Erdrek [Humain / Guerrier]
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Erdrek [Humain / Guerrier]
Nom de votre personnage : Erdrek Bran
Age de votre personnage : 32 ans
Race : Humain
Classe : Guerrier
Description physique : Erdrek est un homme bien bâti, qui s’entraine très régulièrement. Il mesure 1m83, pour prêt de 90kg. Sans être une armoire à glace bodybuildée, il est grand, épais. Petite particularité qui sautera à l’œil de l’avisé : sa musculature est quelque peu asymétrique, la coté gauche de son corps mieux dessiné que le droit. Cela résulte de son passé d’archer, et de ses entrainement régulière à la lance de Lice, Erdrek étant gaucher, même si on l'a forcé à apprendre à écrire de la main droite. Il a un visage assez brute, ni beau ni laid, les traits assez épais, la machoire carrée. Ses deux yeux bleus sont bien ancrés dans des orbites surmontés de sourcils broussalleux. Sa chevelure est d’un noir ébène, qu’il porte longs, coiffés en une tresse sur sa nuque. A part sa carrure respectable, il ne porte aucun signe distinctif tel que tatouages tribaux ou cicatrices visibles.
Psychologie : Erdrek est une personne très tiraillée entre ses rêves de gloire et la dure réalité de sa condition de petit baron sans grande notoriété. Il vit avec le poids de la réussite de ses frères et de son père avant lui. Il ne désire qu’une chose : laisser une trace dans l’Histoire pour les égaler, voire les dépasser. Mais force est de constater qu’il n’y parvient toujours pas. Cette situation, ainsi que la gestion difficile de son domaine, le rend aigri, pessimiste, froid même avec ses proches. De prime abord, il n’est définitivement pas quelqu’un de sympathique et de jovial. Pourtant, au fond de lui, Erdrek n’est pas un mauvais bougre. Il lui est arrivé de faire des choix difficiles au cours de sa vie, mais jamais pour nuire aux autres. Après quelque temps, il est même possible de percer cette carapace et de découvrir un homme tout autre, aux idéaux presque naïfs, dont l’amour de la chasse et du jeu de lice a quelque chose de puéril, comme s’il avait gardé au fond de lui une part de son âme d’enfant.
Enfin, il est un pur produit de la société Tacomnalienne : Il adhère, éducation oblige, à toutes ses valeurs. Il est fier de sa patrie, défend l’esclavage comme une nécessité économique, croit fermement en la supériorité de la race humaine, et pense que son royaume finira par botter le cul de celui d'Estandre, sans aucun doute possible. Il met régulièrement sa noble condition en avant, fuyant un complexe d’infériorité qui lui colle aux braies depuis sa jeunesse . Il a besoin de se sentir au dessus du lot, de le prouver, ce qui parfois l'incite à faire des choix douteux, pour attirer l’attention et inspirer le respect. Oui, définitivement, il ressent le besoin viscéral d’être admiré, d’être reconnu, de se faire un nom qui restera gravé dans les annales.
Armes : Erdrek, fils de noble et ancien soldat dans l’armée du roi, a été entrainé, depuis son plus jeune âge, aux maniement des armes. Avec les années, il s’est passionné pour trois armes de prédilections :
- L’arc de chasse : Il s’agit d’une version plus courte et moins puissante des arcs longs utilisés par les archers du Roi. Erdrek utilise cet arc pour chasser le gros gibier dans la forêt de l’Abeille. La taille réduite de l’arme lui donne la maniabilité indispensable pour tirer à cheval.
- L’Epée courte : Il s’agit d’un souvenir de ses années de service dans le corps des Archers du Roi. Dotation régulière donnée aux membres de ce régiment, Erdrek ne s’en ait jamais servi au combat, ayant toujours été posté dans les dernières lignes. Mais, étant formé au maniement des épées depuis son plus jeune age, il maitrise parfaitement ces techniques de combat. Pour cette raison, il la garde toujours proche de lui.
- Lance de Lice : Après la chasse, le second passe-temps favori d’Erdrek est le combat de Lice. Il participe à la majorité des tournois organisés dans le royaume de Tacomnal. Et pour tenter d’y briller, il s’entraine régulièrement au maniement de la lance. Compte tenu de son poids et de sa taille, cette type d’arme ne peut être utilisée qu’à cheval… D’autant plus que ca fragilité fait d’elle une arme à usage unique, qui ploie et casse généralement dès le premier impact.
Armure : Compte tenu de son statu de Baron, Erdrek dispose d’un équipement de qualité, qui n’est évidemment pas à la porté de toutes les bourses. Lorsqu’il part à la chasse, il porte une armure en cuir souple mais résistante, de couleur vert sombre, qui lui permet de tirer à l’arc tout en guidant son cheval dans les sous-bois. Cet équipement léger lui permet également de monter et descendre aisément de l’animal, afin de progresser à pied si nécessaire.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de parader, ou de se présenter au bas peuple sous ses meilleurs atours, Erdrek enfile son armure d’apparat rutilante, un savant mélange de plaques résistantes et rigides, et de mailles plus souples aux jointures. La plaque pectorale, forgée aux dimensions exactes de son torse porte les armoiries de la baronnerie de Pont-du-Roi, qui représentent un pont blanc sous lequel coule une rivière bleue. Cette armure est lourde, et entrave donc les mouvements de son porteur. Pour cette raison, Erdrek ne l’utilise que lors des combats de lice, lorsqu’il doit simplement resté en selle, et qu’il n’a pas prévu d’en descendre. Toujours compte tenu de son poids, elle n’est pas aisée à transporter, elle nécessite une mule pour l'y déposer dans un coffre.
Capacité spéciale : Sens développé : Vue. Erdrek dispose d’une excellent sens de la vue, pour un humain. Il est clair que cette vision ne lui permettra jamais de voir dans le noir, ou dans la brume. C’est grâce à ce sens aiguisé qu’il est un excellent tireur à l’arc.
Compétence raciale : Maniement de l’épée.
Sorts ou compétences de votre personnage :
- Maniement de l’arc
- Maniement de la lance
- Maitrise de l’équitation terrestre en combat
- Grande endurance (x2)
- Grande force (x2)
Compétences secondaires de votre personnage :
- Lecture / Ecriture
- Maitrise de l’équitation
- Maitrise de l’étiquette (Humaine)
- Connaissance géographique (uniquement du royaume de Tacomnal)
Histoire de votre personnage :
Age de votre personnage : 32 ans
Race : Humain
Classe : Guerrier
Description physique : Erdrek est un homme bien bâti, qui s’entraine très régulièrement. Il mesure 1m83, pour prêt de 90kg. Sans être une armoire à glace bodybuildée, il est grand, épais. Petite particularité qui sautera à l’œil de l’avisé : sa musculature est quelque peu asymétrique, la coté gauche de son corps mieux dessiné que le droit. Cela résulte de son passé d’archer, et de ses entrainement régulière à la lance de Lice, Erdrek étant gaucher, même si on l'a forcé à apprendre à écrire de la main droite. Il a un visage assez brute, ni beau ni laid, les traits assez épais, la machoire carrée. Ses deux yeux bleus sont bien ancrés dans des orbites surmontés de sourcils broussalleux. Sa chevelure est d’un noir ébène, qu’il porte longs, coiffés en une tresse sur sa nuque. A part sa carrure respectable, il ne porte aucun signe distinctif tel que tatouages tribaux ou cicatrices visibles.
Psychologie : Erdrek est une personne très tiraillée entre ses rêves de gloire et la dure réalité de sa condition de petit baron sans grande notoriété. Il vit avec le poids de la réussite de ses frères et de son père avant lui. Il ne désire qu’une chose : laisser une trace dans l’Histoire pour les égaler, voire les dépasser. Mais force est de constater qu’il n’y parvient toujours pas. Cette situation, ainsi que la gestion difficile de son domaine, le rend aigri, pessimiste, froid même avec ses proches. De prime abord, il n’est définitivement pas quelqu’un de sympathique et de jovial. Pourtant, au fond de lui, Erdrek n’est pas un mauvais bougre. Il lui est arrivé de faire des choix difficiles au cours de sa vie, mais jamais pour nuire aux autres. Après quelque temps, il est même possible de percer cette carapace et de découvrir un homme tout autre, aux idéaux presque naïfs, dont l’amour de la chasse et du jeu de lice a quelque chose de puéril, comme s’il avait gardé au fond de lui une part de son âme d’enfant.
Enfin, il est un pur produit de la société Tacomnalienne : Il adhère, éducation oblige, à toutes ses valeurs. Il est fier de sa patrie, défend l’esclavage comme une nécessité économique, croit fermement en la supériorité de la race humaine, et pense que son royaume finira par botter le cul de celui d'Estandre, sans aucun doute possible. Il met régulièrement sa noble condition en avant, fuyant un complexe d’infériorité qui lui colle aux braies depuis sa jeunesse . Il a besoin de se sentir au dessus du lot, de le prouver, ce qui parfois l'incite à faire des choix douteux, pour attirer l’attention et inspirer le respect. Oui, définitivement, il ressent le besoin viscéral d’être admiré, d’être reconnu, de se faire un nom qui restera gravé dans les annales.
Armes : Erdrek, fils de noble et ancien soldat dans l’armée du roi, a été entrainé, depuis son plus jeune âge, aux maniement des armes. Avec les années, il s’est passionné pour trois armes de prédilections :
- L’arc de chasse : Il s’agit d’une version plus courte et moins puissante des arcs longs utilisés par les archers du Roi. Erdrek utilise cet arc pour chasser le gros gibier dans la forêt de l’Abeille. La taille réduite de l’arme lui donne la maniabilité indispensable pour tirer à cheval.
- L’Epée courte : Il s’agit d’un souvenir de ses années de service dans le corps des Archers du Roi. Dotation régulière donnée aux membres de ce régiment, Erdrek ne s’en ait jamais servi au combat, ayant toujours été posté dans les dernières lignes. Mais, étant formé au maniement des épées depuis son plus jeune age, il maitrise parfaitement ces techniques de combat. Pour cette raison, il la garde toujours proche de lui.
- Lance de Lice : Après la chasse, le second passe-temps favori d’Erdrek est le combat de Lice. Il participe à la majorité des tournois organisés dans le royaume de Tacomnal. Et pour tenter d’y briller, il s’entraine régulièrement au maniement de la lance. Compte tenu de son poids et de sa taille, cette type d’arme ne peut être utilisée qu’à cheval… D’autant plus que ca fragilité fait d’elle une arme à usage unique, qui ploie et casse généralement dès le premier impact.
Armure : Compte tenu de son statu de Baron, Erdrek dispose d’un équipement de qualité, qui n’est évidemment pas à la porté de toutes les bourses. Lorsqu’il part à la chasse, il porte une armure en cuir souple mais résistante, de couleur vert sombre, qui lui permet de tirer à l’arc tout en guidant son cheval dans les sous-bois. Cet équipement léger lui permet également de monter et descendre aisément de l’animal, afin de progresser à pied si nécessaire.
Toutefois, lorsqu’il s’agit de parader, ou de se présenter au bas peuple sous ses meilleurs atours, Erdrek enfile son armure d’apparat rutilante, un savant mélange de plaques résistantes et rigides, et de mailles plus souples aux jointures. La plaque pectorale, forgée aux dimensions exactes de son torse porte les armoiries de la baronnerie de Pont-du-Roi, qui représentent un pont blanc sous lequel coule une rivière bleue. Cette armure est lourde, et entrave donc les mouvements de son porteur. Pour cette raison, Erdrek ne l’utilise que lors des combats de lice, lorsqu’il doit simplement resté en selle, et qu’il n’a pas prévu d’en descendre. Toujours compte tenu de son poids, elle n’est pas aisée à transporter, elle nécessite une mule pour l'y déposer dans un coffre.
Capacité spéciale : Sens développé : Vue. Erdrek dispose d’une excellent sens de la vue, pour un humain. Il est clair que cette vision ne lui permettra jamais de voir dans le noir, ou dans la brume. C’est grâce à ce sens aiguisé qu’il est un excellent tireur à l’arc.
Compétence raciale : Maniement de l’épée.
Sorts ou compétences de votre personnage :
- Maniement de l’arc
- Maniement de la lance
- Maitrise de l’équitation terrestre en combat
- Grande endurance (x2)
- Grande force (x2)
Compétences secondaires de votre personnage :
- Lecture / Ecriture
- Maitrise de l’équitation
- Maitrise de l’étiquette (Humaine)
- Connaissance géographique (uniquement du royaume de Tacomnal)
Histoire de votre personnage :
On dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Le pouvoir non plus à vrai dire. Au contraire, il corrompt et détruit. J’en ai été témoin, je l’ai vecu, je le vis encore.
Je m’appelle Erdrek Bran, dernier né d’une fratrie de six. Cinq frères, aucune sœur. A ce sujet d’ailleurs, j’ai toute ma jeunesse entendu des rumeurs idiotes, comme quoi mon père aurait systématiquement fait tuer les nouveau-nés de sexe féminin, pour n’avoir que des héritiers mâle. Oui, mon père, feu le Baron de Pont-du-Roi fut un homme très sévère, peu aimé du petit peuple, craint même. Il était froid, colérique, ne supportait pas qu’on puisse lui tenir tête. Mais pour autant, était-il un monstre ? Non, je ne le pense pas. Il s’agit là de rumeurs véhiculés par ces ignares de paysans, ce genre d’histoires que l’on raconte autour d’un feu de camp pour se faire peur. Rien de plus.
Si je dis souvent que l’argent et le pouvoir ne font pas le bonheur, c’est parce que malgré toutes les aisances apportées par ma situation, lorsque je regarde en arrière, je n’y vois ni joie ni chaleur. Seulement des frustrations, des devoirs… Mais cela s’explique assez simplement.
Mon père ne fut pas toujours Baron, bien au contraire. Fils de forgeron, rien ne le destinait à une telle réussite. Mais, il avait des ambitions, et surtout un caractère aussi trempé que la lame d’une épée. Très tôt, il a tout quitté pour s’engager dans l’armée. D’abord simple soldat, il a ensuite gravé les échelons un à un, jusqu’à ce qu’il soit remarqué par le Roi en personne. Doté d’une intelligence hors norme, il était un tacticien et un meneur né, capable de diriger ses hommes dans la fureur de la bataille tout en conservant une froideur déconcertante. Pourquoi est-ce que je parle de toute ça ? Pourquoi est-ce que je vous parle de cet homme qui finalement ne m’a laissé que des souvenirs désagréables ? Simplement parce que ce sans ces explications, il vous serait impossible d’appréhender les motivations profondes qui m’étreignent, se faisant plus pressantes de jours en jours.
A force de persévérance et de réussite, mon père est devenu Général dans les armées du Roi de Tacomnal. Je pourrais passer des heures à conter ses exploits… Mais rien de tout ceci n’aurait été possible s’il n’avait sauvé la vie du Roi, alors que celui-ci, inspectant les troupes avant la bataille ne s’était pas retrouvé pris dans une série d’escarmouches surprises lancées par des guerriers et des assassins d’Estandre. Ainsi, pour ses faits d’armes exceptionnels, il fut élevé au rang de Général… Mais cette décision royale fit beaucoup parler. Rares étaient les roturiers à occuper des rangs aussi prestigieux dans l’armée. Aussi, pour faire taire les mauvaises langues et éviter qu’un vent de désapprobation souffle au dessus de sa couronne, le Roi fit anoblir mon père, le nommant Baron de Pont-du-Roi, Vassal direct du Duc de Bustre.
De cette époque, j’en parle finalement sans la connaitre. Je n’étais pas encore né, ni mes frères d’ailleurs. Le fils de forgeron devenu Baron, cette simple histoire alimenta les balades des bardes pendant les longs mois d’hivers. Il se maria aussitôt, avec l’une des nièces du Duc de Bustre, histoire de sceller une alliance par le sang.
Que dire de Pont-du-Roi ? Franchement pas grand-chose. Il s’agit certainement de la baronnerie la plus pauvre du royaume, petite lande de terre perdue entre les méandres du fleuve Normine et de la forêt de l’Abeille. Ces terres doivent leur nom à l’antique et imposant pont de pierre enjambant le fleuve. Un pont impressionnant, dont les piliers représentent les rois des temps anciens, leurs noms perdus depuis des générations. A part ce monument, il n’y a ici rien de notable. La baronnerie doit sa survie au commercer du bois, nécessaire à l’entretiens des immenses flottes marchandes du Duc de Bustre, et à l’apiculture. Ces forêts sont infestées d’abeilles, une espèce endémique, pacifique mais au venin mortel. D’où son nom à vrai dire.
L’apiculture, d’ailleurs, ici est une activité très dangereuse. Ces abeilles sont sauvages, elles ne se domestiquent pas, comme c’est le cas dans d’autres régions. Capturez une reine pour la mettre dans une ruche, et elle se laissera mourir. Non, le seul moyen de récolter le précieux miel est de pénétrer soi-même dans les ruches forestières, des colonies pouvant abriter plusieurs milliards de ces insectes, et qui ressemblent à des termitières géantes. Il est impossible de les rater, tant le bourdonnement de l’essaim est assourdissant dès que l’on s’en approche. Une espèce d’abeilles pacifique ? Oui, sauf lorsque l’on tente de prendre ce qui leur appartient. Chaque année ce sont des centaines d’esclaves homme-lézards qui succombent aux piqures. Il faut irrémédiablement en acheter d’autres, les former, les équiper… Et c’est finalement ce qui rend cette activité trop peu rentable. Heureusement que l’esclavage existe, et que ces homme-lézards ne réclament aucun salaire… Sinon cela ne vaudrait même plus la peine de s’échiner à poursuivre cette activité. Ce que je pense de l’esclavage ? Pas grand-chose en fait. Il s’agit de l’ordre naturel des choses. Le loup mange la brebis. L’homme réduit en esclavage les espèces qui lui sont inférieures. La nature est ainsi. Je n’ai jamais compris ceux qui s’émeuvent d’une telle situation.
Je suis donc né sur les terres de Pont-du-Roi, dans l’une des chambres du fort qui surplombe la petite bourgade du même nom. Avant moi, mon père avait eu cinq fils, de trois épouses différentes, la première étant morte en couche, la deuxième ayant succombée à une dispute conjugale ayant mal tournée. Ma mère, je ne la connus que très peu, elle mourut de la variole lorsque j’avais trois ou quatre ans à peine. Je me souviens seulement de sensations, de sentiments. Parce qu’il en a toujours été ainsi dans notre famille : notre père avait de grands projets pour nous tous. Sauf pour moi peut-être, trop couvé par ma mère, deux fois et demie plus jeune que mon père vieillissant. Voyez le tableau : Mon premier frère est général dans les armées du roi, sur les traces de notre père. Le second est grand-prêtre Sercanth, l’une des personnalités les plus influentes du culte dans le royaume… Le troisième est négociant en esclave, un métier extrêmement lucratif. Il dirige une troupe de chasseurs-mercenaires au nord du royaume d’où il organise la capture annuelle de milliers d’homme-lezard. Le quatrième est armateur, il gère la fabrication et l’entretien d’une grande partie de la flotte marchande du Duc de Bustre, un rôle stratégique pour l’économie régionale… Et enfin, mon cinquième et dernier frère est une sorte d’érudit, sorcier maitrisant la magie de la terre et de l’eau, passionné par tout ce qui touche aux monuments antiques et aux potentiels artéfacts magiques qu’ils pourraient renfermés. A la fois archéologue et aventurier émérite, il s’est créé une réputation dans le royaume, notamment en publiant les comptes rendu des ses recherches et explorations.
Et moi dans tout ça, petit dernier, où étais-je sensé trouver ma place ? Je viens d’une famille d’ambitieux, de personnalités atypiques, respectées, réputées. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été comparé à mes frères. On m’a toujours imposé de faire mieux qu’eux. Mon père surtout. Oui, lui qui voulait que tous ses fils réussissent, comme s’il s’agissait non seulement d’une fierté personnelle, mais aussi d’un devoir de sang.
Pendant toute ma jeunesse, j’ai vu défiler les précepteurs. Sciences, histoire, écriture, lecture, apprentissage de l’étiquette… Mais aussi maniement de l’épée, arme noble, et de l’équitation. Mais voilà, je n’étais ni particulièrement intelligent, ni particulièrement doué pour les affaires, ou pour parler en public. A chaque fois que je croisais le regard de mon père vieillissant, je n’y voyais que déception, comme si j’étais le mouton noir de cette famille. Aux repas de familles, lorsque mes frères parlaient de leurs activités, je ne trouvais rien à dire. J’étais tellement loin de tout cela, trop jeune encore pour m’être fait un nom, mais aussi profondément persuadé que je n’y parviendrais jamais, que je n’étais pas taillé pour ça. Cette situation me dévorait de jours en jours. Je n’avais pas vraiment d’amis, fils du Baron, les autres gamins de mon âge m’évitaient respectueusement. J’étais entouré de serviteurs serviles, ou de précepteurs sévères. Mes seuls véritables compagnons furent mon cheval, et mes chiens de chasse.
Entre ces murs, je devenais fou. Je tournais en ronds. Aussi je m’adonnais le plus possible aux exercices physique, développant par la même occasion ma force, mon endurance. Je devins un combattant doué à l’épée, mais aussi à l’arc et à la lance. Dès que je le pouvais, je partais chasser dans la forêt de l’Abeille avec ma suite de lèche-culs et de gardes du corps. Oui, je pense que ce qui m’a permit de ne pas sombrer dans la folie et le renfermement, ce sont ces activités physiques, véritables soupapes émotionnelles. Ah oui, que j’aimais traquer le gibier, surtout les cerfs à dos bleu, les pourchasser dans les bois, les fourrées, juchés sur mon cheval lancé au galop, l’arc à la main, prêt à décocher une flèche mortelle sur la bête apeurée !
Mais même ces activités eurent bientôt leurs limites. Oui, définitivement, je tournais en ronds, incapable de décider que faire de ma vie. Jusqu’au jour où j’en eu marre, véritablement marre… Et profitant d’une campagne de recrutement, je m’engageai dans l’armée, comme simple soldat. J’étais décidé à réitérer les exploits de mon père, pour qu’il fût fier de moi. J’étais motivé, gonflé à bloc, je me voyais déjà monter les échelons et devenir général, tout comme lui. Sauf que rien ne se passa comme je l’avais fantasmé. Déjà, il faut comprendre un détail lié à l’adoubement de mon père…
Le Roi le nomma Baron de Pont-du-Roi, lui et sa lignée directe d’héritiers mâles. Autant dire, qu’il y tenait à sa lignée d’héritiers mâle. Il avait là une obsession, celle de faire perdurer sa famille, pour que dans des millénaires elle soit toujours là. Aussi, lorsqu’il su que j’allais m’engager dans l’armée, que j’allais risquer ma vie sur le front, il usa de son influence pour me faire intégrer le corps des Archers du Roi. Un corps certes d’élite, réservé aux fils de petits nobles, chargé de la protection du Roi, lors de ses visites sur les champs de batailles. Autant dire qu’on passait auprès du reste de l’armée régulière pour des planqués de dernière ligne… Et que par conséquent, bien qu’ayant été engagé dans plus d’une quinzaine de batailles et d’escarmouches pendant mes six années de service, je n’ai jamais approché la mort à plus de cent mètres. Pour la gloire et la reconnaissance sur les champs de batailles ce n’était vraiment pas gagné… Mais alors vraiment pas. A part tirer des volées de flèches dans le tas, lorsque l’on m’en donnait l’ordre… Résultat, je me suis désintéressé de ma carrière militaire, obéissant jour après jour aux ordres sans chercher atteindre les objectifs naïfs que je m’étais donné.
En réalité, ce furent les meilleures années de ma vie. Camaraderie, entrainements intensifs… Nous étions un corps d’élite, équipés d’arcs longs, les plus puissants du royaume ! Nous devions sans cesse les bander de toutes nos forces pour développer la musculature adaptée aux tirs de longue porté que nous imposait notre position en retrait. Les jours, les mois passaient à une vitesse folle, je m’entrainais, rigolais avec mes camarades, nous étions tous dans le même bateau. Je me suis lié d’amitié avec plusieurs d’entre eux, même si à présent que j’ai quitté l’armée, il est difficile de garder le contact. Je me souviens de ces soirées à picoler jusqu’au black-out total… De ces petites minettes attirées par le prestige de l’uniforme… Que de bons souvenirs.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, surtout les meilleures. Un soir, je m’en souviens très précisément, il pleuvait. Nous étions au début du printemps, le fond de l’air, encore froid, transformait mon souffle en nappes de vapeur d’eau évanescentes. J’étais alors loin du front, dans un campement reculé, à plusieurs kilomètres de la frontière avec le Royaume d’Estandre. Un messager est arrivé, au camp, il a demandé à l’intendant ou se trouvait la personne qu’il recherchait, puis il s’est dirigé vers moi. Une missive. Mon père agonissait d’une longue et douloureuse maladie contractée pendant l’hiver. Depuis plusieurs années déjà, il avait pris sa retraite quittant l’armée pour administrer au quotidien ses terres. Il me demandait instamment de revenir. En réalité, c’était plutôt un ordre. Je n’avais pas le choix. J’ai été voir mon supérieur, je lui ai demandé une permission. Compte tenu de la gravité de la demande, il a accepté. J’avais un mois, pas un jour de plus.
Je suis donc parti pour Pont-du-Roi, pratiquement au galop. Je fais quelques pauses pour dormir et changer de monture. A mon arrivée, je constatais déjà la gravité de la situation : tout la baronnerie semblait dans un état de délabrement pitoyable, comme si le pouvoir central ne gérait strictement plus rien depuis des mois. J’appris que mon père s’était beaucoup renfermé sur lui-même, certains parlaient même de moments de démence, hanté par sa vie de guerre et de massacres sanglants. A son chevet, il me demanda, enfin plutôt, il m’ordonna de prendre sa suite. J’acceptais. A cet instant, face à cet homme cadavérique, amaigri par la maladie, le teint blafard, je pris ce choix comme la preuve de reconnaissance que j’attendais depuis mon plus jeune âge. Père me jugeait le plus capable de mes frères pour administrer ses terres !
Sauf que je compris peu de temps après avoir définitivement quitté l’armée, les motivations de son choix. Mes frères étaient bien trop occupés, bien trop désireux de poursuivre leur carrière. Aucun d’eux ne voulait gérer une petite baronnerie sans intérêt politique ou économique. Pour ceux, il ne s’agissait là que d’un trou boueux dépourvu du moindre intérêt. Bref, j’avais été sans doute le dernier choix, la sixième roue du carrosse. En tout cas, avant mon trentième anniversaire, mon père mourut, et je pris sa place.
Passer de simple soldat sans autre responsabilité que sa propre vie, à Baron, responsable de la vie de chacune des personnes vivant sur ses terres fut rude. Heureusement, je pouvais compter sur les conseillers de feu mon père, quoi que je pris la liberté d’en remercier plus d’un, dont je n’appréciais guère les remarques. Mon père fut toute sa vie durant considéré comme un homme colérique, impatient, perfectionniste, attendant des autres la même rigueur que celle qu’il s’infligeait lui-même. Sévère, mais juste diraient certains, quoi que la notion de justice soit des plus relatives. Arrivé au pouvoir, je ne voulais retomber dans ses travers. De part son attitude, il s’était éloigné du peuple, qui le considérait comme un seigneur exigeant et peu commode, à la limite de la tyrannie. Non, moi je voulais être respecté et non craint. Je voulais être proche du peuple, parce que j’estimais nécessaire pour un dirigeant de comprendre les attentes de ses sujets. Certains de mes conseillers tentèrent de m’en dissuader, prétextant que ma place se trouvait ici, sur le trône, tel un stratège loin du front commandant à ses troupes tout en jouissant d’une vision d’ensemble. Ils n’arrêtaient pas de me dire que je n’avais rien à faire sur le terrain, qu’il n’était pas nécessaire que je fasse le tour des villages, que je laisse la liberté aux villageois, forestiers, paysans de s’exprimer, de me faire directement part de leurs doléances. Avec le recul que j’ai à présent, je comprends qu’ils avaient raison.
J’ai agis par excès de naïveté, persuadé que je disposais du talent et de l’énergie nécessaire pour écouter et résoudre les problématiques diverses et variées que rencontraient mes administrés. Attaque de bêtes sauvage sur des fermes, vols, difficulté de payer les impôts… Et j’en passe. Rapidement, je fus totalement débordé. J’avais ouvert une boite de pandore. En permettant au peuple de s’exprimer, je leur avais donné l’occasion de se plaindre, sur toute chose. Je multipliais les promesses, doublaient les effectifs de la milice pour assurer la sécurité des fermes les plus éloignées. Mais je fus évidemment incapable de répondre à toutes les demandes. Bientôt un vent de défi souffla sur Pont-du-Roi. D’aucun prétendait que le nouveau Baron n’agissait pas, promettait dans le vide, n’écoutait pas ce qu’on lui disait… Et lorsque je me rendis compte que je vidais les caisses déjà maigres à cause de ma politique déraisonnée, je n’eus d’autre choix que d’augmenter les impôts espérant que le peuple comprendrais, serait prêt au sacrifice pour le bien commun. Ce fut ma pire erreur :
Alors commencèrent des révoltes paysannes. D’abord dans les petites bourgades éloignées, puis à Pont-du-Roi même ! Je tentais de résoudre pacifiquement le conflit, mais les instigateurs n’entendirent rien. Ils voulaient des garanties que je ne pouvais leur fournir. Des miliciens furent pris à parti et tués, leur tête placée sur des piques à l’entrée des fermes. En réponse à ces actes barbares, la milice incendia les biens de tous ceux qu’ils suspectaient de soutenir les rebelles. La situation m’échappait totalement. D’un coté le bas peuple, excédé par des dizaines d’années de domination sans partage libérait sa fougue. De l’autre les représentants de l’autorité répondaient à chaque acte de violence pour d’autres actes de violences, espérant décourager les mécontents. Je ne savais comment réagir ! Si je ne faisais rien, la nouvelle se répandrait, on me prendrait pour un incapable, le Roi pouvait même intervenir avec son armée et me relever de mes fonctions ! Au terme d’un conseil exceptionnel, la décision fut prise : celle de la répression la plus sanglante que j’eu jamais imaginée. La boite de pandore devait être refermée, coute que coute. Enfourchant ma monture, m’équipant de mon armure d’apparat, je fis réunir toutes les milices de la baronerie afin de les équiper du mieux que je pouvais. Puis, telle une armée, nous descendîmes en ville, bloquant chaque rue, contrôlant chaque citoyen, fouillant chaque maison. Toute homme, femme ou enfant trouvé en possession d’une arme, ou proférant des mots que je considérais allant à l’encontre de mon autorité furent pendus par les pieds avant d’être égorgés. En moins d’une semaine, une véritable forêt de corps gisaient suspendus à des cordes toute autour de Pont-du-Roi. La terre était devenue ocre.
Une fois la principale bourgade de la baronnerie sécurisée, ce fut le tour des campagnes. J’étais un excellent chasseur, je savais comment traquer des proies. De véritables battues furent organisées. La majeure partie de la région étant des plaines à l’herbe peu haute, il fut relativement facile de refouler les rebelles vers les zones boisées de la baronnerie. Finalement, être coincé entre un fleuve déchainé et une forêt inextricable avait du bon. Comme en ville, tous les opposants capturés furent pendus et égorgés. Leurs biens furent aux aussi confisqués, ce qui me permit de renflouer les coffres et de payer cette campagne relativement couteuse. En moins d’un mois, la révolte avait éclatée et avait été matée. Lorsque les premiers messagers de la couronne arrivèrent pour s’enquérir des nouvelles, je peux leur affirmer avec une certitude non feinte que j’avais la situation totalement sous contrôle, qu’il ne s’agissait là que des exactions de quelques mécréants que j’avais puni avec sévérité, comme l’aurait fait mon père.
Après cet épisode sanglant, je perdis toutes mes illusions concernant le pouvoir. Oui, le pouvoir, comme l’argent ne fait pas le bonheur, il corrompt et change les hommes. Je suis devenu beaucoup plus distant avec le peuple, beaucoup plus froid avec mon entourage et mes conseillers. Une fois de plus, comme dans ma jeunesse, je me suis retrouvé seul entre ses murs, sans amis, sans personne à qui parler ouvertement. Comme dans ma jeunesse, seul mon cheval et mon chien de chasse préféré m’accompagnaient partout. Un cheval à la robe noire jais, répondant au nom d’Onyx, un gros chien de chasse, pratiquement aussi gros qu’un poney, Maba. Et, comme dans ma jeunesse, je noyais ma frustration et ma déprime dans l’exercice physique. Je m’entrainais sans relâche à la lance pour jouter aux tournois annuels organisés par le Roi… Et je pratiquais intensivement la chasse sur mes terres, une pratique qui permettait de m’évader de mes obligations. J’avais fort heureusement tout une armée de conseillers et d’intendants capable de gérer les terres avec efficacité. Tel un chef d’état, je n’étais là que pour donner des directes, puis je laissais les autres faire leur travail. Lorsque je n’étais pas satisfait, je punissais. Lorsque je l’étais, je les récompensais généreusement en esclave et en or.
De plus en plus souvent, le besoin de m’évader de cette prison dorée m’étreignait. Véritablement passionné par la chasse, j’organisais des battues de plus en plus titanesques, je voyageais régulièrement jusqu’à des contrées plus éloignée pour m’offrir des chasses aux créatures plus exotiques et rares. Je n’avais pas abandonné l’idée de me faire un nom sur cette terre, devenir aussi réputé que mes frères dont l’ombrage devenait plus que jamais insupportable. En usant d’achats massif d’esclaves j’augmentais la production de bois et de miel de la baronnerie, je finançais ainsi plusieurs expéditions archéologiques organisées par mon cinquième frère, et trouvait ainsi de bonnes excuses pour voyager et partager avec lui ses découvertes tout en espérant que sa renommée retomberait également sur ma personne... Je participais, à la belle saison, aux tournois de lice organisés aux quatre coins de royaume.
Mais plus le temps passait, plus je me rendais compte de la futilité de ces choix. Certes, la vie s’améliorait sur les terres de Pont-du-Roi, dans un sens, la baronnerie n’avait jamais été aussi prospère, même sous le règne de feu mon Père. Mais je n’y trouvais là aucune satisfaction personnelle. J’étais devenu aussi froid que lui. En mon fort intérieur, en sentais qu’il me manquait quelque chose : la gloire, la reconnaissance, un nom… Et c’est dans cette optique que je quittais de plus en plous souvent mes terres, trouvant quantité de prétextes pour parcourir le monde…
Je m’appelle Erdrek Bran, dernier né d’une fratrie de six. Cinq frères, aucune sœur. A ce sujet d’ailleurs, j’ai toute ma jeunesse entendu des rumeurs idiotes, comme quoi mon père aurait systématiquement fait tuer les nouveau-nés de sexe féminin, pour n’avoir que des héritiers mâle. Oui, mon père, feu le Baron de Pont-du-Roi fut un homme très sévère, peu aimé du petit peuple, craint même. Il était froid, colérique, ne supportait pas qu’on puisse lui tenir tête. Mais pour autant, était-il un monstre ? Non, je ne le pense pas. Il s’agit là de rumeurs véhiculés par ces ignares de paysans, ce genre d’histoires que l’on raconte autour d’un feu de camp pour se faire peur. Rien de plus.
Si je dis souvent que l’argent et le pouvoir ne font pas le bonheur, c’est parce que malgré toutes les aisances apportées par ma situation, lorsque je regarde en arrière, je n’y vois ni joie ni chaleur. Seulement des frustrations, des devoirs… Mais cela s’explique assez simplement.
Mon père ne fut pas toujours Baron, bien au contraire. Fils de forgeron, rien ne le destinait à une telle réussite. Mais, il avait des ambitions, et surtout un caractère aussi trempé que la lame d’une épée. Très tôt, il a tout quitté pour s’engager dans l’armée. D’abord simple soldat, il a ensuite gravé les échelons un à un, jusqu’à ce qu’il soit remarqué par le Roi en personne. Doté d’une intelligence hors norme, il était un tacticien et un meneur né, capable de diriger ses hommes dans la fureur de la bataille tout en conservant une froideur déconcertante. Pourquoi est-ce que je parle de toute ça ? Pourquoi est-ce que je vous parle de cet homme qui finalement ne m’a laissé que des souvenirs désagréables ? Simplement parce que ce sans ces explications, il vous serait impossible d’appréhender les motivations profondes qui m’étreignent, se faisant plus pressantes de jours en jours.
A force de persévérance et de réussite, mon père est devenu Général dans les armées du Roi de Tacomnal. Je pourrais passer des heures à conter ses exploits… Mais rien de tout ceci n’aurait été possible s’il n’avait sauvé la vie du Roi, alors que celui-ci, inspectant les troupes avant la bataille ne s’était pas retrouvé pris dans une série d’escarmouches surprises lancées par des guerriers et des assassins d’Estandre. Ainsi, pour ses faits d’armes exceptionnels, il fut élevé au rang de Général… Mais cette décision royale fit beaucoup parler. Rares étaient les roturiers à occuper des rangs aussi prestigieux dans l’armée. Aussi, pour faire taire les mauvaises langues et éviter qu’un vent de désapprobation souffle au dessus de sa couronne, le Roi fit anoblir mon père, le nommant Baron de Pont-du-Roi, Vassal direct du Duc de Bustre.
De cette époque, j’en parle finalement sans la connaitre. Je n’étais pas encore né, ni mes frères d’ailleurs. Le fils de forgeron devenu Baron, cette simple histoire alimenta les balades des bardes pendant les longs mois d’hivers. Il se maria aussitôt, avec l’une des nièces du Duc de Bustre, histoire de sceller une alliance par le sang.
Que dire de Pont-du-Roi ? Franchement pas grand-chose. Il s’agit certainement de la baronnerie la plus pauvre du royaume, petite lande de terre perdue entre les méandres du fleuve Normine et de la forêt de l’Abeille. Ces terres doivent leur nom à l’antique et imposant pont de pierre enjambant le fleuve. Un pont impressionnant, dont les piliers représentent les rois des temps anciens, leurs noms perdus depuis des générations. A part ce monument, il n’y a ici rien de notable. La baronnerie doit sa survie au commercer du bois, nécessaire à l’entretiens des immenses flottes marchandes du Duc de Bustre, et à l’apiculture. Ces forêts sont infestées d’abeilles, une espèce endémique, pacifique mais au venin mortel. D’où son nom à vrai dire.
L’apiculture, d’ailleurs, ici est une activité très dangereuse. Ces abeilles sont sauvages, elles ne se domestiquent pas, comme c’est le cas dans d’autres régions. Capturez une reine pour la mettre dans une ruche, et elle se laissera mourir. Non, le seul moyen de récolter le précieux miel est de pénétrer soi-même dans les ruches forestières, des colonies pouvant abriter plusieurs milliards de ces insectes, et qui ressemblent à des termitières géantes. Il est impossible de les rater, tant le bourdonnement de l’essaim est assourdissant dès que l’on s’en approche. Une espèce d’abeilles pacifique ? Oui, sauf lorsque l’on tente de prendre ce qui leur appartient. Chaque année ce sont des centaines d’esclaves homme-lézards qui succombent aux piqures. Il faut irrémédiablement en acheter d’autres, les former, les équiper… Et c’est finalement ce qui rend cette activité trop peu rentable. Heureusement que l’esclavage existe, et que ces homme-lézards ne réclament aucun salaire… Sinon cela ne vaudrait même plus la peine de s’échiner à poursuivre cette activité. Ce que je pense de l’esclavage ? Pas grand-chose en fait. Il s’agit de l’ordre naturel des choses. Le loup mange la brebis. L’homme réduit en esclavage les espèces qui lui sont inférieures. La nature est ainsi. Je n’ai jamais compris ceux qui s’émeuvent d’une telle situation.
Je suis donc né sur les terres de Pont-du-Roi, dans l’une des chambres du fort qui surplombe la petite bourgade du même nom. Avant moi, mon père avait eu cinq fils, de trois épouses différentes, la première étant morte en couche, la deuxième ayant succombée à une dispute conjugale ayant mal tournée. Ma mère, je ne la connus que très peu, elle mourut de la variole lorsque j’avais trois ou quatre ans à peine. Je me souviens seulement de sensations, de sentiments. Parce qu’il en a toujours été ainsi dans notre famille : notre père avait de grands projets pour nous tous. Sauf pour moi peut-être, trop couvé par ma mère, deux fois et demie plus jeune que mon père vieillissant. Voyez le tableau : Mon premier frère est général dans les armées du roi, sur les traces de notre père. Le second est grand-prêtre Sercanth, l’une des personnalités les plus influentes du culte dans le royaume… Le troisième est négociant en esclave, un métier extrêmement lucratif. Il dirige une troupe de chasseurs-mercenaires au nord du royaume d’où il organise la capture annuelle de milliers d’homme-lezard. Le quatrième est armateur, il gère la fabrication et l’entretien d’une grande partie de la flotte marchande du Duc de Bustre, un rôle stratégique pour l’économie régionale… Et enfin, mon cinquième et dernier frère est une sorte d’érudit, sorcier maitrisant la magie de la terre et de l’eau, passionné par tout ce qui touche aux monuments antiques et aux potentiels artéfacts magiques qu’ils pourraient renfermés. A la fois archéologue et aventurier émérite, il s’est créé une réputation dans le royaume, notamment en publiant les comptes rendu des ses recherches et explorations.
Et moi dans tout ça, petit dernier, où étais-je sensé trouver ma place ? Je viens d’une famille d’ambitieux, de personnalités atypiques, respectées, réputées. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été comparé à mes frères. On m’a toujours imposé de faire mieux qu’eux. Mon père surtout. Oui, lui qui voulait que tous ses fils réussissent, comme s’il s’agissait non seulement d’une fierté personnelle, mais aussi d’un devoir de sang.
Pendant toute ma jeunesse, j’ai vu défiler les précepteurs. Sciences, histoire, écriture, lecture, apprentissage de l’étiquette… Mais aussi maniement de l’épée, arme noble, et de l’équitation. Mais voilà, je n’étais ni particulièrement intelligent, ni particulièrement doué pour les affaires, ou pour parler en public. A chaque fois que je croisais le regard de mon père vieillissant, je n’y voyais que déception, comme si j’étais le mouton noir de cette famille. Aux repas de familles, lorsque mes frères parlaient de leurs activités, je ne trouvais rien à dire. J’étais tellement loin de tout cela, trop jeune encore pour m’être fait un nom, mais aussi profondément persuadé que je n’y parviendrais jamais, que je n’étais pas taillé pour ça. Cette situation me dévorait de jours en jours. Je n’avais pas vraiment d’amis, fils du Baron, les autres gamins de mon âge m’évitaient respectueusement. J’étais entouré de serviteurs serviles, ou de précepteurs sévères. Mes seuls véritables compagnons furent mon cheval, et mes chiens de chasse.
Entre ces murs, je devenais fou. Je tournais en ronds. Aussi je m’adonnais le plus possible aux exercices physique, développant par la même occasion ma force, mon endurance. Je devins un combattant doué à l’épée, mais aussi à l’arc et à la lance. Dès que je le pouvais, je partais chasser dans la forêt de l’Abeille avec ma suite de lèche-culs et de gardes du corps. Oui, je pense que ce qui m’a permit de ne pas sombrer dans la folie et le renfermement, ce sont ces activités physiques, véritables soupapes émotionnelles. Ah oui, que j’aimais traquer le gibier, surtout les cerfs à dos bleu, les pourchasser dans les bois, les fourrées, juchés sur mon cheval lancé au galop, l’arc à la main, prêt à décocher une flèche mortelle sur la bête apeurée !
Mais même ces activités eurent bientôt leurs limites. Oui, définitivement, je tournais en ronds, incapable de décider que faire de ma vie. Jusqu’au jour où j’en eu marre, véritablement marre… Et profitant d’une campagne de recrutement, je m’engageai dans l’armée, comme simple soldat. J’étais décidé à réitérer les exploits de mon père, pour qu’il fût fier de moi. J’étais motivé, gonflé à bloc, je me voyais déjà monter les échelons et devenir général, tout comme lui. Sauf que rien ne se passa comme je l’avais fantasmé. Déjà, il faut comprendre un détail lié à l’adoubement de mon père…
Le Roi le nomma Baron de Pont-du-Roi, lui et sa lignée directe d’héritiers mâles. Autant dire, qu’il y tenait à sa lignée d’héritiers mâle. Il avait là une obsession, celle de faire perdurer sa famille, pour que dans des millénaires elle soit toujours là. Aussi, lorsqu’il su que j’allais m’engager dans l’armée, que j’allais risquer ma vie sur le front, il usa de son influence pour me faire intégrer le corps des Archers du Roi. Un corps certes d’élite, réservé aux fils de petits nobles, chargé de la protection du Roi, lors de ses visites sur les champs de batailles. Autant dire qu’on passait auprès du reste de l’armée régulière pour des planqués de dernière ligne… Et que par conséquent, bien qu’ayant été engagé dans plus d’une quinzaine de batailles et d’escarmouches pendant mes six années de service, je n’ai jamais approché la mort à plus de cent mètres. Pour la gloire et la reconnaissance sur les champs de batailles ce n’était vraiment pas gagné… Mais alors vraiment pas. A part tirer des volées de flèches dans le tas, lorsque l’on m’en donnait l’ordre… Résultat, je me suis désintéressé de ma carrière militaire, obéissant jour après jour aux ordres sans chercher atteindre les objectifs naïfs que je m’étais donné.
En réalité, ce furent les meilleures années de ma vie. Camaraderie, entrainements intensifs… Nous étions un corps d’élite, équipés d’arcs longs, les plus puissants du royaume ! Nous devions sans cesse les bander de toutes nos forces pour développer la musculature adaptée aux tirs de longue porté que nous imposait notre position en retrait. Les jours, les mois passaient à une vitesse folle, je m’entrainais, rigolais avec mes camarades, nous étions tous dans le même bateau. Je me suis lié d’amitié avec plusieurs d’entre eux, même si à présent que j’ai quitté l’armée, il est difficile de garder le contact. Je me souviens de ces soirées à picoler jusqu’au black-out total… De ces petites minettes attirées par le prestige de l’uniforme… Que de bons souvenirs.
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, surtout les meilleures. Un soir, je m’en souviens très précisément, il pleuvait. Nous étions au début du printemps, le fond de l’air, encore froid, transformait mon souffle en nappes de vapeur d’eau évanescentes. J’étais alors loin du front, dans un campement reculé, à plusieurs kilomètres de la frontière avec le Royaume d’Estandre. Un messager est arrivé, au camp, il a demandé à l’intendant ou se trouvait la personne qu’il recherchait, puis il s’est dirigé vers moi. Une missive. Mon père agonissait d’une longue et douloureuse maladie contractée pendant l’hiver. Depuis plusieurs années déjà, il avait pris sa retraite quittant l’armée pour administrer au quotidien ses terres. Il me demandait instamment de revenir. En réalité, c’était plutôt un ordre. Je n’avais pas le choix. J’ai été voir mon supérieur, je lui ai demandé une permission. Compte tenu de la gravité de la demande, il a accepté. J’avais un mois, pas un jour de plus.
Je suis donc parti pour Pont-du-Roi, pratiquement au galop. Je fais quelques pauses pour dormir et changer de monture. A mon arrivée, je constatais déjà la gravité de la situation : tout la baronnerie semblait dans un état de délabrement pitoyable, comme si le pouvoir central ne gérait strictement plus rien depuis des mois. J’appris que mon père s’était beaucoup renfermé sur lui-même, certains parlaient même de moments de démence, hanté par sa vie de guerre et de massacres sanglants. A son chevet, il me demanda, enfin plutôt, il m’ordonna de prendre sa suite. J’acceptais. A cet instant, face à cet homme cadavérique, amaigri par la maladie, le teint blafard, je pris ce choix comme la preuve de reconnaissance que j’attendais depuis mon plus jeune âge. Père me jugeait le plus capable de mes frères pour administrer ses terres !
Sauf que je compris peu de temps après avoir définitivement quitté l’armée, les motivations de son choix. Mes frères étaient bien trop occupés, bien trop désireux de poursuivre leur carrière. Aucun d’eux ne voulait gérer une petite baronnerie sans intérêt politique ou économique. Pour ceux, il ne s’agissait là que d’un trou boueux dépourvu du moindre intérêt. Bref, j’avais été sans doute le dernier choix, la sixième roue du carrosse. En tout cas, avant mon trentième anniversaire, mon père mourut, et je pris sa place.
Passer de simple soldat sans autre responsabilité que sa propre vie, à Baron, responsable de la vie de chacune des personnes vivant sur ses terres fut rude. Heureusement, je pouvais compter sur les conseillers de feu mon père, quoi que je pris la liberté d’en remercier plus d’un, dont je n’appréciais guère les remarques. Mon père fut toute sa vie durant considéré comme un homme colérique, impatient, perfectionniste, attendant des autres la même rigueur que celle qu’il s’infligeait lui-même. Sévère, mais juste diraient certains, quoi que la notion de justice soit des plus relatives. Arrivé au pouvoir, je ne voulais retomber dans ses travers. De part son attitude, il s’était éloigné du peuple, qui le considérait comme un seigneur exigeant et peu commode, à la limite de la tyrannie. Non, moi je voulais être respecté et non craint. Je voulais être proche du peuple, parce que j’estimais nécessaire pour un dirigeant de comprendre les attentes de ses sujets. Certains de mes conseillers tentèrent de m’en dissuader, prétextant que ma place se trouvait ici, sur le trône, tel un stratège loin du front commandant à ses troupes tout en jouissant d’une vision d’ensemble. Ils n’arrêtaient pas de me dire que je n’avais rien à faire sur le terrain, qu’il n’était pas nécessaire que je fasse le tour des villages, que je laisse la liberté aux villageois, forestiers, paysans de s’exprimer, de me faire directement part de leurs doléances. Avec le recul que j’ai à présent, je comprends qu’ils avaient raison.
J’ai agis par excès de naïveté, persuadé que je disposais du talent et de l’énergie nécessaire pour écouter et résoudre les problématiques diverses et variées que rencontraient mes administrés. Attaque de bêtes sauvage sur des fermes, vols, difficulté de payer les impôts… Et j’en passe. Rapidement, je fus totalement débordé. J’avais ouvert une boite de pandore. En permettant au peuple de s’exprimer, je leur avais donné l’occasion de se plaindre, sur toute chose. Je multipliais les promesses, doublaient les effectifs de la milice pour assurer la sécurité des fermes les plus éloignées. Mais je fus évidemment incapable de répondre à toutes les demandes. Bientôt un vent de défi souffla sur Pont-du-Roi. D’aucun prétendait que le nouveau Baron n’agissait pas, promettait dans le vide, n’écoutait pas ce qu’on lui disait… Et lorsque je me rendis compte que je vidais les caisses déjà maigres à cause de ma politique déraisonnée, je n’eus d’autre choix que d’augmenter les impôts espérant que le peuple comprendrais, serait prêt au sacrifice pour le bien commun. Ce fut ma pire erreur :
Alors commencèrent des révoltes paysannes. D’abord dans les petites bourgades éloignées, puis à Pont-du-Roi même ! Je tentais de résoudre pacifiquement le conflit, mais les instigateurs n’entendirent rien. Ils voulaient des garanties que je ne pouvais leur fournir. Des miliciens furent pris à parti et tués, leur tête placée sur des piques à l’entrée des fermes. En réponse à ces actes barbares, la milice incendia les biens de tous ceux qu’ils suspectaient de soutenir les rebelles. La situation m’échappait totalement. D’un coté le bas peuple, excédé par des dizaines d’années de domination sans partage libérait sa fougue. De l’autre les représentants de l’autorité répondaient à chaque acte de violence pour d’autres actes de violences, espérant décourager les mécontents. Je ne savais comment réagir ! Si je ne faisais rien, la nouvelle se répandrait, on me prendrait pour un incapable, le Roi pouvait même intervenir avec son armée et me relever de mes fonctions ! Au terme d’un conseil exceptionnel, la décision fut prise : celle de la répression la plus sanglante que j’eu jamais imaginée. La boite de pandore devait être refermée, coute que coute. Enfourchant ma monture, m’équipant de mon armure d’apparat, je fis réunir toutes les milices de la baronerie afin de les équiper du mieux que je pouvais. Puis, telle une armée, nous descendîmes en ville, bloquant chaque rue, contrôlant chaque citoyen, fouillant chaque maison. Toute homme, femme ou enfant trouvé en possession d’une arme, ou proférant des mots que je considérais allant à l’encontre de mon autorité furent pendus par les pieds avant d’être égorgés. En moins d’une semaine, une véritable forêt de corps gisaient suspendus à des cordes toute autour de Pont-du-Roi. La terre était devenue ocre.
Une fois la principale bourgade de la baronnerie sécurisée, ce fut le tour des campagnes. J’étais un excellent chasseur, je savais comment traquer des proies. De véritables battues furent organisées. La majeure partie de la région étant des plaines à l’herbe peu haute, il fut relativement facile de refouler les rebelles vers les zones boisées de la baronnerie. Finalement, être coincé entre un fleuve déchainé et une forêt inextricable avait du bon. Comme en ville, tous les opposants capturés furent pendus et égorgés. Leurs biens furent aux aussi confisqués, ce qui me permit de renflouer les coffres et de payer cette campagne relativement couteuse. En moins d’un mois, la révolte avait éclatée et avait été matée. Lorsque les premiers messagers de la couronne arrivèrent pour s’enquérir des nouvelles, je peux leur affirmer avec une certitude non feinte que j’avais la situation totalement sous contrôle, qu’il ne s’agissait là que des exactions de quelques mécréants que j’avais puni avec sévérité, comme l’aurait fait mon père.
Après cet épisode sanglant, je perdis toutes mes illusions concernant le pouvoir. Oui, le pouvoir, comme l’argent ne fait pas le bonheur, il corrompt et change les hommes. Je suis devenu beaucoup plus distant avec le peuple, beaucoup plus froid avec mon entourage et mes conseillers. Une fois de plus, comme dans ma jeunesse, je me suis retrouvé seul entre ses murs, sans amis, sans personne à qui parler ouvertement. Comme dans ma jeunesse, seul mon cheval et mon chien de chasse préféré m’accompagnaient partout. Un cheval à la robe noire jais, répondant au nom d’Onyx, un gros chien de chasse, pratiquement aussi gros qu’un poney, Maba. Et, comme dans ma jeunesse, je noyais ma frustration et ma déprime dans l’exercice physique. Je m’entrainais sans relâche à la lance pour jouter aux tournois annuels organisés par le Roi… Et je pratiquais intensivement la chasse sur mes terres, une pratique qui permettait de m’évader de mes obligations. J’avais fort heureusement tout une armée de conseillers et d’intendants capable de gérer les terres avec efficacité. Tel un chef d’état, je n’étais là que pour donner des directes, puis je laissais les autres faire leur travail. Lorsque je n’étais pas satisfait, je punissais. Lorsque je l’étais, je les récompensais généreusement en esclave et en or.
De plus en plus souvent, le besoin de m’évader de cette prison dorée m’étreignait. Véritablement passionné par la chasse, j’organisais des battues de plus en plus titanesques, je voyageais régulièrement jusqu’à des contrées plus éloignée pour m’offrir des chasses aux créatures plus exotiques et rares. Je n’avais pas abandonné l’idée de me faire un nom sur cette terre, devenir aussi réputé que mes frères dont l’ombrage devenait plus que jamais insupportable. En usant d’achats massif d’esclaves j’augmentais la production de bois et de miel de la baronnerie, je finançais ainsi plusieurs expéditions archéologiques organisées par mon cinquième frère, et trouvait ainsi de bonnes excuses pour voyager et partager avec lui ses découvertes tout en espérant que sa renommée retomberait également sur ma personne... Je participais, à la belle saison, aux tournois de lice organisés aux quatre coins de royaume.
Mais plus le temps passait, plus je me rendais compte de la futilité de ces choix. Certes, la vie s’améliorait sur les terres de Pont-du-Roi, dans un sens, la baronnerie n’avait jamais été aussi prospère, même sous le règne de feu mon Père. Mais je n’y trouvais là aucune satisfaction personnelle. J’étais devenu aussi froid que lui. En mon fort intérieur, en sentais qu’il me manquait quelque chose : la gloire, la reconnaissance, un nom… Et c’est dans cette optique que je quittais de plus en plous souvent mes terres, trouvant quantité de prétextes pour parcourir le monde…
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