[Donjon - Event] Un temple dans la sylve

J'attendis la nuit pour me remettre en route, j'étais toutes proches de se fameux domaine et je pus trouver la direction qui me menait au domaine Chantelombre, j'étais sur qu'un grand manoir au bout d'un chemin ne pouvait appartenir qu'à une personne possédant le titre de baron ou duc ou autre adjectif flattant l'ego de ces humains trop surs d'eux.

Je réfléchissais déjà à la manière dont j'allais me présenter si je tombais face a un domestique mais c'était très compliqué de trouver une suites de mots cohérentes et sans sous-entendu pouvant me rendre suspecte, je suis sur que ces bourges ont assez d'argent pour engager tout un bataillon de mercenaires contre moi si jamais je venais a mal leurs parlers.

A la moitié du chemin mon corps s'arrêtas, mon esprit me parlas, « on peut laisser tomber cette histoire de pierre magique, reprendre la route pour le sud et oublier tous ceci. Cette petite humaine blonde serait bien capable de s'enfuir avec la pierre sans nous donner la moindre récompense ou droit d'utiliser la pierre et si ce n'est pas la fille ça peut être la femme qui fera acte d'égoïsme », mon esprit se torturait a se poser des questions sans réponses et j'étais prêtes à faire demi-tour.

Mais je ne pouvais pas abandonner, peut être que la pierre me guidera, me diras quoi faire dans cette vie et si je fesais demi-tour alors je serais remonter vers le nord pour rien. Je devais retourner dans cette forêt avec ces humaines après ce que j'ai fait avec elles et si la mort se trouve a la fin de cette quête alors je pourrais enfin trouver le repos.

Je repris mon avancée en direction du manoir, l'endroit était lugubre, on ne pouvait pas marcher tranquillement sur ce chemin sans regarder derrière soi ou s'imaginer que l'on est suivis, j'avais réellement l'impression que cet endroit était hanté, ça correspondait bien à cette petite humaine qui était terriblement étrange la première fois que je l'ai vue.

J'étais a une vingtaine de mètres de l'entrée du manoir, je vis un homme équipés d'une lanterne sortir de ce qui devais être une entrée secondaire donnant accès aux chambres des domestiques, sa dague qu'il portait a sa ceinture indiquait bien qu'il s'agissais d'un garde, il s'approchais de moi la lanterne lever à son visage pour lui permettre de voir au plus loin.



lorsque l'éclairage de sa lanterne lui fit apparaître mon visage, l'homme fronças les sourcils et s'arrêtas a quelques mètres de moi




L'homme était bien décidés à ne pas me laisser passer et ce même si je revenais avec mon plus beau sourire et un bouquet de fleurs. Je devais absolument passer quitte à me faire remarquer cela pourrait parvenir aux oreilles de la petite fille. Je fis mine de tourner les talons avant de courir vers le manoir pour retrouver la petite humaine, mais le même garde qui m'avais tourner le dos réussi à m'attraper et à me jeter au sol, heureusement je n'avais pas eu mal, malheureusement j'avais mis l'homme en colère et ce dernier dégaina sa dague pour me pointer avec.


Je saisis mon arc et ma dague et les levas en l'air comme signe que je ne voulais aucun mal


Le garde pris mon arc et ma dague et rengainas la sienne à sa ceinture




Je serrais les poings et fronçais les sourcils, j'avais envie de le rouer de coups jusqu'à ce qu'il perde ces dents et sa raison de vivre, l'homme me tourna le dos et repartis vers la demeure mes armes a la mains, je n'osais pas l'attaquer de peur qu'il me poignarde avec ma propre dague même si j'en avais fortement envie. Je devais trouver un moyen de parler à la petite baronne, je savais également qu'elle s'appellait Luna, cela m'aiderait à me faire comprendre auprès des gens de cette maison.

Je repensais à l'homme qui l'accompagnais, lui m'avait vue, lui savait qui j'étais, je devais retrouver cet homme, il pourrait me faire rentrer dans cette maison et me laisserait revoir Luna. Je commençais à faire le tour du manoir, cherchant quelqu'un avec qui je pourrais avoir de meilleur rapport.

Quelques chevaux se trouvaient là. Deux ânes, trois juments pleines, trois poneys chétifs et un vieux rabougris. Je supposais que la majorité des équidés dormaient dans les prés. Je m’approchais d’une des juments. Elle redressa la tête, curieuse et huma ma main. Etonnée de ne rien sentir, elle plaqua ses oreilles en arrière et se recula. Je restais là à la regarder, pensive.

Une forte odeur de sang parvint jusqu’à mes narines. Ce parfum suave réveilla ma soif. Je fermais les yeux, envoutée par l'odeur. Ma tête tournait. Mon corps me hurlait de le satisfaire.

J’avais toute la nuit. Personne ne verrait, personne n’entendrais. Et dans l’encolure d’un équidé, une morsure de vampire ne laissait quasiment aucune trace. Je m’approchais de l’un des deux ânes. Je posais ma main sur son cou chaud. Il ne bougea pas, comme paralysé. Ses yeux révulsés et son souffle découpé témoignaient de sa terreur. Autour, les autres animaux s'agitaient, tous s'éloignaient, se recroquevillant au fond de leurs boxe. Au creux de ma paume, je sentais les battements rapides du sang de l'âne. J'approchais mon visage de cette encolure si chaude, humant son odeur.

Je n’eus pas le temps d’aller plus loin qu’un bruit me fit dresser l’oreille. Je me retournais vers la porte et m'éloignais de l'âne pour me retrouver au milieu de l'écurie. J'étais en état d'alerte. Qui pourrait venir ici, en plein milieu de la nuit ? Seul le garde que j’avais vu tantôt savait que je m’y trouvais. Qu’est-ce qu’il pouvait bien me vouloir ?

Les battants de bois s’ouvrirent et la lumière de la lune éclaira une petite fille. Je fronçais le nez, devinant que l’odeur du sang _qui avait à présent disparu _ était la sienne. Je me rappelais l’avoir vu se transformer en flaque de sang et supposais qu’elle venait d’user de son étrange magie. Et cela me faisait toujours le même effet. Son odeur enivrante me faisait tourner la tête et me donner envie de sauter à la gorge du premier venu, qu’il s’agisse d’un âne… ou d’une délicieuse enfant. Il fallait vraiment que je lui dise d’arrêter. Si elle continuait, je finirais forcément par craquer.

Je me concentrais pour ne pas me jeter à son cou et me contentais de la regarder entrer dans les écuries. Les nobles demoiselles ne sortaient pas en pleine nuit pour se rendre dans leurs écuries sans raison… Soit ses pouvoirs lui permettaient de localiser les gens, soit le garde lui avait dit que j’étais ici.

Ses traits étaient ceux d’une mignonne petite fille humaine. A chacun de ses mouvements, ses bouclettes blondes dansaient autour de son visage potelé.

Debout au milieu des écuries, je la regardais sans prononcer un seul mot. Mon visage était impassible.

Rallier les écuries avait été facile et rapide. Au-delà de sa faculté à se transformer en une flaque discrète, Luna avait fait le mur suffisamment souvent pour pouvoir se déplacer dans le domaine les yeux fermés. Après tout, elle était chez elle, alors quoi de plus naturel ? Ayant une connaissance parfaite de l'emplacement des gardes et de leur trajectoire de ronde, elle pouvait se déplacer sans être vue. En un rien de temps, elle entra dans le bâtiment réservé aux montures.

Dépourvu de tout éclairage, les chevaux attendaient tous ici, paisiblement. Luna entra dans l'écurie, et il ne lui fallut pas longtemps avant de repérer une personne dans l'ombre. Elle s'approcha, et finit par reconnaître la Vampire. Luna, et c'était suffisamment rare pour le souligner, en resta pantoise. Pendant ses longues journées d'attente, elle s'était plusieurs fois demandé si ses deux comparses reviendraient un jour. Après tout, rien ne l'y obligeait. En particulier après le fiasco qu'avait été cette expédition chez les Elfes. La petite fille sentit le rouge de la honte lui monter aux joues. Elle balaya ce souvenir de son esprit. Peu importait le passé. Il fallait se concentrer sur l'avenir.

Elle resta un instant à fixer son invitée. La fascination qu'elle éprouvait à son égard n'avait pas diminuée depuis tout ce temps. Certains considèrent les vampires comme des mythes, bons pour effrayer les enfants turbulents. Mais Luna avait la chance d'en avoir une, en chair et en os, en face d'elle. Un créature de la nuit, capable de tuer n'importe qui. Luna déglutit difficilement à cette idée. Elle pouvait la tuer, la vider de son sang, en un fraction de seconde. Luna l'avait vu se battre contre les Elfes, elle était redoutable. Elle pourrait ensuite partir sans que personne ne la remarque.

Que de joyeux moments en perspective... Luna tâcha de se redonner un minimum de prestance, et fit un autre pas vers son invitée. Elle la gratifia d'une élégante révérence, avant d'ajouter :

- Bienvenue au domaine Chatelombre. Je suis ravie de constater que vous avez trouvé votre chemin jusqu'ici. Je...

Au dehors, un cri l'attira.

- Pas moyen d'être tranquille dans ce fichu domaine, maugréa-t-elle.

Elle fit signe à la Vampire d'attendre, et jeta un coup d'oeil par l'entrebâillement de la porte de l'écurie.

J'étais terriblement en colère suite à ce qui venait de se passer, j'avais contourner de moitié le manoir, l'air était frais et la chaleur d'un foyer me ferait le plus grand bien. J'avais terriblement envie de rentrer dans le manoir mais si une personne ou le garde me revoyait sans que la petite fille soit là alors je risquerais d'être chasser du domaine pour toujours. L'option la plus sage serait d'attendre sagement le matin pour me représenter, j'espérais que le garde n'avais pas agit sous les ordres de la petite humaine, si c'était le cas je tuerais tous ceux qui vivent dans ce manoir en commençant par le garde et cette petite fille gâtée.

Faire demi-tour était impossible, pas tant que je n'avais pas mon arc, mon carquois, mes flèches et ma dague. Je devais réfléchir et trouver un moyen plus judicieux et moins brusque pour parler à la petite fille, ma sombre magie pouvait m'aider. Je fis le vide dans mon esprit cherchant à matérialiser quelque chose qui pourrait parvenir à identifier tous ce qui se trouve autour et dans le manoir, de ma main se forma une masse d'un liquide noir et visqueux et de ce liquide naquit un corbeau avec qui j'avais un lien magique et invisible. Le corbeau déploya ses ailes et s'envola faisant le tour du manoir, passant près des fenêtres les plus en hauteurs.

Je ressentais tous ce qui avais autour du manoir, toutes les fenêtres était fermés m'empêchant de distinguer l'intérieur, à l'extérieur un grand bâtiment plus long que haut était relier au manoir, il y'avais plusieurs présences toutes alignés, c'était des êtres vivants c'était sur, peut être étais-ce des vaches, des moutons ou des chevaux je n'en savais rien. Il y'avais une autre présence qui se dirigeait vers le groupe, une autre personne ? Le garde ? Je n'en savais rien le mieux étais que j'aille y jeter un œil, si il s'agissais de l'homme qui accompagnait la petite fille alors la seulement là je retenterais ma chance espérant ne pas avoir fait tous ce chemin pour perdre mon équipement.

Pendant un instant, la gamine m’observa sans rien dire. A quoi pouvait-elle donc penser ? Elle finit par exécuter une révérence gracieuse. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire moqueur. Au fond de moi, j’ignorais si j’admirais la jeune demoiselle au sang bleue, ou si je la trouvais complètement ridicule. Peut-être un peu des deux à la fois. Elle ne devait même pas avoir dix ans, mais son vocabulaire et ses tournures de phrase soutenues mettait en valeur ma rusticité, et j'avais alors honte de ma véritable nature de paysanne inculte. Mais en même temps… la caricature qu’elle donnait à voir n’était-elle pas grotesque ?

Hésitant toujours dans mon jugement, je l’écoutais déblatérer quelques politesses avant qu’un bruit n’attira notre attention. Le garde se battait-il avec quelqu’un ? Mademoiselle Luna maugréa quelque chose avant de quitter l’écurie, me faisant signe d’attendre. Je restais à ma place, concentrée sur les sons venant de l’extérieur. Ma main remonta lentement sur la garde de mon sabre et attendit patiemment.

La lune était pleine, et le ciel clair. Malgré la nuit, on y voyait relativement correctement. Pourtant, Luna n'avait rien vu. Les bruits avaient cessé, aucun moyen de savoir le pourquoi du comment. Un léger bruissement d'aile attira son attention au-dessus d'elle. Un oiseau flottait au-dessus du domaine, probablement un corbeau vu la taille. Cela préoccupa la jeune fille l'espace de quelques secondes. On dit que les animaux peuvent ressentir la magie, et ces derniers années, ils évitaient tous soigneusement les alentours du domaine. Mais Luna n'avait pas la tête à ça, alors elle supposa qu'il s'agissait d'un jeune oiseau intrépide, ou affamé.

Alors qu'elle allait retourner dans l'écurie, une ombre massive passa un portail. Vu la carrure, elle reconnut immédiatement Daraen. Luna savait qu'il avait pour ordre de la surveiller, et malheureusement pour elle, il avait le sommeil très léger. Normalement, cela l'aurait agacé, mais elle devait reconnaître que dans le cas présent, il tombait bien. Elle lui fit signe pour qu'il s'approche.

L'Argilite ne dit rien, comme à son habitude. Il avait l'habitude des escapades nocturnes de sa maîtresse, et puis, il n'était pas son père. Si elle voulait sortir la nuit, et malgré son apparence, elle en avait parfaitement l'âge. Lui était simplement là pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien de trop grave. Et qu'elle ne fasse pas quelque chose de trop grave... Il ne s'étonna donc pas plus que ça de la trouver, en pleine nuit, dans les écuries.

- Daraen, il y a eu du bruit de l'autre côté, va voir le garde.


Luna referma la porte, et se retourna vers son invitée, qui n'avait pas bougé d'un pouce. Plus par réflexe que par nécessité, Luna remit de l'ordre dans ses cheveux et dans les plis de sa robe, et s'avança.

- Comme je le disais, je suis ravie de vous voir ici. Je dois conclure, par votre présence, que vous souhaitez retourner dans Elegar'a ?

La question pouvait paraître incongrue. Il était évident que si elle était là, ce n'était pas pour parler chiffons et derniers potins. Néanmoins, compte tenu de la façon dont s'était déroulé la précédente expédition - et de sa responsabilité dans son échec - Luna se disait que c'était là moindre des questions à poser. Et puis il fallait bien lancer la conversation. Il est vrai que, généralement, en dehors des formules de politesse, on ne lui demandait jamais grand chose.


Daraen, toujours vêtu de son éternel pagne, marchait d'un pas lourd, assez caractéristique, vers le lieu que lui avait indiqué la jeune baronne. Il y trouva un garde, qui de prime abord lui sembla bien surarmé. Il portait l'épée réglementaire, mais il tenait aussi un arc et une dague. Un équipement relativement superflu, et d'autant plus intriguant qu'il ne faisait pas partie de la tenue réglementaire pour les gardes du domaine.

- Où as-tu trouvé ça ?

Contrairement à sa maîtresse, Daraen n'était pas du genre à s'encombrer de formules de politesse, encore moins dans le domaine, où il était connu comme le loup blanc.

- Une étrangère est arrivée avec sur elle, disant qu'elle devait voir Dame Luna.

Une étrangère ? A cette heure ?

- A quoi ressemblait-elle ?

- C'était une de ces sales demi-Drow. Je l'ai fait dégagé rapidement, ajouta-t-il, fier de lui.

Il ne pouvait pas reprocher sa réaction au garde. Tout le monde ici savait quelle était l'opinion de la jeune maîtresse sur ce peuple. Au final, il l'avait fait déguerpir, autant pour son bien que pour celui des habitants du manoir. Néanmoins, la chose l'intrigua. Les demi-Drow, d'une manière générale, ne courraient pas les rues. Et la probabilité qu'ils tentent de se réfugier chez quelqu'un, en plein territoire estanol, était encore plus faible. Pris d'un doute, il examina l'arc. Etait-ce celui de la demi-Drow rencontrée à Elegar'a ? Cela pourrait expliquer sa présence. Mais le garde lui avait assuré qu'elle était partie.

- Si tu la revois, préviens moi, ou Dame Luna, et uniquement nous.

Sans un autre mot, l'Argilite tourna les talons.

La lune était haute dans le ciel et je ne savais pas comment m'y prendre avec les habitants de cette maison, j'avais terriblement envie d'y retourner mais cela semblait bien trop risquée, peut être devrais je revenir au matin et tenter de parler a la petite humaine une seconde fois. Cela me semblait bien plus judicieux, il y'a de fortes chances que la petite fille dors et la réveiller ne serais pas une bonne idée surtout que je sais a quel point cette gamine peut se montrer hautaine et désagréable.

Je quittais le domaine Chantelombre sentant l'air frais me caresser la peau et l'herbe adoucir chacun de mes pas. La lumière de la lune éclairait parfaitement le chemin qui me conduisait jusqu'à la sortie. Le lendemain je reviendrais et je récupérerais mes armes, accompagner la petite fille et la femme n'était que secondaire bien que j'aurais envie de cogner cette petite humaine si elle venait à me dire de m'en aller et qu'elle n'avait pas besoin de moi.

Une fois à l'extérieur du domaine je rejoignis le premier arbre qui se trouvait sur ma route pour m'allonger et ainsi tuer le temps. Je savais bien que dormir un peu serais bénéfique pour moi et que les premiers rayons du soleil ne tarderont pas à me réveiller.

Je me contentais d’épier les bruits extérieurs. Le battement d’aile d’un oiseau, le pas lourd d’un humain et celui, plus léger, de la demoiselle Luna. Bientôt le grand homme qui nous avait accompagné dans la forêt d’Elegar'a apparut. La fillette s’adressa à lui en le nommant Daeren. Elle lui ordonna d’aller voir le garde puis, tandis qu’il s’en allait, me dit:

« Comme je le disais, je suis ravie de vous voir ici. Je dois conclure, par votre présence, que vous souhaitez retourner dans Elegar'a ? »

Je hochais la tête, toujours à l’écoute des bruits extérieurs. J’entendais Daeren parler à au garde. Mais j'avais du mal à suivre leur conversation.

« Oui. Et j’ai trouvé de l’aide. Quelqu’un nous attendra non loin de la forêt d’Elegar’a, dans un mois. Et qu'en est-il de vous? Et… de l’elfe noire? »

Je n’avais guère d’espoir quand à la demi-drow. Je ne l’imaginais guère nous rejoindre après notre dernier échec. J’étais moins septique quant à la demoiselle Luna. Elle semblait tenir corps et âme à retrouver la pierre de Mejayi. Si elle décidait d’envoyer Daeren ou d’autres hommes m’accompagner, alors j’aurais tout le temps du trajet pour les interroger sur les motivations de leur maîtresse.

- Oui. Et j’ai trouvé de l’aide. Quelqu’un nous attendra non loin de la forêt d’Elegar’a, dans un mois.

Luna afficha un sourire satisfait à l'annonce de cette nouvelle.

- Et qu'en est-il de vous? Et… de l’elfe noire ?

Son sourire disparut aussi net. Malheureusement, elle ne pouvait pas dire qu'elle avait trouvé beaucoup de solutions. Son père refusait toujours obstinément de la nommer à la tête d'une troupe, aussi petite soit-elle. Quant à la demi-Drow, elle était absente aux dernières nouvelles. Peut-être se manifesterait-elle d'ici à quelques jours.

- Suite à des... Luna se racla la gorge, gênée, à des circonstances indépendantes de ma volonté, je n'ai pas pu obtenir d'aide... Concernant la demi-Drow, elle ne s'est pas encore présentée ici. Une personne de sa... nature ne passerait pas inaperçue ici.

N'oubliant pas ses bonnes manières, Luna proposa à Muss d'aller dans ses appartements, un endroit beaucoup plus agréable, pour continuer cette discussion. Au delà de l'aspect olfactif non négligeable, cela permettrait aussi d'éviter les questions indiscrètes.

J'eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, surtout après m'être fais humilier et insulter par ce garde idiot, l'absence de mes armes ne me mettait pas en confiance bien que j'avais déjà fait mes preuves au corps à corps face à un centaure presque aussi idiot qu'un tacomnan je ne pouvais pas me défendre sans mes armes, de plus j'étais devenue une cible facile pour les esclavagistes il leurs suffisait de me tenir à distance avec leurs armes et de m'immobiliser pour me passer les chaînes et alors ma vie n'aurait plus beaucoup de valeur.

J'essayais de m'endormir mais d'innombrables questions me tenaient éveiller, l'une d'entre elle me fit serrer les poings, et si c'était la petite humaine qui avait organiser tout ça ? Non elle n'aurait pas osé me demander de venir jusqu'à chez elle pour finalement me demander de quitter cette expédition. Pourtant j'étais sur que ma différence la poussait à vouloir me ridiculiser et à me dépouiller de tous ce que j'ai, les enfants sont cruels et je suis sur que cette gamine serait capable d'envoyer un homme face à moi dans l'unique but de me ridiculiser. Je ne l'avais toujours pas revue mais cette petite humaine me mettait déjà en rogne je devais me calmer avant de faire une crise de nerfs.

Je me demandais également si la femme qui nous accompagnais reviendrait, elle aussi était étrange et possédait des capacités surnaturelles, je me souviens de ses grandes ailes semblables à celle des chauves-souris qu'elle avait déployés pour s'envoler. Qui était elle ? Une femme maudite ? Une magicienne ? Une vampire ? Ce n'était surement pas le dernier cas, j'ai toujours considérer ces monstres buveurs de sang comme une invention imaginaire, j'en avais jamais rencontrées et je pense ne jamais en rencontrées.

Je ne fus nullement surprise d’entendre la demoiselle m’expliquer qu’elle n’avait pas trouvé d’aide et que la demi-drow n’était pas venue au château. Malgré cela, je sentis naître en moi une pointe de déception. Cette elfe de nuit était une bonne guerrière et son absence me désappointait plus que je n’aurais osé l’avouer à la demoiselle Luna. Je ne répondis rien et me contentais d’accepter sa proposition de nous rendre dans ses appartements.

Je suivis la petite fille jusqu’à sa chambre qui était fort jolie… mais qui ne ressemblait pas l'idée qu'on se ferait d'une chambre d'enfant de son âge. Cette gamine avait vraiment quelque chose d’étrange. Et le climat qui régnait dans cette demeure me faisait froid dans le dos.

Je posais les questions qui me brulaient les lèvres. J’espérais ainsi supprimer cette ambiance sordide, mais mes mots n’étaient qu’un murmure n’osant s’élever plus haut que le crissement des branches d’arbres morts contre les vitres.

« Qui êtes vous vraiment ? Et pourquoi voulez vous tant obtenir la pierre de Mejayi ? »

J’écoutais sa réponse avec attention avant de l’interroger sur la suite de l’histoire : qu’avait-elle l’intention de faire à présent ? Je lui expliquais que j’étais prête à partir sur le champ, mais que si elle voulait envoyer quelqu’un pour m’accompagner et m’aider dans cette quête, je pouvais attendre quelques jours, le temps des préparatifs. Auquel cas, j’attendrais à l’extérieur du château. Et… petite précision : je voyageais uniquement de nuit.

Les deux jeunes filles s'étaient réinfiltrées dans le manoir. Une petite voix dans la tête de Luna lui disait que c'était peut-être trop facile d'ailleurs. Il faudrait qu'elle en touche deux mots aux gardes. Quand elle n'en aurait plus besoin.

Luna était gênée d'emmener Müss dans sa chambre. Une maison de poupée grandeur nature, n'était pas un lieu digne de ce genre de réunion. Malheureusement, elle ne pouvait se permettre de l'accueillir dans des locaux plus "officiels". Et même si ce n'était que sa chambre, cela restait mieux que les écuries, au moins en termes d'odeur. Alors qu'elle faisait entrer la Vampire, elle aperçut, du coin de l'oeil, une silhouette massive s'approcher lentement.

La petite fille était fascinée. Comment Daraen arrivait-il à être partout à la fois ? C'était un mystère. Il tenait dans sa main un arc, une dague.

- Madame, un garde m'a donné ça. Je pense que ce sont les armes de la demie-Drow.

- Effectivement... Comment les a-t-il obtenu ?

- Il a dit qu'il les avait confisqué, et qu'il l'avait renvoyé.

Luna râla. Evidemment qu'il l'avait fait déguerpir. Dans n'importe quelle autre situation, c'était ce qu'il convenait. Elle aurait même eu quelques remarques à lui faire, pour savoir pourquoi il ne l'avait pas corrigé. Un demi-Drow n'entre pas sur le domaine Chantelombre impunément. Mais cette nuit, cette hybride...

- La Vampire est avec moi, nous allons régler les détails. Essaie de retrouver l'hybride. Ces armes ne sont pas de trop mauvaises factures, elle est pauvre, de tout évidence, elle n'en retrouvera pas de sitôt de cette qualité. Elle voudra retrouver ses armes. Ce qui veut dire qu'elle doit toujours être dans le coin.

- Bien Madame.

Sans un bruit, Luna retourna dans sa chambre, dont elle ferma doucement la porte. La Vampire observait avec attention la décoration de sa chambre.

- Il semblerait que l'hybride ait été refoulée du domaine par mes gardes. Une malheureuse méprise, s'il en est. J'ai envoyé Daraen - mon domestique, vous vous souvenez peut-être de lui ? - la retrouver. Mais sa présence en ces lieux est de bonne augure pour notre... petite escapade.

En parlant, Luna s'était approchée de la fenêtre. La masse de l'Argilite traversait la nuit. Luna espérait vraiment qu'il la retrouverait.

- Qui êtes vous vraiment ? Et pourquoi voulez vous tant obtenir la pierre de Mejayi ?

La question était tombée comme un couperet dans le silence de la chambre. C'était un sujet sensible pour Luna. Néanmoins, étant donné les problèmes dans lesquelles elle s'apprêtait à se jeter, c'était une question tout à faire légitime. La petite fille se retourna vers son interlocutrice avec un léger sourire.

- Quel âge me donnez-vous ?

La question était étrange, mais c'était l'angle d'attaque le plus simple pour comprendre le problème, selon elle. L'étonnement passé, la Vampire répondit, comme Luna l'attendait, en lui donnant l'âge d'une petite fille, en adéquation avec son apparence.

- Il y a quelques mois, j'ai fêté mon 35ème anniversaire. Surprise. Luna aimait bien ménager ses petits effets. Je vous passe les détails inutiles, mais quand j'étais une petite fille - une vraie petite fille - des gens sont venus chez nous, pour affaires avec mon père. Un demi-Orc et une Drow. Ils lui ont confié un objet, un médaillon. Je l'ai touché. La magie qu'il contenait a failli me tuer. Depuis ce jour, je suis bloquée dans cette apparence, la même que j'avais, il y a maintenant 26 ans. Oh, et accessoirement, je me suis découvert un certain contrôle en matière d'arts occultes.

Même près de trois décennies plus tard, ces événements étaient toujours douloureux pour Luna. Elle prenait les choses avec un air moqueur et hautain, mais cela la touchait au plus profond de son cœur, ou de ce qu'il en restait.

- Durant toutes ces années, j'ai cherché en vain. Mais toutes mes pistes sont tombées à l'eau : rien sur le type de magie que contenait le médaillon, rien sur la magie des Drow, rien sur les sorts interdits... La pierre de Mejayi renferme un pouvoir grandiose. Un pouvoir, je l'espère, capable de lever une vieille malédiction drow.

Il était rare que Luna se confie ainsi, surtout à la première venue. Mais la mission était périlleuse, et elle devait pouvoir faire confiance à ses acolytes.

- Et vous ?


Daraen traversa le domaine a une vitesse étonnante pour sa taille. Il réfléchit rapidement. La demie-Drow avait été refoulée, elle devait donc être en-dehors du domaine stricto sensu, tout en restant suffisamment proche. La solution la plus évidente était une petite forêt, à quelques encablures du manoir. Il passa l'arc autour de son corps, garda la dague à la main, et se dirigea vers les arbres, en essayant de repérer une silhouette. Finalement, il crut l'apercevoir. Il l'appela, et dégaina l'arc pour qu'elle puisse le voir à la lueur de la lune.

- C'est ça que vous cherchez ?

Mes paupières s'étaient fermées, je laissais la nuit et tous ses chants me bercer, la colère et la frustration disparaissaient petit à petit, je me disais que demain serait un nouveau jour et que tous s'arrangera. L'air était frais et humide, je tirais mes vêtements pour m'enrouler dans le tissus et me cachée de la caresse du vent froid qui courait sur ces terres, j'entendais quelques bruissements de feuilles ainsi que des petits insectes nocturnes venus chanter une fois l'obscurité installée, tout ces sons étaient une formidable chorale qui laissais libre place à mon imagination pour deviner ce qu'elle disait.

Tous ceci fut arrêter lorsque j'entendis une personne appeler quelqu'un, qui sa pouvait être ? Si c'était un humain que dirait il en voyant qui je suis ? Je n'avais pas d'armes, je ne pouvais que me cacher, j'ouvris les yeux et me relevas en panique avant de balayer mon regard dans tous les sens cherchant qui étais la personne que j'avais entendue. J'aurais bien penser que mon imagination me jouait des tours jusqu'à ce que j'aperçoive quelqu'un, grand, massif qui avançais rapidement dans ma direction, il avait une dague, il était armé, venait il pour moi ? Est-ce que le garde avait envoyé quelqu'un pour me tuer après que je sois désarmée ? C'était fort possible, j'allais m'enfuir à toute vitesse en faisant un pas en arrière mais l'arbre sur lequel je m'étais reposer bloquas mon pied ce qui me perturba une petite seconde.


C'était étrange, il s'adressa à moi comme si l'on se connaissait. En lançant un regard à l'homme je compris rapidement que j'avais déjà entendue sa voix quelque part, c'était le garde du corps de la petite humaine. Et sa dague qu'il tenait c'était la mienne. Je cherchais mes mots pendant un court instant, je ne m'attendais pas à ce qu'on vienne me chercher en me rendant mes armes.


En m'approchant de lui je constatais également qu'il avait mon arc autour de son cou, il me tendis ma dague, la tenant par la pointe, j'attrapais le manche et la remis à ma ceinture, il enlevas également mon arc de son cou avant de me le passer. C'était très rare qu'une personne me donne quelque chose sans me le jeter à mes pieds, j'éprouvais même une certaine affection pour ce géant qui semblais être une personne digne de confiance dans cette quête. Je le remerciais une fois que j'eus récupérer toute mes armes. Le grand homme tournas les talons et me demandas de le suivre, sur le coup je ne répondis rien et marchais dans sa direction à ses côtés suivant ses pas lourds qui semblaient s'enfoncer dans le sol.

Les révélations de Luna me laissèrent un instant dubitative. J’avais du mal à la croire, mais en y réfléchissant, je finis par me convaincre de la véracité de ses dires. Il faut dire que tout coincidait, depuis sa façon de parler qui n’était pas celle d’une enfant, aux comportements de Daeren et de ses gardes, en passant par son projet de trouver la pierre de Mejayi. Je haussais les épaules, lui accordant le bénéfice du doute. Après tout, si elle avait voulu me mentir, elle aurait sûrement choisit une histoire beaucoup moins saugrenue….

« Et vous ? »

Sa question était légitime puisqu’elle faisait écho de la mienne. Elle m’avait répondu, mais j’hésitais à lui dévoiler ma véritable nature. Je finis par lui avouer la vérité, mais en y mettant les formes, tournant autour du pot un instant, faisant quelques allusions sur le fait que je ne supportais pas le soleil, que je vivais de nuit, que je ne mangeais pas la même chose que les gens « normaux »…. Ne voyant aucune réaction négative après lui avoir donné tous les indices nécessaires, je lui avouais être un vampire et fut presque déçue de ne pas la voir réagir outre mesure.

« Depuis qu’on m’a… changée, je cherche désespérément un moyen de revenir en arrière. Je veux guérir, peut-être un peu comme vous vous voulez vous débarrasser de votre malédiction. Je suppose que nos attentes concernant la pierre sont… un peu similaires… en quelque sorte… »

Certe, elle restait humaine et elle pensait peut-être que je lui manquais de respect en la comparant à un Vampire. Mais d'un côté, elle était elle aussi coincée dans un corps qui ne correspondait pas à celle qu'elle était véritablement. Comme moi, cette malédiction lui pesait et elle était prête à mettre sa vie en danger pour la combattre, prenant des risques sans forcément en mesurer les conséquences puisqu'elle avait failli y laisser sa vie. Alors peu m'importait qu'elle en soit offusquée, j'avais l'impression de pouvoir comprendre une partie de ses motivations. Elle me semblait tout à coup bien plus proche de moi que je ne l'aurais imaginé au premier abord.

Müss avait un peu tourné autour du pot, avant d'en venir au fait concernant son caractère vampirique. Luna se doutait déjà de sa véritable nature, mais l'entendre confirmer ce qu'elle pensait lui décrocha un sourire de satisfaction.

- Depuis qu’on m’a… changée, je cherche désespérément un moyen de revenir en arrière. Je veux guérir, peut-être un peu comme vous vous voulez vous débarrasser de votre malédiction. Je suppose que nos attentes concernant la pierre sont… un peu similaires… en quelque sorte…

Luna avait une fascination pour les créatures de la nuit, et tout ce qui était lié aux arts obscurs d'une manière générale. Alors qu'une vampire - une vraie de vraie ! - lui trouve un point commun avec elle, c'était quelque chose de proprement formidable.

- Je suis ravie de voir que nos intérêts convergent. Bien évidemment, tout ceci reste hypothétique, puisque nous n'avons pas la moindre idée du fonctionnement des pierres, et plus encore, de leurs véritables pouvoirs. Mais bon... Je suppose que nous ne le saurons qu'en les essayant.

Luna alla s'asseoir sur son lit. Sa petite taille lui permettait de battre l'air de ses jambes sans toucher le sol. Comme un réflexe, elle lissa sa robe qui n'en avait pas besoin, et chassa une poussière imaginaire. C'était devenu un tic plus qu'autre chose. Elle hésita à lui poser la multitude de questions qui lui traversaient l'esprit sur sa nature de vampire et les conséquences de sa vie quotidienne. Mais Luna était une jeune fille bien élevée, qui savait respecter les convenances sociales. Et de la même manière qu'elle ne souhaitait pas s'épancher sur sa vie, elle pouvait aisément comprendre que Müss ne souhaitait pas s'étendre sur la sienne.

- Avez-vous la moindre idée de la façon dont nous pourrions rejoindre le temple ? Sans reproduire le fiasco de la dernière fois, cela va sans dire.


Daraen marchait à pas vif en direction du domaine, avec la demie-Drow sur ses talons. Il lui avait simplement expliqué que sa maîtresse l'attendait, et qu'il allait la guider jusqu'à elle. Le voyage se passa silencieusement. Aux abords du manoir, le garde en faction jeta un regard en biais à Tyrénie, mais Daraen lui lança un regard à faire froid dans le dos, qui le convint de passer son chemin et de continuer sa route. S'il avait définitivement renvoyé Tyrénie, ou pire, qu'il l'avait blessé, il n'osait imaginer la réaction de Luna. Nul doute qu'il ne serait plus de ce monde, que ce soit physiquement, ou par la perte de sa santé mentale.

D'un pas assuré, il guida la demie-Drow à travers les couloirs, à l'abri des regards indiscrets des gardes. Ils arrivèrent dans l'aile est, abritant les appartements de la fille Chantelombre. Au bout d'un couloir interminable, Daraen s'arrêta devant une grande porte. Il se redressa, et tapa à la porte, d'une manière spécifique : deux coups, une pause, puis trois coups. C'était un code qu'il avait mis en place avec sa maîtresse. Ainsi, elle savait que c'était lui qui était derrière la porte. Une voix étouffée à l'intérieur de la pièce lui donna la permission d'entrer.

En ouvrant la porte, il trouva Luna en pleine discussion avec la Vampire.

- Ah ! Vous êtes là.

Je me retrouvais face à cette grande maison qui m'avait causer tant de soucis, cet immense bâtiment semblait créer un contraste avec cette nuit sans lune, le majordome de la petite humaine m'ouvrit la porte et me laissas entrer dans cette demeure, si il y'en avait bien un que j'appréciais parmi tous ces humains c'était bien lui, le seul capable de réflexion intelligente et sans violence à mon égard. Avec lui je traversais un couloir, puis passais à côté d'une grande salle, montais des escaliers pour repartir sur un couloir, à croire que cette maison n'avais pas de fin, le baron as du dépenser une fortune pour atteindre la faire construire.

Le grand homme s'arrêtas devant une porte bien plus grande que les autres, il se redressa et tapa à la porte, cinq fois, dans un rythme étrange comme un code permettant de communiquer avec la personne se trouvant derrière la porte, et cela avait l'air d'être le cas, une petite voix lui donnas la permission d'entrer et il s'exécutas en me tenant la porte toujours dans une posture bien relevée et droite. Je me permis d'entrer après lui dans ce qui ressemblais à une chambre et dans cette chambre se trouvais la petite humaine et la femme aux ailes de chauves-souris qui était avec nous lors de notre première expédition.


Sans le savoir je me suis présentée à elles avec beaucoup de politesses et sans vraiment m'en rendre compte, comme si cette maison me transformait petit à petit en bourgeoise trop bien éduquée et précieuse comme cette petite baronne, mais ces formules de politesses se justifièrent par le fait que j'étais une invitée dans une grande maison tacommane donc je me devais de me tenir correctement sans non plus faire de révérences.

La petite noble… ou devrais-je dire la Dame m’interrogea sur la suite de nos péripéties. Avais-je seulement un plan ? Je haussais les épaules, répétant encore une fois qu’un nouvel allié nous accompagnerait. Il s’agissait d’un Centaure, sa race était connue pour être plus proche de la Nature que nous autres, ainsi que d'une Harpie. Cependant, je ne savais pas si cela changerait quelque chose…

« Peut-être pourrions-nous nous montrer plus discrets » dis-je, hésitante.

Je lui expliquais pouvoir voler durant le trajet, ce qui éveillerait sûrement moins de doutes chez les Sylvains que si j’accompagnais le groupe. De même, je l’avais vu prendre l’apparence d’une flaque de sang. Je lui suggérais donc de se rendre au temple sous cette forme quasiment invisible. Pour le reste, je doutais que les Elfes s’attaqueraient à un Centaure accompagné d’une Harpie.

Il restait donc le grand homme… Je réfléchissais à voix haute sur les potentielles solutions pour qu’il nous accompagne sans risque, quand quelqu’un frappa à la porte à coups irréguliers, comme s’il s’agissait d’un code. Entrèrent ensuite l'Homme dont nous étions justement en train de parler et la demie-Drow.

J’observais cette dernière, surprise de la voir là et en même temps soulagée. L’avoir à nos côtés était une chance… cependant, la question sur la façon d’entrer discrètement dans le temple n’en devenait que plus cruciale. Les Drows étaient connus pour être détestés par les Elfes Sylvains….

Pendant que Luna et Müss étaient toutes les deux, elles évoquaient les moyens pour elle d'entrer finalement dans le temple. La Vampire suggéra, avec raison, de faire ça plus discrètement. La petite fille rougit en repensant à son comportement de la dernière fois. Heureusement qu'elle était protégée par l'ombre de la pièce. La gros problème viendrait de Daraen. Après tout, s'il avait été engagé, ce n'était pas par souci de discrétion, bien au contraire. Luna se débrouillerait, et la Vampire aussi. La demi-Drow devait, comme les gens de sa race, supposait-elle, être naturellement discrète. Comment allait-elle faire passer son serviteur dans la forêt ? Elle pouvait s'en passer, mais ce n'était pas dans ses plans. Son père ne lui pardonnerait pas, et de toute manière, seule avec tant d'inconnus, elle préférait avoir un allié dont elle était sûre de l'allégeance. Alors comment faire ? Sa forme d'Argilite était à proscrire, trop bruyante, trop voyante. Mais compte tenu des sens aiguisés des elfes, le passage à la forme humaine ne changerait probablement pas grand chose.

Luna fut interrompue dans ses réflexions par des coups à la porte. Elle reconnut le code qu'elle avait trouvé avec son serviteur, et l'invita donc à entrer. Il était accompagné de la demi-Drow. Luna s'étonna qu'elle ait finalement décidé de venir. Si on lui avait dit seulement la moitié de toutes les horreurs qu'elle avait proféré à son encontre, elle ne se serait jamais représentée. Elle devait avoir vraiment besoin de la pierre.

Elle l'invita donc à entrer et à s'installer, pendant que Daraen refermait la porte derrière elle.

- Nous sommes toutes là. Nous avons d'ores et déjà fait les présentations, mais peut-être voudrez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont poussé à chercher la pierre de Mejayi ?

Compte tenu des circonstances, Luna essayait d'être aimable. Etant donné la nature de Tyrénie, elle était à son maximum.

Les deux humaines me fixaient dans cette chambre d'enfant, la petite fille était assise sur son lit en balançant ses pieds en avant et en arrière, elle n'arrivait même pas à toucher le sol de la pointe de ses pieds. L'autre humaine se tenait debout juste à côté, en la regardant avec plus d'attention je remarquais que son regard était profond et semblait lire dans ma tête, il fallait dire que sa peau blanche et ses cheveux noir comme une nuit sans lune faisaient tous pour rendre ce regard si perçant.



Je n'en dis pas plus, je ne souhaitais pas connaître leurs motivations tant que je n'étais pas mêlée dedans à vrai dire c'est leurs affaires. Je ne pouvais m'empêcher de regarder la chambre tout autour de moi, elle était grande, très grande, même trop grande pour une aussi petite occupante, il fallait bien croire que c'était quelque chose de très appréciés chez les nobles et les riches, de grandes maisons pour très peu de personnes. Je fis quelques pas vers les deux humaines mais en restant à distance comme si elles s'apprêtaient à me sauter à la gorge, bizzarement je restais aux côtés du grand majordome de la petite humaine, même si je savais que sa loyauté allais à sa maîtresse je restais à son niveau comme si il pouvais me protéger des deux humaines. Il fallait bien croire que je ne faisais et ne ferais que très peu confiance aux autres lors de ce voyage.

Mademoiselle Luna ne pu s’empêcher d’interroger froidement la nouvelle venue sur ses motivations concernant la pierre. J’avais l’impression qu’elle retenait tant bien que mal sa haine afin de parler calmement à la demi-drow. La réponse de cette dernière m’étonna, mais je n’ajoutais rien. Après tout, cela ne me regardais nullement et, contrairement à Mademoiselle Luna, je n’avais cure de ses motivations. Elle s’était battue à nos côtés sans fuir face au danger de mort que représentaient ses ennemis naturels alors qu’elle aurait pu simplement nous abandonner. Cela me suffisait amplement.

Craignant que l’humeur de Mademoiselle Luna n’empiète sur notre quête, je l’empêchais de pousser plus loin l’interrogatoire pour le moment.

« Bien, nous devrions y aller. J’ai donné rendez-vous à Icahadeï, un centaure, et son amie Svenjig, une harpie, non loin de la forêt des Sylvains. Nous pourrons continuer à parler en marchant, cela nous évitera le risque d'arriver trop tard et de les manquer. »

Je jetais un regard interrogatif au groupe, vérifiant que tous se joignaient à la proposition.

Luna conserva le silence en écoutant la demi-Drow. Ce n'était pas le moment de faire une esclandre, après tout, Tyrénie et Müss étaient ici dans le plus grand secret, et des hurlements nocturnes risquaient d'attirer l'attention. La petite fille ne savait pas trop quoi penser de ce qu'elle venait d'entendre. Elle voyait mal comment la pierre de Mejayi pouvait servir d'oracle, et en même temps, on leur prêtait des pouvoirs qui dépassaient l'entendement. Alors au fond, pourquoi pas ? Mais là n'était pas le problème. Elles étaient maintenant trois à vouloir une seule et même pierre.

Avant qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit, Müss suggéra de partir dès maintenant. Elle lui expliqua qu'elle avait - contrairement à la petite humaine - réussit à dénicher des alliés. Elle ne prit pas la peine de poser la question à Tyrénie, persuadée que personne ne voudrait s'allier avec une demi-Drow. A moins d'être un demi-Drow soi-même. Luna préférait ne pas penser si elle avait du supporter la présence de plusieurs de ces hybrides qu'elle haïssait tant. Déjà qu'elle prenait sur elle...

Mais la déclaration de Müss la laissa perplexe. Un Centaure nommé Icahadeï... Serait-ce par hasard celui qui l'avait escorté chez le vieil homme de la tour ? Le monde était décidément bien petit. Elle ne se souvenait même plus exactement quels mensonges elle avait pu lui raconter. Tant pis, elle tâcherait d'improviser.

Le départ semblait imminent. Luna ordonna à Daraen d'aller préparer des chevaux. Combien en faudrait-il ? Elle en demanda trois. Elle monterait avec son serviteur. Elle descendit de son lit et se dirigea vers un petit bureau, dont elle sortit un parchemin, une plume et de l'encre. Elle commença à écrire un petit message à l'attention de son père, lui indiquant qu'elle était partie pour une durée indéterminée. Luna resta volontairement vague sur la destination, inutile de l'inquiéter outre mesure. Elle précisé néanmoins que Daraen l'accompagnait. Combien de temps mettrait-on à remarquer sa disparition ? Depuis son retour, l'ambiance était électrique, et elle évitait tout contact avec son père comme avec les domestiques, hormis l'Argilite. Cela prendrait peut-être un jour, ou deux. Ce serait déjà ça de gagné...