Une page qui se tourne avec douleur

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Message  Velpar Eoc'Deokad Dim 2 Aoû 2015 - 9:40

Velpar Eoc'Deokad s'était éloigné de la capitale du Royaume de Telbara, histoire de se faire oublier de Torasin, de Mère Gwynevere et de tout le monde en fait. Ce n'était jamais bon pour un voleur comme lui, qui venait en plus d'aider une Demi-Drow à s'extirper de l'emprise d'une femme proxénète et de cotoyer un chef de bandits, de rester trop longtemps dans la même ville. Avec Gunoco, il voyagea même jusqu'à Port Barbe. Il pensait pouvoir reprendre une vie “normale” là-bas, anonymement. Le destin en décida autrement.

Il se fit piéger dans une ruelle par trois Humains. L'un d'eux réussit à l'assommer, et quand il se réveilla, Velpar Eoc'Deokad était enfermé dans une petite cage cubique d'un mètre cinquante d'arête. A défaut de pouvoir se mettre debout, il pouvait s'asseoir sans être trop tassé et avait la place pour sa queue.
A force de poser des questions, il apprit qu'il avait été capturé par les sbires d'un marchand d'esclave du Royaume de Tacomnal, qui avait organisé un réseau jusqu'au Royaume de Telbara pour capturer des Hommes-lézards et quelques autres races là-bas plutôt que de se soumettre au marché d'Azgalban.

Mais surtout, une chose paniqua Velpar Eoc'Deokad : où était Gunoco ? Les esclavagistes lui assurèrent qu'ils n'avaient pas fait de mal au rintec, qu'il était en vie, mais que Velpar Eoc'Deokad devait déjà se faire à l'idée de ne jamais le revoir. Cette nouvelle lui déchira le cœur et le fit entrer dans une rage folle. On lui souffla une fléchette empoisonnée avec une sarbacane pour l'endormir et le faire taire.
La seconde fois que Velpar Eoc'Deokad se réveilla, il était hors de la ville, toujours dans sa cage, posé sur une charrette de marchandises. Il allait être traité comme tel : une marchandise. Il était comme un fruit, comme une épice, comme une poterie, comme un tapis, comme une paire de bottes ; il n'était plus rien.

Surtout, il était seul, pour de bon : Gunoco n'était plus là, il n'avait pas pu le suivre. Vekpar Eoc'Deokad hurla comme jamais il n'avait hurlé. Il jura d'égorger un à un tous ces Humains qui le transportaient en charrette dans cette cage. Il tint des propos qu'onne lui connaissait pas. Il tenait à Gunoco comme à la prunelle de ses yeux. Et il venait de perdre son plus fidèle compagnon, auquel il tenait tant, parce qu'il s'était fait capturer par des esclavagistes, dans le royaume où cette pratique est interdite.

La charrette se rendit à Luvet, par des chemins détournés pour éviter les contrôles des patrouilles de gardes. Le trajet dura sept semaines.
Sept semaines pendant lesquelles Velpar Eoc'Deokad pleura les larmes les plus brûlantes qu'il n'avait jamais pleurées depuis sa séparation d'avec son frère. Il pleurait plus pour Gunoco que pour son avenir d'esclave. Il imaginait la tristesse du rintec qui s'était attaché à lui depuis tout ce temps. Cela le rendait lui-même encore plus triste et enragé.
Au bout de sept semaines néanmoins, il n'avait plus de larmes à pleurer. Il savait qu'il devait se préparer à sa nouvelle vie, se faire à l'idée qu'il ne reverrait plus jamais Gunoco.
Sept semaines, cela avait été suffisant pour éteindre son affliction et sa rage, mais pas à lui faire oublier Gunoco. Il n'oublierait jamais ce rintec si attachant, si adorable, facétieux et affectueux. C'était sa grosse larve chérie.
Gunoco...

Velpar Eoc'Deokad avait une force de caractère que l'on ne lui soupçonnait pas quand on pensait avoir eu un bon aperçu de sa personnalité. Lui, candide, joueur et curieux, semblait toujours plein d'innocence malgré son mode de vie basé sur le vol et le cambriolage – mais pas sur le meurtre. Pourtant, on le voyait déjà changer de facette lorsqu'il en venait à devoir se battre, surtout quand il se battait pour sa vie. En plus de cela, Velpar Eoc'Deokad était quelqu'un capable d'enfouir les plus profondes meurtrissures dans les abysses de son âme. C'est ce qu'il avait fait après avoir été séparé de son frère. Il avait, assez rapidement, su se débrouiller seul et retrouver cette jovialité qu'on lui connaissait si bien.
Sept semaines, c'était donc suffisant, non pas pour lui faire oublier Gunoco, mais pour cicatriser de cette terrible perte.

La charrette s'arrêta dans une petite ville d'à peu près mille cinq cents habitants, à deux jours de Luvet. C'était la dernière esclave. Pendant les sept semaines de trajet, Velpar Eoc'Deokad avait été régulièrement sorti de sa cage, mains liées dans le dos et retenu en laisse par le cou, afin de ne pas s'ankyloser. Les esclavagistes avaient aussi veillé à le nourrir correctement et ne l'avait pas fouetté. Ils voulaient un esclave « en parfait état », qu'ils puissent vendre cher.
Velpar Eoc'Deokad
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Message  Harzhan Dim 2 Aoû 2015 - 10:23

Harzhan marchait d'un pas souple des les sous-bois, non loin de la petite ville de Luska, a deux jours de Luvet. La lune était haute dans le ciel, mais il savait profiter des ombres des arbres pour se dissimuler à la perfection. Depuis que son voyage avait commencé, il entendait des rumeurs sur lui, comme qui il était une ombre parmi les ombres. Les gens avaient tort, car même si il se cachait avec aisance dans chaque ombre qu'il pouvait trouver, une ombre ne peut pas tuer. Il fut surpris lorsqu'il vit la lumière de torches dans le bosquet, ce n'était pas une route, et il était tard qui plus est.

Il s'approcha pour découvrir un convoi de trois personnes, et une charrette surmontée d'une cage dans laquelle se trouvait un homme-lézard.
Des marchands d'esclaves... Il détestait ces hommes. Mais il jugea que ce n'était pas le marchand en personne qui se trouvait là, car l'homme qui semblait être le dirigeant ne paraissait pas suffisamment riche. C'était un homme gras, certainement un bon vivant qui se servait de son métier d'intermédiaire au service d'un puissant marchand pour vivre. Une proie parfaite a son goût... Mais il devrait attendre le lendemain pour agir et pouvoir libérer l'esclave.

Le lendemain, il se rendit jusqu'au convoi qui s'était arrêté sur la place centrale du petit village, pour que tous voient leur marchandise. Harzhan savait comment agir, il ôta son capuchon et masqua ses armes sous sa cape, avant de s'approcher des hommes. Outre le chef de convoi, les deux autres devaient être des brigands ou des mercenaires, forts et imposants. Si il ne doutait pas de pouvoir les tuer un après l'autre, les deux a la fois seraient un problème, et il n'aurait pas l'effet de surprise avec lui. Le marchand le vit et ses deux malabars d'approchèrent de l'assassin avec un air interrogateur. Harzhan essaya de feindre l'interêt pour l'esclave, et fit tinter une bourse remplie de clous, a défaut de pièces. Son regard glacial, qu'il ne pouvait, lui, pas modifier, déclencha une réaction de méfiance chez le marchand.

"bonjour messieurs, puis-je jeter un œil à votre marchandise je vous prie?"

Le visage du marchand s'illumina en entendant la bourse tinter et il prit Harzhan par l'épaule comme un vieil ami tout en lui expliquant les nombreuses qualités de leur prise, dont la plupart étaient sans doute exagérées. Si il n'y avait pas eu les deux mercenaires derrière lui, Harzhan aurait tué l'homme sur le champ pour l'avoir touché, mais l'enjeu était trop important, et il ne comptait pas mourir ici.

"Tout cela est bien beau, mon ami, mais j'aimerai examiner de plus près votre marchandise. Et... Vos hommes me mettent mal à l'aise..."

La feinte de la gêne de Harzhan était si parfaite que l'homme congédia immédiatement ses hommes, qui retournèrent s'asseoir plus loin. Tout en continuant de vanter des exploits imaginaires de sa prise, il ouvrit la cage avec un gros trousseau où pendaient deux clefs, l'autre devait être pour la chaîne au cou de l'esclave. Une fois la porte ouverte, Harzhan agit avec une célérité surprenante, reprenant son visage froid et intimidant, le visage du tueur. Il écrasa son coude en plein visage de l'homme, et sentit nettement le cartilage du nez céder. Il se saisit de la clé et ouvrit la laisse que portait l'homme-lézard, avant de couper de l'une de ses dagues de lancer les liens a ses poignets. Le marchand au sol beuglait, et d'un rapide coup d’œil, il vit les mercenaires approcher en courant, armes au poing. Il se tourna vers l'homme-lézard et le lança d'un ton qui signifiait qu'il n'accepterait aucun refus.

"Cours pour ta vie!"
Harzhan
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Message  Velpar Eoc'Deokad Dim 2 Aoû 2015 - 17:47

Le lendemain, Velpar Eoc'Deokad fut exposé sur la place principale de la bourgade. Il s'agissait de la dernière escale avant Luvet mais le marchand voulait tenter sa chance ici au passage. Cela ne coûtait rien. Toujours dans sa cage, Velpar Eoc'Deokad fut décrit comme une marchandise. Pour tout le monde ici, il était une marchandise. L'on s'approcha de lui, l'observant à travers la cage tout en écoutant les boniments du marchand, l'on observa ses écailles et leur belle couleur verte, ou argentée pour les écailles ventrales, l'on s'assura qu'il n'était pas blessé, qu'il n'avait pas de cicatrice, que son œil n'était pas laiteux, qu'il n'avait pas de problème respiratoire...

Bizarrement, ce n'est pas l'humiliation qui frappa le plus Velpar Eoc'Deokad, mais l'anxiété. Sur quel genre de maître allait-il tomber ? Quelles tâches lui confierait-on ? Aurait-il beaucoup d'opportunités de s'échapper ? Serait-il bien traité ? Il n'avait jamais été esclave et tout un tas de questions se bousculaient dans sa tête. Il pensait à son avenir, mais non, il ne se sentait pas humilié. En tout cas, ce n'était pas un sentiment important. Velpar Eoc'Deokad n'était pas quelqu'un de fier ou qui tenait à soigner l'image qu'il renvoyait. Le regard des autres lui importait peu. Seule sa survie comptait.

Un homme demanda à examiner l'esclave de plus près en prétendant être gêné par la présence des deux gardes du corps du marchand. Il était le premier à dire cela, mais le marchand tint à contenter son potentiel client et fit signe à ses deux gardes personnels de s'écarter. Puisque cet homme était le premier client de la matinée à manifester un intérêt particulier pour l'Homme-lézard, le marchand fit sortir ce dernier de sa cage, afin de le montrer en position debout. Le client pourrait ainsi jauger bien mieux l'esclave, voir comment il se tenait et s'il ne boitait pas.

Les choses prirent très soudainement une tournure des plus inattendues. Le client frappa du coude le nez du marchand, ne manquant pas de le lui casser à coup sûr. Le marchand recula, et se mit même à genoux en portant les mains à son nez en sang. Le client s'empara des clés de l'esclavagiste et les utilisa pour défaire le collier de Velpar Eoc'Deokad. Il lui coupa les liens aux poignets avec une dague. Pendant ce temps, le marchand beuglait et ses deux gardes du corps rappliquaient. Le “client” – qui de toute évidence n'en était pas un – exhorta Velpar Eoc'Deokad à courir pour sa vie.

Un peu hébété par la tournure des évènements, ce dernier mit un temps avant de réagir. Cette latence fut bien traître, car alors qu'il semblait être libre, il fut frappé dans le dos par le pommeau de l'un des deux gardes, décidé à ne pas laisser s'échapper la “marchandise”. Velpar Eoc'Deokad s'effondra à plat ventre. Le pensant sous contrôle, le garde et son collègue se tourna maintenant vers le faux client qui devait payer le prix fort sa tentative.

En réalité, Velpar Eoc'Deokad avait certes mal mais, dans un instinct de survie improvisé, exagéra l'effet réel du coup de pommeau sur ses écailles dorsales. A défaut de “faire le mort”, il faisait mine d'être incapable de se relever. L'idée lui était venue comme ça, à la dernière seconde, en tombant. Les deux gardes du marchand ne faisaient plus du tout attention à lui, et attaquèrent simultanément de faux client.

L'un des deux – le même à avoir frappé le dos de Velpar Eoc'Deokad – fut justement sur le point d'infliger une blessure grave au faux client déjà aux prises avec l'autre garde. L'Homme-lézard se leva énergiquement, sauta au cou du garde dans le dos, enroulant ses jambes autour de ses cuisses, et le mordit. Avec rage. Il sentit le sang de l'Humain lui emplir la bouche, mais cela ne fit que l'encourager à serrer encore plus les mâchoires, perforant la chair plus profondément avec ses deux. L'homme hurlait à la mort. Pour cause : ses blessures étaient déjà mortelles.

Velpar Eoc'Deokad relâcha enfin son étreinte et recula, crachant le sang de son ennemi en s'essuyant le museau avec la main. L'homme, mordu profondément au cou, s'écroula. Sa veine jugulaire, ouverte, expulsait le sang dehors. En un sens, Velpar Eoc'Deokad, s'il avait été redevable envers le faux client, venait déjà de régler sa dette : il venait de lui sauver la vie.
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Message  Harzhan Dim 2 Aoû 2015 - 18:20

Après avoir enjoint a l'homme-lézard de fuir, Harzhan fut sur le point de tourner talons et partir dans le couvert des ruelles quand il se rendit compte que l'esclave n'avait pas bougé. "l'idiot!" pensa-t-il alors que les deux gardes du corps du marchand étaient arrivés à la hauteur de l'homme-lézard. Celui-ci prit un coup et s'affala au sol, étourdi, tout cela n'avait servi a rien... Harzhan tira ses deux lames, jetant un regard résolu, froid et meurtrier a son premier adversaire qui sembla hésiter une fraction de seconde.

Les lames se mirent en mouvement, avec une rapidité bien supérieure a ce qu'un humain normal devrait pouvoir faire. Mais son adversaire se révéla être un mercenaire aguerri, et si les lames approchèrent dangereusement près de lui, elles ne le touchèrent pas, déviées au dernier moment par sa lame. Il maniait une unique épée à deux mains, et jouissait d'une force bien plus grande que celle de Harzhan. Le combat se poursuivit un moment, entre parades, feintes, et coups déviés ou esquivés. Mais Harzhan, pris par son combat, en avait presque oublié la présence de l'autre mercenaire.

Son ombre trahit celui-ci, et Harzhan dévia au denier instant la rapière qui aurait traversé sa tête. Le combat se jouait a présent en deux contre un, et il avait le plus grand mal a éviter d'être blessé, bondissant et parant les coups des deux hommes. Il s'épuisait, il le savait. Il ne pourrait pas tenir ce rythme bien longtemps. Quelle idée stupide il avait eu d'essayer de secourir un imbécile incapable de saisir une chance qu'on lui tendait. Le sort allait lui donner tort de penser cela.

Une de ses parades le força a lever les bras, exposant son flanc. Une autre fusa et il dut mettre genou à terre pour réussir la parade suivante. Il était déséquilibré, il savait qu'il ne pourrait plus dévier le prochain assaut. Le mercenaire leva son arme et un rictus fendit son visage. Harzhan pensa que sa dernière heure était venue quand une silhouette verte agrippa l'homme armé. Celui-ci se mit a hurler de douleur alors que l'homme-lézard lui déchirait la chair. Harzhan sourit un moment, finalement il était bien plus rusé qu'il en avait l'air.

L'autre mercenaire tourna le regard une seconde pour voir l'état de son camarade... Juste une seconde... Une seconde de trop. Harzhan s'était relevé, l'une de ses lames traça un sillon écarlate sur le flanc de l'homme, l'autre traversa directement la chair. L'homme tomba, tenta de se relever sans succès, puis lâcha son arme.
"Tu es mort."
Harzhan avait parlé d'un ton détaché et froid, son ton habituel qui faisait trembler les bandits. Il regardait l'homme se vider de son sang alors qu'il se tenait a quatre pattes, tentant de stopper l'hemorragie.
"P-Pitié! Je me rends!"
"Sage décision."
Une lame ornementée passa à travers le cou de sa victime.

Il se redressa et regarda les ruelles. Le marchand avait profité de l'agitation pour fuir. Il se tourna vers l'homme-lézard, sa cible était allongée au sol dans son propre sang.
"Il ne va pas en rester là, il nous faut partir sans tarder."
Harzhan
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Message  Velpar Eoc'Deokad Mer 5 Aoû 2015 - 9:50

Tournant la tête vers celui qui l'avait libéré de sa cage et de ses liens, Velpar Eoc'Deokad le vit mettre l'autre molosse hors d'état de nuire. Ce dernier s'écroula, essaya de se relever mais n'en eut pas la force, lâcha son arme et implora pitié en déclarant se rendre. Velpar Eoc'Deokad crut que le faux client allait lui laisser la vie sauve, mais il se trompa. Le faux client acheva le molosse qui s'était rendu. S'il l'avait laissé en vie, l'homme aurait dû recourir très rapidement à un soigneur efficace, ou il serait mort d'hémorragie sans doute. Cela faisait un peu froid dans le dos. Mais il y avait quelqu'un qui s'était intéressé au sort de l'Homme-lézard au point de lui éviter une vie d'esclave. Velpar Eoc'Deokad n'allait donc pas juger le faux client trop tôt. Ce n'était de toute façon pas son genre de juger les gens. Pour l'instant, il avait juste l'espoir de ne plus se sentir seul.

Le marchand au nez cassé avait profité de l'action pour fuir. Luska n'était qu'un petit bourg, avec ses mille cinq cents habitants environ, mais il ne fallait pas s'y tromper : des gardes allaient rappliquer vite fait. Il était même étonnant que ce n'eût pas déjà été le cas. Un tel grabuge en place publique, et les gardes n'étaient toujours pas sur place. En tout cas, il fallait saisir cette chance. Le faux client estima que le marchand n'allait pas en rester là et qu'il fallait partir sans tarder. Ils étaient donc sur la même longueur d'onde.

Velpar Eoc'Deokad prit toutefois une seconde pour renifler l'homme à qui il devait sa liberté. Juste histoire au moins de connaître son odeur. Puis, il partit en courant vers une rue quelconque. Il s'arrêta quand il fut certain qu'aucun habitant ne le voyait de sa position. Le faux client le rattrapa. Ils étaient tous les deux dans une rue calme, c'était bien, mais ils devaient carrément quitter Luska en évitant de croiser un garde. Velpar Eoc'Deokad grimpa alors au mur de la maison à côté de lui. Pas besoin de trouver un appui. L'Humain put observer que les mains et les pieds de l'Homme-lézard adhéraient naturellement au mur, et Velpar Eoc'Deokad se trouva sur le toit sans aucune difficulté.

Il repéra un bois qui jouxtait la bourgade, idéal pour y semer d'éventuels poursuivants. Il se pencha vers l'Humain qui l'avait libéré, ne risquant pas de glisser grâce à son don physique.

VELPAR – Je vais vous indiquer les rues à prendre.
Velpar Eoc'Deokad
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Message  Harzhan Mer 5 Aoû 2015 - 13:50

Les gardes allaient arriver, ils devaient vraiment partir. Partir, courir, fuir... Il fallait quitter la ville, laisser les cadavres, cela importait peu, et fuir, car le marchand devait tout de même jouir d'une certaine influence. Harzhan y était habitué, il restait rarement au même endroit trop longtemps, c'était trop risqué. Au moins, l'homme-lézard semblait avoir plus d'un tour dans son sac, il ne serait pas un boulet.

L'homme-lézard s'approcha et le renifla. Harzhan savait pourquoi, il connaissait assez les hommes-lézard pour comprendre, mais il restait sur ses gardes, il semblait malin, et l'inattention pourrait couter cher, le mercenaire déchiqueté au niveau du cou en était la preuve. Il ne savait rien de plus sur lui, mais cela n'avait aucune importance pour lui qui cultivait le secret sur sa propre personne.

Quand son associé s'élança dans les rues, il lui emboita le pas et le suivit dans le dédale des ruelles. Tout ici était désert, cette partie de la bourgade semblait encore endormie. L'homme-lézard s'arrêta devant un mur... Et y grimpa, à la grande surprise de Harzhan. Jamais il n'avait entendu parler de telles capacités chez ceux de sa race. Il lui dit qu'il lui montrerait les rues a prendre d'en haut.

Harzhan étudia un moment le décor. Ici, un rebord de fenêtre facilement accessible. Là, une partie de poutre de soutien dépassait du mur. Il pourrait se servir de ces prises pour monter et rejoindre son associé, mais c'était risqué. Ce genre de choses ne lui faisaient pas peur, mais les prises étaient trop éloignées. Un saut trop court le ferait chuter. Il n'avait pas le choix, il devait faire confiance à l'homme-lézard. Il lui fit un signe de tête pour lui signifier son consentement. Au loin, on entendait des cris. Les habitants avaient trouvé la scène, et les gardes avaient dû être dépêchés.
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Message  Velpar Eoc'Deokad Jeu 6 Aoû 2015 - 8:55

L'homme observa la rue et la maison. L'on aurait dit qu'il repérait les points d'appui lui permettant d'escalader le mur, sans avoir la particularité physique de Velpar Eoc'Deokad. Alors quoi, il voulait lui aussi se retrouver sur le toit ? Au moins, Velpar Eoc'Deokad n'aurait dans ce cas pas à le guider dans les rues. Seulement, l'Humain renonça, et acquiesca à la proposition de l'Homme-lézard. Bien.

Velpar Eoc'Deokad ne perdit pas une seconde de plus, d'autant que l'on entendait les cris venant de la place principale. Les gardes étaient sur place, et tous les témoins allaient les diriger incessamment dans la direction prise par les deux fuyards.
Velpar Eoc'Deokad guida donc son sauveur en lui indiquant à chaque fois la rue à prendre pour se rapprocher du bois en évitant les passants. Ainsi, personne ne pourrait orienter les gardes sur leur piste. Quand il devait traverser la rue, soit l'Homme-lézard profitait d'un toit rapproché ou d'une corniche pour sauter directement, soit il prenait la peine de redescendre au sol pour remonter de l'autre côté sans risque de faire un mauvais saut.

Il y eut une rue où il vit un garde soulager sa vessie sur un mur, se croyant à l'abri des regards. L'Homme-lézard fut en même temps assailli par l'odeur forte et acide. Heureusement, le garde, trop occupé par son affaire, ne l'aperçut pas, et Velpar Eoc'Deokad se pencha vers l'Humain qu'il guidait pour lui dire de faire attention car un garde se trouvait dans cette rue. Cela obligea à faire un détour.

De cette manière, petit à petit, ils arrivèrent à un muret, que l'Humain pourrait facilement grimper et franchir, et qui marquait le contour de Luska. A dix mètres du muret se trouvait la lisière du bois. A une trentaine de mètres sur leur gauche, les deux fuyards pouvaient voir qu'un chemin menait au même bois. Velpar Eoc'Deokad grimpa le muret en même temps que l'Humain et courut vers le bois.
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Message  Harzhan Jeu 6 Aoû 2015 - 9:41

Il n'aimait pas se laisser guider ainsi, mais il n'avait pas le choix. Il restait alerte tout en jetant parfois des coups d'oeil en l'air pour suivre les instructions de l'homme-lézard. Il se déplaçait avec aisance, le pas souple, et se servait de chaque ombre qu'il croisait comme refuge.

Au bout d'un moment, ils croisèrent le chemin d'un garde occupé à se soulager. Il aurait pu facilement en finir avec lui, car il ne prenait pas garde, mais l'homme-lézard n'était apparemment pas du même avis et leur fit faire un détour. Il le voyait parfois bondir habilement de toit en toit, parfois il utilisait sa surprenante capacité pour descendre puis remonter.

La pluie commençait a  tomber, cela ne le gênait pas outre mesure. Les rues n'étaient pas détrempées. Ils arrivèrent au muret d'enceinte du village. Ils le passèrent tous les deux sans encombres et se ruèrent a pleine vitesse vers le bois.

Un chemin sur leur gauche menait aussi au bois, un chemin partant du village. Un cri retentit, qu'il entendit à travers le bruit de la pluie dans les feuillages. Un cri qui leur sommait de s'arrêter. Le cri d'un garde, posté a l'entrée de la ville. En tournant la tête, Harzhan vit deux hommes en armure, montés sur des chevaux. Il prévint son associé du danger.

Ils ne semblaient pas porter d'arcs, mais ils pourraient rapidement couvrir la distance qui les séparait d'eux avec leurs montures. Les bois leur fournirait un couvert, et il envisageait déjà une embuscade. Mais si ils venaient plus nombreux, que pourraient-ils faire? Hors de question qu'il ait fait cela pour rien, même si sa fuite devait le mener aux frontières de Telbara.
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Message  Velpar Eoc'Deokad Ven 7 Aoû 2015 - 11:35

Luska et ses alentours subissait une averse, dont Velpar Eoc'Deokad n'allait pas se plaindre : comme tout Homme-lézard, il appréciait les régions humides et la pluie était une amie autant que le soleil. Il aimait autant lézarder sous les rayons chauds du soleil que sentir l'eau ruisseler sur ses écailles. De plus, pour l'odorat perfectionné de l'Homme-lézard, la pluie apporte de belles choses : le petrichor, les végétaux qui s'ouvrent et libèrent leurs fragrances...

Seulement, dans la situation présente, Velpar Eoc'Deokad n'avait pas l'esprit à savourer cette averse. Il devait courir pour sa survie. Si les gardes le rattrapaient, ce n'était pas une vie d'esclave qui l'attendait, mais la mort, ou pire, une mutilation. Il venait quand même d'aider l'Humain qui courait avec lui à tuer les deux gardes du corps d'un marchand sur une place publique. L'esclavage étant une pratique marchande jugée honnête dans le Royaume de Tacomnal, et même très courante lorsqu'elle s'appliquait sur les Hommes-lézards, les autorités ne manqueraient pas de considérer cela comme un double-meurtre ; et si Velpar Eoc'Deokad était décrit comme un esclave en fuite, alors l'Humain serait décrit comme son complice en plus d'être un meurtrier.
Non, les gardes de la ville ne devaient surtout pas leur tomber dessus.

Pourtant, alors que Velpar Eoc'Deokad croyait leur salut assuré maintenant qu'ils avaient franchi le muret entourant Luska et couraient vers le bois, son allié lui fit remarquer que deux gardes sortaient de la ville en criant à leur encontre. Ils étaient à cheval, et à défaut d'être armés d'arcs, ils avaient l'avantage de la vitesse. Heureusement que le bois était juste là.

Velpar Eoc'Deokad s'engouffra entre les arbres, et savait qu'il n'avait que quelques secondes d'invisibilité aux yeux des gardes à leur poursuite avant que ces derniers n'entrent à leur tour dans le bois. L'allié de l'Homme-lézard n'avait non plus sur lui ni arc ni arbalète.
Velpar Eoc'Deokad grimpa au tronc d'un arbre en adhérant directement à l'écorce.

VELPAR – Attirez leur attention ! Restez près de cet arbre !

L'Homme-lézard continua de grimper à la manière d'un gecko, et se percha sur une branche à presque quatre mètres de haut. Ne faisant plus aucun mouvement, le reptile essaya de se camoufler dans le feuillage d'été de l'arbre. Ses écailles vertes l'y aidaient. De sa position, il observa ce qui allait se passer au sol, alors que les deux gardes à cheval entraient dans le bois.

Le plan de Velpar Eoc'Deokad était d'attendre que les deux gardes soient focalisés sur l'autre Humain. Alors il sauterait de sa branche pour tomber sur l'un des deux gardes et le tuer par surprise. L'autre garde serait immanquablement distrait, et l'homme devrait en profiter pour l'attaquer.
Cela pouvait marcher et c'était la seule idée venue à l'esprit de Velpar Eoc'Deokad dans l'urgence de la situation.
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Message  Harzhan Ven 7 Aoû 2015 - 18:00

Harzhan courait jusqu'au bois, les soldats devraient les y suivre a pied, la végétation y étant plutôt dense. Ils avaient l'avantage du terrain ici, et son allié grimpa à un arbre avec sa formidable capacité. Il aurait pu faire de même, les branches des arbres facilitant grandement l'escalade, mais il se douta que l'homme-lézard avait une idée derrière la tête quand il lui dit de faire diversion. Il devait lui faire confiance, malgré le fait que les attaques de front ne soient pas son genre de combat.

Il passa sa manche sur son visage pour y chasser l'eau qui s'y trouvait. Malgré le feuillage des arbres, l'eau tombait toujours au travers. Il préférait néanmoins cela au soleil, qui le rendait plus visible. Les deux hommes arrivaient en lisière du bois et se ruaient a l'interieur, toujours à cheval. Fichus chevaux! D'un geste habile, il se saisit d'un couteau de lancer et le jeta sur un des soldats. La lame entama l'armure du premier homme sans pour autant lui causer de dégâts. Fichues armures! Il se saisit d'une seconde lame et la projeta vers le second homme, vers son cheval. Touchée, la bête rua et fit tomber son cavalier qui poussa un juron horrible.

Le premier cavalier arrivait a hauteur a pleine vitesse, et il n'eut qu'une seconde pour tirer ses lames de leurs fourreaux. Le cavalier tenait une lance dans une main et la dirigea vers l'assassin. Celui-ci esquiva par sa droite le coup a venir, mais compte tenu de la vitesse du cheval, ne dévia pas assez le coup qui entama son épaule gauche. A première vue, rien de bien grave, l'entaille était peu profonde mais il avait plus de mal a tenir son épée maintenant. Le soldat a terre s'était relevé, traitant l'humain de tous les noms en tirant son épée. Derrière Harzhan, le cavalier faisait faire demi-tour à son cheval.

Il espérait que l'homme-lézard n'avait pas fui, car en levant les yeux, il ne le voyait plus. Mais étrangement, il n'y croyait pas. Il espérait seulement avoir fait suffisamment diversion. Il passa a nouveau sa manche sur ses yeux pour y chasser la pluie, et faisait face a l'homme à pied. Il lui jetait un regard déterminé qui lui fit manifestement de l'effet. Mais il devait se sentir fort à deux contre un. Il allait être déçu.
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Message  Velpar Eoc'Deokad Lun 10 Aoû 2015 - 11:14

L'homme qui fuyait avec celui à qui il avait évité une vie d'esclave, n'avait pas d'arc sur lui, mais Velpar Eoc'Deokad avait tort de penser pour autant qu'il était dans l'incapacité d'attaquer quelqu'un à distance : en effet, alors que les deux gardes déboulaient à cheval dans le bois, Velpar Eoc'Deokad le vit, depuis sa position en hauteur, chercher à blesser l'un des deux gardes avec un couteau de lancer. Malheureusement, la lame ne fit qu'abîmer l'armure de cuir renforcé sans réussir à perforer jusqu'à la chair. Avec dextérité, l'homme lança un second couteau vers l'autre garde, plus exactement vers son cheval. Il blessa superficiellement l'animal mais cela suffit à affoler ce dernier, qui se cabra et désarçonna son cavalier.

Il y avait maintenant un garde à terre, mais l'autre, toujours à cheval, chargea, lance en avant. Sa cible réussit à éviter une perforation en pleine cage thoracique mais son épaule gauche fut affaiblie par une légère entaille. Juste avant de se faire charger, l'homme avait dégainé deux épées. Ses gestes du bras gauches seraient moins vifs mais il pouvait encore compter pleinement sur le maniement de l'épée dans sa main droite.

Le garde à cheval eut l'intelligence de se positionner derrière l'homme. Ainsi, ce dernier était pris en étau par les deux : il faisait face à celui tombé de sa monture, mais avait le garde à cheval dans le dos. C'était le moment pour Velpar Eoc'Deokad d'agir. Comme il l'avait planifié, l'homme était resté près de son arbre. Du coup, les gardes aussi.

Velpar Eoc'Deokad prit quelques respirations pour se concentrer sur son geste. Il s'agissait de ne surtout pas se rater.
Il sauta.

Mains tendues et gueule ouverte, l'Homme-lézard tomba en plein sur le garde à cheval. Le cheval, surpris, se cabra, éjectant les deux personnes. Complètement désorienté et sans aucun appui, le garde ne sut éviter la morsure de l'Homme-lézard à la gorge. De plus, ce dernier lui planta ses griffes dans les aisselles, là où il savait l'armure plus tendre voire absente.
Le garde hurla de douleur, et agita les bras en panique avant de chercher à frapper l'Homme-lézard, mais c'était déjà trop tard. Velpar Eoc'Deokad roula avec le garde et le plaqua au sol face contre terre. Il lui tira la tête en arrière en lâchant son cou, et planta ses griffes dans sa gorge pour l'achever net.

Pour la seconde fois en peu de temps, il avait du sang humain plein les dents et le goût sur le palais. Cela lui donna envie de cracher.
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Message  Harzhan Lun 10 Aoû 2015 - 17:50

Harzhan se trouvait en bien mauvaise posture, a deux contre un avec un bras blessé. Il regarda un peu plus longtemps la blessure de son épaule. Bien que superficielle, l'entaille saignait et le liquide sombre coulait le long de sa manche. Il lui faudrait se faire un bandage de fortune une fois tranquille. Il faisait toujours face au garde. Son armure de cuir renforcé offrait de nombreuses failles dans lesquelles il passerait aisément. Toutefois, il n'était pas sur de pouvoir parer convenablement une attaque de l'homme qui lui faisait face.

Par ailleurs, il espérait que l'homme-lézard ne l'avait pas laissé tomber, et qu'il avait compris son intention de se battre contre l'homme à pied. La réponse ne se fit pas attendre. L'homme derrière lui cria alors que son cheval ruait. Il entendit un bruit correspondant a celui de quelqu'un tombant au sol. Puis il discerna des bruits de lutte. Mais il ne se faisait aucun souci pour son allié, surtout lorsqu'il vit la tête de son adversaire qui, lui, avait vue sur le combat.

Il se lança à l'assaut, se fendant de l'avant du bras gauche. Comme il s'y attendait, son coup fut aisément dévié et il dut parer la lame ennemie de sa lame ouvragée. Sans arrêter son mouvement, il pivota et assena un coup de pied dans les jambes di soldat qui tomba. L'homme n'était pas en reste et tenta un coup d'estoc vers le dos exposé de l'assassin. Pris dans son mouvement, Harzhan dut dévier l'assaut du bras gauche, et grimaça  de douleur, mais son épaule tint bon. Ainsi déviée, l'épée de son adversaire ne lui était d'aucun secours. Il ne put rien faire quand une lame au pommeau orné d'un rubis passa a travers son visage, le tuant sur le coup.

Il se releva, essuyant a nouveau l'eau et la sueur sur son visage, et prit un morceau de tissu sur le cadavre pour se bander le bras. Il serra fort pour stopper le sang, qui ne coulait que peu de toutes façons. Il jeta ensuite un oeil a l'homme-lézard qui en avait aussi fini avec son adversaire. Il rangea ses armes, récupéra ses couteaux, et alla vers lui. L'averse cessait, c'en était manifestement fini pour le moment. Si ils se cachaient bien, le marchand d'esclave ne les reverraient peut-être jamais, mais il fallait se montrer prudent, car ce genre d'hommes sont généralement prêts à tout, car leur vie est en jeu si ils déçoivent leur patron.

"on devrait y aller... Bien joué pour l'autre..."
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Message  Velpar Eoc'Deokad Mar 11 Aoû 2015 - 18:24

Comme escompté, l'attaque aérienne de Velpar Eoc'Deokad eut pour effet secondaire de distraire le garde qui se tenait à pied. L'allié de l'Homme-lézard saisit l'occasion de se battre en prenant l'avantage, et une passe d'arme suffit à lui porter une attaque mortelle en pleine tête.
Pour échapper à une vie d'esclave, Velpar Eoc'Deokad venait de se rendre complice du meurtre de deux gardes, en plus des deux molosses du marchand, dans un royaume où les Hommes-lézards étaient traités comme des marchandises et n'avaient donc aucun droit. Il aurait des ennuis s'il ne voyageait pas rapidement vers le Royaume de Telbara.

D'où venait cet homme et pourquoi avait-il pris ces risques pour sauver l'Homme-lézard de la condition à laquelle on le destinait ?

HARZHAN – On devrait y aller... Bien joué pour l'autre.

Velpar Eoc'Deokad répondit un peu bêtement :

VELPAR – Merci.

Cela n'avait jamais été un plaisir pour lui de se battre, bien qu'en de telles situations il déploie une agressivité animale. Il se trouvait donc un peu bête en effet de remercier l'homme pour un compliment sur sa façon de tuer. En tout cas, son idée de piège avait fonctionné à merveille et il pouvait en être fier, c'est sans doute juste cela que l'homme voulait lui signifier.

Les deux chevaux s'étaient écartés mais n'avaient pas fui, pas même celui que l'homme avait visé avec un couteau de lancer. Velpar Eoc'Deokad s'essuya le museau pendant que l'homme se pansait l'épaule. A la suite des derniers évènements, Velpar Eoc'Deokad sentait bien sûr l'envie de rester auprès de cet Humain, d'autant plus maintenant qu'il avait perdu Gunoco. Cette simple pensée lui noua la gorge mais il retint ses larmes.

Il avait tout de même envie de comprendre : pourquoi cet Humain avait-il agi ainsi ? Prendre des risques pour sauver un esclave...

VELPAR – Merci... de m'avoir sauvé. Mais... pourquoi l'avoir fait ?

Tout en écoutant la réponse, l'Homme-lézard renifla un peu mieux son interlocuteur.
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Message  Harzhan Mer 12 Aoû 2015 - 9:16

Apres avoir nettoyé sa lame du sang de son adversaire, Harzhan étudia les alentours. Il vit les deux chevaux encore à proximité, mais n'ayant jamais été bon cavalier, il préférait éviter de monter à cheval si il pourrait l'éviter. Mais si ils devaient aller jusque Telbara, les chevaux deviendraient nécessaires, et cette perspective ne le réjouissait guère. Pourtant, Telbara était la destination logique, car l'esclavage y était interdit et l'homme-lézard y serait donc plus en sécurité qu'ici.

Puis celui-ci s'approcha de lui. Pour une fois, il lui posa une question. Harzhan détestait qu'on le questionne, il préférait tout garder secret. La question portait sur ses motivations, dans un sens il était en droit de savoir. L'assassin lui jeta néanmoins un regard pour bien lui faire comprendre qu'il ne voulait pas qu'il cherche a trop en savoir sur lui.

"je hais les marchands d'esclaves, voila tout. Cette pratique me répugne et je pense que toutes les races sont égales. Quand une opportunité de déranger leur commerce se présente, j'agis."

Il regarda ensuite l'horizon, réfléchissant un instant. Ils devaient se mettre en route pour mettre le plus de distance entre cette ville et eux avant la nuit tombée. Harzhan se saisit de la bride d'un cheval, sans grande envie de le monter, et se prépara a se mettre en route vers Telbara. Puis une question lui vint a l'esprit, il ne voulait pas trop en savoir sur son compagnon pour que lui ne cherche pas a en savoir trop non plus, mais cette question n'avait rien a voir avec sa  personne.

"Une réponse pour une réponse. Comment t'es tu fait prendre?"

Il lui tendait en même temps la bride de l'autre cheval, attendant de savoir si il préférait monter à cheval pour voyager. Les bêtes étaient bien dressées et dociles, ce qui facilitait grandement les choses. Si ils voulaient rejoindre Telbara, la route serait longue, ils n'avaient pas de temps à perdre.
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Message  Velpar Eoc'Deokad Jeu 13 Aoû 2015 - 17:24

Le regard que lui jeta l'homme fit s'incliner l'Homme-lézard qui eut peur de l'avoir... vexé ? Non, ce ne pouvait pas être ça, comment aurait-il pu le vexer avec cette question ? En fait, Velpar Eoc'Deokad ne comprit simplement pas la raison de ce regard glacial et intimidant. L'homme prit tout de même la peine de lui répondre.
Il haïssait les marchands d'esclaves. C'était aussi simple que ça. Vu comment cette simple question avait eu l'air de le déranger, Velpar Eoc'Deokad n'osa pas pousser trop loin sa curiosité en lui demandant pourquoi il haïssait les marchands d'esclaves. Il en avait sacrément envie, quand même. Velpar Eoc'Deokad était un Homme-lézard curieux et il lui arrivait souvent de poser des questions inutiles ou de mettre son nez là où il en fallait pas.
L'homme précisa de lui-même que cette pratique le répugnait et que, selon lui, toutes les races étaient égales. Velpar Eoc'Deokad ne connaissait pas encore assez bien le continent, et notamment l'histoire des Royaumes de Tacomnal et d'Estandre, pour se faire la réflexion qu'un tel point de vue ici était des plus rares. Il était extrêmement mal vu de considérer un Homme-lézard, esclave ou non, comme l'égal d'un Humain.

HARZHAN – Une réponse pour une réponse. Comment t'es-tu fait prendre ?

Etrange façon de marchander les réponses à des questions. Velpar Eoc'Deokad avait vraiment le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal, mais il ne comprenait pas pourquoi. Influençable, il se plia à l'entente de son interlocuteur ; de toute façon, il n'avait pas de raison de refuser de répondre à cette question.

VELPAR – Ca s'est passé à Port Barbe. Je me suis fait capturer dans une ruelle. Ils étaient à trois sur moi, je n'ai pas pu leur échapper. Ils m'ont transporté en cage jusqu'ici.

Velpar Eoc'Deokad avait envie d'en apprendre plus sur cet homme, mais pour le moment, il se contenterait de le suivre. Ils avaient deux chevaux à disposition pour fuir. Ils devaient partir loin d'ici et se faire oublier. Velpar Eoc'Deokad n'était monté à cheval qu'une fois ou deux dans sa vie. Tout un voyage à cheval jusqu'au Royaume de Telbara, ce serait long... mais pas autant qu'à pied.
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Message  Harzhan Jeu 13 Aoû 2015 - 19:40

"Ca s'est passé à Port Barbe. Je me suis fait capturer dans une ruelle. Ils étaient à trois sur moi, je n'ai pas pu leur échapper. Ils m'ont transporté en cage jusqu'ici."

Donc il s'était fait attraper bêtement, une erreur que de se retrouver en infériorité numérique, de se faire avoir par surprise. Harzhan faisait preuve d'une prudence excessive, mais vitale pour son métier, ce qui lui avait sauvé la vie plus d'une fois. L'homme-lézard, dont il ignorait même le nom - ce dont il se fichait éperdument -, n'était apparemment pas très précautionneux, meme si a Telbara il était moins en danger qu'à Tacomnal.

L'inconnu monta sur un cheval, ce qui dérangeait Harzhan, qui détestait monter. Chaque fois, il avait des douleurs dans le bassin le lendemain, mais tant pis, il monta sur sa propre monture. Ils avancèrent rapidement, progressant en direction de Telbara depuis Luska. Après plusieurs jours, ils approchaient de la vallée des Rois. C'est là que Harzhan, lassé de ce voyage et ne souhaitant pas progresser plus avant, vit un petit bourg humain.

La nuit tombait, aussi les lumières des bougies allumées dans les maisons permettaient a Harzhan d’estimer la population à un peu plus de mille habitants. Il serait mieux ici, parmi les humains, et il pourrait même peut-être trouver des contrats d'assassin. Il regarda l'homme-lézard qui marchait en tête, et sauta prestement de son cheval qui continua d'avancer. En se servant de la nuit comme couvert, il se fondit dans les ombres jusqu'à être invisible.

"Je suis certain que tu t'en sortiras seul à présent."

Il vit l'homme-lézard chercher autour de lui, regarder le cheval sans cavalier, mais il ne le verrait pas. Il avait passé bien trop de temps à améliorer ses capacités à se camoufler pour être repéré. Il se dirigea à pied vers le bourg, toujours à la faveur de la nuit. Il avait plusieurs choses à régler ici avant de pouvoir accepter un contrat, un réseau d'informateurs a former par exemple. Il ne regretterait pas l'homme-lézard, il ne restait jamais longtemps avec la même personne et ne s'attachait pas.
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