Une soirée animée
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Une soirée animée
Telbara – Hauts-quartiers
Telbara – Bas-quartiers
Le soleil dardait ses derniers rayons sur la plus grande ville du continent et les rues se vidaient lentement mais sûrement. Les Telbarans commençaient doucement à allumer leurs lanternes ou "chandelles ardentes" au-dessus de leur porche ou leurs fenêtres pour baliser les rues. Neesha sortait à peine de la guilde des Guerriers, la mine visiblement déconfite.
"Et c'est encore foiré... J'en ai marre... Cette fois-ci j'vais la quitter c'te guilde de merde !" hurla-t-elle d'une voix féline.Ce qui s'apparentait étrangement à un rugissement fit sursauter la plupart des passants. Y'en a même un qui s'est retrouvé sur les fesses, le souffle coupé, à deux doigts de la crise cardiaque. C'était le genre de situation qui faisait normalement rire la jeune Tigraine aux éclats mais elle n'était pas d'humeur ce soir là. Elle se dirigea d'un pas décidé vers les Bas-quartiers et la taverne du Centaure Assoiffé, un bouge sordide dans une ruelle mal éclairée qui faisait bizarrement la meilleure hydromel de la ville. Enfin surtout la moins chère...
***
La journée avait pourtant bien commencé. Comme d'habitude, aux premières lueurs du jour, Neesha s'était retrouvée sur un des terrains d’entraînement de la guilde. Elle avait décidé de s’entraîner au maniement des armes et plus particulièrement au lancer de dagues. L'exercice était loin d'être simple. Si les bases consistaient à viser des cibles statiques à quelques mètres de distance, la Tigraine elle, en était au stade supérieur. Ce dernier mettait l’accent sur le lancer en mouvement, en marchant puis en courant pour finalement terminer dans diverses positions incongrues. Après plusieurs heures d'entraînement, Neesha eut même droit à des compliments du lieutenant Butral ! Un comble pour cet humain d'ordinaire si austère et critique.
Après le déjeuner, une longue sieste et une méditation, la guerrière s’attela à l'entretien de son équipement. Le nettoyage de ses armes et de ses pièces d'armures était relativement simple. Une simple brosse en crin et un chiffon suffisaient à enlever la plupart des tâches de terre et de sang sur le métal. Le cuir et les vêtements en revanche étaient souvent marqués à vie après avoir reçu les entrailles d'un gobelin. Ce qui prenait le plus de temps et d'énergie était l'aiguisage de ses nombreuses armes. Un travail long, pénible et rébarbatif qui était pourtant nécessaire. La plupart des gens se contentaient de refiler cette tâche aux divers forgerons mais le travail était souvent inégal (fait pas des apprentis) et surtaxé. A raison d'ailleurs, un guerrier doit savoir prendre soin de son gagne-pain.
Neesha avait été convoquée en fin d'après-midi par la guilde et dans son esprit cela ne pouvait être qu'une bonne nouvelle ! Finalement elle allait être récompensée de tous ses efforts. Trois longues années à crapahuter dans des bleds paumés à travers tout le continent pour une solde de misère. A prendre mission après mission jusqu'à gagner le surnom « d'insatiable ». Enfin elle allait être reconnue à sa juste valeur et se voir confier des responsabilités ! Malheureusement ce ne fut pas le cas. On lui refila une mission certes, mais pas à la hauteur de ses espérances.
"Moi, escorter un gnome ? Jamais !" s'était-elle écrié en sortant du bureau du lieutenant Burtal.Après le déjeuner, une longue sieste et une méditation, la guerrière s’attela à l'entretien de son équipement. Le nettoyage de ses armes et de ses pièces d'armures était relativement simple. Une simple brosse en crin et un chiffon suffisaient à enlever la plupart des tâches de terre et de sang sur le métal. Le cuir et les vêtements en revanche étaient souvent marqués à vie après avoir reçu les entrailles d'un gobelin. Ce qui prenait le plus de temps et d'énergie était l'aiguisage de ses nombreuses armes. Un travail long, pénible et rébarbatif qui était pourtant nécessaire. La plupart des gens se contentaient de refiler cette tâche aux divers forgerons mais le travail était souvent inégal (fait pas des apprentis) et surtaxé. A raison d'ailleurs, un guerrier doit savoir prendre soin de son gagne-pain.
Neesha avait été convoquée en fin d'après-midi par la guilde et dans son esprit cela ne pouvait être qu'une bonne nouvelle ! Finalement elle allait être récompensée de tous ses efforts. Trois longues années à crapahuter dans des bleds paumés à travers tout le continent pour une solde de misère. A prendre mission après mission jusqu'à gagner le surnom « d'insatiable ». Enfin elle allait être reconnue à sa juste valeur et se voir confier des responsabilités ! Malheureusement ce ne fut pas le cas. On lui refila une mission certes, mais pas à la hauteur de ses espérances.
***
Telbara – Bas-quartiers
"Tavernier ! Une hydromel, pronto !" beugla la Tigraine en poussant les portes de l'établissement. Elle s'assit à une table bancale, la même depuis bientôt une semaine. A tel point que c'était devenu SA table et personne n'osait lui disputer cet état de fait. Y'en a qu'ont essayé, ils ont eu des problèmes... Après plusieurs chopines, la salle était dorénavant presque pleine et la soirée bien avancée. C'était d'ordinaire à peu près l'heure où il y avait de l'animation. Un barde ? Nonnnn... Quelques voix rugueuses s'élevèrent du brouhaha des conversations, les noms d'oiseaux fusèrent et une bagarre commença. Ce soir là c'était à propos d'une petite poule blanche qui avait été volée apparemment. Bref, il y avait toujours une raison pour se foutre sur la gueule... Les hostilités commencèrent sans que cela inquiète qui que se soit et bientôt ce fut presque la totalité de la clientèle qui s'envoyait des bourre-pifs. Le crâne d'un type s'écrasa sur la table de la Tigraine, envoyant valdinguer sa chopine.
"Tavernier ! C'est possible d'avoir une animation différente de temps en temps ? Hein, genre un barde. Parait que y'en a une particulièrement douée qui traîne dans le coin ces derniers temps. Enfin c'est pas dit qu'elle mettre les pieds dans votre gourbi à clodos." fit-elle en riant aux éclats, visiblement intoxiquée avant de dégager l'humain de sa table et de se jeter dans la mêlée.
Dernière édition par Neesha le Lun 14 Sep 2015 - 20:57, édité 2 fois (Raison : Mise en page - Sauts de ligne bizarres ^^)
Neesha- Novice
- Race : Tigrain
Re: Une soirée animée
Telbara. En voila une grande ville! C'est loin d'être la première fois que j'y met les pieds, mais chaque fois que j'y retourne, je suis toujours impressionnée, autant par sa taille que par sa diversité ethnique. C'est toujours plus agréable de voir nagas et centaures se promener libres qu'enchaînés. Un contraste d'autant plus frappant lorsque l'on revient d'un long séjour en Estandre, où les esclaves sont plus nombreux que les personnes libres ( En l’occurrence, le terme " homme libre " n'aurait pas convenu ) ...
Néanmoins, ce n'est pas pour autant que la capitale d'Estandre est inintéressante. Au contraire, les esclaves ont souvent vécus des épreuves bien plus durs que de simples voyageurs, qui pensent être " héroïques " parce qu'ils ont survécus à une attaque de bandits en fuyant la queue entre les jambes. Je ne suis pas une personne défaitiste ou pessimiste, mais il est assez dur de tourner en chanson un acte de couardise.
Après avoir loué une chambre dans une auberge modeste ( D'aucuns diraient miteuse, mais il faut savoir être optimiste ) je suis restée une bonne semaine dans la ville, contant à qui voulait une histoire ou deux, passant parfois la nuit entière à distraire un public qui ne se lassait pas. Pour sur, je suis douée! Et même si ses soirées sont parfois épuisantes, elles me permettent de gagner mon pain suffisamment pour rester dans la ville et profiter de diverse plaisirs comme changer de tenue ( j'évite tout de même les robes, préférant des habits plus adaptés au voyage ) goûter des spécialités locales, ou même aller boire un coup avec des gens. Bon, dit comme ça, on pourrait croire que je vis dans l'opulence, mais ce n'est pas vraiment le cas. J'aime juste profiter de ma vie en toute circonstance.
Le soleil commence à se coucher de moins en moins tard, on allait vers une fin d'été assez rapide et légèrement pluvieuse. Les gens commencent à allumer les torches ou bien à rentrer chez eux. Certains quartiers, la nuit, étaient de véritables coupes-gorges...
Je n'aime pas fréquenter ce genre de quartier mais, comme mon maître se plaisait à me le rappeler, la musique n'était pas réservée à la noblesse et aux bourgeois. Au contraire, les gens de basse extraction avaient même tendance à mieux l'apprécier que ces derniers. Surement parce qu'en tant que grands buveurs, on adorait toujours ajouter de l'ambiance dans une taverne! A la longue, j'avais appris à supporter ces quartiers mal famés, et même à apprécier leurs qualités comme leurs défauts.
Ma destination ce soir là, est une taverne que l'on pourrait qualifier de " boui boui ", le Centaure Assoiffé. Ce qui est sur, c'est qu'elle était peuplée par des ivrognes invétérés qui apprécieraient ma compagnie! Une bonne soirée en perspective.
Je ne suis même pas arrivé que j'entend déja du grabuge. Pas besoin d'être une experte de ce genre de milieu pour deviner qu'il s'agissait d'une bagarre! Le pauvre tenancier aurait du ménage à faire le lendemain. A moins qu'il ne participe lui-même? Dans ce cas, tant mieux pour lui.
En passant la porte, je vois que je ne me suis pas trompée! Des hommes , et même deux nains et une tigraine sont en train de remodeler la forme de leur mâchoire. Peu d'entre eux ont remarqués mon arrivée, et ceux qui m'ont vu ne s'attardent pas sur moi et recommencent à tabasser leurs... Compagnons de beuveries?
Je m'approche timidement du comptoir, prenant garde aux objets qui volent, et commande une boisson. Tout mon barda est dans un petit baluchon que je garde sur moi en permanence. Légère angoisse, comme d'habitude. Aussi, je m'assois sur le comptoir et déballe ma guitare. Quelques uns des ivrognes me prêtent alors un regard intéressé. Je joue quelques notes pour préparer mes doigts, et c'est parti! C'est l'heure d'apporter un peu de poésie dans cette taverne!
Néanmoins, ce n'est pas pour autant que la capitale d'Estandre est inintéressante. Au contraire, les esclaves ont souvent vécus des épreuves bien plus durs que de simples voyageurs, qui pensent être " héroïques " parce qu'ils ont survécus à une attaque de bandits en fuyant la queue entre les jambes. Je ne suis pas une personne défaitiste ou pessimiste, mais il est assez dur de tourner en chanson un acte de couardise.
Après avoir loué une chambre dans une auberge modeste ( D'aucuns diraient miteuse, mais il faut savoir être optimiste ) je suis restée une bonne semaine dans la ville, contant à qui voulait une histoire ou deux, passant parfois la nuit entière à distraire un public qui ne se lassait pas. Pour sur, je suis douée! Et même si ses soirées sont parfois épuisantes, elles me permettent de gagner mon pain suffisamment pour rester dans la ville et profiter de diverse plaisirs comme changer de tenue ( j'évite tout de même les robes, préférant des habits plus adaptés au voyage ) goûter des spécialités locales, ou même aller boire un coup avec des gens. Bon, dit comme ça, on pourrait croire que je vis dans l'opulence, mais ce n'est pas vraiment le cas. J'aime juste profiter de ma vie en toute circonstance.
Le soleil commence à se coucher de moins en moins tard, on allait vers une fin d'été assez rapide et légèrement pluvieuse. Les gens commencent à allumer les torches ou bien à rentrer chez eux. Certains quartiers, la nuit, étaient de véritables coupes-gorges...
Je n'aime pas fréquenter ce genre de quartier mais, comme mon maître se plaisait à me le rappeler, la musique n'était pas réservée à la noblesse et aux bourgeois. Au contraire, les gens de basse extraction avaient même tendance à mieux l'apprécier que ces derniers. Surement parce qu'en tant que grands buveurs, on adorait toujours ajouter de l'ambiance dans une taverne! A la longue, j'avais appris à supporter ces quartiers mal famés, et même à apprécier leurs qualités comme leurs défauts.
Ma destination ce soir là, est une taverne que l'on pourrait qualifier de " boui boui ", le Centaure Assoiffé. Ce qui est sur, c'est qu'elle était peuplée par des ivrognes invétérés qui apprécieraient ma compagnie! Une bonne soirée en perspective.
Je ne suis même pas arrivé que j'entend déja du grabuge. Pas besoin d'être une experte de ce genre de milieu pour deviner qu'il s'agissait d'une bagarre! Le pauvre tenancier aurait du ménage à faire le lendemain. A moins qu'il ne participe lui-même? Dans ce cas, tant mieux pour lui.
En passant la porte, je vois que je ne me suis pas trompée! Des hommes , et même deux nains et une tigraine sont en train de remodeler la forme de leur mâchoire. Peu d'entre eux ont remarqués mon arrivée, et ceux qui m'ont vu ne s'attardent pas sur moi et recommencent à tabasser leurs... Compagnons de beuveries?
Je m'approche timidement du comptoir, prenant garde aux objets qui volent, et commande une boisson. Tout mon barda est dans un petit baluchon que je garde sur moi en permanence. Légère angoisse, comme d'habitude. Aussi, je m'assois sur le comptoir et déballe ma guitare. Quelques uns des ivrognes me prêtent alors un regard intéressé. Je joue quelques notes pour préparer mes doigts, et c'est parti! C'est l'heure d'apporter un peu de poésie dans cette taverne!
Corya- Novice
- Race : Humain
Re: Une soirée animée
Neesha avait toujours aimé être le centre d'attention. D'ordinaire c'était plutôt à travers ses réussites dans la vie comme lorsqu'elle avait triomphé de son maître d'arme pour la première fois. Elle avait été fière comme Artaban. C'était un peu le cas depuis la première échauffourée dans cette taverne il y a de ça une bonne semaine et ce quasiment tous les soirs de la semaine d'ailleurs. La tigraine aimait le combat et les défis et ne manquait jamais une occasion de se mettre en évidence. Alors que la bagarre venait à peine d'éclater, elle bondit sur sa table arborant un petit air plein de défiance et s'écria d'une voix triomphaliste :
"Haha bande de gobelins mous du genou ! J'parie qu'y'a personne qu'a assez de couilles pour me déloger d'cette table !"
Un silence pesant s'installa dans la salle pendant quelques secondes qui semblèrent des heures. Le temps était comme suspendu, un peu comme si tout les belligérants attendaient que quelqu'un relève le défi. Au fond de la salle, deux nains grimpèrent sur leurs chaises respectives à l’unisson et avalèrent d'un trait leurs chopines avant de les briser par terre. Le plus barbu des deux pointa la tigraine du doigt avant de s'élancer vers elle en criant :
"Que Théno m'en soit témoin, personne sur cette terre me traitera de gobelin ! Yaaaaaaa !"
Et la bagarre générale reprit de plus belle. Loin de tomber à la renverse devant le saccage de son établissement, le tavernier, un centaure d'un certain âge, essuyait paisiblement quelques chopines avec un chiffon d'une propreté douteuse. De temps en temps il sortait une sorte de boulier et gribouillait quelques lignes sur du papier accroché au mur, sur lequel était écrit en majuscules "ARDOISE".
Ce fut le moment choisi par une jeune femme toute de rouge vêtue pour pénétrer dans l’établissement, presque dans l'indifférence générale. Alors qu'elle avait coincé la tête d'un nain dans une clé de bras et que son compagnon en profitait pour lui martyriser les côtes, Neesha n'avait rien raté de cette entrée pour le moins furtive. L'odorat des tigrains était très développé et ni la sueur ni l'alcool ne pouvaient masquer une odeur si particulière, si intrusive. La guerrière éméchée fut néanmoins distraite quelques secondes et un des nains se rappela à son bon souvenir en lui assénant un violent coup de poing dans la mâchoire.
Quelques minutes plus tard, quelques notes d'un instrument à cordes s'élevèrent au-dessus du chahut général. La plupart de la clientèle s'arrêta brièvement pour voir ce qu'il se passait et inspecter l'intruse. Neesha pesta intérieurement. C'était tout de suite moins marrant de taper sur des gusses qui n'étaient pas concentrés. Déjà que le challenge était facile de base... Elle aimait se battre mais appréciait aussi un peu de musique de temps en temps. Par contre elle avait l'ouïe fine et de ce fait était très élitiste. La tigraine se dirigea vers le comptoir et se surprit même à fredonner. Elle fixa le papier sur le mur, fit semblant de lire ce qu'il y avait d'écrit et sortit les quelques pièces d'argent qui restaient dans sa bourse pour régler son ardoise (qu'elle avait calculé depuis le début), visiblement longue comme le bras. Alors que la guerrière commandait une énième boisson, elle ne put s'empêcher d'entendre le tavernier centaure s'adresser à la jeune barde après son premier morceau sur un ton calme et professionnel, voire blasé :
"Pour la prestation c'est 50 pièces de cuivre, soit un repas chaud et une chambre. Ça doit durer une heure minimum et pas de chichi lyrique qu'on entend chez les elfes. Compris ? Ah et au fait, la maison n'est pas responsable en cas d'attaque sur votre personne."
"Hahaha ! Ne t'en fais pas petite, Neesha veillera sur toi. Apparemment mes oreilles tolèrent ton art, alors joue sans arrières pensées." glissa-t-elle avant que la jeune femme ne réponde au centaure. Elle émit ensuite un profond rugissement à vous glacer le sang qui ne laissait aucun doute quant à sa signification. "Ils sont tout à toi." conclut-elle attendant visiblement la performance de la jeune barde.
"Haha bande de gobelins mous du genou ! J'parie qu'y'a personne qu'a assez de couilles pour me déloger d'cette table !"
Un silence pesant s'installa dans la salle pendant quelques secondes qui semblèrent des heures. Le temps était comme suspendu, un peu comme si tout les belligérants attendaient que quelqu'un relève le défi. Au fond de la salle, deux nains grimpèrent sur leurs chaises respectives à l’unisson et avalèrent d'un trait leurs chopines avant de les briser par terre. Le plus barbu des deux pointa la tigraine du doigt avant de s'élancer vers elle en criant :
"Que Théno m'en soit témoin, personne sur cette terre me traitera de gobelin ! Yaaaaaaa !"
Et la bagarre générale reprit de plus belle. Loin de tomber à la renverse devant le saccage de son établissement, le tavernier, un centaure d'un certain âge, essuyait paisiblement quelques chopines avec un chiffon d'une propreté douteuse. De temps en temps il sortait une sorte de boulier et gribouillait quelques lignes sur du papier accroché au mur, sur lequel était écrit en majuscules "ARDOISE".
Ce fut le moment choisi par une jeune femme toute de rouge vêtue pour pénétrer dans l’établissement, presque dans l'indifférence générale. Alors qu'elle avait coincé la tête d'un nain dans une clé de bras et que son compagnon en profitait pour lui martyriser les côtes, Neesha n'avait rien raté de cette entrée pour le moins furtive. L'odorat des tigrains était très développé et ni la sueur ni l'alcool ne pouvaient masquer une odeur si particulière, si intrusive. La guerrière éméchée fut néanmoins distraite quelques secondes et un des nains se rappela à son bon souvenir en lui assénant un violent coup de poing dans la mâchoire.
Quelques minutes plus tard, quelques notes d'un instrument à cordes s'élevèrent au-dessus du chahut général. La plupart de la clientèle s'arrêta brièvement pour voir ce qu'il se passait et inspecter l'intruse. Neesha pesta intérieurement. C'était tout de suite moins marrant de taper sur des gusses qui n'étaient pas concentrés. Déjà que le challenge était facile de base... Elle aimait se battre mais appréciait aussi un peu de musique de temps en temps. Par contre elle avait l'ouïe fine et de ce fait était très élitiste. La tigraine se dirigea vers le comptoir et se surprit même à fredonner. Elle fixa le papier sur le mur, fit semblant de lire ce qu'il y avait d'écrit et sortit les quelques pièces d'argent qui restaient dans sa bourse pour régler son ardoise (qu'elle avait calculé depuis le début), visiblement longue comme le bras. Alors que la guerrière commandait une énième boisson, elle ne put s'empêcher d'entendre le tavernier centaure s'adresser à la jeune barde après son premier morceau sur un ton calme et professionnel, voire blasé :
"Pour la prestation c'est 50 pièces de cuivre, soit un repas chaud et une chambre. Ça doit durer une heure minimum et pas de chichi lyrique qu'on entend chez les elfes. Compris ? Ah et au fait, la maison n'est pas responsable en cas d'attaque sur votre personne."
"Hahaha ! Ne t'en fais pas petite, Neesha veillera sur toi. Apparemment mes oreilles tolèrent ton art, alors joue sans arrières pensées." glissa-t-elle avant que la jeune femme ne réponde au centaure. Elle émit ensuite un profond rugissement à vous glacer le sang qui ne laissait aucun doute quant à sa signification. "Ils sont tout à toi." conclut-elle attendant visiblement la performance de la jeune barde.
Dernière édition par Neesha le Lun 14 Sep 2015 - 20:46, édité 1 fois (Raison : edit : Neesha ne sait pas lire *tousse*)
Neesha- Novice
- Race : Tigrain
Re: Une soirée animée
Mon entrée dans cette taverne était passée presque inaperçue, tout les habitués étant occupés à s'arracher les dents restantes. Le tavernier m'a regardé d'un air blasé, puis m'a annoncé:
TAVERNIER CENTAURE - Pour la prestation c'est 50 pièces de cuivre, soit un repas chaud et une chambre. Ça doit durer une heure minimum et pas de chichi lyrique qu'on entend chez les elfes. Compris ? Ah et au fait, la maison n'est pas responsable en cas d'attaque sur votre personne.
Curieuse remarque. Ce centaure avait du confondre elfe et demi-elfe, car s'il avait réellement entendu un elfe chanter, il n'en parlerait pas aussi légèrement! Moi-même, je n'arrive pas à imaginer la beauté d'un chant elfique.
Dans tous les cas, je change ma harpe pour ma guitare. De toute évidence, ces gens préféreront quelque chose de plus festif. La jeune tigraine s'approche de moi et me confie:
NEESHA - Hahaha ! Ne t'en fais pas petite, Neesha veillera sur toi. Apparemment mes oreilles tolèrent ton art, alors joue sans arrières pensées.
Et sur ce, elle émet un violent cri, un cri félin, digne des plus grands fauves. Quelle force! Tous ici se sont immédiatement calmés. A vrai dire, plus aucun d'entre eux ne doit oser bouger un cil! Et le moins qu'on puisse dire, c'est compréhensible!
NEESHA - Ils sont tout à toi.
Me fit la tigraine. Quelle force de persuasion! Quand je pense qu'il y a encore quelques secondes, presque personne ne faisait attention à moi... Et même si la remarque du tavernier ne m'avait guère impressionnée, c'est toujours rassurant de savoir que quelqu'un veille sur soi. Mais assez palabré, il ne faudrait pas que l'auditoire patiente! Entonnons quelques airs.
CORYA - "Avez-vous entendu parler d'Anvar,
Ce guerrier à la grande armure cloutée?
Il fit trembler dragons et charognards
Ne voulant comme loi que celles qu'il créait? "
Sur un rythme effréné, je leur conte alors comment ce héros s'illustra lors d'une grande bataille entre gobelins et nains; comment il obtint un bâton ayant appartenu aux elfes en franchissant les épreuves de son propre possesseur; comment il reçut les enseignements d'un centaure aussi vieux qu'un chêne...
Et désormais, le dragon. Le combat du héros contre le dragon. En réalité, les dragons n'étant pas des créatures belliqueuses, j'ai donc détourné quelque peu l'histoire, contant comment ce même dragon était devenu fou à force d'être asservi par des humains...
Petite touche personnelle: J'insère alors l'image d'un fier guerrier face à un dragon furieux à tout ceux m'écoutant. Fascinés pas cette image, je ne cesse pas de chanter, l'image ne remplaçant pas un son. Mon public peut voir comment Anvar terrassa le dragon au prix de son bras. Il mourut quelques jours plus tard, écrasé par la douleur. Mais sa légende survit encore... Et je viens d'achever de la perpétuer, devant une vingtaine de personnes, dans les bas-quartiers de Telbara. Mais on en choisit pas pour qui on chante. On chante pour ceux qui veulent entendre chanter!
TAVERNIER CENTAURE - Pour la prestation c'est 50 pièces de cuivre, soit un repas chaud et une chambre. Ça doit durer une heure minimum et pas de chichi lyrique qu'on entend chez les elfes. Compris ? Ah et au fait, la maison n'est pas responsable en cas d'attaque sur votre personne.
Curieuse remarque. Ce centaure avait du confondre elfe et demi-elfe, car s'il avait réellement entendu un elfe chanter, il n'en parlerait pas aussi légèrement! Moi-même, je n'arrive pas à imaginer la beauté d'un chant elfique.
Dans tous les cas, je change ma harpe pour ma guitare. De toute évidence, ces gens préféreront quelque chose de plus festif. La jeune tigraine s'approche de moi et me confie:
NEESHA - Hahaha ! Ne t'en fais pas petite, Neesha veillera sur toi. Apparemment mes oreilles tolèrent ton art, alors joue sans arrières pensées.
Et sur ce, elle émet un violent cri, un cri félin, digne des plus grands fauves. Quelle force! Tous ici se sont immédiatement calmés. A vrai dire, plus aucun d'entre eux ne doit oser bouger un cil! Et le moins qu'on puisse dire, c'est compréhensible!
NEESHA - Ils sont tout à toi.
Me fit la tigraine. Quelle force de persuasion! Quand je pense qu'il y a encore quelques secondes, presque personne ne faisait attention à moi... Et même si la remarque du tavernier ne m'avait guère impressionnée, c'est toujours rassurant de savoir que quelqu'un veille sur soi. Mais assez palabré, il ne faudrait pas que l'auditoire patiente! Entonnons quelques airs.
CORYA - "Avez-vous entendu parler d'Anvar,
Ce guerrier à la grande armure cloutée?
Il fit trembler dragons et charognards
Ne voulant comme loi que celles qu'il créait? "
Sur un rythme effréné, je leur conte alors comment ce héros s'illustra lors d'une grande bataille entre gobelins et nains; comment il obtint un bâton ayant appartenu aux elfes en franchissant les épreuves de son propre possesseur; comment il reçut les enseignements d'un centaure aussi vieux qu'un chêne...
Et désormais, le dragon. Le combat du héros contre le dragon. En réalité, les dragons n'étant pas des créatures belliqueuses, j'ai donc détourné quelque peu l'histoire, contant comment ce même dragon était devenu fou à force d'être asservi par des humains...
Petite touche personnelle: J'insère alors l'image d'un fier guerrier face à un dragon furieux à tout ceux m'écoutant. Fascinés pas cette image, je ne cesse pas de chanter, l'image ne remplaçant pas un son. Mon public peut voir comment Anvar terrassa le dragon au prix de son bras. Il mourut quelques jours plus tard, écrasé par la douleur. Mais sa légende survit encore... Et je viens d'achever de la perpétuer, devant une vingtaine de personnes, dans les bas-quartiers de Telbara. Mais on en choisit pas pour qui on chante. On chante pour ceux qui veulent entendre chanter!
Corya- Novice
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