[Donjon - Event] Un temple dans la sylve

Voilà un temple bien particulier où trouver une Pierre de Mejayi. Le tout premier danger, sera déjà de le trouver dans la forêt d'Elegar'a, le territoire des Elfes Sylvains. Même en vous orientant bien, il vous faudra de la chance pour ne pas être attaqué par un ou deux Elfes Sylvains. En soi, ce sera déjà un énorme danger. Soyez préparés, ou soyez chanceux.
Par la suite, vous découvrirez un temple à la pure “architecture” sylvelfique : vous aurez l'impression que les arbres, les rochers, les falaises et les rivières composent eux-mêmes ce temple, comme si la Nature elle-même l'avait bâti. Vous évoluerez au fil de paysages plus majestueux les uns que les autres. Ce temple est sur deux étages, et la coopération entre les différents aventuriers sera nécessaire pour progresser. C'est pour cette raison que si tous les aventuriers sont des Centaures, des Xolons ou des Nagas, la progression sera impossible à moins de magie utilitaire. En effet, l'étage du dessus – la canopée – nécessitera des déplacements risqués : sauts de lianes, escalade et autres acrobaties sont au programme. Les races que sont les Centaures, les Xolons et les Nagas pourront toujours progresser à l'étage inférieur.
Il n'y a presque aucune énigme ici, mais une bonne intuition et surtout une bonne coopération seront indispensables si vous ne voulez pas rester bloqués, car pour débloquer un passage à un étage – sol ou canopée – il faudra une action à l'autre étage.


Signé : Athyl

Le château du domaine Chantelombre était en pleine ébullition, telle qu'on n'en avait connue depuis presque trois décennies. Et pour cause. Depuis plusieurs jours déjà, des bruits courraient dans les couloirs décrépis du château familial. Après toutes ces années, la malédiction allait être levée, enfin ! Finie cette période noire, où seuls crainte et désespoir se lisaient dans les yeux des domestiques. Finie cette époque, marquée par le sang de la baronne Chantelombre qui s'était ôtée la vie. La fille unique du maître, Luna Chantelombre, la fille maudite, allait lever sa malédiction, et avec elle, le malheur qui s'était abattu sur ces terres !

Enfin, en théorie. Dans sa chambre, entre son boudoir et ses poupées, Luna était loin de partager l'optimisme de ses serviteurs. Dire qu'elle n'était pas impatiente serait un mensonge. Pensez-vous : pour une fois en près de 30 ans, elle entrevoyait une possibilité sérieuse de quitter ce corps boudiné de fillette. Il y a plusieurs semaines de cela, Luna avait accompagné un Centaure investiguer une tour. Les histoires courtes étant les meilleures, disons simplement que le vieil homme qui l'habitait est aujourd'hui en train de déguster les pissenlits par la racine. Mais Luna n'était pas partie les griffes vides. Un vieil ouvrage, piqué à un homme qui, là où il était, n'en aurait de toute façon plus l'utilité.

C'était un vieil ouvrage de magie, qui traitait particulièrement de ce qu'il appelait "Les sources de magie fondamentale", des puissances capable de prouesses quasi-miraculeuses, et qu'on prenait pour la source de la magie en Orcande. Luna y avait vu une opportunité incroyable : une telle puissance pourrait certainement lever la malédiction qui la frappait. Les jours qui suivirent ne furent que battues et recherches. Luna avait expliqué la situation à son père, qui avait immédiatement envoyé des dizaines d'hommes à travers tout le continent pour localiser l'une de ces sources, décrites durant de longues pages dans l'ouvrage volé : les pierre de Mejayi.

Chaque jour avait désormais un déroulement similaire : au petit matin, le baron Chantelombre réunissait des hommes, et les envoyait enquêter sur une nouvelle piste. Puis, il recevait les chasseurs de retour. Tous revenaient les mains vides. Soit ils n'avaient rien trouvé, soit ils avaient suivi de fausses pistes. Pendant plusieurs semaines, l'engouement initial se détériora, jusqu'à l'abattement. Ca n'aurait été qu'un nouvel espoir parti en fumée. Pendant ce temps, Luna s'enfermait des jours et des nuits durant dans la bibliothèque, relisant encore et encore l'ouvrage, afin de s'assurer qu'elle n'avait pas sauté une page, une ligne, un mot, le moindre petit commencement d'indice qui pourrait faire avancer la situation.

Jusqu'à ce jour de printemps, où les portes du château s'ouvrirent à la volée, laissant entrer un homme hurlant à qui voulait l'entendre qu'il avait réussi. Le baron et sa fille se réunirent, et la nouvelle tomba : pour la première fois depuis le début de cette quête insensée, une piste avait débouchée sur un élément concret. Il avait, pensait-il, trouvé la localisation d'une des pierres. Mais la joie retomba bien vite quand il révéla où elle était cachée : un temple en plein dans la forêt d'Elegar'a. Le domaine des Elfes Sylvains. Un lieu qui avait la réputation d'être impénétrable pour les étrangers, et mortel pour quiconque avait la folie d'essayer.

Contre toute attente, ce fut Luna qui remonta le moral de tout le monde. Comment ? Avait-elle demandé. Vous baissez les bras ? Cette malédiction ne m'affecte pas seulement moi, elle nous affecte tous ici. Pour la première fois depuis des décennies, nous avons l'occasion de retrouver notre gloire et notre opulence passée ! Est-ce que nous allons laisser passer cette occasion unique, juste par peur des elfes ? J'irais à Elegar'a, et je ramènerais cette pierre moi-même !

Évidemment, ce n'était pas aussi simple, et le baron s'opposa fermement à ce que sa fille unique court vers le danger. Mais Luna sut trouver les mots. Elle n'en pouvait plus de cette situation, de cet immobilisme auquel son corps le condamnait. Elle ne voulait pas que des gens - qui n'avaient rien demandé à personne - aillent mourir en son nom pendant qu'elle jouait à la dinette, bien à l'abri entre les murs de sa chambre. La discussion dura plusieurs heures, mais finalement, le baron céda. Ainsi, Luna put partir, quelques jours plus tard, en direction de la forêt elfique, portée par son fidèle serviteur Argilite, Daraen. Luna était persuadée qu'à eux deux, ils pouvaient réussir l'impossible.

Depuis quelques jours, le duo campait à proximité de l'orée de la forêt. Luna était loin d'être idiote, et elle savait bien qu'il serait suicidaire de se lancer à corps perdu entre les arbres. Alors, chaque nuit, elle se transformait en Noctera, et survolait la forêt. Ainsi, elle localisa le temple, ce qui fut déjà une étape. Ses autres rondes avaient pour objectif de déterminer un passage sûr, à l'abri des éclaireurs elfes. Mais les arbres couvraient sa vue, et après plusieurs nuits de recherche, elle ne savait toujours pas par où passer. Les elfes ne comptaient pas lui livrer leurs secrets ? Qu'à ne cela ne tienne, elle irait les chercher elle-même.

La forêt de Virelinge est un très bel endroit, l'ombre des arbres ainsi que les petits villages se trouvant à l'intérieur m'ont permis de passer deux semaines relativement calmes à l'intérieur de ces bois aux feuillages luxuriants. Je devais maintenant reprendre la route sur des plaines interminables ou il serait difficile de trouver un endroit ou dormir. De ce fait j'avais arrêté mon habitude à dormir le jour pour voyager la nuit et devais maintenant faire face aux douloureux rayons du soleil qui fouettaient mes yeux si fragiles lorsque ce dernier est à son zénith. Je suivais le Phuolocht et les animaux que je chassais même si cela se limiter à de petits lapins, les cerfs et daims avaient cette habitude terriblement frustrante et affreuse de déguerpir à toute vitesse au moment ou je pointais la flèche sur eux, malgré ces petites parties de chasse la faim continuais à me tordre l'estomac chaque jour.

J'arrivais au croisement du Phuolocht et du Méterre signe que j'avais bien progresser depuis la sortie de la forêt. Deux jours ont passés et aucun animal ne s'est montrer, la faim devenaient insupportable et il était hors de question que je mange des plantes car elles sont bien trop peu nutritives et peut être toxique. Par chance un pêcheur de Minestour avait rencontrer ma route, sa petite embarcation lui permettait surement de remonter et de descendre le fleuve, je lui demandais alors si je pouvais avoir un peu de poisson en échange d'un peu d'argent ou de mon aide mais cet imbécile préféras m'insulter en me demandant de retourner chez ma race paternelle, depuis il descends le fleuve la gorge tranchée par ma dague. Je tenais quand même à remercier ce brave homme de m'avoir rempli l'estomac avec son poisson et de m'avoir "laisser" sa petite embarcation idéale pour traverser le fleuve.

Une fois de l'autre côté je pouvais contourner le territoire des elfes dont les arbres se dressaient comme une muraille infranchissable avec le bruissement des feuilles qui tenait à me dire que s'aventurer là-bas serait beaucoup trop dangereux. J'avais entendu de ces elfes qu'aucun étranger ne pouvaient entrer dans leurs forêts et encore moins un drow ces derniers mènent une guerre sans pitié face aux elfes sylvains pour une raison qui m'es inconnu, il est certains que si je me fais repérer par l'un d'entre eux je risque d'être prise pour une espionne ce qui leurs feraient une deuxième bonne raison de me traquer dans toutes leurs forêts pour me tuer. Je continuais à longer le fleuve jusqu'à ce que j'aperçoive un cerf au loin qui détourna mon attention, ce dernier faisait face à la forêt et ne semblait pas m'avoir vu ou même senti ce qui lui fis ignorer ma présence.

Si j'arrivais à tuer ce cerf j'aurais de quoi manger pour un moment, j'étais dans son angle mort et le vent soufflait dans une direction l'empêchant de sentir ma présence, je saisit avec la plus grande délicatesse et patience une flèche qui s'encocha dans la corde de mon arc, je pris le temps de viser l'animal qui commençait à changer de direction, je devais faire vite sinon je risque de laisser passer un bon repas, je tirais sur la corde, pris un moment pour viser et lâcha la corde qui projeta la flèche se logeant dans la patte arrière droite du cervidé ce dernier s'enfuis dans la forêt mais avec beaucoup de difficultés et un handicap très important. C'était ma chance, je pris mon sac de cuir et m'élança à toute vitesse vers l'animal blessé.

Qu'elle chance il saignait abondamment rendant sa piste très facile, j'en oubliais que je venais d'entrer dans le territoire des elfes mais je me rassurait en m'assurant de partir au plus vite une fois le cerf dépecer. Cette partie de chasse était beaucoup plus plaisante que les dernières, la piste était facile, la proie ralenti et poussait des cris de douleur au loin, c'était juste parfait j'allais bientôt pouvoir prendre un vrai repas, le soleil se couchait ma vue devenait plus performante, est-ce un message du destin qui me pousse à persévérer dans ma quête de la recherche de cette oracle ? Le soleil allait bientôt faire face à la nuit et les cris du cerfs étaient de plus en plus proche mon esprit était figé sur cette chasse mais également sur la potentiel rencontre avec un elfe sylvain ce qui serait le pire scénario pour mon voyage.

Après ma rencontre avec cette étrange dryade des bois, j’avais continué ma route. Je cherchais toujours des informations sur un moyen de guérison ou sur la présence de mes semblables. J’avais perdu espoir, mais je n’avais plus grand-chose d’autre à faire. Alors je marchais de nuit, m’arrêtais dans des auberges ou discutais avec quelques voyageurs. Je m’abreuvais parfois sur ceux qui s’isolaient un peu trop.

Et puis une nuit, j’entendis à nouveau parler des pierres de Meyaji. Un groupe de personnes partaient à leur recherche. Ils avaient des informations et, devenant invisible, j’avais pu profiter de chaque détail de leurs conversations à ce propos. Ils parlaient d’un endroit secret, gardé par les elfes sylvains. J’eu du mal à atteindre ce lieu. Leur voler une carte n’avait pas suffi. A plusieurs reprises, il m’avait fallu demander l’aide d’aubergistes ou de voyageurs pour que je puisse trouver la bonne direction.

Enfin, peu importait les imprévus et les erreus, j’avais fini par parvenir à la forêt d’Elegar'a. J’y étais arrivée la veille, juste avant que le soleil n’apparaisse. Je n’avais pas eu le temps de m’y enfoncer, les premières lueurs de l’aube m’ayant poussée à m’abriter à sa lisière. J’avais creusé un trou pour m’y installer avant de le recouvrir de terre et de mousse.

Dans ma tombe improvisée, je réfléchissais à la démarche à suivre. Continuer dans cette voix et entrer dans les profondeurs de ces bois pouvaient s’avérer dangereux puisqu’on racontait que les esprits de la forêt la protégeaient de la présence de tout intrus. Mais personne ne pouvait m’atteindre, si ce n’était le soleil. Je pouvais tuer tous ceux qui s’en prendraient à moi, m’enfuir à tir d’ailes ou devenir invisible. J’étais immortelle.

Enfin… disons plutôt la vérité : de trop nombreuses années privées de lumière s’étaient écoulées, si bien que, depuis longtemps déjà, j’avais perdu le goût de vivre. Un fait normal, pour un vampire. Nous finissions tous par devenir ainsi. Si nous ne nous suicidions pas avant. Je n’avais donc pas grand-chose à perdre. L’idée de mourir dans cette quête me laissait indifférente. Au pire, je retrouverais Mirko, le vampire avec qui j’avais voyagé si longtemps, dans le royaume de Sercanth. Ou alors le Dieu Serpent me donnerait une nouvelle vie, sous une autre forme. Rien d’effrayant.

Seule l'idée de ne plus revoir un certain arachnéen me chagrinait. Mais je la laissais rapidement de côté. Pas le temps pour les niaiseries.

L’odeur du sang me tira de ma rêverie. La nuit tombait, je le sentais et je pouvais donc sortir de mon trou.

Une fois à l’air libre, j’étirais mes muscles glacés pour ensuite m’envoler dans la nuit à la recherche de la source de cette odeur si suave. Mes ailes noires me portèrent sur une courte distance. L’animal n’était pas loin et n’avançait pas vite. Je l’aperçu enfin. Il s’agissait d’une biche, non, d’un cerf boiteux. Blessé.

Je fondais sur lui, sabre dégainé et pointé dans sa direction. Il était déjà blessé, aussi je n’eus aucun mal à le tuer. Je le surpris en l’attaquant par en haut, dans son angle mort. Ma lame traversa son cou. Il chercha à s’enfuir, mais je continuais mon mouvement pour lui découper la moitié de sa gorge. Il tomba au sol, pris de mouvements convulsifs.

Je posais ma bouche contre son sang pour aspirer le liquide rouge à grande goulées. Je remarquais en même temps que sa blessure venait d’une flèche, fichée dans sa patte arrière droite. Sûrement un chasseur. Elle ressemblait à n’importe quelle flèche humaine, probablement sans lien avec les elfes sylvains. Il y avait peu de chance que le propriétaire de la flèche me trouve en train de sucer le sang de sa proie. S’il s’agissait d’un humain, il avait dû rebrousser chemin les mains vides. Aucun fou ne s’aventurait jusqu’ici.

Je n’étais tout de même pas tranquille, aussi me dépêchais-je de boire le sang, pressée de reprendre mon envol. Je voulais éviter de faire une mauvaise rencontre.

Ce soir, c'était le grand soir. Luna n'en pouvait plus d'attendre indéfiniment durant la journée que le soleil se couche, pour ensuite se lancer dans d'interminables séances de vol au-dessus des arbres, pour finalement rentrer bredouille. Elle convint avec Daraen de la marche à suivre. La jeune fille avait repéré depuis plusieurs jours l'emplacement du temple où était supposée être la pierre. Elle avait tracé sur une carte le chemin le plus direct. Quant à la présence d'elfes... Et bien on improviserait à ce moment là. Il ne faisait aucun doute que ce plan était davantage guidé par l'impatience de celle qui n'a rien à perdre que par la raison.

Daraen avait pour l'occasion revêtu sa forme humaine. Même pour Luna, il était rare de le voir sous cette forme. Bien qu'elle refuse de se l'avouer, elle le trouvait joli garçon. Mais elle savait que toute relation autre que celle de maîtresse-domestique serait au mieux inconvenante, au pire totalement contre nature. Et Luna passait à son goût suffisamment pour le monstre de service, nul besoin d'en rajouter. L'Argilite était simplement vêtu d'un pagne, attaché par une solide ceinture. La jeune fille, quant à elle, lui indiquerait la route, transformée en flaque de sang. Ainsi, elle pourrait se mouvoir facilement, tout en attirant beaucoup moins l'attention que si elle avait pris la forme de Noctera.

Dès que la nuit fut suffisamment avancée, et que des nuages cachèrent la lumière de la lune, les deux comparses s'introduisirent dans la forêt d'Elegar'a. Ils avancèrent lentement, évitant soigneusement de faire du bruit ou de se prendre les pieds dans des ronces solides. Il y avait une différence majeure entre le fait de s'orienter depuis le ciel et au raz du sol. Néanmoins, Luna avait suffisamment étudier le trajet pour connaître la position approximative du temple. De surcroît, il s'agissait d'un bâtiment massif, donc peu de chances de le rater.

Alors qu'ils étaient déjà bien avancés, la flaque rougeâtre s'immobilisa, imitée par l'Argilite. Un bruit dérangeait la quiétude des bois. Un bruit très étrange d'ailleurs. Trop étrange pour être un bruit de forêt normal, même pour une forêt elfe. On dirait un bruit de... succion. Luna ordonna à Daraen de rester caché, mais prêt à agir. Puis, silencieusement, la flaque serpenta entre les feuilles, dans un silence de cathédrale, pour enquêter sur l'origine du bruit. Quelques mètres plus loin, elle tomba sur une minuscule clairière, au milieu de laquelle traînait un cerf rendant son dernier souffle. Avachie sur lui, une forme indistincte, que Luna identifia comme la source du bruit. Quelle était cette chose ? Ca ne ressemblait pas vraiment à un animal...

La nuit venait de tomber, ma vision as atteint sa plus grande précision, je continuais à suivre les traces de sang mais cette fois-ci en marchant, même si le cerf est blesser et ralenti il n'en reste pas moins plus rapide que moi et je devais économiser mon souffle si un danger se manifestait. La forêt était incroyablement silencieuse, comme si les arbres et les plantes me surveillaient, on racontait que cette forêt abritait des esprits terriblement dangereux et que la nature elle même peut devenir hostile. Tous cela ne me rassurait pas si je tombais face à un tréant ou je ne sais quelle autre créature désirant ma mort, je risque de rester dans cette forêt à jamais.

Dans ce lourd silence, j'entendis un très faible bruit au loin, c'était surement le cerf qui venait de tomber au sol épuisé et vidé de son sang, si ce n'est pas le cas il ne me restait plus qu'à prier pour éviter que ce soit une bête trop dangereuses ou même pire un elfe sylvain. Je tenais fermement mon arc et après avoir entendu ce bruit j'encochais une flèche à la corde et me mis à scruter l'horizon tout en suivant les traces de sang.

Enfin je vis ce pourquoi j'avais fait tant de chemin, le cerf, je ne voyais que ces bois au loin dans une clairière des petits arbustes cachait le reste du corps ce qui me laissait penser que ce n'était peut être qu'un tronc d'arbre mort. Une fois arrivée dans la clairière je découvris le cerf, mort au sol avec ma flèche toujours dans sa patte, cette découverte me fis m'élancer pour rejoindre le cerf le plus rapidement possible. Mais je m'arrêtas rapidement , quelque chose se tenait à côté de lui, une personne d'apparence humaine, sur le coup je me dis que c'était surement un elfe mais après une analyse rapide de la personne son absence d'oreilles longues me donnas avec certitude que ce n'étais pas un elfe.

Elle se tenait à genoux vers la gorge du cerf qui avais été trancher, cette personne l'avait surement abattu,mais je n'arrivais pas à discerner ce qu'elle faisait en tenant sa tête aussi près du coup du cervidé. Je tendis la corde de mon arc et pointas le fer de la flèche sur la personne, qui est-ce ? Tant de questions dans ma tête mais pour l'instant je devais m'assurer que la personne n'était pas hostile.

J’aurais dû m’envoler dès que je le senti approcher, mais quelque chose me retins. Je connaissais cette odeur. Ou alors… ça y ressemblait étrangement. J’entendis ses pas s’approcher et ne bougeais pourtant pas d’un pouce. C’était des pas de bipède, rien à voir avec ceux d’une araignée géante. Pourtant un je-ne-sais quoi me rappelais l’arachnéen que je connaissais. Je compris pourquoi quand j’aperçu son visage. C’était les traits et l’odeur d’un drow. Les mêmes que ceux des arachnéens, issus de cette race cruelle.

« Hey qui êtes-vous ? Je traque ce cerf depuis bien trop longtemps c'est moi qui l'ai affaibli »

La voix était féminine. De même que les traits de la drow. Non, pas complétement. Probablement juste « demi » drow. Ses paroles n'étaient pas engageantes. En plus, elle pointait une flèche dans ma direction. Une flèche contre un vampire. Ridicule. Qu’est-ce qu’elle faisait en plein territoire sylvain ? C’était folie de sa part. Peu importait, s'il ne s’agissait pas d’un arachnéen, je n'avais plus rien à faire ici. Ce n'était qu'une inconnue isolée qui avait dû perdre la raison (même si je n’étais pas bien placée pour penser ça).

« Il est à toi », répondis-je sans vouloir me battre en territoire ennemi.

Ç’aurait été trop risqué. Je m’étais sustentée et je devais fuir l’endroit imbibé par l’odeur du sang avant que cela n’attire d’autres personnes. D’ailleurs, l’odeur du sang était… étrange. Elle avait changé. Ou alors c’était celui du cerf qui avait masqué ce nouveau parfum. Du sang humain ! Le meilleur de tous. Ce ne pouvait être celui de la demi-drow. Alors qu’est-ce que ça faisait ici ? Je posais une main sur mon sabre et murmurais dans la direction de l'inconnue :

« Il y a un humain blessé ou mort dans le coin. Tu y es pour quelque chose ? »

Bien cachée sous les branches basses d'un buisson, Luna n'avait rien raté de la scène. Elle avait mis du temps avant de comprendre qui étaient les deux femmes qui discutaient. La première était incontestablement une Drow, à moins que ce ne soit qu'une demi-sang. Peu importait, elle la haïrait de manière égale. Le seul lien qu'elle avait avec la malédiction qui frappait son corps était un représentant de cette race qu'elle jugeait maudite. C'était un Demi-Drow qui avait apporté au domaine l'objet maudit, il y a de ça plusieurs décennies.

C'est surtout pour la deuxième personne que Luna mis du temps à comprendre. Elle avait bien une idée, mais elle ne pouvait pas y croire. Sur Orcande, il n'existait pas trente-six mille créatures d'apparence humaine et se nourrissant de sang. Un vampire... Elle était partagée entre la crainte de se faire découvrir et une fascination d'enfant qui découvre dans la réalité quelque chose qu'elle ne pensait trouver que dans l'imaginaire des livres. Elle l'admirait, ou plus précisément, elle admirait son corps. La beauté et la jeunesse éternelle... Mais une véritable jeunesse, pas cet ersatz dont elle était affublée.

La Vampire mentionna un humain mort ou blessé dans les parages. Elle était presque sûr qu'il n'y avait rien de tel. Se pouvait-il... Qu'elle l'ait repéré ? Luna savait que sous cette forme, elle n'avait que l'apparence du sang, elle n'en avait pas les propriétés. Néanmoins, elle n'avait aucune idée de l'odeur qu'elle pouvait dégager. Etait-ce l'odeur du sang humain ? Si elle avait pu, elle aurait frissonné en imaginant la créature la boire d'une traite à l'aide d'une paille.

Que faire ? Certainement pas se montrer. En tous cas pas tout de suite. La présence proche de Daraen la rassurait. Sous sa forme de golem, il ne craignait pas une suceuse de sang. Quand à la Demi-Drow... à la moindre incartade, elle lui arracherait ses oreilles pointues de ses mains.

L'inconnue était une femme à la peau pâle et aux cheveux ébènes, elle se retira du cerf en me regardant sans signe de crainte ou d'agressivité, je ne savais pas ce qu'elle avait fait au cerf mais cela m'importait peu, tant qu'elle me laissais tranquillement quitter cette forêt avec mon butin c'est tous ce que je souhaitais, je gardais ma flèche pointer sur elle, il fallait que je reste prudente elle pouvais à tous moment se jeter sur moi ou faire je ne sais quoi qui pourrait causer ma perte.

Mis à part notre petite discussion la forêt était incroyablement calme, comme si nous étions surveiller, étais-ce les esprits environnants ? Quelqu'un d'autres ? Ou pire des elfes sylvains ? Ou alors je me faisait peur à moi même, j’espérais quitter cette forêt vivante et retrouver ma route vers l'oracle qui peut-être pourrait éclaircir le sens de ma vie. Soudain l'inconnue posas sa main sur son sabre et scrutas les bois aux alentours, je gardais ma posture prête à lâcher la corde au cas ou elle tenterais quelque chose de mal venu.


Comment ça un humain blessé ou mort dans le coin, que cherchait elle à me dire ou quel mensonge cherche t-elle-à me faire avaler ? Comment pouvait elle savoir qu'un humain était blessé ou mort aux alentours et pourquoi un humain et pas une autre race ? Trop de questions sans réponses pour le moment, je me contentais de décaler ma flèche vers la forêt tout en gardant un axe qui me permettrait de reprendre rapidement ma position initiale ou je la tenais en joue pour la garder à distance, je lui répondis en murmurant, nous devions faire un minimum de bruits dans cette forêt silencieuse.

La femme aux yeux rouges et à la peau pâle dévia légèrement son arc vers la forêt. Mais elle gardait une position lui permettant de m’attaquer à n’importe quel moment… Je n’appréciais guère de voir cette flèche pointée non loin de moi, mais je ne dis rien. Mieux valait ne pas réveiller les sylvains. A moins qu'ils ne le soient déjà, et dans ce cas, il était préférable que nous soyons deux à ce moment là. Elle eu la présence d’esprit de murmurer quand elle me répondit :

« Comment peux tu savoir qu'un humain est mort ou blessé ? Et même si c'est vrai comment ce serait il retrouvé là ? »

Mon odorat devait être bien plus développé que le sien, surtout quand il s’agissait de sang humain.

« Tu ne sens pas cette délicieuse odeur ? »

Je dégainais très lentement mon sabre, pour lui montrer que je ne cherchais pas à l’agresser, puis pointait la direction du sang de ma lame. Cette émanation me rendait folle… Si je n’avais pas déjà aspiré le fluide vital du cerf, je serais déjà en train d’achever le propriétaire de cette odeur pour le déguster.

« Ce doit être un piège. »

J’imaginais bien les elfes sylvains blesser des humains pour en attirer d’autres et les tuer. Je m’attendais à tout instant à entendre un « à l’aide » sortir d’entre les branches, cependant rien ne venait. C’était étrange.

Luna se sentait de plus en plus mal à l'aise. Il devenait évident que la vampire l'avait repérée, sans savoir véritablement ce qu'elle avait en face. Elle avait un côté extrêmement fascinant. Elle avait réussi à deviner qu'elle était humaine rien qu'à l'odeur du sang. Luna ignorait que le sang de chaque race avait une odeur différente... Un coup d'oeil derrière elle lui fit voir que Daraen s'était d'ores et déjà dévêtu et avait repris sa forme d'Argilite. Pas de doute, c'était donc bien son odeur qu'elle avait repéré.

Les options étaient donc limitées. Les attaquer ? Cela paraissait risqué. La Demi-Drow prendrait ça comme une menace, et les attaquerait également. Et puis, dans l'absolu, elle n'avait rien fait de mal, si ce n'est la sentir. Certes, elle avait qualifié son odeur de "délicieuse", ce qui n'était absolument pas rassurant. Bien au contraire, c'était assez flippant. Mais après tout, être flippant était une seconde nature chez Luna. Elle adopta donc une solution qui lui ressemblait davantage, moins agressive et plus vicieuse.

Elle recula pour avoir de l'espace et reprendre sa forme d'enfant. Elle se concentra afin de se donner une certaine contenance. les deux étaient sur le qui-vive, elle devait s'assurer d'être suffisamment bruyante pour ne pas les surprendre. Il n'aurait plus manqué qu'elle se fasse toucher par une flèche, et de Drow de surcoît ! Luna fit jouer ses talents de comédienne pour prendre un air terrorisé, et sanglota. Le bruit attirerait leur attention, tout en les rassurant. Un tel bruit aussi aigu ne viendrait jamais d'un animal, ni d'un elfe sylvain traquant des intrus dans sa forêt.

Quand les deux femmes eurent repéré la direction d 'où venait ce sanglot, Luna se dévoila à la lumière de la lune.

Comment ça une "délicieuse odeur" ? Je ne sentais rien mais cette femme étais vraiment particulière, qui pourrait sentir quelqu'un de blessé et trouver cela délicieux ? Cette femme me faisait un peu peur mais elle restais ma seule alliée dans cette forêt.


Il y'avait de grandes chances, il était probable que les elfes sylvains se servent des humains pour en attirer d'autres dans leurs forêt pour les éliminer, nous devons redoubler de prudence et être attentive au moindre bruit, cette forêt beaucoup trop silencieuse à mon goût me faisait comprendre que je ne devrais pas rester dedans longtemps. J'analysais chaque parcelle de la forêt se trouvant devant nous et fis un minimum de bruit pour entendre le moindre son.


Pendant que je cherchais le moindre signe de vie dans ces bois en gardant mon arc bander j'entendis un son venant des bois, cela ressemblait à des sanglots, des pleurs d'enfant, comment un enfant peut se trouver dans cette forêt en pleine nuit ? Il s'agit surement d'un elfe sylvain mais ces pleurs d'enfants me faisait douter sur le fait que ce soit un piège des elfes sylvains, je ne pense pas les elfes si cruels au point de faire pleurer un enfant pour attirer des étrangers dans leurs territoires mais cela restait probable.


Je n'attendis pas la réponse de l'autre femme que je m'avançais prudemment, mon arc toujours bander vers le lieu ou se trouvait les pleurs, je scrutais le haut des arbres espérant ne pas voir entre les branches un arc pointer une flèche vers moi qui signerait surement mon arrêt de mort. En baissant les yeux j’aperçus au pied d'un arbre l'origine de ces sanglots, une petite fille blonde en robe blanche et surtout humaine, que pouvait bien faire une petite fille dans la forêt des elfes sylvains et surtout toute seule ? Je détendis la corde de mon arc mais en gardant l'encoche dans la corde, je pris une voix des plus discrète et calme pour ne pas l'effrayer et surtout pour ne pas faire trop de bruits et lui tendis ma main.

La femme était d’accord avec moi. Elle gardait son arc bandé, alerte. Je ressentais la tension qui planait au dessus de nous. J’appréciais l’instant. Ce moment excitant qui précède le combat ou la mort.

Un frisson me parcouru l’échine quand j’entendis des pleurs d’un enfant. Voilà d’où venait le parfum. Le sang des enfants d’homme était le meilleur de tous, à la fois odorant et si doux sur la langue.

« Tu entends ? » , me demanda la femme à la peau pâle.

Je hochais la tête pour toute réponse. La demi-drow s’avança vers l’origine du son. Le fait que le sanglot soit enfantin lui faisait donc perdre toute prudence ? Je ne bougeais pas d’un pouce, la laissant aller à la mort en premier. C’est alors qu’apparu une petite fille. Une minuscule humaine aux boucles blondes qui pleurait à la lueur de la lune.

« Petite, il ne faut pas rester là, tu es toute seule ? » , l'interrogea la demi-drow avec la main tendue, sans aucune prudence.

Je scrutais les horizons. Non, elle ne pouvait être seule. Non seulement parce qu’elle n’était qu’une humaine miniature, mais également parce que je sentais autre chose dans les parages. Mon regard parcourus les arbres puis revint sur l’enfant. Elle paraissait inoffensive, mais j’avais du mal à comprendre sa présence ici. Méfiance. Mon sabre toujours en main, j’attendais qu’elle réponde à l’affirmative, prête à me montrer plus agressive que la demi-drow si jamais la petite humaine nous mentait.

Sa petite comédie n'eut pas totalement l'effet escompté. Si la Demi-Drow était tombée dans le panneau, la vampire restait très prudente à sa vue. Évidemment pensa-t-elle. Trouver une enfant dans un endroit si inhospitalier, à des lieux du premier village humain, avait de quoi surprendre.

- Petite, il ne faut pas rester là, tu es toute seule ?

Luna dût réprimer son dégoût de voir une Demi-Drow avancer ainsi la main vers elle. Comment allait-elle gérer la situation maintenant ? Sa ruse n'avait finalement pas fonctionné, la Vampire était toujours à l'affût. Au point où elle en était, elle n'avait plus beaucoup d'option en réserve. Elle décida donc de reprendre les devants. Au moins l'une des deux femmes devait se douter qu'elle n'était pas venue ici seule. Ses vêtements la trahissait : une robe comme la sienne montrait un certain train de vie. Une gosse de riche ne se baladait jamais seule, surtout à cette âge. Il faudrait que la prochaine fois, elle pense à porter des haillons.

- Je pourrais vous dire la même chose, hybride, dit-elle en cessant son rôle de jeune éplorée. Il ne fait pas bon se balader sur le territoire des elfes pour une partie de chasse.

D'un claquement de doigts, elle intima l'ordre à Daraen de se révéler à la lumière. Elle n'avait de cesse de fixer la Vampire, ayant parlé à la Demi-Drow en la regardant à peine du coin de l'oeil. Quelle créature fascinante...

J'attendais sa réponse tout en restant vigilante sur la probable apparition d'elfes sylvains, cette petite humaine avait pu attirer le danger avec ces pleurs, elle n'était pas très discrète et cela risquais de devenir beaucoup trop dangereux par la suite. Soudain elle arrêtas de pleurer soudainement et me regardas sans émotion apparente, puis elle me dis.


Parlait elle de moi ? Et puis qu'elle est cette façon de réagir ? Elle venait d'arrêter de pleurer comme si elle avais jouer la comédie, ses paroles était construites et ces mots bien choisis, elle ne parlait pas comme une enfant quelconque c'était assez surprenant, et surtout cette façon de me définir comme une "hybride", je ne savais pas si c'étais une insulte ou bien la seule façon dont elle pouvais s'exprimer.


Elle claqua des doigts et derrière elle sortis d'entre les arbres un homme à la carrure imposante qui s'avanças jusqu'à la petite fille, ces deux là n'ont toujours pas compris que nous sommes dans le territoires des elfes sylvains, l'homme faisait énormément de bruits quand il marchais ce qui fis monter mon stresse au plus au point, je baissas la tête et pris une voix des plus discrètes.

C’est alors que la petite humaine se mit à parler, cessant de pleurer brutalement, comme si ses geignements n’étaient que comédie.

« Je pourrais vous dire la même chose, hybride. Il ne fait pas bon se balader sur le territoire des elfes pour une partie de chasse. »

Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre une si petite humaine parler de la sorte ! Elle ne devait pas avoir dix années. De plus, elle me dévisageait étrangement en parlant. Non pas comme si la vue d’un autre humain la rassurait à côté d’une demie-drow, mais d’une façon trop sérieuse pour une gamine de son âge. Un long frisson me parcouru le dos. Quelque chose clochait et la fillette ne cherchait plus à le cacher derrière une façade enfantine.

Elle claqua des doigts d’un mouvement impérieux, ce qui produisit l’apparition d’un homme. C'était bien lui qui était à l'origine de l'odeur que j'avais sentie plus tôt. Je le dévisageais, prête à attaquer au moindre mouvement. J’essayais tant bien que mal de rester attentive à ce qu’il se passait autour de nous également car, comme le précisais la demie-drow, il nous fallait faire attention puisque nous étions en plein territoire elfe. L’humain était particulièrement grand et son visage était fort séduisant… tant qu’il n’était pas encore défiguré par une attaque des sylvains. Ou par ma propre lame si nécessaire.

Il fallait quitter les lieux rapidement. Je n’avais que faire d’une famille perdue en forêt. La demie-elfe pouvait peut-être s’avérer utile. Elle était armée et savait tirer des flèches, le cerf mort attestant de ses capacités. Cependant, une effrayante morveuse et son humain de père ne pouvaient que me ralentir.

Vu la situation, je préférais tout de même m’envoler à tir d’ailes sans demander mon reste. Cependant, je voulu m’informer de leur présence en ces lieux. Si quelque chose d’anormal s’y tramait, autant être au courant.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? »

La question s’adressait surtout au père. Mais je voulais aussi vérifier que la drow n’était qu’une chasseuse partie un peu trop loin sur les terres des elfes sylvains.

La petite entrée de Daraen avait fait son petit effet, à la grande satisfaction de Luna. Elle aimait bien se donner de grands airs, pour compenser son physique, et prenait un plaisir certain à y ajouter une bonne dose de théâtralité. Désormais, chacun était sur ses gardes, attendant que quelqu'un fasse un mouvement pour réagir. La situation était tendue, autant en interne qu'en externe : il suffisait que l'une des filles fasse un mouvement brusque pour que les deux autres se retournent contre elle. Par-dessus cette tension planait la crainte de voir une paire d'oreilles pointues apparaître entre les feuillages.

- Faites attention vous deux, on est en plein territoire elfe.

Vraiment ? Et bien merci madame la Demi-Drow, moi qui pensait venir cueillir des fraises à la lumière de la lune, pensa Luna. Elle savait pertinemment où elle était, et ce qu'elle comptait y trouver. Néanmoins, elle avait raison, la prudence était de mise. Et malheureusement pour elle, les entrées théâtrales se conciliaient rarement avec silence et discrétion.

- Qu’est-ce que vous faites ici ?

- Nous pourrions retourner la question à chacune d'entre vous. Il n'est pas bon de se balader seule dans ces bois. On peut y trouver... beaucoup de choses.

Cette enfant était bien trop étrange, que faisait elle avec cette homme dans ces bois ? Dans quel but ? Et comment ont-ils fait pour survivre jusqu'à maintenant ? Je ne pense pas avoir été suivis mais si c'était le cas pourquoi me suivre ? Trop de questions sans réponse parcourait ma tête, mon regard continuait de courir sur les arbres qui nous entourait, chaque branche un peu trop discrète se confondait avec l'apparence d'un arc faisant monter l'adrénaline et la peur en moi. Il fallait que cette petite fille et son compagnon fassent moins de bruits, on ne peut pas se permettre de tomber sur une embuscade cela risquerait d'être fatidique, je pense qu'aucune de nous trois ne survivent à l'attaque d'elfes sylvains.

Ce fut la fille qui répondit à la question que j’avais posé à son père.

« Nous pourrions retourner la question à chacune d'entre vous. Il n'est pas bon de se balader seule dans ces bois. On peut y trouver… beaucoup de choses. »

Mais quel était le problème de cette petite. L’humain se contenta d’attendre. Son regard restait impassible. Peut-être n’était-il pas tout à fait simple père et fille. Etait-il possible qu’il soit son serviteur et elle une petite noble à qui il laissait tout passer, même le fait de se rendre dans une dangereuse forêt ? Cela me passait au dessus de la tête. J’avais beau lancer des regards interrogateurs à l’homme, je n’obtins aucune réponse.

« Que veux-tu dire par là ? » demanda la demie-elfe en ayant la jugeote de chuchoter.

Ils m'agaçaient tout autant qu'ils étaient. J'avais souhaité une réponse rapide pour, soit disparaître, soit proposer à la demie-elfe de m'accompagner. Mais leurs conversations tournaient en rond et l'agitation de la gamine risquait d'attirer le danger. J'attendais sa réponse, sans cacher mon impatience.

L'hybride avait persisté dans sa question, en chuchotant. Luna la trouvait passablement agaçante, mais elle devait se calmer. Les elfes veillaient, elle en était certaine. Si elle voulait pouvoir rechercher sereinement la pierre, elle devait éviter d'attirer l'attention. Parfois, son caractère de petite fille reprenait le dessus, et elle avait une attitude totalement inadaptée. Elle ne contrôlait pas toujours ces sautes d'humeur, et plus les années passaient, plus elles étaient fréquentes et incontrôlées. La découverte de la pierre de Mejayi était donc d'une importance capitale, et elle n'allait pas laisser passer bêtement l'occasion de, peut-être soigner son mal.

Elle prit une longue inspiration pour se redonner une constance. Elle répondit, cette fois-ci en chuchotant :

- Les elfes possèdent de puissantes reliques. Certaines sont emplies d'une magie sans âge.

Elle s'arrêta, à l'affût d'un bruit, mais la nuit resta silencieuse. Seul un bruissement d'ailes, suivi d'un hululement, passèrent au-dessus de leurs têtes.

- Cette magie est la seule à pouvoir inverser des processus inéluctables. Des processus comme... des malédictions.

Un autre hululement se fit entendre. Luna fronça les sourcils. Était-il normal que ces animaux fassent autant de bruit ? Le domaine, bien qu'éloigné des plus grandes villes, n'était pas spécialement proche de la nature non plus. Elle était davantage habituée aux bruits de cour et d'écurie. Elle secoua la tête. Elle avait assez perdu de temps.

- Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai une pierre magique à trouver.

La jeune fille pris une grande inspiration avant de chuchoter, au moins elle avait compris que parler fort ne ferait qu'attirer les elfes et précipiter notre mort, elle étais très étrange, elle changeais de comportement passant du caractère d'une petite fille à celui d'une grande personne, qui était elle ? L'imposant homme qui se trouvait à côté regardait la scène sans dire un mot, je l'épiait et surveillais autant que les grands arbres de cette forêt, j'avais cruellement envie de dépecer le cerf et partir au plus vite de cette maudite forêt.

La petite humaine dit que les elfes possédaient des pierres magiques très puissantes, qu'es que cela pouvait être ? Les pierres de Meyaji ? Comme celle dont m'avait parler la tigraine ? La ressemblance des mots étaient frappantes et la même description revenait, une pierre aux grands pouvoirs. Sa me paraissait de plus en plus réelle comme histoire, si cette fameuse pierre offre un grand pouvoir à quiconque se l'approprie alors je serais la première à la chercher. Toujours en chuchotant j'interpellas la petite fille.


J'avais vraiment besoin d'informations, si un artefact magique ancien aux grands pouvoirs se terrait non loin, alors j'irais la chercher avec ou sans l'aide de la petite fille.

Cette rencontre pris tout à coup une tournure des plus inattendues. Je ne pense pas avoir pu garder mon impassibilité quand la petite fille se mit à parler de reliques magiques gardées par des elfes. Non seulement elle parlait de pouvoirs capables d’inverser des « processus inéluctables », mais elle prononça très distinctement le mot « malédiction ». Ma surprise fut à son comble quand l’enfant acheva tous mes doutes en parlant de pierre. Il s’agissait incontestablement de ce que j’étais moi-même venue chercher ici.

Mais comment se faisait-il qu’une enfant, et son… probablement protecteur, partent à la recherche de cette pierre ? Les mots qu’elle avait employés étaient les mêmes que ceux que j’utilisais pour qualifier ma propre malédiction. La ressemblance était tellement grande qu’à un moment, je me mis à douter de la contenance de mes pensées. La petite y avait peut-être accès, de la même façon que Mirko, et lisait mes pensées. Je refoulais rapidement cette idée dérangeante pour chercher une solution plus rationnelle : l’enfant était peut-être elle-même atteinte d’une malédiction. Cela semblait plus probable. Voilà pourquoi elle était si étrange et pourquoi elle tenait à trouver ces pierres.

La demie-drow n’était visiblement pas ici pour les même raisons, à moins qu’elle ne cacha son jeu. Elle interrogea la fillette plus en avant :

« Quelle pierre ? De quoi parles-tu ? »

« Elle parle de la pierre de Meyiaji, dis-je avant que l'enfant n'eut le temps de répondre. Une légende dit que cet artefact aurait en effet ces pouvoirs. Mais elle n’y arrivera pas sans aide. »

J’avais répondu à la demie-drow. Mais en prononçant la dernière phrase, c’était la gamine que je dévisageais. J’avais fini par comprendre que c’était elle qui menait la danse, et non pas l’homme qui l’accompagnait. Je la jaugeais, m’interrogeant sur ce qu’elle était réellement.

Proposer mon aide serait un pari risqué. L’expérience me montrait qu’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Le seul sur qui j’avais pu compter, Mirko, mon véritable allié, était mort par ma faute. Les autres m’avaient trahie ou abandonnée. Non, je ne voulais plus penser à Elazi, même si la présence de la demie-drow à ma droite rendait cette résolution compliquée.

Accorder ma confiance à des inconnus pour une tâche aussi risquée était dangereux… Cependant, je n’avais absolument rien à perdre. De plus, pour le moment, mieux valait les avoir comme alliés que comme concurrents, voir ennemis.

« Vous n’y arriverez pas seuls, répétais-je doucement, en appuyant chaque mot. Nous pourrions nous entraider. »

Je m’adressais au duo d’humains. Avec ces mots, ils comprendraient que j'avais le même but qu'eux. Je jetais en même temps un coup d’œil interrogatif à la demie-drow, me demandant ce qu'elle allait faire en entendant cela.

- Vous n’y arriverez pas seuls

Luna aurait bien répondu qu'elle n'était pas seule, avec un Argilite à ses côtés, mais c'eut été d'une insupportable mauvaise foi, même pour elle. Dans la forêt des Elfes, dans un de leur temple, probablement sacré (tout est toujours sacré avec eux), aucune aide n'est à refuser. Surtout quand elle s'avère aussi féroce.

- Nous pourrions nous entraider.

Luna sourit. En effet, ils pourraient collaborer. Elle le souhaitait même très vivement. Rendez-vous compte, un Vampire, un vrai de vrai ! Combien de personnes avaient pu en côtoyer un ? Néanmoins, ces coups d'oeil vers l'hybride lui confirmait que, dans le "nous", elle l'incluait également. Ca, en revanche, ça lui plaisait infiniment moins... Elle essayait de penser de manière raisonnée, en se disant qu'une quatrième paire de bras ne pouvait que les aider. Et un arc était toujours utile. Mais sa haine des demi-Drows lui interdisait de faire équipe avec l'un d'eux. Après tout, sans eux et leur maudite malédiction, elle ne serait pas en pleine nuit, dans un forêt extrêmement dangereuse, à s'habiller en fillette.

Elle tâcherait de faire parler sa grande mansuétude, et de tolérer son existence. Mais à la moindre incartade, au moindre geste suspect, elle la tuerait de ses mains. Enfin, des mains de Daraen.

- Cela me parait une idée grandiose ! dit Luna en reprenant son intonation de petite fille. Et vous ? demanda-t-elle en se tournant vers l'hybride. Dans tous les cas, nous ferions mieux de nous dépêcher.

Avant même que l'enfant me répondis, la femme me confirma dans mes doutes avec un ton très sérieux dans sa voix. C'était donc bien ce fameux artefact dont m'avais parler la tigraine, une pierre au pouvoirs immense. Si cette légende est vrai, je me ferais un plaisir de me servir de la puissance de cet objet pour mes propres affaires. Selon la femme, la jeune fille n'y arrivera pas seule, il est vrai que même si l'homme qui l'accompagne est très imposant et surement très fort, les deux aventuriers se feraient facilement tuer si les elfes leurs tente une embuscade.


La femme parlait doucement et parlait d'une manière qui rendaient ces mots parfaitement compréhensible, elle proposa une entraide, en soit c'était surement risqué mais il serait terriblement stupide de se faire la guerre en plein territoire elfe. Nous avons cela en commun la recherche de la pierre et les elfes qui n'hésiteraient pas à faire pleuvoir leurs flèches sur notre petit groupe.


Cette petite fille était insupportable, sa voix fluette résonnait dans toute la forêt, elle ne criait pas mais elle en donnait fortement l'impression. Chaque mot qu'elle prononçait forçait mon regard à se diriger vers les arbres de cette forêt qui peuvent très certainement cachés un ou plusieurs elfes. La petite humaine se tournas vers moi me fixant de son regard étrange.


Cette gamine humaine m'agaçait au plus au point, je voulais lui caler une pierre dans la bouche pour ne plus l'entendre parler, elle étais totalement inconsciente du danger qui nous guettait.

La petite humaine sourit à ma proposition. Cependant, cela ne me rassura pas. Je me demandais ce qui clochait chez elle, d’autant plus quand elle se remit à parler comme une enfant :

« Cela me parait une idée grandiose ! »

Elle interrogea alors la demie-drow. Cette dernière répondit de façon moins extravagante, et je lui en étais grès. Elle murmura simplement qu’elle nous suivait.

Bonne nouvelle.

« Dans tous les cas, nous ferions mieux de nous dépêcher », dit l’enfant.

« Oui, dans le silence ou c'est la fin des recherches », répondit la demie-drow.

Je sentais l’agacement dans sa voix. Nous voilà bien parties… Ces deux là se détestaient déjà. Non pas que je me soucie de leurs humeurs personnelles, mais l’électricité qu’on sentait dans l’air ne présageais rien de bon. Nous étions prêts à collaborer, mais en cas de problème, il nous faudrait nous serrer les coudes pour nous en sortir tous vivants. Et dans l’état actuel des choses…

Enfin, peu importait. Il fallait nous mettre en mouvement. Je leur fis signe d’y aller et me mis à avancer dans l’obscurité. Je posais un pied devant l’autre, frôlant le sol sans faire de bruit, ce qui était chose aisée pour un vampire. En effet, j'étais agile, mon cœur ne battait pas et je n'avais pas besoin de respirer. Cependant, ce n’était pas le cas des autres. J’entendais leur souffle, leurs pas sur le sol, le bruit de leurs armes…. Nous étions trop bruyants en groupe. Trop remarquables.

« Nous faisons trop bruit ensemble. Je vais vous suivre par la voix des airs. Je vous préviendrais si je vois quelque chose d’en haut et je vous couvrirais si besoin. »

Je fis à nouveau sortir mes ailes et jetais un coup d’œil à la ronde, vérifiant qu’aucune personne du groupe ne montra son désaccord ou, accessoirement, ne choisisse de m'occire en voyant le monstre que je devenais avec deux grandes ailes de chauve-souris dans le dos.