Randonnées en montagne
3 participants
Orcande - forum de RP médiéval-fantastique :: Zones de RP :: Royaume d'Estandre :: Faeronhe et Denoronhe
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Randonnées en montagne
SCHIZÆ – Je ne me souviens plus de ce qu’il s’est passé après. J’ai rêvé ou Artanis est réellement apparu durant le rituel ? Et il est devenu mon esclave ?
Martha rit et acquiesce. Il y a bien un homme lézard qui est arrivé et Schizæ l’a réquisitionné. La fillette s’impressionne elle-même. En moins de trois jours, elle a acquis deux esclaves ! Et la grande prêtresse elle-même a donné son accord. Bien sûr, elle ignore encore que cette dernière a d’autres idées en tête que d’agrandir le prestige de la jeune baronne. En vérité, la grande prêtresse s’était simplement dit que, d’une part les jeunes filles seraient plus en sécurité accompagnée d’un homme - même si ce dernier est demi-lézard - et d’autre part, la religieuse est certaine que le partage de connaissance permettra à ces trois personnes d’évoluer sur la voie de Kaluni. Elle espère que ce choix est le meilleur pour le séladien qui aura un maître inoffensif et ne risquera plus de se faire attraper par d'autres esclavagistes, pour la fillette qui verra son obtus esprit s’aggrandir et ses buts devenir plus altruistes. Elle souhaite également que la demie-elfe réussisse, à l’aide des deux autres, à découvrir qui elle est vraiment. Mais elle ne dit rien de tout ça et se contente de laisser Kaluni guider leur chemin.
MARTHA – Maintenant que la prière du matin est terminée, il faut se rendre au réfectoire. Et surtout, silence.
Schizæ et Nïn ont encore suivi la messe. Elles ne peuvent pas voir le séladien qui se trouve dans les parties mixtes du temple. Les religieuses affirment qu’elles le prennent en charge, qu’il n’a pas été très bien traité par les esclavagistes et qu’elles doivent l’aider à se ressourcer avant qu’il puisse avoir de la visite.
Durant le petit déjeuner, comme durant tous les repas, une moniale lit les mots du roi. Schizæ a l’impression que la politique entre jusque dans la religion. En effet, ce matin on parle de la vision quelque peu différente que les Tacomnans ont de Sercanth. « Ces gens-là, qui sont des gens très bien, n’ont pas gardé la vraie version des fait ». Les informations sur le royaume sont plutôt bonnes, si ce n’est quelques habituelles batailles entre les deux royaumes, quelques plaintes à propos de centaures qu’on réduirait en esclavage malgré le décret… etc. La fillette s’intéresse plus à la nourriture (pas assez variée à son goût) qu’à la politique. Fromage, pain, lait froid… Après la politique, la lectrice passe aux textes sacrés sur Kaluni, l’origine de la lumière et tout et tout. Schizæ s’ennuie royalement.
Après cela, elles consacrent leur journée au jardinage le matin et à la couture l'après-midi. Elles s’occupent donc de fabriquer leurs propres habits de montagne sous les conseilles avisés d’une certaine Juliène. Quand elles finissent, elles sont autorisées à visiter l’homme-lézard avant la troisième prière. Schizæ propose à Nïn de s’y rendre. Quand elle le voit, Schizæ ne peut s’empêcher d’être un peu déçue : ce n’est pas Artanis. Elle s’en doutait bien sûr. Mais quand même, elle est un peu désappointée.
La fillette s’approche de son nouvel esclave et se présente à lui.
SCHIZÆ – Bonsoir, je me nomme Schizæ de Triant, baronne de… Mortelune, dans le royaume d’Estandre, fille de Gabrialain de Triant, petite-fille d’Anthèlme de Linth. Je suis ta nouvelle maîtresse. Et voici Nïn qui est également à mon service.
Schizæ désigne la demie-elfe, la laisse se présenter puis reprend la parole.
SCHIZÆ – Et toi, tu es qui ?
Martha rit et acquiesce. Il y a bien un homme lézard qui est arrivé et Schizæ l’a réquisitionné. La fillette s’impressionne elle-même. En moins de trois jours, elle a acquis deux esclaves ! Et la grande prêtresse elle-même a donné son accord. Bien sûr, elle ignore encore que cette dernière a d’autres idées en tête que d’agrandir le prestige de la jeune baronne. En vérité, la grande prêtresse s’était simplement dit que, d’une part les jeunes filles seraient plus en sécurité accompagnée d’un homme - même si ce dernier est demi-lézard - et d’autre part, la religieuse est certaine que le partage de connaissance permettra à ces trois personnes d’évoluer sur la voie de Kaluni. Elle espère que ce choix est le meilleur pour le séladien qui aura un maître inoffensif et ne risquera plus de se faire attraper par d'autres esclavagistes, pour la fillette qui verra son obtus esprit s’aggrandir et ses buts devenir plus altruistes. Elle souhaite également que la demie-elfe réussisse, à l’aide des deux autres, à découvrir qui elle est vraiment. Mais elle ne dit rien de tout ça et se contente de laisser Kaluni guider leur chemin.
MARTHA – Maintenant que la prière du matin est terminée, il faut se rendre au réfectoire. Et surtout, silence.
Schizæ et Nïn ont encore suivi la messe. Elles ne peuvent pas voir le séladien qui se trouve dans les parties mixtes du temple. Les religieuses affirment qu’elles le prennent en charge, qu’il n’a pas été très bien traité par les esclavagistes et qu’elles doivent l’aider à se ressourcer avant qu’il puisse avoir de la visite.
Durant le petit déjeuner, comme durant tous les repas, une moniale lit les mots du roi. Schizæ a l’impression que la politique entre jusque dans la religion. En effet, ce matin on parle de la vision quelque peu différente que les Tacomnans ont de Sercanth. « Ces gens-là, qui sont des gens très bien, n’ont pas gardé la vraie version des fait ». Les informations sur le royaume sont plutôt bonnes, si ce n’est quelques habituelles batailles entre les deux royaumes, quelques plaintes à propos de centaures qu’on réduirait en esclavage malgré le décret… etc. La fillette s’intéresse plus à la nourriture (pas assez variée à son goût) qu’à la politique. Fromage, pain, lait froid… Après la politique, la lectrice passe aux textes sacrés sur Kaluni, l’origine de la lumière et tout et tout. Schizæ s’ennuie royalement.
Après cela, elles consacrent leur journée au jardinage le matin et à la couture l'après-midi. Elles s’occupent donc de fabriquer leurs propres habits de montagne sous les conseilles avisés d’une certaine Juliène. Quand elles finissent, elles sont autorisées à visiter l’homme-lézard avant la troisième prière. Schizæ propose à Nïn de s’y rendre. Quand elle le voit, Schizæ ne peut s’empêcher d’être un peu déçue : ce n’est pas Artanis. Elle s’en doutait bien sûr. Mais quand même, elle est un peu désappointée.
La fillette s’approche de son nouvel esclave et se présente à lui.
SCHIZÆ – Bonsoir, je me nomme Schizæ de Triant, baronne de… Mortelune, dans le royaume d’Estandre, fille de Gabrialain de Triant, petite-fille d’Anthèlme de Linth. Je suis ta nouvelle maîtresse. Et voici Nïn qui est également à mon service.
Schizæ désigne la demie-elfe, la laisse se présenter puis reprend la parole.
SCHIZÆ – Et toi, tu es qui ?
Schizae- Elite
Re: Randonnées en montagne
Nïn ouvre les yeux, s'étire, baille, puis se redresse. Elle est dans la pièce où sa maîtresse et elle dorment. Schizae est à côté d'elle, et s'éveille également. La tête de la demi-elfe lui pèse légèrement. Elle a l'impression d'avoir dormi d'un sommeil très lourd... Pour une fois, elle ne se souvient d'aucun de ses rêves, même si elle a la certitude d'avoir rêvé. Elle rassemble ses esprits, reconstitue le fil de la journée de la veille... frissonne. La cérémonie lui revient en mémoire, de façon confuse, mais très présente. Elle a l'étrange sensation que ses souvenirs sont plus attachés à son corps qu'à son esprits, et se rappelle de ses sensations plus que des pensées qu'elle a eu. En tous cas, c'était très étrange. Après... elles ont dû aller manger. Sa mémoire est floue. Elle se demande ce qui peut bien avoir eu cet effet sur elle. Elle se souvient des chants, de la fumée, des flammes... C'est peut-être un mélange de tout cela.
Schizae et elle se rendent à la prière matinale, escortées par Martha. Une fois la prière terminée, Schizae interroge la servante des dieux sur les évènements de la veille. Ses souvenirs doivent être aussi confus que ceux de la demi-elfe. Puis elles s'en vont au réfectoire, où on leur lit les mots du roi. Nïn écoute à peine. Les affaires des humains ne l'intéressent pas vraiment. Distraitement, elle rompt un bout de pain afin de le manger, tandis que ses pensées s'échappent, au loin. Le temple ne lui déplaît pas, mais elle a hâte de sortir. L'espace clos lui pèse. Et comme elle n'est jamais seule, elle ne peut pas se transformer, ni jouer avec le feu, l'air, l'eau ou la terre. La cérémonie de la veille l'a laissée avec une envie très forte de laisser sortir un peu ses pouvoirs.
On leur lit ensuite des textes sur les dieux, ce qui intéresse davantage Nïn. Ca la fascine, ces histoires-là. Elle aimait bien écouter lorsqu'on donnait à ses maîtres des leçons sur les dieux. Ici, en plus, elle n'est pas obligée de tendre l'oreille tout en exécutant des tâches diverses: elle peut être complètement attentive.
La lecture se termine, et les filles doivent se rendre dans le jardin, pour entretenir ce qui y pousse. Dès qu'elle met le nez dehors, Nïn inspire une grande goulée d'air. Les effluves de terre et de plantes la font sourire. Elle s'agenouille au sol, et entreprend de s'occuper des légumes et des plantes. Le contact avec la terre l'apaise. Toutefois, même si ce jardin lui fait du bien, comme il fait partie de l'enceinte du temple, elle a toujours cette sensation d'être enfermée. Elle n'est pas vraiment dehors. Mais cela viendra. Il lui faut juste être patiente.
L'après-midi, sa maîtresse et elles s'adonnent à la couture. Nïn a l'impression de n'être pas à sa place. Ses jeunes maîtresses avaient des leçons de couture, mais elle, en tant qu'esclave, devait s'occuper des tâches plus physiques. La demi-elfe se concentre, pour essayer de bien faire. Ce n'est pas facile, et elle se pique les doigts. A regarder, le geste semble simple, mais elle comprend vite que ce n'est pas le cas. Elle fait de son mieux, pour ne pas devoir aller en montagne avec des vêtements mal cousus. Elle a certes sa fourrure d'once, mais elle ne pourra passer tout son temps sous cette forme, puisqu'il lui faudra prendre soin de sa maîtresse.
Avant la troisième prière, l'enfant lui propose d'aller voir l'homme lézard qu'elle a réquisitionné pendant la cérémonie. Nïn n'a pas compris tout ce qui s'était passé à ce moment. Elle ne sait pas pourquoi sa maîtresse a ainsi tenu à avoir cet autre esclave. Est-ce qu'elle ne lui suffit pas? Nïn sent en elle une pointe de jalousie, mêlée à une certaine peur. Elle espère que Schizae ne compte pas se débarrasser d'elle. Pourtant, l'enfant a semblé apprécier ses mains magiques. Tout comme tu pensais que ton maître t'appréciait, toi, sa petite panthère, et pourtant il t'a vendue sans même te dire au revoir. Nïn secoue la tête. Son maître était un idiot. Elle n'a cure de ce qu'il pouvait bien penser d'elle.
L'homme lézard se trouve dans les parties communes. Schizae se présente à lui, avant d'introduire Nïn tout en la désignant. La demi-elfe se prétend "enchantée" et incline la tête. Mais, dans le même temps, elle jette à l'esclave un regard glacé de panthère des neiges. Qu'il ne croit pas qu'elle va se laisser évincer par un reptile.
Schizae et elle se rendent à la prière matinale, escortées par Martha. Une fois la prière terminée, Schizae interroge la servante des dieux sur les évènements de la veille. Ses souvenirs doivent être aussi confus que ceux de la demi-elfe. Puis elles s'en vont au réfectoire, où on leur lit les mots du roi. Nïn écoute à peine. Les affaires des humains ne l'intéressent pas vraiment. Distraitement, elle rompt un bout de pain afin de le manger, tandis que ses pensées s'échappent, au loin. Le temple ne lui déplaît pas, mais elle a hâte de sortir. L'espace clos lui pèse. Et comme elle n'est jamais seule, elle ne peut pas se transformer, ni jouer avec le feu, l'air, l'eau ou la terre. La cérémonie de la veille l'a laissée avec une envie très forte de laisser sortir un peu ses pouvoirs.
On leur lit ensuite des textes sur les dieux, ce qui intéresse davantage Nïn. Ca la fascine, ces histoires-là. Elle aimait bien écouter lorsqu'on donnait à ses maîtres des leçons sur les dieux. Ici, en plus, elle n'est pas obligée de tendre l'oreille tout en exécutant des tâches diverses: elle peut être complètement attentive.
La lecture se termine, et les filles doivent se rendre dans le jardin, pour entretenir ce qui y pousse. Dès qu'elle met le nez dehors, Nïn inspire une grande goulée d'air. Les effluves de terre et de plantes la font sourire. Elle s'agenouille au sol, et entreprend de s'occuper des légumes et des plantes. Le contact avec la terre l'apaise. Toutefois, même si ce jardin lui fait du bien, comme il fait partie de l'enceinte du temple, elle a toujours cette sensation d'être enfermée. Elle n'est pas vraiment dehors. Mais cela viendra. Il lui faut juste être patiente.
L'après-midi, sa maîtresse et elles s'adonnent à la couture. Nïn a l'impression de n'être pas à sa place. Ses jeunes maîtresses avaient des leçons de couture, mais elle, en tant qu'esclave, devait s'occuper des tâches plus physiques. La demi-elfe se concentre, pour essayer de bien faire. Ce n'est pas facile, et elle se pique les doigts. A regarder, le geste semble simple, mais elle comprend vite que ce n'est pas le cas. Elle fait de son mieux, pour ne pas devoir aller en montagne avec des vêtements mal cousus. Elle a certes sa fourrure d'once, mais elle ne pourra passer tout son temps sous cette forme, puisqu'il lui faudra prendre soin de sa maîtresse.
Avant la troisième prière, l'enfant lui propose d'aller voir l'homme lézard qu'elle a réquisitionné pendant la cérémonie. Nïn n'a pas compris tout ce qui s'était passé à ce moment. Elle ne sait pas pourquoi sa maîtresse a ainsi tenu à avoir cet autre esclave. Est-ce qu'elle ne lui suffit pas? Nïn sent en elle une pointe de jalousie, mêlée à une certaine peur. Elle espère que Schizae ne compte pas se débarrasser d'elle. Pourtant, l'enfant a semblé apprécier ses mains magiques. Tout comme tu pensais que ton maître t'appréciait, toi, sa petite panthère, et pourtant il t'a vendue sans même te dire au revoir. Nïn secoue la tête. Son maître était un idiot. Elle n'a cure de ce qu'il pouvait bien penser d'elle.
L'homme lézard se trouve dans les parties communes. Schizae se présente à lui, avant d'introduire Nïn tout en la désignant. La demi-elfe se prétend "enchantée" et incline la tête. Mais, dans le même temps, elle jette à l'esclave un regard glacé de panthère des neiges. Qu'il ne croit pas qu'elle va se laisser évincer par un reptile.
Nïn- Elite
Re: Randonnées en montagne
Après la cérémonie, Serpad Eoc'Deokad s'était senti complètement vidé de ses forces, comme rarement il l'avait été. A cela plusieurs raisons. Tout d'abord ses conditions de capture : il avait beau avoir été le moins maltraité de tous les esclaves, il avait quand même été restreint à des rations de nourritures minimes et à des nuits de sommeil chaotiques. Malgré tout, les esclaves avaient été obligés de faire bonne figure sur les marchés pour augmenter leurs chances d'être vendus. Comment paraître en pleine forme lorsque l'on manque de nourriture et de sommeil ? Et puis, Serpad Eoc'Deokad devait se remettre d'émotions fortes. Il avait réussi à échapper à ses ravisseurs pour trouver refuge dans ce temple où une baronne s'était faite sa nouvelle maîtresse. Cette baronne n'était qu'une adolescente mais il allait devoir lui obéir comme à une adulte. Il ne savait pas du tout quel genre de maîtresse elle s'avèrerait être. Bref, les pensées lui tournaient la tête. Le contrecoup des émotions le laissait à plat.
Il fut emmené dans des dortoirs réservés aux demandeurs d'asile où les gens n'étaient, normalement, hébergés que temporairement. Il s'endormit comme une masse et eut un sommeil de plomb. Et pourtant, aussi profond fût son sommeil, il ne fut que passablement réparateur. Serpad Eoc'Deokad avait toujours besoin de nourriture et d'eau, et de reprendre ses esprits. Les écailles de ses chevilles et de ses poignets avaient été irritées. Plusieurs femmes s'occupèrent de lui pendant une bonne partie de la journée sans qu'il ne vît sa nouvelle maîtresse. Toutes ces femmes étaient des Humaines. Sauf une Halfeline, c'est tout.
Au demeurant, de façon plus générale, Serpad Eoc'Deokad était le seul Homme-lézard dans ce temple. Il y avait une Halfeline parmi les moniales, et une Halfeline et sa fille parmi les réfugiés. Il y avait aussi, parmi les religieuses, une femme que l'Homme-lézard, à son odeur, soupçonné d'être une Demi-Elfe. Tout le reste n'étaient que des Humains. Et le temple n'accueillait pas souvent des Hommes-lézards, c'est ce que certaines moniales ne se gênèrent pas d'apprendre à l'esclave en s'étonnant de sa race. Pour autant, le reptile fut traité comme un Humain. Il fut nourri et soigné par les moniales dans les quartiers mixtes du temple.
Ce n'est donc que dans l'après-midi, que Serpad Eoc'Deokad reçut la visite de sa nouvelle maîtresse, accompagnée par la même fille un peu plus âgée qu'elle qui se trouvait déjà à ses côtés quand Serpad Eoc'Deokad avait surgi dans le temple.
SCHIZÆ – Bonsoir, je me nomme Schizæ de Triant, baronne de... Mortelune, dans le royaume d'Estandre, fille de Gabrialain de Triant, petite-fille d'Anthèlme de Linth. Je suis ta nouvelle maîtresse.
Serpad Eoc'Deokad ne regarda que brièvement la jeune adolescente dans les yeux, ne voulant pas l'offenser en la dévisageant. En revanche, il se permit de la renifler, longuement mais avec délicatesse, sans venir coller son museau sur elle.
SCHIZÆ – Et voici Nïn qui est également à mon service.
Comme Serpad Eoc'Deokad aurait pu le présumer, cette autre adolescente était donc elle aussi l'esclave de Schizæ de Triant. Ladite esclave s'inclina respectueusement.
NIN – Enchantée.
SCHIZÆ – Et toi, tu es qui ?
Serpad Eoc'Deokad était assis, adossé contre un mur, quand sa maîtresse était arrivée lui rendre visite. Aussi, par respect, il se leva. Enfin, il espérait qu'il valait mieux se lever que de rester assis, mais... il ne savait pas vraiment. Peut-être qu'il fallait au contraire qu'il reste assis.
SERPAD – Mon nom est Serpad Eoc'Deokad.
Il avait encore un peu mal aux chevilles. Il plia la jambe droite et se prit le pied dans la main gauche. Il observa sa cheville. Ses écailles portaient encore la marque des chaînes qu'il avait dû garder pendant plusieurs semaines. Il y avait des mages soigneuses dans le temple, mais Serpad Eoc'Deokad n'avait pas eu le droit de bénéficier de leur support. Il pouvait marcher sans trop boiter mais les femmes qui s'étaient occupées de lui, lui avaient recommandé d'éviter de courir.
Il fut emmené dans des dortoirs réservés aux demandeurs d'asile où les gens n'étaient, normalement, hébergés que temporairement. Il s'endormit comme une masse et eut un sommeil de plomb. Et pourtant, aussi profond fût son sommeil, il ne fut que passablement réparateur. Serpad Eoc'Deokad avait toujours besoin de nourriture et d'eau, et de reprendre ses esprits. Les écailles de ses chevilles et de ses poignets avaient été irritées. Plusieurs femmes s'occupèrent de lui pendant une bonne partie de la journée sans qu'il ne vît sa nouvelle maîtresse. Toutes ces femmes étaient des Humaines. Sauf une Halfeline, c'est tout.
Au demeurant, de façon plus générale, Serpad Eoc'Deokad était le seul Homme-lézard dans ce temple. Il y avait une Halfeline parmi les moniales, et une Halfeline et sa fille parmi les réfugiés. Il y avait aussi, parmi les religieuses, une femme que l'Homme-lézard, à son odeur, soupçonné d'être une Demi-Elfe. Tout le reste n'étaient que des Humains. Et le temple n'accueillait pas souvent des Hommes-lézards, c'est ce que certaines moniales ne se gênèrent pas d'apprendre à l'esclave en s'étonnant de sa race. Pour autant, le reptile fut traité comme un Humain. Il fut nourri et soigné par les moniales dans les quartiers mixtes du temple.
Ce n'est donc que dans l'après-midi, que Serpad Eoc'Deokad reçut la visite de sa nouvelle maîtresse, accompagnée par la même fille un peu plus âgée qu'elle qui se trouvait déjà à ses côtés quand Serpad Eoc'Deokad avait surgi dans le temple.
SCHIZÆ – Bonsoir, je me nomme Schizæ de Triant, baronne de... Mortelune, dans le royaume d'Estandre, fille de Gabrialain de Triant, petite-fille d'Anthèlme de Linth. Je suis ta nouvelle maîtresse.
Serpad Eoc'Deokad ne regarda que brièvement la jeune adolescente dans les yeux, ne voulant pas l'offenser en la dévisageant. En revanche, il se permit de la renifler, longuement mais avec délicatesse, sans venir coller son museau sur elle.
SCHIZÆ – Et voici Nïn qui est également à mon service.
Comme Serpad Eoc'Deokad aurait pu le présumer, cette autre adolescente était donc elle aussi l'esclave de Schizæ de Triant. Ladite esclave s'inclina respectueusement.
NIN – Enchantée.
SCHIZÆ – Et toi, tu es qui ?
Serpad Eoc'Deokad était assis, adossé contre un mur, quand sa maîtresse était arrivée lui rendre visite. Aussi, par respect, il se leva. Enfin, il espérait qu'il valait mieux se lever que de rester assis, mais... il ne savait pas vraiment. Peut-être qu'il fallait au contraire qu'il reste assis.
SERPAD – Mon nom est Serpad Eoc'Deokad.
Il avait encore un peu mal aux chevilles. Il plia la jambe droite et se prit le pied dans la main gauche. Il observa sa cheville. Ses écailles portaient encore la marque des chaînes qu'il avait dû garder pendant plusieurs semaines. Il y avait des mages soigneuses dans le temple, mais Serpad Eoc'Deokad n'avait pas eu le droit de bénéficier de leur support. Il pouvait marcher sans trop boiter mais les femmes qui s'étaient occupées de lui, lui avaient recommandé d'éviter de courir.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
SERPAD – Mon nom est Serpad Eoc'Deokad.
Schizæ est un peu surprise car il est assez rare de rencontrer quelqu’un doté d'un nom de famille. Pour un esclave ça en deviendrait presque inconvenant.
SCHIZÆ – Trop long. Je t’appelerais Serpad.
Elle se tourne vers Nïn avec un air interrogateur, comme pour lui demander son accord.
Ses deux esclaves sont plus âgés qu’elle. D’habitude elle doit obéir aux gens plus âgés, même ses inférieurs. C’était le cas par exemple avec sa gouvernante. Mais maintenant, les choses ont changées. Il n'y a plus de repère ni personne pour la cadrer, c’est… trop bien ! Elle peut faire ce qu’elle veut quand elle veut.
L’homme-lézard se penche devant elle mais se prend le pied dans la main. Schizæ s'accroupit pour se retrouver à sa hauteur et observer sa cheville. C’est de là que vient le problème. Il est blessé.
SCHIZÆ – Elles ont dit qu’elles te soignaient. Mais c’est encore tout abîmé…
Schizæ se redresse et ordonne à ses esclaves de la suivre. Elle sourit en déambulant dans les couloirs, se demandant jusqu’où s'étend son pouvoir. La fillette se dirige vers les cages des animaux. Elle sort du temple en passant par les jardins, contourne le bâtiment et se place devant les clapiers. Elle s’y était rendue le jour où il avait fallu faire la cuisine. Ici les religieux ont beau ne pas manger de viande, ils en servent aux invités. Il y a donc quelques poules pondeuses, des coqs à manger, des lapins et même une chèvre. En tendant les bras, elle attrape un lapin et commence à le caresser.
SCHIZÆ – Viens là, assis-toi ici.
La fille asseoit le séladien sur une pierre tandis que le lapin se débat violemment entre ses bras. Elle se laisse tomber à la droite de Serpad et pose l’animal sur ses propres genoux. Ensuite elle attrape la cheville du séladien. Elle se concentre pour transvaser l’énergie du lapin vers sa main gauche, puis la fait dévier vers la chaire de Serpad. La blessure se régénère rapidement tandis que le lapin cesse totalement de se battre. L’animal sent ses forces diminuer et s’endort doucement. Schizæ s’arrête alors. Les écailles de l’homme-lézard sont revenues à la normale. La fillette caresse le lapin. Puis elle sourit à Serpad.
SCHIZÆ – Ça va mieux ?
Schizæ est un peu surprise car il est assez rare de rencontrer quelqu’un doté d'un nom de famille. Pour un esclave ça en deviendrait presque inconvenant.
SCHIZÆ – Trop long. Je t’appelerais Serpad.
Elle se tourne vers Nïn avec un air interrogateur, comme pour lui demander son accord.
Ses deux esclaves sont plus âgés qu’elle. D’habitude elle doit obéir aux gens plus âgés, même ses inférieurs. C’était le cas par exemple avec sa gouvernante. Mais maintenant, les choses ont changées. Il n'y a plus de repère ni personne pour la cadrer, c’est… trop bien ! Elle peut faire ce qu’elle veut quand elle veut.
L’homme-lézard se penche devant elle mais se prend le pied dans la main. Schizæ s'accroupit pour se retrouver à sa hauteur et observer sa cheville. C’est de là que vient le problème. Il est blessé.
SCHIZÆ – Elles ont dit qu’elles te soignaient. Mais c’est encore tout abîmé…
Schizæ se redresse et ordonne à ses esclaves de la suivre. Elle sourit en déambulant dans les couloirs, se demandant jusqu’où s'étend son pouvoir. La fillette se dirige vers les cages des animaux. Elle sort du temple en passant par les jardins, contourne le bâtiment et se place devant les clapiers. Elle s’y était rendue le jour où il avait fallu faire la cuisine. Ici les religieux ont beau ne pas manger de viande, ils en servent aux invités. Il y a donc quelques poules pondeuses, des coqs à manger, des lapins et même une chèvre. En tendant les bras, elle attrape un lapin et commence à le caresser.
SCHIZÆ – Viens là, assis-toi ici.
La fille asseoit le séladien sur une pierre tandis que le lapin se débat violemment entre ses bras. Elle se laisse tomber à la droite de Serpad et pose l’animal sur ses propres genoux. Ensuite elle attrape la cheville du séladien. Elle se concentre pour transvaser l’énergie du lapin vers sa main gauche, puis la fait dévier vers la chaire de Serpad. La blessure se régénère rapidement tandis que le lapin cesse totalement de se battre. L’animal sent ses forces diminuer et s’endort doucement. Schizæ s’arrête alors. Les écailles de l’homme-lézard sont revenues à la normale. La fillette caresse le lapin. Puis elle sourit à Serpad.
SCHIZÆ – Ça va mieux ?
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
A l'entente du nom du reptile, Nïn est un peu choquée. Est-ce qu'il sait que les noms de famille sont réservés aux gens nobles? Or, il n'est pas noble. Il n'est même pas libre! C'est un homme lézard, et il est tout aussi esclave qu'elle. Mais peu lui importe, au fond. S'il veut se revendiquer appartenant à une famille, qu'il le fasse. C'est lui qui prendra les coups, et non elle. D'ailleurs, Schizae lui répond:
– Trop long. Je t’appelerais Serpad.
Ça a le mérite d'être clair. Le reptile va peut-être comprendre son rang. Sa maîtresse se retourne vers elle, l'air interrogateur. A-t-elle peur de n'avoir pas agi comme il le fallait? Après tout, ce n'est peut-être pas facile de commander à son jeune âge, sans ses parents pour lui dire si ses décisions sont les bonnes ou non, si elle se comporte comme il le faut. Faire obéir un esclave un peu rétif n'est pas chose facile, et peut-être que l'enfant n'est pas très sûre d'elle sur la façon dont il faut s'y prendre. Nïn lui adresse un sourire rassurant. Le lézard n'a pas l'air trop rebelle. Ce n'est pas un centaure déchaîné. Il comprend sans doute que Schizae a une autorité sur lui qu'il ne peut discuter, cette maladresse est sans doute due au fait qu'il ne soit esclave que depuis peu. Il ne connaît pas encore tout les codes, et s'imagine pouvoir conserver son nom. Il va vite comprendre quelle place est la sienne.
Sa jeune maîtresse, ayant remarqué une blessure chez son nouvel esclave, les entraîne tous deux à sa suite. Nïn ne se pose pas trop de questions sur ce qu'ils vont faire, et profite du chemin pour observer l'esclave à la dérobée. Il a l'air d'avoir subi quelque-chose d'assez fatiguant, ses traits sont un peu émaciés. Sans doute sa capture. Nïn sent de la compassion poindre en elle... la fait taire. Ce lézard n'est pas à plaindre. Il doit simplement se faire à cette nouvelle vie. Il est plutôt chanceux de tomber sur Schizae.
L'enfant les mène près de clapiers à lapin. Là, elle sort l'un des animaux, qu'elle se met à câliner. Nïn la regarde. Confusément, elle a l'impression que ce n'est pas juste pour caresser le lapin que Schizae l'a pris. Elle fait asseoir le lézard à côté d'elle, puis Nïn sent quelque-chose d'étrange. Un souvenir de la cérémonie lui revient. Elle a senti une grande puissance en sa maîtresse. La demi-elfe regard attentivement ce qui se passe... et voit, ébahie, la plaie de Serpad se refermer, alors que le lapin cesse de se débattre dans les bras de Schizae et s'endort.
– Ça va mieux ? demande l'enfant.
L'esclave est complètement guéri. Ainsi, Schizae aussi a des mains magiques? Au fond d'elle, la demi-elfe n'est pas si surprise. Elle a senti ça en sa maîtresse lors de la cérémonie, et l'enfant a une telle force en elle qu'il aurait été étonnant que cela n'apparaisse pas d'une façon ou d'une autre. La jeune esclave se rapproche de l'enfant, caresse le lapin endormi. La boule de poils a été vidée de son énergie. Nïn est impressionnée. Et d'autant plus heureuse d'être tombée sur cette maîtresse là. Dans son ventre, elle sent se développer quelque-chose, qui la pousse à suivre l'enfant. Respect.
– Trop long. Je t’appelerais Serpad.
Ça a le mérite d'être clair. Le reptile va peut-être comprendre son rang. Sa maîtresse se retourne vers elle, l'air interrogateur. A-t-elle peur de n'avoir pas agi comme il le fallait? Après tout, ce n'est peut-être pas facile de commander à son jeune âge, sans ses parents pour lui dire si ses décisions sont les bonnes ou non, si elle se comporte comme il le faut. Faire obéir un esclave un peu rétif n'est pas chose facile, et peut-être que l'enfant n'est pas très sûre d'elle sur la façon dont il faut s'y prendre. Nïn lui adresse un sourire rassurant. Le lézard n'a pas l'air trop rebelle. Ce n'est pas un centaure déchaîné. Il comprend sans doute que Schizae a une autorité sur lui qu'il ne peut discuter, cette maladresse est sans doute due au fait qu'il ne soit esclave que depuis peu. Il ne connaît pas encore tout les codes, et s'imagine pouvoir conserver son nom. Il va vite comprendre quelle place est la sienne.
Sa jeune maîtresse, ayant remarqué une blessure chez son nouvel esclave, les entraîne tous deux à sa suite. Nïn ne se pose pas trop de questions sur ce qu'ils vont faire, et profite du chemin pour observer l'esclave à la dérobée. Il a l'air d'avoir subi quelque-chose d'assez fatiguant, ses traits sont un peu émaciés. Sans doute sa capture. Nïn sent de la compassion poindre en elle... la fait taire. Ce lézard n'est pas à plaindre. Il doit simplement se faire à cette nouvelle vie. Il est plutôt chanceux de tomber sur Schizae.
L'enfant les mène près de clapiers à lapin. Là, elle sort l'un des animaux, qu'elle se met à câliner. Nïn la regarde. Confusément, elle a l'impression que ce n'est pas juste pour caresser le lapin que Schizae l'a pris. Elle fait asseoir le lézard à côté d'elle, puis Nïn sent quelque-chose d'étrange. Un souvenir de la cérémonie lui revient. Elle a senti une grande puissance en sa maîtresse. La demi-elfe regard attentivement ce qui se passe... et voit, ébahie, la plaie de Serpad se refermer, alors que le lapin cesse de se débattre dans les bras de Schizae et s'endort.
– Ça va mieux ? demande l'enfant.
L'esclave est complètement guéri. Ainsi, Schizae aussi a des mains magiques? Au fond d'elle, la demi-elfe n'est pas si surprise. Elle a senti ça en sa maîtresse lors de la cérémonie, et l'enfant a une telle force en elle qu'il aurait été étonnant que cela n'apparaisse pas d'une façon ou d'une autre. La jeune esclave se rapproche de l'enfant, caresse le lapin endormi. La boule de poils a été vidée de son énergie. Nïn est impressionnée. Et d'autant plus heureuse d'être tombée sur cette maîtresse là. Dans son ventre, elle sent se développer quelque-chose, qui la pousse à suivre l'enfant. Respect.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
SCHIZÆ – Trop long. Je t'appelerai Serpad.
Pas étonnant, Serpad Eoc'Deokad avait l'habitude. Les gens l'appelaient rarement par son nom complet. Trop long, mais surtout trop compliqué. Ce n'était pourtant pas un nom de famille. C'était assez idiot de l'accuser de revendiquer un nom de famille. Cela n'existe pas chez les Hommes-lézards, du moins pas au sens où l'entendent les Humains. Un Homme-lézard n'a pas de nom de famille qui se transmet de générations en générations par les parents mâles. Dans le cas de Serpad Eoc'Deokad, le segment nominal “Eoc'Deokad” était aussi porté par ses deux neveux : Veqdil Eoc'Deokad, et Velpar Eoc'Deokad – et encore, il avait quitté le Casnall avant la naissance de ce dernier et ne savait pas son nom, il savait juste que c'était le souhait des parents de l'appeler ainsi. Mais les parents, justement, ne portaient pas ce segment nominal. Serpad Eoc'Deokad n'avait pas de frère, juste une sœur, âgée de douze ans de plus que lui. Elle s'appelait Icleue. Juste “Icleue”. Elle avait eu deux enfants avec Qoaclo, qui lui-même donc portait un nom simple. “Eoc'Deokad” n'avait donc rien à voir avec un nom de famille au sens où l'entendent les Humains, bien que ce segment nominal eût été transmis à plusieurs membres de la famille. L'on ne parlait pas de la “famille Eoc'Deokad”. De toute façon, Serpad Eoc'Deokad était loin de s'imaginer que sa nouvelle maîtresse et l'autre esclave s'étaient toutes deux mises en tête qu'il portait un nom de famille. Comment aurait-il pu ? Il prononçait son nom avec l'accent de sa langue et cela ressemblait beaucoup plus à un long nom guttural, imprononçable et indistinct, qu'à une association d'un prénom et d'un nom de famille. De fait, les gens non-Hommes-lézards l'appelaient Serpad, parce que les deux premières syllabes étaient en général les deux seules qu'ils retenaient et qu'ils arrivaient à articuler proprement.
Schizæ – Serpad Eoc'Deokad lui-même n'avait retenu que cette partie du nom de sa nouvelle maîtresse, noyé dans la tirade de l'arbre généalogique – s'accroupit pour observer son pied reptilien, plus exactement la marque d'irritation aux écailles de sa cheville.
SCHIZÆ – Elles ont dit qu'elles te soignaient. Mais c'est encore tout abîmé...
Ce n'était pas grave. Serpad Eoc'Deokad pouvait marcher sans boiter. Cela restait un petit peu douloureux, surtout s'il essayait de courir. Mais cela passerait. Schizæ se redressa et ordonna à ses deux esclaves de la suivre. Serpad Eoc'Deokad marcha sans se douter que sa maîtresse avait en tête de le soigner ; il pensait qu'elle s'était déjà désintéressée de sa blessure. Ils sortirent dans les jardins du temple et gagnèrent la basse-cour. La très jeune maîtresse s'arrêta devant un clapier. Elle en sortit un lapin qu'elle caressa dans ses bras.
SCHIZÆ – Viens là, assis-toi ici.
Se demandant ce qu'elle lui voulait, Serpad Eoc'Deokad obéit sans dire un mot. Il l'observa, la renifla, et le lapin aussi. L'animal chercha à se débattre, lassé de l'étreinte de la jeune fille et voulant regagner le sol. Schizæ ne le laissa pas s'échapper. Elle s'assit elle-même en face de l'Homme-lézard, le lapin sur ses genoux, et lui attrapa la cheville blessée.
Serpad Eoc'Deokad sentit alors un flux de chaleur se transmettre de la main de sa maîtresse à sa cheville. Il comprit rapidement : elle était en train de le soigner magiquement. Une sorcière ? Mais pourquoi faire ça avec un lapin sur les genoux ? Une simple observation suffit : Schizæ drainait l'énergie vitale du lapin pour la diffuser dans la cheville de Serpad Eoc'Deokad. Mieux qu'une simple sorcière, c'était une nécromancienne. D'abord surpris, surtout de la voir faire usage d'un sort de nécromancie aussi insoucieusement, Serpad Eoc'Deokad eut un sourire ravi.
Une fois le sort terminé, le lapin s'était “endormi”. Schizæ avait pris soin de ne pas aller jusqu'à le tuer, et l'animal aurait besoin d'une bonne journée entière de repos pour pouvoir se rétablir. Quant à la cheville de l'Homme-lézard, elle n'avait plus aucune marque. Les écailles luisaient comme neuves.
SCHIZÆ – Ca va mieux ?
SERPAD – Oui, beaucoup. Merci, Madame.
Serpad Eoc'Deokad aurait pu se soigner avec sa propre magie, mais il n'en avait pas encore eu l'occasion, tout simplement. Au final, cela venait de lui permettre de découvrir que sa nouvelle maîtresse était une nécromancienne. S'il en était ravi, il voulut tout de même s'en assurer :
SERPAD – Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
Pas étonnant, Serpad Eoc'Deokad avait l'habitude. Les gens l'appelaient rarement par son nom complet. Trop long, mais surtout trop compliqué. Ce n'était pourtant pas un nom de famille. C'était assez idiot de l'accuser de revendiquer un nom de famille. Cela n'existe pas chez les Hommes-lézards, du moins pas au sens où l'entendent les Humains. Un Homme-lézard n'a pas de nom de famille qui se transmet de générations en générations par les parents mâles. Dans le cas de Serpad Eoc'Deokad, le segment nominal “Eoc'Deokad” était aussi porté par ses deux neveux : Veqdil Eoc'Deokad, et Velpar Eoc'Deokad – et encore, il avait quitté le Casnall avant la naissance de ce dernier et ne savait pas son nom, il savait juste que c'était le souhait des parents de l'appeler ainsi. Mais les parents, justement, ne portaient pas ce segment nominal. Serpad Eoc'Deokad n'avait pas de frère, juste une sœur, âgée de douze ans de plus que lui. Elle s'appelait Icleue. Juste “Icleue”. Elle avait eu deux enfants avec Qoaclo, qui lui-même donc portait un nom simple. “Eoc'Deokad” n'avait donc rien à voir avec un nom de famille au sens où l'entendent les Humains, bien que ce segment nominal eût été transmis à plusieurs membres de la famille. L'on ne parlait pas de la “famille Eoc'Deokad”. De toute façon, Serpad Eoc'Deokad était loin de s'imaginer que sa nouvelle maîtresse et l'autre esclave s'étaient toutes deux mises en tête qu'il portait un nom de famille. Comment aurait-il pu ? Il prononçait son nom avec l'accent de sa langue et cela ressemblait beaucoup plus à un long nom guttural, imprononçable et indistinct, qu'à une association d'un prénom et d'un nom de famille. De fait, les gens non-Hommes-lézards l'appelaient Serpad, parce que les deux premières syllabes étaient en général les deux seules qu'ils retenaient et qu'ils arrivaient à articuler proprement.
Schizæ – Serpad Eoc'Deokad lui-même n'avait retenu que cette partie du nom de sa nouvelle maîtresse, noyé dans la tirade de l'arbre généalogique – s'accroupit pour observer son pied reptilien, plus exactement la marque d'irritation aux écailles de sa cheville.
SCHIZÆ – Elles ont dit qu'elles te soignaient. Mais c'est encore tout abîmé...
Ce n'était pas grave. Serpad Eoc'Deokad pouvait marcher sans boiter. Cela restait un petit peu douloureux, surtout s'il essayait de courir. Mais cela passerait. Schizæ se redressa et ordonna à ses deux esclaves de la suivre. Serpad Eoc'Deokad marcha sans se douter que sa maîtresse avait en tête de le soigner ; il pensait qu'elle s'était déjà désintéressée de sa blessure. Ils sortirent dans les jardins du temple et gagnèrent la basse-cour. La très jeune maîtresse s'arrêta devant un clapier. Elle en sortit un lapin qu'elle caressa dans ses bras.
SCHIZÆ – Viens là, assis-toi ici.
Se demandant ce qu'elle lui voulait, Serpad Eoc'Deokad obéit sans dire un mot. Il l'observa, la renifla, et le lapin aussi. L'animal chercha à se débattre, lassé de l'étreinte de la jeune fille et voulant regagner le sol. Schizæ ne le laissa pas s'échapper. Elle s'assit elle-même en face de l'Homme-lézard, le lapin sur ses genoux, et lui attrapa la cheville blessée.
Serpad Eoc'Deokad sentit alors un flux de chaleur se transmettre de la main de sa maîtresse à sa cheville. Il comprit rapidement : elle était en train de le soigner magiquement. Une sorcière ? Mais pourquoi faire ça avec un lapin sur les genoux ? Une simple observation suffit : Schizæ drainait l'énergie vitale du lapin pour la diffuser dans la cheville de Serpad Eoc'Deokad. Mieux qu'une simple sorcière, c'était une nécromancienne. D'abord surpris, surtout de la voir faire usage d'un sort de nécromancie aussi insoucieusement, Serpad Eoc'Deokad eut un sourire ravi.
Une fois le sort terminé, le lapin s'était “endormi”. Schizæ avait pris soin de ne pas aller jusqu'à le tuer, et l'animal aurait besoin d'une bonne journée entière de repos pour pouvoir se rétablir. Quant à la cheville de l'Homme-lézard, elle n'avait plus aucune marque. Les écailles luisaient comme neuves.
SCHIZÆ – Ca va mieux ?
SERPAD – Oui, beaucoup. Merci, Madame.
Serpad Eoc'Deokad aurait pu se soigner avec sa propre magie, mais il n'en avait pas encore eu l'occasion, tout simplement. Au final, cela venait de lui permettre de découvrir que sa nouvelle maîtresse était une nécromancienne. S'il en était ravi, il voulut tout de même s'en assurer :
SERPAD – Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
Nïn se penche à son tour pour caresser le lapin. Serpad, quand à lui, sourit étrangement. Il remercie respectueusement l’enfant, l’appelant lui aussi « madame ». C’est amusant de se faire appeler de la sorte par deux adultes. L’homme-lézard la questionne ensuite.
SERPAD – Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
SCHIZÆ – Nécro-quoi ? Mais… Et ! Pourquoi tu rigoles ?!
La fillette n’est nullement impressionnée par le long alignement de crocs. Elle s’interroge juste sur la raison de son sourire. Elle tapote son index sur le bout de ses lèvres avant de reprendre la parole.
SCHIZÆ – Je sais pas ce que ça veut dire, nécromachin. C’est ce que tu es ?
Tout en écoutant parler son esclave, elle tend le lapin à Nïn pour qu’elle le remette dans le clapier. L’animal ressemble à une marionnette désarticulée. Elle lui fait une dernière caresse, puis se relève en époussetant sa robe informe, cousue dans le même tissu que celui servant à tous les autres religieux. Elle le porte en attendant que ses propres vêtements sèchent.
Une des religieuses vient nourrir les animaux. Quand elle les voit, elle leur annonce qu’il va être l’heure de manger et Schizæ ordonne à ses esclaves de la suivre. La soirée se passe à l’identique de toutes les autres et Serpad doit retourner aux quartiers mixtes.
Ce n’est que le lendemain, après un interminable cours de théologie, que les filles peuvent enfin rejoindre le séladien. Le trio a rendez-vous avec un montagnard répondant au nom de Guuën. Dans une petite pièce du temple, Schizæ découvre un homme d’une affolante maigreur qui fume une pipe dégageant une odeur âcre. L’air est saturé par une épaisse fumée. Dès qu’il aperçoit Nïn, son visage se fend en un large sourire.
GUUËN – Par Kaluni ! Voilà qui réchauffe mon cœur en ce froid matin d’automne ! Les nonnettes avait omis de m’informer que vous étiez si belle. Mais je vous fais attendre sur le pas de la porte, pardonnez ma béatitude et entrez, noble demoiselle.
Ses intonations ainsi que son salut laissent deviner une éducation poussée, ce qui est en totale contradiction avec la façon dont il lorgne la demie-elfe : sans aucune retenue. Schizæ s’apprête à rétorquer qu’il suffit de regarder ses oreilles pointues pour deviner que Nïn n’a rien à voir avec la noblesse, mais le regard malicieux de Guuën la fait taire. L’homme sait très bien à qui il s’adresse.
SERPAD – Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
SCHIZÆ – Nécro-quoi ? Mais… Et ! Pourquoi tu rigoles ?!
La fillette n’est nullement impressionnée par le long alignement de crocs. Elle s’interroge juste sur la raison de son sourire. Elle tapote son index sur le bout de ses lèvres avant de reprendre la parole.
SCHIZÆ – Je sais pas ce que ça veut dire, nécromachin. C’est ce que tu es ?
Tout en écoutant parler son esclave, elle tend le lapin à Nïn pour qu’elle le remette dans le clapier. L’animal ressemble à une marionnette désarticulée. Elle lui fait une dernière caresse, puis se relève en époussetant sa robe informe, cousue dans le même tissu que celui servant à tous les autres religieux. Elle le porte en attendant que ses propres vêtements sèchent.
Une des religieuses vient nourrir les animaux. Quand elle les voit, elle leur annonce qu’il va être l’heure de manger et Schizæ ordonne à ses esclaves de la suivre. La soirée se passe à l’identique de toutes les autres et Serpad doit retourner aux quartiers mixtes.
Ce n’est que le lendemain, après un interminable cours de théologie, que les filles peuvent enfin rejoindre le séladien. Le trio a rendez-vous avec un montagnard répondant au nom de Guuën. Dans une petite pièce du temple, Schizæ découvre un homme d’une affolante maigreur qui fume une pipe dégageant une odeur âcre. L’air est saturé par une épaisse fumée. Dès qu’il aperçoit Nïn, son visage se fend en un large sourire.
GUUËN – Par Kaluni ! Voilà qui réchauffe mon cœur en ce froid matin d’automne ! Les nonnettes avait omis de m’informer que vous étiez si belle. Mais je vous fais attendre sur le pas de la porte, pardonnez ma béatitude et entrez, noble demoiselle.
Ses intonations ainsi que son salut laissent deviner une éducation poussée, ce qui est en totale contradiction avec la façon dont il lorgne la demie-elfe : sans aucune retenue. Schizæ s’apprête à rétorquer qu’il suffit de regarder ses oreilles pointues pour deviner que Nïn n’a rien à voir avec la noblesse, mais le regard malicieux de Guuën la fait taire. L’homme sait très bien à qui il s’adresse.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
Désormais guéri, l'homme-lézard pose à leur maîtresse une étrange question:
– Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
Schizae ne semble pas comprendre davantage que Nïn ce qu'il entend par là. Comme l'enfant interroge le reptile sur ses mots, Nïn reçoit le lapin dans ses bras. Elle le câline un peu, tout en écoutant distraitement ce que répond Serpad, puis replace délicatement l'animal dans sa petite cage. Une des femmes arrive alors, et les invite à rejoindre la partie féminine du temple. Les deux filles se séparent donc du reptile, puis vont assister à une prière. A force, c'est un peu lassant. Ils prient vraiment beaucoup, ici. Sans doute que les dieux ont besoin de cela, d'une façon ou d'une autre. Ensuite, elles vont manger, puis regagnent leur chambre pour la nuit. Nïn s'endort pour un sommeil peuplé de rêves. Elle se voit, parcourant la montagne, sous sa forme d'once, avec Schizae qui marche à côté. Puis le dragon arrive. Il est imposant, majestueux, comme dans les illustrations des livres que se plaisaient à parcourir ses jeunes maîtres.
Le lendemain, la routine qui commençait à s'installer se trouve quelque-peu modifiée. On leur annonce en effet qu'un homme du nom de Guuën va leur parler de la montagne. Une pointe d'excitation traverse la demi-elfe... Cela veut sans doute dire qu'ils vont bientôt pouvoir sortir! Les deux filles rejoignent Serpad, puis sont conduites dans une petite pièce du temple. Lorsqu'ils franchissent la porte, Nïn découvre un homme émacié, dont les traits semblent taillés au couteau, adossé à un mur, en train de fumer une pipe qui enfume les lieux. Comme le trio entre, ses yeux se fixent sur la demi-elfe, et un sourire étire ses lèvres.
– Par Kaluni ! Voilà qui réchauffe mon cœur en ce froid matin d’automne ! Les nonnettes avait omis de m’informer que vous étiez si belle. Mais je vous fais attendre sur le pas de la porte, pardonnez ma béatitude et entrez, noble demoiselle.
Nïn sent le pourpre lui monter aux joues, et baisse les yeux. Ne voit-il pas qu'elle n'est pas humaine, et qu'il manque de respect à sa maîtresse en la saluant, elle? Une lueur d'amusement dans ses yeux le trahit. Bien sûr qu'il le voit. Il le fait exprès. Veut-il défier Schizae? Nïn est mal à l'aise. Les yeux du montagnard ne la lâchent pas, et elle n'aime pas la façon dont il la fixe. Elle se rapproche de la jeune baronne, sans répondre au compliment qui lui est adressé, et en évitant de regarder dans la direction de l'homme. Ce n'est pas la première fois qu'on se comporte de la sorte avec elle. Après quelques verres, les amis de ses anciens maîtres étaient coutumiers du fait. Mais son maître était toujours là pour les rappeler à l'ordre. Personne n'avait le droit de convoiter son esclave, de quelque manière que ce fût.
La demi-elfe s'est placée légèrement en arrière par rapport à l'enfant. Ainsi, elle montre bien le statut qu'elle a par rapport à celle-ci. Elle se demande si elle ne devrait pas répondre, tout de même, pour expliquer au montagnard qu'elle n'est qu'une esclave. Mais non, ce n'est pas là son rôle. Répondre, ce serait parler à la place de sa maîtresse. C'est à elle qu'il convient de corriger ce qui pourrait passer pour une erreur du montagnard. Libre à elle de tenir cela pour une simple innatention, ou de prendre les mots de l'homme pour une offense.
– Ainsi, vous êtes une nécromancienne, Madame ?
Schizae ne semble pas comprendre davantage que Nïn ce qu'il entend par là. Comme l'enfant interroge le reptile sur ses mots, Nïn reçoit le lapin dans ses bras. Elle le câline un peu, tout en écoutant distraitement ce que répond Serpad, puis replace délicatement l'animal dans sa petite cage. Une des femmes arrive alors, et les invite à rejoindre la partie féminine du temple. Les deux filles se séparent donc du reptile, puis vont assister à une prière. A force, c'est un peu lassant. Ils prient vraiment beaucoup, ici. Sans doute que les dieux ont besoin de cela, d'une façon ou d'une autre. Ensuite, elles vont manger, puis regagnent leur chambre pour la nuit. Nïn s'endort pour un sommeil peuplé de rêves. Elle se voit, parcourant la montagne, sous sa forme d'once, avec Schizae qui marche à côté. Puis le dragon arrive. Il est imposant, majestueux, comme dans les illustrations des livres que se plaisaient à parcourir ses jeunes maîtres.
Le lendemain, la routine qui commençait à s'installer se trouve quelque-peu modifiée. On leur annonce en effet qu'un homme du nom de Guuën va leur parler de la montagne. Une pointe d'excitation traverse la demi-elfe... Cela veut sans doute dire qu'ils vont bientôt pouvoir sortir! Les deux filles rejoignent Serpad, puis sont conduites dans une petite pièce du temple. Lorsqu'ils franchissent la porte, Nïn découvre un homme émacié, dont les traits semblent taillés au couteau, adossé à un mur, en train de fumer une pipe qui enfume les lieux. Comme le trio entre, ses yeux se fixent sur la demi-elfe, et un sourire étire ses lèvres.
– Par Kaluni ! Voilà qui réchauffe mon cœur en ce froid matin d’automne ! Les nonnettes avait omis de m’informer que vous étiez si belle. Mais je vous fais attendre sur le pas de la porte, pardonnez ma béatitude et entrez, noble demoiselle.
Nïn sent le pourpre lui monter aux joues, et baisse les yeux. Ne voit-il pas qu'elle n'est pas humaine, et qu'il manque de respect à sa maîtresse en la saluant, elle? Une lueur d'amusement dans ses yeux le trahit. Bien sûr qu'il le voit. Il le fait exprès. Veut-il défier Schizae? Nïn est mal à l'aise. Les yeux du montagnard ne la lâchent pas, et elle n'aime pas la façon dont il la fixe. Elle se rapproche de la jeune baronne, sans répondre au compliment qui lui est adressé, et en évitant de regarder dans la direction de l'homme. Ce n'est pas la première fois qu'on se comporte de la sorte avec elle. Après quelques verres, les amis de ses anciens maîtres étaient coutumiers du fait. Mais son maître était toujours là pour les rappeler à l'ordre. Personne n'avait le droit de convoiter son esclave, de quelque manière que ce fût.
La demi-elfe s'est placée légèrement en arrière par rapport à l'enfant. Ainsi, elle montre bien le statut qu'elle a par rapport à celle-ci. Elle se demande si elle ne devrait pas répondre, tout de même, pour expliquer au montagnard qu'elle n'est qu'une esclave. Mais non, ce n'est pas là son rôle. Répondre, ce serait parler à la place de sa maîtresse. C'est à elle qu'il convient de corriger ce qui pourrait passer pour une erreur du montagnard. Libre à elle de tenir cela pour une simple innatention, ou de prendre les mots de l'homme pour une offense.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
SCHIZÆ – Nécro-quoi ? Mais... Et ! Pourquoi tu rigoles ?
Il ne « rigolait » pas ; de quoi parlait sa maîtresse ? Son simple sourire ? Croyait-elle qu'il se moquait d'elle ? Et puis, comment pouvait-elle feindre ignorer ce qu'était la nécromancie ? Cela sonnait faux. Elle faisait semblant, c'était évident. Du moins, Serpad Eoc'Deokad était tellement persuadé qu'elle ne pouvait pas user de nécromancie sans savoir ce que c'était, qu'il ne pouvait avoir que l'impression qu'elle faisait semblant.
SCHIZÆ – Je sais pas ce que ça veut dire, nécromachin. C'est ce que tu es ?
Oh que si, elle le savait. Sinon, elle demanderait d'abord ce qu'était un nécromancien avant de demander si Serpad Eoc'Deokad en était un. En fait, elle-même ne voulait pas crier haut et fort qu'elle était nécromancienne, alors elle voulait d'abord savoir si Eoc'Deokad en était un lui-même avant de se confier à lui. Le problème, c'est qu'en feignant l'ignorance, elle ne mettait pas Serpad Eoc'Deokad dans les meilleures prédispositions. Comment ce dernier pouvait-il avouer à sa maîtresse être un nécromancien tant qu'elle ne confirmait pas l'être elle-même ? Il n'était que son esclave, il ne savait pas comment elle réagirait. Il ne savait pas non plus comment l'autre esclave réagirait. A la limite, il pourrait se dire que ça, il s'en fichait, de l'autre esclave, mais même pas. La nécromancie ne devait être avouée à personne d'autre qu'un autre nécromancien, pas même à un esclave. Cependant, en mentant, Serpad Eoc'Deokad n'inciterait pas sa maîtresse à se dévoiler et à lui faire confiance. C'était le serpent qui se mord la queue. Si chacun des deux attendait que l'autre fasse le premier pas, aucun des deux ne le ferait. Alors, d'un ton hésitant, il avoua à demi-mot, sans utiliser le mot “nécromancie” :
SERPAD – Je... sais faire ce que vous avez fait au lapin pour me soigner... mais pas pour soigner quelqu'un d'autre...
Voilà, il dit juste qu'il savait lancer le même sort que sa maîtresse, à la différence près qu'il ne pouvait que se soigner lui-même ; ainsi il n'eut pas à parler ouvertement de “nécromancie”. Il espéra une réaction de sa maîtresse, mais une moniale vint les trouver en s'apprêtant à nourrir les animaux, interrompant la conversation. Les deux filles furent séparées du reptile à nouveau.
Serpad Eoc'Deokad passa une bonne nuit, avec sa cheville complètement soignée et l'observation d'avoir une maîtresse nécromancienne. Cela ne voulait pas dire qu'il aurait un traitement de faveur. Peut-être que sa nouvelle maîtresse allait se montrer rude avec ses deux esclaves. Il espérait quand même avoir écopé du moindre mal.
Sa maîtresse revint le chercher le lendemain matin et l'informa qu'ils allaient rencontrer un certain Guuën qui avait de savants conseils à prodiguer au sujet de la montagne. Ils se rendirent tous trois dans la pièce du temple qui lui servait de lieu de vie. Quand ils entrèrent, une fumée les enveloppa, produite par la pipe que l'homme émacié fumait. Ce dernier les accueillit en s'adressant à Nïn, mais Serpad Eoc'Deokad ne sut pas se tenir droit pour les salutations : ses narines reptiliennes sensibles furent âprement agressées. Il ouvrit la bouche pour se ventiler, mais il n'en résultat qu'une violente toux sifflante. L'Homme-lézard était indisposé par la fumée de la pipe, et c'était peu dire.
Il ne « rigolait » pas ; de quoi parlait sa maîtresse ? Son simple sourire ? Croyait-elle qu'il se moquait d'elle ? Et puis, comment pouvait-elle feindre ignorer ce qu'était la nécromancie ? Cela sonnait faux. Elle faisait semblant, c'était évident. Du moins, Serpad Eoc'Deokad était tellement persuadé qu'elle ne pouvait pas user de nécromancie sans savoir ce que c'était, qu'il ne pouvait avoir que l'impression qu'elle faisait semblant.
SCHIZÆ – Je sais pas ce que ça veut dire, nécromachin. C'est ce que tu es ?
Oh que si, elle le savait. Sinon, elle demanderait d'abord ce qu'était un nécromancien avant de demander si Serpad Eoc'Deokad en était un. En fait, elle-même ne voulait pas crier haut et fort qu'elle était nécromancienne, alors elle voulait d'abord savoir si Eoc'Deokad en était un lui-même avant de se confier à lui. Le problème, c'est qu'en feignant l'ignorance, elle ne mettait pas Serpad Eoc'Deokad dans les meilleures prédispositions. Comment ce dernier pouvait-il avouer à sa maîtresse être un nécromancien tant qu'elle ne confirmait pas l'être elle-même ? Il n'était que son esclave, il ne savait pas comment elle réagirait. Il ne savait pas non plus comment l'autre esclave réagirait. A la limite, il pourrait se dire que ça, il s'en fichait, de l'autre esclave, mais même pas. La nécromancie ne devait être avouée à personne d'autre qu'un autre nécromancien, pas même à un esclave. Cependant, en mentant, Serpad Eoc'Deokad n'inciterait pas sa maîtresse à se dévoiler et à lui faire confiance. C'était le serpent qui se mord la queue. Si chacun des deux attendait que l'autre fasse le premier pas, aucun des deux ne le ferait. Alors, d'un ton hésitant, il avoua à demi-mot, sans utiliser le mot “nécromancie” :
SERPAD – Je... sais faire ce que vous avez fait au lapin pour me soigner... mais pas pour soigner quelqu'un d'autre...
Voilà, il dit juste qu'il savait lancer le même sort que sa maîtresse, à la différence près qu'il ne pouvait que se soigner lui-même ; ainsi il n'eut pas à parler ouvertement de “nécromancie”. Il espéra une réaction de sa maîtresse, mais une moniale vint les trouver en s'apprêtant à nourrir les animaux, interrompant la conversation. Les deux filles furent séparées du reptile à nouveau.
Serpad Eoc'Deokad passa une bonne nuit, avec sa cheville complètement soignée et l'observation d'avoir une maîtresse nécromancienne. Cela ne voulait pas dire qu'il aurait un traitement de faveur. Peut-être que sa nouvelle maîtresse allait se montrer rude avec ses deux esclaves. Il espérait quand même avoir écopé du moindre mal.
Sa maîtresse revint le chercher le lendemain matin et l'informa qu'ils allaient rencontrer un certain Guuën qui avait de savants conseils à prodiguer au sujet de la montagne. Ils se rendirent tous trois dans la pièce du temple qui lui servait de lieu de vie. Quand ils entrèrent, une fumée les enveloppa, produite par la pipe que l'homme émacié fumait. Ce dernier les accueillit en s'adressant à Nïn, mais Serpad Eoc'Deokad ne sut pas se tenir droit pour les salutations : ses narines reptiliennes sensibles furent âprement agressées. Il ouvrit la bouche pour se ventiler, mais il n'en résultat qu'une violente toux sifflante. L'Homme-lézard était indisposé par la fumée de la pipe, et c'était peu dire.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
Nïn ne répond rien à l’homme. Elle se contente de se positionner en retrait par rapport à Schizæ, ce qui n’empêche nullement Guuën de se délecter de la beauté demie-elfique. Schizæ entre dans la salle le menton haut et tire lentement le banc de bois qui s’y trouve. Un affreux grincement résonne dans la cellule, couvrant la respiration sifflante de l’homme-lézard.
SCHIZÆ – Serpad, Mon Esclave ne supporte pas la fumée, pourriez-vous éteindre votre pipe afin que nous puissions commencer ?
L’humain lâche enfin Nïn du regard pour contempler sa pipe avec tristesse. Cependant comme Serpad est sur le point de s’asphyxier, le montagnard accepte avec regret de l’éteindre. Schizæ s’assoit sur le banc et ordonne à ses deux esclaves de la rejoindre. Guuën observe la scène avec un sourire, puis les cours commencent. L’humain se renseigne d’abord sur leurs connaissances. Quand il leur parle de faire du feu, Schizæ envoie sa proposition balader d’un mouvement dédaigneux du bras. Nïn sait faire cela, lui explique-t-elle, et de plus elle a promis d’apprendre ses techniques à la jeune baronne. Enthousiasmé, Guuën s’approche encore plus de la demie-elfe et l’interroge sur ses connaissances de la faune et de la flore et leur apporte enfin des savoirs importants sur Denoronhe. Il leur parle des animaux dangereux, la façon de les repérer, de trouver leurs traces, et les meilleures réactions à avoir s’ils tombaient sur l’un d’eux. Il leur explique quelles plantes sont dangereuses et comment les reconnaître. Il évoque les avalanches, les crevasses, les façons de s’abriter et tous les dangers de Denoronhe. Cet échange permet surtout à l’enfant de découvrir les compétences de ses esclaves. Elle voit qu’ils comprennent bien mieux qu’elle tout ce que Guuën raconte sur les animaux et les plantes. Ils doivent s’y connaître. Elle est soulagée d’être tombée sur eux et de les savoir avec elle.
L’humain parle ensuite des façons de se soigner en cas de blessures ou de morsures, mais Schizæ le coupe rapidement : ils savent déjà, elle est douée pour ça, et son séladien est un… un… c’était quoi le mot déjà ? Bref, il sait se soigner.
Une fois que Guuën a dit l’essentiel, même s’il y aurait de quoi parler pendant des jours et des jours, il leur montre des cartes. Schizæ a deviné juste, cet homme est un érudit. Quand il dépose les parchemins sur la table, elle voit ses maigres doigts trembler. Sa respiration est lourde et il transpire un peu. Il leur demande de les excuser et s’en va vers son sac et revient en mastiquant quelque chose. Probablement des herbes. Schizæ remarque alors que ses yeux sont injectés de sang. Il se remet à sourire et ses tremblements cessent.
GUUËN – Alors jouvencelle, dîtes-moi où une gente dame déchue pourrait-elle vouloir se rendre ?
SCHIZÆ – Par Kaluni ! Gente dame déchue ? Vous vous gaussez de moi ?!
GUUËN – Je n’ai guère la souvenance d’avoir connue noble famille laisser une de ses demoiselle vagabonder seule. Pour sauver leur réputation, tout parent choisirait de déshériter leur fille.
SCHIZÆ – Mes parents ne m’ont pas déshéritée ! Ils sont morts !
Schizæ se tait. Elle en a surement trop dit, mais c’est la faute de Guuën. Ce dernier la regarde, cette fois-ci sans aucune malice.
GUUËN – Pourquoi se rendre dans les montagnes ?
SCHIZÆ – C’est une promesse que j’ai faite à ma sœur. Son fils doit récupérer le domaine parental volé par ma cousine. Mais elle est morte et à présent les terres appartiennent à un autre. Je dois retrouver mon dragon dans les montagnes, il m’aidera.
L’humain observe l’enfant pendant de longues secondes. Ensuite, il retrouve son sourire et parle avec entrain tout en désignant la carte du doigt.
GUUËN – On conte que oncques personne ne survis dans ces montagnes là, balivernes ! Il y a des vilains, rejetés par les lois humaines, qui ont fuit sa majesté le Roy, ses lois, ses cens, ses corvées, sa taille, ses mainmortes, ses formariages, et, et… et tout le reste, pour une vie plus tranquille. Je suis de ces fols. Y a une huitaine, j’ai vu passer deux gueux qui m’ont conté avoir perdu des moutons, robés par des dragons disaient-ils. Leur enfant de même aurait été mangé par un dragon noir. Mais les gaillards, là hauts, on peut jamais savoir avec eux si c’est pas Méphiti qui leur donne des visions. A force de fumer et de manger les Herbes du Serpent, les dieux leurs font voir des démons qui n’sont pas du même monde. Bref, ces fous venaient de là.
Guuën désigne une zone de la carte, mais son visage montre qu’il n’y croit pas vraiment. Il est perdu dans ses pensées. Il revient à lui pour interroger Schizæ.
GUUËN – Comment allez-vous conquérir votre domaine ?
SCHIZÆ – J’ai des esclaves et des dragons.
GUUËN – Vous faites preuve de vaillance, mais les grands de ce monde ne vous laisseront pas faire. Coups bas, trahisons… j’ai connu cet univers. Là bas, une femme n’existe que par ses parents, ou son époux. Alors pour vous…
SCHIZÆ – Je l’ai déjà rencontrée. Je suis malvenue. Je n’ai plus… Je ne pourrais épouser le baron…
GUUËN – Ah vous êtes bien une de ces nobles qui ne pensent jamais qu’à eux-même.
Guuën rit. Il dévisage Nïn du regard tout en se passant la langue sur les lèvres et en recommençant à trembler. Schizæ hausse les sourcils. Qu’est-ce qu’il sous-entend ? Fait-il allusion à quelque chose de précis concernant Nïn, ou alors n'est-il qu'un fou badinant n'importe quoi ? Elle n’a pas le temps de lui poser plus de question, il retourne déjà chercher des herbes dans son sac.
GUUËN – Je n’en ai presque plus. Il va falloir que je retourne en montagne. Vous m’accompagnez ?
SCHIZÆ – Maintenant ?! Mais, les moniales…
GUUËN – Fi les moniales, fi les lois et tout ce qui va avec ! Vos habits et vos chausses sont prêtes, on se ravitaillera en ville, j’ai quelques connaissances qui nous aiderons volontiers, vous verrez…
Il prend Serpad par l’épaule tout en continuant à parler.
GUUËN – Vous n’avez pas peur de vous rendre dans les bas quartiers de ce village monsieur lézard ? Et vous, envoutante demoiselle, n’ayez crainte, vous aurez deux gaillards pour votre défense.
Il fait un clin d’œil à Nïn et se dirige vers la porte. Schizæ soupire. Est-il vraiment adulte ? Elle fini par le suivre, curieuse.
SCHIZÆ – Serpad, Mon Esclave ne supporte pas la fumée, pourriez-vous éteindre votre pipe afin que nous puissions commencer ?
L’humain lâche enfin Nïn du regard pour contempler sa pipe avec tristesse. Cependant comme Serpad est sur le point de s’asphyxier, le montagnard accepte avec regret de l’éteindre. Schizæ s’assoit sur le banc et ordonne à ses deux esclaves de la rejoindre. Guuën observe la scène avec un sourire, puis les cours commencent. L’humain se renseigne d’abord sur leurs connaissances. Quand il leur parle de faire du feu, Schizæ envoie sa proposition balader d’un mouvement dédaigneux du bras. Nïn sait faire cela, lui explique-t-elle, et de plus elle a promis d’apprendre ses techniques à la jeune baronne. Enthousiasmé, Guuën s’approche encore plus de la demie-elfe et l’interroge sur ses connaissances de la faune et de la flore et leur apporte enfin des savoirs importants sur Denoronhe. Il leur parle des animaux dangereux, la façon de les repérer, de trouver leurs traces, et les meilleures réactions à avoir s’ils tombaient sur l’un d’eux. Il leur explique quelles plantes sont dangereuses et comment les reconnaître. Il évoque les avalanches, les crevasses, les façons de s’abriter et tous les dangers de Denoronhe. Cet échange permet surtout à l’enfant de découvrir les compétences de ses esclaves. Elle voit qu’ils comprennent bien mieux qu’elle tout ce que Guuën raconte sur les animaux et les plantes. Ils doivent s’y connaître. Elle est soulagée d’être tombée sur eux et de les savoir avec elle.
L’humain parle ensuite des façons de se soigner en cas de blessures ou de morsures, mais Schizæ le coupe rapidement : ils savent déjà, elle est douée pour ça, et son séladien est un… un… c’était quoi le mot déjà ? Bref, il sait se soigner.
Une fois que Guuën a dit l’essentiel, même s’il y aurait de quoi parler pendant des jours et des jours, il leur montre des cartes. Schizæ a deviné juste, cet homme est un érudit. Quand il dépose les parchemins sur la table, elle voit ses maigres doigts trembler. Sa respiration est lourde et il transpire un peu. Il leur demande de les excuser et s’en va vers son sac et revient en mastiquant quelque chose. Probablement des herbes. Schizæ remarque alors que ses yeux sont injectés de sang. Il se remet à sourire et ses tremblements cessent.
GUUËN – Alors jouvencelle, dîtes-moi où une gente dame déchue pourrait-elle vouloir se rendre ?
SCHIZÆ – Par Kaluni ! Gente dame déchue ? Vous vous gaussez de moi ?!
GUUËN – Je n’ai guère la souvenance d’avoir connue noble famille laisser une de ses demoiselle vagabonder seule. Pour sauver leur réputation, tout parent choisirait de déshériter leur fille.
SCHIZÆ – Mes parents ne m’ont pas déshéritée ! Ils sont morts !
Schizæ se tait. Elle en a surement trop dit, mais c’est la faute de Guuën. Ce dernier la regarde, cette fois-ci sans aucune malice.
GUUËN – Pourquoi se rendre dans les montagnes ?
SCHIZÆ – C’est une promesse que j’ai faite à ma sœur. Son fils doit récupérer le domaine parental volé par ma cousine. Mais elle est morte et à présent les terres appartiennent à un autre. Je dois retrouver mon dragon dans les montagnes, il m’aidera.
L’humain observe l’enfant pendant de longues secondes. Ensuite, il retrouve son sourire et parle avec entrain tout en désignant la carte du doigt.
GUUËN – On conte que oncques personne ne survis dans ces montagnes là, balivernes ! Il y a des vilains, rejetés par les lois humaines, qui ont fuit sa majesté le Roy, ses lois, ses cens, ses corvées, sa taille, ses mainmortes, ses formariages, et, et… et tout le reste, pour une vie plus tranquille. Je suis de ces fols. Y a une huitaine, j’ai vu passer deux gueux qui m’ont conté avoir perdu des moutons, robés par des dragons disaient-ils. Leur enfant de même aurait été mangé par un dragon noir. Mais les gaillards, là hauts, on peut jamais savoir avec eux si c’est pas Méphiti qui leur donne des visions. A force de fumer et de manger les Herbes du Serpent, les dieux leurs font voir des démons qui n’sont pas du même monde. Bref, ces fous venaient de là.
Guuën désigne une zone de la carte, mais son visage montre qu’il n’y croit pas vraiment. Il est perdu dans ses pensées. Il revient à lui pour interroger Schizæ.
GUUËN – Comment allez-vous conquérir votre domaine ?
SCHIZÆ – J’ai des esclaves et des dragons.
GUUËN – Vous faites preuve de vaillance, mais les grands de ce monde ne vous laisseront pas faire. Coups bas, trahisons… j’ai connu cet univers. Là bas, une femme n’existe que par ses parents, ou son époux. Alors pour vous…
SCHIZÆ – Je l’ai déjà rencontrée. Je suis malvenue. Je n’ai plus… Je ne pourrais épouser le baron…
GUUËN – Ah vous êtes bien une de ces nobles qui ne pensent jamais qu’à eux-même.
Guuën rit. Il dévisage Nïn du regard tout en se passant la langue sur les lèvres et en recommençant à trembler. Schizæ hausse les sourcils. Qu’est-ce qu’il sous-entend ? Fait-il allusion à quelque chose de précis concernant Nïn, ou alors n'est-il qu'un fou badinant n'importe quoi ? Elle n’a pas le temps de lui poser plus de question, il retourne déjà chercher des herbes dans son sac.
GUUËN – Je n’en ai presque plus. Il va falloir que je retourne en montagne. Vous m’accompagnez ?
SCHIZÆ – Maintenant ?! Mais, les moniales…
GUUËN – Fi les moniales, fi les lois et tout ce qui va avec ! Vos habits et vos chausses sont prêtes, on se ravitaillera en ville, j’ai quelques connaissances qui nous aiderons volontiers, vous verrez…
Il prend Serpad par l’épaule tout en continuant à parler.
GUUËN – Vous n’avez pas peur de vous rendre dans les bas quartiers de ce village monsieur lézard ? Et vous, envoutante demoiselle, n’ayez crainte, vous aurez deux gaillards pour votre défense.
Il fait un clin d’œil à Nïn et se dirige vers la porte. Schizæ soupire. Est-il vraiment adulte ? Elle fini par le suivre, curieuse.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
Le reptile, à côté d'elle, se met à respirer avec difficulté. Leur maîtresse intervient, demandant à l'homme d'éteindre sa pipe. Le regard de l'homme la lâche enfin, et Nïn se sent quelque-peu soulagée. Elle n'aimait pas qu'il la fixe ainsi. Schizae s'assied, et leur demande de les rejoindre. Nïn se place d'un côté, Serpad de l'autre. Puis l'homme se met à parler. Il les questionne tout d'abord sur ce qu'ils savent. Lorsqu'il leur demande pour le feu, la jeune baronne n'hésite pas à lui dire que la demi-elfe sait en faire. L'attention du montagnard se fixe de nouveau sur elle, et il lui demande ce qu'elle connaît de la faune et de la flore. Elle lui explique qu'elle a vécu plusieurs années en forêt, sans s'étendre, lui indiquant juste qu'elle peut reconnaître les végétaux et qu'elle sait leurs effets, et qu'elle connaît également bien les animaux sauvages. Le montagnard les prévient alors sur les dangers particuliers de Denoronhe. Il les instruit de ses prédateurs, et Nïn écoute de toute son attention. On y retrouve certains des animaux qu'elle côtoyait par chez elle, mais d'autres sont spécifiques aux montagnes. Il leur parle ensuite de la végétation. Là encore, Nïn reconnaît un bon nombre de plantes, mais grave dans sa mémoire la description qu'il fait de celles qui lui sont inconnues. Puis il enchaîne sur des choses que l'esclave ne connaît pas du tout. Il leur parle de crevasses, d'avalanches... Nïn ignorait que la neige pouvait être si dangereuse. Elle a une pensée de respect pour ces flocons, qu'elle a toujours trouvé magiques, mais qui semblent maintenant d'autant plus fascinants qu'elle comprend qu'ils peuvent être mortels.
Lorsque Guuën évoque les soins, Schizae l'interrompt, lui affirmant qu'elle et Serpad peuvent s'en occuper. Nïn est bien placée pour savoir qu'en effet, sa maîtresse est bien plus efficace qu'un quelconque soigneur. Quant au lézard, elle se pose la question... S'il sait guérir, pourquoi ne s'est-il pas soigné lui-même? Elle ne peut s'empêcher d'être méfiante à son égard. Toute comme elle est méfiante à l'égard du montagnard. Son inquiétude se renforce d'ailleurs lorsque, après avoir sorti des cartes, il se met à trembler d'étrange façon. Nïn ne peut s'empêcher de le dévisager... Qu'est-ce qui lui prend? Il s'excuse auprès du trio, puis fouille dans ses affaires, et revient en mâchant quelque-chose. Qu'est-ce que cela peut bien être? Est-il malade? Nïn se tend. Elle n'aime pas trop ça. Celui qui doit les guider semble avoir une faiblesse, et ignorer ce que c'est lui fait peur. Comment lui faire confiance? Mais son attention est détournée de cette étrange attitude par une question, que le montagnard pose à sa jeune maîtresse:
– Alors jouvencelle, dîtes-moi où une gente dame déchue pourrait-elle vouloir se rendre ?
Nïn se hérisse. Qu'est-ce qu'il raconte? Qu'insinue-t-il? Décidément, elle ne l'aime pas. La baronne s'indigne:
– Par Kaluni ! Gente dame déchue ? Vous vous gaussez de moi ?!
– Je n’ai guère la souvenance d’avoir connue noble famille laisser une de ses demoiselle vagabonder seule. Pour sauver leur réputation, tout parent choisirait de déshériter leur fille.
– Mes parents ne m’ont pas déshéritée ! Ils sont morts !
Nïn tente de ne pas laisser voir son agitation intérieure. Elle n'aime pas les paroles de l'homme, qui semblent toucher trop juste, et poussent Schizae sur la défensive. Elle a l'impression qu'un jeu dangereux se joue, et que ce montagnard tente de prendre l'avantage sur sa maîtresse. Mais c'est là un combat où elle ne peut pas l'aider. Si les mots de l'homme semblent des flèches, ses mots d'esclave ne pèsent rien. Elle se contente d'écouter, mais ne peut chasser cette impression de danger.
– Pourquoi se rendre dans les montagnes ? demande l'homme, soudain très sérieux.
– C’est une promesse que j’ai faite à ma sœur. Son fils doit récupérer le domaine parental volé par ma cousine. Mais elle est morte et à présent les terres appartiennent à un autre. Je dois retrouver mon dragon dans les montagnes, il m’aidera.
Nïn observe attentivement la réaction de l'homme. Va-t-il la croire, pour le dragon? Le visage indéchiffrable, il fixe Schizae, puis un sourire fend son visage, et il indique la carte à la baronne:
– On conte que oncques personne ne survis dans ces montagnes là, balivernes ! Il y a des vilains, rejetés par les lois humaines, qui ont fuit sa majesté le Roy, ses lois, ses cens, ses corvées, sa taille, ses mainmortes, ses formariages, et, et… et tout le reste, pour une vie plus tranquille. Je suis de ces fols. Y a une huitaine, j’ai vu passer deux gueux qui m’ont conté avoir perdu des moutons, robés par des dragons disaient-ils. Leur enfant de même aurait été mangé par un dragon noir. Mais les gaillards, là hauts, on peut jamais savoir avec eux si c’est pas Méphiti qui leur donne des visions. A force de fumer et de manger les Herbes du Serpent, les dieux leurs font voir des démons qui n’sont pas du même monde. Bref, ces fous venaient de là.
Il ne semble pas convaincu. Pendant un moment, son regard se fait lointain, puis il pose une nouvelle question:
– Comment allez-vous conquérir votre domaine ?
– J’ai des esclaves et des dragons.
– Vous faites preuve de vaillance, mais les grands de ce monde ne vous laisseront pas faire. Coups bas, trahisons… j’ai connu cet univers. Là bas, une femme n’existe que par ses parents, ou son époux. Alors pour vous…
– Je l’ai déjà rencontrée. Je suis malvenue. Je n’ai plus… Je ne pourrais épouser le baron…
– Ah vous êtes bien une de ces nobles qui ne pensent jamais qu’à eux-même.
Nïn n'a rien compris à l'échange. Le regard de Guuën se pose de nouveau sur elle, et elle baisse rapidement le regard, qu'elle tenait fixé sur l'homme et l'enfant. Du coin de l'oeil, elle le voit se remettre à trembler, et fouiller de nouveau dans son sac. Il affirme qu'il n'en a presque plus, parlant surement de ce qu'il mâche pour apaiser ses tremblements, puis leur propose de l'accompagner en montagne pour aller en chercher. Nïn redresse brusquement la tête, soudain inquiète. Ils ne vont pas suivre cet homme, au comportement étrange et aux phrases énigmatiques... si?
Schizae proteste:
– Maintenant ?! Mais, les moniales…
– Fi les moniales, fi les lois et tout ce qui va avec ! Vos habits et vos chausses sont prêtes, on se ravitaillera en ville, j’ai quelques connaissances qui nous aiderons volontiers, vous verrez…
Prenant le lézard par l'épaule, il s'enquiert:
– Vous n’avez pas peur de vous rendre dans les bas quartiers de ce village monsieur lézard ?
Puis il se tourne vers elle, un air qui se veut rassurant sur le visage:
- Et vous, envoûtante demoiselle, n’ayez crainte, vous aurez deux gaillards pour votre défense.
Il lui adresse un clin d'oeil. Nïn s'empourpre de nouveau. En elle se mêlent gêne et agacement. Gêne, pour l'attention qu'il lui porte, et qui la met mal à l'aise. Agacement, parce-qu'elle sait très bien se défendre toute seule. Elle n'a pas besoin de lui. En fait, la seule dont elle souhaite la protection, ici, c'est Schizae. Alors que l'homme ouvre la porte, elle a une pensée amusée ; lui qui se pose en protecteur risque d'être surpris s'il a l'occasion de se rendre compte que c'est sans doute plutôt lui qui a besoin de la protection... d'une fillette.
Lorsque Guuën évoque les soins, Schizae l'interrompt, lui affirmant qu'elle et Serpad peuvent s'en occuper. Nïn est bien placée pour savoir qu'en effet, sa maîtresse est bien plus efficace qu'un quelconque soigneur. Quant au lézard, elle se pose la question... S'il sait guérir, pourquoi ne s'est-il pas soigné lui-même? Elle ne peut s'empêcher d'être méfiante à son égard. Toute comme elle est méfiante à l'égard du montagnard. Son inquiétude se renforce d'ailleurs lorsque, après avoir sorti des cartes, il se met à trembler d'étrange façon. Nïn ne peut s'empêcher de le dévisager... Qu'est-ce qui lui prend? Il s'excuse auprès du trio, puis fouille dans ses affaires, et revient en mâchant quelque-chose. Qu'est-ce que cela peut bien être? Est-il malade? Nïn se tend. Elle n'aime pas trop ça. Celui qui doit les guider semble avoir une faiblesse, et ignorer ce que c'est lui fait peur. Comment lui faire confiance? Mais son attention est détournée de cette étrange attitude par une question, que le montagnard pose à sa jeune maîtresse:
– Alors jouvencelle, dîtes-moi où une gente dame déchue pourrait-elle vouloir se rendre ?
Nïn se hérisse. Qu'est-ce qu'il raconte? Qu'insinue-t-il? Décidément, elle ne l'aime pas. La baronne s'indigne:
– Par Kaluni ! Gente dame déchue ? Vous vous gaussez de moi ?!
– Je n’ai guère la souvenance d’avoir connue noble famille laisser une de ses demoiselle vagabonder seule. Pour sauver leur réputation, tout parent choisirait de déshériter leur fille.
– Mes parents ne m’ont pas déshéritée ! Ils sont morts !
Nïn tente de ne pas laisser voir son agitation intérieure. Elle n'aime pas les paroles de l'homme, qui semblent toucher trop juste, et poussent Schizae sur la défensive. Elle a l'impression qu'un jeu dangereux se joue, et que ce montagnard tente de prendre l'avantage sur sa maîtresse. Mais c'est là un combat où elle ne peut pas l'aider. Si les mots de l'homme semblent des flèches, ses mots d'esclave ne pèsent rien. Elle se contente d'écouter, mais ne peut chasser cette impression de danger.
– Pourquoi se rendre dans les montagnes ? demande l'homme, soudain très sérieux.
– C’est une promesse que j’ai faite à ma sœur. Son fils doit récupérer le domaine parental volé par ma cousine. Mais elle est morte et à présent les terres appartiennent à un autre. Je dois retrouver mon dragon dans les montagnes, il m’aidera.
Nïn observe attentivement la réaction de l'homme. Va-t-il la croire, pour le dragon? Le visage indéchiffrable, il fixe Schizae, puis un sourire fend son visage, et il indique la carte à la baronne:
– On conte que oncques personne ne survis dans ces montagnes là, balivernes ! Il y a des vilains, rejetés par les lois humaines, qui ont fuit sa majesté le Roy, ses lois, ses cens, ses corvées, sa taille, ses mainmortes, ses formariages, et, et… et tout le reste, pour une vie plus tranquille. Je suis de ces fols. Y a une huitaine, j’ai vu passer deux gueux qui m’ont conté avoir perdu des moutons, robés par des dragons disaient-ils. Leur enfant de même aurait été mangé par un dragon noir. Mais les gaillards, là hauts, on peut jamais savoir avec eux si c’est pas Méphiti qui leur donne des visions. A force de fumer et de manger les Herbes du Serpent, les dieux leurs font voir des démons qui n’sont pas du même monde. Bref, ces fous venaient de là.
Il ne semble pas convaincu. Pendant un moment, son regard se fait lointain, puis il pose une nouvelle question:
– Comment allez-vous conquérir votre domaine ?
– J’ai des esclaves et des dragons.
– Vous faites preuve de vaillance, mais les grands de ce monde ne vous laisseront pas faire. Coups bas, trahisons… j’ai connu cet univers. Là bas, une femme n’existe que par ses parents, ou son époux. Alors pour vous…
– Je l’ai déjà rencontrée. Je suis malvenue. Je n’ai plus… Je ne pourrais épouser le baron…
– Ah vous êtes bien une de ces nobles qui ne pensent jamais qu’à eux-même.
Nïn n'a rien compris à l'échange. Le regard de Guuën se pose de nouveau sur elle, et elle baisse rapidement le regard, qu'elle tenait fixé sur l'homme et l'enfant. Du coin de l'oeil, elle le voit se remettre à trembler, et fouiller de nouveau dans son sac. Il affirme qu'il n'en a presque plus, parlant surement de ce qu'il mâche pour apaiser ses tremblements, puis leur propose de l'accompagner en montagne pour aller en chercher. Nïn redresse brusquement la tête, soudain inquiète. Ils ne vont pas suivre cet homme, au comportement étrange et aux phrases énigmatiques... si?
Schizae proteste:
– Maintenant ?! Mais, les moniales…
– Fi les moniales, fi les lois et tout ce qui va avec ! Vos habits et vos chausses sont prêtes, on se ravitaillera en ville, j’ai quelques connaissances qui nous aiderons volontiers, vous verrez…
Prenant le lézard par l'épaule, il s'enquiert:
– Vous n’avez pas peur de vous rendre dans les bas quartiers de ce village monsieur lézard ?
Puis il se tourne vers elle, un air qui se veut rassurant sur le visage:
- Et vous, envoûtante demoiselle, n’ayez crainte, vous aurez deux gaillards pour votre défense.
Il lui adresse un clin d'oeil. Nïn s'empourpre de nouveau. En elle se mêlent gêne et agacement. Gêne, pour l'attention qu'il lui porte, et qui la met mal à l'aise. Agacement, parce-qu'elle sait très bien se défendre toute seule. Elle n'a pas besoin de lui. En fait, la seule dont elle souhaite la protection, ici, c'est Schizae. Alors que l'homme ouvre la porte, elle a une pensée amusée ; lui qui se pose en protecteur risque d'être surpris s'il a l'occasion de se rendre compte que c'est sans doute plutôt lui qui a besoin de la protection... d'une fillette.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
SCHIZÆ – Serpad, mon esclave, ne supporte pas la fumée, pourriez-vous éteindre votre pipe afin que nous puissions commencer ?
Tacitement, Serpad Eoc'Deokad en sut gré à sa maîtresse. Le dénommé Guuën se résolut à contre-cœur à éteindre sa pipe. Serpad Eoc'Deokad brassa l'air avec les bras, et n'entra dans la pièce que lorsque suffisamment de fumée eut été dissipée, peu après que sa maîtresse lui eut donné l'ordre, ainsi qu'à Nïn, de venir s'asseoir à côté d'elle sur un banc. Ainsi, Schizæ eut ses deux esclaves à côté d'elle : l'Homme-lézard d'un côté, la Demi-Elfe de l'autre. Cela devait arranger Nïn : Serpad Eoc'Deokad avait l'impression qu'elle ne l'appréciait pas beaucoup. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais pouvait présumer qu'elle n'aimait simplement pas les reptiles, comme beaucoup de gens. Guuën eut un sourire amusé en voyant la scène. Enfin, le montagnard gringalet commença les cours de survie en montagne.
Les marais, c'étaient le terrain naturel de l'Homme-lézard. Les forêts, il avait appris le minimum pour se débrouiller. En revanche, les montagnes, voilà un terrain dont il ne connaissait presque rien. Faeronhe et Denoronhe avaient en plus leurs spécificités. Guuën voulut, pour commencer, savoir où en étaient les connaissances actuelles de Schizæ et de ses deux esclaves. Oui, il s'intéressait aussi aux deux esclaves malgré leur statut ; après tout, ils allaient devoir accompagner et protéger leur maîtresse, toutes les connaissances de Guuën pouvaient donc leur être aussi bien utiles. Première question : comment faire du feu. Amusant. Schizæ balaya ce premier cours d'un geste de la main, arguant que Nïn savait faire du feu avec ses mains. Et que dire de Serpad Eoc'Deokad ! Sa maîtresse ignorait encore que faire du feu était vraiment tout sauf un problème avec Serpad Eoc'Deokad. Ce dernier se retint de parler de sa capacité à cracher le feu toutefois, mais il finirait par le montrer à Schizæ tôt ou tard de toute façon.
Les cours commencèrent donc vraiment par le sujet de la flore et de la faune. Sur la flore, Serpad Eoc'Deokad entendit certaines choses qu'il savait déjà, mais Guuën leur parla aussi de beaucoup de plantes dont il n'avait jamais entendu le nom. Soit il connaissait ces plantes sous un nom différent, soit il ne les connaissait tout simplement pas. Il écouta donc avec intérêt, mais il allait avoir du mal à tout retenir. Les cours de Guuën s'avérèrent en effet très théoriques et condensés. Il était dur de retenir ce qu'il avait à leur apprendre, parce qu'il parla de beaucoup de choses et sans jamais s'attarder dessus ni en faire de démonstration. Parler d'une plante, donner son nom et l'utilité que l'on pouvait en tirer, c'est bien, mais si l'Homme-lézard ne pouvait pas les renifler ni même les voir, il n'allait rien mémoriser. Même souci pour la faune. Une fois sur le terrain, face à un animal dont Guuën leur aurait parlé, Serpad Eoc'Deokad aurait probablement déjà tout oublié.
Autre partie de son cours à être éludée par Schizæ : les soins. La magie de la jeune maîtresse et de l'un de ses deux esclaves suffisait. Guuën passa alors aux cartes. C'est alors qu'il fut comme pris d'un malaise : son odeur se teinta plus fortement de celle de sa transpiration, sa respiration se fit lourde et ses membres tremblants. Il dut s'interrompre pour aller prendre quelque chose dans son sac, et revint vers ses trois élèves en mastiquant quelque chose. Intrigué, Serpad Eoc'Deokad tendit le museau pour le renifler.
S'ensuivit un dialogue entre Guuën et Schizæ, que Serpad Eoc'Deokad ne comprit qu'en partie. Schizæ voulait récupérer un fief censé appartenir à son neveu. Pour cela, elle prétendit pouvoir obtenir l'aide de dragons. Serpad Eoc'Deokad la regarda avec surprise. Des dragons ?! Pourquoi des dragons l'aideraient-ils ? Guuën, lui, ne fut pas plus surpris que cela, comme si c'était chose courante que de compter sur l'aide de dragons pour une affaire bassement typique des Humains.
Ce dialogue se termina par l'empressement de Guuën à partir dès maintenant. Quoi ?! Schizæ ne se sentait pas prête, et Serpad Eoc'Deokad non plus, mais Guuën insista, se moquant bien de l'avis des moniales. De toute façon, Serpad Eoc'Deokad n'avait pas son mot à dire. Et pour l'instant, il était bien mieux traité qu'il n'avait osé l'espérer pendant sa captivité en cage. Guuën s'adressa à l'Homme-lézard en lui prenant l'épaule :
GUUEN – Vous n'avez pas peur de vous rendre dans les bas-quartiers de ce village, Monsieur Lézard ?
Voilà un nom paradoxal : “Monsieur Lézard”. D'un côté, “Monsieur” était en décalage avec le statut d'esclave de celui qu'il désignait. De l'autre, “Lézard” était marque d'irrespect pour sa race. Seule explication : “Monsieur” était ironique. Insulté, Serpad Eoc'Deokad eut un mouvement nerveux de la queue, mais se réprima pour répondre assez sobrement :
SERPAD – J'ai été préparé à cela, Monsieur.
Une façon détournée de répondre que oui, il avait bien peur de retourner dans les bas-quartiers d'une ville où sa race était méprisée au plus bas et moins bien traitée qu'un animal, mais qu'il avait déjà commencé à vivre cet enfer et qu'il n'était pas en position de l'éviter maintenant. Serpad Eoc'Deokad suivit sa maîtresse hors de la pièce.
Tacitement, Serpad Eoc'Deokad en sut gré à sa maîtresse. Le dénommé Guuën se résolut à contre-cœur à éteindre sa pipe. Serpad Eoc'Deokad brassa l'air avec les bras, et n'entra dans la pièce que lorsque suffisamment de fumée eut été dissipée, peu après que sa maîtresse lui eut donné l'ordre, ainsi qu'à Nïn, de venir s'asseoir à côté d'elle sur un banc. Ainsi, Schizæ eut ses deux esclaves à côté d'elle : l'Homme-lézard d'un côté, la Demi-Elfe de l'autre. Cela devait arranger Nïn : Serpad Eoc'Deokad avait l'impression qu'elle ne l'appréciait pas beaucoup. Il ne savait pas vraiment pourquoi mais pouvait présumer qu'elle n'aimait simplement pas les reptiles, comme beaucoup de gens. Guuën eut un sourire amusé en voyant la scène. Enfin, le montagnard gringalet commença les cours de survie en montagne.
Les marais, c'étaient le terrain naturel de l'Homme-lézard. Les forêts, il avait appris le minimum pour se débrouiller. En revanche, les montagnes, voilà un terrain dont il ne connaissait presque rien. Faeronhe et Denoronhe avaient en plus leurs spécificités. Guuën voulut, pour commencer, savoir où en étaient les connaissances actuelles de Schizæ et de ses deux esclaves. Oui, il s'intéressait aussi aux deux esclaves malgré leur statut ; après tout, ils allaient devoir accompagner et protéger leur maîtresse, toutes les connaissances de Guuën pouvaient donc leur être aussi bien utiles. Première question : comment faire du feu. Amusant. Schizæ balaya ce premier cours d'un geste de la main, arguant que Nïn savait faire du feu avec ses mains. Et que dire de Serpad Eoc'Deokad ! Sa maîtresse ignorait encore que faire du feu était vraiment tout sauf un problème avec Serpad Eoc'Deokad. Ce dernier se retint de parler de sa capacité à cracher le feu toutefois, mais il finirait par le montrer à Schizæ tôt ou tard de toute façon.
Les cours commencèrent donc vraiment par le sujet de la flore et de la faune. Sur la flore, Serpad Eoc'Deokad entendit certaines choses qu'il savait déjà, mais Guuën leur parla aussi de beaucoup de plantes dont il n'avait jamais entendu le nom. Soit il connaissait ces plantes sous un nom différent, soit il ne les connaissait tout simplement pas. Il écouta donc avec intérêt, mais il allait avoir du mal à tout retenir. Les cours de Guuën s'avérèrent en effet très théoriques et condensés. Il était dur de retenir ce qu'il avait à leur apprendre, parce qu'il parla de beaucoup de choses et sans jamais s'attarder dessus ni en faire de démonstration. Parler d'une plante, donner son nom et l'utilité que l'on pouvait en tirer, c'est bien, mais si l'Homme-lézard ne pouvait pas les renifler ni même les voir, il n'allait rien mémoriser. Même souci pour la faune. Une fois sur le terrain, face à un animal dont Guuën leur aurait parlé, Serpad Eoc'Deokad aurait probablement déjà tout oublié.
Autre partie de son cours à être éludée par Schizæ : les soins. La magie de la jeune maîtresse et de l'un de ses deux esclaves suffisait. Guuën passa alors aux cartes. C'est alors qu'il fut comme pris d'un malaise : son odeur se teinta plus fortement de celle de sa transpiration, sa respiration se fit lourde et ses membres tremblants. Il dut s'interrompre pour aller prendre quelque chose dans son sac, et revint vers ses trois élèves en mastiquant quelque chose. Intrigué, Serpad Eoc'Deokad tendit le museau pour le renifler.
S'ensuivit un dialogue entre Guuën et Schizæ, que Serpad Eoc'Deokad ne comprit qu'en partie. Schizæ voulait récupérer un fief censé appartenir à son neveu. Pour cela, elle prétendit pouvoir obtenir l'aide de dragons. Serpad Eoc'Deokad la regarda avec surprise. Des dragons ?! Pourquoi des dragons l'aideraient-ils ? Guuën, lui, ne fut pas plus surpris que cela, comme si c'était chose courante que de compter sur l'aide de dragons pour une affaire bassement typique des Humains.
Ce dialogue se termina par l'empressement de Guuën à partir dès maintenant. Quoi ?! Schizæ ne se sentait pas prête, et Serpad Eoc'Deokad non plus, mais Guuën insista, se moquant bien de l'avis des moniales. De toute façon, Serpad Eoc'Deokad n'avait pas son mot à dire. Et pour l'instant, il était bien mieux traité qu'il n'avait osé l'espérer pendant sa captivité en cage. Guuën s'adressa à l'Homme-lézard en lui prenant l'épaule :
GUUEN – Vous n'avez pas peur de vous rendre dans les bas-quartiers de ce village, Monsieur Lézard ?
Voilà un nom paradoxal : “Monsieur Lézard”. D'un côté, “Monsieur” était en décalage avec le statut d'esclave de celui qu'il désignait. De l'autre, “Lézard” était marque d'irrespect pour sa race. Seule explication : “Monsieur” était ironique. Insulté, Serpad Eoc'Deokad eut un mouvement nerveux de la queue, mais se réprima pour répondre assez sobrement :
SERPAD – J'ai été préparé à cela, Monsieur.
Une façon détournée de répondre que oui, il avait bien peur de retourner dans les bas-quartiers d'une ville où sa race était méprisée au plus bas et moins bien traitée qu'un animal, mais qu'il avait déjà commencé à vivre cet enfer et qu'il n'était pas en position de l'éviter maintenant. Serpad Eoc'Deokad suivit sa maîtresse hors de la pièce.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
GUUËN – Allez chercher vos affaires.
La fillette se retourne vers ses esclaves et leur fait signe d’y aller. Guuën la regarde, comme étonné de voir ses esclaves lui obéir. Encore un rustre qui ne comprend rien à la civilisation, se dit Schizæ avec agacement, il appartient à une génération de barbares arriérés ou quoi ? Le pauvre, on dirait qu'il ne sait même pas que l’évolution de notre société, c'est l’esclavagisme.
GUUËN – Viens, petite baronne déchue, on va les attendre dehors.
Schizæ soupire encore une fois. Barbare arriéré… et malpoli. L’enfant le suit en silence alors qu’il se remet à allumer sa pipe. Il aspire la fumée tel un noyé à la recherche d’oxygène.
SCHIZÆ – Pourquoi partir le jour d’hui ? Et les moniales ?
GUUËN – Je ne veux pas importuner ces gentilles dames. Je les ai ravitaillées, maintenant il me faut disparaitre. Héberger un vendeur d’herbe dans leur temple ne semble pas leur plaire. Ce beau monde est bien hypocrite, n’est-ce pas ?
La cérémonie lui revient en mémoire. Le feu, les fumées âcres, le mal de tête et les visions bizarres… tout cela viendrait donc de plantes ? Et Guuën serait donc celui qui les leur fournirait ?
SCHIZÆ – Pourquoi nous accompagnez ? Qu’est-ce que vous attendez de nous ?
L’humain la dévisage un instant, les yeux agrandis par la surprise. Il se met ensuite à rire, dévoilant des dents jaunies. Au milieu de son visage décharné, ses yeux sourient. Ils sont d’une grande profondeur. Schizæ ne sait que penser de lui…
GUUËN – Allons fillette, tu penses vraiment que tout le monde agit dans un but égoïste ? On ne pourrait pas aider les gens juste parce qu’on en a envie ?
SCHIZÆ – Non.
GUUËN – Si jeune mais déjà si prosaïque… Et bien… il n’y a pas vraiment de raison, je vous trouve intéressants, c’est tout. (il réfléchit un instant) Ah, si, peut-être ai-je été envouté par ta belle esclave. Dis, tu me la prêterais pour le voyage ?
Schizæ n’a pas le temps de répondre, ses esclaves arrivent. Il est temps de partir.
Guuën leur indique la route et la fillette le suit en silence. Le groupe progresse dans le village. Les « bas quartiers » ne sont en fait que quelques maisons abîmées devant lesquelles des gens sont avachis, le regard perdu. Le premier qu'ils croisent est un tigrain saoul. Le second est un humain qui doit avoir une maladie de peau. Il se gratte jusqu’au sang tout en parlant à un interlocuteur invisible. A côté de lui, deux demi-sang les regardent passer. Schizæ pense qu’il s’agit d’un demi-drow, et peut-être un demi-orc, vu la couleur de sa peau et la taille de ses dents. Ils ont les yeux injectés de sang et leurs os saillent sous leurs habits déchirés. Une dernière personne est assise dans la boue, elle tremble de tout son corps, mais Schizæ n’arrive pas à la distinguer car elle est cachée sous une cape boueuse.
Leur guide frappe à une porte vermoulue. Un nain lui ouvre, laissant sortir une épaisse fumée. Quand il reconnait Guuën, son visage se fend en un sourire.
NAIN – L’ami ! Te v’là ‘fin ! T'es ben en r’tard, depuis tout s’temps qu’on l’attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d’venait ben dur pour nous aut’. Entre donc !
Guuën entre, laissant Schizæ et ses esclaves sur le pas de la porte.
La créature cachée sous sa cape crottée se met alors à bouger. Elle s’approche et cherche à agripper le bras de Nïn, elle lui dévoile un visage émacié pour lui demander si elle n’aurait pas quelque chose à dépanner. Une acide odeur de sueur se dégage de sous sa cape. Une autre personne, celle présumée demi-orc, a également redressé la tête et dévisage Schizæ avec un regard mauvais.
DEMI-ORC – T’en as ? Donnes moi s'que t'as, j’en ai besoin. Preste ou j'te défonce la trogne !
Schizæ ne comprend pas, cependant elle lit une soif de violence dans ces grands yeux écarlates. Le présumé demi-orc se lève à son tour pour avancer vers l'enfant en bavant. Il grogne quelque chose d'incompréhensible. Il est bientôt suivi par le demi-drow. L’agressivité de ces gens n’est pas normale. Ils agissent sous l’effet de quelque chose.
Ils sont fous, ils veulent nous tuer, comprend Schizæ, affolée.
La fillette se retourne vers ses esclaves et leur fait signe d’y aller. Guuën la regarde, comme étonné de voir ses esclaves lui obéir. Encore un rustre qui ne comprend rien à la civilisation, se dit Schizæ avec agacement, il appartient à une génération de barbares arriérés ou quoi ? Le pauvre, on dirait qu'il ne sait même pas que l’évolution de notre société, c'est l’esclavagisme.
GUUËN – Viens, petite baronne déchue, on va les attendre dehors.
Schizæ soupire encore une fois. Barbare arriéré… et malpoli. L’enfant le suit en silence alors qu’il se remet à allumer sa pipe. Il aspire la fumée tel un noyé à la recherche d’oxygène.
SCHIZÆ – Pourquoi partir le jour d’hui ? Et les moniales ?
GUUËN – Je ne veux pas importuner ces gentilles dames. Je les ai ravitaillées, maintenant il me faut disparaitre. Héberger un vendeur d’herbe dans leur temple ne semble pas leur plaire. Ce beau monde est bien hypocrite, n’est-ce pas ?
La cérémonie lui revient en mémoire. Le feu, les fumées âcres, le mal de tête et les visions bizarres… tout cela viendrait donc de plantes ? Et Guuën serait donc celui qui les leur fournirait ?
SCHIZÆ – Pourquoi nous accompagnez ? Qu’est-ce que vous attendez de nous ?
L’humain la dévisage un instant, les yeux agrandis par la surprise. Il se met ensuite à rire, dévoilant des dents jaunies. Au milieu de son visage décharné, ses yeux sourient. Ils sont d’une grande profondeur. Schizæ ne sait que penser de lui…
GUUËN – Allons fillette, tu penses vraiment que tout le monde agit dans un but égoïste ? On ne pourrait pas aider les gens juste parce qu’on en a envie ?
SCHIZÆ – Non.
GUUËN – Si jeune mais déjà si prosaïque… Et bien… il n’y a pas vraiment de raison, je vous trouve intéressants, c’est tout. (il réfléchit un instant) Ah, si, peut-être ai-je été envouté par ta belle esclave. Dis, tu me la prêterais pour le voyage ?
Schizæ n’a pas le temps de répondre, ses esclaves arrivent. Il est temps de partir.
Guuën leur indique la route et la fillette le suit en silence. Le groupe progresse dans le village. Les « bas quartiers » ne sont en fait que quelques maisons abîmées devant lesquelles des gens sont avachis, le regard perdu. Le premier qu'ils croisent est un tigrain saoul. Le second est un humain qui doit avoir une maladie de peau. Il se gratte jusqu’au sang tout en parlant à un interlocuteur invisible. A côté de lui, deux demi-sang les regardent passer. Schizæ pense qu’il s’agit d’un demi-drow, et peut-être un demi-orc, vu la couleur de sa peau et la taille de ses dents. Ils ont les yeux injectés de sang et leurs os saillent sous leurs habits déchirés. Une dernière personne est assise dans la boue, elle tremble de tout son corps, mais Schizæ n’arrive pas à la distinguer car elle est cachée sous une cape boueuse.
Leur guide frappe à une porte vermoulue. Un nain lui ouvre, laissant sortir une épaisse fumée. Quand il reconnait Guuën, son visage se fend en un sourire.
NAIN – L’ami ! Te v’là ‘fin ! T'es ben en r’tard, depuis tout s’temps qu’on l’attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d’venait ben dur pour nous aut’. Entre donc !
Guuën entre, laissant Schizæ et ses esclaves sur le pas de la porte.
La créature cachée sous sa cape crottée se met alors à bouger. Elle s’approche et cherche à agripper le bras de Nïn, elle lui dévoile un visage émacié pour lui demander si elle n’aurait pas quelque chose à dépanner. Une acide odeur de sueur se dégage de sous sa cape. Une autre personne, celle présumée demi-orc, a également redressé la tête et dévisage Schizæ avec un regard mauvais.
DEMI-ORC – T’en as ? Donnes moi s'que t'as, j’en ai besoin. Preste ou j'te défonce la trogne !
Schizæ ne comprend pas, cependant elle lit une soif de violence dans ces grands yeux écarlates. Le présumé demi-orc se lève à son tour pour avancer vers l'enfant en bavant. Il grogne quelque chose d'incompréhensible. Il est bientôt suivi par le demi-drow. L’agressivité de ces gens n’est pas normale. Ils agissent sous l’effet de quelque chose.
Ils sont fous, ils veulent nous tuer, comprend Schizæ, affolée.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
Au signe de leur maîtresse, Nïn et Serpad s'en vont chercher les affaires. La demi-elfe récupère les vêtements que Schize et elle se sont confectionné, et les autres choses qu'elles doivent emmener dans la montagne, puis rejoint la jeune baronne à l'extérieur. Les regards de l'enfant et du montagnard se détournent l'un de l'autre, pour se fixer sur les nouveaux arrivants, puis le groupe s'enfonce dans les rues à la suite du montagnard.
Ils arrivent bientôt dans un coin du village dont l'ambiance ne plaît pas du tout à Nïn. Ce n'est pas comme dans les grandes villes, où certaines parties, terriblement délabrées, laissent voir de nombreux pauvres sans abris qui mendient... mais c'est presque pire, d'un certain côté. Le regard de Nïn s'attarde sur deux demi-sangs, dont l'état fait peur à voir. Leurs os saillent sous leur peau, à tel point que l'on aurait pu croire qu'ils allaient la déchirer. Leurs yeux injectés de sang, dans leur visage maigres, paraissent immenses. Une cape emplie de boue recouvre une silhouette, qui semble en proie à de violents tremblements. L'esclave détourne les yeux, mal à l'aise. Ces gens semblent souffrir, et elle ne peut rien pour eux.
Le montagnard semble être arrivé à la destination qu'il cherchait. Il frappe à une porte, qui s'ouvre sur un nain. Celui-ci, apercevant notre guide, s'exclame:
– L’ami ! Te v’là ‘fin ! T'es ben en r’tard, depuis tout s’temps qu’on l’attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d’venait ben dur pour nous aut’. Entre donc !
Une livraison? Nïn se demande de quoi il parle. Mais elle n'a pas le temps de se questionner davantage. Alors que Guuën entre dans la maison, les laissant dehors, une main se referme sur le bras de Nïn, la faisant sursauter. Deux yeux tellement injectés de sang qu'elle ne comprend pas comment leur propriétaire peut encore supporter de les ouvrir se fixent sur elle. Une voix croassante lui demande si elle ne pourrait pas "la dépanner". Vraisemblablement, c'est l'être qui tremblait sous sa cape. Son visage est tellement creusé que la demi-elfe est incapable de dire à quelle race il appartient, ni s'il est mâle ou femelle.
Nïn tente de se dégager, mais la main lui enserre le poignet, pareille à une serre. Une autre voix hèle Schizae, la menaçant de la frapper si elle ne lui "en" donne pas. Mais que veulent ces gens? De quoi parlent-ils? Le mouvement se généralise, puisque les autres personnes présentes dans la rue se mettent à avancer vers le trio. Leurs yeux sont emplis d'une terrible soif de quelque-chose. Seulement, Nïn ignore de quoi. Sous l'effet de l'angoisse, son souffle se bloque dans sa gorge. Elle essaie encore de se dégager de la créature qui la tient, et qu'elle comparerait volontiers à un corbeau, en vain.
-Lâche-moi, gronde-t-elle, d'une voix rauque, proche du feulement d'un fauve.
L'emprise ne se desserre pas, tous continuent d'avancer. Nïn a peur. Son coeur s'emballent et, soudain, son regard se fait lointain, tandis que son être est aspiré dans la main qu'immobilise la créature. Le feu jaillit, et elle le projette autour du bras ennemi, jusqu'à ce qu'il atteigne son torse, et la cape. Celle-ci se met à flamber, tandis que la pression, enfin, se desserre. L'être hurle, en reculant. Les deux yeux d'opales fixés sur lui ne montrent pas la moindre réaction. Nïn est le feu. Elle mord la chair, sous les vêtements. Elle se colle à son ennemi, ne s'attaquant à rien d'autre, lui faisant goûter à l'incandescence. Puis, au prix d'un grand effort, alors qu'elle sent que le feu prend de plus en plus de liberté, elle s'éteint. Elle revient à elle, se tourne vers Schizae, espérant que personne n'a osé l'attaquer tandis qu'elle était concentrée sur ses flammes.
Ils arrivent bientôt dans un coin du village dont l'ambiance ne plaît pas du tout à Nïn. Ce n'est pas comme dans les grandes villes, où certaines parties, terriblement délabrées, laissent voir de nombreux pauvres sans abris qui mendient... mais c'est presque pire, d'un certain côté. Le regard de Nïn s'attarde sur deux demi-sangs, dont l'état fait peur à voir. Leurs os saillent sous leur peau, à tel point que l'on aurait pu croire qu'ils allaient la déchirer. Leurs yeux injectés de sang, dans leur visage maigres, paraissent immenses. Une cape emplie de boue recouvre une silhouette, qui semble en proie à de violents tremblements. L'esclave détourne les yeux, mal à l'aise. Ces gens semblent souffrir, et elle ne peut rien pour eux.
Le montagnard semble être arrivé à la destination qu'il cherchait. Il frappe à une porte, qui s'ouvre sur un nain. Celui-ci, apercevant notre guide, s'exclame:
– L’ami ! Te v’là ‘fin ! T'es ben en r’tard, depuis tout s’temps qu’on l’attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d’venait ben dur pour nous aut’. Entre donc !
Une livraison? Nïn se demande de quoi il parle. Mais elle n'a pas le temps de se questionner davantage. Alors que Guuën entre dans la maison, les laissant dehors, une main se referme sur le bras de Nïn, la faisant sursauter. Deux yeux tellement injectés de sang qu'elle ne comprend pas comment leur propriétaire peut encore supporter de les ouvrir se fixent sur elle. Une voix croassante lui demande si elle ne pourrait pas "la dépanner". Vraisemblablement, c'est l'être qui tremblait sous sa cape. Son visage est tellement creusé que la demi-elfe est incapable de dire à quelle race il appartient, ni s'il est mâle ou femelle.
Nïn tente de se dégager, mais la main lui enserre le poignet, pareille à une serre. Une autre voix hèle Schizae, la menaçant de la frapper si elle ne lui "en" donne pas. Mais que veulent ces gens? De quoi parlent-ils? Le mouvement se généralise, puisque les autres personnes présentes dans la rue se mettent à avancer vers le trio. Leurs yeux sont emplis d'une terrible soif de quelque-chose. Seulement, Nïn ignore de quoi. Sous l'effet de l'angoisse, son souffle se bloque dans sa gorge. Elle essaie encore de se dégager de la créature qui la tient, et qu'elle comparerait volontiers à un corbeau, en vain.
-Lâche-moi, gronde-t-elle, d'une voix rauque, proche du feulement d'un fauve.
L'emprise ne se desserre pas, tous continuent d'avancer. Nïn a peur. Son coeur s'emballent et, soudain, son regard se fait lointain, tandis que son être est aspiré dans la main qu'immobilise la créature. Le feu jaillit, et elle le projette autour du bras ennemi, jusqu'à ce qu'il atteigne son torse, et la cape. Celle-ci se met à flamber, tandis que la pression, enfin, se desserre. L'être hurle, en reculant. Les deux yeux d'opales fixés sur lui ne montrent pas la moindre réaction. Nïn est le feu. Elle mord la chair, sous les vêtements. Elle se colle à son ennemi, ne s'attaquant à rien d'autre, lui faisant goûter à l'incandescence. Puis, au prix d'un grand effort, alors qu'elle sent que le feu prend de plus en plus de liberté, elle s'éteint. Elle revient à elle, se tourne vers Schizae, espérant que personne n'a osé l'attaquer tandis qu'elle était concentrée sur ses flammes.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
Guuën fit comprendre à Schizæ qu'ils avaient à se parler seul à seul. La maîtresse prit donc congé de ses deux esclaves. Serpad Eoc'Deokad dut attendre avec Nïn, mais cette dernière se chargea de rassembler les affaires de leur maîtresse. Serpad Eoc'Deokad voulut bien l'aider, mais il ne savait pas ce qui appartenait à Schizæ. Il resta donc un instant sans savoir quoi faire. Au bout d'un moment, les deux esclaves purent retrouver leur maîtresse... et Guuën. Il y avait vraiment quelque chose chez cet homme qui ne plaisait pas à Serpad Eoc'Deokad, bien que ce dernier ne sût dire quoi. Sa façon de parler à Nïn, à Schizæ...Il y avait quelque chose de déplacé et de dérangeant. En realité, peut-être que Guuën était un anti-esclavagisme, ce qui serait une chance pour Serpad Eoc'Deokad, mais ce dernier n'arrivait pas à se contenter de cet idée. Sans raison apparente, il n'aimait pas cet Humain.
Ensemble, ils arrivèrent dans les bas-quartiers dont avait parlé Guuën. Quand il avait demandé à Serpad Eoc'Deokad s'il n'avait pas peur de s'y rendre, l'esclave Homme-lézard avait répondu qu'il avait été préparé à cela.
Il s'était trompé. Il n'avait pas été préparé à cet endroit, où régnait une atmosphère très malsaine, moribonde. Quelques personnes erraient çà et là comme des zombis. Elles étaient toutes en état de léthargie inquiétante, la peau sur les os et les yeux injectés de sang. Leurs odeurs indiquaient à Serpad Eoc'Deokad quelque chose de commun, comme si un même élément était la cause de leur état moribond. Il n'aurait su dire quoi, mais toutes ces personnes avaient été affectées par la même chose.
Guuën toqua à une porte et un Nain ouvrit. Il reconnut immédiatement Guuën et s'exclama :
Nain – L'ami ! Te v'là ‘fin ! T'es ben en r'tard, depuis tout s'temps qu'on l'attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d'venait ben dur pour nous aut'. Entre donc !
Guuën entra dans la maison du Nain et ils refermèrent la porte derrière eux, laissant Schizæ, Serpad Eoc'Deokad et Nïn dehors avec les mendiants rachitiques. Le Nain avait parlé d'une livraison... mais de quoi ? Ce n'était pas les affaires de Serpad Eoc'Deokad, mais cela pouvait-il avoir un rapport avec l'état des gens dans ce quartier ?
Soudain, Nïn se fit agripper la main par une personne dissimulée sous une cape très sale. D'une voix aiguë et tremblante, elle lui demanda si elle avait de quoi la « dépanner ».
La « dépanner », une « livraison », cette odeur commune à tous ces gens léthargiques... Y avait-il un lien, oui ou non ? Si oui, alors cela signifiait que Guuën et son ami Nain participaient activement à la maladie de tous ces gens. Un Demi-Orc, malade comme les autres, s'adressa à Schizæ d'un ton menaçant :
Demi-Orc – T'en as ? Donnes moi s'que t'as, j'en ai besoin. Preste ou j'te défonce la trogne !
Ces gens voulaient quelque chose qui leur faisait du mal et les rendaient agressifs. Sensible au danger qui s'abattait sur lui, sur sa maîtresse et sur Nïn, Serpad Eoc'Deokad agita la queue et échappa un sifflement nerveux. Nïn essaya de se défaire de la poigne du malade chétif mais sans succès. Alors que Serpad Eoc'Deokad allait essayer de l'aider, la Demi-Elfe se défendit d'une autre manière : elle fit jaillir le feu sur la pauvre personne, dont la cape prit feu, et qui prit elle-même feu avec. Serpad Eoc'Deokad ignora les cris de douleur inhumains pour surveiller les autres personnes et plus particulièrement le Demi-Orc qui s'était avancé vers Schizæ. Puis, tout à coup, le feu s'éteignit, mais la personne avait dû avoir le temps de mourir, et si ce n'était pas le cas, elle devait agoniser.
Serpad Eoc'Deokad, qui agitait toujours la queue en sifflant gravement, tendit un bras un avant, et un spectre apparut entre Schizæ et le Demi-Orc. Il était armé d'un glaive et d'une arbalète de poing, tout aussi evanescents et phosphorescents que lui.
SERPAD – Eloignez-vous de nous !
Le spectre reçut l'ordre de les défendre tous les trois : il attaquerait toute personne s'approchant à moins de deux mètres d'eux.
Ensemble, ils arrivèrent dans les bas-quartiers dont avait parlé Guuën. Quand il avait demandé à Serpad Eoc'Deokad s'il n'avait pas peur de s'y rendre, l'esclave Homme-lézard avait répondu qu'il avait été préparé à cela.
Il s'était trompé. Il n'avait pas été préparé à cet endroit, où régnait une atmosphère très malsaine, moribonde. Quelques personnes erraient çà et là comme des zombis. Elles étaient toutes en état de léthargie inquiétante, la peau sur les os et les yeux injectés de sang. Leurs odeurs indiquaient à Serpad Eoc'Deokad quelque chose de commun, comme si un même élément était la cause de leur état moribond. Il n'aurait su dire quoi, mais toutes ces personnes avaient été affectées par la même chose.
Guuën toqua à une porte et un Nain ouvrit. Il reconnut immédiatement Guuën et s'exclama :
Nain – L'ami ! Te v'là ‘fin ! T'es ben en r'tard, depuis tout s'temps qu'on l'attend, ta livraison ! On est sur la fin là, ça d'venait ben dur pour nous aut'. Entre donc !
Guuën entra dans la maison du Nain et ils refermèrent la porte derrière eux, laissant Schizæ, Serpad Eoc'Deokad et Nïn dehors avec les mendiants rachitiques. Le Nain avait parlé d'une livraison... mais de quoi ? Ce n'était pas les affaires de Serpad Eoc'Deokad, mais cela pouvait-il avoir un rapport avec l'état des gens dans ce quartier ?
Soudain, Nïn se fit agripper la main par une personne dissimulée sous une cape très sale. D'une voix aiguë et tremblante, elle lui demanda si elle avait de quoi la « dépanner ».
La « dépanner », une « livraison », cette odeur commune à tous ces gens léthargiques... Y avait-il un lien, oui ou non ? Si oui, alors cela signifiait que Guuën et son ami Nain participaient activement à la maladie de tous ces gens. Un Demi-Orc, malade comme les autres, s'adressa à Schizæ d'un ton menaçant :
Demi-Orc – T'en as ? Donnes moi s'que t'as, j'en ai besoin. Preste ou j'te défonce la trogne !
Ces gens voulaient quelque chose qui leur faisait du mal et les rendaient agressifs. Sensible au danger qui s'abattait sur lui, sur sa maîtresse et sur Nïn, Serpad Eoc'Deokad agita la queue et échappa un sifflement nerveux. Nïn essaya de se défaire de la poigne du malade chétif mais sans succès. Alors que Serpad Eoc'Deokad allait essayer de l'aider, la Demi-Elfe se défendit d'une autre manière : elle fit jaillir le feu sur la pauvre personne, dont la cape prit feu, et qui prit elle-même feu avec. Serpad Eoc'Deokad ignora les cris de douleur inhumains pour surveiller les autres personnes et plus particulièrement le Demi-Orc qui s'était avancé vers Schizæ. Puis, tout à coup, le feu s'éteignit, mais la personne avait dû avoir le temps de mourir, et si ce n'était pas le cas, elle devait agoniser.
Serpad Eoc'Deokad, qui agitait toujours la queue en sifflant gravement, tendit un bras un avant, et un spectre apparut entre Schizæ et le Demi-Orc. Il était armé d'un glaive et d'une arbalète de poing, tout aussi evanescents et phosphorescents que lui.
SERPAD – Eloignez-vous de nous !
Le spectre reçut l'ordre de les défendre tous les trois : il attaquerait toute personne s'approchant à moins de deux mètres d'eux.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
Nïn ordonne à la créature de la lâcher, mais cela n’a aucun effet. La demie-elfe est tout aussi effrayée que l’enfant. Tout à coup des flammes apparaissent et lèchent le bras de Nïn pour remonter jusqu’à celui de la créature. Le feu gonfle, crépite, monte et les enveloppe entièrement. Affolée, Schizæ s’éloigne en courant pour se retrouver aux côté de l’homme-lézard. Elle lui agrippe le bras, prête à détaler. Serpad agite la queue en sifflant tandis que la créature brûle vive en poussant des hurlements à glacer le sang. L’odeur de chaire brulée est atroce. L’enfant se souvient que par le passé la demie-elfe a déjà usé de cette magie. Mais cette fois-ci, les effets sont effrayants. Nïn a le regard fixé sur sa cible et ses yeux ont la froideur du topaze, ses traits sont durs… Schizæ n’aurait pu imaginer que la douce esclave puisse avoir un jour ce visage là.
Serpad à son tour se met en mouvement. Il place la main devant lui et fait appel à un spectre. Ainsi, le séladien est lui aussi capable d’invoquer des créatures d’outre-tombe.
SERPAD – Eloignez-vous de nous !
Son invocation est lourdement armée, prête à les défendre. Schizæ tente de calmer les battements de son cœur. Dans son effroi, elle arrive tout de même à se féliciter d’avoir récupéré de tels esclaves, ils sont bien plus utiles et puissants que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Elle tente de se calmer pour prendre les choses en main.
Devant elle, ses potentiels adversaires se sont tous arrêtés. Non seulement voir un de leur « compagnon » bruler vif les a quelque peu refroidis, mais la vision du spectre flottant à quelques mètres du sol les laisse abasourdis. Vu leur tête, on pourrait supposer qu’ils ont l’habitude de voir des choses étranges, sans discerner la réalité de l’hallucination. Le demi-orc recommence à marcher, comme si un spectre de plus ou de moins dans son champ de vision n’était pas grand-chose. A ses côtés, le demi-drow se met à rire, l’air absent. Schizæ se concentre alors sur l’air autour d’eux et entoure le demi-orc d’un froid glacial. Cependant, elle n’a pas le temps d’aller plus loin : la porte vermoulue s’ouvre sur Guuën. L’humain ouvre de grands yeux face à la scène qui s’offre à lui. Il tombe tout d’abord sur Nïn et son regard de fauve, puis sur Schizæ, accrochée à l’homme-lézard. Il tique quand il découvre le spectre qui fait face à leurs assaillants. D’ailleurs, ces derniers ont continué à avancer, si bien que le spectre les attaque.
GUUËN – Morbleu ! Ne restez pas là bande de fous !
Malgré sa maigreur cadavérique, Guuën est d’une rapidité à couper le souffle. Il attrape la main de Nïn et l’attire en courant vers des ruelles plus sûres. Schizæ les suit avec difficulté, vérifiant rapidement que son deuxième esclave ne se fasse pas dévorer entre temps. Leurs assaillants ne les poursuivent pas, ils se sont rassemblés autour du spectre et commencent à se battre, mais Schizæ les perd de vue au détour d’une ruelle.
GUUËN – Peste soit de ces brouteurs d’herbe ! Et vous ! Quelle idée d’aller ainsi à la mortaille ! Mordiable, vous n’avez pas vu qu’ils ont perdu l’esprit ? On ne peut plus les raisonner, Méphiti s’est accaparé de leur âme depuis long temps… Je vous préviens, une fois à Denoronhe, celui qui tentera de guerroyer ces intoxiqués rejoindra Sercanth, et je ne l’accompagnerais pas !
L’humain regarde autour de lui avec méfiance. Il montre ensuite ses sacs. Dans sa précipitation, Schizæ n’avait pas remarqué que Guuën était ressorti bien plus chargé qu’en entrant dans la maison du nain.
GUUËN – Mirez ma giberne, nous avons de quoi parcourir tout l’Orcande. Mais il va falloir que je vous explique ce que je n’aurais pas pu dire chez les nonettes. Denoronhe grouille de ces infestés. Il faut dire que les herbes du serpent poussent comme mauvaise herbe sur les hauteurs. Vous savez, on dit que Denoronhe serait maudite, brouillard et grêle perdraient les voyageurs… Mais il n’y a pas que ça. Méphiti vole la raison des gens qui osent s’y aventurer. Ou bien serait-ce que seuls les fous osent y monter ? Qu’importe, ceux qui s’y rendent sont souvent poussés par d’obscures raisons. Ils fuient ce qu’ils ne peuvent éviter, ils ont peur d’eux-mêmes, ils croient trouver du réconfort dans des mirages et des illusions, et ils finissent comme ceux que vous venez d’affronter. Ils ne reconnaissent plus le vrai du faux, s’attaquent à tout ce qui bouge… Certains se battent avec des armes, mais la plupart n’en sont même plus capables et se servent de leurs ongles et de leurs dents. Y en aurait même qui, dans leur folie, (son visage se teinte de dégoût) se mettrait à faire ripaille d'humains. Ils ne sont pas dangereux tant qu’on bouge. Mais si on s’arrête nuité, il ne faudra jamais baisser la garde…
Guuën prend un air mystérieux, puis, comme pris d’un besoin impérieux, il se met à fouiller frénétiquement son sac à la recherche de sa pipe.
Serpad à son tour se met en mouvement. Il place la main devant lui et fait appel à un spectre. Ainsi, le séladien est lui aussi capable d’invoquer des créatures d’outre-tombe.
SERPAD – Eloignez-vous de nous !
Son invocation est lourdement armée, prête à les défendre. Schizæ tente de calmer les battements de son cœur. Dans son effroi, elle arrive tout de même à se féliciter d’avoir récupéré de tels esclaves, ils sont bien plus utiles et puissants que tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Elle tente de se calmer pour prendre les choses en main.
Devant elle, ses potentiels adversaires se sont tous arrêtés. Non seulement voir un de leur « compagnon » bruler vif les a quelque peu refroidis, mais la vision du spectre flottant à quelques mètres du sol les laisse abasourdis. Vu leur tête, on pourrait supposer qu’ils ont l’habitude de voir des choses étranges, sans discerner la réalité de l’hallucination. Le demi-orc recommence à marcher, comme si un spectre de plus ou de moins dans son champ de vision n’était pas grand-chose. A ses côtés, le demi-drow se met à rire, l’air absent. Schizæ se concentre alors sur l’air autour d’eux et entoure le demi-orc d’un froid glacial. Cependant, elle n’a pas le temps d’aller plus loin : la porte vermoulue s’ouvre sur Guuën. L’humain ouvre de grands yeux face à la scène qui s’offre à lui. Il tombe tout d’abord sur Nïn et son regard de fauve, puis sur Schizæ, accrochée à l’homme-lézard. Il tique quand il découvre le spectre qui fait face à leurs assaillants. D’ailleurs, ces derniers ont continué à avancer, si bien que le spectre les attaque.
GUUËN – Morbleu ! Ne restez pas là bande de fous !
Malgré sa maigreur cadavérique, Guuën est d’une rapidité à couper le souffle. Il attrape la main de Nïn et l’attire en courant vers des ruelles plus sûres. Schizæ les suit avec difficulté, vérifiant rapidement que son deuxième esclave ne se fasse pas dévorer entre temps. Leurs assaillants ne les poursuivent pas, ils se sont rassemblés autour du spectre et commencent à se battre, mais Schizæ les perd de vue au détour d’une ruelle.
GUUËN – Peste soit de ces brouteurs d’herbe ! Et vous ! Quelle idée d’aller ainsi à la mortaille ! Mordiable, vous n’avez pas vu qu’ils ont perdu l’esprit ? On ne peut plus les raisonner, Méphiti s’est accaparé de leur âme depuis long temps… Je vous préviens, une fois à Denoronhe, celui qui tentera de guerroyer ces intoxiqués rejoindra Sercanth, et je ne l’accompagnerais pas !
L’humain regarde autour de lui avec méfiance. Il montre ensuite ses sacs. Dans sa précipitation, Schizæ n’avait pas remarqué que Guuën était ressorti bien plus chargé qu’en entrant dans la maison du nain.
GUUËN – Mirez ma giberne, nous avons de quoi parcourir tout l’Orcande. Mais il va falloir que je vous explique ce que je n’aurais pas pu dire chez les nonettes. Denoronhe grouille de ces infestés. Il faut dire que les herbes du serpent poussent comme mauvaise herbe sur les hauteurs. Vous savez, on dit que Denoronhe serait maudite, brouillard et grêle perdraient les voyageurs… Mais il n’y a pas que ça. Méphiti vole la raison des gens qui osent s’y aventurer. Ou bien serait-ce que seuls les fous osent y monter ? Qu’importe, ceux qui s’y rendent sont souvent poussés par d’obscures raisons. Ils fuient ce qu’ils ne peuvent éviter, ils ont peur d’eux-mêmes, ils croient trouver du réconfort dans des mirages et des illusions, et ils finissent comme ceux que vous venez d’affronter. Ils ne reconnaissent plus le vrai du faux, s’attaquent à tout ce qui bouge… Certains se battent avec des armes, mais la plupart n’en sont même plus capables et se servent de leurs ongles et de leurs dents. Y en aurait même qui, dans leur folie, (son visage se teinte de dégoût) se mettrait à faire ripaille d'humains. Ils ne sont pas dangereux tant qu’on bouge. Mais si on s’arrête nuité, il ne faudra jamais baisser la garde…
Guuën prend un air mystérieux, puis, comme pris d’un besoin impérieux, il se met à fouiller frénétiquement son sac à la recherche de sa pipe.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
En se retournant, Nïn découvre un étrange être, qui n'était pas là avant. La créature a une silhouette humaine mais ne semble avoir aucune consistance, puisque l'on peut voir à travers elle. Ses armes lui sont semblables en cela. Elle se tient entre eux et leurs adversaires, et semble les défendre. Les attaquants, en tous cas, se sont arrêtés. Mais ils semblent se faire à la présence de l'apparition, et se remettent à avancer. Nïn, effrayée, se prépare à se transformer pour défendre sa vie et celle de Schizae, qui s'accroche à Serpad, quand la voix de Guuën la fait sursauter:
– Morbleu ! Ne restez pas là bande de fous !
Il attrape sa main, et elle est entraînée à sa suite à travers les rues. L'homme des montagnes les conduit jusqu'à une zone plus calme, puis prend la parole, pour les réprimander:
– Peste soit de ces brouteurs d’herbe ! Et vous ! Quelle idée d’aller ainsi à la mortaille ! Mordiable, vous n’avez pas vu qu’ils ont perdu l’esprit ? On ne peut plus les raisonner, Méphiti s’est accaparé de leur âme depuis long temps… Je vous préviens, une fois à Denoronhe, celui qui tentera de guerroyer ces intoxiqués rejoindra Sercanth, et je ne l’accompagnerais pas !
Sous les réprimandes, Nïn baisse le regard, alors qu'un sentiment de culpabilité s'empare d'elle. Mais, en même temps, est-ce leur faute s'ils se sont fait attaquer? Ils ont agi dans la précipitation, alors qu'il les avait abandonnés à l'extérieur, que pouvaient-ils faire d'autre? Elle ouvre la bouche pour répliquer... La referme. Baisse la tête. Déjà, elle ne lui doit aucune explication. Ce n'est pas à ses ordres qu'elle obéit, mais à ceux de Schizae. Peu lui importe de ne pas avoir fait ce qu'il voulait. Et puis, elle est une esclave. Elle n'a pas à donner son avis sur la question. Aussi, elle se tait, et écoute la suite.
– Mirez ma giberne, nous avons de quoi parcourir tout l’Orcande. Mais il va falloir que je vous explique ce que je n’aurais pas pu dire chez les nonettes. Denoronhe grouille de ces infestés. Il faut dire que les herbes du serpent poussent comme mauvaise herbe sur les hauteurs. Vous savez, on dit que Denoronhe serait maudite, brouillard et grêle perdraient les voyageurs… Mais il n’y a pas que ça. Méphiti vole la raison des gens qui osent s’y aventurer. Ou bien serait-ce que seuls les fous osent y monter ? Qu’importe, ceux qui s’y rendent sont souvent poussés par d’obscures raisons. Ils fuient ce qu’ils ne peuvent éviter, ils ont peur d’eux-mêmes, ils croient trouver du réconfort dans des mirages et des illusions, et ils finissent comme ceux que vous venez d’affronter. Ils ne reconnaissent plus le vrai du faux, s’attaquent à tout ce qui bouge… Certains se battent avec des armes, mais la plupart n’en sont même plus capables et se servent de leurs ongles et de leurs dents. Y en aurait même qui, dans leur folie, (son visage se teinte de dégoût) se mettrait à faire ripaille d'humains. Ils ne sont pas dangereux tant qu’on bouge. Mais si on s’arrête nuité, il ne faudra jamais baisser la garde…
Les herbes du serpent? Ainsi, c'est ça qu'ont absorbé les personnes, dans la rue, pour être dans cette état? Et il les ont attaqué pour... en avoir? Cela semble étrange. Pourquoi vouloir cette chose qui leur fait visiblement du mal? Nïn ne comprend pas.
Guuën s'est emparé de sa pipe, avec des mouvements fébriles. Il met des herbes dedans, puis l'allume, et semble soulagé. Nïn est prise d'un doute. Ne serait-ce pas ces mêmes herbes, qu'utilise leur guide? Comme les gens, dans la rue, il semble en avoir un incontrôlable besoin pour se calmer. Et puis... il apportait quelque-chose à l'homme, dans la maison. Serait-ce lui, le responsable de l'état de ces gens? Nïn secoue la tête. Elle ne veut pas penser qu'il souffre du même mal qu'il décrit, et qui semble si dangereux. Il a l'air tout de même sensé, même s'il est inquiétant à plusieurs égards. Peut-être a-t-il simplement une maladie, qu'il guérit par des herbes. Peut-être l'homme de la maison est-il soigneur, et a-t-il besoin d'ingrédients dans la montagne. Malgré ces hypothèses, l'angoisse refuse de la lâcher. Elle jette un regard à Schizae, et essaie de lire sur ses traits si elle n'a aucun soupçon à l'encontre de leur guide. Elle fait confiance à la jeune baronne. C'est sa maîtresse, et c'est à elle de voir ce qu'ils doivent faire et ne pas faire.
– Morbleu ! Ne restez pas là bande de fous !
Il attrape sa main, et elle est entraînée à sa suite à travers les rues. L'homme des montagnes les conduit jusqu'à une zone plus calme, puis prend la parole, pour les réprimander:
– Peste soit de ces brouteurs d’herbe ! Et vous ! Quelle idée d’aller ainsi à la mortaille ! Mordiable, vous n’avez pas vu qu’ils ont perdu l’esprit ? On ne peut plus les raisonner, Méphiti s’est accaparé de leur âme depuis long temps… Je vous préviens, une fois à Denoronhe, celui qui tentera de guerroyer ces intoxiqués rejoindra Sercanth, et je ne l’accompagnerais pas !
Sous les réprimandes, Nïn baisse le regard, alors qu'un sentiment de culpabilité s'empare d'elle. Mais, en même temps, est-ce leur faute s'ils se sont fait attaquer? Ils ont agi dans la précipitation, alors qu'il les avait abandonnés à l'extérieur, que pouvaient-ils faire d'autre? Elle ouvre la bouche pour répliquer... La referme. Baisse la tête. Déjà, elle ne lui doit aucune explication. Ce n'est pas à ses ordres qu'elle obéit, mais à ceux de Schizae. Peu lui importe de ne pas avoir fait ce qu'il voulait. Et puis, elle est une esclave. Elle n'a pas à donner son avis sur la question. Aussi, elle se tait, et écoute la suite.
– Mirez ma giberne, nous avons de quoi parcourir tout l’Orcande. Mais il va falloir que je vous explique ce que je n’aurais pas pu dire chez les nonettes. Denoronhe grouille de ces infestés. Il faut dire que les herbes du serpent poussent comme mauvaise herbe sur les hauteurs. Vous savez, on dit que Denoronhe serait maudite, brouillard et grêle perdraient les voyageurs… Mais il n’y a pas que ça. Méphiti vole la raison des gens qui osent s’y aventurer. Ou bien serait-ce que seuls les fous osent y monter ? Qu’importe, ceux qui s’y rendent sont souvent poussés par d’obscures raisons. Ils fuient ce qu’ils ne peuvent éviter, ils ont peur d’eux-mêmes, ils croient trouver du réconfort dans des mirages et des illusions, et ils finissent comme ceux que vous venez d’affronter. Ils ne reconnaissent plus le vrai du faux, s’attaquent à tout ce qui bouge… Certains se battent avec des armes, mais la plupart n’en sont même plus capables et se servent de leurs ongles et de leurs dents. Y en aurait même qui, dans leur folie, (son visage se teinte de dégoût) se mettrait à faire ripaille d'humains. Ils ne sont pas dangereux tant qu’on bouge. Mais si on s’arrête nuité, il ne faudra jamais baisser la garde…
Les herbes du serpent? Ainsi, c'est ça qu'ont absorbé les personnes, dans la rue, pour être dans cette état? Et il les ont attaqué pour... en avoir? Cela semble étrange. Pourquoi vouloir cette chose qui leur fait visiblement du mal? Nïn ne comprend pas.
Guuën s'est emparé de sa pipe, avec des mouvements fébriles. Il met des herbes dedans, puis l'allume, et semble soulagé. Nïn est prise d'un doute. Ne serait-ce pas ces mêmes herbes, qu'utilise leur guide? Comme les gens, dans la rue, il semble en avoir un incontrôlable besoin pour se calmer. Et puis... il apportait quelque-chose à l'homme, dans la maison. Serait-ce lui, le responsable de l'état de ces gens? Nïn secoue la tête. Elle ne veut pas penser qu'il souffre du même mal qu'il décrit, et qui semble si dangereux. Il a l'air tout de même sensé, même s'il est inquiétant à plusieurs égards. Peut-être a-t-il simplement une maladie, qu'il guérit par des herbes. Peut-être l'homme de la maison est-il soigneur, et a-t-il besoin d'ingrédients dans la montagne. Malgré ces hypothèses, l'angoisse refuse de la lâcher. Elle jette un regard à Schizae, et essaie de lire sur ses traits si elle n'a aucun soupçon à l'encontre de leur guide. Elle fait confiance à la jeune baronne. C'est sa maîtresse, et c'est à elle de voir ce qu'ils doivent faire et ne pas faire.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
Schizæ avait empoigné le bras de Serpad Eoc'Deokad, cherchant protection auprès de lui. Le reptile ne chercha pas à la chasser. Il pouvait se sentir flatté que Schizæ le considère comme un protecteur, et quelque part ce serait de toute façon son rôle d'esclave, mais il se posait surtout la question : avait-il vraiment envie de protéger quelqu'un qui l'asservissait ? Comme pour se trouver la force d'accepter sa situation, son esprit se trouva une réponse convenable : oui, il fallait protéger Schizæ car n'importe quel autre maître qui pourrait s'emparer de lui serait bien pire qu'elle. Jusqu'à présent, Schizæ traitait ses esclaves avec plus de dignité que ce que Serpad Eoc'Deokad avait pu voir chez d'autres maîtres. Cela restait de l'esclavagisme, c'était méprisable en soi, bien sûr, et Serpad Eoc'Deokad aspirait toujours à regagner sa liberté, à ne pas demeurer esclave ; mais il était dans un royaume où il n'aurait pas de porte de sortie et où il ne pourrait que chuter dans une situation pire que celle d'avoir Schizæ comme maîtresse.
Un jour, il réussirait à regagner sa liberté. Un jour, oui ; mais maintenant, il devait encore protéger Schizæ.
Le Demi-Drow présent se mit à rire, et le Demi-Orc, après s'être arrêté un instant, fit quelques pas supplémentaire vers le trio. Le spectre appliqua les ordres de son invocateur. C'est à ce moment-là que la porte de la maison du Nain s'ouvrit. Guuën sortit et écarquilla les yeux en voyant la scène. Il jura et se précipita vers Nïn, Schizæ et Serpad Eoc'Deokad pour les pousser hors de cet endroit, pendant que le spectre engageait un combat déséquilibré avec le Demi-Orc. Le mort-vivant risquait au final de “nettoyer” cet endroit de ses occupants en les tuant les uns après les autres. En fait, il n'en fut rien : le spectre arrêta tout simplement de se battre, restant intangible, au désespoir du Demi-Orc qui essayait de risposter. L'ordre de son invocateur avait été de s'interposer si l'un des malades s'approchait du trio. Maintenant que Guuën emmenait le trio ailleurs, le spectre n'avait plus de raison d'attaquer, en appliquant au mot strict son ordre. Et finalement, l'invocation fut rompue. Pour les occupants de cette ruelle, ce spectre n'aura été qu'une hallucination de plus. Quoique les blessures du Demi-Orc étaient bien réelles.
Guuën prit un ton de réprimande envers le trio. Ce devait être indirectement adressé à Schizæ, puisque les deux esclaves ne faisaient qu'obéir à cette dernière. Serpad Eoc'Deokad écouta son discours sur les montagnes de Denoronhe. Il mit en cause les “herbes du serpent” pour expliquer la folie des gens qui vivaient dans ces montagnes « maudites », mais accusa également Méphiti. Serpad Eoc'Deokad voulut être sûr de quelque chose. Il renifla Guuën. Aucun doute : il reconnut bien cette odeur commune à tous ces pauvres hères moribond. Ce devait être une herbe. Une herbe dont Guuën semblait faire son commerce. Une herbe que réclamaient les malades bien qu'elle fût la cause de leur mal. Il était facile pour Guuën d'accuser Méphiti, et de parler des “herbes du serpent” de cette façon. Le serpent, c'était lui.
Serpad Eoc'Deokad attendit l'occasion de venir chuchoter à l'oreille de Schizæ de façon discrète :
SERPAD – Madame, je crois que Guuën est responsable du mal de tous ces gens, il a l'odeur des “fleurs du serpent” sur lui.
Un jour, il réussirait à regagner sa liberté. Un jour, oui ; mais maintenant, il devait encore protéger Schizæ.
Le Demi-Drow présent se mit à rire, et le Demi-Orc, après s'être arrêté un instant, fit quelques pas supplémentaire vers le trio. Le spectre appliqua les ordres de son invocateur. C'est à ce moment-là que la porte de la maison du Nain s'ouvrit. Guuën sortit et écarquilla les yeux en voyant la scène. Il jura et se précipita vers Nïn, Schizæ et Serpad Eoc'Deokad pour les pousser hors de cet endroit, pendant que le spectre engageait un combat déséquilibré avec le Demi-Orc. Le mort-vivant risquait au final de “nettoyer” cet endroit de ses occupants en les tuant les uns après les autres. En fait, il n'en fut rien : le spectre arrêta tout simplement de se battre, restant intangible, au désespoir du Demi-Orc qui essayait de risposter. L'ordre de son invocateur avait été de s'interposer si l'un des malades s'approchait du trio. Maintenant que Guuën emmenait le trio ailleurs, le spectre n'avait plus de raison d'attaquer, en appliquant au mot strict son ordre. Et finalement, l'invocation fut rompue. Pour les occupants de cette ruelle, ce spectre n'aura été qu'une hallucination de plus. Quoique les blessures du Demi-Orc étaient bien réelles.
Guuën prit un ton de réprimande envers le trio. Ce devait être indirectement adressé à Schizæ, puisque les deux esclaves ne faisaient qu'obéir à cette dernière. Serpad Eoc'Deokad écouta son discours sur les montagnes de Denoronhe. Il mit en cause les “herbes du serpent” pour expliquer la folie des gens qui vivaient dans ces montagnes « maudites », mais accusa également Méphiti. Serpad Eoc'Deokad voulut être sûr de quelque chose. Il renifla Guuën. Aucun doute : il reconnut bien cette odeur commune à tous ces pauvres hères moribond. Ce devait être une herbe. Une herbe dont Guuën semblait faire son commerce. Une herbe que réclamaient les malades bien qu'elle fût la cause de leur mal. Il était facile pour Guuën d'accuser Méphiti, et de parler des “herbes du serpent” de cette façon. Le serpent, c'était lui.
Serpad Eoc'Deokad attendit l'occasion de venir chuchoter à l'oreille de Schizæ de façon discrète :
SERPAD – Madame, je crois que Guuën est responsable du mal de tous ces gens, il a l'odeur des “fleurs du serpent” sur lui.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
Après avoir tiré de longues bouffées sur sa pipe, Guuën se remit en route. Chacune de ses expirations épaississait le brouillard planant autour de lui. Au sens propre comme au figuré.
Schizæ avançait en silence. Serpad s’approcha alors d’elle, discrètement, puis lui murmura ces mots :
SERPAD – Madame, je crois que Guuën est responsable du mal de tous ces gens, il a l'odeur des “fleurs du serpent” sur lui.
A peine le séladien eut-il fermé la bouche que Guuën lança un de ses sacs dans sa direction, puis un second.
GUUËN – Tiens donc l’ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Il ne donna rien à Schizæ, surement à cause de sa carrure. Il ne donna rien non plus à Nïn, surement à cause de sa beauté. D’ailleurs, il s’approchait déjà d’elle pour lui parler. Sa démarche vive démentait son air décharné. Schizæ l’entendit parler de la douloureuse beauté des montagnes et autres niaiseries du genre. Il se comportait comme les prétendants de Solyana quand ces derniers lui faisaient encore la cour. Avant que son corps en décomposition ne nourrisse les vers. L’enfant fit la moue. Nïn était une esclave. On n’agissait pas de la sorte avec une esclave, voyons ! Et les convenances ?
Un peu agacée, la fillette choisit d’agir en grande dame et d’ignorer la balourdise de leur guide. Elle réfléchit à ce que son esclave-lézard venait de lui dire, cherchant à comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette histoire. Déjà, il ne lui semblait pas normal que l’humain les guide jusqu’aux dragons sans rien leur demander en retour. Dans l’univers qui l’avait vu grandir, chaque acte était calculé, chaque mot longuement pesé. Tout avait un but précis. Certes, les choses avaient changées quand elle était devenue la dame de compagnie de Salmissra, mais ces temps bénis n’avaient pas suffit à rendre à Schizæ son enfance volée. Elle continuait à croire que personne ne pouvait agir par simple bonté de l’âme. De plus, l’humain n’avait pas l’air de croire en l’existence de son dragon. Et Serpad venait de lui dire que leur guide se nourrissait du mal qui dévorait les gens qui les avaient agressés. Pire, il le vendait.
La fillette eu beau cogiter encore et encore, elle n’arrivait pas à deviner les intentions de l’humain. Comment l’aurait-elle pu quand celui qu’elle cherchait à comprendre avait une façon de penser si différente de la sienne ? Elle fini par abandonner et se laisser porter par la beauté des paysages. Les chemins étaient très en pente. Elle se fatigua vite, mais tenta de n’en rien montrer. Son guide et son esclave Serpad portaient des bagages bien lourds. Elle ne voulait pas se plaindre devant eux. Elle avait le souffle court et son visage était rouge, ruisselant de sueur. Elle était tellement concentrée sur sa marche qu’elle ne remarqua même pas que Guuën ralentissait discrètement l’allure pour s’adapter à son rythme. Il interrompit un instant son discours poétique sur le reflet du soleil dans le mouvement de l’eau, fit un sourire charmeur à Nïn avant de s’accroupir devant Schizæ.
GUUËN – Allons baronnette, tu vas t’eshancher à porter tes chausses de la sorte…
Il lui accrocha les chaussures tout du long de son mollet. Elle n'avait jamais vu personne en ville porter des chaussures de la sorte. Ainsi, son pied était bien mieux maintenu et le tissus conservait la chaleur de la fillette jusqu'à ses genoux. Puis Guuën revint vers Nïn comme un papillon vers une fleur.
Le temps se rafraichissait au fur et à mesure de leur ascension, et elle s’emmitoufla rapidement dans les épais vêtements cousus par les moniales. Ils avaient de l’eau dans des gourdes de peau, et ils croisaient régulièrement des cours d’eau qui leur permettaient de les recharger. A chaque fois que Schizæ sentait son corps sur le point de lâcher, Guuën proposait de faire une pause. Ils avançaient bien moins vite que ce qu’il avait espéré, mais il ne dit rien, et gardait son sourire charmeur tourné vers la demie-elfe.
A un moment, Guuën leur dit de s'éloigner du chemin. Ils s’arrêtèrent dans les bois en silence tandis qu’une personne étrange passait sur le chemin. Son état ne permettait pas à Schizæ de deviner ses origines, la créature était couverte de saleté, grommelait une suite de mots incompréhensibles et avait l’air absente. Une fois à leur hauteur, elle s’arrêta net et tourna son regard mort vers eux. Elle renifla l’air quelques minutes qui sembla durer des heures, puis repris son chemin et disparut. Guuën retrouva son sourire et le groupe reprit la route.
Ils finirent par s’arrêter pour la nuit. Il faisait vraiment froid. Guuën les mena sur un lieu très abrupt, une petite grotte dans les falaises. Il vérifia à plusieurs reprises qu’on ne les verrait pas depuis la route. Pendant qu’ils n’étaient plus que trois, Schizæ se pencha vers ses esclaves.
SCHIZÆ – Nïn, Serpad dit que Guuën porte l’odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu’il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés palient aux miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t’apprécie. Continue à le faire parler. S’il a des intentions cachées, découvre les.
L’enfant levait la tête pour vérifier qu’il ne revenait pas déjà. Il était en train de ramasser du bois.
SCHIZÆ - Quand il reviendra, tu pourras faire du feu.
Ses dernières paroles s'adressaient à Nïn. En effet, il lui paraissait inutile de cacher les pouvoirs de son esclaves à Guuën. L'enfant se doutait bien que l'humain aux traits décharnés ne serait nullement effrayé par une sorcière, au contraire, elle l'imaginait déjà s'extasier sur Nïn avec des ô sirène, source de magie et de mystère, tes pouvoirs m'ont envoutés, avoue, muse, que tu m'as ensorcelé et autres inepties en tout genre.
Schizæ avançait en silence. Serpad s’approcha alors d’elle, discrètement, puis lui murmura ces mots :
SERPAD – Madame, je crois que Guuën est responsable du mal de tous ces gens, il a l'odeur des “fleurs du serpent” sur lui.
A peine le séladien eut-il fermé la bouche que Guuën lança un de ses sacs dans sa direction, puis un second.
GUUËN – Tiens donc l’ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Il ne donna rien à Schizæ, surement à cause de sa carrure. Il ne donna rien non plus à Nïn, surement à cause de sa beauté. D’ailleurs, il s’approchait déjà d’elle pour lui parler. Sa démarche vive démentait son air décharné. Schizæ l’entendit parler de la douloureuse beauté des montagnes et autres niaiseries du genre. Il se comportait comme les prétendants de Solyana quand ces derniers lui faisaient encore la cour. Avant que son corps en décomposition ne nourrisse les vers. L’enfant fit la moue. Nïn était une esclave. On n’agissait pas de la sorte avec une esclave, voyons ! Et les convenances ?
Un peu agacée, la fillette choisit d’agir en grande dame et d’ignorer la balourdise de leur guide. Elle réfléchit à ce que son esclave-lézard venait de lui dire, cherchant à comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette histoire. Déjà, il ne lui semblait pas normal que l’humain les guide jusqu’aux dragons sans rien leur demander en retour. Dans l’univers qui l’avait vu grandir, chaque acte était calculé, chaque mot longuement pesé. Tout avait un but précis. Certes, les choses avaient changées quand elle était devenue la dame de compagnie de Salmissra, mais ces temps bénis n’avaient pas suffit à rendre à Schizæ son enfance volée. Elle continuait à croire que personne ne pouvait agir par simple bonté de l’âme. De plus, l’humain n’avait pas l’air de croire en l’existence de son dragon. Et Serpad venait de lui dire que leur guide se nourrissait du mal qui dévorait les gens qui les avaient agressés. Pire, il le vendait.
La fillette eu beau cogiter encore et encore, elle n’arrivait pas à deviner les intentions de l’humain. Comment l’aurait-elle pu quand celui qu’elle cherchait à comprendre avait une façon de penser si différente de la sienne ? Elle fini par abandonner et se laisser porter par la beauté des paysages. Les chemins étaient très en pente. Elle se fatigua vite, mais tenta de n’en rien montrer. Son guide et son esclave Serpad portaient des bagages bien lourds. Elle ne voulait pas se plaindre devant eux. Elle avait le souffle court et son visage était rouge, ruisselant de sueur. Elle était tellement concentrée sur sa marche qu’elle ne remarqua même pas que Guuën ralentissait discrètement l’allure pour s’adapter à son rythme. Il interrompit un instant son discours poétique sur le reflet du soleil dans le mouvement de l’eau, fit un sourire charmeur à Nïn avant de s’accroupir devant Schizæ.
GUUËN – Allons baronnette, tu vas t’eshancher à porter tes chausses de la sorte…
Il lui accrocha les chaussures tout du long de son mollet. Elle n'avait jamais vu personne en ville porter des chaussures de la sorte. Ainsi, son pied était bien mieux maintenu et le tissus conservait la chaleur de la fillette jusqu'à ses genoux. Puis Guuën revint vers Nïn comme un papillon vers une fleur.
Le temps se rafraichissait au fur et à mesure de leur ascension, et elle s’emmitoufla rapidement dans les épais vêtements cousus par les moniales. Ils avaient de l’eau dans des gourdes de peau, et ils croisaient régulièrement des cours d’eau qui leur permettaient de les recharger. A chaque fois que Schizæ sentait son corps sur le point de lâcher, Guuën proposait de faire une pause. Ils avançaient bien moins vite que ce qu’il avait espéré, mais il ne dit rien, et gardait son sourire charmeur tourné vers la demie-elfe.
A un moment, Guuën leur dit de s'éloigner du chemin. Ils s’arrêtèrent dans les bois en silence tandis qu’une personne étrange passait sur le chemin. Son état ne permettait pas à Schizæ de deviner ses origines, la créature était couverte de saleté, grommelait une suite de mots incompréhensibles et avait l’air absente. Une fois à leur hauteur, elle s’arrêta net et tourna son regard mort vers eux. Elle renifla l’air quelques minutes qui sembla durer des heures, puis repris son chemin et disparut. Guuën retrouva son sourire et le groupe reprit la route.
Ils finirent par s’arrêter pour la nuit. Il faisait vraiment froid. Guuën les mena sur un lieu très abrupt, une petite grotte dans les falaises. Il vérifia à plusieurs reprises qu’on ne les verrait pas depuis la route. Pendant qu’ils n’étaient plus que trois, Schizæ se pencha vers ses esclaves.
SCHIZÆ – Nïn, Serpad dit que Guuën porte l’odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu’il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés palient aux miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t’apprécie. Continue à le faire parler. S’il a des intentions cachées, découvre les.
L’enfant levait la tête pour vérifier qu’il ne revenait pas déjà. Il était en train de ramasser du bois.
SCHIZÆ - Quand il reviendra, tu pourras faire du feu.
Ses dernières paroles s'adressaient à Nïn. En effet, il lui paraissait inutile de cacher les pouvoirs de son esclaves à Guuën. L'enfant se doutait bien que l'humain aux traits décharnés ne serait nullement effrayé par une sorcière, au contraire, elle l'imaginait déjà s'extasier sur Nïn avec des ô sirène, source de magie et de mystère, tes pouvoirs m'ont envoutés, avoue, muse, que tu m'as ensorcelé et autres inepties en tout genre.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
Le groupe se remet en route, fendant le brouillard qui les entoure, Guuën ne lâchant pas sa pipe. Nïn se met à suivre, sursaute lorsque le montagnard lance soudain un sac dans la direction de Serpad, puis un deuxième, en le hélant:
– Tiens donc l’ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Nïn hésite sur la conduite qu'elle doit tenir. Protester, en disant qu'elle peut très bien les aider, puisque c'est là son rôle? Ou se taire, ce qui est aussi censé être ce qu'elle doit faire? Ne sachant pas trop, elle ne dit rien. Si à un moment l'homme de la montagne est embarrassé par ce qu'il porte, il n'aura qu'à lui demander de le décharger. D'ailleurs, il s'approche d'elle. Sans doute va-t-il lui donner quelque-chose, finalement... Mais non, il se met à lui parler, en vantant les beautés du paysage qui les entoure, avec des façons de poète : exagérant tout, et parlant de leur effet sur lui. Nïn est un peu interloquée. Elle a déjà vu des hommes agir comme ça... pour faire la cour aux Dames. Mais elle, elle est une esclave. Elle ne comprend pas ce que Guuën cherche à faire. Elle baisse les yeux, et se tait, tout en cherchant un moyen d'échapper aux paroles lyriques de cet homme. Puis, comme elle ne trouve rien, et est donc forcée d'écouter, elle se fait la réflexion que Guuën parle un peu comme un livre. Elle est assez surprise qu'il parle si bien. Elle pensait qu'il était une sorte d'ermite, mais visiblement, il est cultivé. Elle, elle ne sait pas lire. Ça ne conviendrait pas à une esclave. C'est dommage. Elle aurait aimé pouvoir se plonger dans les livres, être capable de comprendre la signification de ces alignements de mots. Finalement, elle se met à écouter l'homme de bon coeur. Ce qu'il dit est peut-être absurdement enrobé de formules censées séduire les Dames, elle trouve ça beau. Pour elle qui ne peut lire, écouter ce qu'on peut faire avec des mots n'est pas une occasion qui se présente souvent. Et puis, c'est vrai que, d'après le peu qu'elle perçoit à travers le brouillard, les paysages sont jolis. D'ailleurs, toute cette brume les entoure d'un certain mystère qui renforce leur charme, en dévoilant au dernier moment des plantes auxquelles s'accrochent des perles humides. Nïn a l'impression qu'ils sont seuls, dans une immensité à l'air cotonneux.
De temps en temps, son attention quitte le flot ininterrompu des paroles de Guuën, pour se fixer sur Schizae. Elle craint que la baronne ne lui tienne rigueur du discours de l'homme. Elle aurait une double raison d'être en colère... Premièrement, elle pourrait ne pas apprécier qu'un homme s'intéresse à son esclave, car c'est qu'il ne respecte pas le fait que Nïn est la propriété de Schizae. Son ancien maître n'appréciait ainsi pas du tout que des hommes s'intéressent à elle de trop près, et ceux qui avaient l'audace de le faire le regrettaient par la suite. Et puis, la jeune baronne peut également le prendre mal en tant que Dame, à laquelle devraient revenir les flatteries dont Guuën la prive pour les accorder à... une esclave. C'est insultant. Ainsi, une fois, l'ancienne maîtresse de la demi-elfe l'avait sévèrement punie, car elle avait surpris un homme à la complimenter davantage qu'il ne l'avait fait pour elle, la Dame de la maison. Mais Schizae ne semble pas lui tenir rigueur de l'attention que le montagnard lui porte. Elle se concentre sur la route, et chacun de ses pas semble lui demander plus d'efforts que le précédent. Nïn se demande s'il lui faut intervenir. Mais, alors qu'elle réfléchit à la façon d'attirer l'attention de Guuën sur la fatigue de sa maîtresse, celui-ci ralentit sensiblement, et s'interrompt dans son discours sur les reflets du soleil dans l'eau mouvante, adressant à l'esclave un sourire qui se veut charmeur, avant de se porter vers Schizae, et de s'accroupir devant elle.
– Allons baronnette, tu vas t’eshancher à porter tes chausses de la sorte…
Le montagnard arrange les chaussures de la jeune baronne, de sorte à ce que celle-ci soit mieux maintenue et plus au chaud. Puis il revient vers Nïn, lui demande où il en était, et reprend son discours. La demi-elfe remarque qu'il a réduit le rythme de marche. Ainsi, cet homme veut-il réellement les aider? Il s'adapte au rythme de Schizae, moins rapide que les trois autres, sans en faire la remarque, prenant ainsi garde à ne pas porter atteinte à sa fierté. C'est une attention... délicate. La méfiance de Nïn par rapport à leur guide diminue.
Au fur et à mesure que le groupe monte, l'air se rafraîchit. Nïn comprend pourquoi les femmes du temple leur ont fait fabriquer des vêtements chauds. Le chemin devient également plus étroit, et serpente sur la pente, formant de nombreux virages. Ils croisent de nombreux courts d'eau, qui leur permettent heureusement de recharger les gourdes. L'ascension donne très soif. Nïn finit par interrompre les paroles de Guuën, car elle se sent coupable d'être déchargée des bagages:
- Ce que vous portez me semble bien lourd... Je suis un esclave, et il est de mon devoir de...
Le montagnard ne la laisse pas même finir sa phrase, refusant qu'elle ait quoi que ce soit à porter, arguant de sa beauté, qui en serait insultée... Nïn se retient de lever les yeux au ciel mais ne peut s'empêcher de rougir. Elle baisse de nouveau les yeux. Les compliments de Guuën la mettent terriblement mal à l'aise, et l'agacent quelque peu. C'est comme s'il niait complètement sa condition d'esclave. Ne comprend-il pas que lui faire la cour est totalement absurde et irrespectueux envers Schizae? Il ne peut rien obtenir d'elle par là. Elle appartient à Schizae, et il ne peut donc concevoir de la séduire. S'il veut quoi que ce soit d'elle, tout ce qu'il peut faire, c'est demander à Schizae de l'acheter. Mais après tout, peut-être aime-t-il simplement dire de jolies phrases et être écouté.
Tandis qu'ils montent, Nïn se rend compte que le paysage commence à se transformer, même si la différence est très légère. La végétation change. De temps en temps, le groupe fait des pauses. Nïn n'a pas l'impression que Guuën a besoin de ces arrêts... Il semble davantage les faire pour la jeune baronne, qui a l'air épuisée. La demi-elfe est impressionnée par sa volonté. L'enfant ne dit rien, et avance sans broncher, sans se plaindre... N'importe quelle personne noble aurait déjà abandonné, ou demandé des folies a ses esclaves afin de ne plus faire d'effort. Schizae, elle, continue de marcher, sans mot dire, luttant contre sa fatigue, les traits du visages figés par sa concentration, le regard décidé.
Alors qu'ils avancent, toujours sur le chemin, Guuën leur demande soudainement de quitter celui-ci pour s'arrêter des les bois, en silence. De là, ils remarquent un être, qui avance sur le chemin, en grommelant des paroles incompréhensibles. Sa saleté et son regard vide rappellent immédiatement à Nïn les personnes qui les ont attaqués au village. Soudain, la créature s'arrête, pour tourner vers le groupe son regard vide, avec d'inquiétants reniflements. La demi-elfe s'arrête de respirer, et sent déjà monter dans ses bras l'énergie qui lui permettra de faire jaillir le feu de ses paumes... Mais, aussi soudainement qu'elle s'était arrêtée, la créature reprend son chemin. Nïn relâche son souffle, et la tension magique reflue. Guuën retrouve son sourire enjôleur, et se remet en route, les autres à sa suite.
A la tombée de la nuit, leur guide annonce finalement l'arrêt. Il les mène à une falaise, dans laquelle est taillée une petite grotte, idéale pour s'abriter. Tandis que les trois autres s'y installent, il part ramasser du bois. Nïn se met à inspecter la grotte, tout en guettant les bruits extérieurs, quand la jeune baronne prend la parole, à l'adresse des ses deux esclaves:
– Nïn, Serpad dit que Guuën porte l’odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu’il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés palient aux miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t’apprécie. Continue à le faire parler. S’il a des intentions cachées, découvre les.
Ainsi, elle avait raison de soupçonner Guuën, par rapport aux herbes du serpent. Il en possède lui-même. Elle n'en est pas surprise. Mais elle n'y comprend plus rien. Elle commençait à faire confiance aux montagnards. Mais voilà qu'il leur cache des choses si importantes. Pourquoi a-t-il trait à ces herbes, alors qu'il dit lui-même qu'il faut s'en méfier, et qu'il connait leurs effets? Et pourquoi, s'il veut les tromper, est-il si prévenant envers Schizae? Pourquoi les protège-t-il, tout en les abusant? Nïn acquiesce aux instructions de Schizae, qui lui ordonne ensuite de faire du feu quand Guuën reviendra avec le bois. Elle s'assied au bord de l'ouverture de la grotte, l'oreille aux aguets, afin d'entendre revenir le montagnard. Elle se demande ce qu'il va dire, quand il verra le feu jaillir de ses paumes. Elle ne sait pas si c'est une bonne idée qu'a eu Schizae de lui demander de faire cela en sa présence. Il va peut-être prendre peur, et ne plus vouloir lui parler, auquel cas elle ne pourra plus remplir sa mission. En plus, il ne la fera plus bénéficier de ses tirades lyriques sur les charmes des montagnes.
– Tiens donc l’ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Nïn hésite sur la conduite qu'elle doit tenir. Protester, en disant qu'elle peut très bien les aider, puisque c'est là son rôle? Ou se taire, ce qui est aussi censé être ce qu'elle doit faire? Ne sachant pas trop, elle ne dit rien. Si à un moment l'homme de la montagne est embarrassé par ce qu'il porte, il n'aura qu'à lui demander de le décharger. D'ailleurs, il s'approche d'elle. Sans doute va-t-il lui donner quelque-chose, finalement... Mais non, il se met à lui parler, en vantant les beautés du paysage qui les entoure, avec des façons de poète : exagérant tout, et parlant de leur effet sur lui. Nïn est un peu interloquée. Elle a déjà vu des hommes agir comme ça... pour faire la cour aux Dames. Mais elle, elle est une esclave. Elle ne comprend pas ce que Guuën cherche à faire. Elle baisse les yeux, et se tait, tout en cherchant un moyen d'échapper aux paroles lyriques de cet homme. Puis, comme elle ne trouve rien, et est donc forcée d'écouter, elle se fait la réflexion que Guuën parle un peu comme un livre. Elle est assez surprise qu'il parle si bien. Elle pensait qu'il était une sorte d'ermite, mais visiblement, il est cultivé. Elle, elle ne sait pas lire. Ça ne conviendrait pas à une esclave. C'est dommage. Elle aurait aimé pouvoir se plonger dans les livres, être capable de comprendre la signification de ces alignements de mots. Finalement, elle se met à écouter l'homme de bon coeur. Ce qu'il dit est peut-être absurdement enrobé de formules censées séduire les Dames, elle trouve ça beau. Pour elle qui ne peut lire, écouter ce qu'on peut faire avec des mots n'est pas une occasion qui se présente souvent. Et puis, c'est vrai que, d'après le peu qu'elle perçoit à travers le brouillard, les paysages sont jolis. D'ailleurs, toute cette brume les entoure d'un certain mystère qui renforce leur charme, en dévoilant au dernier moment des plantes auxquelles s'accrochent des perles humides. Nïn a l'impression qu'ils sont seuls, dans une immensité à l'air cotonneux.
De temps en temps, son attention quitte le flot ininterrompu des paroles de Guuën, pour se fixer sur Schizae. Elle craint que la baronne ne lui tienne rigueur du discours de l'homme. Elle aurait une double raison d'être en colère... Premièrement, elle pourrait ne pas apprécier qu'un homme s'intéresse à son esclave, car c'est qu'il ne respecte pas le fait que Nïn est la propriété de Schizae. Son ancien maître n'appréciait ainsi pas du tout que des hommes s'intéressent à elle de trop près, et ceux qui avaient l'audace de le faire le regrettaient par la suite. Et puis, la jeune baronne peut également le prendre mal en tant que Dame, à laquelle devraient revenir les flatteries dont Guuën la prive pour les accorder à... une esclave. C'est insultant. Ainsi, une fois, l'ancienne maîtresse de la demi-elfe l'avait sévèrement punie, car elle avait surpris un homme à la complimenter davantage qu'il ne l'avait fait pour elle, la Dame de la maison. Mais Schizae ne semble pas lui tenir rigueur de l'attention que le montagnard lui porte. Elle se concentre sur la route, et chacun de ses pas semble lui demander plus d'efforts que le précédent. Nïn se demande s'il lui faut intervenir. Mais, alors qu'elle réfléchit à la façon d'attirer l'attention de Guuën sur la fatigue de sa maîtresse, celui-ci ralentit sensiblement, et s'interrompt dans son discours sur les reflets du soleil dans l'eau mouvante, adressant à l'esclave un sourire qui se veut charmeur, avant de se porter vers Schizae, et de s'accroupir devant elle.
– Allons baronnette, tu vas t’eshancher à porter tes chausses de la sorte…
Le montagnard arrange les chaussures de la jeune baronne, de sorte à ce que celle-ci soit mieux maintenue et plus au chaud. Puis il revient vers Nïn, lui demande où il en était, et reprend son discours. La demi-elfe remarque qu'il a réduit le rythme de marche. Ainsi, cet homme veut-il réellement les aider? Il s'adapte au rythme de Schizae, moins rapide que les trois autres, sans en faire la remarque, prenant ainsi garde à ne pas porter atteinte à sa fierté. C'est une attention... délicate. La méfiance de Nïn par rapport à leur guide diminue.
Au fur et à mesure que le groupe monte, l'air se rafraîchit. Nïn comprend pourquoi les femmes du temple leur ont fait fabriquer des vêtements chauds. Le chemin devient également plus étroit, et serpente sur la pente, formant de nombreux virages. Ils croisent de nombreux courts d'eau, qui leur permettent heureusement de recharger les gourdes. L'ascension donne très soif. Nïn finit par interrompre les paroles de Guuën, car elle se sent coupable d'être déchargée des bagages:
- Ce que vous portez me semble bien lourd... Je suis un esclave, et il est de mon devoir de...
Le montagnard ne la laisse pas même finir sa phrase, refusant qu'elle ait quoi que ce soit à porter, arguant de sa beauté, qui en serait insultée... Nïn se retient de lever les yeux au ciel mais ne peut s'empêcher de rougir. Elle baisse de nouveau les yeux. Les compliments de Guuën la mettent terriblement mal à l'aise, et l'agacent quelque peu. C'est comme s'il niait complètement sa condition d'esclave. Ne comprend-il pas que lui faire la cour est totalement absurde et irrespectueux envers Schizae? Il ne peut rien obtenir d'elle par là. Elle appartient à Schizae, et il ne peut donc concevoir de la séduire. S'il veut quoi que ce soit d'elle, tout ce qu'il peut faire, c'est demander à Schizae de l'acheter. Mais après tout, peut-être aime-t-il simplement dire de jolies phrases et être écouté.
Tandis qu'ils montent, Nïn se rend compte que le paysage commence à se transformer, même si la différence est très légère. La végétation change. De temps en temps, le groupe fait des pauses. Nïn n'a pas l'impression que Guuën a besoin de ces arrêts... Il semble davantage les faire pour la jeune baronne, qui a l'air épuisée. La demi-elfe est impressionnée par sa volonté. L'enfant ne dit rien, et avance sans broncher, sans se plaindre... N'importe quelle personne noble aurait déjà abandonné, ou demandé des folies a ses esclaves afin de ne plus faire d'effort. Schizae, elle, continue de marcher, sans mot dire, luttant contre sa fatigue, les traits du visages figés par sa concentration, le regard décidé.
Alors qu'ils avancent, toujours sur le chemin, Guuën leur demande soudainement de quitter celui-ci pour s'arrêter des les bois, en silence. De là, ils remarquent un être, qui avance sur le chemin, en grommelant des paroles incompréhensibles. Sa saleté et son regard vide rappellent immédiatement à Nïn les personnes qui les ont attaqués au village. Soudain, la créature s'arrête, pour tourner vers le groupe son regard vide, avec d'inquiétants reniflements. La demi-elfe s'arrête de respirer, et sent déjà monter dans ses bras l'énergie qui lui permettra de faire jaillir le feu de ses paumes... Mais, aussi soudainement qu'elle s'était arrêtée, la créature reprend son chemin. Nïn relâche son souffle, et la tension magique reflue. Guuën retrouve son sourire enjôleur, et se remet en route, les autres à sa suite.
A la tombée de la nuit, leur guide annonce finalement l'arrêt. Il les mène à une falaise, dans laquelle est taillée une petite grotte, idéale pour s'abriter. Tandis que les trois autres s'y installent, il part ramasser du bois. Nïn se met à inspecter la grotte, tout en guettant les bruits extérieurs, quand la jeune baronne prend la parole, à l'adresse des ses deux esclaves:
– Nïn, Serpad dit que Guuën porte l’odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu’il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés palient aux miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t’apprécie. Continue à le faire parler. S’il a des intentions cachées, découvre les.
Ainsi, elle avait raison de soupçonner Guuën, par rapport aux herbes du serpent. Il en possède lui-même. Elle n'en est pas surprise. Mais elle n'y comprend plus rien. Elle commençait à faire confiance aux montagnards. Mais voilà qu'il leur cache des choses si importantes. Pourquoi a-t-il trait à ces herbes, alors qu'il dit lui-même qu'il faut s'en méfier, et qu'il connait leurs effets? Et pourquoi, s'il veut les tromper, est-il si prévenant envers Schizae? Pourquoi les protège-t-il, tout en les abusant? Nïn acquiesce aux instructions de Schizae, qui lui ordonne ensuite de faire du feu quand Guuën reviendra avec le bois. Elle s'assied au bord de l'ouverture de la grotte, l'oreille aux aguets, afin d'entendre revenir le montagnard. Elle se demande ce qu'il va dire, quand il verra le feu jaillir de ses paumes. Elle ne sait pas si c'est une bonne idée qu'a eu Schizae de lui demander de faire cela en sa présence. Il va peut-être prendre peur, et ne plus vouloir lui parler, auquel cas elle ne pourra plus remplir sa mission. En plus, il ne la fera plus bénéficier de ses tirades lyriques sur les charmes des montagnes.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
En entendant la voix de Guuën porter vers lui alors qu'il venait à peine de finir sa phrase, Serpad Eoc'Deokad eut peur que le montagnard l'ait entendu bien qu'il eût chuchoté. Il fut rapidement soulagé de voir que ce que Guuën lui dit n'avait rien à voir du tout. Il lui jeta deux sacs de voyages.
GUUËN – Tiens donc l'ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Les deux sacs tombèrent aux pieds de l'Homme-lézard, qui se pencha pour en porter le fardeau. Esclave ou non, il voulait bien aider Guuën à porter une partie de l'équipement de voyage, cela faisait tout de même un certain poids au total pour une seule personne. Schizæ était une enfant, il était normal de l'épargner. Quant à Nïn, elle était à cheval entre l'adolescence et l'âge adulte. Serpad Eoc'Deokad ne pensa même pas à la galanterie, qui n'existait pas chez les Hommes-lézards puisque mâles et femelles se traitaient avec égalité, contrairement à ce que l'on observait chez les Humains où les hommes avaient incontestablement la place dominante sur la femme. Serpad Eoc'Deokad était pourtant un “citadin”. Il venait du Casnall où il avait vécu en ville. Il n'avait jamais vécu en tribu sauvage dans des marais. Cependant, il n'avait jamais compris pourquoi, chez les Humains, un genre avait à ce point l'ascendant sur l'autre. Il comprenait plus facilement que, chez certaines races comme les Halfelins et les Centaures, mâles et femelles occupent des postes distincts, mais sans dénigrer le sexe opposé.
Guuën, cependant, était plutôt du genre galant. Au point d'en devenir balourd. Sa façon grandiloquente de parler à Nïn mettait tout le monde un peu mal à l'aise, à commencer par la première concernée. Il ne risquait pas d'obtenir de bons résultats en faisant la cour de cette manière à la jeune femme. D'un autre côté, Serpad Eoc'Deokad n'avait pas de leçon à donner sur le sujet : il n'avait jamais vraiment fait la cour à une femelle, ou alors avait-il fait seulement des amorces qui n'avaient jamais été plus loin. Et puis, les mâles Hommes-lézards ne faisaient peut-être pas la cour aux femelles de la même manière que les Humains.
Serpad Eoc'Deokad ne contestait pas la décision de Guuën de lui faire porter une partie de la charge d'équipement, mais il en souffrait. En effet, il s'agissait de la première randonnée en montagne de sa vie. Même sans fardeau, grimper ces pentes parfois très escarpées l'aurait fatigué ; avec ses deux sacs, il finit par se retrouver à bout de souffle. Comme tous les Hommes-lézards, Serpad Eoc'Deokad était peu endurant aux efforts physiques. Un Homme-lézard se ventilait moins bien qu'un Humain. Son organisme, sans être à proprement parler “à sang froid” comme la quasi totalité des reptiles du monde animal, restait tout de même moins chaud et plus lent que celui d'un Humain.
Il n'osa pourtant pas se plaindre, car il était un esclave et ne voulait pas prendre le risque de se faire réprimander par sa maîtresse. Quoique Schizæ semblait être une maîtresse bien douce, mais... peut-être n'avait-elle pas dévoilé toute sa personnalité. Après tout, pour l'instant, Nïn et Serpad Eoc'Deokad n'avaient pas encore eu à la contrarier une seule fois. Comment Schizæ se comporterait-elle lorsque cela arriverait ?
Heureusement, Schizæ elle-même semblait éreintée par la randonnée, et ralentit son rythme. Serpad Eoc'Deokad en fut heureux, bien qu'il eût souhaité une halte pure et simple.
Serpad Eoc'Deokad envisagea l'idée de faire porter le fardeau par une invocation. Il n'appliqua pas cette idée par peur de la réaction de Guuën. Ce dernier ne le savait pas nécromancien, et mieux valait qu'il ne l'apprenne pas. Quand il avait vu le spectre, il n'avait eu aucun moyen de savoir que celui-ci avait été invoqué par lui.
Nïn se proposa à un moment de porter un sac, avançant que son statut d'esclave l'obligeait. Guuën lui coupa la parole, se refusant à lui faire porter quelque fardeau que ce soit.
Guuën réalisa à un moment que Schizæ n'était pas chaussée de façon adéquate pour une randonnée en montagne. Il s'accroupit devant elle pour lui faire porter des bottes plus confortables pour un tel exercice. Que dire de Serpad Eoc'Deokad ? Les pieds de l'Homme-lézard demeuraient nus, puisque leur morphologie digitigrade les rendent incompatibles avec le port de quelques chausses que ce soient. Ainsi, pour un Homme-lézard et même pour les autres races, le besoin que les Humains et les Nains éprouvaient à chausser leurs pieds était comme un mystère. Même les Halfelins, qui avaient des pieds morphologiquement similaires, les gardaient nus. Pour les autres races, que ce soient Hommes-lézards, Tigrains, Minotaures, Centaures ou encore Xolons, la question ne se posait même pas. Sans parler des Nagas... Les Humains et les Nains étaient-ils plus douillets des pieds que les autres races ?
Serpad Eoc'Deokad profita de cette pause pour poser ses deux sacs et souffler un peu coup. Malheureusement, cette pause pourtant bienvenue fut de trop courte durée. Toutefois, le rythme de marche ralentissait de plus en plus. Le groupe s'arrêta même à la vue d'une étrange créature humanoïde à plusieurs mètres. Elle avait l'odeur des “herbes du serpent” sur elle. Un instant, le groupe crut avoir été repéré, mais fut soulagé de voir l'être moribond poursuivre son chemin.
Quand le soleil commençait à décliner à l'horizon, Guuën avisa une grotte dans une falaise, à l'écart du chemin. Serpad Eoc'Deokad avait attendu ce moment depuis de trop longues heures. Guuën s'éloigna un instant, probablement pour aller chercher du bois. Schizæ profita de ce moment pour parler à ses deux esclaves sans être entendue du montagnard :
SCHIZÆ – Nïn, Serpad dit que Guuën porte l'odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu'il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais-moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés pallient les miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t'apprécie. Continue à le faire parler. S'il a des intentions cachées, découvre les.
Serpad Eoc'Deokad hocha la tête pour valider les ordres reçus. Il n'aimait pas Guuën et se ferait une joie de le surveiller. Sa maîtresse lui faisait confiance pour cela. Quant à elle, Nïn tirerait parti de la relation privilégiée que Guuën cherchait à tisser avec elle. Schizæ s'assura que Guuën était toujours en train de récolter du bois, et conclut en disant à Nïn :
SCHIZÆ – Quand il reviendra, tu pourras faire du feu.
L'Homme-lézard était presque amorphe, tant il avait souffert des efforts physiques consentis pour cette randonnée. Il avait l'impression que son corps pouvait se mettre à trembler de faiblesse s'il essayait de se remettre debout maintenant. Il voulut parler, et sa voix resta presque coincée dans sa gorge, d'autant plus qu'il craignit la réaction de sa maîtresse :
SERPAD – Madame, je ne pourrai pas monter le premier tour de garde. Je... me sens trop faible...
GUUËN – Tiens donc l'ami ! Partageons notre peine au service de ces charmantes demoiselles !
Les deux sacs tombèrent aux pieds de l'Homme-lézard, qui se pencha pour en porter le fardeau. Esclave ou non, il voulait bien aider Guuën à porter une partie de l'équipement de voyage, cela faisait tout de même un certain poids au total pour une seule personne. Schizæ était une enfant, il était normal de l'épargner. Quant à Nïn, elle était à cheval entre l'adolescence et l'âge adulte. Serpad Eoc'Deokad ne pensa même pas à la galanterie, qui n'existait pas chez les Hommes-lézards puisque mâles et femelles se traitaient avec égalité, contrairement à ce que l'on observait chez les Humains où les hommes avaient incontestablement la place dominante sur la femme. Serpad Eoc'Deokad était pourtant un “citadin”. Il venait du Casnall où il avait vécu en ville. Il n'avait jamais vécu en tribu sauvage dans des marais. Cependant, il n'avait jamais compris pourquoi, chez les Humains, un genre avait à ce point l'ascendant sur l'autre. Il comprenait plus facilement que, chez certaines races comme les Halfelins et les Centaures, mâles et femelles occupent des postes distincts, mais sans dénigrer le sexe opposé.
Guuën, cependant, était plutôt du genre galant. Au point d'en devenir balourd. Sa façon grandiloquente de parler à Nïn mettait tout le monde un peu mal à l'aise, à commencer par la première concernée. Il ne risquait pas d'obtenir de bons résultats en faisant la cour de cette manière à la jeune femme. D'un autre côté, Serpad Eoc'Deokad n'avait pas de leçon à donner sur le sujet : il n'avait jamais vraiment fait la cour à une femelle, ou alors avait-il fait seulement des amorces qui n'avaient jamais été plus loin. Et puis, les mâles Hommes-lézards ne faisaient peut-être pas la cour aux femelles de la même manière que les Humains.
Serpad Eoc'Deokad ne contestait pas la décision de Guuën de lui faire porter une partie de la charge d'équipement, mais il en souffrait. En effet, il s'agissait de la première randonnée en montagne de sa vie. Même sans fardeau, grimper ces pentes parfois très escarpées l'aurait fatigué ; avec ses deux sacs, il finit par se retrouver à bout de souffle. Comme tous les Hommes-lézards, Serpad Eoc'Deokad était peu endurant aux efforts physiques. Un Homme-lézard se ventilait moins bien qu'un Humain. Son organisme, sans être à proprement parler “à sang froid” comme la quasi totalité des reptiles du monde animal, restait tout de même moins chaud et plus lent que celui d'un Humain.
Il n'osa pourtant pas se plaindre, car il était un esclave et ne voulait pas prendre le risque de se faire réprimander par sa maîtresse. Quoique Schizæ semblait être une maîtresse bien douce, mais... peut-être n'avait-elle pas dévoilé toute sa personnalité. Après tout, pour l'instant, Nïn et Serpad Eoc'Deokad n'avaient pas encore eu à la contrarier une seule fois. Comment Schizæ se comporterait-elle lorsque cela arriverait ?
Heureusement, Schizæ elle-même semblait éreintée par la randonnée, et ralentit son rythme. Serpad Eoc'Deokad en fut heureux, bien qu'il eût souhaité une halte pure et simple.
Serpad Eoc'Deokad envisagea l'idée de faire porter le fardeau par une invocation. Il n'appliqua pas cette idée par peur de la réaction de Guuën. Ce dernier ne le savait pas nécromancien, et mieux valait qu'il ne l'apprenne pas. Quand il avait vu le spectre, il n'avait eu aucun moyen de savoir que celui-ci avait été invoqué par lui.
Nïn se proposa à un moment de porter un sac, avançant que son statut d'esclave l'obligeait. Guuën lui coupa la parole, se refusant à lui faire porter quelque fardeau que ce soit.
Guuën réalisa à un moment que Schizæ n'était pas chaussée de façon adéquate pour une randonnée en montagne. Il s'accroupit devant elle pour lui faire porter des bottes plus confortables pour un tel exercice. Que dire de Serpad Eoc'Deokad ? Les pieds de l'Homme-lézard demeuraient nus, puisque leur morphologie digitigrade les rendent incompatibles avec le port de quelques chausses que ce soient. Ainsi, pour un Homme-lézard et même pour les autres races, le besoin que les Humains et les Nains éprouvaient à chausser leurs pieds était comme un mystère. Même les Halfelins, qui avaient des pieds morphologiquement similaires, les gardaient nus. Pour les autres races, que ce soient Hommes-lézards, Tigrains, Minotaures, Centaures ou encore Xolons, la question ne se posait même pas. Sans parler des Nagas... Les Humains et les Nains étaient-ils plus douillets des pieds que les autres races ?
Serpad Eoc'Deokad profita de cette pause pour poser ses deux sacs et souffler un peu coup. Malheureusement, cette pause pourtant bienvenue fut de trop courte durée. Toutefois, le rythme de marche ralentissait de plus en plus. Le groupe s'arrêta même à la vue d'une étrange créature humanoïde à plusieurs mètres. Elle avait l'odeur des “herbes du serpent” sur elle. Un instant, le groupe crut avoir été repéré, mais fut soulagé de voir l'être moribond poursuivre son chemin.
Quand le soleil commençait à décliner à l'horizon, Guuën avisa une grotte dans une falaise, à l'écart du chemin. Serpad Eoc'Deokad avait attendu ce moment depuis de trop longues heures. Guuën s'éloigna un instant, probablement pour aller chercher du bois. Schizæ profita de ce moment pour parler à ses deux esclaves sans être entendue du montagnard :
SCHIZÆ – Nïn, Serpad dit que Guuën porte l'odeur des herbes du serpent. Restez sur vos gardes. Serpad, avec ton odorat, tu vérifieras tout ce qu'il nous fera manger. Ne le laisse pas monter la garde seul. Fais-moi part de tes moindres doutes. Que tes sens plus développés pallient les miens. Nïn, toi aussi tu me diras tout. Il t'apprécie. Continue à le faire parler. S'il a des intentions cachées, découvre les.
Serpad Eoc'Deokad hocha la tête pour valider les ordres reçus. Il n'aimait pas Guuën et se ferait une joie de le surveiller. Sa maîtresse lui faisait confiance pour cela. Quant à elle, Nïn tirerait parti de la relation privilégiée que Guuën cherchait à tisser avec elle. Schizæ s'assura que Guuën était toujours en train de récolter du bois, et conclut en disant à Nïn :
SCHIZÆ – Quand il reviendra, tu pourras faire du feu.
L'Homme-lézard était presque amorphe, tant il avait souffert des efforts physiques consentis pour cette randonnée. Il avait l'impression que son corps pouvait se mettre à trembler de faiblesse s'il essayait de se remettre debout maintenant. Il voulut parler, et sa voix resta presque coincée dans sa gorge, d'autant plus qu'il craignit la réaction de sa maîtresse :
SERPAD – Madame, je ne pourrai pas monter le premier tour de garde. Je... me sens trop faible...
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
L’homme-lézard se met alors à parler. Sa voix fait penser au croassement d’un corbeau.
SERPAD – Madame, je ne pourrai pas monter le premier tour de garde. Je... me sens trop faible...
La fille hausse les sourcils. Son esclave, un vigoureux homme-lézard de… quoi… trente ans, encore jeune et fort, bien traité, bien nourrit (du moins depuis qu’il lui appartient), son esclave ose se plaindre, alors qu’elle-même, enfant du sexe fragile, baronne, humaine et maître d’esclave, les pieds couverts de cloque et sentant la transpiration à plein nez, elle, Schizæ de Triant, jamais ne s'est plainte ! Mais où va le monde… Schizæ lève les yeux vers Serpad Eoc’Deokad sans cacher son dédain. Le séladien semble au bord de l’épuisement. D’un certain côté, cela plait à l’enfant qui ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel de façon théâtrale, telle l’actrice principale de la tragédie que représente sa vie. Elle lance ensuite un regard vers sa seconde esclave mais n’a pas le temps de parler car Guuën revient déjà. Il se joint au trio en sifflotant, les mains chargées de bois.
L’enfant accentue son air hautain d’un geste blasé de la main pour faire la requête suivante :
SCHIZÆ– J’ai grand froid. Nïn, fais nous un feu avant qu’on ne trépasse…
Schizæ s’allonge au sol, regardant le ciel en tremblant de froid. Elle sent qu’on lui lance une fourrure. Décidément, ce Guuën n’a aucune manière. Cependant, elle a bien trop froid pour maugréer contre ce rustre et se contente de s’enrouler dans la couverture en fermant les yeux. Elle entend vaguement l’humain chercher à prendre la place de Nïn pour faire du feu mais n’écoute qu’à moitié jusqu’à ce que des cris se fassent entendre. Elle met un instant à comprendre ce qu’il se passe.
GUUËN - C'est des charmognes ! Turdieu ! Vous êtes une sorceresse ! Par Méphiti, j’en étais sûr ! Un charme aussi… aussi… c’est contre-nature !
Schizæ se redresse.
SCHIZÆ – La paix !
Guuën se tourne vers l’enfant, les yeux ébahis.
GUUËN – Dame ! Je l’ai reprise à forfet : elle a fait venir l’esprit du feu avec les mains ! Et ce n’est pas l’herbe du serpent qui parle, je te créant ! Je… je…
L’humain se tait tout à coup, comme s’il se demandait si, au final, ce n’était pas réellement une de ces hallucinations provoquées par l’herbe. Il se remet à fixer Nïn sans bouger, comme pétrifié.
SCHIZÆ – C’est mon esclave, elle fait ce que je desire. Si je lui demande de faire venir l’eau, le feu ou ce qu’il me chante, elle obéit. C’est tout. Et s’il te prend l’envie de lui faire du mal, tu trépasseras.
GUUËN – Une sorceresse…
Guuën reste un long moment médusé, puis il se remet à bourrer sa pipe de… d’herbe du serpent, d’après Serpad Eoc’Deokad, puis tire de longues bouffées, les yeux toujours exorbités.
GUUËN – Seriez vous une succube attirant les hommes à leur perte ? C’est horrible, pourquoi faites-vous cela ?
Schizæ soupire devant un tel puits de bêtise. Elle estime que Guuën ne réagit pas trop mal face à la véritable nature de Nïn. Il s’en remettra bien vite. D’ailleurs, ce dernier n’a pas l’air réelement traumatisé d’avoir été charmé par une sorcière, au contraire, il a l’air… Schizæ fronce les sourcils. Ses réactions semblent toujours quelque peu étranges. Considérer les esclaves sur un pied d’égalité avec leur maître, vendre des herbes du serpent, les guider jusqu’à la montagne sans rien en retour… Et maintenant, il a les yeux rouges, les pupilles rétractées et l’air un peu absent, presque euphorique. Il se met à sourire à Nïn, comme si de rien n’était, il se met même à rire et son sourire se fait charmeur.
Schizæ se tortille dans sa couverture pour s’approcher de Serpad. Si ce dernier n’est pas en état de monter la garde, il faudra que Nïn le fasse à sa place. L’enfant ne s’imagine pas une seule seconde qu’elle pourrait également le faire. Elle fait un signe à Nïn : elle appose ses deux paumes l’une contre l’autre et les pose sur sa joue, basculant la tête sur le côté en fermant les yeux. Ensuite, elle s’allonge à même le sol, tout près de Serpad. Respirer la fumée la calme, l’éloigne doucement du monde réel. Elle finit par s’endormir, le sourire au lèvre.
SERPAD – Madame, je ne pourrai pas monter le premier tour de garde. Je... me sens trop faible...
La fille hausse les sourcils. Son esclave, un vigoureux homme-lézard de… quoi… trente ans, encore jeune et fort, bien traité, bien nourrit (du moins depuis qu’il lui appartient), son esclave ose se plaindre, alors qu’elle-même, enfant du sexe fragile, baronne, humaine et maître d’esclave, les pieds couverts de cloque et sentant la transpiration à plein nez, elle, Schizæ de Triant, jamais ne s'est plainte ! Mais où va le monde… Schizæ lève les yeux vers Serpad Eoc’Deokad sans cacher son dédain. Le séladien semble au bord de l’épuisement. D’un certain côté, cela plait à l’enfant qui ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel de façon théâtrale, telle l’actrice principale de la tragédie que représente sa vie. Elle lance ensuite un regard vers sa seconde esclave mais n’a pas le temps de parler car Guuën revient déjà. Il se joint au trio en sifflotant, les mains chargées de bois.
L’enfant accentue son air hautain d’un geste blasé de la main pour faire la requête suivante :
SCHIZÆ– J’ai grand froid. Nïn, fais nous un feu avant qu’on ne trépasse…
Schizæ s’allonge au sol, regardant le ciel en tremblant de froid. Elle sent qu’on lui lance une fourrure. Décidément, ce Guuën n’a aucune manière. Cependant, elle a bien trop froid pour maugréer contre ce rustre et se contente de s’enrouler dans la couverture en fermant les yeux. Elle entend vaguement l’humain chercher à prendre la place de Nïn pour faire du feu mais n’écoute qu’à moitié jusqu’à ce que des cris se fassent entendre. Elle met un instant à comprendre ce qu’il se passe.
GUUËN - C'est des charmognes ! Turdieu ! Vous êtes une sorceresse ! Par Méphiti, j’en étais sûr ! Un charme aussi… aussi… c’est contre-nature !
Schizæ se redresse.
SCHIZÆ – La paix !
Guuën se tourne vers l’enfant, les yeux ébahis.
GUUËN – Dame ! Je l’ai reprise à forfet : elle a fait venir l’esprit du feu avec les mains ! Et ce n’est pas l’herbe du serpent qui parle, je te créant ! Je… je…
L’humain se tait tout à coup, comme s’il se demandait si, au final, ce n’était pas réellement une de ces hallucinations provoquées par l’herbe. Il se remet à fixer Nïn sans bouger, comme pétrifié.
SCHIZÆ – C’est mon esclave, elle fait ce que je desire. Si je lui demande de faire venir l’eau, le feu ou ce qu’il me chante, elle obéit. C’est tout. Et s’il te prend l’envie de lui faire du mal, tu trépasseras.
GUUËN – Une sorceresse…
Guuën reste un long moment médusé, puis il se remet à bourrer sa pipe de… d’herbe du serpent, d’après Serpad Eoc’Deokad, puis tire de longues bouffées, les yeux toujours exorbités.
GUUËN – Seriez vous une succube attirant les hommes à leur perte ? C’est horrible, pourquoi faites-vous cela ?
Schizæ soupire devant un tel puits de bêtise. Elle estime que Guuën ne réagit pas trop mal face à la véritable nature de Nïn. Il s’en remettra bien vite. D’ailleurs, ce dernier n’a pas l’air réelement traumatisé d’avoir été charmé par une sorcière, au contraire, il a l’air… Schizæ fronce les sourcils. Ses réactions semblent toujours quelque peu étranges. Considérer les esclaves sur un pied d’égalité avec leur maître, vendre des herbes du serpent, les guider jusqu’à la montagne sans rien en retour… Et maintenant, il a les yeux rouges, les pupilles rétractées et l’air un peu absent, presque euphorique. Il se met à sourire à Nïn, comme si de rien n’était, il se met même à rire et son sourire se fait charmeur.
Schizæ se tortille dans sa couverture pour s’approcher de Serpad. Si ce dernier n’est pas en état de monter la garde, il faudra que Nïn le fasse à sa place. L’enfant ne s’imagine pas une seule seconde qu’elle pourrait également le faire. Elle fait un signe à Nïn : elle appose ses deux paumes l’une contre l’autre et les pose sur sa joue, basculant la tête sur le côté en fermant les yeux. Ensuite, elle s’allonge à même le sol, tout près de Serpad. Respirer la fumée la calme, l’éloigne doucement du monde réel. Elle finit par s’endormir, le sourire au lèvre.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
A la grande surprise de Nïn, l'homme-lézard ne tarde pas à contester les ordres de leur maîtresse. Il se plaint de sa fatigue, et s'excuse de ne pouvoir prendre le premier tour de garde. Nïn est éberluée. Comment ose-t-il ? Elle n'aurait pas même songé se plaindre... Un esclave ne se plaint pas. Il garde ses maux pour lui, et prévient ceux de son maître. Schizae lève les yeux au ciel en réponse. Nïn se retient de faire de même, parce-que juger n'est pas son rôle. Mais elle n'en pense pas moins, et ne peut s'empêcher de regarder dans la direction du reptile avec un certain dédain. Eh bien soit, de ce fait, la tâche lui revient.
Guuën revient soudain parmi eux, interrompant le trio. Schizae, ordonne alors d'un air quelque-peu agacé que l'esclave allume un feu. Nïn s'acquitte immédiatement de sa tâche, et s'approche du bois que l'homme a rapporté. Le montagnard, après avoir lancé une couverture à la jeune baronne, arrête la demi-elfe, en s'indignant contre son intention d'allumer le feu. Parmi un flot de paroles flatteuses, elle comprend qu'il se pense plus à même d'effectuer cette opération, du fait de sa connaissance. Elle retient mal un sourire -qui pourrait lui valoir une sévère punition- et insiste, expliquant que c'est là la volonté de la baronne. L'homme finit par la laisser faire et elle s'accroupit à côté du tas de bois. Il ne lui faut que quelques instants pour faire naître une flamme dans sa paume, et la diriger jusqu'à ce qu'elle embrase le bois. Elle revient à elle en s'ébrouant...
… Voit leur guide reculer d'un bond, en écarquillant les yeux. D'une voix forte, il s'exclame alors :
- C'est des charmognes ! Turdieu ! Vous êtes une sorceresse ! Par Méphiti, j’en étais sûr ! Un charme aussi… aussi… c’est contre-nature !
- La paix ! Ordonne sa maîtresse en se redressant d'une position allongée.
- Dame ! Je l’ai reprise à forfet : elle a fait venir l’esprit du feu avec les mains ! Et ce n’est pas l’herbe du serpent qui parle, je te créant ! Je… je…
Schizae vole au secours de la demi-elfe, en expliquant à l'homme des montagnes que c'est sous son ordre que Nïn fait venir le feu. Elle s'avance un peu en parlant de faire venir l'eau : l'esclave est capable de la contrôler, mais pas de la faire apparaître, pour une raison qu'elle ignore. Elle se tait toutefois. Peut-être que sa maîtresse affirme par là son pouvoir, et Nïn n'a pas la prétention de comprendre quelque-chose à la façon dont il faut faire régner l'ordre. Quoi qu'ils fassent, les maîtres ont raison, et ce n'est pas aux esclaves de juger de ce qu'ils disent ou font, puisque ces derniers sont incapables de connaître la pensée supérieure des premiers.
Guuën, l'air toujours aussi médusé, se met à bourrer sa pipe, avant de demander :
- Seriez vous une succube attirant les hommes à leur perte ? C'est horrible, pourquoi faites-vous cela ?
Une succube ? Mais quelle bêtise... A moins que ce ne soit encore une de ses plaisanteries. Le plus poliment possible, elle répond :
- Je suis ne suis qu'une demi-elfe, non une succube, et je fais ce que ma maîtresse m'a demandé, je vous prie de me croire.
L'homme des montagnes n'a pas l'air convaincu. Toutefois, il semble rapidement se rasséréner, et ses manières charmeuses reviennent, ainsi que son sourire. Très bien. Au moins ne devrait-elle pas risquer de châtiments injustifiés. De toute façon, ce ne semble pas être la façon de faire de sa maîtresse. Elle n'a même pas puni Serpad pour son audace !
D'ailleurs, en parlant de cela, Schizae lui adresse un signe, lui signifiant ainsi de prendre le tour de garde. Nïn demeure donc au côté du montagnard, tandis que sa maîtresse et le reptile partent se coucher.
-Eh bien, ensorcelleuse, n'allez-vous pas vous coucher après cette journée harassante ?
-Je suis habituée aux dures journées, et je n'ai pas sommeil.
Elle n'arrive pas à se résoudre à lui donner du « monsieur ». Il est trop étrange pour cela. Sa position hiérarchique n'est pas claire, puisqu'il est un homme libre, mais qu'il sert en quelque sorte Schizae. Elle ne peut le considérer comme appartenant à la classe des maîtres. D'ailleurs, il ne se comporte pas comme tel... même s'il a également des façons qui ne sont pas celles d'un esclave, ni même d'un domestique.
L'homme insiste un peu pour qu'elle aille dormir puis, voyant qu'il ne la convaincra pas, il se lance à nouveau dans des discours très lyriques, cette fois sur la beauté de la lune, la lueur dont elle nimbe les paysages... Sa frayeur face à sa flamme semble être totalement passée. Songeant à la mission dont l'a chargée Schizae, l'esclave cherche une occasion de le faire parler du sujet souhaité. Elle trouve finalement celle-ci lorsque l'homme se met à préparer sa pipe.
- Si je peux me permettre, est-ce que fumer ainsi ne risque pas de nous faire repérer par d'éventuels ennemis ? Je ne sais pas... attirer ces drôles de personne, avec leur herbe du serpent, par exemple ?
Puis elle enchaîne, choisissant prudemment ses mots, pour l'amener à apporter les réponses que souhaite sa maîtresse :
-Mais dîtes-moi, vous qui connaissez tout sur ces montagnes, vous devez en connaître beaucoup, sur cette herbe... Savoir où la trouver, par exemple. Ne pouvez-vous en ramener à ces pauvres gens, en bas, qui semblent tellement souffrir de son absence ? Est-ce qu'elle est si mauvaise que vous nous l'avez décrite, ou bien est-ce qu'elle a des attraits, pour que ces personnes soient poussées, au départ, à la rechercher ? Oh, s'il vous plaît, parlez-moi de cette herbe, cette histoire est tellement étrange, elle me rend vraiment curieuse !
Tout en demandant cela, elle se rapproche sensiblement de lui, comme captivée par avance par sa réponse. Peut-être que comme cela, il lui avouera son réel rôle dans l'affaire. Nïn compte procéder étape par étape. D'abord, élucider son implication dans l'affaire des herbes du serpent. Puis, voir quelles sont ses intentions réelles, par rapport à eux. Elle fixe l'homme de ses yeux bleus, espérant qu'il va mordre à l’appât.
Guuën revient soudain parmi eux, interrompant le trio. Schizae, ordonne alors d'un air quelque-peu agacé que l'esclave allume un feu. Nïn s'acquitte immédiatement de sa tâche, et s'approche du bois que l'homme a rapporté. Le montagnard, après avoir lancé une couverture à la jeune baronne, arrête la demi-elfe, en s'indignant contre son intention d'allumer le feu. Parmi un flot de paroles flatteuses, elle comprend qu'il se pense plus à même d'effectuer cette opération, du fait de sa connaissance. Elle retient mal un sourire -qui pourrait lui valoir une sévère punition- et insiste, expliquant que c'est là la volonté de la baronne. L'homme finit par la laisser faire et elle s'accroupit à côté du tas de bois. Il ne lui faut que quelques instants pour faire naître une flamme dans sa paume, et la diriger jusqu'à ce qu'elle embrase le bois. Elle revient à elle en s'ébrouant...
… Voit leur guide reculer d'un bond, en écarquillant les yeux. D'une voix forte, il s'exclame alors :
- C'est des charmognes ! Turdieu ! Vous êtes une sorceresse ! Par Méphiti, j’en étais sûr ! Un charme aussi… aussi… c’est contre-nature !
- La paix ! Ordonne sa maîtresse en se redressant d'une position allongée.
- Dame ! Je l’ai reprise à forfet : elle a fait venir l’esprit du feu avec les mains ! Et ce n’est pas l’herbe du serpent qui parle, je te créant ! Je… je…
Schizae vole au secours de la demi-elfe, en expliquant à l'homme des montagnes que c'est sous son ordre que Nïn fait venir le feu. Elle s'avance un peu en parlant de faire venir l'eau : l'esclave est capable de la contrôler, mais pas de la faire apparaître, pour une raison qu'elle ignore. Elle se tait toutefois. Peut-être que sa maîtresse affirme par là son pouvoir, et Nïn n'a pas la prétention de comprendre quelque-chose à la façon dont il faut faire régner l'ordre. Quoi qu'ils fassent, les maîtres ont raison, et ce n'est pas aux esclaves de juger de ce qu'ils disent ou font, puisque ces derniers sont incapables de connaître la pensée supérieure des premiers.
Guuën, l'air toujours aussi médusé, se met à bourrer sa pipe, avant de demander :
- Seriez vous une succube attirant les hommes à leur perte ? C'est horrible, pourquoi faites-vous cela ?
Une succube ? Mais quelle bêtise... A moins que ce ne soit encore une de ses plaisanteries. Le plus poliment possible, elle répond :
- Je suis ne suis qu'une demi-elfe, non une succube, et je fais ce que ma maîtresse m'a demandé, je vous prie de me croire.
L'homme des montagnes n'a pas l'air convaincu. Toutefois, il semble rapidement se rasséréner, et ses manières charmeuses reviennent, ainsi que son sourire. Très bien. Au moins ne devrait-elle pas risquer de châtiments injustifiés. De toute façon, ce ne semble pas être la façon de faire de sa maîtresse. Elle n'a même pas puni Serpad pour son audace !
D'ailleurs, en parlant de cela, Schizae lui adresse un signe, lui signifiant ainsi de prendre le tour de garde. Nïn demeure donc au côté du montagnard, tandis que sa maîtresse et le reptile partent se coucher.
-Eh bien, ensorcelleuse, n'allez-vous pas vous coucher après cette journée harassante ?
-Je suis habituée aux dures journées, et je n'ai pas sommeil.
Elle n'arrive pas à se résoudre à lui donner du « monsieur ». Il est trop étrange pour cela. Sa position hiérarchique n'est pas claire, puisqu'il est un homme libre, mais qu'il sert en quelque sorte Schizae. Elle ne peut le considérer comme appartenant à la classe des maîtres. D'ailleurs, il ne se comporte pas comme tel... même s'il a également des façons qui ne sont pas celles d'un esclave, ni même d'un domestique.
L'homme insiste un peu pour qu'elle aille dormir puis, voyant qu'il ne la convaincra pas, il se lance à nouveau dans des discours très lyriques, cette fois sur la beauté de la lune, la lueur dont elle nimbe les paysages... Sa frayeur face à sa flamme semble être totalement passée. Songeant à la mission dont l'a chargée Schizae, l'esclave cherche une occasion de le faire parler du sujet souhaité. Elle trouve finalement celle-ci lorsque l'homme se met à préparer sa pipe.
- Si je peux me permettre, est-ce que fumer ainsi ne risque pas de nous faire repérer par d'éventuels ennemis ? Je ne sais pas... attirer ces drôles de personne, avec leur herbe du serpent, par exemple ?
Puis elle enchaîne, choisissant prudemment ses mots, pour l'amener à apporter les réponses que souhaite sa maîtresse :
-Mais dîtes-moi, vous qui connaissez tout sur ces montagnes, vous devez en connaître beaucoup, sur cette herbe... Savoir où la trouver, par exemple. Ne pouvez-vous en ramener à ces pauvres gens, en bas, qui semblent tellement souffrir de son absence ? Est-ce qu'elle est si mauvaise que vous nous l'avez décrite, ou bien est-ce qu'elle a des attraits, pour que ces personnes soient poussées, au départ, à la rechercher ? Oh, s'il vous plaît, parlez-moi de cette herbe, cette histoire est tellement étrange, elle me rend vraiment curieuse !
Tout en demandant cela, elle se rapproche sensiblement de lui, comme captivée par avance par sa réponse. Peut-être que comme cela, il lui avouera son réel rôle dans l'affaire. Nïn compte procéder étape par étape. D'abord, élucider son implication dans l'affaire des herbes du serpent. Puis, voir quelles sont ses intentions réelles, par rapport à eux. Elle fixe l'homme de ses yeux bleus, espérant qu'il va mordre à l’appât.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
Serpad Eoc'Deokad n'avait pas du tout l'impression de contester un ordre de sa maîtresse : à aucun moment Schizæ ne lui avait ordonné de prendre le premier tour de garde précisément. Il prendrait bien un tour de garde, mais le dernier, car son corps était au bout de la rupture. Il lui faudrait sinon drainer de l'énergie vitale à Guuën. Oh, Serpad Eoc'Deokad n'aurait rien contre cette idée, mais il n'était pas sûr du tout que sa maîtresse approuve, et ce malgré les doutes qu'elle commençait à avoir à son sujet, grâce justement à Serpad Eoc'Deokad.
Il ne disait pas cela non plus pour se plaindre, bien que cela pût être entendu de cette manière. Il avisait simplement sa maîtresse que si elle lui ordonnait de prendre le premier tour de garde, elle mettrait sa santé en danger, et l'Homme-lézard tomberait d'épuisement sans pouvoir tenir la tâche.
Peut-être pour se moquer de la faible endurance du reptile, la jeune baronne leva les yeux au ciel, de façon assez peu naturelle. Ce fut irritant pour Serpad Eoc'Deokad, mais ce dernier ne réagit pas. Le fait était là, peu importe ce que Schizæ en pensait. Cette dernière voulait sans doute juste prendre un air supérieur afin d'assœir son rang de maîtresse. Ou bien était-ce juste de l'immaturité, autant que si elle avait dit « T'es plus fatigué que moi, nananère ! ».
Le froid n'arrangeait rien du tout à l'état du reptile qui sentait son organisme entrer presque en inactivité. Le sommeil s'imposait, et il avait besoin également de chaleur. Guuën revint et Schizæ rappela à Nïn son ordre de faire un feu. La jeune sorcière esclave se mit à la tâche, déclenchant un réaction très vive de Guuën ; mais Serpad Eoc'Deokad écouta à peine ce qu'il se dit. Dans son état, seule comptait cette chaleur que le feu lui offrait. Il s'en rapprocha. La chaleur pénétrait ses écailles et lui redonna un souffle d'énergie vital. Le feu ne soigna pas sa fatigue cependant, mais il évita au reptile d'avoir son organisme à l'arrêt.
Serpad Eoc'Deokad ferma les yeux, recroquevillé tout prêt du feu, prêt à s'endormir, pendant que Guuën se remettait de ses émotions, obligé par Schizæ qui défendait son esclave.
Quelques instants plus tard, il sentit Schizæ s'allonger juste à côté de lui, presque contre lui. La jeune baronne respirerait l'odeur reptilienne de l'Homme-lézard et c'est avec cela qu'elle s'endormirait. Serpad Eoc'Deokad se dit que sa maîtresse ne lui en voulait finalement pas tant que cela, et c'est avec cette pensée qu'il sombra dans un sommeil profond.
A Nïn de le réveiller lorsque viendrait son tour de monter la garde.
Il ne disait pas cela non plus pour se plaindre, bien que cela pût être entendu de cette manière. Il avisait simplement sa maîtresse que si elle lui ordonnait de prendre le premier tour de garde, elle mettrait sa santé en danger, et l'Homme-lézard tomberait d'épuisement sans pouvoir tenir la tâche.
Peut-être pour se moquer de la faible endurance du reptile, la jeune baronne leva les yeux au ciel, de façon assez peu naturelle. Ce fut irritant pour Serpad Eoc'Deokad, mais ce dernier ne réagit pas. Le fait était là, peu importe ce que Schizæ en pensait. Cette dernière voulait sans doute juste prendre un air supérieur afin d'assœir son rang de maîtresse. Ou bien était-ce juste de l'immaturité, autant que si elle avait dit « T'es plus fatigué que moi, nananère ! ».
Le froid n'arrangeait rien du tout à l'état du reptile qui sentait son organisme entrer presque en inactivité. Le sommeil s'imposait, et il avait besoin également de chaleur. Guuën revint et Schizæ rappela à Nïn son ordre de faire un feu. La jeune sorcière esclave se mit à la tâche, déclenchant un réaction très vive de Guuën ; mais Serpad Eoc'Deokad écouta à peine ce qu'il se dit. Dans son état, seule comptait cette chaleur que le feu lui offrait. Il s'en rapprocha. La chaleur pénétrait ses écailles et lui redonna un souffle d'énergie vital. Le feu ne soigna pas sa fatigue cependant, mais il évita au reptile d'avoir son organisme à l'arrêt.
Serpad Eoc'Deokad ferma les yeux, recroquevillé tout prêt du feu, prêt à s'endormir, pendant que Guuën se remettait de ses émotions, obligé par Schizæ qui défendait son esclave.
Quelques instants plus tard, il sentit Schizæ s'allonger juste à côté de lui, presque contre lui. La jeune baronne respirerait l'odeur reptilienne de l'Homme-lézard et c'est avec cela qu'elle s'endormirait. Serpad Eoc'Deokad se dit que sa maîtresse ne lui en voulait finalement pas tant que cela, et c'est avec cette pensée qu'il sombra dans un sommeil profond.
A Nïn de le réveiller lorsque viendrait son tour de monter la garde.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Re: Randonnées en montagne
Lové l’un contre l’autre, le séladien et l’enfant dorment du sommeil du juste. Pendant ce temps, la demie-elfe monte la garde avec l’humain. La danse des flammes se reflète dans leurs yeux et sur leurs visages. L’homme a beau insister pour que sa compagne aille se coucher, celle-ci refuse, et entame la conversation, l’interrogeant sur les risques de fumer. Elle semble effrayée à l’idée que cela puisse attirer d’éventuels ennemis. Il la regarde, étonné de cette nouvelle marque d’attention. La vie dans les montagnes lui donne rarement l’occasion de rencontrer de si jeunes personnes. Quand aux elfes, si jamais il y en avait eu par le passé, voilà longtemps qu’ils ont quitté ces lieux maudits. Il a lu bien des légendes sur ces créatures, elles décrivaient des êtres d’une grande beauté, d’une agilité sans pareille, et elles parlaient d’une magie ancestrale. Une magie au service de la nature. Les livres expliquent tout ça. Mais la réalité est bien plus impressionnante. Celle qui l’accompagne a beau n’être elfe qu’à demi, il espère qu’elle est au-delà de la bassesse humaine. Parce que le monde humain est perverti. Guuën n’a jamais aimé les humains et leur univers pourri.
Soudainement intimidé par le fait de se retrouver seul avec elle, il se met à jouer avec le petit paquet d’herbe qu’il a entre les mains. Il devient maladroit et n’arrive plus à bourrer sa pipe, tout tombe par terre. Enfin… ce n’est peut-être pas tant la faute de sa timidité que de ses tremblements incontrôlables.
GUUËN – Le feu les attirera tout autant. Mais il fait bien trop froid pour qu’on puisse se permettre de l’éteindre. Quand à la fumée, c’est vrai, peut-être que l’odeur du serpent les appellera…
Il fait un geste fataliste de la main.
Nïn n’en a pas fini avec lui. Elle l’interroge alors sur l’herbe du serpent, sur les lieux où elle pousse. Elle lui demande s’il ne pourrait pas en apporter à ceux qui en veulent, en bas, dans la fange où l’homme se regroupe, pullule, et salit tout. La demie-elfe se montre vraiment curieuse. Guuën sourit. Il voit bien que ce n’est pas une simple conversation, elle a des choses en tête. Est-ce sa maîtresse qui lui a ordonné d’en savoir plus ? Il baisse les yeux, un peu fataliste. Après tout, c’est normal, cette jeune beauté ne pouvait pas s’intéresser à lui. Mais cela lui suffit. Elle est proche de lui, et même si ce n’est pas un penchant naturel et qu’elle joue un jeu, il s’en contentera. Parce que c’est déjà plus que ce qu’il pouvait espérer.
Alors il se met à parler. Il choisit de parler des légendes. Elle semble apprécier les histoires, les phrases qui se transforment en poésie. Elle apprécie la beauté du monde, alors ça, il peut la partager avec elle. Ça ne l’engage à rien, de rester évasif.
Tout le monde sait que les dragons sont apparus sur Orcande bien avant l'apparition des elfes et la naissance du premier humain. Dans les temps éloignés, on raconte que les premiers êtres gouvernaient le monde. Ce sont les ancêtres des dragons. Ils étaient bien plus impressionnants que leurs descendants et ressemblaient à des serpents géants dotés quatre pattes. Ils n’avaient pas besoin d’ailes pour voler. Ils maîtrisaient une magie qu’on ne pourrait même plus imaginer à présent. Mais comme leurs descendants, ils avaient l’orgueil de se croire sages alors qu’en réalité, ils étaient cupides et se faisaient inlassablement la guerre. (Comme quoi, les races douées de parole seraient les plus… dégénérées.) Ils se battaient, crachant feu et acide, brulant tout sur leur passage. Ils n’avaient cure de blesser les forêts puisqu’ils vivaient aux sommets des montagnes glaciales. Mais voilà, ils semblaient avoir oublié qu’ils se nourrissaient d’animaux qui, eux, avaient besoin d’une nature vivante pour l’être également. Les animaux vinrent à mourir. A cette époque, ils n’avaient rien à voir avec les animaux que l’on connaît à présent. Un sanglier avait la taille d’une colline et lorsqu’un cerf courait, le monde tremblait sous ses pas. L'un après l'autre, ils s'éteignirent en laissant derrière eux l’aride désert créé par les premiers êtres. Au lieu de cesser leurs querelles, ces derniers voulurent détruire leurs frères pour avoir plus de nourriture. Crois le ou non, ils continuèrent à bruler les terres ennemies pour affamer leurs congénères et finirent par s'entre-dévorer. La race qui se prétendait la plus sage de toute s’éteignit d’elle-même. Leurs petits, affamés, devinrent plus chétifs les uns que les autres, plus distordus au fil des années. Leur magie s’affaiblit, et ils ne purent plus voler sans l’aide d’ailes. Certains n’héritèrent même pas de ces membres et d’autres perdirent jusqu’à leurs pattes, se retrouvant obligés de ramper sur terre pour se déplacer. C’est ainsi qu’apparurent les dragons, les lézards, les serpents et les autres reptiles. Les premiers êtres moururent les uns après les autres. La dernière bataille eu lieu ici, dans les montagnes de Denoronhe. C’est à partir de là qu’elles devinrent maudites. Quand leurs corps retournèrent à la terre, ils l’infestèrent à jamais. Les herbes qui poussèrent sur leurs dépouilles étaient emprunte de leurs âmes. Les herbes du serpent, comme tu l’as deviné. Quand elles entrent dans le corps d’un être vivant, les souvenirs des premiers êtres montent en eux. Voilà pourquoi il n’y a pas âme qui vive ici. Les animaux, les centaures, les elfes, aucun d’entre eux ne veut vivre dans la mémoire orgueilleuse et perfide des premiers êtres. Sauf… oui, tu l’as encore deviné, sauf ceux qui leur sont semblables. Les humains, demi-humains, et toutes les fourbes créatures qui leur ressemblent. Car, vois-tu, que tu la manges ou que tu la fumes, tu ressens cette illusion, cet incommensurable pouvoir, cette magie si puissante ! Et tu t'imagines la maîtriser, comme les premiers êtres le faisaient. Mais ce n’est que leur mémoire qui parle. Tu te sens tout-puissant, et tu vois des choses, les choses qu’ils ont vues. Tu as accès à un monde entier que personne n’imagine. Tu connais le passé, et parfois même, tu vois le futur. Tout comme les premiers êtres pouvaient le voir.
Guuën s’enflamme dans ses explications. Puis il se calme pour reprendre.
Les elfes n’approchèrent jamais ces montagnes. Mais les premiers humains à y venir utilisèrent l’herbe pour communier avec le monde. Et pour communier entre eux. Au départ, cela les rapprochaient. Ils voyaient l’origine du monde et son avenir, il partager leurs visions, et cherchaient à ne pas reproduire l’erreur des premiers êtres. Mais ça n’a pas duré longtemps. Cette sensation de pouvoir était si puissante que, quand ils la fumaient, ils avaient l’impression d’être immortel. Et quand ils cessaient, ils se sentaient mal, faibles. Ils sont venus à être dépendant de cette herbe pour survivre. Et la mémoire des premiers êtres a envahis leur esprit, si bien qu’ils se croient immortels, tout puissants, immenses, et ils croient avoir besoin de se nourrir des « petits » animaux, comme des humains par exemple. Ils se battent même entre eux.
J’en apporte aux humains de la fange… enfin, « des villes », comme vous dîtes. En échange, ils me donnent des nouvelles du monde, de la nourriture, des vêtements, de l’argent. Certains la subissent. D’autres pensent pouvoir la maîtriser. Ils pensent qu’elle les rapproche des dieux. C’est peut-être un peu le cas, car personne n’a jamais été aussi proche des dieux que les premiers êtres. Tu vois, les religieux du temple, ceux qui vous ont recueillis, et bien, c’est l’herbe du serpent qu’ils utilisent pour leurs cérémonies. Tu as dû sentir un peu cet effet, l’impression que le monde est minuscule, à tes pieds. Ou bien tu as dû voir un univers jusque là inaccessible, ou juste avoir l’impression de voler.
Il souffle une fumée opaque en observant les étoiles. Puis il reprend la parole.
GUUËN – Les dragons sont les ancêtres les plus proches de premiers êtres. On raconte des tas de légendes à leur sujet. Si les vieux ossements des premiers êtres peuvent donner à l’herbe de tels pouvoirs, imagine ce que pourrait offrir le corps d’un dragon !
Il se tait brusquement, se demandant s’il n’en a pas déjà trop dévoilé sur ses intentions.
GUUËN – Alors, jeune elfe, désires tu connaître les secrets du passé, du futur et des dieux ?
Guuën lui désigne le petit paquet d’herbe avec un air interrogatif.
Non loin d’eux, Schizæ dort toujours à point fermé, bercée par les lents battements du cœur de Serpad Eoc’Deokad.
Soudainement intimidé par le fait de se retrouver seul avec elle, il se met à jouer avec le petit paquet d’herbe qu’il a entre les mains. Il devient maladroit et n’arrive plus à bourrer sa pipe, tout tombe par terre. Enfin… ce n’est peut-être pas tant la faute de sa timidité que de ses tremblements incontrôlables.
GUUËN – Le feu les attirera tout autant. Mais il fait bien trop froid pour qu’on puisse se permettre de l’éteindre. Quand à la fumée, c’est vrai, peut-être que l’odeur du serpent les appellera…
Il fait un geste fataliste de la main.
Nïn n’en a pas fini avec lui. Elle l’interroge alors sur l’herbe du serpent, sur les lieux où elle pousse. Elle lui demande s’il ne pourrait pas en apporter à ceux qui en veulent, en bas, dans la fange où l’homme se regroupe, pullule, et salit tout. La demie-elfe se montre vraiment curieuse. Guuën sourit. Il voit bien que ce n’est pas une simple conversation, elle a des choses en tête. Est-ce sa maîtresse qui lui a ordonné d’en savoir plus ? Il baisse les yeux, un peu fataliste. Après tout, c’est normal, cette jeune beauté ne pouvait pas s’intéresser à lui. Mais cela lui suffit. Elle est proche de lui, et même si ce n’est pas un penchant naturel et qu’elle joue un jeu, il s’en contentera. Parce que c’est déjà plus que ce qu’il pouvait espérer.
Alors il se met à parler. Il choisit de parler des légendes. Elle semble apprécier les histoires, les phrases qui se transforment en poésie. Elle apprécie la beauté du monde, alors ça, il peut la partager avec elle. Ça ne l’engage à rien, de rester évasif.
Tout le monde sait que les dragons sont apparus sur Orcande bien avant l'apparition des elfes et la naissance du premier humain. Dans les temps éloignés, on raconte que les premiers êtres gouvernaient le monde. Ce sont les ancêtres des dragons. Ils étaient bien plus impressionnants que leurs descendants et ressemblaient à des serpents géants dotés quatre pattes. Ils n’avaient pas besoin d’ailes pour voler. Ils maîtrisaient une magie qu’on ne pourrait même plus imaginer à présent. Mais comme leurs descendants, ils avaient l’orgueil de se croire sages alors qu’en réalité, ils étaient cupides et se faisaient inlassablement la guerre. (Comme quoi, les races douées de parole seraient les plus… dégénérées.) Ils se battaient, crachant feu et acide, brulant tout sur leur passage. Ils n’avaient cure de blesser les forêts puisqu’ils vivaient aux sommets des montagnes glaciales. Mais voilà, ils semblaient avoir oublié qu’ils se nourrissaient d’animaux qui, eux, avaient besoin d’une nature vivante pour l’être également. Les animaux vinrent à mourir. A cette époque, ils n’avaient rien à voir avec les animaux que l’on connaît à présent. Un sanglier avait la taille d’une colline et lorsqu’un cerf courait, le monde tremblait sous ses pas. L'un après l'autre, ils s'éteignirent en laissant derrière eux l’aride désert créé par les premiers êtres. Au lieu de cesser leurs querelles, ces derniers voulurent détruire leurs frères pour avoir plus de nourriture. Crois le ou non, ils continuèrent à bruler les terres ennemies pour affamer leurs congénères et finirent par s'entre-dévorer. La race qui se prétendait la plus sage de toute s’éteignit d’elle-même. Leurs petits, affamés, devinrent plus chétifs les uns que les autres, plus distordus au fil des années. Leur magie s’affaiblit, et ils ne purent plus voler sans l’aide d’ailes. Certains n’héritèrent même pas de ces membres et d’autres perdirent jusqu’à leurs pattes, se retrouvant obligés de ramper sur terre pour se déplacer. C’est ainsi qu’apparurent les dragons, les lézards, les serpents et les autres reptiles. Les premiers êtres moururent les uns après les autres. La dernière bataille eu lieu ici, dans les montagnes de Denoronhe. C’est à partir de là qu’elles devinrent maudites. Quand leurs corps retournèrent à la terre, ils l’infestèrent à jamais. Les herbes qui poussèrent sur leurs dépouilles étaient emprunte de leurs âmes. Les herbes du serpent, comme tu l’as deviné. Quand elles entrent dans le corps d’un être vivant, les souvenirs des premiers êtres montent en eux. Voilà pourquoi il n’y a pas âme qui vive ici. Les animaux, les centaures, les elfes, aucun d’entre eux ne veut vivre dans la mémoire orgueilleuse et perfide des premiers êtres. Sauf… oui, tu l’as encore deviné, sauf ceux qui leur sont semblables. Les humains, demi-humains, et toutes les fourbes créatures qui leur ressemblent. Car, vois-tu, que tu la manges ou que tu la fumes, tu ressens cette illusion, cet incommensurable pouvoir, cette magie si puissante ! Et tu t'imagines la maîtriser, comme les premiers êtres le faisaient. Mais ce n’est que leur mémoire qui parle. Tu te sens tout-puissant, et tu vois des choses, les choses qu’ils ont vues. Tu as accès à un monde entier que personne n’imagine. Tu connais le passé, et parfois même, tu vois le futur. Tout comme les premiers êtres pouvaient le voir.
Guuën s’enflamme dans ses explications. Puis il se calme pour reprendre.
Les elfes n’approchèrent jamais ces montagnes. Mais les premiers humains à y venir utilisèrent l’herbe pour communier avec le monde. Et pour communier entre eux. Au départ, cela les rapprochaient. Ils voyaient l’origine du monde et son avenir, il partager leurs visions, et cherchaient à ne pas reproduire l’erreur des premiers êtres. Mais ça n’a pas duré longtemps. Cette sensation de pouvoir était si puissante que, quand ils la fumaient, ils avaient l’impression d’être immortel. Et quand ils cessaient, ils se sentaient mal, faibles. Ils sont venus à être dépendant de cette herbe pour survivre. Et la mémoire des premiers êtres a envahis leur esprit, si bien qu’ils se croient immortels, tout puissants, immenses, et ils croient avoir besoin de se nourrir des « petits » animaux, comme des humains par exemple. Ils se battent même entre eux.
J’en apporte aux humains de la fange… enfin, « des villes », comme vous dîtes. En échange, ils me donnent des nouvelles du monde, de la nourriture, des vêtements, de l’argent. Certains la subissent. D’autres pensent pouvoir la maîtriser. Ils pensent qu’elle les rapproche des dieux. C’est peut-être un peu le cas, car personne n’a jamais été aussi proche des dieux que les premiers êtres. Tu vois, les religieux du temple, ceux qui vous ont recueillis, et bien, c’est l’herbe du serpent qu’ils utilisent pour leurs cérémonies. Tu as dû sentir un peu cet effet, l’impression que le monde est minuscule, à tes pieds. Ou bien tu as dû voir un univers jusque là inaccessible, ou juste avoir l’impression de voler.
Il souffle une fumée opaque en observant les étoiles. Puis il reprend la parole.
GUUËN – Les dragons sont les ancêtres les plus proches de premiers êtres. On raconte des tas de légendes à leur sujet. Si les vieux ossements des premiers êtres peuvent donner à l’herbe de tels pouvoirs, imagine ce que pourrait offrir le corps d’un dragon !
Il se tait brusquement, se demandant s’il n’en a pas déjà trop dévoilé sur ses intentions.
GUUËN – Alors, jeune elfe, désires tu connaître les secrets du passé, du futur et des dieux ?
Guuën lui désigne le petit paquet d’herbe avec un air interrogatif.
Non loin d’eux, Schizæ dort toujours à point fermé, bercée par les lents battements du cœur de Serpad Eoc’Deokad.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Randonnées en montagne
La question de Nïn sur la fumée de la pipe est écartée rapidement. En effet, leur guide lui explique que le feu pourrait tout autant attirer d'éventuels ennemis, mais qu'ils en ont trop besoin pour s'en passer. L'esclave acquiesce et jette un coup d'oeil à sa maîtresse, allongée non loin du feu avec le reptile. Les flammes projettent sur son visage des ombres douces, et ses traits, d'ordinaire décidés, sont relâchés par le sommeil et laissent apparaître ce que la baronne est réellement : une enfant. Une bouffée de tendresse envahit Nïn. Sa jeune maîtresse a beau être une importante baronne qui traite avec des dragons, ses grandes tâches ne l'empêchent pas d'être une petite fille. Ce ne doit pas être aisé, à son âge, d'avoir de telles responsabilités.
Puis Guuën se met à parler de l'herbe du serpent. Pour ce faire, il se met à lui conter une légende, à propos des premiers êtres. Nïn l'écoute d'abord avec politesse, mais elle est rapidement happée par le récit. L'homme a des talents de conteurs certains, et la demi-elfe a l'impression de voir ces êtres et leurs proies, des animaux aussi grands que des montagnes, prendre vie devant ses yeux. Elle assiste à leurs combats, et à la destruction des paysages. Horrifiée, elle voit les animaux disparaître peu à peu et ces terribles prédateurs n'en tirer aucune leçon, puis qu'ils continuent à s'entre-déchirer, jusqu'à la totale dégradation de leur race. Leurs descendants deviennent dragons, lézards et serpents, tandis qu'au milieu de leurs cadavres, qui reposent dans ces montagnes, une herbe se met à pousser, chargées de leur âme... l'herbe du serpent.
Elle remarque, au milieu du récit de son conteur, comme un jugement sur les humains, en déduit qu'il ne les aime pas. Un moment, elle s'interroge sur ses raisons de les aider ? Sa maîtresse est humaine, après tout et, en plus, elle doit rejoindre un dragon, un descendants de ces êtres sanguinaires et destructeurs... Mais elle oublie ses interrogations, car Guuën lui explique comment les humains se mettent à utiliser l'herbe du serpent pour communier avec les dieux, retrouver l'illusion de la puissance des premiers êtres... Il lui révèle même quand dans le temple, lors des cérémonies, ce sont ces herbes qui sont utilisées ! Nïn comprend mieux ce qu'elle a ressenti, ce jour là. Toutes ce sensations, la communion avec les flammes, encore plus puissante que d'habitude, l'appel de sa partie animale et, finalement, la puissance décelée chez sa maîtresse, qui lui a donné, pendant un moment, l'envie de s'agenouiller devant elle... Si ces herbes ont ce pouvoir quand on les respire uniquement, elle n'imagine pas ce que cela peut-être lorsqu'on les fume et inspire ainsi directement leur essence !
Alors que Guuën termine son récit, elle lève vers lui des yeux émerveillés, tandis qu'il s'exclame, en conclusion :
– Les dragons sont les ancêtres les plus proches de premiers êtres. On raconte des tas de légendes à leur sujet. Si les vieux ossements des premiers êtres peuvent donner à l’herbe de tels pouvoirs, imagine ce que pourrait offrir le corps d’un dragon !
L'esclave ne le conçoit en effet même pas. Un frisson la parcoure à cette idée. Et dire que justement, ils vont voir un dragon. Une pensée lui effleure alors l'esprit. Et si le montagnard... Mais cette idée n'a pas le temps de se formuler que l'homme reprend la parole, attirant son attention sur autre-chose et faisant voler son intuition en éclats :
– Alors, jeune elfe, désires tu connaître les secrets du passé, du futur et des dieux ?
Il lui désigne son paquet d'herbe. Nïn tombe en arrêt, le regarde, ébahie. Il lui propose de... fumer ? Elle imagine alors ce que cela pourrait être. Connaître des secrets que seuls possèdent les dieux, même l'espace d'un instant. Accéder à une puissance dont elle n'a jamais rêvé. Entrer dans une transe plus profonde encore que celle qu'elle a connu au temple. Pour elle, que la puissance fascine, et qui aime jouer avec le feu – dans tous les sens du terme- c'est terriblement tentant. Elle tend la main... Se fige. Le visage de sa mère s'est imposé à son esprit.
Elle est enfant. Une fois encore, elle a réussi à faire venir le feu, qui peut apparaître dans sa main. Ce feu qui crépite, qui croît et qui, au bout d'un moment, devient puissant, si puissant qu'il la dépasse, échappe à son contrôle... C'est ce qui est arrivé. Elle l'a allumé. Puis, fascinée, elle l'a laissé croître, et croître encore, l'emporter, elle a perdu conscience de son corps, elle a juste senti sa faim dévorante... Et maintenant, il est trop puissant pour elle, elle ne peut plus l'arrêter, il s'attaque aux arbres, il menace même la maison où sa mère et elle vivent à deux. Nïn a peur mais, en même temps, elle est émerveillée. Quand soudain, sa mère surgit, se jette au milieu des flammes. Nïn, horrifiée, veut hurler, mais elle ne sait plus très bien si elle est elle, ou bien le feu vorace... Une trombe d'eau s'abat, elle se sent mourir... Réintègre entièrement son corps. Sa mère s'approche d'elle et, tendrement, force les yeux de la demi-elfe, emplis de larmes, à rencontrer les siens, qui reflètent à la fois sévérité et tendresse.
Nïn revient à elle. Elle fixe Guuën, puis baisse les yeux.
-Je ne peux pas. Je... suis fatiguée. Vous devriez dormir, vous aussi.
Elle s'éloigne de leur guide, va secouer le reptile pour qu'il surveillé Guuën, puis s'allonge aux côtés de Schizae, où elle se roule en boule. Elle a envie de pleurer. Qui sait ce qui aurait pu arriver si elle avait accepté la proposition du montagnard. Aurait-elle tout mis en feu ? Est-elle un peu comme ces premiers êtres, qui brûlaient tout, juste parce-qu'ils en avaient le pouvoir ? Le lendemain, il faudra qu'elle s'excuse auprès de Guuën. Elle est partie brusquement, et a été impolie. Elle frissonne. Elle a l'impression de ne plus bien savoir qui elle est. Schizae lui donne peut-être trop de liberté, elle en oublierait presque qu'elle est une esclave. Elle a failli accepter de fumer, par soif de pouvoir ! Du pouvoir, pour elle, c'est insensé. C'est la faute de Guuën, aussi. Il la traite comme une égale. Ce n'est pas bien. Elle finit par s'endormir, d'un sommeil agité.
Puis Guuën se met à parler de l'herbe du serpent. Pour ce faire, il se met à lui conter une légende, à propos des premiers êtres. Nïn l'écoute d'abord avec politesse, mais elle est rapidement happée par le récit. L'homme a des talents de conteurs certains, et la demi-elfe a l'impression de voir ces êtres et leurs proies, des animaux aussi grands que des montagnes, prendre vie devant ses yeux. Elle assiste à leurs combats, et à la destruction des paysages. Horrifiée, elle voit les animaux disparaître peu à peu et ces terribles prédateurs n'en tirer aucune leçon, puis qu'ils continuent à s'entre-déchirer, jusqu'à la totale dégradation de leur race. Leurs descendants deviennent dragons, lézards et serpents, tandis qu'au milieu de leurs cadavres, qui reposent dans ces montagnes, une herbe se met à pousser, chargées de leur âme... l'herbe du serpent.
Elle remarque, au milieu du récit de son conteur, comme un jugement sur les humains, en déduit qu'il ne les aime pas. Un moment, elle s'interroge sur ses raisons de les aider ? Sa maîtresse est humaine, après tout et, en plus, elle doit rejoindre un dragon, un descendants de ces êtres sanguinaires et destructeurs... Mais elle oublie ses interrogations, car Guuën lui explique comment les humains se mettent à utiliser l'herbe du serpent pour communier avec les dieux, retrouver l'illusion de la puissance des premiers êtres... Il lui révèle même quand dans le temple, lors des cérémonies, ce sont ces herbes qui sont utilisées ! Nïn comprend mieux ce qu'elle a ressenti, ce jour là. Toutes ce sensations, la communion avec les flammes, encore plus puissante que d'habitude, l'appel de sa partie animale et, finalement, la puissance décelée chez sa maîtresse, qui lui a donné, pendant un moment, l'envie de s'agenouiller devant elle... Si ces herbes ont ce pouvoir quand on les respire uniquement, elle n'imagine pas ce que cela peut-être lorsqu'on les fume et inspire ainsi directement leur essence !
Alors que Guuën termine son récit, elle lève vers lui des yeux émerveillés, tandis qu'il s'exclame, en conclusion :
– Les dragons sont les ancêtres les plus proches de premiers êtres. On raconte des tas de légendes à leur sujet. Si les vieux ossements des premiers êtres peuvent donner à l’herbe de tels pouvoirs, imagine ce que pourrait offrir le corps d’un dragon !
L'esclave ne le conçoit en effet même pas. Un frisson la parcoure à cette idée. Et dire que justement, ils vont voir un dragon. Une pensée lui effleure alors l'esprit. Et si le montagnard... Mais cette idée n'a pas le temps de se formuler que l'homme reprend la parole, attirant son attention sur autre-chose et faisant voler son intuition en éclats :
– Alors, jeune elfe, désires tu connaître les secrets du passé, du futur et des dieux ?
Il lui désigne son paquet d'herbe. Nïn tombe en arrêt, le regarde, ébahie. Il lui propose de... fumer ? Elle imagine alors ce que cela pourrait être. Connaître des secrets que seuls possèdent les dieux, même l'espace d'un instant. Accéder à une puissance dont elle n'a jamais rêvé. Entrer dans une transe plus profonde encore que celle qu'elle a connu au temple. Pour elle, que la puissance fascine, et qui aime jouer avec le feu – dans tous les sens du terme- c'est terriblement tentant. Elle tend la main... Se fige. Le visage de sa mère s'est imposé à son esprit.
Elle est enfant. Une fois encore, elle a réussi à faire venir le feu, qui peut apparaître dans sa main. Ce feu qui crépite, qui croît et qui, au bout d'un moment, devient puissant, si puissant qu'il la dépasse, échappe à son contrôle... C'est ce qui est arrivé. Elle l'a allumé. Puis, fascinée, elle l'a laissé croître, et croître encore, l'emporter, elle a perdu conscience de son corps, elle a juste senti sa faim dévorante... Et maintenant, il est trop puissant pour elle, elle ne peut plus l'arrêter, il s'attaque aux arbres, il menace même la maison où sa mère et elle vivent à deux. Nïn a peur mais, en même temps, elle est émerveillée. Quand soudain, sa mère surgit, se jette au milieu des flammes. Nïn, horrifiée, veut hurler, mais elle ne sait plus très bien si elle est elle, ou bien le feu vorace... Une trombe d'eau s'abat, elle se sent mourir... Réintègre entièrement son corps. Sa mère s'approche d'elle et, tendrement, force les yeux de la demi-elfe, emplis de larmes, à rencontrer les siens, qui reflètent à la fois sévérité et tendresse.
Nïn revient à elle. Elle fixe Guuën, puis baisse les yeux.
-Je ne peux pas. Je... suis fatiguée. Vous devriez dormir, vous aussi.
Elle s'éloigne de leur guide, va secouer le reptile pour qu'il surveillé Guuën, puis s'allonge aux côtés de Schizae, où elle se roule en boule. Elle a envie de pleurer. Qui sait ce qui aurait pu arriver si elle avait accepté la proposition du montagnard. Aurait-elle tout mis en feu ? Est-elle un peu comme ces premiers êtres, qui brûlaient tout, juste parce-qu'ils en avaient le pouvoir ? Le lendemain, il faudra qu'elle s'excuse auprès de Guuën. Elle est partie brusquement, et a été impolie. Elle frissonne. Elle a l'impression de ne plus bien savoir qui elle est. Schizae lui donne peut-être trop de liberté, elle en oublierait presque qu'elle est une esclave. Elle a failli accepter de fumer, par soif de pouvoir ! Du pouvoir, pour elle, c'est insensé. C'est la faute de Guuën, aussi. Il la traite comme une égale. Ce n'est pas bien. Elle finit par s'endormir, d'un sommeil agité.
Nïn- Elite
- Race : demi-elfe
Re: Randonnées en montagne
D'un sommeil profond et réparateur, Serpad Eoc'Deokad dormait, jusqu'à sentir son corps être doucement secoué. Ses yeux reptiliens s'ouvrirent lentement. Avant même de la sentir ou de la voir, il devina que Nïn était en train de le réveiller, ce que ses sens lui confirmèrent effectivement. Ce sommeil... avait été si bon... Avait-il rêvé ? Il ne se le rappela pas. Une chose était sûre, dormir avait été si bon qu'il était trop frustrant que cela s'arrête maintenant. Mais il était un esclave, il n'avait pas le choix.Il en avait marre d'être esclave. Schizæ avait beau être une maîtresse douce, esclave restait une situation insupportable pour l'Homme-lézard. Il aurait à trouver un moyen de s'en extirper. En attendant, il devait continuer à obéir.
Il devait veiller sur les trois autres, maintenant, jusqu'au lever du soleil. Il ne dormirait plus jusqu'à la prochaine nuit. Il devait veiller, puis il se chargerait à nouveau d'une partie de l'équipement de voyage pour reprendre la randonnée en montagne. Il avait juste envie de dormir un peu plus longtemps. Et surtout pas de passer une journée comme celle qui s'annonçait, une journée comme la précédente. Il était un reptile, l'on ne pouvait pas lui demander tous ces efforts dans la journée. Les montagnes, ce n'était pas son terrain.
Il se mit en position assise tandis que Nïn se roula en boule de l'autre côté de Schizæ mais près d'elle. Serpad Eoc'Deokad regarda et renifla Guuën. L'odeur des herpes du serpent était à nouveau forte sur l'homme. Il venait d'en fumer. Guuën marmonna quelque chose, le reptile ne comprit pas quoi, l'ouïe étant son sens le moins développé. Guuën n'avait toujours pas dormi, il était resté éveillé pendant le tour de garde de Nïn – rien d'étonnant. Il décida d'aller se coucher lui aussi.
Serpad Eoc'Deokad n'eut ainsi pas vraiment à le surveiller. Il souffla du feu sur celui existant pour l'alimenter un peu. En tout cas, il se sentait bien, revigoré par ce sommeil, qu'il aurait voulu plus long, certes, mais qui avait été grandement réparateur.
Quand les premiers rayons du soleil percèrent l'horizon, il se mit à quatre pattes devant Schizæ et lui secoua doucement l'épaule.
SERPAD – Madame, le jour se lève.
De l'autre côté du feu, Guuën dormait. Serpad Eoc'Deokad commençait peu à peu à s'habituer à son odeur mais il la trouvait toujours dérangeante. Les Humains ne sentaient déjà pas bon en général, Guuën avait en plus des notes sur lui mauvaises, âcres et étouffantes.
Il devait veiller sur les trois autres, maintenant, jusqu'au lever du soleil. Il ne dormirait plus jusqu'à la prochaine nuit. Il devait veiller, puis il se chargerait à nouveau d'une partie de l'équipement de voyage pour reprendre la randonnée en montagne. Il avait juste envie de dormir un peu plus longtemps. Et surtout pas de passer une journée comme celle qui s'annonçait, une journée comme la précédente. Il était un reptile, l'on ne pouvait pas lui demander tous ces efforts dans la journée. Les montagnes, ce n'était pas son terrain.
Il se mit en position assise tandis que Nïn se roula en boule de l'autre côté de Schizæ mais près d'elle. Serpad Eoc'Deokad regarda et renifla Guuën. L'odeur des herpes du serpent était à nouveau forte sur l'homme. Il venait d'en fumer. Guuën marmonna quelque chose, le reptile ne comprit pas quoi, l'ouïe étant son sens le moins développé. Guuën n'avait toujours pas dormi, il était resté éveillé pendant le tour de garde de Nïn – rien d'étonnant. Il décida d'aller se coucher lui aussi.
Serpad Eoc'Deokad n'eut ainsi pas vraiment à le surveiller. Il souffla du feu sur celui existant pour l'alimenter un peu. En tout cas, il se sentait bien, revigoré par ce sommeil, qu'il aurait voulu plus long, certes, mais qui avait été grandement réparateur.
Quand les premiers rayons du soleil percèrent l'horizon, il se mit à quatre pattes devant Schizæ et lui secoua doucement l'épaule.
SERPAD – Madame, le jour se lève.
De l'autre côté du feu, Guuën dormait. Serpad Eoc'Deokad commençait peu à peu à s'habituer à son odeur mais il la trouvait toujours dérangeante. Les Humains ne sentaient déjà pas bon en général, Guuën avait en plus des notes sur lui mauvaises, âcres et étouffantes.
Serpad Eoc'Deokad- (personnage abandonné)
- Race : Homme-lézard
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Orcande - forum de RP médiéval-fantastique :: Zones de RP :: Royaume d'Estandre :: Faeronhe et Denoronhe
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum