol.
– Ne soyez pas naïf, maître Minotaure. La gentillesse est une faiblesse, dont autrui profite bien souvent à vos dépens.

J'étais plutôt d'accord avec cela, mais gardais ces pensées pour moi. Elazi continua son argumentaire avant de m’interpeller :

- Quant à vous, femme-chiroptère, ou Müss puisque c'est votre nom, vous étiez prête à nous tourner le dos, vous ne vous sentiez nullement dans le devoir d'aider un enfant innocent, comment auriez-vous pu accepter d'aider gratuitement un Arachnéen ? J'ai donc usé des moyens que j'avais à ma disposition pour vous convaincre tous les deux. Vous seriez stupides de m'en faire le reproche.
- Un minotaure, un gupile et un arachnéen suffisent amplement à raccompagner un enfant chez lui, je ne vois pas en quoi ma présence pourrait aider Steffin. Mais vous dites vrai, Elazi, j'avais l'intention de l'abandonner au groupe étrange que vous formez tous les trois sans même connaître vos motivations. Il me paraît donc logique que vous ayez besoin de me menacer pour obtenir mon aide. Il n'empêche, laissez moi tout de même la stupidité de vous le reprocher : obliger quelqu'un à vous aider ne pourra pas vous mener bien loin. Cela ne peut qu'amener les gens à vous trahir. Il me serait simple de vous vendre si vous m'envoyez par exemple m'infiltrer dans le camp des cavaliers.

Je pensais à voix haute sans prendre garde aux conséquences de telles paroles. Il me semblait tout à fait logique de trahir quelqu'un qui vous menaçait de mort. Steffin s'était mis à m'observer quand j'avais pris la parole et son regard perçant semblait lire à travers moi. Je savais qu'il ne comprenait pas ce que je disais, mais j'avais l'impression que mon ton lui faisait suspecter quelque chose. Peut-être n'était-est ce que dans ma tête, mais j'avais la désagréable impression d'être à ses yeux le seul monstre du groupe. Il faut dire que depuis que j'avais quitté mon village, j'avais toujours cette crainte d'être stigmatisée et rejetée par ceux avec qui je voulais vivre. Alors, qu'un enfant innocent puisse m'évaluer de la sorte me mettait mal à l'aise.

« Cependant je préfère encore me battre contre ces cavaliers que contre vous, dis-je sans savoir si j'étais sincère ou si je cherchais juste à faire disparaître la suspicion dans les yeux de l'halfelin. Quelles que soient leurs motivations, s’en prendre à des enfants n’est pas un moyen acceptable. Et même si vous l’avez utilisé comme monnaie d’échange, je ne vous imagine plus capable de faire du mal à Steffin. Je ne vois pas pourquoi me retrouver dans cette grotte au même moment que vous m’oblige à devoir choisir un camp, mais s’il me faut choisir, alors je vous aiderais.»

De toute façon, je n’avais rien d’autre à faire, et plus rien à perdre…
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Message  Jawbol Jeu 19 Fév 2015 - 19:22

Jawbol ne pouvait cautionner comment Elazi avait agi en intimidant Müss et surtout en utilisant Steffin comme monnaie d'échange, pourtant il devait admettre que les arguments d'Elazi tenaient la route. Il serait facile pour lui de dire, maintenant, qu'il aurait de toute manière accepté d'aider l'Arachnéen, mais dans la réalité, cela n'aurait pas été si sûr. Jawbol pouvait quand même se persuader que si, notamment parce-que la vision d'Elazi venant au secours de Steffin aurait suffi à lui faire accepter une requête de sa part même avant de savoir que les cavaliers ayant tué les frères de l'Arachnéen étaient du même groupe que ceux ayant décimé sa propre famille. Tout bien réfléchi, si, Jawbol pouvait affirmer avec certitude qu'il aurait accepté d'aider l'Arachnéen même si ce dernier n'avait pas marchandé ; mais il concevait aussi que l'Arachnéen n'avait pas pu le savoir et que rien n'avait pu l'amener à penser qu'il aurait si facilement l'aide du chevalier Minotaure.

Müss exprima son point de vue, en commençant par se justifier de sa tentative d'escapade : elle estimait qu'un Minotaure, un Gupile et un Arachnéen étaient bien assez pour raccompagner un enfant chez lui. En soi, c'était juste, mais Jawbol avait tout de même du mal à comprendre comment elle pouvait parler avec autant de détachement du sort d'un enfant innocent. Pourtant, Jawbol lui-même ne se sentait pas très proche des enfants. Il n'était pas à l'aise avec eux, bien que les efforts faits pour rassurer Steffin pussent avoir donné l'impression du contraire. Il n'aimait pas trop le contact des enfants, mais pour autant, il ne pouvait pas se moquer du sort d'un enfant. Müss, visiblement, si.

MUSS – Il me paraît donc logique que vous ayez besoin de me menacer pour obtenir mon aide. Il n'empêche, laissez-moi tout de même la stupidité de vous le reprocher : obliger quelqu'un à vous aider ne pourra pas vous mener bien loin. Cela ne peut qu'amener les gens à vous trahir. Il me serait simple de vous vendre si vous m'envoyez par exemple m'infiltrer dans le camp des cavaliers.

En revanche, Jawbol ne pouvait qu'être d'accord avec Müss. Le chevalier Minotaure estimait que la confiance ne pouvait se gagner qu'en agissant avec honnêteté et bonté. Le cynisme d'Elazi ne pouvait attirer ni la sympathie, ni la confiance. Jawbol regarda l'Arachnéen, s'attendant à une réplique de sa part, mais il ne discerna qu'un regard suspicieux sur son visage. Jawbol comprit pourquoi : Müss venait de laisser supposer une idée qui ne donnait pas envie de lui faire confiance, justement. Même Steffin la regardait avec un peu de crainte, comme s'il avait compris ce qu'elle avait dit. Müss dut s'en rendre compte car elle se reprit :

MUSS – Cependant je préfère encore me battre contre ces cavaliers que contre vous. Quelles que soient leurs motivations, s'en prendre à des enfants n'est pas un moyen acceptable. Et même si vous l'avez utilisé comme monnaie d'échange, je ne vous imagine plus capable de faire du mal à Steffin. Je ne vois pas pourquoi me retrouver dans cette grotte au même moment que vous m'oblige à devoir choisir un camp, mais s'il me faut choisir, alors je vous aiderai.

C'était un petit peu maladroit mais ça avait le mérite d'être dit. L'Arachnéen parut toujours un peu tendu. Il devait se demander s'il avait bien fait d'insister pour l'aide de Müss. Jawbol décida d'intervenir pour apaiser la tension :

JAWBOL – Tout va bien, Elazi, Müss n'a aucun intérêt à nous vendre aux cavaliers, nous sommes tous là pour vous aider.

L'Arachnéen fit un pas vers elle, le regard braqué sur elle.

ELAZI – Oh non, elle n'a aucun intérêt à le faire. Elle n'a aucun intérêt à ce que nous la considérions comme une complice de ces cavaliers, et elle le sait...

Jawbol interpréta ces propos comme des menaces. Seulement, si Müss décidait de les trahir, et si les cavaliers les tuaient, les menaces d'Elazi n'auraient pas beaucoup de poids... Mais c'est justement avec ce genre de comportements, en s'attirant l'antipathie des gens, qu'Elazi pouvait donner justement l'envie à Müss de le dénoncer auprès de ces cavaliers, en se disant que ça ferait un Arachnéen de moins sur le continent et en se satisfaisant de la mort d'Elazi.

JAWBOL – Maintenant que tout est dit, remettez-vous en marche, Elazi, il n'y a pas de temps à perdre.

Le groupe avança pendant un peu plus d'une heure, avant d'apercevoir une silhouette massive assise au pied d'un arbre. La créature les aperçut également, car elle se mit debout en les fixant du regard. Elazi murmura :

ELAZI – C'est un Xolon.

En effet, en s'approchant lentement, Jawbol reconnut la silhouette d'un Xolon armé d'un long gourdin. Il semblait seul et n'avait pas allumé de feu de camp. Jawbol leva la main droite au-dessus de sa tête et le salua à distance :

JAWBOL – Bonsoir ! Nous ne sommes pas là pour vous créer d'ennuis.

Le Xolon eut pour seule réaction de baisser légèrement son gourdin, signe de pacifisme, sans pour autant rendre le salut au groupe, dont Jawbol prit la tête pour aller à la rencontre du Xolon.

*** VISION ***

Dans une forêt, un Gupile semble nerveux, et regarde tout autour de lui. Il est cerné par six kobolds, qui ont l'air prêts à l'attaquer. Le Gupile crache pour les maintenir à distance, mais les kobolds esquivent et attendent, et ce qu'ils attendent se produisent enfin : malgré ses efforts pour retarder l'échéance, le Gupile pond quatre œufs. Les kobolds poussent alors des jappements de leurs voix reptiliennes, et s'approchent du Gupile, cherchant à l'attaquer pour lui voler son œuf, sûrement pour s'en nourrir. L'homme-limace panique, mais le Xolon (rencontré à l'instant par le groupe) intervient, témoin de la scène. Il invoque un drufac et attaque les kobolds, qui commencent à se disperser. Grâce à lui, les kobolds s'enfuient, laissant le Gupile et son œuf sains et saufs. Le Gupile se retourne, et arrache un fruit rouge un peu plus petit qu'un abricot, et le tend au Xolon pour le remercier.

Xolon – Tu es gentil, toi aussi, mais ton compagnon m'en a déjà offert un. Garde celui-ci pour tes enfants.

Le point de vue de la vision recule, jusqu'à montrer l'autre parent, celui s'étant accouplé avec ce Gupile. Il essayait désespérément de se porter à son secours mais sa lenteur ne le lui a pas permis, et il aurait vu ses quatre enfants, même si ce n'est pas lui qui les a pondus, se faire enlever par des kobolds pour être dévorés, s'il n'y avait pas eu l'intervention du Xolon et de son drufac invoqué. Dans ses mains, il tient plusieurs fruits. L'on voit un peu mieux ce Gupile en détail. C'est Slimag.

*** FIN DE VISION ***

Jawbol s'arrêta, choqué, le temps de réaliser ce qu'il venait de voir. Il cligna des yeux, immobile et stupéfait. Il entendit d'une oreille la voix du Xolon lui dire bonsoir. Il tourna la tête vers Slimag qui, lentement, se porta à côté de lui, et s'arrêta lui aussi en fixant le Xolon. Jawbol balbutia, complètement déboussolé :

JAWBOL – Je... Je... Vous... euh... Je... Je m'appelle Jawbol, et je vous présente Müss, Elazi, et... mon ami Slimag.
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Message  Stepiled Jeu 19 Fév 2015 - 19:23

Six mois avaient permis à Stepiled de découvrir ce nouveau continent,mais il savait qu'il avait encore énormément de choses à apprendre, et tout particulièrement sur les villes. Isheb s'était très vite intégrée, elle avait rejoint la Guilde des Guerriers et devait vivre à ce jour comme si elle avait toujours vécu en ville. Pour Stepiled, c'était complètement différent. Les villes l'intimidaient. Il avait passé quelques jours à Telbara avec Isheb, après leur départ de Spéropoleos, et il s'était senti plus que jamais perdu dans cet environnement tellement particulier. Depuis, en six mois, il n'avait que trop peu fréquenté les villages et jamais les grandes villes. Il ignorait encore presque tout des us et coutumes des citadins et des paysans. Il vivait en ermite, mais la solitude qu'il s'imposait ne lui convenait pas. Heureusement, il pouvait invoquer des drufacs et des champiz pour pallier cette solitude et discuter avec quelqu'un, mais ce n'étaient jamais que des invocations, et il ne pouvait pas lier de relation sur plus de deux jours, autant dire rien. Il lui serait tellement agréable de voyager en compagnie de quelqu'un ou même d'une créature intelligente avec qui il saurait tisser un lien d'amitié. Même un drufac ou un champiz ; mais en-dehors de ses invocations, aucun de ceux qu'il avait rencontrés n'avaient été disposés à le suivre.

C'était le soir et Stepiled s'était assis au pied d'un arbre, adossé contre le tronc. Son bâton à côté de ses jambes, il était prêt à se lever en le prenant en main, au moindre danger. Il s'était trouvé des myrtilles une demi-heure plus tôt, qu'il avait mangé avec quelques racines, et avait fini en suçant goulûment la sève d'un arbre. Enfin, il s'était baigné dans un ruisseau à quelques dizaines de mètres de là. Il était prêt à dormir maintenant.

Cependant, la brise printannière lui apporta un mélange d'odeur assez complexes. Une part bovine correspondait à l'odeur d'un Minotaure. Il y avait une odeur de mollusque, sans doute un Gupile. Il restait quelques éléments d'odeurs qu'il eut plus de mal à analyser. Mais tout ce mélange venait du même endroit. Il scruta l'obscurité, et vit des silhouettes. Aussitôt il se mit debout, son bâton noueux en main, ne sachant pas à quel genre de rencontres s'attendre.

Il y avait effectivement un Minotaure, reconnaissable à sa taille et à ses cornes. Une autre créature plus grande que lui l'accompagnait, et sa silhouette si spécifique ne laissa aucun doute : un Arachnéen. Il y avait deux autres silhouettes, dont celle du Gupile ; la dernière devait être celle d'un Humain vraisemblablement, mais Stepiled s'étonna de ne pas avoir mieux senti son odeur dans le lot.

Le Minotaure prit les devants et leva une main en le saluant oralement, annonçant qu'ils n'étaient pas là pour lui créer d'ennuis. Stepiled le crut sur parole, le groupe des plus hétéroclites n'avait en effet pas l'air hostile. Le Xolon baissa sa garde, les laissant s'approcher, mais le Minotaure s'arrêta l'instant d'après, comme si quelque chose le faisait hésiter. Le Gupile rampait toujours pour se porter à son niveau.

STEPILED – Bonsoir.

La voix du Xolon se fit à la foix puissante et posée pour ce simple mot. Stepiled se demanda ce qui retenait le Minotaure de s'approcher plus, mais le comportement de ce dernier se fit encore plus bizarre. En effet, il bafouilla, perdant toute contenance :

JAWBOL – Je... Je... Vous... euh... Je... Je m'appelle Jawbol, et je vous présente Müss, Elazi, et... mon ami Slimag.

Le Xolon tendit la trompe pour mieux renifler ses interlocuteurs, notamment l'Humaine qui n'avait pas une odeur aussi forte que ceux de sa race d'ordinaire. Même l'Arachnéen ne paraissait pas hostile, même s'il tenait en main une masse d'arme à manche long. L'Humaine portait deux épées à la ceinture, le Minotaure le même genre d'armes mais dans le dos. Le Gupile, lui, n'était bien évidemment pas armé, sans compter son mucus abondant.

Le Minotaure n'avait vraiment pas une attitude normale, il n'avait aucune raison de bafouiller. Stepiled se présenta en essayant de comprendre poliment :

STEPILED – Mon nom est Stepiled, heureux de vous rencontrer. Qu'est-ce donc qui vous trouble, Jawbol ?

Le Gupile fixait également Stepiled, qui ne sut pourquoi. Dans l'obscurité, il ne reconnaissait pas ce Gupile qu'il avait rencontré deux mois plus tôt et donc il avait aidé le compagnon à défendre ses œufs contre un groupe de kobolds, mais cette anecdote encore fraîche dans son esprit lui revint en tête tout de même.

STEPILED – Vous avez en tout cas de la chance d'avoir pareil ami.

Cette rencontre avait été pour Stepiled encore un faux espoir de se trouver un compagnon de voyage. Il avait rencontré un Gupile dont les mains étaient chargées de fruits. Voyant que le Xolon ne lui voulait aucun mal, le Gupile lui avait généreusement offert l'un de ses fruits, que Stepiled avait dégusté avec plaisir malgré les traces de mucus sur la peau. Intrigué de voir un Gupile porter autant de fruits, il avait découvert que celui-ci se dirigeait vers un autre Gupile avec qui il s'était accouplé et qui était sur le point de pondre ses œufs. Mais celui-ci s'était fait cerner par des kobolds qui, s'ils n'avaient pas eu l'envie de se battre contre un Gupile adulte pour le manger, avaient deviné qu'il était sur le point de pondre des œufs qui, eux, étaient plus facilement consommables. L'autre Gupile, dont les fruits étaient destinés à nourrir les nouveaux-nés à leur éclosion, avaient voulu se précipiter pour venir à son secours, mais son irrémédiable lenteur en tant qu'homme-limace lui faisait perdre trop de temps. Sans besoin de réfléchir, Stepiled avait pris la décision de secourir son compagnon. Les Gupiles ne sont pas de bons parents, ils délaissent en général leurs petits au bout de quelques mois seulement alors qu'ils n'atteignent l'âge adulte qu'à trois ans, avec pourtant une espérance de vie à peine inférieure à celle d'un Humain. Les couples entre deux Gupiles ne durent que du moment de l'accouplement jusqu'au moment où les enfants sont délaissés, après quoi chacun des deux parents refait sa vie séparément. Cela reste une période importante pour eux où ils protègent leur descendance contre les nombreux prédateurs qu'ils ne craignent plus à l'âge adulte. Pour cette raison, Stepiled avait invoqué un drufac pour l'aider à chasser les kobolds, sans les tuer, sauvant ainsi les quatre œufs du Gupile. Ce mode de vie des Gupiles expliquait aussi pourquoi, à ce moment-là, Stepiled n'avait eu aucune chance de rester en leur compagnie, ou du moins de voyager avec l'un des deux. Même si les deux Gupiles lui avaient été infiniment reconnaissants, ils avaient eu encore quelques mois à rester en couple à protéger leurs petits.

Voir ce Minotaure, accompagné d'un Gupile qu'il présentait comme son « ami » était donc bien la preuve qu'en-dehors de la période de couple, il était possible de se lier d'amitié avec un Gupile et de voyager en sa compagnie. Jawbol avait de la chance aux yeux de Stepiled. Ce dernier ne réalisait pas encore qu'un improbable concours de circonstances allait réarranger les choses, car il avait devant lui d'un des deux Gupiles, celui qui lui avait offert un fruit et qui avait assisté impuissant au danger menaçant son partenaire au moment de la ponte.
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Message  Müss Dim 22 Fév 2015 - 12:09

Le minotaure prit ma défense avant qu’Elazi ne me réponde : « Oh non, elle n'a aucun intérêt à le faire. Elle n'a aucun intérêt à ce que nous la considérions comme une complice de ces cavaliers, et elle le sait... ». Je n’avais en effet aucun intérêt nulle part dans cette histoire. L’arachnéen me regardait fixement et ce que j’avais perçu d’abord comme une menace sembla être en réalité légèrement différent. Son regard n’avait pas l’air particulièrement méchant, mais juste honnête. Pour lui, je n’avais dans l’immédiat aucun intérêt à m’attirer leur antipathie et il semblait ne pas comprendre que je pusse formuler des propos allant à l’encontre de mon propre intérêt. Tout cela semblait ne pas avoir de sens à ses yeux. Je me demandais si cela n’allait pas plus loin. Peut être au fond considérait-il qu’aider les cavaliers ne m’apporterait rien, même se j’étais directement confrontée à eux. Il paraissait se demander pourquoi je disais des choses aussi abstruses.

Jawbol relança le groupe et nous avançâmes encore un peu. Ne voulant plus me poser de question à propos de l’arachnéen, je décidais de m’approcher de Slimag et Steffin. Celui-ci semblait fatigué et s’était placé au centre du groupe. Il ne parlait plus et ne me regardait plus en fronçant les sourcils, comme s’il était tourmenté par d’autres questions. Je me décidais donc à tenter une nouvelle approche : « Steffin ? », dis-je doucement. L’enfant me regarda immédiatement, méfiant. Je le montrais du doigt en répétant son prénom, avant de désigner Slimag du doigt en prononçant le nom du gupile. Steffin me dévisagea un instant et je répétais l’opération avant qu’il ne répète « Slimag » en désignant à son tour l’homme-limace. Je souris en hochant la tête. Ensuite je fis de même pour Jawbol et moi-même, l’enfant répéta avec circonspection. Ensuite je lui montrai la direction vers laquelle nous allions et dit « Sujerine ». Son visage s’illumina alors et il répéta le mot avec entrain. Il dit alors une phrase d’un ton joyeux. Je crus reconnaître un des mots de par sa sonorité et la douceur avec laquelle il l’utilisait. Ce devait être quelque chose d’assez universel, alors je répétais à mon tour en souriant « Omma. Sujerine. ». A voir ses fossettes je devinais être tombée juste, l’halfelin parlait bien de sa mère. Il attrapa alors ma main comme les enfants le font si facilement, et le geste me déconcerta. Tout d’abord du fait de la chaleur qui je ressentis immédiatement et qui se diffusait lentement dans mon bras, comme pour me rappeler ce que signifiait le fait d’avoir un cœur qui battait encore. Et ensuite parce que je sentis son pouls, au creux de mes doigts, qui battait rapidement. Ce pouls auquel s’ajoutait l’odeur délectable… J’étais affamée et j’avais envie de sang. Non… pas seulement « envie », j’en avais besoin.

Les enfants ont la peau douce et le sang particulièrement gouteux, et l’idée de me jeter à sa gorge m'envahie brusquement. Ces pensées horribles me torturaient mais la répulsion que je ressentais à mon propre égard était encore plus violente.

Face à la froideur de ma main, Steffin ne retira pas la sienne, mais au contraire il commença à la frotter en montrant les étoiles et en disant quelques mots. Je supposais qu’il parlait du froid de la nuit. La friction me réchauffait et il continuait à parler, utilisant plusieurs fois le mot « Omma ». Cela signifiait peut être que sa mère faisait cela quand il avait froid, ou alors parlait-il de ma propre mère qui devrait me réchauffer.

Plongée dans mes conflits psychiques, je ne remarquais pas que nous approchions d’un nouvel individu, et ce fut la voix d’Elazi qui me tira de mes pensées : « C'est un Xolon. », dit-il simplement face à l’évidence. Nous étions face à un humanoïde à tête d’éléphant. Il mesurait environ deux mètres et sa peau était épaisse et grisâtre.

Steffin l’observa et sourit, comme lorsqu’il apercevait des animaux inoffensifs. Je décidais de me fier à son instinct et ne me montrai pas trop méfiante. Jawbol nous annonça, précisant que nous ne lui voulions aucun mal. Le xolon ne répondit pas immédiatement, mais baissa quelque peu son arme. Un gourdin.

Ce fut là que le minotaure eut la même réaction que dans la grotte, quelques heures plus tôt. Il sembla s’absenter un instant, comme en transe, avant de se reprendre. Le Xolon prononça simplement « Bonsoir. », d’une voix… de xolon, et Jawbol de bredouiller : « Je... Je... Vous... euh... Je... Je m'appelle Jawbol, et je vous présente Müss, Elazi, et... mon ami Slimag ».

Que lui arrivait-il donc ? Etait-est ce à nouveau une de ces visions dont il avait parlé ? N’étant pas sûre de moi, je me contentais d’observer la suite, la main de Steffin toujours agrippé à la mienne. Le xolon reprit : « Mon nom est Stepiled, heureux de vous rencontrer. Qu'est-ce donc qui vous trouble, Jawbol ? », il attendit sa réponse avant de continuer de la sorte : « Vous avez en tout cas de la chance d'avoir pareil ami. ».  L’échange de regard entre Slimag et Stepiled me parut étrange, comme si les deux créatures se connaissaient. Ou aurais-je rêvé ?

Depuis mon village, j’avais rarement l’habitude de voir d’autres personnes que des humains. Quelques nains, des halfelins tout au plus. Et de loin on apercevait parfois des centaures qui passaient. Mais en une seule nuit, j’avais pu rencontrer autant de créatures diverses qu’en quelques années passées là bas…

Steffin me tira de mes pensées quand il se mit à parler au xolon, comme s’il espérait que le nouveau venu comprenne sa langue. J’essayais de m’imaginer à sa place, enfant de sept ans pourchassé par un groupe de cavalier, recueilli par un arachnéen puis par un groupe de gens bizarres dont pas un ne parlait sa langue et qui l’emmenaient avec eux. Sa réaction me semblait donc incongrue : il était curieux et souriait à l’homme-éléphant, comme heureux de cette nouvelle rencontre qui ne lui paraissait pas du tout étrange. Le pouvoir de l’enfance…

Stepiled n’avait pas l’air de comprendre Steffin, je pris donc les devants : « Bonsoir Stepiled, comme Jawbol vous l'a dit, je suis Müss, et ce garçon s’appelle Steffin : nous le ramenons chez lui. Cependant depuis le début de la nuit nous avons vécu quelques péripéties et avons marché plus d’une heure, nous allons devoir faire une pause. », je parlais surtout pour l’enfant, car les autres membres du groupe semblaient tous assez robustes pour supporter bien plus qu’une heure ou deux de marche avant d’être fatigué. De plus Steffin ne devait pas être habitué à veiller aussi longtemps et il n’avait pas dû manger depuis un sacré moment.

D’ailleurs, le gamin recommençait déjà à me parler en désignant mon sac. Je le lui tendis et il se mit à chercher quelque chose dedans, mais sembla désappointé de ne pas trouver son bonheur. Je devinais aisément qu’il était en quête de nourriture, or je devais être l’une des seules personnes à n’avoir pas besoin de ça pour voyager.

« Certains d’entre nous doivent être affamé », dis-je en souriant et en le poussant vers Jawbol.
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Message  Jawbol Lun 23 Fév 2015 - 10:28

Le Xolon tendit sa trompe vers eux pour les renifler, et Jawbol ne s'en formalisa pas, il savait que cette race avait en commun avec les Hommes-lézards de se servir de son odorat pour identifier leur environnement et les personnes qu'elle rencontrait. Le Xolon avait là cinq personnes à renifler : un Minotaure, une Humaine, un Gupile, un Arachnéen et un enfant Halfelin. Ceci fait, le voyageur solitaire se présenta à son tour :

STEPILED – Mon nom est Stepiled, heureux de vous rencontrer. Qu'est-ce donc qui vous trouble, Jawbol ?

Ce qu'il y avait d'agaçant avec ces visions, c'est que Jawbol ne pouvait que très difficilement cacher qu'il venait en avoir une. Il avait toujours un air troublé, absent, qui trahissait la survenance d'une vision. C'était encore plus ennuyant avec des inconnus, car cela l'obligeait à se justifier à chaque fois. On refusait de le croire une fois sur trois quand il parlait de son don, il en était pourtant bien obligé pour expliquer certaines choses parfois. Dernier cas encore avec Elazi, à qui Jawbol avait été obligé de révéler son don pour expliquer comment il savait certaines choses qu'Elazi n'avait lui-même pas révélées.

JAWBOL – Non, rien...

Jawbol lança un regard à Slimag, qui avait le sien fixé indiscrètement sur Stepiled. Il ressentit une pointe d'émotion indescriptible. Il ne voulait pas se séparer de Slimag mais avait le pressentiment que les retrouvailles entre Stepiled et Slimag compromettraient la situation. Sans le savoir, Stepiled enfonça un peu le couteau dans la plaie :

STEPILED – Vous avez en tout cas de la chance d'avoir pareil ami.

Même s'il se doutait que Stepiled parlait des Gupiles en général, vu l'heureuse rencontre qu'il avait pu faire avec deux individus de cette race deux mois plus tôt, Jawbol approuva mentalement : oui, il avait de la chance d'avoir Slimag comme ami. Il regrettait simplement que les Gupiles ne fussent pas doués de parole, mais à force de les cotoyer, l'on arrivait à communiquer avec eux autrement. Slimag était un ami précieux pour Jawbol et Stepiled semblait le jalouser et il avait de quoi.

Pourtant, ce qui fit mal à Jawbol, c'est de découvrir que Slimag s'était accouplé avec un autre Gupile à qui il avait permis de donner naissance à des enfants. Il se rendit compte que Slimag avait une vraie vie quand il était absent. Les missions de la Guilde des Guerriers tendaient à trop souvent séparer les deux amis. Et pas seulement ça : Slimag ne suivait jamais Jawbol dans les grandes villes. Or, Jawbol, était certes un voyageur, mais il était aussi un citadin accompli. Depuis ses huit ans où il avait été confié à Kemi, à Longe, Jawbol avait grandi en ville, sachant que même avant cela, sa famille avait vécu à proximité de plusieurs villages avec lesquels elle avait entretenu de fréquents contacts.
Ainsi, quand Jawbol séjournait dans une ville même de la taille de Longe, il devait se séparer de Slimag. Quand il partait en mission à plusieurs pour la Guilde des Guerriers, il devait se séparer de Slimag, car ce dernier ne pouvait pas même suivre la vitesse de pas d'un cheval, et les Guerriers ne pouvaient pas dans leurs missions se permettre d'être ralentis dans leurs trajets par la lenteur incommensurable d'un Gupile. Même quand Jawbol était seul avec Slimag mais qu'il devait, pour une raison ou pour une autre, courir ou marcher vite, pour rattraper une cible par exemple, alors il devait se séparer de Slimag un instant. Même dans l'antre d'Elazi, il s'était séparé de Slimag, qui l'avait rejoint deux minutes plus tard. Les Minotaures étaient aptes à des pointes de vitesse supérieures aux Humains en dépit de leur gabarit, et ce n'était pas compatible avec la lenteur d'un Gupile.
Et Stepiled, à côté de ça ? A tous les coups, il n'allait pas souvent en ville. Il ne portait sur lui aucun signe d'appartenance à une quelconque guilde. Il voyageait seul, et la compagnie devait lui manquer. Et c'était un Xolon : au contraire des Minotaures, les Xolons étaient des êtres assez lents à se déplacer, et Stepiled n'aurait jamais à se plaindre de la lenteur d'un Gupile. Et à cause de tout ce qui expliquait que Jawbol devait trop souvent se séparer de Slimag, Stepiled avait été témoin et même acteur d'un événement important dans la vie de Slimag dont Jawbol n'avait toujours pas eu connaissance même deux mois après.

Le regard de Jawbol se perdit dans le vide, il n'écouta pas la conversation entre Müss et Stepiled, plongé dans ses pensées. Il sentait une boule serrer son cœur. C'était triste de l'admettre, mais Slimag serait sans aucun doute plus heureux en compagnie d'un Xolon comme Stepiled, que d'un Minotaure comme lui. Ce fut une observation cruelle mais pragmatique.

Il sentit Steffin lui attraper le bras pour lui demander quelque chose, sans que Jawbol ne comprît quoi exactrement. Le Minotaure posa sur lui des yeux gonflés par des larmes traîtresses. Jawbol leva les yeux vers Slimag.

JAWBOL – Vous vous connaissez, Slimag, je le sais. Je sais maintenant ce qui t'est arrivé il y a deux mois...

Sa voix sanglotait. Il avait l'impression d'avoir été une gêne dans la vie de son ami pendant trois ans. Une pensée idiote, car si cela avait été le cas, Slimag aurait refusé de rester avec lui. Ou peut-être que Slimag lui-même n'avait pas encore pris conscience que Jawbol et lui n'étaient pas faits pour voyager ensemble.

Slimag décrocha enfin son regard de Stepiled, vers son ami. Steffin lâcha le bras de Jawbol et se tut un instant, puis il lui posa une question d'une voix douce et atteinte. A n'en point douter, l'enfant venait de demander au Minotaure pourquoi il pleurait.
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Message  Stepiled Lun 23 Fév 2015 - 11:16

JAWBOL – Non, rien...

Evidemment Stepiled ne put se satisfaire de cette réponse, mais il n'insista pas, devinant bien que Jawbol n'avait pas envie d'en parler.
Le Gupile le fixait toujours du regard, et Stepiled ne sut qu'en penser. Qu'avait-il derrière la tête ? Toisait-il Stepiled avec méfiance, ou pensait-il autre chose ? Stepiled n'avait aucun dégoût pour les Gupiles, bien au contraire. Sa rencontre deux mois plus tôt avec deux Gupiles n'avait fait que lui confirmer que cette race intelligente pouvait se montrer plus amicale que nombre d'Humains. L'un des deux Gupiles lui avait offert à manger sans aucune arrière-pensée, de façon totalement désintéressée. Du peu que Stepiled savait des villes humaines, il pouvait dire que l'on n'y retrouvait pas ce genre de comportements généreux et altruiste. Chez les Humains, tout avait un prix. Les Gupiles étaient si loin de ça, et Stepiled se sentait beaucoup plus proches d'eux que des Humains des villes.

Stepiled posa son regard sur l'enfant Halfelin alors que ce dernier se mit à lui parler. Malheureusement, Stepiled ne comprit pas un traître mot de ce que l'enfant baragouinait, car celui-ci parlait dans sa langue natale et ne semblait pas avoir de notions en langue commune, et Stepiled lui-même n'avait jamais appris un mot d'halfelin. Müss, l'Humaine, prit alors la parole :

MUSS – Bonsoir Stepiled, comme Jawbol vous l'a dit, je suis Müss, et ce garçon s'appelle Steffin : nous le ramenons chez lui. Cependant depuis le début de la nuit, nous avons vécu quelques péripéties et avons marché plus d'une heure, nous allons devoir faire une pause.

Ce groupe avait l'air amical, même finalement l'Arachnéen. Steffin réclama quelque chose à Müss, lui désignant son sac ; la femme le lui tendit, et Steffin le fouilla à la recherche de quelque chose qu'il ne trouva pas. L'enfant parut déçu ; Müss sourit et le poussa tendrement vers Jawbol. Ce dernier paraissait absent, absorbé par ses pensées. Décidément, ce Minotaure était assez mystérieux.

MUSS – Certains d'entre nous doivent être affamés.

Stepiled se dit qu'il apprécierait de la compagnie pour la nuit et que ces aventuriers, pris d'une noble quête, en serait une appréciable.

STEPILED – Partageons ce bivouac. Je crains malheureusement de n'avoir pas assez de nourriture pour tout le monde.

Il s'apprêta à chercher au moins de quoi soulager le ventre du petit Steffin, quand il entendit la voix de Jawbol :

JAWBOL – Vous vous connaissez, Slimag, je le sais. Je sais maintenant ce qui t'est arrivé il y a deux mois...

Stepiled se retourna face à eux, regardant Jawbol puis Slimag. Jawbol venait de parler d'une voix émue, et des larmes dans ses yeux reflétaient la lumière des étoiles. Que se passait-il donc ? Et de qui Jawbol parlait-il ? De Slimag, et de qui d'autre ? Qui Slimag connaissait-il ? Stepiled ?
Le Xolon observa le Gupile. C'est vrai que ce dernier n'avait pas arrêté de fixer Stepiled de façon étrange. Et si c'était ça ? Si Slimag l'avait fixé justement parce-qu'il l'avait reconnu ? Stepiled réfléchit. Il pensa tout de suite aux deux Gupiles qu'il avait rencontrés deux mois plus tôt, et...

Oui, c'est ça... Stepiled le reconnut enfin. Slimag n'était autre que ce fameux Gupile qui lui avait offert à manger si généreusement, et qui ensuite n'avait pas pu ramper à temps jusqu'à son partenaire de couple alors que ce dernier avait été cerné par des kobolds au moment de pondre ses œufs. Stepiled avait en fait défendu le Gupile avec lequel Slimag s'était accouplé, et il l'avait fait sous les yeux de ce dernier.
Stepiled avait été si déçu de repartir sans la compagnie de l'un ou de l'autre, et maintenant, deux mois plus tard, il se retrouvait nez à nez avec l'un des deux. Quelles probabilités y avait-il qu'un tel événement se produise ?

Stepiled eut bien envie de manifester sa joie, mais Jawbol était triste. Stepiled se rapprocha de Jawbol, et Slimag fit de même.

STEPILED – Allons, Jawbol, qu'est-ce qui vous rend triste ainsi ?

Jawbol détourna le regard pour répondre, lâchant ses mots comme s'ils étaient trop difficiles à prononcer :

JAWBOL – Je réalise que Slimag serait bien plus heureux en votre compagnie qu'il ne l'a été en trois ans en la mienne...

Stepiled ne sut comment réagir. Le plaisir, immense, qu'il eut à retrouver ce Gupile rencontré deux mois plus tôt, était gâché parla tristesse de celui qui était son ami depuis trois ans. Stepiled ne comprit pas pourquoi Jawbol disait que Slimag serait plus heureux avec lui. En y repensant, si Jawbol voyageait avec lui depuis trois ans, où avait-il été quand le partenaire de couple de Slimag avait donné naissance à quatre œufs ?
Slimag posa une main sur l'épaule de son ami.

STEPILED – Vous êtes amis depuis trois ans, n'est-ce pas ? Vous ne seriez pas amis si Slimag n'était pas heureux avec vous. La nuit vous portera conseil. Venez, reposez-vous.
Stepiled
Stepiled
(personnage abandonné)

Race : Xolon

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Message  Müss Jeu 26 Fév 2015 - 23:09

"Partageons ce bivouac. Je crains malheureusement de n'avoir pas assez de nourriture pour tout le monde", dit Stepiled avec gentillesse en regardant Steffin. Le xolon dégageait un sentiment d'apaisement que je ne pouvais qu'apprécier. Sa voix grave et posée résonnait comme si elle venait d'une source profonde. Je me demandais si sa trompe y était pour quelque chose ou si ce timbre de voix était particulier à Stepiled.

Tout à coup Jawbol prit la parole: "Vous vous connaissez, Slimag, je le sais. Je sais maintenant ce qui t'est arrivé il y a deux mois...". J'ignorais de quoi il parlait. Cela n'avait pas de sens, il n'avait pas l'air de connaître le xolon, alors comment pouvait-il savoir que Slimag le connaissait ? Et pourquoi disait-il "maintenant" ? A moins que... ces connaissances lui viennent d'une vision. Après tout, n'avait-il pas, un instant auparavant, eu la même réaction étrange d'absence que la dernière fois dans la grotte ?

Il y eu des échanges de regards entre ces trois là. Des échanges que je ne comprenais pas. L'un semblant reconnaître l'autre, et certains semblaient se rapprocher alors que d'autres s'éloignaient... Je n'étais pas certaine de moi, mais c'était comme si Slimag et Stepiled partageaient un secret commun qui les rapprochait et que Stepiled l'aurait découvert, se rendant compte que ce lien pouvait l'éloigner de son ami...

Et là, tout à coup je vis les étoiles briller dans les yeux de Jawbol. Je n'avais donc pas rêvé l'émotion perçue dans sa voix à l'instant. Le minotaure était sur le point de pleurer.

Et quelle était cette émotion qui m'enserrait la poitrine... ? Pourquoi est ce que je ressentais cette tristesse ? C'était comme si sa souffrance était contagieuse. Stepiled interrogea le minotaure sur sa tristesse, mettant un mot sur le malaise qui s'installait. "Je réalise que Slimag serait bien plus heureux en votre compagnie qu'il ne l'a été en trois ans en la mienne...", répondit Jawbol. Voilà qui expliquait sa peine. Son ton exprimait tout l'attachement qui existait entre lui et son ami.

J'avais l'impression d'assister à une scène qui n'aurait pas dû m'être dévoilée. Comme une voleuse découvrant des secrets trop intimes. Le xolon, plein de tact, répondit : " Vous êtes amis depuis trois ans, n'est-ce pas ? Vous ne seriez pas amis si Slimag n'était pas heureux avec vous. La nuit vous portera conseil. Venez, reposez-vous.", invitant ainsi la troupe à s'arrêter et le minotaure à mettre à plat sa situation.

Je n'avais rien à dire et me contentais de m'asseoir à même le sol, légèrement en retrait par peur d’interférer dans quelque chose qui ne me regardait pas. Steffin avait parlé au minotaure qui dans sa tristesse n'avait pas pu répondre. L'enfant semblait légèrement désorienté face à la situation. Il s'approchait déjà de l'arachnéen, comme pour chercher du réconfort. Je supposais que celui-ci était mieux placé que moi pour le réconforter et lui donner à manger. Je sentais moi même la soif grandir en mon sein. Mais le moment aurait été mal choisi. Pas vraiment le choix... je me contenterais d'attendre d'avoir un peu de temps pour moi afin de l'étancher discrètement. J'évitais de regarder dans la direction de Jawbol, ne sachant pas vraiment quelle attitude avoir. Nous étions encore étrangers l'un pour l'autre : je ne l'avais rencontré que quelques heures plus tôt. Et pourtant ses sentiments résonnaient en moi. Cette impression d'être plus une gêne qu'autre chose dans la vie de ceux qu'on aimait... J'avais beau avoir éprouvé un de ces sentiments de vide et de désespoir quand Tomi m'avait fait comprendre que j'avais été un problème constant dans sa vie, je n'aurais jamais souhaité que quelqu'un d'autre ressente ce genre d'émotion.

Cependant, dans le cas de Jawbol, j'étais convaincue que Stepiled avait raison : Slimag avait été heureux avec le minotaure. L'homme-limace était profondément attaché à lui, cela crevait les yeux. Mais je ne pouvais pas prononcer un mot. Trop mal à l'aise, je me contentais de lancer un regard silencieux vers Jawbol.

Un peu plus tard, je contemplais hypnotisée la respiration lourde de Steffin qui dormait. Je sentais la fatigue m'envahir au fur et à mesure des mouvements de sa poitrine. Au milieu de ce groupe hétéroclite et du potentiel danger qu'il pouvait représenter ou attirer, je m'endormis comme un enfant sans crainte du lendemain.
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Message  Jawbol Dim 1 Mar 2015 - 18:31

Stepiled eut des mots pleins de tact et de réconfort. En un sens, il avait raison : si Slimag n'avait pas été heureux en compagnie de Jawbol, il ne serait simplement pas resté avec lui et ne serait pas devenu ami avec lui. Cela cependant ne suffisait pas à ôter à Jawbol l'idée que Slimag gâchait une partie de sa vie à rester avec quelqu'un qui ne pouvait passer que le tiers de son temps à ses côtés. Stepiled, lui, était seul, et n'aurait pas besoin de se séparer si régulièrement du Gupile. Il avait déjà assisté à un événement important de la vie de Slimag, auquel Jawbol avait été absent à cause de la vie qu'il menait.

Le groupe se reposa en l'aimable compagnie du Xolon qui partagea une partie de ses vivres. Jawbol eut du mal à s'endormir, ne pouvant cesser de penser à la situation et de peser le pour et le contre. Nul doute que Slimag aussi devait y songer. Finalement, Jawbol s'endormit, mais la nuit fut courte. Il se réveilla avant l'aube, trop agité. Steffin dormait toujours, entre les pattes d'Elazi, lui aussi au pays des songes. Slimag se réveilla cinq minutes après son ami, comme un fait exprès. Il y eut un échange de regards, puis Jawbol demanda à Slimag de s'isoler avec lui pour discuter.

Les deux amis revinrent auprès du reste du groupe au bout de dix minutes, avec une décision prise. Stepiled s'était réveillé entre temps, et se leva. Jawbol lui fit part de sa décision, et leur conversation réveilla lentement Elazi. Müss fut la dernière à être réveillée, sans compter Steffin qu'Elazi prit dans ses bras en essayant de ne pas le réveiller alors que le soleil n'était pas sorti de ses draps nocturnes. Le groupe devait se remettre en marche tant qu'ils avaient le moins de risques d'être suivis et attaqués par les cavaliers sombres.

JAWBOL – Stepiled, merci d'avoir partagé ce bivouac avec nous. Nous nous retrouverons peut-être. Je l'espère.

En disant ce dernier mot, Jawbol eut un regard pour Slimag. Il informa Müss et Elazi :

JAWBOL – Nous... Nous allons poursuivre notre route sans Slimag. Nous allons laisser Stepiled et lui à leurs retrouvailles, et...

L'émotion fit trembler la voix de Jawbol, qui ne sut finir sa phrase. Il se tourna vers son ami, et l'enlaça, faisant fi du mucus pourtant vraiment très collant qu'exsudait continuellement le Gupile par tous les pores de sa peau. Le Minotaure serra les paupières pour vider ses yeux de ses larmes.

JAWBOL – J'espère te revoir prochainement, Slimag. Mon ami. Merci pour tout.

Elazi, depuis le début de la nuit et la rencontre avec Stepiled, n'avait pas dit un mot, à l'instar de Müss, respectant ce moment qui appartenait avant tout à Stepiled, Slimag et Jawbol.
Le Minotaure se décolla finalement du Gupile, gardant d'épaisses traces de mucus sur une partie du corps. Stepiled tendit la trompe, que Jawbol serra. Il savait que les Xolons se serraient la trompe au lieu de la main.

JAWBOL – Prenez soin de lui.

Jawbol eut un petit sourire, il s'agissait plus d'une dernière marque d'affection pour son ami que d'une véritable demande au Xolon. Slimag était capable de prendre soin de lui tout seul, et Jawbol n'avait jamais eu pour habitude de le traiter comme un être inférieur à protéger.
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Jawbol
(personnage abandonné)

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