Du sang et du métal
2 participants
Page 1 sur 3
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Du sang et du métal
"Bon, on fait une pause, Baldr ? Baldr, tu m’écoutes ?"
Le Barbare soupira et fit claquer les rênes de sa monture pour l’inciter à continuer son trot, agacé par les plaintes d’Arlax. Le granl ballotait à chaque pas que la monture de l’Humain faisait, et le cerveau vivant espérait ne pas tomber au sol. Ils avaient quitté le village il y a une petite semaine, après que Baldrisson se soit acheté une monture : il n’avait pas envie de marcher, surtout à cause de l’extrême lenteur du golem qui lui donnait fréquemment envie d’abandonner Arlax derrière-lui. Toutefois, cela donnait le mal de mer au granl, qui n’appréciait guère de se faire trimballer de façon aussi… Cavalière.
Baldrisson finit par accéder à la demande du granl, non pas à cause d’une hypothétique fatigue de sa part, ou de celle de sa monture, mais parce que le soleil s’était couché depuis presque une heure, et qu’il commençait à ne plus voir grand-chose. Ils se trouvaient à environ une demi-journée de cheval de Longe. Le Barbare descendit de sa monture et déposa le granl au sol, avant de fouiller les sacoches de sa selle. Il en sorti du pain et du lard. Le granl refusa de manger en arguant qu’il se sentait bien trop mal en point pour digérer quoi que ce soit. Le colosse haussa des épaules et commença à se restaurer, après avoir bouchonné sa monture.
Il s’était remis de son combat assez rapidement, même si il avait cru que se débarrasser de cette sorte d’huile gluante dont les chiens l’avaient recouvert serait impossible. Il lui avait fallu plusieurs bains, et de la paille de fer « empruntée » au forgeron pour pouvoir se décrasser entièrement, et Arlax avait eu une crise de fou-rire en voyant le corps de son compagnon de voyage devenir rouge sous la friction. Ce n’est que quatre jours après la bataille, et la découverte des corps, qu’il avait pu partir. Etonnamment, personne n’avait cherché à faire le lien entre le massacre et le Barbare blessé qui résidait à l’auberge, mais cela tenait sans doute au fait qu’il s’entraînait ostensiblement et quotidiennement au maniement de la hache, à côté de l’écurie de l’auberge.
Baldrisson tourna la tête vers le granl, alors que ce dernier commençait à ronfloter, épuisé par la chevauché et les nombreux efforts déployés pour ne pas tomber du cheval. Le Barbare eut un grognement méprisant à l’intention d’Arlax, avant d’observer du mieux les environs.
Ils se trouvaient à quelques lieues de la Forêt du Calme, et selon les estimations de l’Humain, en chevauchant vers le Nord durant au moins trois heures, il atteindrait l’orée des bois. Même si c’était une perspective qui ne l’enchantait guère.
C’est alors que son instinct l’avertit que quelqu’un l’observait, caché dans les hautes herbes, non-loin. Il se leva et tenta de percer les ténèbres de son regard. Sa main droite était crispée sur le manche de son coutelas, mais ce dernier n'était pas dégainé.
"Qui est là ?"
Le Barbare soupira et fit claquer les rênes de sa monture pour l’inciter à continuer son trot, agacé par les plaintes d’Arlax. Le granl ballotait à chaque pas que la monture de l’Humain faisait, et le cerveau vivant espérait ne pas tomber au sol. Ils avaient quitté le village il y a une petite semaine, après que Baldrisson se soit acheté une monture : il n’avait pas envie de marcher, surtout à cause de l’extrême lenteur du golem qui lui donnait fréquemment envie d’abandonner Arlax derrière-lui. Toutefois, cela donnait le mal de mer au granl, qui n’appréciait guère de se faire trimballer de façon aussi… Cavalière.
Baldrisson finit par accéder à la demande du granl, non pas à cause d’une hypothétique fatigue de sa part, ou de celle de sa monture, mais parce que le soleil s’était couché depuis presque une heure, et qu’il commençait à ne plus voir grand-chose. Ils se trouvaient à environ une demi-journée de cheval de Longe. Le Barbare descendit de sa monture et déposa le granl au sol, avant de fouiller les sacoches de sa selle. Il en sorti du pain et du lard. Le granl refusa de manger en arguant qu’il se sentait bien trop mal en point pour digérer quoi que ce soit. Le colosse haussa des épaules et commença à se restaurer, après avoir bouchonné sa monture.
Il s’était remis de son combat assez rapidement, même si il avait cru que se débarrasser de cette sorte d’huile gluante dont les chiens l’avaient recouvert serait impossible. Il lui avait fallu plusieurs bains, et de la paille de fer « empruntée » au forgeron pour pouvoir se décrasser entièrement, et Arlax avait eu une crise de fou-rire en voyant le corps de son compagnon de voyage devenir rouge sous la friction. Ce n’est que quatre jours après la bataille, et la découverte des corps, qu’il avait pu partir. Etonnamment, personne n’avait cherché à faire le lien entre le massacre et le Barbare blessé qui résidait à l’auberge, mais cela tenait sans doute au fait qu’il s’entraînait ostensiblement et quotidiennement au maniement de la hache, à côté de l’écurie de l’auberge.
Baldrisson tourna la tête vers le granl, alors que ce dernier commençait à ronfloter, épuisé par la chevauché et les nombreux efforts déployés pour ne pas tomber du cheval. Le Barbare eut un grognement méprisant à l’intention d’Arlax, avant d’observer du mieux les environs.
Ils se trouvaient à quelques lieues de la Forêt du Calme, et selon les estimations de l’Humain, en chevauchant vers le Nord durant au moins trois heures, il atteindrait l’orée des bois. Même si c’était une perspective qui ne l’enchantait guère.
C’est alors que son instinct l’avertit que quelqu’un l’observait, caché dans les hautes herbes, non-loin. Il se leva et tenta de percer les ténèbres de son regard. Sa main droite était crispée sur le manche de son coutelas, mais ce dernier n'était pas dégainé.
"Qui est là ?"
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
Je marchais, le long de la route sombre, prenant garde à ne pas la quitter de vue, sans toutefois la rejoindre tout à fait. Les routes, c'était dangereux. On y était aisément repéré. J'en avais fait l'expérience quelques jours plus tôt, et en gardais un souvenir assez cuisant. Cette nuit là, je m'étais régalée d'un couple, dont le sang était vraiment savoureux. Repue, je m'étais remise en route, sans me méfier de quoi que ce fût. J'avais ensuite pu comprendre que je m'étais attaquée aux mauvaises personnes. Et qu'il m'aurait fallu, après mon repas, prendre garde à ne pas me montrer. J'étais donc en train de marcher tranquillement, lorsqu'une sorte de garde m'était tombé dessus. Il était à cheval, moi à pieds. Il avait lancé sa monture à ma poursuite, en me hurlant des noms de monstre. J'avais tout de suite compris qu'il devait faire la chasse à la créature qui s'était repue de couple. Moi, en l’occurrence. Comme il était plus rapide, sa lame avait fini par me mordre le dos, et j'avais été projetée au sol sous l'impact. Je m'étais rapidement relevée, pour recevoir un coup de sabot qui m'avait envoyée me recoucher. L'homme était descendu de sa monture, m'avait frappée derechef. J'avais essayé de me défendre mais sa lame était trop vive pour moi, trop précise, d'autant que j'étais ralentie par les blessures déjà reçues. Je m'étais rapidement trouvée dans une très mauvaise posture. J'avais même songé qu'il allait peut-être réussir à me tuer, définitivement. Mais il avait été trop confiant.
M'ayant couvertes de plaies, il s'était approché, et avait commencé à me faire un drôle de discours, dont je n'avais pas compris tous les tenants, saisissant seulement qu'il allait renvoyer l'abomination que j'étais parmi les morts, afin que je cesse de boire la vie des vivants. Comme ses mots ressemblaient pas mal à ceux que Fantôme -et d'autres- avaient pu me lancer au visage, ça m'avait pas mal énervée. Et comme son discours me laissait un petit répit, j'avais discrètement saisis un des mes poignards, puis m'étais jetée sur lui, tous crocs dehors. Il avait été un peu surpris, avait réagi trop lentement. Mon poignard s'était enfoncé dans ses flancs... et lui, ce n'était pas un vampire. J'avais alors dégainé mon sabre, ma vigueur retrouvée, avait fini par passer sa garde, et avais plongé ma lame dans sa poitrine. Pendant qu'il mourait, j'avais bu le sang qui s'échappait de sa blessure.
Après, je m'étais sentie mal. Quand je me nourrissais, j'essayais toujours de ne pas tuer mes victimes. Il arrivait que ça dérape. Mais là, je l'avais tué gratuitement. J'aurais parfaitement pu l'épargner... S'il n'avait été ma fureur, de me voir répéter, encore une fois, que j'étais un monstre, une abomination, un être ne méritant rien d'autre que la mort. Pour me rassurer, je m'étais dit qu'il le méritait. Il avait essayé de me tuer. Normal que je le tue, moi. Et puis, j'étais un prédateur, et c'était ce que faisaient les prédateurs. Voilà. Je m'étais remise en marche, décidée désormais à esquiver la route et à me cacher autant que possible... surtout après avoir chassé.
Depuis cet épisode, je n'avais pas pu me nourrir. Je n'avais croisé, la nuit, que des groupes trop importants pour essayer de m'y attaquer. Je commençais à ressentir la soif me brûler la gorge – sensation pas très agréable. Si ça continuait, j'allais finir par devenir dangereuse, incapable de me contrôler si je croisais quelqu'un. Et je n'avais pas vraiment envie de cela...
Comme je marchais, sur le côté de la route, une odeur intéressante me parvint. Un humain était présent dans le coin, seul... ou, du moins, accompagné d'aucun autre être humain. Je pouvais en revanche percevoir une odeur équine et une autre encore, que je ne parvenais à définir. Cette dernière odeur me fit hésiter... mais j'avais trop soif, et me décidai à m'approcher.
Dissimulée dans les hautes herbes, je tombai sur un petit campement, qui comportait un cheval, quelques bagages, un étrange être bizarrement semblable à un cerveau qui avait l'air vivant, et un homme d'une taille impressionnante, ceint de pièces de cuir et de métal, aux cheveux cendrés et au visage hâlé mangé par une barbe de même couleur que ses cheveux et percé par des yeux de la pâleur des glaces. Il dégageait une forte impression de puissance.
En l'avisant, je me figeai, hésitante. Cette proie était peut-être un peu trop importante pour moi. Après tout, j'étais une jeune panthère solitaire. M'attaquer à un ours pouvait sembler n'être pas un choix très avisé. Mais j'avais si soif, et l'odeur appétissante des êtres humains émanait de lui. Je m'imaginais déjà planter mes crocs dans ses veines, m'emplir la gorge de la précieuse liqueur...
Avant que j'ai eu le temps de me décider, l'homme se retourna dans ma direction, et je compris que j'étais repérée. Il fixait l'endroit même où je me tenais, les yeux plissés, sans doute gêné par l'obscurité, mais fixes. Ma sensation fut confirmée lorsqu'il me héla :
"Qui est là ?"
Je fis la grimace et je me relevai doucement, afin qu'il ne me croit pas chargée de mauvaises intentions. Une de ses mains avait eu un mouvement, se rapprochant de son corps comme pour dégainer une arme. Face à cela, je décidai d'écarter les miennes de mon corps, paumes en évidence, afin qu'il voit que je n'étais pas armée.
-Euh je... Désolée d'espionner, j'ai vu du mouvement, je me suis approchée... Vous êtes pas un bandit, au moins ?
Comme ça, je justifiais le fait d'être restée cachée par de la méfiance : tout à fait légitime pour une fille de l'âge que mon corps pouvait laisser penser que j'avais, se baladant seule sur les routes.
M'ayant couvertes de plaies, il s'était approché, et avait commencé à me faire un drôle de discours, dont je n'avais pas compris tous les tenants, saisissant seulement qu'il allait renvoyer l'abomination que j'étais parmi les morts, afin que je cesse de boire la vie des vivants. Comme ses mots ressemblaient pas mal à ceux que Fantôme -et d'autres- avaient pu me lancer au visage, ça m'avait pas mal énervée. Et comme son discours me laissait un petit répit, j'avais discrètement saisis un des mes poignards, puis m'étais jetée sur lui, tous crocs dehors. Il avait été un peu surpris, avait réagi trop lentement. Mon poignard s'était enfoncé dans ses flancs... et lui, ce n'était pas un vampire. J'avais alors dégainé mon sabre, ma vigueur retrouvée, avait fini par passer sa garde, et avais plongé ma lame dans sa poitrine. Pendant qu'il mourait, j'avais bu le sang qui s'échappait de sa blessure.
Après, je m'étais sentie mal. Quand je me nourrissais, j'essayais toujours de ne pas tuer mes victimes. Il arrivait que ça dérape. Mais là, je l'avais tué gratuitement. J'aurais parfaitement pu l'épargner... S'il n'avait été ma fureur, de me voir répéter, encore une fois, que j'étais un monstre, une abomination, un être ne méritant rien d'autre que la mort. Pour me rassurer, je m'étais dit qu'il le méritait. Il avait essayé de me tuer. Normal que je le tue, moi. Et puis, j'étais un prédateur, et c'était ce que faisaient les prédateurs. Voilà. Je m'étais remise en marche, décidée désormais à esquiver la route et à me cacher autant que possible... surtout après avoir chassé.
Depuis cet épisode, je n'avais pas pu me nourrir. Je n'avais croisé, la nuit, que des groupes trop importants pour essayer de m'y attaquer. Je commençais à ressentir la soif me brûler la gorge – sensation pas très agréable. Si ça continuait, j'allais finir par devenir dangereuse, incapable de me contrôler si je croisais quelqu'un. Et je n'avais pas vraiment envie de cela...
Comme je marchais, sur le côté de la route, une odeur intéressante me parvint. Un humain était présent dans le coin, seul... ou, du moins, accompagné d'aucun autre être humain. Je pouvais en revanche percevoir une odeur équine et une autre encore, que je ne parvenais à définir. Cette dernière odeur me fit hésiter... mais j'avais trop soif, et me décidai à m'approcher.
Dissimulée dans les hautes herbes, je tombai sur un petit campement, qui comportait un cheval, quelques bagages, un étrange être bizarrement semblable à un cerveau qui avait l'air vivant, et un homme d'une taille impressionnante, ceint de pièces de cuir et de métal, aux cheveux cendrés et au visage hâlé mangé par une barbe de même couleur que ses cheveux et percé par des yeux de la pâleur des glaces. Il dégageait une forte impression de puissance.
En l'avisant, je me figeai, hésitante. Cette proie était peut-être un peu trop importante pour moi. Après tout, j'étais une jeune panthère solitaire. M'attaquer à un ours pouvait sembler n'être pas un choix très avisé. Mais j'avais si soif, et l'odeur appétissante des êtres humains émanait de lui. Je m'imaginais déjà planter mes crocs dans ses veines, m'emplir la gorge de la précieuse liqueur...
Avant que j'ai eu le temps de me décider, l'homme se retourna dans ma direction, et je compris que j'étais repérée. Il fixait l'endroit même où je me tenais, les yeux plissés, sans doute gêné par l'obscurité, mais fixes. Ma sensation fut confirmée lorsqu'il me héla :
"Qui est là ?"
Je fis la grimace et je me relevai doucement, afin qu'il ne me croit pas chargée de mauvaises intentions. Une de ses mains avait eu un mouvement, se rapprochant de son corps comme pour dégainer une arme. Face à cela, je décidai d'écarter les miennes de mon corps, paumes en évidence, afin qu'il voit que je n'étais pas armée.
-Euh je... Désolée d'espionner, j'ai vu du mouvement, je me suis approchée... Vous êtes pas un bandit, au moins ?
Comme ça, je justifiais le fait d'être restée cachée par de la méfiance : tout à fait légitime pour une fille de l'âge que mon corps pouvait laisser penser que j'avais, se baladant seule sur les routes.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Baldrisson vit, émergeant des hautes herbes, une silhouette fluette. Il ne lâcha pas le manche de son coutelas, même quand il se rendit compte qu'il s'agissait d'une jeune fille, au timbre de sa voix. Le Barbare chercha du regard si des complices de l'enfant se trouvaient dans les parages. Rien. A priori, elle était seule. Il finit par lâcher le manche de son coutelas et écarta à son tour ses mains.
"Non, juste un voyageur."
Il s'avança vers elle, après avoir fait tomber au sol son lourd poignard, pour ne pas effrayer la nouvelle venue. Arlax était en train de ronfler, nullement dérangé par ce qu'il se passait à côté de lui. Il fallait, à sa décharge, beaucoup pour le réveiller : son compagnon de route ronflait comme un sonneur de cloches, et pour pouvoir dormir à côté de lui, il fallait avoir des nerfs d'acier pour ne pas être tenté de l'étrangler durant la nuit. Ou une ouïe extrêmement sélective.
Une fois que le Barbare fut arrivé auprès de la jeune enfant, il put la détailler à loisir. Elle avait la peau pâle, des cheveux roux et des yeux couleur émeraude. Elle était aussi vêtue d'une tenue de cuir sombre et une lyre était passée dans son dos. Cela intéressa l'Humain, toujours curieux et avide d'apprendre de nouvelles histoires, à l'instar des autres Barbares et des Nains. C'était quelque chose d'assez incongru, étant donné la réputation de rustre que ces deux peuples répandaient sur leurs passages. Il désigna l'instrument de musique avec sa main gauche mutilée :
"Tu es une skald ? C'est étrange d'en voir voyager loin des tavernes, surtout de nuit."
Sa remarque n'était pas si innocente : si c'était une skald, elle était très loin de la ville la plus proche, surtout à pied. De plus, il s'agissait d'une femme, et les bandits, de jours, n'avaient déjà guère de morale et de retenue, mais de nuit... Et si ce n'étaient des bandits, les soldats en patrouille n'étaient pas des enfants de chœur, loin de là.
"Non, juste un voyageur."
Il s'avança vers elle, après avoir fait tomber au sol son lourd poignard, pour ne pas effrayer la nouvelle venue. Arlax était en train de ronfler, nullement dérangé par ce qu'il se passait à côté de lui. Il fallait, à sa décharge, beaucoup pour le réveiller : son compagnon de route ronflait comme un sonneur de cloches, et pour pouvoir dormir à côté de lui, il fallait avoir des nerfs d'acier pour ne pas être tenté de l'étrangler durant la nuit. Ou une ouïe extrêmement sélective.
Une fois que le Barbare fut arrivé auprès de la jeune enfant, il put la détailler à loisir. Elle avait la peau pâle, des cheveux roux et des yeux couleur émeraude. Elle était aussi vêtue d'une tenue de cuir sombre et une lyre était passée dans son dos. Cela intéressa l'Humain, toujours curieux et avide d'apprendre de nouvelles histoires, à l'instar des autres Barbares et des Nains. C'était quelque chose d'assez incongru, étant donné la réputation de rustre que ces deux peuples répandaient sur leurs passages. Il désigna l'instrument de musique avec sa main gauche mutilée :
"Tu es une skald ? C'est étrange d'en voir voyager loin des tavernes, surtout de nuit."
Sa remarque n'était pas si innocente : si c'était une skald, elle était très loin de la ville la plus proche, surtout à pied. De plus, il s'agissait d'une femme, et les bandits, de jours, n'avaient déjà guère de morale et de retenue, mais de nuit... Et si ce n'étaient des bandits, les soldats en patrouille n'étaient pas des enfants de chœur, loin de là.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
L'homme, après quelques instants, sembla décider que je ne représentais pas une menace, puisqu'il écarta les mains de son corps tout en me répondant:
"Non, juste un voyageur."
Il laissa tomber au sol un poignard, et se mit à avancer vers moi. Une voix intérieure -sans doute mon instinct animal- me hurlait de m'enfuir, de ne pas laisser quelqu'un que je ne pourrais probablement pas battre s'approcher de moi. Mais je luttai et demeurai immobile, écarquillant juste un peu les yeux. Il était vraiment grand, et je me trouvais soudainement vraiment trop petite.
"Tu es une skald ? C'est étrange d'en voir voyager loin des tavernes, surtout de nuit."
Comme il désignait ma lyre de la main, je crus deviner qu'il me prenait pour une barde. Je lui adressai un petit sourire, répondis:
- Je peux jouer et chanter, mais je fais pas que ça. Je ramasse des plantes, aussi. Et j'aime bien la nuit.
Inutile de lui dire que je volais plus que je ne faisais de musique, et que je ne voyageais la nuit que parce-qu'il m'était impossible de le faire de jour. Ça n'aurait sans doute pas vraiment attiré sa sympathie. Je jetai un oeil vers son campement, où la chose était toujours présente. Je n'étais pas vraiment sûre que ce soit un cerveau. Mais ça y ressemblait fortement. Sauf que ça avait l'air de... vivre. On aurait presque dit que ça dormait.
Je ne pus m'empêcher de demander:
- C'est quoi... ça?
Je pointai du doigt l'étrange chose, espérant simplement que ma question n'allait pas déranger mon interlocuteur. S'il se décidait soudainement à m'attaquer, il me serait difficile de m'enfuir avant qu'il ne m'attrape, du fait de la distance réduite qui nous séparait et de la différence d'ampleur d'enjambée entre lui et moi. Bon, grâce à ma condition de vampire, je pouvais réagir très vite, et peut-être lui glisser entre les doigts. Il fallait bien que cela comporte certains avantage. Mais je n'avais pas trop envie de vérifier si j'en étais capable. Surtout qu'il avait un cheval. Depuis mon entrevue avec l'homme qui avait failli me tuer, je me méfiais de ces animaux. Ils permettaient de me prendre en chasse comme une espèce de gibier. Et je n'aimais pas ça du tout.
"Non, juste un voyageur."
Il laissa tomber au sol un poignard, et se mit à avancer vers moi. Une voix intérieure -sans doute mon instinct animal- me hurlait de m'enfuir, de ne pas laisser quelqu'un que je ne pourrais probablement pas battre s'approcher de moi. Mais je luttai et demeurai immobile, écarquillant juste un peu les yeux. Il était vraiment grand, et je me trouvais soudainement vraiment trop petite.
"Tu es une skald ? C'est étrange d'en voir voyager loin des tavernes, surtout de nuit."
Comme il désignait ma lyre de la main, je crus deviner qu'il me prenait pour une barde. Je lui adressai un petit sourire, répondis:
- Je peux jouer et chanter, mais je fais pas que ça. Je ramasse des plantes, aussi. Et j'aime bien la nuit.
Inutile de lui dire que je volais plus que je ne faisais de musique, et que je ne voyageais la nuit que parce-qu'il m'était impossible de le faire de jour. Ça n'aurait sans doute pas vraiment attiré sa sympathie. Je jetai un oeil vers son campement, où la chose était toujours présente. Je n'étais pas vraiment sûre que ce soit un cerveau. Mais ça y ressemblait fortement. Sauf que ça avait l'air de... vivre. On aurait presque dit que ça dormait.
Je ne pus m'empêcher de demander:
- C'est quoi... ça?
Je pointai du doigt l'étrange chose, espérant simplement que ma question n'allait pas déranger mon interlocuteur. S'il se décidait soudainement à m'attaquer, il me serait difficile de m'enfuir avant qu'il ne m'attrape, du fait de la distance réduite qui nous séparait et de la différence d'ampleur d'enjambée entre lui et moi. Bon, grâce à ma condition de vampire, je pouvais réagir très vite, et peut-être lui glisser entre les doigts. Il fallait bien que cela comporte certains avantage. Mais je n'avais pas trop envie de vérifier si j'en étais capable. Surtout qu'il avait un cheval. Depuis mon entrevue avec l'homme qui avait failli me tuer, je me méfiais de ces animaux. Ils permettaient de me prendre en chasse comme une espèce de gibier. Et je n'aimais pas ça du tout.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
La frêle enfant répondit qu’elle ne faisait pas que chanter et jouer d’un instrument de musique, elle pouvait aussi cueillir des plantes, et appréciait la nuit. Cela ne convainquit guère le Barbare : après tout, il était tout à fait capable de broyer des crânes à mains nues et de massacrer à tout va une horde d’adversaires sans se sentir essoufflé au bout, et pourtant, il pouvait tout aussi bien cueillir des plantes à côté de cela. Cela ne signifiait donc strictement rien, d’un certain point de vue, même si il voyait mal ce qu’il pouvait faire de ses plantes, une fois cueillie. Certes, quelques femmes appréciaient d’en recevoir de la part de leurs soupirants, mais les femmes Barbares préféraient voir les tatouages de ces derniers, qui étaient littéralement leurs plus grands faits d’armes. Quiconque tentait de mentir à leur sujet risquait d’être défié par un autre Barbare, pour qu’il puisse prouver ses dires. Ce qui expliquait la popularité de Baldr parmi les siens : il avait vaincu un dwimmerlaik en duel, abattu quatre chevaliers, un Minotaure et assassiné un noble, et était encore en vie pour en parler.
La jeune enfant désigna le granl endormi, qui ronflait à voix basse, tout en demandant ce que c’était. Baldrisson se retourna et ricana, avant de répondre :
"C’est Arlax, mon compagnon de route. Une sorte de cerveau vivant. Il utilise un golem pour se déplacer, quand il ne se colle pas à moi en cas de longue chevauchée. Je ne sais pas pourquoi, mais il dit qu’ainsi, je deviens aussi intelligent qu’une Tribu de Barbares entière. Pourtant, je n’ai pas vécu aussi longtemps qu’un Ancien…"
Il revint vers le feu de camp, non sans avoir reprit son coutelas, et invita la jeune enfant à le rejoindre.
"Tu n’as rien à craindre de moi. Je préfère les femmes aux jouvencelles."
En grande partie parce que ces dernières n'avaient pas de formes assez attirantes au goût de Baldrisson. Il proposa à la jeune fille de manger un peu de viande salée en sa compagnie, supposant qu'elle était sans doute affamée après avoir passé sa journée à voyager. A moins qu'elle ne vienne de la ville la plus proche...
La jeune enfant désigna le granl endormi, qui ronflait à voix basse, tout en demandant ce que c’était. Baldrisson se retourna et ricana, avant de répondre :
"C’est Arlax, mon compagnon de route. Une sorte de cerveau vivant. Il utilise un golem pour se déplacer, quand il ne se colle pas à moi en cas de longue chevauchée. Je ne sais pas pourquoi, mais il dit qu’ainsi, je deviens aussi intelligent qu’une Tribu de Barbares entière. Pourtant, je n’ai pas vécu aussi longtemps qu’un Ancien…"
Il revint vers le feu de camp, non sans avoir reprit son coutelas, et invita la jeune enfant à le rejoindre.
"Tu n’as rien à craindre de moi. Je préfère les femmes aux jouvencelles."
En grande partie parce que ces dernières n'avaient pas de formes assez attirantes au goût de Baldrisson. Il proposa à la jeune fille de manger un peu de viande salée en sa compagnie, supposant qu'elle était sans doute affamée après avoir passé sa journée à voyager. A moins qu'elle ne vienne de la ville la plus proche...
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
L'homme à l'imposante stature se retourna en riant, avant de me répondre:
"C’est Arlax, mon compagnon de route. Une sorte de cerveau vivant. Il utilise un golem pour se déplacer, quand il ne se colle pas à moi en cas de longue chevauchée. Je ne sais pas pourquoi, mais il dit qu’ainsi, je deviens aussi intelligent qu’une Tribu de Barbares entière. Pourtant, je n’ai pas vécu aussi longtemps qu’un Ancien…"
Un golem? J'avais déjà entendu parler de cela, et du fait qu'ils pouvaient se mouvoir grâce à une certaine source d'énergie, ou quelque-chose comme ça. Donc, l'espèce de cerveau pouvait contrôler un golem. Ce devait être plutôt impressionnant... plus que cette masse étrange en train de dormir, en tous cas! Je ne saisis pas exactement le reste de ses propos, mais acquiesçai. Il semblait vouloir dire que l'intelligence du cerveau lui permettait d'avoir... eh bien, un cerveau sur lequel compter. Mais en même temps, il ne semblait pas comprendre lui-même l'insinuation de son compagnon. Après tout, peut-être celui-là avait-il voulu dire autre-chose, et c'était peut-être moi qui ne comprenait rien.
Il ramassa son poignard - d'une taille bien plus imposante que les miens - et retourna vers son feu, en me faisant signe de le rejoindre.
"Tu n’as rien à craindre de moi. Je préfère les femmes aux jouvencelles."
Je mis quelques secondes à comprendre ce qu'il avait voulu dire par là. Bon, au moins, ça avait le mérite d'être clair et, en un sens, rassurant, même s'il me serait pas venu à l'esprit de le craindre en ce sens, mais plutôt pour des raisons plus létales. Je baragouinai un remerciement, et m'approchai du feu. Là, l'homme me proposa de partager avec lui un morceau de viande. Arg. Il fallait toujours qu'à un moment ou un autre, on me propose à manger. Et bien sûr, je ne pouvais pas accepter. Pourtant, j'avais très faim... Ou plutôt très soif. D'ailleurs, beaucoup de sang devait circuler dans les veines de celui qui m'offrait son feu. De quoi faire un sacré festin... J'en avais l'eau à la bouche.
Secouant la tête, je m'efforçai d'oublier ma soif et de contenir mes instincts. Je ne devais pas lui sauter dessus. D'une part, parce-que ça aurait été sacrément malhonnête. Il m'avait gentiment proposé de me réchauffer, et de partager un repas. D'accord, il m'arrivait d'être sacrément en colère contre les humains, parce-qu'ils me chassaient juste parce-que j'étais un vampire, mais là, cet humain là ne m'avait rien fait. Et d'autre part, parce-qu'il avait l'air bien plus fort que moi. Bon, les apparences pouvaient être trompeuses ; il suffisait de me regarder pour s'en convaincre... qui aurait pu penser que je puisse représenter le moindre danger? Mais pour son cas, sa carrure semblait accompagnée d'une certaine maîtrise des armes. Et quelque-chose en lui, peut-être sa façon de se mouvoir ou de se comporter, clamait qu'il était dangereux. Bref, pas un repas potentiel.
-Merci, c'est très gentil, mais j'ai pas faim. J'ai... mangé des racines et des fruits, un peu plus tôt.
J'espérais que c'était crédible. Et s'il voulait vérifier que je pouvais trouver des plantes comestibles, je pouvais parfaitement le lui prouver. Pour détourner le sujet, j'enchaînai:
-Moi c'est Aëleen. Et vous ?
Je me retins de dire que j'avais une deuxième appellation, mon surnom d'enfant des rues, car il aurait pu avoir des soupçons, si je lui avais dit m'appeler "Cannibale". Le Patron avait le chic pour trouver des surnoms qui n'inspiraient pas trop confiance...
"C’est Arlax, mon compagnon de route. Une sorte de cerveau vivant. Il utilise un golem pour se déplacer, quand il ne se colle pas à moi en cas de longue chevauchée. Je ne sais pas pourquoi, mais il dit qu’ainsi, je deviens aussi intelligent qu’une Tribu de Barbares entière. Pourtant, je n’ai pas vécu aussi longtemps qu’un Ancien…"
Un golem? J'avais déjà entendu parler de cela, et du fait qu'ils pouvaient se mouvoir grâce à une certaine source d'énergie, ou quelque-chose comme ça. Donc, l'espèce de cerveau pouvait contrôler un golem. Ce devait être plutôt impressionnant... plus que cette masse étrange en train de dormir, en tous cas! Je ne saisis pas exactement le reste de ses propos, mais acquiesçai. Il semblait vouloir dire que l'intelligence du cerveau lui permettait d'avoir... eh bien, un cerveau sur lequel compter. Mais en même temps, il ne semblait pas comprendre lui-même l'insinuation de son compagnon. Après tout, peut-être celui-là avait-il voulu dire autre-chose, et c'était peut-être moi qui ne comprenait rien.
Il ramassa son poignard - d'une taille bien plus imposante que les miens - et retourna vers son feu, en me faisant signe de le rejoindre.
"Tu n’as rien à craindre de moi. Je préfère les femmes aux jouvencelles."
Je mis quelques secondes à comprendre ce qu'il avait voulu dire par là. Bon, au moins, ça avait le mérite d'être clair et, en un sens, rassurant, même s'il me serait pas venu à l'esprit de le craindre en ce sens, mais plutôt pour des raisons plus létales. Je baragouinai un remerciement, et m'approchai du feu. Là, l'homme me proposa de partager avec lui un morceau de viande. Arg. Il fallait toujours qu'à un moment ou un autre, on me propose à manger. Et bien sûr, je ne pouvais pas accepter. Pourtant, j'avais très faim... Ou plutôt très soif. D'ailleurs, beaucoup de sang devait circuler dans les veines de celui qui m'offrait son feu. De quoi faire un sacré festin... J'en avais l'eau à la bouche.
Secouant la tête, je m'efforçai d'oublier ma soif et de contenir mes instincts. Je ne devais pas lui sauter dessus. D'une part, parce-que ça aurait été sacrément malhonnête. Il m'avait gentiment proposé de me réchauffer, et de partager un repas. D'accord, il m'arrivait d'être sacrément en colère contre les humains, parce-qu'ils me chassaient juste parce-que j'étais un vampire, mais là, cet humain là ne m'avait rien fait. Et d'autre part, parce-qu'il avait l'air bien plus fort que moi. Bon, les apparences pouvaient être trompeuses ; il suffisait de me regarder pour s'en convaincre... qui aurait pu penser que je puisse représenter le moindre danger? Mais pour son cas, sa carrure semblait accompagnée d'une certaine maîtrise des armes. Et quelque-chose en lui, peut-être sa façon de se mouvoir ou de se comporter, clamait qu'il était dangereux. Bref, pas un repas potentiel.
-Merci, c'est très gentil, mais j'ai pas faim. J'ai... mangé des racines et des fruits, un peu plus tôt.
J'espérais que c'était crédible. Et s'il voulait vérifier que je pouvais trouver des plantes comestibles, je pouvais parfaitement le lui prouver. Pour détourner le sujet, j'enchaînai:
-Moi c'est Aëleen. Et vous ?
Je me retins de dire que j'avais une deuxième appellation, mon surnom d'enfant des rues, car il aurait pu avoir des soupçons, si je lui avais dit m'appeler "Cannibale". Le Patron avait le chic pour trouver des surnoms qui n'inspiraient pas trop confiance...
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
La jeune enfant refusa poliment le morceau de viande que lui tendait le Barbare, en expliquant qu’elle s’était nourrie de racines et de fruits plus tôt dans la soirée. Baldrisson haussa des épaules et dévora le second morceau de viande, à peine le premier englouti.
Mieux valait profiter de ce qu’il avait, de toute manière, ce n’était pas le granl qui allait faire un trou dans les provisions. Il était même surprenant de savoir qu’il était capable de digérer quelque chose, même si l’Humain ne l’avait jamais vu céder à l’appel de la nature…
La jeune fille se présenta sous le nom d’Aëleen.
Le colosse avala le reste de la viande et éructa, la bouche fermée, avant de répondre :
"Baldrisson. Mais beaucoup de personnes m’appellent Baldr. Cela signifie « Le Courageux Fils de la Glace », dans ma Tribu."
Et il était extrêmement fier de son nom : il était la preuve, pour les autres Barbares, que son porteur était quelqu'un de puissant, qu'il était déconseillé de titiller.
Il fouilla sa besace et en sortit un petit pot en terre. Il l’ouvrit, révélant son contenu : un cataplasme sentant vaguement le sorbier et le sapin, qui lui avait été donné par le shaman de sa Tribu. Il en prit un peu au bout des doigts de sa main droite, et l’étala soigneusement sur ses deux moignons d’auriculaire et d’annulaire gauches. Le vieil homme lui avait assuré que, à défaut de faire revenir ses doigts, cela empêcherait les esprits malins de prendre possession de son corps en s’infiltrant par la blessure. Le Barbare le croyait sur parole : après tout, le shaman était l’un des hommes des plus respecté de la Tribu, exception faite des Anciens et du Chef.
"Une blessure infligée par un Minotaure. Il était doué. Dommage qu’on ait été adversaires…"
Certes, le colosse avait été affaibli par le combat face aux chevaliers tacomans, juste avant. Mais cela ne faisait qu’ajouter du prestige à son exploit, de son point de vue. Il sourit : selon les autres membres de sa Tribu, il était un véritable aventurier, un héros dont on chanterait plus tard les exploits. Et les combats qu’il avait menés depuis qu’il était reparti en compagnie du Roi des Barbares ne pourraient qu’alimenter sa saga. Il gratta sa barbe et regarda la jeune fille.
"C’est guère commun, un scalde comme toi, comme ça, hors des tavernes. Non ? Vers où voyages-tu ?"
Mieux valait profiter de ce qu’il avait, de toute manière, ce n’était pas le granl qui allait faire un trou dans les provisions. Il était même surprenant de savoir qu’il était capable de digérer quelque chose, même si l’Humain ne l’avait jamais vu céder à l’appel de la nature…
La jeune fille se présenta sous le nom d’Aëleen.
Le colosse avala le reste de la viande et éructa, la bouche fermée, avant de répondre :
"Baldrisson. Mais beaucoup de personnes m’appellent Baldr. Cela signifie « Le Courageux Fils de la Glace », dans ma Tribu."
Et il était extrêmement fier de son nom : il était la preuve, pour les autres Barbares, que son porteur était quelqu'un de puissant, qu'il était déconseillé de titiller.
Il fouilla sa besace et en sortit un petit pot en terre. Il l’ouvrit, révélant son contenu : un cataplasme sentant vaguement le sorbier et le sapin, qui lui avait été donné par le shaman de sa Tribu. Il en prit un peu au bout des doigts de sa main droite, et l’étala soigneusement sur ses deux moignons d’auriculaire et d’annulaire gauches. Le vieil homme lui avait assuré que, à défaut de faire revenir ses doigts, cela empêcherait les esprits malins de prendre possession de son corps en s’infiltrant par la blessure. Le Barbare le croyait sur parole : après tout, le shaman était l’un des hommes des plus respecté de la Tribu, exception faite des Anciens et du Chef.
"Une blessure infligée par un Minotaure. Il était doué. Dommage qu’on ait été adversaires…"
Certes, le colosse avait été affaibli par le combat face aux chevaliers tacomans, juste avant. Mais cela ne faisait qu’ajouter du prestige à son exploit, de son point de vue. Il sourit : selon les autres membres de sa Tribu, il était un véritable aventurier, un héros dont on chanterait plus tard les exploits. Et les combats qu’il avait menés depuis qu’il était reparti en compagnie du Roi des Barbares ne pourraient qu’alimenter sa saga. Il gratta sa barbe et regarda la jeune fille.
"C’est guère commun, un scalde comme toi, comme ça, hors des tavernes. Non ? Vers où voyages-tu ?"
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
L'homme émit un rot et je songeai qu'il avait décidément des manières franches.
"Baldrisson. Mais beaucoup de personnes m’appellent Baldr. Cela signifie « Le Courageux Fils de la Glace », dans ma Tribu."
Ainsi, il venait d'une tribu qui possédait ses propres mots. Il habitait sans doute loin. Et pourquoi est-ce qu'il n'était pas avec sa tribu? En tous cas, c'était plutôt impressionnant, comme nom. J'aurais peut-être pu dire que je me surnommais cannibale, finalement. Il se mit à fouiller dans ses affaires, en sortit un pot dont il tira un cataplasme aux bonnes odeurs de plantes, qu'il se mit à étaler sur ce qu'il restait de deux de ses doigts. Je grimaçai en avisant la blessure, et Baldrisson m'expliqua:
"Une blessure infligée par un Minotaure. Il était doué. Dommage qu’on ait été adversaires…"
Je fixai les moignons de doigts, incapable d'en détacher le regard. Ça ne devait pas être facile, d'avoir des doigts en moins. En plus, les siens ne risquaient pas de repousser... Je me détournai finalement de la blessure, remarquai qu'il me fixait. Il ne tarda pas à demander:
"C’est guère commun, un scalde comme toi, comme ça, hors des tavernes. Non ? Vers où voyages-tu ?"
Je décidai de dire la vérité. Après tout, elle n'avait rien de condamnable.
-Je cherche ma mère. Mon père a été enlevé il y a plusieurs années par de mauvais individus, qui m'ont aussi capturée, et l'ont tué lui. Ils ont fait l'erreur de me laisser fuir, et j'ai tout fait pour venger mon père. C'est maintenant fait, du coup j'essaie de rejoindre le village où j'habitais, pour retrouver ma mère.
Je tus le fait que ces individus étaient des vampires, et qu'ils m'avaient moi-même transformée, ainsi que mes années dans les rues, à voler pour les orphelins et moi. J'espérais qu'il ne me poserait pas trop de questions, surtout concernant... le temps. Je n'avais pas pris une année depuis ma transformation, ce qui pouvait faire apparaître des failles dans une histoire censée appartenir à une humaine. Pour détourner la conversation, je tentai de la centrer sur lui:
-Et vous? Vous voyagez pas avec votre tribu? Vous venez faire quoi ici? Vous habitez loin?
En plus, ça m'intriguait vraiment. Si ça se trouvait, il venait de très loin. Peut-être un endroit dont je n'avais jamais entendu parler. Peut-être qu'il avait déjà vu des montagnes. Et peut-être qu'il connaissait des plantes et des animaux très différents. Moi, j'avais passé ma vie dans mon village, puis enfermée entre les murs de Telbara. L'aventure, c'était tout nouveau... Et je n'avais pas encore vécu grand chose. Peut-être que lui, il avait des tas de choses à raconter!
"Baldrisson. Mais beaucoup de personnes m’appellent Baldr. Cela signifie « Le Courageux Fils de la Glace », dans ma Tribu."
Ainsi, il venait d'une tribu qui possédait ses propres mots. Il habitait sans doute loin. Et pourquoi est-ce qu'il n'était pas avec sa tribu? En tous cas, c'était plutôt impressionnant, comme nom. J'aurais peut-être pu dire que je me surnommais cannibale, finalement. Il se mit à fouiller dans ses affaires, en sortit un pot dont il tira un cataplasme aux bonnes odeurs de plantes, qu'il se mit à étaler sur ce qu'il restait de deux de ses doigts. Je grimaçai en avisant la blessure, et Baldrisson m'expliqua:
"Une blessure infligée par un Minotaure. Il était doué. Dommage qu’on ait été adversaires…"
Je fixai les moignons de doigts, incapable d'en détacher le regard. Ça ne devait pas être facile, d'avoir des doigts en moins. En plus, les siens ne risquaient pas de repousser... Je me détournai finalement de la blessure, remarquai qu'il me fixait. Il ne tarda pas à demander:
"C’est guère commun, un scalde comme toi, comme ça, hors des tavernes. Non ? Vers où voyages-tu ?"
Je décidai de dire la vérité. Après tout, elle n'avait rien de condamnable.
-Je cherche ma mère. Mon père a été enlevé il y a plusieurs années par de mauvais individus, qui m'ont aussi capturée, et l'ont tué lui. Ils ont fait l'erreur de me laisser fuir, et j'ai tout fait pour venger mon père. C'est maintenant fait, du coup j'essaie de rejoindre le village où j'habitais, pour retrouver ma mère.
Je tus le fait que ces individus étaient des vampires, et qu'ils m'avaient moi-même transformée, ainsi que mes années dans les rues, à voler pour les orphelins et moi. J'espérais qu'il ne me poserait pas trop de questions, surtout concernant... le temps. Je n'avais pas pris une année depuis ma transformation, ce qui pouvait faire apparaître des failles dans une histoire censée appartenir à une humaine. Pour détourner la conversation, je tentai de la centrer sur lui:
-Et vous? Vous voyagez pas avec votre tribu? Vous venez faire quoi ici? Vous habitez loin?
En plus, ça m'intriguait vraiment. Si ça se trouvait, il venait de très loin. Peut-être un endroit dont je n'avais jamais entendu parler. Peut-être qu'il avait déjà vu des montagnes. Et peut-être qu'il connaissait des plantes et des animaux très différents. Moi, j'avais passé ma vie dans mon village, puis enfermée entre les murs de Telbara. L'aventure, c'était tout nouveau... Et je n'avais pas encore vécu grand chose. Peut-être que lui, il avait des tas de choses à raconter!
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
La jeune fille expliqua qu'elle cherchait à rejoindre sa mère. Elle avait été séparé de cette dernière, en même temps que son père, par de mauvaises personnes. Aëleen avait réussi à leur échapper, et elle avait ensuite passé son temps à venger père. Maintenant que c'était fait, elle souhaitait retrouver sa mère. C'était un projet louable, d'une certaine façon, et Baldrisson était tout à fait à même de la comprendre. De par leur proximité avec les Nains, les Barbares avaient apprit à cultiver la rancœur et la vengeance, et les avaient élevé au rang d'art, à leur façon. Mais c'était toutefois assez intrigant : elle avait une carrure assez frêle, et semblait avoir au moins une dizaine d'années de moins que lui, pour autant qu'il ai un véritable calendrier en tête en guise de référence.
Elle lui demanda si il voyageait avec sa tribu, et ce qu'il faisait en cette région.
"Mon Roi a envoyé plusieurs membres des Tribus et des Clans dans les Royaumes des Hommes des Basses-Terres, pour observer. Je fais partie de ceux qui ont accepté cette mission. Mon peuple habite dans les Montagnes, près des cavernes des Nains."
Quant à sa mission... Il avait bien trouvé quelques adversaires dignes de ce nom, mais ils ne couraient pas les rues, et il doutait qu'ils soient tous affiliés au régime en place, notamment la femme-araignée géante qu'il avait abattu en compagnie de Shaanlo. Quant aux étranges cultistes révérant un crâne de lièvre... Il ne savait qu'en penser, mais ils avaient été assez intéressants à combattre car nombreux, mais c'était bel et bien leur seul intérêt. Il se rendit compte que la jeune enfant s'attendait sans doute à avoir de nouvelles information concernant sa Tribu ou, du moins, son peuple. Il se leva, les flammes du feu de camp l'éclairant par en-dessous, lui donnant une apparence plus... Bestiale.
"Nous sommes les Premiers Hommes, nés dans les Montagnes, endurcis par les hivers glacés et les combats incessants. Quand notre Roi réunit les Clans et les Tribus, nos pas font trembler le sol et les échos de nos chants résonnent dans les vallées ! Il montra ses tatouages. Nous étalons nos exploits sur nos corps et nous mettons au défi ceux qui osent nous contester. Nous ne craignons rien, ni la peur, ni la douleur, ni les Dieux ! Nous sommes les Barbares !"
Il avait conclut sa tirade en frappant sa poitrine, à l'emplacement de son cœur, ce qui produisit un son proche de celui d'un tambour de guerre... En moins creux. Le colosse prit une profonde inspiration et se rassit, légèrement essoufflé par cette tirade. Il se tourna vers la jouvencelle.
"Voilà ce qu'est mon peuple. Enfin... Il se gratta la tignasse. Ta mère vit loin d'ici ?"
Elle lui demanda si il voyageait avec sa tribu, et ce qu'il faisait en cette région.
"Mon Roi a envoyé plusieurs membres des Tribus et des Clans dans les Royaumes des Hommes des Basses-Terres, pour observer. Je fais partie de ceux qui ont accepté cette mission. Mon peuple habite dans les Montagnes, près des cavernes des Nains."
Quant à sa mission... Il avait bien trouvé quelques adversaires dignes de ce nom, mais ils ne couraient pas les rues, et il doutait qu'ils soient tous affiliés au régime en place, notamment la femme-araignée géante qu'il avait abattu en compagnie de Shaanlo. Quant aux étranges cultistes révérant un crâne de lièvre... Il ne savait qu'en penser, mais ils avaient été assez intéressants à combattre car nombreux, mais c'était bel et bien leur seul intérêt. Il se rendit compte que la jeune enfant s'attendait sans doute à avoir de nouvelles information concernant sa Tribu ou, du moins, son peuple. Il se leva, les flammes du feu de camp l'éclairant par en-dessous, lui donnant une apparence plus... Bestiale.
"Nous sommes les Premiers Hommes, nés dans les Montagnes, endurcis par les hivers glacés et les combats incessants. Quand notre Roi réunit les Clans et les Tribus, nos pas font trembler le sol et les échos de nos chants résonnent dans les vallées ! Il montra ses tatouages. Nous étalons nos exploits sur nos corps et nous mettons au défi ceux qui osent nous contester. Nous ne craignons rien, ni la peur, ni la douleur, ni les Dieux ! Nous sommes les Barbares !"
Il avait conclut sa tirade en frappant sa poitrine, à l'emplacement de son cœur, ce qui produisit un son proche de celui d'un tambour de guerre... En moins creux. Le colosse prit une profonde inspiration et se rassit, légèrement essoufflé par cette tirade. Il se tourna vers la jouvencelle.
"Voilà ce qu'est mon peuple. Enfin... Il se gratta la tignasse. Ta mère vit loin d'ici ?"
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
"Mon Roi a envoyé plusieurs membres des Tribus et des Clans dans les Royaumes des Hommes des Basses-Terres, pour observer. Je fais partie de ceux qui ont accepté cette mission. Mon peuple habite dans les Montagnes, près des cavernes des Nains."
Le mot magique résonna dans ma tête. Des montagnes. Il habitait dans des montagnes. Ça, c'était vraiment trop fort. Et les cavernes des nains, même si je n'y connaissais rien à la géographie, j'imaginais que c'était loin. Il devait avoir beaucoup voyagé. Décidément, ce "fils de la glace" était très impressionnant, à de nombreux points de vue. Je dus me secouer pour ne pas rester bouche-bée. Baldrisson se leva, le feu créant par contrastes des ombres ondoyantes. J'en fus d'autant plus happée par ce qu'il avait à dire.
"Nous sommes les Premiers Hommes, nés dans les Montagnes, endurcis par les hivers glacés et les combats incessants. Quand notre Roi réunit les Clans et les Tribus, nos pas font trembler le sol et les échos de nos chants résonnent dans les vallées !"
Là, j'étais définitivement béate d'admiration. On aurait cru un conte. J'avais l'impression qu'un héros venait de prendre vie devant moi, et je le regardais avec des yeux écarquillés, toute ouïe. Il désigna les tatouages qui couraient sur sa peau en continuant:
"Nous étalons nos exploits sur nos corps et nous mettons au défi ceux qui osent nous contester. Nous ne craignons rien, ni la peur, ni la douleur, ni les Dieux ! Nous sommes les Barbares !"
Il se frappa la poitrine avec force, ce qui produisit un son presque musical, et dans tous les cas impressionnant. Je le fixais, ébahie. J'avais l'impression que sa tirade avait éveillée une espèce d'énergie, qui me donnait envie de me mettre à parler avec une voix forte et de faire des trucs de guerrier. Mais étant donnée ma petite voix et ma stature qui était tout sauf celle d'un guerrier, j'allais m'abstenir. En tous cas, le mot "barbare" venait de s'associer dans ma tête à une vie pleine d'aventures, d'actes de bravoure et de terribles combats.
Baldrisson se rassit en face de moi, et me tira de ma fascination en concluant:
"Voilà ce qu'est mon peuple. Enfin... Ta mère vit loin d'ici ?"
Après ses paroles, ma voix me sembla ridiculement faible.
-Quand je suis partie, elle habitait un petit village, en bordure de la Forêt, à environ un jour de marche de Telbara. Mais je suis allée là-bas, et le village était abandonné. J'ai demandé à des paysans qui cultivaient des terres proches, et ils m'ont expliqué que tous les habitants du village sont partis après une attaque de... démon. On m'a dit qu'ils étaient partis s'établir près d'un fleuve, de l'autre côté de la Forêt... C'est tout ce que je sais.
Enfin, à l'exception près que je savais très bien suite à quelle attaque tout le monde était parti. Je m'étais sentie très mal, en apprenant ça. Ils avaient tous eu tellement peur de moi qu'ils avaient abandonnés leurs maisons et leurs terres... En même temps, c'était un petit village, tout le monde connaissait bien mes parents. Et j'avais bien entendu ces deux hommes, à Telbara, qui pensaient que c'était un démon avec mon apparence qui avait attaqué ma mère. Pensée compréhensible. J'avais disparu une année, puis étais revenue pour attaquer ma mère, boire son sang. Pas une conduite très explicable. J'avais manqué de la tuer.
Je ne savais pas du tout combien de temps me séparait du village. Je ne savais même plus très bien où j'étais. Voyager, c'était très bien en théorie, ou bien quand on savait lire des cartes, mais moi, sans carte, sans rien, je trouvais toute cette étendue de terre bien trop vaste. Au départ, quand on m'avait dit "de l'autre côté de la forêt, près d'un fleuve", j'avais trouvé l'indication très satisfaisante. Je me voyais très bien traverser la forêt, puis trouver le fleuve et donc le village. Sauf que déjà, traverser la forêt, j'avais abandonné l'idée. Mais bon, soit, je n'avais qu'à la contourner à demi. Mais le problème auquel je n'avais pas pensé, c'était que la forêt, j'avais beau la longer, je n'avais aucune idée d'à quel point je la contournais. Et donc, quand est-ce que je saurais être arrivée de l'autre côté? Et puis, ça devait être long, et je n'allais quand même pas le longer tout entier, en demandant dans chaque village si ma mère y était...
Mais je refusais quand même d'abandonner. Je continuais d'avancer, en me disant que j'allais sans doute dans la bonne direction, et que je demanderais, dans le pire des cas, où était le fleuve. Un fleuve, c'était gros, tout le monde devait savoir où en trouver. Et puis, tout un village qui migre par peur d'un démon, ce n'est pas si commun. Quelqu'un devait bien se souvenir de cet événement, et peut-être voudrait-on bien m'aider.
Quoi qu'il en soit, j'étais bien contente d'être tombée sur ce barbare. Je ne savais pas s'il allait pouvoir m'aider, mais il avait en tous cas des choses passionnantes à raconter. Je pourrais peut-être même en faire une petite chanson. Même si, pour l'instant, la soif qui me prenait la gorge me donnait fortement envie de lui fausser un petit peu compagnie, afin d'éviter de le confondre avec un dîner. Il allait sans doute aller dormir et, alors, je pourrais partir chasser... En espérant croiser des humains pas trop loin de là où lui et son ami avaient établi leur camp.
Le mot magique résonna dans ma tête. Des montagnes. Il habitait dans des montagnes. Ça, c'était vraiment trop fort. Et les cavernes des nains, même si je n'y connaissais rien à la géographie, j'imaginais que c'était loin. Il devait avoir beaucoup voyagé. Décidément, ce "fils de la glace" était très impressionnant, à de nombreux points de vue. Je dus me secouer pour ne pas rester bouche-bée. Baldrisson se leva, le feu créant par contrastes des ombres ondoyantes. J'en fus d'autant plus happée par ce qu'il avait à dire.
"Nous sommes les Premiers Hommes, nés dans les Montagnes, endurcis par les hivers glacés et les combats incessants. Quand notre Roi réunit les Clans et les Tribus, nos pas font trembler le sol et les échos de nos chants résonnent dans les vallées !"
Là, j'étais définitivement béate d'admiration. On aurait cru un conte. J'avais l'impression qu'un héros venait de prendre vie devant moi, et je le regardais avec des yeux écarquillés, toute ouïe. Il désigna les tatouages qui couraient sur sa peau en continuant:
"Nous étalons nos exploits sur nos corps et nous mettons au défi ceux qui osent nous contester. Nous ne craignons rien, ni la peur, ni la douleur, ni les Dieux ! Nous sommes les Barbares !"
Il se frappa la poitrine avec force, ce qui produisit un son presque musical, et dans tous les cas impressionnant. Je le fixais, ébahie. J'avais l'impression que sa tirade avait éveillée une espèce d'énergie, qui me donnait envie de me mettre à parler avec une voix forte et de faire des trucs de guerrier. Mais étant donnée ma petite voix et ma stature qui était tout sauf celle d'un guerrier, j'allais m'abstenir. En tous cas, le mot "barbare" venait de s'associer dans ma tête à une vie pleine d'aventures, d'actes de bravoure et de terribles combats.
Baldrisson se rassit en face de moi, et me tira de ma fascination en concluant:
"Voilà ce qu'est mon peuple. Enfin... Ta mère vit loin d'ici ?"
Après ses paroles, ma voix me sembla ridiculement faible.
-Quand je suis partie, elle habitait un petit village, en bordure de la Forêt, à environ un jour de marche de Telbara. Mais je suis allée là-bas, et le village était abandonné. J'ai demandé à des paysans qui cultivaient des terres proches, et ils m'ont expliqué que tous les habitants du village sont partis après une attaque de... démon. On m'a dit qu'ils étaient partis s'établir près d'un fleuve, de l'autre côté de la Forêt... C'est tout ce que je sais.
Enfin, à l'exception près que je savais très bien suite à quelle attaque tout le monde était parti. Je m'étais sentie très mal, en apprenant ça. Ils avaient tous eu tellement peur de moi qu'ils avaient abandonnés leurs maisons et leurs terres... En même temps, c'était un petit village, tout le monde connaissait bien mes parents. Et j'avais bien entendu ces deux hommes, à Telbara, qui pensaient que c'était un démon avec mon apparence qui avait attaqué ma mère. Pensée compréhensible. J'avais disparu une année, puis étais revenue pour attaquer ma mère, boire son sang. Pas une conduite très explicable. J'avais manqué de la tuer.
Je ne savais pas du tout combien de temps me séparait du village. Je ne savais même plus très bien où j'étais. Voyager, c'était très bien en théorie, ou bien quand on savait lire des cartes, mais moi, sans carte, sans rien, je trouvais toute cette étendue de terre bien trop vaste. Au départ, quand on m'avait dit "de l'autre côté de la forêt, près d'un fleuve", j'avais trouvé l'indication très satisfaisante. Je me voyais très bien traverser la forêt, puis trouver le fleuve et donc le village. Sauf que déjà, traverser la forêt, j'avais abandonné l'idée. Mais bon, soit, je n'avais qu'à la contourner à demi. Mais le problème auquel je n'avais pas pensé, c'était que la forêt, j'avais beau la longer, je n'avais aucune idée d'à quel point je la contournais. Et donc, quand est-ce que je saurais être arrivée de l'autre côté? Et puis, ça devait être long, et je n'allais quand même pas le longer tout entier, en demandant dans chaque village si ma mère y était...
Mais je refusais quand même d'abandonner. Je continuais d'avancer, en me disant que j'allais sans doute dans la bonne direction, et que je demanderais, dans le pire des cas, où était le fleuve. Un fleuve, c'était gros, tout le monde devait savoir où en trouver. Et puis, tout un village qui migre par peur d'un démon, ce n'est pas si commun. Quelqu'un devait bien se souvenir de cet événement, et peut-être voudrait-on bien m'aider.
Quoi qu'il en soit, j'étais bien contente d'être tombée sur ce barbare. Je ne savais pas s'il allait pouvoir m'aider, mais il avait en tous cas des choses passionnantes à raconter. Je pourrais peut-être même en faire une petite chanson. Même si, pour l'instant, la soif qui me prenait la gorge me donnait fortement envie de lui fausser un petit peu compagnie, afin d'éviter de le confondre avec un dîner. Il allait sans doute aller dormir et, alors, je pourrais partir chasser... En espérant croiser des humains pas trop loin de là où lui et son ami avaient établi leur camp.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Aëleen expliqua au Barbare que sa mère vivait dans un village non-loin de Telbara dans la Forêt. Mais, après une attaque de démons, les villageois avaient déplacé leurs demeures jusque de l'autre côté de ladite Forêt. Apparemment, ils y avaient été obligés à cause d'une attaque de démons. Baldrisson leva le sourcil. Il existait aussi des démons dans ces régions ? Dans les Montagnes Dominantes, les démons du froid se terraient dans les tempêtes. Les imprudents qui osaient s'y aventurer perdaient leurs âmes, dévorées par ces démons.
Il frissonna d’excitation : abattre un démon serait un exploit hors du commun qui lui assurerait une renommée et une place auprès du feu dans chacune des Tribus et chacun des Clans Barbares. Si Arlax était éveillé, il aurait immédiatement hurlé et tenté de distraire le Barbare, en voyant son sourire et la lueur d'excitation brillant dans son regard. Il s'étira et regarda la jeune Aëleen.
"Bien... Et bien, tu sais quoi ? Je vais t'accompagner. Après tout, mon Roi m'a demandé d'observer, et cela veut dire que je dois voyager un peu partout. Donc, comme je l'ai dis, je vais t'accompagner. Mais avant, je vais dormir, la chevauchée d'aujourd'hui m'a épuisé. Surtout à cause d'un geignard qui ne sait rien faire d'autre que de se plaindre à longueur de journée..."
Il avait toisé du regard le cerveau endormi non-loin de lui, puis s'allongea au sol en s’emmitouflant dans une couverture. Très rapidement, ses ronflements sonores s'élevèrent.
Il s'éveilla une petite heure avant l'aube et vit que la jeune fille était déjà éveillée, à sa grande surprise. Cette dernière lui expliqua qu'elle allait dormir durant la journée. Il accepta, mais lui fit remarquer qu'il allait devoir alors la transporter sur sa monture. Elle lui répondit que cela ne la gênait pas, tant qu'elle était bien couverte par ses vêtements et que le soleil ne tombait pas sur sa peau. Il haussa les épaules, en acquiesçant. Le colosse n'allait pas discuter de ce genre de lubies féminines : certaines femmes de sa Tribu avaient de bien plus étranges demandes, notamment quand elles se laissaient courtiser. Par exemple, l'une d'entre elles ne souhaitait partager sa couche qu'avec un homme capable de la vaincre à la lutte. Pour le moment, et pour autant qu'il le sache, elle était encore vierge. Le fait qu'elle ai des bras aussi épais que les cuisses du Barbare devait jouer quelque part, selon le colosse.
Baldrisson aida la jeune fille à se lever et à s'installer le plus confortablement possible sur sa monture. Une fois cela fait, il éveilla Arlax à l'aide d'une demi-claque de bûcheron. Ce dernier émit de nombreuses protestations et injuria le Barbare, avant de parvenir à se stabiliser. Mal réveillé, il cligna des yeux et regarda autour de lui. Le granl finit par voir Aëleen, ensommeillée, perchée sur la monture de Baldr.
"C'est pas vrai, t'es pas allé dans un village proche pour enlever une gamine ?"
Le Barbare le toisa et lui fit remarquer qu'il était en train de le transporter, ce qui signifiait que le granl était susceptible de faire une chute libre aisément...
"On va l'accompagner jusqu'à son village. Si cela ne te plaît pas, je te laisse me suivre à pied."
"Tu es cruel, Baldr."
"Cela fait partie de mon charme."
Il s'assit sur la selle de son cheval et assura la position de la jeune fille. Cette dernière était assise devant lui et ronflotait. Il siffla et le cheval partit au petit trot, dans la direction supposée du village d'Aëleen. Le chemin risquait d'être long. La journée se déroula sans encombres et ils s'arrêtèrent dans une auberge de voyage, alors que la nuit tombait. Baldrisson avait prit Aëleen dans ses bras, et posé le granl sur le corps de la jeune fille.
"Aubergiste, une chambre pour la nuit."
Le tenancier lui accorda un regard et lui fit signe de le suivre. Quelques ivrognes levèrent la tête à son passage et ricanèrent, faisant quelques remarques sur "l'étranger qui allait passer un bon moment" et si "eux aussi auraient le droit de goûter à cette chair fraîche ?"
Baldrisson n'eut aucune réaction, ce qui inquiéta Arlax. Le Barbare coucha la jeune fille sur le lit de la chambre et revint à la salle commune. Il prit une bière et s'assit, avant de déposer Arlax sur la table. Il prit une longe gorgée de bière, avant de reposer brutalement la chope. Puis, enfin, il prit sa hache et commença à l'aiguiser consciencieusement.
"Laissez-moi être clair. Si vous touchez à un de ses cheveux, je vous massacre, puis je brûle cette auberge, les villages voisins, la forêt... Bref, je fous le feu à la moitié de la région. Cela vous convient-il ?"
Il frissonna d’excitation : abattre un démon serait un exploit hors du commun qui lui assurerait une renommée et une place auprès du feu dans chacune des Tribus et chacun des Clans Barbares. Si Arlax était éveillé, il aurait immédiatement hurlé et tenté de distraire le Barbare, en voyant son sourire et la lueur d'excitation brillant dans son regard. Il s'étira et regarda la jeune Aëleen.
"Bien... Et bien, tu sais quoi ? Je vais t'accompagner. Après tout, mon Roi m'a demandé d'observer, et cela veut dire que je dois voyager un peu partout. Donc, comme je l'ai dis, je vais t'accompagner. Mais avant, je vais dormir, la chevauchée d'aujourd'hui m'a épuisé. Surtout à cause d'un geignard qui ne sait rien faire d'autre que de se plaindre à longueur de journée..."
Il avait toisé du regard le cerveau endormi non-loin de lui, puis s'allongea au sol en s’emmitouflant dans une couverture. Très rapidement, ses ronflements sonores s'élevèrent.
Il s'éveilla une petite heure avant l'aube et vit que la jeune fille était déjà éveillée, à sa grande surprise. Cette dernière lui expliqua qu'elle allait dormir durant la journée. Il accepta, mais lui fit remarquer qu'il allait devoir alors la transporter sur sa monture. Elle lui répondit que cela ne la gênait pas, tant qu'elle était bien couverte par ses vêtements et que le soleil ne tombait pas sur sa peau. Il haussa les épaules, en acquiesçant. Le colosse n'allait pas discuter de ce genre de lubies féminines : certaines femmes de sa Tribu avaient de bien plus étranges demandes, notamment quand elles se laissaient courtiser. Par exemple, l'une d'entre elles ne souhaitait partager sa couche qu'avec un homme capable de la vaincre à la lutte. Pour le moment, et pour autant qu'il le sache, elle était encore vierge. Le fait qu'elle ai des bras aussi épais que les cuisses du Barbare devait jouer quelque part, selon le colosse.
Baldrisson aida la jeune fille à se lever et à s'installer le plus confortablement possible sur sa monture. Une fois cela fait, il éveilla Arlax à l'aide d'une demi-claque de bûcheron. Ce dernier émit de nombreuses protestations et injuria le Barbare, avant de parvenir à se stabiliser. Mal réveillé, il cligna des yeux et regarda autour de lui. Le granl finit par voir Aëleen, ensommeillée, perchée sur la monture de Baldr.
"C'est pas vrai, t'es pas allé dans un village proche pour enlever une gamine ?"
Le Barbare le toisa et lui fit remarquer qu'il était en train de le transporter, ce qui signifiait que le granl était susceptible de faire une chute libre aisément...
"On va l'accompagner jusqu'à son village. Si cela ne te plaît pas, je te laisse me suivre à pied."
"Tu es cruel, Baldr."
"Cela fait partie de mon charme."
Il s'assit sur la selle de son cheval et assura la position de la jeune fille. Cette dernière était assise devant lui et ronflotait. Il siffla et le cheval partit au petit trot, dans la direction supposée du village d'Aëleen. Le chemin risquait d'être long. La journée se déroula sans encombres et ils s'arrêtèrent dans une auberge de voyage, alors que la nuit tombait. Baldrisson avait prit Aëleen dans ses bras, et posé le granl sur le corps de la jeune fille.
"Aubergiste, une chambre pour la nuit."
Le tenancier lui accorda un regard et lui fit signe de le suivre. Quelques ivrognes levèrent la tête à son passage et ricanèrent, faisant quelques remarques sur "l'étranger qui allait passer un bon moment" et si "eux aussi auraient le droit de goûter à cette chair fraîche ?"
Baldrisson n'eut aucune réaction, ce qui inquiéta Arlax. Le Barbare coucha la jeune fille sur le lit de la chambre et revint à la salle commune. Il prit une bière et s'assit, avant de déposer Arlax sur la table. Il prit une longe gorgée de bière, avant de reposer brutalement la chope. Puis, enfin, il prit sa hache et commença à l'aiguiser consciencieusement.
"Laissez-moi être clair. Si vous touchez à un de ses cheveux, je vous massacre, puis je brûle cette auberge, les villages voisins, la forêt... Bref, je fous le feu à la moitié de la région. Cela vous convient-il ?"
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
"Bien... Et bien, tu sais quoi ? Je vais t'accompagner. Après tout, mon Roi m'a demandé d'observer, et cela veut dire que je dois voyager un peu partout."
M'accompagner ? Il allait m'accompagner ? Ça, c'était une perspective plutôt réjouissante... Du moins, si je pouvais tout de même trouver un moment pour aller me nourrir. Dans le cas contraire, la situation risquait de devenir délicate pour moi.
"Donc, comme je l'ai dis, je vais t'accompagner. Mais avant, je vais dormir, la chevauchée d'aujourd'hui m'a épuisé. Surtout à cause d'un geignard qui ne sait rien faire d'autre que de se plaindre à longueur de journée..."
Décidément, j'allais de bonne nouvelle en bonne nouvelle. S'il allait se coucher maintenant, j'allais pouvoir m'éclipser ! Le barbare se couvrit alors d'une couverture, et ne tarda pas à s'endormir. J'attendis que ses ronflements réguliers montrent qu'il était bien endormir, puis je quittai le campement à pas de loup. Je suivis le chemin sur quelque distance, puis tâchai de repérer des odeurs intéressantes. Mon odorat était le sens auquel je me fiais le plus pour chasser, car il était par dessus tout attiré par l'odeur appétissante des humains et de leur sang.
Je mis tout de même plusieurs heures à débusquer des proies. Un petit groupe de trois voyageurs avait établi son camp sur le côté de la route. Deux d'entre eux, un homme et une femme, dormaient profondément, emmitouflés dans des couvertures. Le troisième, un tigrain mâle, était assis près du feu mourant comme s'il veillait, mais sa respiration et sa tête dodelinante trahissaient qu'il s'était assoupi. Je le considérai un moment puis, voyant qu'il ne semblait pas se réveiller, je m'approchai de ses deux compagnons. La femme, roulée en boule, ne me permettait pas de me nourrir directement, aussi jetai-je mon dévolu sur l'homme, allongé sur le dos, dont la gorge se trouvait complètement exposée.
Je plantai mes crocs dans la chair tendre tout en plaçant une main sur la bouche de ma victime, l'autre sur sa poitrine pour la maintenir au sol. En même temps que la précieuse liqueur emplissait ma bouche et se déversait dans ma gorge, je sentis ma proie remuer. L'homme s'était réveillé. Quelques instants, il lutta. Je me détachai de sa gorge pour fixer mes yeux dans les siens, lui adressant un sourire ensanglanté. Je devais faire peur. Pourtant, l'homme sembla se détendre, les yeux soudain dans le vague. Je pus reprendre mon repas sans craindre qu'il ne réveille les autres.
Je me forçai toutefois à me détacher de son cou avant d'être rassasiée. Si je continuais, ses jours seraient mis en danger. M'écartant de lui, je ne pus retenir un grondement involontaire. J'avais encore soif. Je me forçai à détacher mes yeux de la morsure dans son cou, me détournai pour aller vers la femme. Elle n'avait pas bougé. J'aimais mieux boire dans le cou, mais pour elle, je me contenterais du poignet.
Elle gémit quand mes crocs entamèrent sa chair. Elle commença à se débattre, et je craignis qu'elle ne réveille les autres. Je la plaquai au sol, immobilisant ses mains et bâillonnant sa bouche. Même ainsi, elle continuait de geindre. Ses plaintes finirent par éveiller le tigrain, et je préférai disparaître dans la nuit, sous ma forme féline, plutôt que des les affronter tous deux. Surtout qu'ils avaient des chevaux. De toute façon, j'avais quand même réussi à lui prendre assez de sang pour m'en contenter, en plus de celui de l'homme – qui, lui, s'était rendormi sitôt que je l'avais lâché et ne s'était plus réveillé. La femme avait sans doute un esprit plus fort. Elle ne s'était pas laissée apaiser par l'espèce de charme bizarre qui me permettait parfois de calmer mes proies.
Je rejoignis le campement de Baldrisson, où je repris forme humaine. Je pris bien garde à me nettoyer la bouche, puis dégainai mon sabre, et commençai à pratiquer quelques mouvements. Je m'entraînai ainsi jusqu'à ce que je perçoive une modification dans la respiration du barbare. Je rengainai mon arme, et il ne tarda pas à se lever. Étouffant un bâillement, je lui annonçai qu'il allait me falloir dormir dans la journée, espérant qu'il accepterait tout de même de rester avec moi. Il m'expliqua qu'il me faudrait dans ce cas dormir sur son cheval. Bon... je n'aimais pas trop les chevaux... mais ça ne poserait sans doute pas de problème. S'il respectait toutefois un détail.
-Pas de soucis... Mais il faudrait juste que je ne sois pas du tout exposée au soleil. Je vais m'enrouler dans ma cape, et rabattre ma capuche, et il faudra que je reste bien comme ça.
Le barbare ne sembla pas plus étonné que cela par ma demande. Tant mieux. Je préférais éviter d'avoir à trouver une excuse pour justifier cela... Baldrisson m'aida à prendre place sur son cheval. C'était bizarre. J'avais peur que l'animal ne me projette soudain par terre. De plus, la panthère en moi n'appréciait pas trop ce moyen de locomotion. Mais je fis taire mes craintes, et me concentrai sur le véritable danger, enroulant ma cape de sorte à en être complètement couverte, et rabattant bien ma capuche. Il allait falloir que je fasse confiance à Baldrisson pour le reste. Celui-ci n'avait sans doute pas idée que, ce jour là, ma vie allait complètement reposer sur lui. Si jamais il ne respectait pas mes consignes, jamais plus je ne me réveillerais... Je tâchai de faire taire cette pensée. Il n'y avait aucune raison qu'il cherche à m'exposer à la lumière.
Je commençais à m'endormir. Une seconde voix prit la parole, et je compris qu'elle provenait du compagnon de Baldrisson. Ce qu'il dit m'amusa, mais je l'oubliai immédiatement, sombrant dans le sommeil.
Lorsque je m'éveillai, je compris immédiatement que je n'étais plus sur le cheval. Ça, c'était bizarre... Je me redressai, découvris une chambre, dans le lit de laquelle je me trouvais allongée. Baldrisson avait dû s'arrêter pour faire étape pour la nuit. S'il conservait ce rythme de jour, je n'allais pas tarder à le gêner... Cette pensée m'attrista, mais je savais très bien que c'était mon lot, de vivre durant le temps que les autres consacraient à dormir. Et puis, je partageais au moins cet emploi du temps avec certains voleurs... sans doute pour ça que je m'entendais bien avec eux, et que leur mode de vie m'allait comme une gant.
Je détachai la natte qui avait maintenu mes cheveux et donnait un coup de brosse dans ma tignasse. La laissant libre –je doutais d'avoir à me battre- je quittai la chambre et localisai l'odeur de Baldrisson. Je le rejoignis dans ce qui devait être la salle de l'auberge dans laquelle nous logions. Mon compagnon de route était en train d'aiguiser sa hache. Les autres clients étaient étrangement calmes. Quand je traversai la salle pour rejoindre le barbare, ils me dévisagèrent mais ne prononcèrent pas un mot. Mal à l'aise sous le poids des regards – j'avais plus l'habitude d'être à l'ombre que dans la pleine lumière- je fus soulagée de m'asseoir face à Baldrisson et Arlax.
-Bonsoir ! On a fait bonne route ? J'ai dormi comme un loir !
Je me tournai vers le granl.
-Bonjour Arlax. Je m'appelle Aëleen. Je n'avais jamais vu quelqu'un comme vous. Ça doit être très impressionnant de diriger un golem.
Un homme passa près de notre table pour servir à boire à un client. Je me demandais combien je devais au barbare pour la chambre. Je n'avais pas beaucoup d'argent sur moi, mais je devais quand même avoir de quoi payer ma part. Et, au pire, il ne me serait sans doute pas trop difficile d'extorquer discrètement quelques pièces à un client. Mon regard balaya la salle, essayant par réflexe de déterminer quelle cible serait la plus profitable à dépouiller.
La porte s'ouvrit soudain, et trois convives allèrent s'installer à une table. Un tigrain, et deux humains, homme et femme. Je sentis une vague de froid m'envahir, et baissai subitement la tête, disparaissant derrière mes cheveux. Si j'avais été humaine, mon cœur se serait emballé. La frayeur se contenta de me figer. Je me demandais s'il était possible qu'ils me reconnaissent. Sans doute pas. Mes deux victimes auraient sans doute un souvenir confus de l'agression. Quant au tigrain, j'avais disparu avant qu'il ne s'approche. J'aurais quand même donné beaucoup pour ne pas me trouver dans la même salle qu'eux. Surtout que, à peine installé, le tigrain se mit à raconter qu'ils avaient été agressés par un être étrange, silencieux comme une ombre, frêle comme un enfant mais avec une grande force, qui avait hypnotisé l'un de ses compagnons et laissé dans la chair des deux humains d'étranges morsures sanglantes.
Je frissonnai. La description était très vague... mais elle pouvait finir par mener à moi. Je ramenai mon attention vers mes compagnons de voyage, espérant qu'ils ne feraient pas trop attention aux rumeurs.
M'accompagner ? Il allait m'accompagner ? Ça, c'était une perspective plutôt réjouissante... Du moins, si je pouvais tout de même trouver un moment pour aller me nourrir. Dans le cas contraire, la situation risquait de devenir délicate pour moi.
"Donc, comme je l'ai dis, je vais t'accompagner. Mais avant, je vais dormir, la chevauchée d'aujourd'hui m'a épuisé. Surtout à cause d'un geignard qui ne sait rien faire d'autre que de se plaindre à longueur de journée..."
Décidément, j'allais de bonne nouvelle en bonne nouvelle. S'il allait se coucher maintenant, j'allais pouvoir m'éclipser ! Le barbare se couvrit alors d'une couverture, et ne tarda pas à s'endormir. J'attendis que ses ronflements réguliers montrent qu'il était bien endormir, puis je quittai le campement à pas de loup. Je suivis le chemin sur quelque distance, puis tâchai de repérer des odeurs intéressantes. Mon odorat était le sens auquel je me fiais le plus pour chasser, car il était par dessus tout attiré par l'odeur appétissante des humains et de leur sang.
Je mis tout de même plusieurs heures à débusquer des proies. Un petit groupe de trois voyageurs avait établi son camp sur le côté de la route. Deux d'entre eux, un homme et une femme, dormaient profondément, emmitouflés dans des couvertures. Le troisième, un tigrain mâle, était assis près du feu mourant comme s'il veillait, mais sa respiration et sa tête dodelinante trahissaient qu'il s'était assoupi. Je le considérai un moment puis, voyant qu'il ne semblait pas se réveiller, je m'approchai de ses deux compagnons. La femme, roulée en boule, ne me permettait pas de me nourrir directement, aussi jetai-je mon dévolu sur l'homme, allongé sur le dos, dont la gorge se trouvait complètement exposée.
Je plantai mes crocs dans la chair tendre tout en plaçant une main sur la bouche de ma victime, l'autre sur sa poitrine pour la maintenir au sol. En même temps que la précieuse liqueur emplissait ma bouche et se déversait dans ma gorge, je sentis ma proie remuer. L'homme s'était réveillé. Quelques instants, il lutta. Je me détachai de sa gorge pour fixer mes yeux dans les siens, lui adressant un sourire ensanglanté. Je devais faire peur. Pourtant, l'homme sembla se détendre, les yeux soudain dans le vague. Je pus reprendre mon repas sans craindre qu'il ne réveille les autres.
Je me forçai toutefois à me détacher de son cou avant d'être rassasiée. Si je continuais, ses jours seraient mis en danger. M'écartant de lui, je ne pus retenir un grondement involontaire. J'avais encore soif. Je me forçai à détacher mes yeux de la morsure dans son cou, me détournai pour aller vers la femme. Elle n'avait pas bougé. J'aimais mieux boire dans le cou, mais pour elle, je me contenterais du poignet.
Elle gémit quand mes crocs entamèrent sa chair. Elle commença à se débattre, et je craignis qu'elle ne réveille les autres. Je la plaquai au sol, immobilisant ses mains et bâillonnant sa bouche. Même ainsi, elle continuait de geindre. Ses plaintes finirent par éveiller le tigrain, et je préférai disparaître dans la nuit, sous ma forme féline, plutôt que des les affronter tous deux. Surtout qu'ils avaient des chevaux. De toute façon, j'avais quand même réussi à lui prendre assez de sang pour m'en contenter, en plus de celui de l'homme – qui, lui, s'était rendormi sitôt que je l'avais lâché et ne s'était plus réveillé. La femme avait sans doute un esprit plus fort. Elle ne s'était pas laissée apaiser par l'espèce de charme bizarre qui me permettait parfois de calmer mes proies.
Je rejoignis le campement de Baldrisson, où je repris forme humaine. Je pris bien garde à me nettoyer la bouche, puis dégainai mon sabre, et commençai à pratiquer quelques mouvements. Je m'entraînai ainsi jusqu'à ce que je perçoive une modification dans la respiration du barbare. Je rengainai mon arme, et il ne tarda pas à se lever. Étouffant un bâillement, je lui annonçai qu'il allait me falloir dormir dans la journée, espérant qu'il accepterait tout de même de rester avec moi. Il m'expliqua qu'il me faudrait dans ce cas dormir sur son cheval. Bon... je n'aimais pas trop les chevaux... mais ça ne poserait sans doute pas de problème. S'il respectait toutefois un détail.
-Pas de soucis... Mais il faudrait juste que je ne sois pas du tout exposée au soleil. Je vais m'enrouler dans ma cape, et rabattre ma capuche, et il faudra que je reste bien comme ça.
Le barbare ne sembla pas plus étonné que cela par ma demande. Tant mieux. Je préférais éviter d'avoir à trouver une excuse pour justifier cela... Baldrisson m'aida à prendre place sur son cheval. C'était bizarre. J'avais peur que l'animal ne me projette soudain par terre. De plus, la panthère en moi n'appréciait pas trop ce moyen de locomotion. Mais je fis taire mes craintes, et me concentrai sur le véritable danger, enroulant ma cape de sorte à en être complètement couverte, et rabattant bien ma capuche. Il allait falloir que je fasse confiance à Baldrisson pour le reste. Celui-ci n'avait sans doute pas idée que, ce jour là, ma vie allait complètement reposer sur lui. Si jamais il ne respectait pas mes consignes, jamais plus je ne me réveillerais... Je tâchai de faire taire cette pensée. Il n'y avait aucune raison qu'il cherche à m'exposer à la lumière.
Je commençais à m'endormir. Une seconde voix prit la parole, et je compris qu'elle provenait du compagnon de Baldrisson. Ce qu'il dit m'amusa, mais je l'oubliai immédiatement, sombrant dans le sommeil.
Lorsque je m'éveillai, je compris immédiatement que je n'étais plus sur le cheval. Ça, c'était bizarre... Je me redressai, découvris une chambre, dans le lit de laquelle je me trouvais allongée. Baldrisson avait dû s'arrêter pour faire étape pour la nuit. S'il conservait ce rythme de jour, je n'allais pas tarder à le gêner... Cette pensée m'attrista, mais je savais très bien que c'était mon lot, de vivre durant le temps que les autres consacraient à dormir. Et puis, je partageais au moins cet emploi du temps avec certains voleurs... sans doute pour ça que je m'entendais bien avec eux, et que leur mode de vie m'allait comme une gant.
Je détachai la natte qui avait maintenu mes cheveux et donnait un coup de brosse dans ma tignasse. La laissant libre –je doutais d'avoir à me battre- je quittai la chambre et localisai l'odeur de Baldrisson. Je le rejoignis dans ce qui devait être la salle de l'auberge dans laquelle nous logions. Mon compagnon de route était en train d'aiguiser sa hache. Les autres clients étaient étrangement calmes. Quand je traversai la salle pour rejoindre le barbare, ils me dévisagèrent mais ne prononcèrent pas un mot. Mal à l'aise sous le poids des regards – j'avais plus l'habitude d'être à l'ombre que dans la pleine lumière- je fus soulagée de m'asseoir face à Baldrisson et Arlax.
-Bonsoir ! On a fait bonne route ? J'ai dormi comme un loir !
Je me tournai vers le granl.
-Bonjour Arlax. Je m'appelle Aëleen. Je n'avais jamais vu quelqu'un comme vous. Ça doit être très impressionnant de diriger un golem.
Un homme passa près de notre table pour servir à boire à un client. Je me demandais combien je devais au barbare pour la chambre. Je n'avais pas beaucoup d'argent sur moi, mais je devais quand même avoir de quoi payer ma part. Et, au pire, il ne me serait sans doute pas trop difficile d'extorquer discrètement quelques pièces à un client. Mon regard balaya la salle, essayant par réflexe de déterminer quelle cible serait la plus profitable à dépouiller.
La porte s'ouvrit soudain, et trois convives allèrent s'installer à une table. Un tigrain, et deux humains, homme et femme. Je sentis une vague de froid m'envahir, et baissai subitement la tête, disparaissant derrière mes cheveux. Si j'avais été humaine, mon cœur se serait emballé. La frayeur se contenta de me figer. Je me demandais s'il était possible qu'ils me reconnaissent. Sans doute pas. Mes deux victimes auraient sans doute un souvenir confus de l'agression. Quant au tigrain, j'avais disparu avant qu'il ne s'approche. J'aurais quand même donné beaucoup pour ne pas me trouver dans la même salle qu'eux. Surtout que, à peine installé, le tigrain se mit à raconter qu'ils avaient été agressés par un être étrange, silencieux comme une ombre, frêle comme un enfant mais avec une grande force, qui avait hypnotisé l'un de ses compagnons et laissé dans la chair des deux humains d'étranges morsures sanglantes.
Je frissonnai. La description était très vague... mais elle pouvait finir par mener à moi. Je ramenai mon attention vers mes compagnons de voyage, espérant qu'ils ne feraient pas trop attention aux rumeurs.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Le Barbare continua d'aiguiser sa hache, d'un air nonchalant. Arlax parvint à négocier une pinte au tavernier et la buvait à petite gorgées. La majorité des clients étaient retournés inspecter le fond de leurs chopines, mais quelques-uns, doués d'un instinct de survie légèrement plus développé que la moyenne des alcooliques avinés, gardaient un oeil sur le colosse, espérant découvrir un signe avant-coureur si ce dernier décidait soudainement de mettre sa menace à exécution. Ne serait-ce que pour avoir une chance de fuir l'auberge en un seul relatif morceau, bien entendu.
La cible de leurs regards légèrement apeurés ne s'arrêtait de prendre soin de ses armes que pour boire sa bière, commander une nouvelle bière et enfin éructer sa bière (quoique dans ce dernier cas, l'interruption de son activité restait optionnelle...)
Quoiqu'il en soit, et bien avant qu'il ne se pantagruelise au point de rouler sous la table, exercice qu'il considérait comme "difficile" dans toute auberge n'étant pas tenue par un Nain, ou au moins un Halfelin, Aëleen descendit de la chambre et alla s'asseoir auprès d'eux. Baldrisson en était à sa troisième chope, et cette dernière lui faisait penser à la blague courante des brasseurs Nains : "Les bières des plaines, c'est comme traverser un lac dans un rafiot : ça rapproche vachement de l'eau !"
La jeune fille demanda si ils avaient fait une bonne route, avant de se présenter au granl et de lui poser des questions sur le fait de diriger un golem. Le cerveau vivant imita parfaitement le haussement de sourcil, surprit de se voir poser une question aussi intelligente, depuis le temps qu'il traînait avec le Barbare :
"Et bien... C'est un peu comme contrôler une marionnette, je dirais... Ce n'est pas facile à expliquer à quelqu'un... C'est une histoire de... Symbiose ? Oui, c'est ainsi qu'on le verrait. Mais c'est quelque chose de naturel pour nous, donc on ne cherche pas à le comprendre ou à l'expliquer. C'est comme chercher à comprendre comment font les Nains et les Barbares pour survivre aussi longtemps malgré la bière ingurgitée, c'est impossible. Et c'est une perte de temps."
Trois nouveaux venus allèrent s'installer à une table, et Baldrisson sentit Aëleen se raidir en les voyant. Il leva les yeux de sa hache, pour voir un Tigrain et un couple d'Humains. Ces deux derniers ne semblaient guère en forme. Très rapidement, ils expliquèrent avoir été attaqué la nuit dernière par un être des plus étranges, frèle, mais fort, et semblait-il, dotés de pouvoirs magiques. Il posa sa hache, intrigué. Ce serait un barn, un de ces esprits d'enfants qui périssaient trop tôt et revenaient hanter les vivants, se nourrissant de ces derniers pour survivre ? Il s'étonna que ce genre de créature puisse exister, même dans ces contrées pourtant plus hospitalières que les Montagnes Dominantes, avant de se reprendre : il existait bien des dwimmerlaiks en ces lieux, il en avait affronté un et avait survécu à la rencontre. Il se demanda si les barns pouvaient périr de la même façon ? Il l'espérait. Mais avant tout, il souhaitait en savoir plus :
"Votre histoire m'intéresse. Que vous a fait la créature ?"
La femme et l'homme s'approchèrent du Barbare et le considérèrent, ainsi que le reste du trio, avec une certaine suspicion. Puis, voyant que la brute épaisse installée devant eux semblait tout à fait sincère, ils lui montrèrent les blessures qu'ils avaient au cou. Arlax eut un mouvement de recul et une expression de dégoût s'installa sur son visage. Baldrisson ne semblait aucunement impressionné, mais une enfance passée dans les Montagnes Dominantes, ainsi qu'une adolescence et un début de vie adulte passés à se battre continuellement aidaient grandement à ne pas être dégoûté par ce genre de spectacle. En particulier quand on a été élevé comme un Guerrier-Loup, qui se doit d'être en première ligne et de se battre jusqu'à la mort. Les morsures semblaient avoir été infligées par une puissante bête sauvage et il se corrigea : quoi que ce soit, ce n'était pas un barn. Ces derniers avaient la réputation de dévorer leurs victimes et de ne laisser que les os.
"Étrange. Je n'avais jamais rien vu de tel jusqu'ici."
"Et nous alors ? Nous avons été attaqués de nuit, et n'avons pu distinguer notre agresseur..."
"C'est p't'être bin un nosferatu qui vous a fait ça."
Ils se tournèrent vers un vieil homme, qui jusque-là biberonnait son hydromel tout en mâchonnant un morceau d'os à l'aide de ses rares dents restantes.
"Vous savez pas c'que c'est ? C't'une saleté, qui boit l'sang aussi ben que moi ma chopine ! Faut un prêtre pour les massacrer, pars'que ça a peur des dieux. Ils les ont insultés et ces derniers les ont puni pour ça. Et donc, y'a ben qu'la r'ligion pour les vaincre. Et encore, s'pas gagné, c'est qu'c'est ben dur à tuer, et 'acrément fort, ce genre de bestiau. Et ça s'défend bien, vous risquez plus d'y passer qu'eux, croyez-moi."
Baldr éclata de rire et tapota le manche de sa hache :
"Hahahaha ! Je ne crains rien sur cette terre, et la saloperie qui me tuera, ses parents sont encore en train de téter leurs foutues mères ! Quand à la religion, comme on dit chez nous : "Tout peut se régler avec un bon coup de hache bien placée, que ce soit le commerce, le partage de la chasse ou la demande en mariage." Votre prêtre peut bien bénir ma hache si il le souhaite, tant qu'elle coupe, elle fera son office. Les Nains savent ce qu'ils font, en matière d'armes, et si j'ai tué un dwimmerlaik une fois, un de vos nonosrefatu ou je ne sais quoi ne fera pas le poids face à moi !"
Arlax, à l'aide d'un de ses petits bras, s'était frappé ce qui lui servait de front avec sa chope de bière, le faisant doucement blobloter sur la table : c'était à parier, dès que quelqu'un parlait d'un ennemi, Baldrisson allait sortir un chapelet d’imbécillités mal placées assorties de remarques viriles à faire pousser les poils sur le torse. Il avait cessé de se demander si il s'agissait bien là d'une caractéristique commune aux Barbares après avoir vu deux d'entre eux se battre pour porter un pichet d'alcool aux Anciens de la Tribu, après s'être balancés à la figure une série de vantardises difficiles à prendre au sérieux.
Le seul problème, avec Baldr, était qu'il sortait ses propres vantardises avec un tel sérieux qu'on pouvait difficilement le remettre en doute, en particulier quand on voyait sa collection de cicatrices et ses nombreux tatouages relatant ses hauts-faits d'armes.
La cible de leurs regards légèrement apeurés ne s'arrêtait de prendre soin de ses armes que pour boire sa bière, commander une nouvelle bière et enfin éructer sa bière (quoique dans ce dernier cas, l'interruption de son activité restait optionnelle...)
Quoiqu'il en soit, et bien avant qu'il ne se pantagruelise au point de rouler sous la table, exercice qu'il considérait comme "difficile" dans toute auberge n'étant pas tenue par un Nain, ou au moins un Halfelin, Aëleen descendit de la chambre et alla s'asseoir auprès d'eux. Baldrisson en était à sa troisième chope, et cette dernière lui faisait penser à la blague courante des brasseurs Nains : "Les bières des plaines, c'est comme traverser un lac dans un rafiot : ça rapproche vachement de l'eau !"
La jeune fille demanda si ils avaient fait une bonne route, avant de se présenter au granl et de lui poser des questions sur le fait de diriger un golem. Le cerveau vivant imita parfaitement le haussement de sourcil, surprit de se voir poser une question aussi intelligente, depuis le temps qu'il traînait avec le Barbare :
"Et bien... C'est un peu comme contrôler une marionnette, je dirais... Ce n'est pas facile à expliquer à quelqu'un... C'est une histoire de... Symbiose ? Oui, c'est ainsi qu'on le verrait. Mais c'est quelque chose de naturel pour nous, donc on ne cherche pas à le comprendre ou à l'expliquer. C'est comme chercher à comprendre comment font les Nains et les Barbares pour survivre aussi longtemps malgré la bière ingurgitée, c'est impossible. Et c'est une perte de temps."
Trois nouveaux venus allèrent s'installer à une table, et Baldrisson sentit Aëleen se raidir en les voyant. Il leva les yeux de sa hache, pour voir un Tigrain et un couple d'Humains. Ces deux derniers ne semblaient guère en forme. Très rapidement, ils expliquèrent avoir été attaqué la nuit dernière par un être des plus étranges, frèle, mais fort, et semblait-il, dotés de pouvoirs magiques. Il posa sa hache, intrigué. Ce serait un barn, un de ces esprits d'enfants qui périssaient trop tôt et revenaient hanter les vivants, se nourrissant de ces derniers pour survivre ? Il s'étonna que ce genre de créature puisse exister, même dans ces contrées pourtant plus hospitalières que les Montagnes Dominantes, avant de se reprendre : il existait bien des dwimmerlaiks en ces lieux, il en avait affronté un et avait survécu à la rencontre. Il se demanda si les barns pouvaient périr de la même façon ? Il l'espérait. Mais avant tout, il souhaitait en savoir plus :
"Votre histoire m'intéresse. Que vous a fait la créature ?"
La femme et l'homme s'approchèrent du Barbare et le considérèrent, ainsi que le reste du trio, avec une certaine suspicion. Puis, voyant que la brute épaisse installée devant eux semblait tout à fait sincère, ils lui montrèrent les blessures qu'ils avaient au cou. Arlax eut un mouvement de recul et une expression de dégoût s'installa sur son visage. Baldrisson ne semblait aucunement impressionné, mais une enfance passée dans les Montagnes Dominantes, ainsi qu'une adolescence et un début de vie adulte passés à se battre continuellement aidaient grandement à ne pas être dégoûté par ce genre de spectacle. En particulier quand on a été élevé comme un Guerrier-Loup, qui se doit d'être en première ligne et de se battre jusqu'à la mort. Les morsures semblaient avoir été infligées par une puissante bête sauvage et il se corrigea : quoi que ce soit, ce n'était pas un barn. Ces derniers avaient la réputation de dévorer leurs victimes et de ne laisser que les os.
"Étrange. Je n'avais jamais rien vu de tel jusqu'ici."
"Et nous alors ? Nous avons été attaqués de nuit, et n'avons pu distinguer notre agresseur..."
"C'est p't'être bin un nosferatu qui vous a fait ça."
Ils se tournèrent vers un vieil homme, qui jusque-là biberonnait son hydromel tout en mâchonnant un morceau d'os à l'aide de ses rares dents restantes.
"Vous savez pas c'que c'est ? C't'une saleté, qui boit l'sang aussi ben que moi ma chopine ! Faut un prêtre pour les massacrer, pars'que ça a peur des dieux. Ils les ont insultés et ces derniers les ont puni pour ça. Et donc, y'a ben qu'la r'ligion pour les vaincre. Et encore, s'pas gagné, c'est qu'c'est ben dur à tuer, et 'acrément fort, ce genre de bestiau. Et ça s'défend bien, vous risquez plus d'y passer qu'eux, croyez-moi."
Baldr éclata de rire et tapota le manche de sa hache :
"Hahahaha ! Je ne crains rien sur cette terre, et la saloperie qui me tuera, ses parents sont encore en train de téter leurs foutues mères ! Quand à la religion, comme on dit chez nous : "Tout peut se régler avec un bon coup de hache bien placée, que ce soit le commerce, le partage de la chasse ou la demande en mariage." Votre prêtre peut bien bénir ma hache si il le souhaite, tant qu'elle coupe, elle fera son office. Les Nains savent ce qu'ils font, en matière d'armes, et si j'ai tué un dwimmerlaik une fois, un de vos nonosrefatu ou je ne sais quoi ne fera pas le poids face à moi !"
Arlax, à l'aide d'un de ses petits bras, s'était frappé ce qui lui servait de front avec sa chope de bière, le faisant doucement blobloter sur la table : c'était à parier, dès que quelqu'un parlait d'un ennemi, Baldrisson allait sortir un chapelet d’imbécillités mal placées assorties de remarques viriles à faire pousser les poils sur le torse. Il avait cessé de se demander si il s'agissait bien là d'une caractéristique commune aux Barbares après avoir vu deux d'entre eux se battre pour porter un pichet d'alcool aux Anciens de la Tribu, après s'être balancés à la figure une série de vantardises difficiles à prendre au sérieux.
Le seul problème, avec Baldr, était qu'il sortait ses propres vantardises avec un tel sérieux qu'on pouvait difficilement le remettre en doute, en particulier quand on voyait sa collection de cicatrices et ses nombreux tatouages relatant ses hauts-faits d'armes.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
Mon espoir fut vain. Alors que je m'apprêtais à répondre à Arlax, qui venait de me livrer une explication sur son contrôle des golems, avant de terminer sur une pique qui visait en partie Baldrisson, ce dernier se retourna vers la table dont je cherchais à me cacher, et lança:
"Votre histoire m'intéresse. Que vous a fait la créature ?"
Mes deux victimes se levèrent et s'approchèrent de notre table, nous dévisageant tous trois. Je frémis, mais ils ne me prêtèrent pas plus d'attention que cela... il fallait dire, aussi, que j'étais entourée d'un barbare à la carrure fort impressionnante et d'un granl, dont l'apparence pouvait être surprenante. Les deux humains semblèrent juger Baldrisson digne de confiance, car ils lui révélèrent les traces de mes dents. Du coin de l'oeil, je vis Arlax afficher un dégoût non dissimulé. Je baissai un peu plus la tête, pour ne pas laisser quiconque sonder mes expressions. On pourrait penser que je détournais les yeux par sentiment d'horreur.
Visiblement songeur, Baldrisson énonça:
"Étrange. Je n'avais jamais rien vu de tel jusqu'ici."
"Et nous alors ? Nous avons été attaqués de nuit, et n'avons pu distinguer notre agresseur..."
Qu'ils affirment cela était une bonne nouvelle. Ils devaient tout ignorer de mon apparence. Un vieil homme, assis non loin, qui écoutait la conversation, intervint alors:
"C'est p't'être bin un nosferatu qui vous a fait ça."
Le mot me fit sursauter. Là, ça devenait vraiment mauvais pour moi. J'avais déjà entendu des personnes désigner un vampire de nosferatu. Baldrisson, Arlax et mes victimes se tournèrent vers lui et, devant leur muette interrogation, il continua:
"Vous savez pas c'que c'est ? C't'une saleté, qui boit l'sang aussi ben que moi ma chopine ! Faut un prêtre pour les massacrer, pars'que ça a peur des dieux. Ils les ont insultés et ces derniers les ont puni pour ça. Et donc, y'a ben qu'la r'ligion pour les vaincre. Et encore, s'pas gagné, c'est qu'c'est ben dur à tuer, et 'acrément fort, ce genre de bestiau. Et ça s'défend bien, vous risquez plus d'y passer qu'eux, croyez-moi."
Je ravalai un grognement, et me retins de dire que si l'agresseur avait vraiment été une "saleté", il aurait tué ses victimes, plutôt que de leur laisser la vie sauve. Ce que je commençais d'ailleurs à regretter de n'avoir pas fait. J'aurais peut-être dû les éliminer, emporter leur corps, ainsi le tigrain ne les aurait même pas retrouvés, et personne n'aurait pu soupçonner l'oeuvre d'un vampire. Les humains étaient bien tous les mêmes. Est-ce qu'ils savaient, eux, ce que c'était de souffrir de la soif, de devoir boire le sang de quelqu'un pour ne pas perdre la raison? Est-ce qu'ils savaient à quel point il était difficile de s'arrêter de boire, lorsqu'on avait planté ses crocs dans la chair, et l'effort qu'il m'avait fallu faire pour les laisser vivre? Et est-ce qu'ils savaient ce que c'était, d'être chassés, pour la seule raison d'être ce que l'on était, et de devoir vivre la nuit, sans jamais plus profiter de la douceur d'un rayon de soleil? Je me tus, me contentant de les regarder d'un air peu amène.
A ma grande surprise, Baldrisson ne sembla pas effrayé plus que cela par la description du vieil homme, et répliqua:
"Hahahaha ! Je ne crains rien sur cette terre, et la saloperie qui me tuera, ses parents sont encore en train de téter leurs foutues mères ! Quand à la religion, comme on dit chez nous : "Tout peut se régler avec un bon coup de hache bien placée, que ce soit le commerce, le partage de la chasse ou la demande en mariage." Votre prêtre peut bien bénir ma hache si il le souhaite, tant qu'elle coupe, elle fera son office. Les Nains savent ce qu'ils font, en matière d'armes, et si j'ai tué un dwimmerlaik une fois, un de vos nonosrefatu ou je ne sais quoi ne fera pas le poids face à moi !"
Soit il était sans peur, soit il était inconscient. J'optai pour un mélange des deux. Et puis, il avait sans doute de quoi être confiant en ses capacités. Même si j'ignorais ce qu'était un dwimmerlaik, je ne doutais pas de son habilité à la hache. C'était d'ailleurs bien plus intelligent que l'idée de se fier à un prêtre. Qu'est-ce qu'il m'aurait fait, le prêtre? Malgré tout ce qu'on affirmait quant à mes relations aux dieux, je les priais, comme tout le monde. Jamais je n'avais cessé de me fier à Théno, comme mes parents l'avaient toujours fait.
Quoi qu'il en soit, je n'en menais pas large. Si Baldrisson se décidait à éliminer l'agresseur de ces deux humains, il allait falloir que je me montre très vigilante. Heureusement, le vieillard n'avait pas révélé les éléments qui risquaient le plus de me démasquer : mon intolérance à la nourriture humaine, et l'effet mortel de la lumière du jour sur ceux de mon espèce. La situation était quand même fort délicate. Si jamais qui que ce soit connaissait ces particularités dans cette auberge, j'attirerais rapidement l'attention... La réaction la plus sage aurait été de fuir. Dire à mes compagnons de route que j'allais faire un tour, et ne pas revenir.
Je balayai la salle du regard. Dans les yeux des personnes qui avaient suivi l'échange, je ne lus que la crainte et le dégoût. Si je m'étais dénoncée, à ce moment, ils n'auraient pas hésité à me tuer. Avec la même détermination avec laquelle les enfants m'avaient lapidée. Avec laquelle Fantôme m'avait rejetée. Avec laquelle le cavalier m'avait poursuivie. Je leur en voulais. Même si, d'un côté, je les comprenais... ce qui ne faisait que renforcer ma colère. Une vague de froid descendit en moi. Quand je relevai les yeux, l'idée de fuir m'avait désertée. J'avais un autre plan, qui me permettrait à la fois de m'en sortir, et à la fois de me venger. Cette nuit, je transformerais l'un d'entre eux. Et alors, assoiffé de sang, il tuerait. Et ce serait lui, le monstre. Tandis que moi, je m'en irais continuerai ma route avec Baldrisson et Arlax, sans craindre les soupçons. Au fond de moi, une petite voix raisonnable me soufflait que c'était mal. Que je le regretterais.
Je la fis taire.
"Votre histoire m'intéresse. Que vous a fait la créature ?"
Mes deux victimes se levèrent et s'approchèrent de notre table, nous dévisageant tous trois. Je frémis, mais ils ne me prêtèrent pas plus d'attention que cela... il fallait dire, aussi, que j'étais entourée d'un barbare à la carrure fort impressionnante et d'un granl, dont l'apparence pouvait être surprenante. Les deux humains semblèrent juger Baldrisson digne de confiance, car ils lui révélèrent les traces de mes dents. Du coin de l'oeil, je vis Arlax afficher un dégoût non dissimulé. Je baissai un peu plus la tête, pour ne pas laisser quiconque sonder mes expressions. On pourrait penser que je détournais les yeux par sentiment d'horreur.
Visiblement songeur, Baldrisson énonça:
"Étrange. Je n'avais jamais rien vu de tel jusqu'ici."
"Et nous alors ? Nous avons été attaqués de nuit, et n'avons pu distinguer notre agresseur..."
Qu'ils affirment cela était une bonne nouvelle. Ils devaient tout ignorer de mon apparence. Un vieil homme, assis non loin, qui écoutait la conversation, intervint alors:
"C'est p't'être bin un nosferatu qui vous a fait ça."
Le mot me fit sursauter. Là, ça devenait vraiment mauvais pour moi. J'avais déjà entendu des personnes désigner un vampire de nosferatu. Baldrisson, Arlax et mes victimes se tournèrent vers lui et, devant leur muette interrogation, il continua:
"Vous savez pas c'que c'est ? C't'une saleté, qui boit l'sang aussi ben que moi ma chopine ! Faut un prêtre pour les massacrer, pars'que ça a peur des dieux. Ils les ont insultés et ces derniers les ont puni pour ça. Et donc, y'a ben qu'la r'ligion pour les vaincre. Et encore, s'pas gagné, c'est qu'c'est ben dur à tuer, et 'acrément fort, ce genre de bestiau. Et ça s'défend bien, vous risquez plus d'y passer qu'eux, croyez-moi."
Je ravalai un grognement, et me retins de dire que si l'agresseur avait vraiment été une "saleté", il aurait tué ses victimes, plutôt que de leur laisser la vie sauve. Ce que je commençais d'ailleurs à regretter de n'avoir pas fait. J'aurais peut-être dû les éliminer, emporter leur corps, ainsi le tigrain ne les aurait même pas retrouvés, et personne n'aurait pu soupçonner l'oeuvre d'un vampire. Les humains étaient bien tous les mêmes. Est-ce qu'ils savaient, eux, ce que c'était de souffrir de la soif, de devoir boire le sang de quelqu'un pour ne pas perdre la raison? Est-ce qu'ils savaient à quel point il était difficile de s'arrêter de boire, lorsqu'on avait planté ses crocs dans la chair, et l'effort qu'il m'avait fallu faire pour les laisser vivre? Et est-ce qu'ils savaient ce que c'était, d'être chassés, pour la seule raison d'être ce que l'on était, et de devoir vivre la nuit, sans jamais plus profiter de la douceur d'un rayon de soleil? Je me tus, me contentant de les regarder d'un air peu amène.
A ma grande surprise, Baldrisson ne sembla pas effrayé plus que cela par la description du vieil homme, et répliqua:
"Hahahaha ! Je ne crains rien sur cette terre, et la saloperie qui me tuera, ses parents sont encore en train de téter leurs foutues mères ! Quand à la religion, comme on dit chez nous : "Tout peut se régler avec un bon coup de hache bien placée, que ce soit le commerce, le partage de la chasse ou la demande en mariage." Votre prêtre peut bien bénir ma hache si il le souhaite, tant qu'elle coupe, elle fera son office. Les Nains savent ce qu'ils font, en matière d'armes, et si j'ai tué un dwimmerlaik une fois, un de vos nonosrefatu ou je ne sais quoi ne fera pas le poids face à moi !"
Soit il était sans peur, soit il était inconscient. J'optai pour un mélange des deux. Et puis, il avait sans doute de quoi être confiant en ses capacités. Même si j'ignorais ce qu'était un dwimmerlaik, je ne doutais pas de son habilité à la hache. C'était d'ailleurs bien plus intelligent que l'idée de se fier à un prêtre. Qu'est-ce qu'il m'aurait fait, le prêtre? Malgré tout ce qu'on affirmait quant à mes relations aux dieux, je les priais, comme tout le monde. Jamais je n'avais cessé de me fier à Théno, comme mes parents l'avaient toujours fait.
Quoi qu'il en soit, je n'en menais pas large. Si Baldrisson se décidait à éliminer l'agresseur de ces deux humains, il allait falloir que je me montre très vigilante. Heureusement, le vieillard n'avait pas révélé les éléments qui risquaient le plus de me démasquer : mon intolérance à la nourriture humaine, et l'effet mortel de la lumière du jour sur ceux de mon espèce. La situation était quand même fort délicate. Si jamais qui que ce soit connaissait ces particularités dans cette auberge, j'attirerais rapidement l'attention... La réaction la plus sage aurait été de fuir. Dire à mes compagnons de route que j'allais faire un tour, et ne pas revenir.
Je balayai la salle du regard. Dans les yeux des personnes qui avaient suivi l'échange, je ne lus que la crainte et le dégoût. Si je m'étais dénoncée, à ce moment, ils n'auraient pas hésité à me tuer. Avec la même détermination avec laquelle les enfants m'avaient lapidée. Avec laquelle Fantôme m'avait rejetée. Avec laquelle le cavalier m'avait poursuivie. Je leur en voulais. Même si, d'un côté, je les comprenais... ce qui ne faisait que renforcer ma colère. Une vague de froid descendit en moi. Quand je relevai les yeux, l'idée de fuir m'avait désertée. J'avais un autre plan, qui me permettrait à la fois de m'en sortir, et à la fois de me venger. Cette nuit, je transformerais l'un d'entre eux. Et alors, assoiffé de sang, il tuerait. Et ce serait lui, le monstre. Tandis que moi, je m'en irais continuerai ma route avec Baldrisson et Arlax, sans craindre les soupçons. Au fond de moi, une petite voix raisonnable me soufflait que c'était mal. Que je le regretterais.
Je la fis taire.
Dernière édition par Aëleen le Ven 22 Avr 2016 - 21:07, édité 1 fois
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Baldrisson remarqua, du coin de l'oeil, qu'Aëleen semblait mal à l'aise, tandis qu'ils parlaient des nonosseferatus. Ou quelque soit le nom que l'on donnait à ce genre de créature. Il se dit, innocemment, qu'il s'agissait bien-là d'une réaction tout à fait normale de la part d'une jeune fille comme elle. Après tout, elle était bien plus frèle et fragile que le Barbare. Lui se sentait tout à fait capable d'affronter un buveur de sang : contrairement aux dwimmerlaiks, les norsorefatus étaient purement et tout bonnement matériels, et ne semblaient pas capables de se dérober à un bon coup de hache capable de broyer trois tonneaux de bière naine. Même si il s'agissait-là d'un exercice auquel le Barbare ne s'adonnait guère : il était pratiquement blasphématoire que de gâcher autant de bon alcool aussi bêtement...
La majorité des clients de la taverne, Aëleen comprit, le regardaient avec des yeux ronds, incapables de se décider : était-il suicidaire, fatigué de vivre ou tout simplement incapable d'aligner deux pensées cohérentes ? Arlax, qui avait depuis longtemps dépassé ce stade, préférait largement oublier cette intervention du colosse en se noyant à demi avec la chope de bière qui lui faisait face. Sa couleur devint légèrement plus vive, alors que l'alcool se répandait rapidement dans son petit organisme. La suite, il la connaissait bien : il allait rouler en long, en large et en travers sur la surface de la table, jusqu'à s'écrouler sur la jonchée sale parsemant le sol de la taverne. A moins que Baldr ne soit encore assez sobre pour le ramasser.
Baldrisson étendit le bras gauche au-dessus de la table et, de sa main mutilée, pressa l'épaule d'Aëleen d'une façon qui se voulait réconfortante. Il lui sourit, et tourna le regard vers le couple d'Humains :
"Ne vous en faites pas. je doute que cette bestiole se pointe ici. C'est trop éloigné de l'endroit où vous avez dormi. Tavernier ! Je vais dormir. Tu me laisses de la nourriture devant la porte de la chambre. Si la petiote ici présent a faim, qu'elle prenne ce qu'elle veut. Il se tourna vers les autres clients. Et si vous comptez faire quoi que ce soit à la petiote, rappelez-vous que ma chambre se situe au-dessus de cette salle. Et qu'il n'y a qu'un plancher entre nous..."
Arlax lui tendit les bras et le Barbare, après avoir vidé sa chope, le prit dans sa main droite. De la gauche, il serrait le manche de sa hache. D'un pas tranquille, il monta les escaliers et entra dans la chambre. La tension se détendit après son départ de la salle commune. Baldrisson déposa sa hache non-loin de lui, là où il pourrait l'attraper sans guère de problèmes, si le moindre petit ennui survenait. Allongé sur le dos, il croisa les mains sur sa poitrine, laissant le granl monter sur son ventre. La respiration du colosse devint plus profonde. Celle d'Arlax était déjà celle d'un dormeur qui commençait à ronfler.
Le Barbare sentit le cerveau vivant glisser sur le côté et menacer de tomber au sol. Avec une certaine douceur, il le "rattrapa" avant que cela n'arrive et le repositionna sur son ventre de manière stable, avant de fermer les yeux.
La majorité des clients de la taverne, Aëleen comprit, le regardaient avec des yeux ronds, incapables de se décider : était-il suicidaire, fatigué de vivre ou tout simplement incapable d'aligner deux pensées cohérentes ? Arlax, qui avait depuis longtemps dépassé ce stade, préférait largement oublier cette intervention du colosse en se noyant à demi avec la chope de bière qui lui faisait face. Sa couleur devint légèrement plus vive, alors que l'alcool se répandait rapidement dans son petit organisme. La suite, il la connaissait bien : il allait rouler en long, en large et en travers sur la surface de la table, jusqu'à s'écrouler sur la jonchée sale parsemant le sol de la taverne. A moins que Baldr ne soit encore assez sobre pour le ramasser.
Baldrisson étendit le bras gauche au-dessus de la table et, de sa main mutilée, pressa l'épaule d'Aëleen d'une façon qui se voulait réconfortante. Il lui sourit, et tourna le regard vers le couple d'Humains :
"Ne vous en faites pas. je doute que cette bestiole se pointe ici. C'est trop éloigné de l'endroit où vous avez dormi. Tavernier ! Je vais dormir. Tu me laisses de la nourriture devant la porte de la chambre. Si la petiote ici présent a faim, qu'elle prenne ce qu'elle veut. Il se tourna vers les autres clients. Et si vous comptez faire quoi que ce soit à la petiote, rappelez-vous que ma chambre se situe au-dessus de cette salle. Et qu'il n'y a qu'un plancher entre nous..."
Arlax lui tendit les bras et le Barbare, après avoir vidé sa chope, le prit dans sa main droite. De la gauche, il serrait le manche de sa hache. D'un pas tranquille, il monta les escaliers et entra dans la chambre. La tension se détendit après son départ de la salle commune. Baldrisson déposa sa hache non-loin de lui, là où il pourrait l'attraper sans guère de problèmes, si le moindre petit ennui survenait. Allongé sur le dos, il croisa les mains sur sa poitrine, laissant le granl monter sur son ventre. La respiration du colosse devint plus profonde. Celle d'Arlax était déjà celle d'un dormeur qui commençait à ronfler.
Le Barbare sentit le cerveau vivant glisser sur le côté et menacer de tomber au sol. Avec une certaine douceur, il le "rattrapa" avant que cela n'arrive et le repositionna sur son ventre de manière stable, avant de fermer les yeux.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
Baldrisson cru sans doute que j'étais effrayée par l'hypothèse d'un vampire voyageant non loin de l'auberge, car la main à laquelle il lui manquait des doigts se referma soudain sur mon épaule, la serrant de façon réconfortante, me tirant de mes noires pensées.
"Ne vous en faites pas. je doute que cette bestiole se pointe ici. C'est trop éloigné de l'endroit où vous avez dormi. Tavernier ! Je vais dormir. Tu me laisses de la nourriture devant la porte de la chambre. Si la petiote ici présent a faim, qu'elle prenne ce qu'elle veut."
Un élan de gratitude me traversa. Bien sûr, la nourriture ne me serait d'aucune utilité. Mais c'était très gentil à lui. De plus, il continua :
–"Et si vous comptez faire quoi que ce soit à la petiote, rappelez-vous que ma chambre se situe au-dessus de cette salle. Et qu'il n'y a qu'un plancher entre nous..."
Je lui lançai un regard reconnaissant. Il ramassa Arlax, puis quitta la salle, et je sentis l'ambiance se faire soudain plus légère. Je me rendis alors compte de la tension qu'il avait fait peser sur l'assemblée, et qui n'avait fait qu'augmenter avec ses paroles. Le barbare avait une grande présence, quelque-chose comme une aura de puissance semblait émaner de lui. Et malgré la peur qu'il pouvait inspirer, il faisait preuve envers moi d'une grande gentillesse. Vraiment, je ne voulais pas qu'il se retourne contre moi. Je n'allais pas laisser ces humains qui ne comprenaient rien me faire perdre une personne supplémentaire. J'avais toujours fait attention de laisser mes proies en vie, de ne pas me comporter en monstre... Et pourtant, j'étais toujours vue comme telle. Quelqu'un paierait pour cette injustice.
Les deux humains mordus ayant regagné leur place, je me livrai à une observation attentive des voyageurs présents dans la salle. Les discussions avaient redémarrées, et nombre d'entre elles étaient centrées sur les nosferatus. Une table attira rapidement mon attention. Deux hommes s'y disputaient, l'un d'eux clamant qu'il avait déjà tué un démon buveur de sang, l'autre refusant de lui prêter crédit. Le ton montait rapidement et, finalement, le plus pragmatique quitta son camarade, l'air désabusé. Celui-ci parut satisfait, prenant visiblement ce renoncement de son compagnon à maintenir la discussion comme une victoire. Un petit rictus carnassier étira mes lèvres. Celui-ci paierait pour sa vantardise...
Je fixai mes yeux sur lui, attendant qu'il croise mon regard. Lorsque le bleu de ses yeux rencontra le vert des miens, je lui adressai un sourire. Son attention se fixa sur moi, étudiant mes traits, son regard revenant régulièrement vers le mien, comme happé par celui-ci. Un air étrange s'empara rapidement de son visage. Alors, je me levai et sortis discrètement de l'auberge, pour me rendre dans la rue.
L'air nocturne emplit mes poumons, et je l'inspirai profondément. Un certain calme m'envahit tandis qu'un léger vent frai se mettait à jouer avec mes longues mèches auburn, les faisant onduler. L'envie de me transformer en panthère pour me fondre dans l'obscurité m'envahit, mes envies de vengeance quelque peu atténuées. L'air sentait si bon, et les étoiles et la lune nimbaient le paysage d'une douce lueur argentée.
La porte de l'auberge, en s'ouvrant, me tira de ma contemplation. Je me retournai, avisai ma cible, et la quiétude qui avait commencé à m'envelopper vola en éclats, remplacée par une froide détermination. Je souris à l'homme, qui me fixait d'une manière étrange. L'effet de ce que j'appelais en moi-même la fascination vampirique. La même dont avait usé Nelra, la vampire, pour séduire mon père, l'attirer à elle. A cette pensée, je manquai de renoncer. Je n'étais pas comme elle. Cette pensée me révoltait. Mais les cailloux, le cheval, le visage de Fantôme, tout cela me revint à l'esprit, et je m'avançai doucement vers ma proie.
Mes crocs plongèrent dans sa chair. Le sang coula sur ma langue, dans ma gorge. Je le dégustai, sur ma victime consciente, qui ne se débattait pas, et semblait même étrangement béate. Puis j'éloignai ma bouche de sa gorge. A l'aide d'un poignard, je m'ouvris une veine, offrit mon sang à l'humain, qui l'accepta sans broncher. Après quelques minutes, l'homme s'effondra devant moi. Je le tirai jusque dans une petite impasse, l'abandonnai au pied d'un mur, revins dans la salle commune de la taverne. Là, je repris ma place et, l'esprit vide, me mis à chantonner doucement.
"Ne vous en faites pas. je doute que cette bestiole se pointe ici. C'est trop éloigné de l'endroit où vous avez dormi. Tavernier ! Je vais dormir. Tu me laisses de la nourriture devant la porte de la chambre. Si la petiote ici présent a faim, qu'elle prenne ce qu'elle veut."
Un élan de gratitude me traversa. Bien sûr, la nourriture ne me serait d'aucune utilité. Mais c'était très gentil à lui. De plus, il continua :
–"Et si vous comptez faire quoi que ce soit à la petiote, rappelez-vous que ma chambre se situe au-dessus de cette salle. Et qu'il n'y a qu'un plancher entre nous..."
Je lui lançai un regard reconnaissant. Il ramassa Arlax, puis quitta la salle, et je sentis l'ambiance se faire soudain plus légère. Je me rendis alors compte de la tension qu'il avait fait peser sur l'assemblée, et qui n'avait fait qu'augmenter avec ses paroles. Le barbare avait une grande présence, quelque-chose comme une aura de puissance semblait émaner de lui. Et malgré la peur qu'il pouvait inspirer, il faisait preuve envers moi d'une grande gentillesse. Vraiment, je ne voulais pas qu'il se retourne contre moi. Je n'allais pas laisser ces humains qui ne comprenaient rien me faire perdre une personne supplémentaire. J'avais toujours fait attention de laisser mes proies en vie, de ne pas me comporter en monstre... Et pourtant, j'étais toujours vue comme telle. Quelqu'un paierait pour cette injustice.
Les deux humains mordus ayant regagné leur place, je me livrai à une observation attentive des voyageurs présents dans la salle. Les discussions avaient redémarrées, et nombre d'entre elles étaient centrées sur les nosferatus. Une table attira rapidement mon attention. Deux hommes s'y disputaient, l'un d'eux clamant qu'il avait déjà tué un démon buveur de sang, l'autre refusant de lui prêter crédit. Le ton montait rapidement et, finalement, le plus pragmatique quitta son camarade, l'air désabusé. Celui-ci parut satisfait, prenant visiblement ce renoncement de son compagnon à maintenir la discussion comme une victoire. Un petit rictus carnassier étira mes lèvres. Celui-ci paierait pour sa vantardise...
Je fixai mes yeux sur lui, attendant qu'il croise mon regard. Lorsque le bleu de ses yeux rencontra le vert des miens, je lui adressai un sourire. Son attention se fixa sur moi, étudiant mes traits, son regard revenant régulièrement vers le mien, comme happé par celui-ci. Un air étrange s'empara rapidement de son visage. Alors, je me levai et sortis discrètement de l'auberge, pour me rendre dans la rue.
L'air nocturne emplit mes poumons, et je l'inspirai profondément. Un certain calme m'envahit tandis qu'un léger vent frai se mettait à jouer avec mes longues mèches auburn, les faisant onduler. L'envie de me transformer en panthère pour me fondre dans l'obscurité m'envahit, mes envies de vengeance quelque peu atténuées. L'air sentait si bon, et les étoiles et la lune nimbaient le paysage d'une douce lueur argentée.
La porte de l'auberge, en s'ouvrant, me tira de ma contemplation. Je me retournai, avisai ma cible, et la quiétude qui avait commencé à m'envelopper vola en éclats, remplacée par une froide détermination. Je souris à l'homme, qui me fixait d'une manière étrange. L'effet de ce que j'appelais en moi-même la fascination vampirique. La même dont avait usé Nelra, la vampire, pour séduire mon père, l'attirer à elle. A cette pensée, je manquai de renoncer. Je n'étais pas comme elle. Cette pensée me révoltait. Mais les cailloux, le cheval, le visage de Fantôme, tout cela me revint à l'esprit, et je m'avançai doucement vers ma proie.
Mes crocs plongèrent dans sa chair. Le sang coula sur ma langue, dans ma gorge. Je le dégustai, sur ma victime consciente, qui ne se débattait pas, et semblait même étrangement béate. Puis j'éloignai ma bouche de sa gorge. A l'aide d'un poignard, je m'ouvris une veine, offrit mon sang à l'humain, qui l'accepta sans broncher. Après quelques minutes, l'homme s'effondra devant moi. Je le tirai jusque dans une petite impasse, l'abandonnai au pied d'un mur, revins dans la salle commune de la taverne. Là, je repris ma place et, l'esprit vide, me mis à chantonner doucement.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Baldrisson s'éveilla au milieu d'un ronflement... Rectification : son estomac l'éveilla en grondant. Il roula sur le côté et se redressa. Arlax était installé à côté d'un large plateau de bois et dormait. Dessus étaient posé quelques tranches de viande et une tranche de pain.
Le Barbare se dirigea vers les aliments et commença à se restaurer. Alors qu'il déchirait un morceau de viande rouge à l'aide de ses dents, le granl se réveilla et se rapprocha, pour lui aussi se restaurer. Le Barbare trouvait étonnant que son compagnon de route engloutisse pratiquement son poids en viande tout les jours, sans avoir de système de digestion... "Normal"...
"Bien dormi ?"
"Comme sur une barque. Au cœur d'une mer déchaînée."
Baldrisson ricana. Il savait que, malgré ce qu'il disait, Arlax appréciait de dormir sur son ventre, cela... L'apaisait, voire le berçait. C'était un partisan du moindre effort, qui appréciait que ce soient les autres qui s'occupent de tout. Il se définissait quelquefois comme un hédoniste. Baldr n'avait strictement aucune idée de ce qu'était la "nez d'eau ni cité", et se demandait où cela se trouvait. Et accessoirement, si cela pouvait se piller. Même si cela lui semblait difficile, puisqu'il semblait qu'ils ne possédaient pas de cité à part entière...
Alors qu'il se restaurait, il entendit un cri, provenant d'en dehors de l'auberge. Il ne s'agissait pas de celui d'Aëleen, mais c'était suffisant pour le faire jaillir hors de la chambre, hache en main, avant de dévaler les escaliers. Arlax avait été projeté contre un mur et protestait à présent contre ce départ brusque, tout en essayant de se remettre d'aplomb.
Il parvint en trombe dans la salle commune, ce qui surprit quelques-uns des clients qui se mettèrent instinctivement hors de portée du colosse.
"J'ai entendu un cri. Où ? Qui ?"
La femme du couple qui avait été agressé entra à ce moment-là dans l'auberge :
"Du sang ! Dehors, du sang !"
Elle se jeta dans les bras de l'homme et débuta une véritable crise de nerfs.
Il haussa un sourcil et sortit de l'auberge. La nuit était tombée et il avait du mal à se repérer réellement... Et surtout, à trouver lesdites tâches de sang. Usant de logique, une fois n'étant pas coutume, il se rendit à l'écurie, seule lieu où il se trouvait de la lumière en-dehors de l'auberge. Il était donc logique que la femme ai vu le sang dedans. A moins qu'elle ne puisse voir dans le noir, qui sait ?
La porte de l'écurie était entrouverte quand il s'en approcha. Il entra, arme en main, pour voir une petite mare de sang. Plusieurs chevaux gisaient au sol, certains morts, d'autres agonisant, tous avec la gorge déchirée. Y compris la monture du Barbare, qui sentit la moutarde lui monter au nez en voyant ce triste spectacle.
Un hennissement de douleur le fit se tourner. Il contempla alors un cheval à la gorge déchirée, qui ruait dans les brancards, tandis qu'un homme lapait son sang à même le sol. Baldrisson gronda et fit un moulinet avec sa hache. L'homme releva la tête. Il semblait que le Barbare l'avait vu dans l'auberge, mais ne lui avait accordé aucune importance. Alors c'était lui, le nonossefératu ?
Il sourit. Plus pour longtemps.
Son adversaire se tassa sur lui-même et sauta en direction de Baldrisson, la bouche grande ouverte. Ce dernier put se rendre compte que ses canines étaient bien plus développées que celles d'un Humain normal, et qu'il était à parier qu'il déchirerait la gorge de Baldr si il en avait l'occasion.
L'Humain esquiva l'attaque d'une rapide roulade et fit tournoyer sa hache, observant son adversaire, les traits tendus par la concentration.
La créature se tenait sur trois membres, sa main libre cherchant une arme. Il finit par agripper une fourche normalement utilisée pour fournir du foin au chevaux. La pointant vers Baldrisson, il chargea. Ce dernier pensa qu'il allait l'utiliser tel une lance, ce qui se ferait normalement, mais il fut surpris quand son adversaire bondit et le frappa avec son arme improvisé à la manière d'une massue.
Il lâcha sa hache et roula au sol, avant de se relever prestement.
Agrippant à son tour le manche de la fourche à deux mains, il chercha à l'arracher de la prise de son adversaire. Les deux combattants luttèrent pour prendre la possession de l'arme, tirant d'un côté ou de l'autre, jusqu'à ce que Baldrisson parvienne à s'approcher suffisament près du vampire pour lui asséner un violent coup de boule, puis un autre, et encore un autre. A demi-assommé, son adversaire ne put faire quoi que ce soit quand la botte de Baldrisson le percuta en plein thorax, l'envoyant contre un mur. Le Barbare chargea et cloua son adversaire audit mur à l'aide de la fourche, avant d'aller chercher sa hache. Le vampire bataillait et luttait pour tenter de se dégager des dents de l'outil, laissant suffisamment de temps au colosse pour prendre son élan. On entendit un claquement sec au moment où le fer de la hache naine rencontrait le mur. La tête du vampire dodelina, avant de tomber au sol dans un son mat, une expression d'horreur sur les traits.
"Et après, on dit que je ne sais pas utiliser ma tête..."
Il ramassa celle du nosferatu et revint à l'auberge, courbaturé et souffrant de multiples contusions : son adversaire l'avait frappé à plusieurs reprises durant leurs luttes, le griffant au passage.
Il entra dans la salle commune. Arlax, par un quelconque moyen, avait réussi à descendre de la chambre et se trouvait juché sur une table, une chope de bière devant lui.
"J'ai eu le norsorefatu. Voilà sa tête. Une bière."
Il s'écroula sur une chaise, fourbu.
Le Barbare se dirigea vers les aliments et commença à se restaurer. Alors qu'il déchirait un morceau de viande rouge à l'aide de ses dents, le granl se réveilla et se rapprocha, pour lui aussi se restaurer. Le Barbare trouvait étonnant que son compagnon de route engloutisse pratiquement son poids en viande tout les jours, sans avoir de système de digestion... "Normal"...
"Bien dormi ?"
"Comme sur une barque. Au cœur d'une mer déchaînée."
Baldrisson ricana. Il savait que, malgré ce qu'il disait, Arlax appréciait de dormir sur son ventre, cela... L'apaisait, voire le berçait. C'était un partisan du moindre effort, qui appréciait que ce soient les autres qui s'occupent de tout. Il se définissait quelquefois comme un hédoniste. Baldr n'avait strictement aucune idée de ce qu'était la "nez d'eau ni cité", et se demandait où cela se trouvait. Et accessoirement, si cela pouvait se piller. Même si cela lui semblait difficile, puisqu'il semblait qu'ils ne possédaient pas de cité à part entière...
Alors qu'il se restaurait, il entendit un cri, provenant d'en dehors de l'auberge. Il ne s'agissait pas de celui d'Aëleen, mais c'était suffisant pour le faire jaillir hors de la chambre, hache en main, avant de dévaler les escaliers. Arlax avait été projeté contre un mur et protestait à présent contre ce départ brusque, tout en essayant de se remettre d'aplomb.
Il parvint en trombe dans la salle commune, ce qui surprit quelques-uns des clients qui se mettèrent instinctivement hors de portée du colosse.
"J'ai entendu un cri. Où ? Qui ?"
La femme du couple qui avait été agressé entra à ce moment-là dans l'auberge :
"Du sang ! Dehors, du sang !"
Elle se jeta dans les bras de l'homme et débuta une véritable crise de nerfs.
Il haussa un sourcil et sortit de l'auberge. La nuit était tombée et il avait du mal à se repérer réellement... Et surtout, à trouver lesdites tâches de sang. Usant de logique, une fois n'étant pas coutume, il se rendit à l'écurie, seule lieu où il se trouvait de la lumière en-dehors de l'auberge. Il était donc logique que la femme ai vu le sang dedans. A moins qu'elle ne puisse voir dans le noir, qui sait ?
La porte de l'écurie était entrouverte quand il s'en approcha. Il entra, arme en main, pour voir une petite mare de sang. Plusieurs chevaux gisaient au sol, certains morts, d'autres agonisant, tous avec la gorge déchirée. Y compris la monture du Barbare, qui sentit la moutarde lui monter au nez en voyant ce triste spectacle.
Un hennissement de douleur le fit se tourner. Il contempla alors un cheval à la gorge déchirée, qui ruait dans les brancards, tandis qu'un homme lapait son sang à même le sol. Baldrisson gronda et fit un moulinet avec sa hache. L'homme releva la tête. Il semblait que le Barbare l'avait vu dans l'auberge, mais ne lui avait accordé aucune importance. Alors c'était lui, le nonossefératu ?
Il sourit. Plus pour longtemps.
Son adversaire se tassa sur lui-même et sauta en direction de Baldrisson, la bouche grande ouverte. Ce dernier put se rendre compte que ses canines étaient bien plus développées que celles d'un Humain normal, et qu'il était à parier qu'il déchirerait la gorge de Baldr si il en avait l'occasion.
L'Humain esquiva l'attaque d'une rapide roulade et fit tournoyer sa hache, observant son adversaire, les traits tendus par la concentration.
La créature se tenait sur trois membres, sa main libre cherchant une arme. Il finit par agripper une fourche normalement utilisée pour fournir du foin au chevaux. La pointant vers Baldrisson, il chargea. Ce dernier pensa qu'il allait l'utiliser tel une lance, ce qui se ferait normalement, mais il fut surpris quand son adversaire bondit et le frappa avec son arme improvisé à la manière d'une massue.
Il lâcha sa hache et roula au sol, avant de se relever prestement.
Agrippant à son tour le manche de la fourche à deux mains, il chercha à l'arracher de la prise de son adversaire. Les deux combattants luttèrent pour prendre la possession de l'arme, tirant d'un côté ou de l'autre, jusqu'à ce que Baldrisson parvienne à s'approcher suffisament près du vampire pour lui asséner un violent coup de boule, puis un autre, et encore un autre. A demi-assommé, son adversaire ne put faire quoi que ce soit quand la botte de Baldrisson le percuta en plein thorax, l'envoyant contre un mur. Le Barbare chargea et cloua son adversaire audit mur à l'aide de la fourche, avant d'aller chercher sa hache. Le vampire bataillait et luttait pour tenter de se dégager des dents de l'outil, laissant suffisamment de temps au colosse pour prendre son élan. On entendit un claquement sec au moment où le fer de la hache naine rencontrait le mur. La tête du vampire dodelina, avant de tomber au sol dans un son mat, une expression d'horreur sur les traits.
"Et après, on dit que je ne sais pas utiliser ma tête..."
Il ramassa celle du nosferatu et revint à l'auberge, courbaturé et souffrant de multiples contusions : son adversaire l'avait frappé à plusieurs reprises durant leurs luttes, le griffant au passage.
Il entra dans la salle commune. Arlax, par un quelconque moyen, avait réussi à descendre de la chambre et se trouvait juché sur une table, une chope de bière devant lui.
"J'ai eu le norsorefatu. Voilà sa tête. Une bière."
Il s'écroula sur une chaise, fourbu.
- PS:
- Baldr a sorti la meilleure punchline de l'année.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
J'étais assise à une table retirée, un peu cachée dans l'ombre. Je ne me sentais pas très bien. Peut-être à cause de l'alcool qu'avait bu ma victime avant que je ne le morde. Peut-être parce-que j'avais moi-même donné mon sang, même si la blessure se refermait déjà. Ou peut-être du fait de la gravité de ce que j'avais fait. Du caractère définitif de mon acte. Je me pris la tête dans les mains. Ne pas y penser. Je ne devais pas y penser. Rester focalisée sur le fait que c'était bien fait pour lui. Il s'était vanté d'avoir tué un vampire. Comme si nous étions des trophées de chasse. Des êtres inhumains, pour lesquels on ne pouvait compatir, trop différents, des espèces de démons qui ne méritaient que la mort. Je n'étais pas cela. C'était injuste. Sa punition était donc justifiée. Il allait voir ce que cela faisait.
Du bruit me dérangeait, parvenant de l'entrée de l'auberge, mais je tâchais de l'ignorer, me concentrant sur des notes de musiques, que je fredonnais, tâchant de composer un morceau que je pourrais jouer et accompagner d'une chanson. Je crus reconnaître la voix d'une de mes précédentes victimes, ainsi que celle de Baldrisson, mais tout cela était au second plan, à la limite de ma conscience. Mon esprit tournait au ralenti et, lorsque le silence revint, j'oubliai bien vite cette agitation, perdue dans la musique.
Un peu plus tard, j'entendis la porte s'ouvrir, et la voix de Baldrisson retentit. Ses mots me tirèrent de ma torpeur, me faisant réintégrer la réalité de plein fouet :
"J'ai eu le norsorefatu. Voilà sa tête. Une bière."
Je tournai les yeux vers lui. Il tenait effectivement la tête du vampire que j'avais créé. De l'homme que j'avais tué. C'était ce que j'avais voulu. Il avait tué le vampire, et maintenant, tout le monde penserait que le monstre était mort, je serais hors de danger. J'aurais dû être satisfaite. C'était pour cela que je l'avais transformé. Pour que sa mort me venge du rejet des humains et pour qu'elle me permette de poursuivre mon chemin. Pourtant, en voyant sa tête, séparée de son corps, je ne ressentis aucune joie. J'eus plutôt l'impression d'être plongée dans un bain glacé. Ne pouvant soutenir la vue de cette tête sans corps, aux effrayants yeux écarquillés, je détournai le regard.
L'entrée de Baldrisson avait provoqué de nombreuses réactions parmi les personnes encore présentes dans la salle. Nombre des convives saluaient son exploit, se réjouissant de la mort du monstre, débattant de la force que devait posséder le barbare pour être parvenu à tuer un buveur de sang. D'autres se montraient plus méfiants, se demandaient comment un homme était parvenu à tuer pareille créature, et s'il n'était pas autant à soupçonner que celle-ci.
Émergeant de cette effervescence, une voix se mit à hurler. Tournant la tête, j'avisai l'homme qui avait été à la table de ma victime. Il secouait la tête, en signe de dénégation, et tentait d'aller vers Baldrisson, luttant contre deux autres personnes, qui le retenaient et tentaient visiblement de le raisonner. L'homme protestait, fixant la tête coupée, disant que jamais son ami n'avait été un nosferatu, que Baldrisson l'avait assassiné. Toutefois, personne ne l'écoutait car les canines effilées de ma proie, visibles dans sa bouche, étaient une preuve que nul ne pouvait nier.
Un peu effrayée tout de même par les vociférations de l'ami de ma création, je me levai de ma chaise pour m'approcher de Baldrisson. Je ne savais pas quand il comptait partir, mais j'aurais préféré que ce soit maintenant. Quelqu'un pourrait venir enquêter sur cette histoire de vampire, évoquer notre crainte du soleil, faire peser sur moi des soupçons... Et je ne pouvais plus supporter la vue de l'homme éploré, ni celle du visage de ma victime, dont les yeux semblaient me dire « C'est toi qui m'a créé. Tu étais responsable de moi. C'est toi qui m'a tué. Tu ne crois pas qu'en faisant ça, tu deviens le monstre qu'on t'accuse d'être ? »
Je résistai à l'envie de me cacher les yeux. Cela n'aurait rien changé. Son regard était incrusté en moi, que mes yeux soient ouverts ou fermés, comme gravé dans mon esprit même.
Du bruit me dérangeait, parvenant de l'entrée de l'auberge, mais je tâchais de l'ignorer, me concentrant sur des notes de musiques, que je fredonnais, tâchant de composer un morceau que je pourrais jouer et accompagner d'une chanson. Je crus reconnaître la voix d'une de mes précédentes victimes, ainsi que celle de Baldrisson, mais tout cela était au second plan, à la limite de ma conscience. Mon esprit tournait au ralenti et, lorsque le silence revint, j'oubliai bien vite cette agitation, perdue dans la musique.
Un peu plus tard, j'entendis la porte s'ouvrir, et la voix de Baldrisson retentit. Ses mots me tirèrent de ma torpeur, me faisant réintégrer la réalité de plein fouet :
"J'ai eu le norsorefatu. Voilà sa tête. Une bière."
Je tournai les yeux vers lui. Il tenait effectivement la tête du vampire que j'avais créé. De l'homme que j'avais tué. C'était ce que j'avais voulu. Il avait tué le vampire, et maintenant, tout le monde penserait que le monstre était mort, je serais hors de danger. J'aurais dû être satisfaite. C'était pour cela que je l'avais transformé. Pour que sa mort me venge du rejet des humains et pour qu'elle me permette de poursuivre mon chemin. Pourtant, en voyant sa tête, séparée de son corps, je ne ressentis aucune joie. J'eus plutôt l'impression d'être plongée dans un bain glacé. Ne pouvant soutenir la vue de cette tête sans corps, aux effrayants yeux écarquillés, je détournai le regard.
L'entrée de Baldrisson avait provoqué de nombreuses réactions parmi les personnes encore présentes dans la salle. Nombre des convives saluaient son exploit, se réjouissant de la mort du monstre, débattant de la force que devait posséder le barbare pour être parvenu à tuer un buveur de sang. D'autres se montraient plus méfiants, se demandaient comment un homme était parvenu à tuer pareille créature, et s'il n'était pas autant à soupçonner que celle-ci.
Émergeant de cette effervescence, une voix se mit à hurler. Tournant la tête, j'avisai l'homme qui avait été à la table de ma victime. Il secouait la tête, en signe de dénégation, et tentait d'aller vers Baldrisson, luttant contre deux autres personnes, qui le retenaient et tentaient visiblement de le raisonner. L'homme protestait, fixant la tête coupée, disant que jamais son ami n'avait été un nosferatu, que Baldrisson l'avait assassiné. Toutefois, personne ne l'écoutait car les canines effilées de ma proie, visibles dans sa bouche, étaient une preuve que nul ne pouvait nier.
Un peu effrayée tout de même par les vociférations de l'ami de ma création, je me levai de ma chaise pour m'approcher de Baldrisson. Je ne savais pas quand il comptait partir, mais j'aurais préféré que ce soit maintenant. Quelqu'un pourrait venir enquêter sur cette histoire de vampire, évoquer notre crainte du soleil, faire peser sur moi des soupçons... Et je ne pouvais plus supporter la vue de l'homme éploré, ni celle du visage de ma victime, dont les yeux semblaient me dire « C'est toi qui m'a créé. Tu étais responsable de moi. C'est toi qui m'a tué. Tu ne crois pas qu'en faisant ça, tu deviens le monstre qu'on t'accuse d'être ? »
Je résistai à l'envie de me cacher les yeux. Cela n'aurait rien changé. Son regard était incrusté en moi, que mes yeux soient ouverts ou fermés, comme gravé dans mon esprit même.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
L'on apporta une bière au Barbare et les clients le remercièrent en lui tapant dans le dos ou sur l'épaule, le félicitant de les avoir débarrassé du monstre. L'Humain n'avait cure des débats qui agitaient la clientèle de la taverne, sur une telle force capable de tuer une créature pareille. D'autres, encore, le soupçonnaient d'être le monstre. Une personne hurla et tenta de se jeter sur le colosse. Il s'agissait de l'ami de la victime de ce dernier, et il hurlait que son compagnon de route n'était pas une telle créature.
"Va dire ça aux montures qu'il a massacré."
Les autres clients jetèrent l'homme dehors, le soupçonnant d'être le complice du nosferatu.
Baldrisson acheva sa bière et se dirigea vers la chambre. En passant à côté d'Aëleen, il s'arrêta et lui tapota gentiment l'épaule.
"Ne t'en fais pas, va. A moins que cette tête ne soit capable de se déplacer sans son corps, elle est totalement innoffensive. Et même si elle en était capable..."
Il revint vers la tête décapitée qu'il avait posé sur la table et la prit par les cheveux. Il visa soigneusement et la lança dans la cheminée de l'auberge, déclenchant une gerbe de flammes et d'étincelles, avant qu'une odeur de chair brûlée ne s'élève. Baldrisson ricana : si encore avec ça, la tête était en vie, elle aurait du mal à se déplacer à demi-carbonisée.
"Demain, nous partirons une heure avant l'aube. On va devoir se déplacer à pied demain, parce que je ne fais pas confiance aux chevaux survivants. Pas assez endurants à mon goût. Bonne nuit."
Arlax dans ses bras, il remonta dans la chambre, avant de poser sa hache au sol, non loin de lui, et de s'allonger sur le lit, pour s'endormir.
Un son métallique l'éveilla au beau milieu de la nuit. Il ouvrit les yeux, en sursautant, faisant tomber le granl au sol par la même occasion. L'ami de sa victime était entré dans la chambre, sans doute pour venger son compagnon de route, et il avait malencontreusement heurté le manche de la hache du Barbare, ce qui avait produit le bruit ayant réveillé ce dernier. L'homme avait une lampe avec lui, ce qui agressa les yeux du colosse, et ce dernier ne chercha pas immédiatement à se défendre, les yeux fermés, surprit et tout juste éveillé.
Son adversaire se jeta sur lui et chercha à l'étrangler. La lutte s'engagea entre les deux hommes. Rapidement, l'instinct de survie du Barbare reprit le dessus, et il repoussa son ennemi contre le mur. Arlax s'était réfugié sous le lit et observait le combat silencieusement. Finalement, Baldrisson parvint à mettre son opposant au sol. Sans lui laisser le temps de se relever, il lui fit une clé à la tête et serra, tordant la nuque, qui céda finalement dans un craquement sinistre. Il se releva, essoufflé. Des clients s'étaient réveillés et l'observaient par l'embrasure de la porte. Le Barbare prit Arlax et sa hache et sortit. Les voyageurs s'écartèrent largement devant lui. Il descendit dans la salle commune et y trouva Aëleen, assise à une table.
"On part. L'air devient malsain par ici."
"Va dire ça aux montures qu'il a massacré."
Les autres clients jetèrent l'homme dehors, le soupçonnant d'être le complice du nosferatu.
Baldrisson acheva sa bière et se dirigea vers la chambre. En passant à côté d'Aëleen, il s'arrêta et lui tapota gentiment l'épaule.
"Ne t'en fais pas, va. A moins que cette tête ne soit capable de se déplacer sans son corps, elle est totalement innoffensive. Et même si elle en était capable..."
Il revint vers la tête décapitée qu'il avait posé sur la table et la prit par les cheveux. Il visa soigneusement et la lança dans la cheminée de l'auberge, déclenchant une gerbe de flammes et d'étincelles, avant qu'une odeur de chair brûlée ne s'élève. Baldrisson ricana : si encore avec ça, la tête était en vie, elle aurait du mal à se déplacer à demi-carbonisée.
"Demain, nous partirons une heure avant l'aube. On va devoir se déplacer à pied demain, parce que je ne fais pas confiance aux chevaux survivants. Pas assez endurants à mon goût. Bonne nuit."
Arlax dans ses bras, il remonta dans la chambre, avant de poser sa hache au sol, non loin de lui, et de s'allonger sur le lit, pour s'endormir.
Un son métallique l'éveilla au beau milieu de la nuit. Il ouvrit les yeux, en sursautant, faisant tomber le granl au sol par la même occasion. L'ami de sa victime était entré dans la chambre, sans doute pour venger son compagnon de route, et il avait malencontreusement heurté le manche de la hache du Barbare, ce qui avait produit le bruit ayant réveillé ce dernier. L'homme avait une lampe avec lui, ce qui agressa les yeux du colosse, et ce dernier ne chercha pas immédiatement à se défendre, les yeux fermés, surprit et tout juste éveillé.
Son adversaire se jeta sur lui et chercha à l'étrangler. La lutte s'engagea entre les deux hommes. Rapidement, l'instinct de survie du Barbare reprit le dessus, et il repoussa son ennemi contre le mur. Arlax s'était réfugié sous le lit et observait le combat silencieusement. Finalement, Baldrisson parvint à mettre son opposant au sol. Sans lui laisser le temps de se relever, il lui fit une clé à la tête et serra, tordant la nuque, qui céda finalement dans un craquement sinistre. Il se releva, essoufflé. Des clients s'étaient réveillés et l'observaient par l'embrasure de la porte. Le Barbare prit Arlax et sa hache et sortit. Les voyageurs s'écartèrent largement devant lui. Il descendit dans la salle commune et y trouva Aëleen, assise à une table.
"On part. L'air devient malsain par ici."
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
Baldrisson se dirigea soudain vers moi, posa une main sur mon épaule. Mon visage devait refléter quelque-chose, car il dit, dans la visible intention de me rassurer :
"Ne t'en fais pas, va. A moins que cette tête ne soit capable de se déplacer sans son corps, elle est totalement innoffensive. Et même si elle en était capable..."
Il paru se concentrer puis lança la tête dans le feu qui chauffait la salle, dans lequel elle disparut avec une odeur de brûlé. Tandis que je fixais l'âtre, le regard vide, je pris conscience que le barbare me parlait. Le temps que je parvienne à focaliser mon attention sur le barbare, il m'avait annoncé que nous repartirions une heure avant l'aube, à pied, puisque le vampire n'avait laissé vivre que des chevaux peu résistants. L'esprit vide, je ne trouvai rien à protester, et Baldrisson s'en fut à la chambre, Arlax dans les bras. Je me trouvai comme une idiote. Qu'allais-je faire maintenant ? Je ne pouvais m'en aller à pied avec lui durant le jour. La lumière me tuerait. Et s'il faisait ça justement parce-qu'il en savait plus sur les vampires qu'il ne laissait paraître, et me soupçonnait ? En même temps, ce n'était pas logique. Car alors, pourquoi ses paroles rassurantes ?
Je m'affalai à table, dépitée. Je ne savais vraiment pas comment me sortir de cette situation. Je ne voulais pas m'enfuir. C'était pour cela que j'avais créé ce vampire ! Mais en même temps, si j'insistais encore auprès de Baldrisson pour éviter le soleil, il allait finir par développer des soupçons... Ou peut-être pas. Je soupirai. J'eus une pensée de haine envers mes créateurs. Ils m'avaient condamnée à vivre de cette façon, dans la crainte de la lumière, autant sur ma peau que sur la vérité. Mais est-ce que j'étais vraiment mieux ? J'avais transformé un homme pour qu'il se fasse massacrer afin d'échapper moi-même aux soupçons...
Énervée, je laissai échapper un petit feulement. Il ne servait à rien de ressasser. C'était idiot. J'allais attendre que Baldrisson se lève, lui expliquer que je ne pouvais pas marcher au grand jour à cause... d'une maladie ? Ce n'était pas si loin de la vérité. Ma décision prise, je me trouvai sans rien à faire, mon esprit faisant sans cesse réapparaître l'image de la tête coupée du vampire. A un moment, je crus entendre un certain vacarme, mais je n'y prêtais pas plus attention que cela. Peut-être deux hommes ivres qui se battaient. Le bruit cessa, et je l'oubliai... jusqu'à ce que Baldrisson fasse irruption dans la salle, l'air contrarié.
"On part. L'air devient malsain par ici."
Je n'eus pas le temps de le questionner qu'il traversait déjà la salle. Je bondis sur mes pieds, vérifiai mon sabre et mes poignards, récupérai mon sac et ma lyre, et emboîtai le pas au barbare. Nous sortîmes dans la nuit et, après quelques pas, je lui demandai :
-Il s'est passé quoi ? Quelqu'un s'est battu ?
Je me souvenais du vacarme que j'avais entendu. Cela avait-il un lien avec notre départ précipité ? Je n'avais pas senti de sang... Mais cela ne voulait rien dire. On pouvait se battre sans infliger de blessure sanglante. On pouvait écraser des organes, casser des os. Puisque le vampire était mort, je me demandais vraiment ce qui avait pu se passer pour que Baldrisson prenne soudain la décision de quitter l'auberge.
"Ne t'en fais pas, va. A moins que cette tête ne soit capable de se déplacer sans son corps, elle est totalement innoffensive. Et même si elle en était capable..."
Il paru se concentrer puis lança la tête dans le feu qui chauffait la salle, dans lequel elle disparut avec une odeur de brûlé. Tandis que je fixais l'âtre, le regard vide, je pris conscience que le barbare me parlait. Le temps que je parvienne à focaliser mon attention sur le barbare, il m'avait annoncé que nous repartirions une heure avant l'aube, à pied, puisque le vampire n'avait laissé vivre que des chevaux peu résistants. L'esprit vide, je ne trouvai rien à protester, et Baldrisson s'en fut à la chambre, Arlax dans les bras. Je me trouvai comme une idiote. Qu'allais-je faire maintenant ? Je ne pouvais m'en aller à pied avec lui durant le jour. La lumière me tuerait. Et s'il faisait ça justement parce-qu'il en savait plus sur les vampires qu'il ne laissait paraître, et me soupçonnait ? En même temps, ce n'était pas logique. Car alors, pourquoi ses paroles rassurantes ?
Je m'affalai à table, dépitée. Je ne savais vraiment pas comment me sortir de cette situation. Je ne voulais pas m'enfuir. C'était pour cela que j'avais créé ce vampire ! Mais en même temps, si j'insistais encore auprès de Baldrisson pour éviter le soleil, il allait finir par développer des soupçons... Ou peut-être pas. Je soupirai. J'eus une pensée de haine envers mes créateurs. Ils m'avaient condamnée à vivre de cette façon, dans la crainte de la lumière, autant sur ma peau que sur la vérité. Mais est-ce que j'étais vraiment mieux ? J'avais transformé un homme pour qu'il se fasse massacrer afin d'échapper moi-même aux soupçons...
Énervée, je laissai échapper un petit feulement. Il ne servait à rien de ressasser. C'était idiot. J'allais attendre que Baldrisson se lève, lui expliquer que je ne pouvais pas marcher au grand jour à cause... d'une maladie ? Ce n'était pas si loin de la vérité. Ma décision prise, je me trouvai sans rien à faire, mon esprit faisant sans cesse réapparaître l'image de la tête coupée du vampire. A un moment, je crus entendre un certain vacarme, mais je n'y prêtais pas plus attention que cela. Peut-être deux hommes ivres qui se battaient. Le bruit cessa, et je l'oubliai... jusqu'à ce que Baldrisson fasse irruption dans la salle, l'air contrarié.
"On part. L'air devient malsain par ici."
Je n'eus pas le temps de le questionner qu'il traversait déjà la salle. Je bondis sur mes pieds, vérifiai mon sabre et mes poignards, récupérai mon sac et ma lyre, et emboîtai le pas au barbare. Nous sortîmes dans la nuit et, après quelques pas, je lui demandai :
-Il s'est passé quoi ? Quelqu'un s'est battu ?
Je me souvenais du vacarme que j'avais entendu. Cela avait-il un lien avec notre départ précipité ? Je n'avais pas senti de sang... Mais cela ne voulait rien dire. On pouvait se battre sans infliger de blessure sanglante. On pouvait écraser des organes, casser des os. Puisque le vampire était mort, je me demandais vraiment ce qui avait pu se passer pour que Baldrisson prenne soudain la décision de quitter l'auberge.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Aëleen bondit sur ses pieds et suivit le Barbare, avant de lui demander ce qu'il venait de se passer, si l'on s'était bel et bien battu. Baldrisson haussa des épaules et répondit :
"Orf, l'ami du Vampire qui a voulu le venger. Mais il n'a pas eu de chance et m'a réveillé."
Arlax ricana : il avait pu assister au combat et savait exactement ce que voulait signifier Baldr en parlant du "manque de chance" de sa victime. Et encore, il l'avait surprit endormi, ce qui faisait que le Barbare n'était pas en pleine possession de ses moyens durant l'affrontement. Ce dernier avait placé le granl sur le plat de sa hache, et le manche de cette dernière reposait négligemment sur son épaule droite. Il commença à siffloter un air de voyage guilleret et s'éloigna d'un bon pas de l'auberge. L'odeur du charnier s'élevait des écuries, et le colosse s'estimait heureux de ne pas avoir à les nettoyer et à brûler les cadavres.
Le soleil allait poindre ses rayons quand Aëleen lui demanda s’ils pouvaient s'arrêter : elle était épuisée. Ils étaient non-loin de l'orée de la forêt. Il rangea sa hache et soutint la jeune fille au mieux, l'aidant à tenir jusqu'à parvenir à l'ombre des arbres, comme elle le souhaitait. Elle ajouta qu'elle ne pouvait pas s'exposer au soleil, car ce dernier lui posait des problèmes de peau, et qu'il valait mieux qu'elle dorme en ce cas sous des racines d'arbre, ou dans un terrier. Le Barbare et elle se rendirent près d'un arbre possédant de grosses racines, et le colosse élargit un petit trou à l'aide de ses mains, jusqu'à ce qu'Aëleen puisse se glisser dedans sans craindre les rayons du soleil. L'Humain s'allongea à côté d'elle et s'endormit rapidement, Arlax sur le ventre.
Il s'éveilla au milieu de l'après-midi et s'étira douloureusement. Aëleen dormait à poing fermé, tandis qu'Arlax avait créé un golem avec lequel il se déplaçait, jouant les sentinelles pour les deux dormeurs. Baldr et lui se concertèrent et ils tombèrent sur un commun accord : il serait difficile de se déplacer à pied avec ce rythme-là. Arlax resta auprès d’Aëleen tandis que l’Humain allait chercher une monture. Ce dernier, pour éviter de faire une trop mauvaise impression envers un éventuel vendeur, laissa sa hache sur place.
Il marcha pendant une petite heure, avant de trouver ce qu’il cherchait : une étape. Il s’avança jusqu’à l’auberge et ouvrit la porte. Avec un sourire, il se rendit compte que certains des clients qu’il avait croisés la veille étaient présents. Ces derniers, en le voyant, eurent une réaction instinctive tout à fait normale : ils vérifièrent quelles étaient les sorties les plus proches et se préparèrent à s’y engouffrer au moindre signe d’alerte. L’aubergiste se rendit auprès de ce nouveau client quelque peu imposant :
"Messire ? Bienvenu au Renard Déplumé. Que puis-je pour vous ?"
"Je vais avoir besoin de refaire mes provisions. Du pain, de la viande, quelques pommes. Remplissez aussi mon outre de bière et servez-m’en une."
L’Humain s’inclina, malgré la rotondité de son ventre. Baldrisson se plaça près de ce qui servait de fenêtre aux lieux, de façon à pouvoir observer les écuries. Inutile de chercher à acheter un cheval, il était plus simple d’en voler un et de fuir, tout en créant un peu de chaos. On lui remplit sa besace, et on lui apporta sa bière. Il paya le tout, en laissant un léger supplément, pour dédommager l’aubergiste de ce qu’il allait se passer ensuite. Engloutissant sa bière d’un trait, il se leva et plaça sa besace en travers de ses épaules. Le colosse sortit de l’auberge et entra dans l’écurie. Personne, si ce n’était un garçon de ferme à l’air simplet. Avec une certaine douceur, qui paraissait presque incongrue de sa part, l’Humain s’approcha du simple d’esprit et l’assomma, avant de l’allonger dans une stalle vide, qu’il referma. Puis, il rechercha le cheval le plus vigoureux. Ayant trouvé un percheron à l’air docile, il sourit. Rapidement, il libéra les chevaux, en criant et en les poussant vers la sortie, les laissant semer le chaos nécéssaire à son larcin. Il courut derrière le percheron et monta dessus, à cru. S’accrochant à la crinière, il lui donna un coup de talon et il prit la fuite dans la confusion qu’avaient créée les chevaux.
Il revint vers l’endroit où il avait laissé Arlax et Aëleen. Le granl le regarda, circonspect. Il ouvrit la bouche, avant de se résigner. L’Humain prit Aëleen avec précaution et l’installa devant lui. Puis, il plaça Arlax sur les genoux de la jeune fille.
Il claqua de la langue et fit avancer le percheron, entamant une discussion sans queue ni tête avec Arlax, pour aider à passer le temps.
"Orf, l'ami du Vampire qui a voulu le venger. Mais il n'a pas eu de chance et m'a réveillé."
Arlax ricana : il avait pu assister au combat et savait exactement ce que voulait signifier Baldr en parlant du "manque de chance" de sa victime. Et encore, il l'avait surprit endormi, ce qui faisait que le Barbare n'était pas en pleine possession de ses moyens durant l'affrontement. Ce dernier avait placé le granl sur le plat de sa hache, et le manche de cette dernière reposait négligemment sur son épaule droite. Il commença à siffloter un air de voyage guilleret et s'éloigna d'un bon pas de l'auberge. L'odeur du charnier s'élevait des écuries, et le colosse s'estimait heureux de ne pas avoir à les nettoyer et à brûler les cadavres.
Le soleil allait poindre ses rayons quand Aëleen lui demanda s’ils pouvaient s'arrêter : elle était épuisée. Ils étaient non-loin de l'orée de la forêt. Il rangea sa hache et soutint la jeune fille au mieux, l'aidant à tenir jusqu'à parvenir à l'ombre des arbres, comme elle le souhaitait. Elle ajouta qu'elle ne pouvait pas s'exposer au soleil, car ce dernier lui posait des problèmes de peau, et qu'il valait mieux qu'elle dorme en ce cas sous des racines d'arbre, ou dans un terrier. Le Barbare et elle se rendirent près d'un arbre possédant de grosses racines, et le colosse élargit un petit trou à l'aide de ses mains, jusqu'à ce qu'Aëleen puisse se glisser dedans sans craindre les rayons du soleil. L'Humain s'allongea à côté d'elle et s'endormit rapidement, Arlax sur le ventre.
Il s'éveilla au milieu de l'après-midi et s'étira douloureusement. Aëleen dormait à poing fermé, tandis qu'Arlax avait créé un golem avec lequel il se déplaçait, jouant les sentinelles pour les deux dormeurs. Baldr et lui se concertèrent et ils tombèrent sur un commun accord : il serait difficile de se déplacer à pied avec ce rythme-là. Arlax resta auprès d’Aëleen tandis que l’Humain allait chercher une monture. Ce dernier, pour éviter de faire une trop mauvaise impression envers un éventuel vendeur, laissa sa hache sur place.
Il marcha pendant une petite heure, avant de trouver ce qu’il cherchait : une étape. Il s’avança jusqu’à l’auberge et ouvrit la porte. Avec un sourire, il se rendit compte que certains des clients qu’il avait croisés la veille étaient présents. Ces derniers, en le voyant, eurent une réaction instinctive tout à fait normale : ils vérifièrent quelles étaient les sorties les plus proches et se préparèrent à s’y engouffrer au moindre signe d’alerte. L’aubergiste se rendit auprès de ce nouveau client quelque peu imposant :
"Messire ? Bienvenu au Renard Déplumé. Que puis-je pour vous ?"
"Je vais avoir besoin de refaire mes provisions. Du pain, de la viande, quelques pommes. Remplissez aussi mon outre de bière et servez-m’en une."
L’Humain s’inclina, malgré la rotondité de son ventre. Baldrisson se plaça près de ce qui servait de fenêtre aux lieux, de façon à pouvoir observer les écuries. Inutile de chercher à acheter un cheval, il était plus simple d’en voler un et de fuir, tout en créant un peu de chaos. On lui remplit sa besace, et on lui apporta sa bière. Il paya le tout, en laissant un léger supplément, pour dédommager l’aubergiste de ce qu’il allait se passer ensuite. Engloutissant sa bière d’un trait, il se leva et plaça sa besace en travers de ses épaules. Le colosse sortit de l’auberge et entra dans l’écurie. Personne, si ce n’était un garçon de ferme à l’air simplet. Avec une certaine douceur, qui paraissait presque incongrue de sa part, l’Humain s’approcha du simple d’esprit et l’assomma, avant de l’allonger dans une stalle vide, qu’il referma. Puis, il rechercha le cheval le plus vigoureux. Ayant trouvé un percheron à l’air docile, il sourit. Rapidement, il libéra les chevaux, en criant et en les poussant vers la sortie, les laissant semer le chaos nécéssaire à son larcin. Il courut derrière le percheron et monta dessus, à cru. S’accrochant à la crinière, il lui donna un coup de talon et il prit la fuite dans la confusion qu’avaient créée les chevaux.
Il revint vers l’endroit où il avait laissé Arlax et Aëleen. Le granl le regarda, circonspect. Il ouvrit la bouche, avant de se résigner. L’Humain prit Aëleen avec précaution et l’installa devant lui. Puis, il plaça Arlax sur les genoux de la jeune fille.
Il claqua de la langue et fit avancer le percheron, entamant une discussion sans queue ni tête avec Arlax, pour aider à passer le temps.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
"Orf, l'ami du Vampire qui a voulu le venger. Mais il n'a pas eu de chance et m'a réveillé."
Je frissonnai. J'espérais qu'il n'était rien arrivé de mal à l'ami du vampire... Visiblement, Baldrisson, lui, n'était pas blessé. Je n'avais pas senti de sang, dans l'auberge, mais cela ne m'assurait pas pour autant que le barbare n'ait pas blessé son assaillant... S'il était arrivé quoi que ce soit à ce dernier, c'était ma faute. C'était moi qui avait transformé son ami en vampire... Je secouai la tête, comme pour chasser un insecte. Ce n'était quand même pas moi qui lui avait dit de s'attaquer à Baldrisson. Il avait pris par lui-même sa décision. Ce n'était pas ma faute.
Arlax, Baldrisson et moi étions toujours sur la route lorsque je remarquai que la nuit ne tarderait pas à laisser la place au jour. Je jetai des regards de tous côtés, un peu affolée. Je ne pouvais pas continuer de marcher comme ça... ou j'allais mourir. Il fallait que je demande à Baldrisson que nous nous arrêtions. Mais... s'il développait alors des soupçons... ? Non. Peu importait. C'était ça, ou brûler. Je préférais mourir en le combattant, s'il comprenait ma nature et se décidait à me tuer, plutôt que de mourir brûlée par la lumière du jour.
D'une voix un peu étranglée, je prétendis être épuisée, et lui demandai que nous nous arrêtions. Il m'accompagna jusqu'à l'ombre de quelques arbres, et je lui rappelai alors que je ne pouvais laisser la lumière du jour m'atteindre.
-J'ai une... euh... maladie de peau. Je peux pas du tout m'exposer à la lumière du jour, elle est très dangereuse pour moi.
A mon grand soulagement, les soupçons ne parurent pas l'effleurer. Nous nous mîmes à la recherche d'un terrier ou d'une quelconque cavité dans laquelle je pourrais me cacher, et nous trouvâmes finalement un espace sous les racines d'un arbre, que Baldrisson agrandit afin que je puisse m'y glisser. Je le remerciai du regard, reconnaissante et, par mesure de précaution, m'enroulai dans ma cape, mon capuchon rabattu sur mon visage et attaché ainsi à l'aide d'une broche pour tenir en place. Dans la cavité, il faisait agréablement sombre, et cette espace abrité me rassurait. Je savais qu'à l'extérieur, le jour se levait, mais qu'il ne pouvait m'atteindre ici. Je m'endormis avec une pensée pour le Patron. Il me manquait.
Lorsque je m'éveillai, je n'étais plus dans la rassurante cavité sous l'arbre. J'étais sur le dos d'un solide cheval, bercée par son pas. J'eus un petit instant de panique. Quelqu'un m'avait-il trouvé ? Est-ce qu'on m'avait capturée ? Puis je sentis les odeurs de Baldrisson et d'Arlax, celle du barbare toute proche, dans mon dos, et celle du granl... qui était visiblement installé sur mes genoux. Je bataillai pour enlever un de mes gants, afin de pouvoir détacher la broche qui retenait ma capuche rabattue. La nuit était tombée, et Baldrisson avait visiblement trouvé un cheval. Je n'étais pas à l'aise sur ce large animal. Ses sabots énormes auraient pu me fracasser le crane. En essayant de remuer le moins possible, j'interrogeai Baldrisson :
-On a repris la route pendant la journée ?
Il allait falloir que je lui demande si nous pouvions voyager uniquement la nuit. Mon ventre se serra à l'idée qu'il m'ait peut-être fait de nouveau voyager de jour. J'avais conscience de jouer avec le feu. Et ça ne me plaisait pas du tout. Mourir brûlée par la lumière me semblait tellement idiot ! Et même mourir tout court, en ce moment. J'avais des personnes qui m'attendaient, même si elles n'étaient pas légion. Je me sentais un certain devoir envers elles. Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, et ça changeait vraiment tout.
Je frissonnai. J'espérais qu'il n'était rien arrivé de mal à l'ami du vampire... Visiblement, Baldrisson, lui, n'était pas blessé. Je n'avais pas senti de sang, dans l'auberge, mais cela ne m'assurait pas pour autant que le barbare n'ait pas blessé son assaillant... S'il était arrivé quoi que ce soit à ce dernier, c'était ma faute. C'était moi qui avait transformé son ami en vampire... Je secouai la tête, comme pour chasser un insecte. Ce n'était quand même pas moi qui lui avait dit de s'attaquer à Baldrisson. Il avait pris par lui-même sa décision. Ce n'était pas ma faute.
Arlax, Baldrisson et moi étions toujours sur la route lorsque je remarquai que la nuit ne tarderait pas à laisser la place au jour. Je jetai des regards de tous côtés, un peu affolée. Je ne pouvais pas continuer de marcher comme ça... ou j'allais mourir. Il fallait que je demande à Baldrisson que nous nous arrêtions. Mais... s'il développait alors des soupçons... ? Non. Peu importait. C'était ça, ou brûler. Je préférais mourir en le combattant, s'il comprenait ma nature et se décidait à me tuer, plutôt que de mourir brûlée par la lumière du jour.
D'une voix un peu étranglée, je prétendis être épuisée, et lui demandai que nous nous arrêtions. Il m'accompagna jusqu'à l'ombre de quelques arbres, et je lui rappelai alors que je ne pouvais laisser la lumière du jour m'atteindre.
-J'ai une... euh... maladie de peau. Je peux pas du tout m'exposer à la lumière du jour, elle est très dangereuse pour moi.
A mon grand soulagement, les soupçons ne parurent pas l'effleurer. Nous nous mîmes à la recherche d'un terrier ou d'une quelconque cavité dans laquelle je pourrais me cacher, et nous trouvâmes finalement un espace sous les racines d'un arbre, que Baldrisson agrandit afin que je puisse m'y glisser. Je le remerciai du regard, reconnaissante et, par mesure de précaution, m'enroulai dans ma cape, mon capuchon rabattu sur mon visage et attaché ainsi à l'aide d'une broche pour tenir en place. Dans la cavité, il faisait agréablement sombre, et cette espace abrité me rassurait. Je savais qu'à l'extérieur, le jour se levait, mais qu'il ne pouvait m'atteindre ici. Je m'endormis avec une pensée pour le Patron. Il me manquait.
Lorsque je m'éveillai, je n'étais plus dans la rassurante cavité sous l'arbre. J'étais sur le dos d'un solide cheval, bercée par son pas. J'eus un petit instant de panique. Quelqu'un m'avait-il trouvé ? Est-ce qu'on m'avait capturée ? Puis je sentis les odeurs de Baldrisson et d'Arlax, celle du barbare toute proche, dans mon dos, et celle du granl... qui était visiblement installé sur mes genoux. Je bataillai pour enlever un de mes gants, afin de pouvoir détacher la broche qui retenait ma capuche rabattue. La nuit était tombée, et Baldrisson avait visiblement trouvé un cheval. Je n'étais pas à l'aise sur ce large animal. Ses sabots énormes auraient pu me fracasser le crane. En essayant de remuer le moins possible, j'interrogeai Baldrisson :
-On a repris la route pendant la journée ?
Il allait falloir que je lui demande si nous pouvions voyager uniquement la nuit. Mon ventre se serra à l'idée qu'il m'ait peut-être fait de nouveau voyager de jour. J'avais conscience de jouer avec le feu. Et ça ne me plaisait pas du tout. Mourir brûlée par la lumière me semblait tellement idiot ! Et même mourir tout court, en ce moment. J'avais des personnes qui m'attendaient, même si elles n'étaient pas légion. Je me sentais un certain devoir envers elles. Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, et ça changeait vraiment tout.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Aëleen s'éveilla et, légèrement apeurée, regarda autour d'elle pour retrouver ses repères, avant de demander au Barbare si ils avaient repris la route durant la journée. Baldrisson se gratta la barbe avec acharnement, avant de répondre :
"Ouais. J'ai réussi à trouver un cheval, et j'ai refais le plein de provisions. Il la regarda. On devrait arriver durant la nuit à ton village."
Il fit partir sa monture au grand galop. Le vent lui fouetta le visage et il partit dans un grand éclat de rire tandis qu'Arlax protestait contre cette soudaine pointe de vitesse, qui faillit le faire tomber de la monture.
Ils parvinrent à un petit village, à un kilomètre du Phuoloct, au milieu de la nuit. Une sorte de milice improvisée se réchauffait dans une petite cabane, à la façon des corps de garde du monde entier : en se partageant une gourde d'alcool. Baldrisson mena sa monture au pas et évita largement le corps de garde : pour une raison qui l'étonnait, les personnes qui s'assemblaient en milice devenaient paranoïaques en présence de personnes lourdement armées et à l'aspect menaçant.
Il fit descendre la jeune fille de la monture, pour qu'elle aille s'assurer si c'était bien le village qu'elle recherchait. En l'attendant, il allait attacher sa monture à un pilier de la taverne. Cette dernière était d'ors et déjà fermée, ce qui ne gêna pas outre mesure le Barbare, qui s'assit au sol pour partager une partie de ses provisions avec Arlax. Le village était de petite taille, environ une centaine d'habitants. Il semblait vivre grâce à la culture des champs proches, et de la pêche, comme en témoignaient les poissons mis à sécher sur des fils non-loin.
Bref, à part pour un groupe de bandits, ce village n'offrait guère de possibilités pour un éventuel pillage, comme la plupart des villages, en somme...
Non pas qu'il songeait sérieusement à l'attaquer, même si il avait des doutes quant à l'éventuelle résistance de la milice auto-proclamée, mais c'était une réflexion pratiquement "normale" pour un Barbare. Et son Roi lui avait demandé d'observer, donc... Autant satisfaire aux ordres.
"Ouais. J'ai réussi à trouver un cheval, et j'ai refais le plein de provisions. Il la regarda. On devrait arriver durant la nuit à ton village."
Il fit partir sa monture au grand galop. Le vent lui fouetta le visage et il partit dans un grand éclat de rire tandis qu'Arlax protestait contre cette soudaine pointe de vitesse, qui faillit le faire tomber de la monture.
Ils parvinrent à un petit village, à un kilomètre du Phuoloct, au milieu de la nuit. Une sorte de milice improvisée se réchauffait dans une petite cabane, à la façon des corps de garde du monde entier : en se partageant une gourde d'alcool. Baldrisson mena sa monture au pas et évita largement le corps de garde : pour une raison qui l'étonnait, les personnes qui s'assemblaient en milice devenaient paranoïaques en présence de personnes lourdement armées et à l'aspect menaçant.
Il fit descendre la jeune fille de la monture, pour qu'elle aille s'assurer si c'était bien le village qu'elle recherchait. En l'attendant, il allait attacher sa monture à un pilier de la taverne. Cette dernière était d'ors et déjà fermée, ce qui ne gêna pas outre mesure le Barbare, qui s'assit au sol pour partager une partie de ses provisions avec Arlax. Le village était de petite taille, environ une centaine d'habitants. Il semblait vivre grâce à la culture des champs proches, et de la pêche, comme en témoignaient les poissons mis à sécher sur des fils non-loin.
Bref, à part pour un groupe de bandits, ce village n'offrait guère de possibilités pour un éventuel pillage, comme la plupart des villages, en somme...
Non pas qu'il songeait sérieusement à l'attaquer, même si il avait des doutes quant à l'éventuelle résistance de la milice auto-proclamée, mais c'était une réflexion pratiquement "normale" pour un Barbare. Et son Roi lui avait demandé d'observer, donc... Autant satisfaire aux ordres.
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Re: Du sang et du métal
"Ouais. J'ai réussi à trouver un cheval, et j'ai refais le plein de provisions. On devrait arriver durant la nuit à ton village."
Une pointe d'excitation mêlée à de la peur me traversa. J'essayai de me représenter à quoi pouvait bien ressembler le nouveau village. Les villageois étaient-ils parvenus à s'en sortir, dans ce nouvel endroit ? Tandis que mes pensées filaient ainsi, le cheval accéléra soudain. Il se mit à galoper, et je retins un petit cri de frayeur. Ça secouait ! Je saisis la crinière du cheval à pleines mains et m'y cramponnai, espérant que l'animal ne m'en voudrait pas. Mais il me semblait savoir que les chevaux n'avaient pas mal quand on leur tirait la crinière. A chaque foulée, j'avais l'impression que j'allais être éjectée, ou me cogner dans l'encolure de notre monture. Je tentai de trouver une position pas trop inconfortable sur le cheval... mais je n'y étais pas du tout à mon aise. C'était peut-être bien pratique pour se déplacer plus vite et porter ses affaires... mais c'était effrayant. Et ça faisait mal au dos.
Baldrisson riait derrière moi, visiblement euphorique. Je ne savais pas comment il faisait pour tenir sur le cheval... Moi, j'étais maintenue par lui, et en plus je m'accrochais. Mais le barbare semblait tout à fait à l'aise. Arlax non plus n'aimait pas, visiblement. Toutefois, au bout d'un petit moment, quand je parvins à passer outre le rythme du galop qui me malmenait, voir le paysage défiler rapidement commença à me plaire. Les foulées du cheval donnaient un certain sentiment de liberté, sa puissance se communiquait à ses cavaliers. Grisée, je commençai à comprendre la joie que l'on pouvait ressentir à chevaucher. Je me laissai même aller à un petit sourire, malgré la peur qui était encore présente.
La nuit devait en être à sa moitié lorsque nous arrivâmes près d'un village. Je remarquai des hommes qui semblaient être des gardes, qui bavardaient en buvant dans une petite cabane. Je ne pus voir leurs visages, car Baldrisson fit passer le cheval à distance. Puis il l'arrêta, et m'aida à descendre. Je sentis mes entrailles se contracter. C'était le moment de vérité. Baldrisson m'expliqua qu'il allait attacher le cheval à la taverne et j'acquiesçai en murmurant un remerciement, la gorge nouée. Puis je m'éloignai entre les habitations.
Je marchais un peu au hasard. Je n'étais même pas sûre que ce soit le bon village... Mais cela était probable. La présence de personnes gardant le village m'invitait à la penser. Après tout, les villageois avaient migré par peur. Il était logique qu'ils se dotent de protections.
Une odeur familière me fit soudain m'arrêter. Si mon cœur avait pu battre... Il aurait réveillé toutes les âmes dormant dans ce village. Ma mère. C'était l'odeur de ma mère. Elle était là. Nous y étions parvenus. Je l'avais trouvée. J'aurais voulu me précipiter vers la porte où sa piste me menait, l'ouvrir, me jeter dans ses bras... je demeurai immobile. J'étais là, juste devant... et pourtant j'aurais pu me trouver à l'autre bout du monde. Je ne pouvais pas entrer. J'avais disparu. Puis je l'avais attaquée. Puis j'avais re-disparu. Je ne pouvais pas réveiller en elle tous ces souvenirs. C'était cruel.
L'image du visage du Patron s'imposa à mon esprit, me regardant d'un air perçant. Je l'entendis presque me dire que je me trouvais des excuses. Que ce n'était pas pour l'épargner que je me cachais, mais pour m'épargner, à moi, le risque d'un rejet. Cette voix n'avait pas tort... Je grondai doucement. Même à distance, il parvenait à m'agacer. Cela me fit sourire. Un sourire léger, à peine visible, qui ne dura pas... mais un sourire tout de même.
Je pris une grande inspiration, la relâchai. Puis, fébrile, la main tremblante, je frappai à la porte, consciente que me montrer ainsi, en plein milieu de la nuit, ne jouait pas en ma faveur.
Me surprenant, des voix s'élevèrent, venant de la petite habitation. Je me demandai avec frayeur si je ne m'étais pas trompée... Quand je reconnus la voix de ma mère. L'autre voix était masculine, et elle se proposait d'aller voir. La panique m'étreignit. Que faire ? Partir ? Rester quand même ? Et si... La porte s'ouvrit devant moi, coupant court à ma réflexion. Un homme se tenait devant moi, en tunique, l'air suspicieux. Non, pas un homme. Pas avec des oreilles pointues comme les siennes. Mais pas non plus un elfe... ses traits étaient trop proches de ceux de l'humain. Un croisement, sans doute. Comme le Comte Ontrose, l'amant de Salmissra. Même si, dans son cas, le croisement devait remonter à une génération supplémentaire, puisqu'il avait presque l'apparence d'un humain.
Quoi qu'il fût, je décelai de la surprise dans son regard lorsqu'il m'avisa. Je lui adressai un petit sourire, ne sachant absolument pas quelle conduite adopter. Qui était-il ? Que faisait-il chez ma mère... en pleine nuit ? Visiblement, il se posait les mêmes questions à mon égard, car il me demanda :
-Qu... Qui es-tu ? Tu as vu l'heure ?
Bon. Au moins ne m'avait-il pas menacée. Ça commençait plutôt bien.
-Je dois parler à... à Nora. C'est important.
Le demi-elfe haussa un sourcil. Je soutins son regard, espérant qu'il me laisserait passer et ne se déciderait pas à me fermer la porte au nez. Mais avant qu'il ait pris la moindre décision, la voix de ma mère s'éleva, demandant qui se trouvait là... et elle apparu à son côté. Elle avait à peine changé. Ses longs cheveux roux étaient lâchés et tombaient jusqu'à ses genoux, l'enveloppant d'un voile d'une nuance plus claire que ma propre chevelure, qui était auburn. Ses yeux verts étaient encore voilés de sommeil, et une robe légère la couvrait, mettant en valeur son corps, bien plus féminin que le mien... mais guère plus grand.
Quand elle m'avisa, son visage au teint hâlé par la vie au grand jour pâli, ses yeux s'écarquillèrent. Elle tomba en arrêt. Elle avait l'air d'avoir vu un fantôme. Ce qui n'était pas si loin de la vérité, quand on y pensait. J'aurais voulu parler... mais j'en étais incapable. Ma gorge était trop serrée, ma mâchoire trop contractée. Les yeux du demi-elfe se mirent à faire des allers retours entre ma mère et moi, mais nous étions toutes deux incapables de la moindre réaction. J'étais morte de peur. Incapable de savoir ce qu'elle pensait.
Finalement, ma mère se passa une main sur le visage, lentement, tout en baissant la tête. Puis elle recula, attrapa une chaise et se laissa tomber dessus. Enfin, elle leva de nouveau le regard vers moi. Une certaine émotion y brillait, que je ne parvenais à décrypter.
-Est-ce que... est-ce que c'est vraiment toi ?
J'acquiesçai, sans la lâcher du regard.
-Je ne sais pas comment c'est possible. Je ne comprends pas pourquoi tu as disparu, pourquoi tu réapparais maintenant. Je ne sais pas si c'est toi, que j'avais vu, cette nuit-là. Je ne sais pas ce que ça signifie. Mais si tu es vraiment ma fille... Entre. Assieds-toi. Tu m'as tellement manqué mais... Je ne sais pas quoi penser.
Elle avait l'air perdue et je me sentais tellement navrée. Tellement coupable. Je tremblais, quand je franchis le seuil. Je m'assis sur une autre chaise, non loin d'elle. Elle entortillait nerveusement une mèche de cheveux autour des doigts de sa main droite et sur son visage se succédaient des expressions contradictoires.
-Oh et peu importe, s'exclama-t-elle soudain. Peu importe. Tu es là. Je... Je t'écoute, Aëleen, je...
Elle se leva et vint vers moi, pour me prendre dans ses bras. Après un instant de surprise, je lui rendis son étreinte, ma peur s'envolant soudain, libérant ma poitrine de toute la pression. Elle m'acceptait. Elle ne me rejetait pas. Elle n'avait même pas peur de moi.
Au bout de quelques instants, un léger raclement de gorge interrompu notre étreinte. Ma mère me lâcha, se tournant vers le demi-elfe, qui nous regardait sans comprendre. Ma mère, l'air un peu déboussolée, lui expliqua :
-Völmar, voici ma fille, Aëleen. Aëleen, Völmar est mon compagnon.
La situation était vraiment bizarre. Je me sentais confuse. J'ignorais ce que le prénommé Völmar savait de moi. Je ne savais pas quelle conduite tenir. Ma mère était tout aussi perdue, et son compagnon également. Nous tombâmes tous trois dans un silence ébêté, avant que je ne pense soudain à Baldrisson, qui devait m'attendre. Je me tournai vers ma mère, lui dis :
-Je... Quelqu'un m'a aidée pour venir jusqu'ici... Il faudrait que j'aille le prévenir que tout va bien, ou il va s'inquiéter. Je reviens après... si tu veux bien, et je t'expliquerai tout. Je veux juste te dire que... je suis désolée. Terriblement désolée. Pour tout. C'est... très compliqué. J'ai plein de choses à te dire. Rien ne m'excuse, je le sais. J'ai tout le temps pensé à toi mais... Enfin bref. Je vais chercher Baldrisson.
Je me détournai rapidement et sortis dans la rue, laissant ma mère et ce Völmar. Ils pourraient remettre tous les deux un peu d'ordre dans leurs idées. Je courus jusqu'à l'auberge, où Baldrisson m'avait indiqué qu'il avait attaché son cheval. J'allais le trouver, lui expliquer que j'avais trouvé ma mère, et lui demander s'il voulait peut-être aller au chaud. Il pourrait sans doute dormir chez ma mère et Völmar, s'il le souhaitait. En tous cas, je lui devais beaucoup. Il m'avait permis de retrouver ma mère.
Une pointe d'excitation mêlée à de la peur me traversa. J'essayai de me représenter à quoi pouvait bien ressembler le nouveau village. Les villageois étaient-ils parvenus à s'en sortir, dans ce nouvel endroit ? Tandis que mes pensées filaient ainsi, le cheval accéléra soudain. Il se mit à galoper, et je retins un petit cri de frayeur. Ça secouait ! Je saisis la crinière du cheval à pleines mains et m'y cramponnai, espérant que l'animal ne m'en voudrait pas. Mais il me semblait savoir que les chevaux n'avaient pas mal quand on leur tirait la crinière. A chaque foulée, j'avais l'impression que j'allais être éjectée, ou me cogner dans l'encolure de notre monture. Je tentai de trouver une position pas trop inconfortable sur le cheval... mais je n'y étais pas du tout à mon aise. C'était peut-être bien pratique pour se déplacer plus vite et porter ses affaires... mais c'était effrayant. Et ça faisait mal au dos.
Baldrisson riait derrière moi, visiblement euphorique. Je ne savais pas comment il faisait pour tenir sur le cheval... Moi, j'étais maintenue par lui, et en plus je m'accrochais. Mais le barbare semblait tout à fait à l'aise. Arlax non plus n'aimait pas, visiblement. Toutefois, au bout d'un petit moment, quand je parvins à passer outre le rythme du galop qui me malmenait, voir le paysage défiler rapidement commença à me plaire. Les foulées du cheval donnaient un certain sentiment de liberté, sa puissance se communiquait à ses cavaliers. Grisée, je commençai à comprendre la joie que l'on pouvait ressentir à chevaucher. Je me laissai même aller à un petit sourire, malgré la peur qui était encore présente.
La nuit devait en être à sa moitié lorsque nous arrivâmes près d'un village. Je remarquai des hommes qui semblaient être des gardes, qui bavardaient en buvant dans une petite cabane. Je ne pus voir leurs visages, car Baldrisson fit passer le cheval à distance. Puis il l'arrêta, et m'aida à descendre. Je sentis mes entrailles se contracter. C'était le moment de vérité. Baldrisson m'expliqua qu'il allait attacher le cheval à la taverne et j'acquiesçai en murmurant un remerciement, la gorge nouée. Puis je m'éloignai entre les habitations.
Je marchais un peu au hasard. Je n'étais même pas sûre que ce soit le bon village... Mais cela était probable. La présence de personnes gardant le village m'invitait à la penser. Après tout, les villageois avaient migré par peur. Il était logique qu'ils se dotent de protections.
Une odeur familière me fit soudain m'arrêter. Si mon cœur avait pu battre... Il aurait réveillé toutes les âmes dormant dans ce village. Ma mère. C'était l'odeur de ma mère. Elle était là. Nous y étions parvenus. Je l'avais trouvée. J'aurais voulu me précipiter vers la porte où sa piste me menait, l'ouvrir, me jeter dans ses bras... je demeurai immobile. J'étais là, juste devant... et pourtant j'aurais pu me trouver à l'autre bout du monde. Je ne pouvais pas entrer. J'avais disparu. Puis je l'avais attaquée. Puis j'avais re-disparu. Je ne pouvais pas réveiller en elle tous ces souvenirs. C'était cruel.
L'image du visage du Patron s'imposa à mon esprit, me regardant d'un air perçant. Je l'entendis presque me dire que je me trouvais des excuses. Que ce n'était pas pour l'épargner que je me cachais, mais pour m'épargner, à moi, le risque d'un rejet. Cette voix n'avait pas tort... Je grondai doucement. Même à distance, il parvenait à m'agacer. Cela me fit sourire. Un sourire léger, à peine visible, qui ne dura pas... mais un sourire tout de même.
Je pris une grande inspiration, la relâchai. Puis, fébrile, la main tremblante, je frappai à la porte, consciente que me montrer ainsi, en plein milieu de la nuit, ne jouait pas en ma faveur.
Me surprenant, des voix s'élevèrent, venant de la petite habitation. Je me demandai avec frayeur si je ne m'étais pas trompée... Quand je reconnus la voix de ma mère. L'autre voix était masculine, et elle se proposait d'aller voir. La panique m'étreignit. Que faire ? Partir ? Rester quand même ? Et si... La porte s'ouvrit devant moi, coupant court à ma réflexion. Un homme se tenait devant moi, en tunique, l'air suspicieux. Non, pas un homme. Pas avec des oreilles pointues comme les siennes. Mais pas non plus un elfe... ses traits étaient trop proches de ceux de l'humain. Un croisement, sans doute. Comme le Comte Ontrose, l'amant de Salmissra. Même si, dans son cas, le croisement devait remonter à une génération supplémentaire, puisqu'il avait presque l'apparence d'un humain.
Quoi qu'il fût, je décelai de la surprise dans son regard lorsqu'il m'avisa. Je lui adressai un petit sourire, ne sachant absolument pas quelle conduite adopter. Qui était-il ? Que faisait-il chez ma mère... en pleine nuit ? Visiblement, il se posait les mêmes questions à mon égard, car il me demanda :
-Qu... Qui es-tu ? Tu as vu l'heure ?
Bon. Au moins ne m'avait-il pas menacée. Ça commençait plutôt bien.
-Je dois parler à... à Nora. C'est important.
Le demi-elfe haussa un sourcil. Je soutins son regard, espérant qu'il me laisserait passer et ne se déciderait pas à me fermer la porte au nez. Mais avant qu'il ait pris la moindre décision, la voix de ma mère s'éleva, demandant qui se trouvait là... et elle apparu à son côté. Elle avait à peine changé. Ses longs cheveux roux étaient lâchés et tombaient jusqu'à ses genoux, l'enveloppant d'un voile d'une nuance plus claire que ma propre chevelure, qui était auburn. Ses yeux verts étaient encore voilés de sommeil, et une robe légère la couvrait, mettant en valeur son corps, bien plus féminin que le mien... mais guère plus grand.
Quand elle m'avisa, son visage au teint hâlé par la vie au grand jour pâli, ses yeux s'écarquillèrent. Elle tomba en arrêt. Elle avait l'air d'avoir vu un fantôme. Ce qui n'était pas si loin de la vérité, quand on y pensait. J'aurais voulu parler... mais j'en étais incapable. Ma gorge était trop serrée, ma mâchoire trop contractée. Les yeux du demi-elfe se mirent à faire des allers retours entre ma mère et moi, mais nous étions toutes deux incapables de la moindre réaction. J'étais morte de peur. Incapable de savoir ce qu'elle pensait.
Finalement, ma mère se passa une main sur le visage, lentement, tout en baissant la tête. Puis elle recula, attrapa une chaise et se laissa tomber dessus. Enfin, elle leva de nouveau le regard vers moi. Une certaine émotion y brillait, que je ne parvenais à décrypter.
-Est-ce que... est-ce que c'est vraiment toi ?
J'acquiesçai, sans la lâcher du regard.
-Je ne sais pas comment c'est possible. Je ne comprends pas pourquoi tu as disparu, pourquoi tu réapparais maintenant. Je ne sais pas si c'est toi, que j'avais vu, cette nuit-là. Je ne sais pas ce que ça signifie. Mais si tu es vraiment ma fille... Entre. Assieds-toi. Tu m'as tellement manqué mais... Je ne sais pas quoi penser.
Elle avait l'air perdue et je me sentais tellement navrée. Tellement coupable. Je tremblais, quand je franchis le seuil. Je m'assis sur une autre chaise, non loin d'elle. Elle entortillait nerveusement une mèche de cheveux autour des doigts de sa main droite et sur son visage se succédaient des expressions contradictoires.
-Oh et peu importe, s'exclama-t-elle soudain. Peu importe. Tu es là. Je... Je t'écoute, Aëleen, je...
Elle se leva et vint vers moi, pour me prendre dans ses bras. Après un instant de surprise, je lui rendis son étreinte, ma peur s'envolant soudain, libérant ma poitrine de toute la pression. Elle m'acceptait. Elle ne me rejetait pas. Elle n'avait même pas peur de moi.
Au bout de quelques instants, un léger raclement de gorge interrompu notre étreinte. Ma mère me lâcha, se tournant vers le demi-elfe, qui nous regardait sans comprendre. Ma mère, l'air un peu déboussolée, lui expliqua :
-Völmar, voici ma fille, Aëleen. Aëleen, Völmar est mon compagnon.
La situation était vraiment bizarre. Je me sentais confuse. J'ignorais ce que le prénommé Völmar savait de moi. Je ne savais pas quelle conduite tenir. Ma mère était tout aussi perdue, et son compagnon également. Nous tombâmes tous trois dans un silence ébêté, avant que je ne pense soudain à Baldrisson, qui devait m'attendre. Je me tournai vers ma mère, lui dis :
-Je... Quelqu'un m'a aidée pour venir jusqu'ici... Il faudrait que j'aille le prévenir que tout va bien, ou il va s'inquiéter. Je reviens après... si tu veux bien, et je t'expliquerai tout. Je veux juste te dire que... je suis désolée. Terriblement désolée. Pour tout. C'est... très compliqué. J'ai plein de choses à te dire. Rien ne m'excuse, je le sais. J'ai tout le temps pensé à toi mais... Enfin bref. Je vais chercher Baldrisson.
Je me détournai rapidement et sortis dans la rue, laissant ma mère et ce Völmar. Ils pourraient remettre tous les deux un peu d'ordre dans leurs idées. Je courus jusqu'à l'auberge, où Baldrisson m'avait indiqué qu'il avait attaché son cheval. J'allais le trouver, lui expliquer que j'avais trouvé ma mère, et lui demander s'il voulait peut-être aller au chaud. Il pourrait sans doute dormir chez ma mère et Völmar, s'il le souhaitait. En tous cas, je lui devais beaucoup. Il m'avait permis de retrouver ma mère.
Aëleen- Elite
- Race : Vampire
Re: Du sang et du métal
Le Barbare attendait patiemment le retour d'Aëleen. Cette dernière devait avoir retrouvé sa mère, si c'était bien le village de celle-ci. Si c'était le cas, il était alors compréhensible qu'elle prenne son temps à fêter les retrouvailles. Arlax et lui jouaient aux dés et le cerveau vivant perdait largement face au colosse, à sa grande surprise :
"Bon, sérieusement, comment tu fais pour jouer aussi bien, alors que tu dois avoir un pois chiche en guise de cerveau ?"
"Joues avec des Nains pendant des années et tu auras le coup de main pour lancer les dés."
Ou pour tricher de façon éhontée et assez discrètement pour parvenir à dépouiller un Nain de deux pièces d'or. Il se sentait presque mal à l'aise, à plumer ainsi Arlax... Ce dernier était si simple à arnaquer... Et encore, Baldrisson n'était pas le plus doué, en partie à cause de sa main mutilée. On prenait les Barbares pour... Des barbares, alors qu'ils avaient apprit énormément chez les Nains : comment accepter un bon contrat, comment gagner de l'argent ainsi, et surtout comment pigeonner les races vivant dans les Plaines.
Alors que l'Humain souriait largement, tandis que le granl boudait, Aëleen revint à eux. Elle expliqua qu'elle avait retrouvé sa mère, et elle invitait le Barbare à venir dormir chez cette dernière. Il se leva et détacha son cheval :
"Je te suis. Arlax, tu viens ?"
Le granl l'injuria proprement pour toute réponse.
L'Humain suivit la jeune femme jusqu'à la maison en question. Il s'agissait d'une petite demeure, dont la porte était ouverte, laissant un rayon de lumière illuminer le porche. La mère de sa compagne de route lui ressemblait, en plus hâlée... Même si elle semblait plus pâle qu'elle ne devrait l'être... Ses cheveux étaient plus clairs, aussi. Toutefois, l'homme qui l'accompagnait ne ressemblait en rien à Aëleen. De plus, il avait le bout des oreilles légèrement pointues. Il haussa des épaules : quel que soit le sort qu'ai subi le père de son amie, sa mère avait trouvé quelqu'un d'autre pour la protéger.
Il fut invité à s'asseoir à la table de la maisonnée, avec une chope de bière.
"Je vous remercie d'avoir escorté ma fille jusqu'ici... Mais n'est-ce pas trop loin de chez vous ? Vous n'avez pas les habits d'un telbaran, si je puis me permettre..."
Il haussa des épaules, un sourire malicieux aux coins des lèvres.
"Bof... Ce n'est rien. Je viens des Montagnes, pour une mission que m'a confié mon Roi... Mais elle peut attendre. Son sourire s'élargit. dites-moi, j'ai entendu dire qu'il y avait des problèmes de démons, dans les parages..."
"Bon, sérieusement, comment tu fais pour jouer aussi bien, alors que tu dois avoir un pois chiche en guise de cerveau ?"
"Joues avec des Nains pendant des années et tu auras le coup de main pour lancer les dés."
Ou pour tricher de façon éhontée et assez discrètement pour parvenir à dépouiller un Nain de deux pièces d'or. Il se sentait presque mal à l'aise, à plumer ainsi Arlax... Ce dernier était si simple à arnaquer... Et encore, Baldrisson n'était pas le plus doué, en partie à cause de sa main mutilée. On prenait les Barbares pour... Des barbares, alors qu'ils avaient apprit énormément chez les Nains : comment accepter un bon contrat, comment gagner de l'argent ainsi, et surtout comment pigeonner les races vivant dans les Plaines.
Alors que l'Humain souriait largement, tandis que le granl boudait, Aëleen revint à eux. Elle expliqua qu'elle avait retrouvé sa mère, et elle invitait le Barbare à venir dormir chez cette dernière. Il se leva et détacha son cheval :
"Je te suis. Arlax, tu viens ?"
Le granl l'injuria proprement pour toute réponse.
L'Humain suivit la jeune femme jusqu'à la maison en question. Il s'agissait d'une petite demeure, dont la porte était ouverte, laissant un rayon de lumière illuminer le porche. La mère de sa compagne de route lui ressemblait, en plus hâlée... Même si elle semblait plus pâle qu'elle ne devrait l'être... Ses cheveux étaient plus clairs, aussi. Toutefois, l'homme qui l'accompagnait ne ressemblait en rien à Aëleen. De plus, il avait le bout des oreilles légèrement pointues. Il haussa des épaules : quel que soit le sort qu'ai subi le père de son amie, sa mère avait trouvé quelqu'un d'autre pour la protéger.
Il fut invité à s'asseoir à la table de la maisonnée, avec une chope de bière.
"Je vous remercie d'avoir escorté ma fille jusqu'ici... Mais n'est-ce pas trop loin de chez vous ? Vous n'avez pas les habits d'un telbaran, si je puis me permettre..."
Il haussa des épaules, un sourire malicieux aux coins des lèvres.
"Bof... Ce n'est rien. Je viens des Montagnes, pour une mission que m'a confié mon Roi... Mais elle peut attendre. Son sourire s'élargit. dites-moi, j'ai entendu dire qu'il y avait des problèmes de démons, dans les parages..."
Baldrisson- Elite
- Race : Humain
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» Du sang et du métal II
» Un goût de sang
» Le sang de la montagne
» Du sang sur la route de Telbara
» Gonco [Demi-sang / Combattant]
» Un goût de sang
» Le sang de la montagne
» Du sang sur la route de Telbara
» Gonco [Demi-sang / Combattant]
Page 1 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum