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Comment bien dresser son centaure

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Message  Vagabonde Ven 4 Sep 2015 - 19:09

La centauresse se roule au sol. Les quatre fers en l’air, elle bascule de droite à gauche afin de se gratter le dos. Elle se laisse ensuite aller sur le côté en soupirant d’aise. La température a bien chuté, l’après-midi touche à sa fin.

Après s’être séparée d’Alissa, Vagabonde a continué sa route vers le Nord et elle évolue maintenant au milieu de la Plaine des Rois.

Elle avance seule depuis plusieurs jours déjà, s’arrêtant pour boire au cours des ruisseaux qu’elle rencontre, chassant quand le besoin se fait ressentir. A plusieurs reprises, elle a deviné la présence d’une tribu non loin. Sous ses sabots, elle sent le sol piétiné et il y cette odeur de crottin qui ne trompe pas. Il lui arrive de s’en approcher. Certains la chassent immédiatement, mais d'autres, parfois, la tolèrent et elle peut ainsi se nourrir de leur contact. Les sentir, les toucher et leur parler est le seul moyen pour elle de rester ancrée dans la réalité. Elle n’est pas faite pour vivre seule et sans ces rares relations avec ses semblables, elle serait devenue folle.

Bien sûr cela ne fait pas d’elle un membre à part entière de ces tribus, mais cela lui suffit pour qu’elle continue d’avancer.

Plus elle monte vers le nord, plus les centaures qu’elle rencontre se montrent agressif, comme si la proximité des villes humaines les rendait plus alerte, plus méfiants.

D'ailleurs, en parlant de ça, la centauresse se redresse, la crinière en bataille, intriguée par une odeur que le vent apporte jusqu’à ses narines. Des centaures. Vagabonde s’ébroue puis se dirige vers la source de ces émanations. Elle trépigne d’impatience, se demandant déjà si elle pourra se mêler à eux, ne serait ce que durant la soirée.

Plus elle avance, plus l’odeur se fait forte. Son impatience se mue progressivement en appréhension. Elle a le sentiment étrange que quelque chose cloche. Il n'y a pas que la forte odeur des étalons et du crottin... Elle s’approche encore, les oreilles dressées, attentive, et sa queue bat l’air avant de se baisser progressivement. C'est une odeur de transpiration et de peur. Une odeur d’Homme.

Vagabonde finit par s’arrêter complètement. Autour d’elle il n’y a aucun bruit anormal mais elle hume l’air à la recherche d’indice. Et puis elle le trouve, ce faible relent. Aucun doute possible, c’est celui du feu.

Le feu… Encore un de ses ennemis. Il masque toutes les autres odeurs et les craquements qu’il provoque perturbent son ouïe, sans même parler de la chaleur qu'il dégage.

Elle sent l’angoisse monter en elle et recule de quelques pas. Le bruissement d’ailes d’oiseaux la fait sursauter. A ses pieds, elle entend des pattes de rongeurs frapper le sol : tous fuient la menace. Vagabonde a son tour fait demi tour et commence à galoper.
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Message  Vagabonde Sam 5 Sep 2015 - 11:32

Dans la panique, Vagabonde trébuche, se prend les pattes dans des mottes de terre et se rattrape tant bien que mal pour continuer à courir à l’aveuglette. Le danger se rapproche, elle l’entend dans les cris des oiseaux et dans l’odeur de la peur qui se trouve partout autour d’elle. Bientôt, une tribu de centaure la rattrape. C’est sûrement celle qu’elle avait repérée juste avant que le feu ne prenne. Le martellement des sabots et les cris de ses semblables l’affolent encore plus. « Courrez ! » hurlent-ils dans le langage des centaures. Ils la dépassent et elle sent la fumée lui piquer la gorge. Dans la mêlée, il y a des cris d’humains, des hurlements sauvages et l’odeur de chevaux en sueur. Vagabonde ne comprend pas ce qu’il se passe. Des flèches sifflent en filant vers les cris humains, il y a des chocs d’armes de fer, d’armes de bois, et parfois elle entend des corps chuter, ou des centaures hurler de douleur. L’odeur du sang se mêle à celle de la fumée. Elle se cogne contre d’autres corps, centaures ou chevaux, elle ne sait plus. Et, paniquée, elle fait un bond sur le côté quand une lame lui entaille le bras.

Depuis combien de temps galope-t-elle ? Une seconde ou une heure, elle ne sait pas. Sa gorge brûle et ses poumons sont sur le point d’exploser. Un cris victorieux retentit sur sa gauche, « J’en ai un ! De l’aide ! » C’est du langage commun, une voix humaine. La centauresse sent une corde glisser le long de ses épaules. Elle tente de l’attraper pour la retirer, mais le nœud se resserre brutalement, lui plaquant les bras le long du corps. Elle rue et court encore plus vite, mais une autre corde enserre déjà son cou, manquant de l’étouffer quand elle se tend. Elle fait un quart de tour sur elle-même pour ne pas se tordre le cou, puis chute violemment au sol. On lui a jeté quelque chose dans les pattes pour qu’elles s’emmêlent, et la centauresse a beau tout faire pour se relever, rien n’y fait. Elle sent que ça tire sur ses pattes et sur son cou, si bien qu’elle se sent écartelée.

« Attachez les centaures ! Toi et toi, vous vous occupez des blessés ! C’est bon pour le feu, ON S’ARRÊTE LÀ ! »

Les liens se resserrent encore plus autour de son corps, d’autres s’ajoutent aux premiers, elle sent chacune de ses pattes se faire violemment entraver de rugueuses cordes de chanvre. Certains liens l’ont blessée à sang et dans sa chute, une de ses pattes s’est tordue et l’élance à chaque battement de cœur.

Elle tente de se redresser et bouge en tout sens pour retrouver sa liberté, mais à chaque mouvement le frottement des cordes lui écorche la peau. Elle continue à se blesser en donnant des coups de pattes dans le vide jusqu’à ce qu’une branche de bois lui cogne la tête. « Bouge pas ma belle ou je te met une raclée. » Le ton froid de l’humain lui glace le sang et elle se débat d’autant plus. Et le bâton frappe une seconde fois mais avec une telle violence que Vagabonde se sent partir.

Juste avant de tomber inconsciente, elle l’entend derrière un opaque brouillard qui filtre et déforme la voix de l’humain : « Tu vas voir, je vais t’apprendre à m’obéir. »
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Message  Vagabonde Dim 6 Sep 2015 - 15:07

Vagabonde erre à la frontière entre l’éveil et l’inconscience. Il y a quelque chose qui fait de petites pressions sur son visage, quelque chose qui avance le long de sa joue, s’accroche à ses lèvres et frotte son nez. La centauresse fait un effort pour se réveiller complètement. Elle contracte les muscles de son visage et se concentre. Une douleur pulsatile envahi toute sa tête. C’est si violent qu’elle voudrait se rendormir. Mais il y a ce… cet animal sur son visage qui l’en empêche. Ses petites pattes de papier sautillent sur la courbe de sa joue et se glisse près de son oreille. C’est l’origami. Vagabonde se demande comment il a fait pour rester accroché à elle depuis tout ce temps.

Un bruit de pas se fait entendre et l’origami s’enfonce dans la chevelure de la centauresse.

« Alors là c’est un arc, des flèches de… Ah ! C’est du métal ici ! »
« T’as raison. Et ben ma belle, tu joues aux humaines ? »

Cette voix rauque et froide appartient à celui qui l’a assommée. La centauresse frissonne en essayant mollement de se relever. Mais ses faibles efforts sont inutiles, elle est encore maintenue au sol par des cordes. Combien de temps est-elle restée inconsciente ? Pas le temps de se poser la question, une épaisse main se referme sur son visage et le fait pivoter de droite à gauche.

« Tudieu ! Elle est aveugle. »
« Tu l’as dit coquebert. Mais c’est des centaures de sa couleur qu’il veut, regarde s’te crinière, c’est exactement ça. Allez… la saillie pour celle là. Et on verra bien quel genre de poulain elle va nous faire. On a quoi d’autre ? »

Vagabonde sent le contact froid d’une lame dans son dos, elle pousse un hennissement apeuré, et dans un bruit sec, le fer déchire son bustier de cuir. Il en est de même pour sa ceinture. Elle est délestée de toutes ses affaires. Seul l’origami reste là, les pattes posées à l’arrière de son cou.

« Heu… un arc, y a ça et ça, c’est pas bien intéressant… et c’est quoi ça ? Une harpe ? »
« Hahaha ! Une centauresse musicienne, excellent ! Bon, celle là je la vendrais plutôt dans le Nord. Même sans ses yeux elle me rapportera un bon pactole avec ce baronet aux goûts bizarres… »
« Bon, comment on fait le partage ? Tu prends l’aveugle, le petit noir et la mère ? »
« Tu peux te garder la mère et le lardon, je prend le mâle d’avant-hier, et les deux rouges là. »
« L’étalon et le rouge, on les prend, ils feront de bons combattants. »

Vagabonde entend le frottement du fer contre du cuir suivi du choc de lames métalliques. Elle tente encore de se débattre inutilement. La respiration des deux humains devient lourde, ils s’insultent et les coups pleuvent, des cris retentissent aux alentours, des pieds lui marchent dessus, plusieurs humains s’agitent et se battent autour d’elle. Elle ne comprend rien. L’odeur du sang devient plus forte. Un corps chute, suivi d’un deuxième qui s’affale sur elle. Du sang coule sur son torse. Les liens se resserrent autour de ses pattes et de son torse, lui sciant la peau et rouvrant ses plaies encore à vif.

« Espèce de fol dingo, comme si deux gueux Tacomnans pouvaient espérer marchander avec nous ! »

Vagabonde entend le bruit d’un crachat. Il y a encore de nombreux humains qui tournent autour d’elle. L’un d’eux retire le corps étalé sur elle.

« Pauvres mânes, fallait vraiment que tu les pourfendes… ?
« Que veux-tu, ça m’escagace de devoir partager avec des Tacomnans. Joue pas les pucelles effarouchées, ça t’arrange tout autant, tu veux juste pas te salir les mains. »
« J’suis pas comme toi. On va quand même les enterrer… »
« T’as raison, ça fleure la pourriture Tacomnanne, commence à creuser, j’vais faire du feu en attendant.

Vagabonde entend encore quelques jurons humains, puis l’odeur du feu se met à empester partout autour d’elle. Des coups martèlent le sol pendant un long moment, puis elle entend les corps frotter la terre, tomber dans un trou et l’odeur du sang s’estompe doucement.

« On détache les animaux ? Ils vont s’abîmer à rester la nuit au sol comme ça. »
« Non, laisse les. Qu’ils commencent à comprendre que leur place est plus bas que terre. Bon. On rejoindra la caravane demain. En attendant, vous deux vous commencez le premier tour de veille, je ferais le prochain. S’ils font du bruit, vous les frappez avec ça. »

Plaquée sur le sol, les pattes et le cou ensanglantés, Vagabonde cesse de bouger. Sa tête la fait toujours affreusement souffrir. L’odeur des autres centaures est forte, ils ne font pas le moindre bruit. L’air froid est froid, ce qui signifie que le soleil est couché. Mais elle sait très bien qu’aucun d’entre eux ne dormira cette nuit.
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Message  Vagabonde Dim 6 Sep 2015 - 22:22

Quand elle sent la chaleur du soleil se diffuser sur son corps, Vagabonde soupire de soulagement. La nuit semblait ne jamais vouloir se terminer. Aucun animal n’avait osé faire le moindre bruit dans ce camp improvisé qui empestait la mort. Les autres centaures également s’étaient tus.

Peu de temps après la venue du soleil, les humains s’agitent. Leurs discussions arrivent jusqu’à Vagabonde. Ils parlent de rejoindre une caravane qui contient le reste de leurs récoltes. Ils parlent d'un dragon, de centaures et d'hommes-lézards.

« On est parti. On se met à trois sur chaque animal. Quatre pour chacun des deux mâles. Serrez les liens, pas de bévue cette fois-ci. »

Le pas des humains s’approche d’elle. L’odeur de leur transpiration s’intensifie quand ils l’entourent. Pétrifiée, elle se laisse faire sans bouger. On lui passe quelque chose autour du cou, un objet en fer. On lui enserre également une des pattes arrière et une corde entoure sa taille. Les liens la maintenant au sol se relâchent et tombent par terre. Elle peut enfin se mettre debout.

L’un des centaures se met à hurler et des bruits de sabots et de coups retentissent. Vagabonde essaie de s’enfuir mais quand son collier de fer se tend, des pointes de métal entrent dans son cou. Elle s’arrête immédiatement pour ne pas se faire déchirer le cou. L’autre centaure continue de hurler, puis tout s’arrête. Et puis il y a cette odeur… L’odeur de la mort.

« Par tous les dieux… »
«  VOILÀ CE QU’IL VOUS ARRIVERA SI VOUS TENTEZ DE FUIR BANDE D’IMBECILES ! »

Elle l’entend qui s’approche, puis son collier la tire vers le bas, blessant sa peau. Elle baisse la tête et de gros doigts lui attrapent le menton.

« Et pour toi qui peux rien voir, je vais t’expliquer ce qu’il s’est passé. Le mâle rouge qui devait te saillir n’a pas voulu m’obéir, et il a tiré si fort que sa tête est partie !
« Quel gachis… »

La pression se relâche et elle peut à nouveau redresser la tête. Un bruit d’eau qui coule se fait entendre et l’odeur ne laisse pas de doute. L’homme est en train d’uriner sur la dépouille du centaure.

Et leur voyage commence.

À plusieurs reprises, elle entend des centaures se faire frapper. Leur peur est contagieuse, et ils sont tous à fleur de peau. La centauresse est en permanence sur le qui-vive, à chaque bruit anormal, elle s’affole, ce qui lui vaut une pluie de coup. Son niveau de stress est tellement élevé qu’elle a l’impression que son cœur va lâcher.

Puis les humains décident enfin de faire une pause. Ils attachent les centaures de façon à les garder tous éloignés les uns des autres, et ensuite des bruits de mastication se font entendre. L’humain dominant s’approche d’elle. Elle le reconnaît à sa transpiration, relents d’ails, de terre et de charogne. Le collier l’attire encore une fois vers le sol, puis… il grimpe sur son dos. Malgré les cordes, elle commence à ruer pour se débarrasser de ce poids, mais l’humain lui tire la crinière et enfonce ses talons dans ses flancs. Il est bien plus lourd qu’Alissa et il est évident qu’il est plus difficile à déloger que la vampire. D’un mouvement, il attire sa tête vers le ciel si bien que les points du collier s’enfoncent dans sa peau. Mais cette fois-ci, elle sent les muscles de son cou s’étirer et les os de sa colonne sur le point de…

«  J’ai déjà brisé le cou de plus d’un centaure. Tu m’obéis ou tu meurs. »
« Plutôt mourir. »

Et pour la deuxième fois en moins de deux jours, elle perd conscience.
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Message  Vagabonde Lun 7 Sep 2015 - 11:15

Quand elle se réveille, elle met du temps à décoder ce qu’il se passe. Le sol glisse sous elle, et devant, elle entend le pas trainant d’un centaure tirant une charge. Elle finit par comprendre qu'elle est la charge.

Et l’odeur… elle est recouverte de…

« La princesse se réveille ? »

De l’eau lui tombe dessus. Non, c’est elle qui vient de tomber dans un cours d’eau. Les humains éclatent de rire. Une main lui enfonce la tête dans l’eau. Elle manque de s’étouffer. Puis, sans douceur, on lui arrache des mèches de cheveux.

« Ces plumes... c’est pas une parure de centaure. Elle croyais vraiment pouvoir devenir humaine ou quoi ? »
« Brûle moi tout ça… »

Une odeur de plumes et de cheveux brûlés monte dans l’air. Vagabonde entend grésiller le dernier cadeau de sa fille jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ensuite elle sent le bois de son arc sur son épaule. Elle le reconnaîtrait entre mille. Elle tente de l’attraper à l’aveuglette, ce qui amuse les humains. Ils jouent un peu avec elle, lui tapotant la tête, l’épaule, et riant à ses gesticulations vaines pour récupérer son arme. Ensuite un craquement de bois brisé lui déchire les tympans. D’autres petits éclats résonnent dans ses oreilles quand ils cassent chacune de ses flèches. Ses armes étaient les seuls souvenirs qu’elle gardait de sa tribu. Ensuite une note claire retentis au milieu de ces bruits douloureux. Elle devine qu’il s’agit de la harpe que le faune lui a donnée dans la forêt à Elegar’a. Elle se demande s’ils vont l’obliger à jouer pour déterminer sa valeur ou s’ils la revendront. Mais contre toute attente, le son d’une corde brisée parvient à ses oreilles. Un second, et encore un autre… Ils les cassent toutes, puis un grand craquement lui fait comprendre qu’elle ne pourra plus jamais jouer de ce magnifique instrument. Elle ne pleure pas. Ce n’est pas encore de la tristesse qu’elle ressent, mais de la colère. Ils lui ont tout pris.

« C’est quoi ? »

Une main agrippe ses cheveux et en arrache une bonne partie à la recherche de…

« Non, ne le touchez pas ! »

Mais ses cris s’avèrent inutile, les pattes de l’origami ne courent plus dans son cou, elle ne sent plus sa rassurante présence. Un bruissement de papier la fait paniquer. Ils ne vont quand même pas détruire une petite créature qui n’a rien fait ?

« Y a écrit quelque chose... »
« Peu importe. Elle a l’air d’y tenir alors débarrasse moi de ça. C’est une nouvelle vie qui commence pour toi ma belle, faut pas t’embarrasser du passé. »

Vagabonde se débat mais ne peut rien faire quand le bruit du papier déchiré lui lacère l’âme. Elle pousse un hurlement où se mélangent la haine et le désespoir. Elle les insulte en langue centaure puis on lui attrape l’épaule et la lui tort dans le dos pour l’empêcher de bouger. Une anormale chaleur s’approche de son omoplate. Elle se tortille en tout sens, mais rien n'y fait, la brûlure lui mange la chaire, dénaturant son corps d’un funeste tatouage : deux traits qui, telles les griffures d'une bête sauvage, s'arrondissent autour d'un rond. Ça y est, elle est étiquetée "objet appartenant à un humain".

Vagabonde est encore sous le choc qu’on la met déjà debout et à nouveau elle ressent une douleur atroce. Quelque chose lui traverse la main de part en part, la fixant à un tronc d’arbre rugueux. Et l’humain recommence, il monte sur son dos sans qu’elle puisse se défendre. Le moindre mouvement lui arrache un cri de douleur.

« Alors, vaut toujours mieux mourir ou bien tu as changé d’avis ? »

Il lui donne un coup dans le flanc pour la faire tourner. Vagabonde obéit. Elle devine intuitivement ce qu’il attend d’elle, à la moindre pression, au moindre de ses mouvements. Puis elle se remet à hurler quand il retire la pointe métallique de sa main pour la détacher de l’arbre. Il lui attrape le collier et la fait avancer, tourner, aller là où il le souhaite. Elle a trop mal pour réfléchir, elle se contente d’obéir pour ne pas augmenter la douleur.

« C’est bien ma belle, c’est bien, doucement… Je vais m’occuper de ta main maintenant. »

A son grand soulagement, il descend de son dos et lui prend la main, la fait tourner dans tous les sens puis lui applique un onguent à forte odeur de clou de girofle, de sauge et de basilic. Elle se laisse faire. Ses gestes sont étrangement doux, il caresse sa main en étalant la pommade. Perdue au milieu de la douleur, elle en vient presque à apprécier ce fils de … ! Ce sentiment d’attachement l’effraie. Il faut qu’elle s’enfuie d’ici le plus vite possible avant de devenir une centauresse folle, ou pire, servile.

Mieux vaut mourir se répète-t-elle. Mais est-elle prête à endurer encore plus de douleur ?

Oui.
Elle est prête à tout.
Elle va le tuer.
Avec ses sabots.
Avec ses mains et ses dents.
Même si elle doit en mourir.
Vagabonde
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Message  Bremig Lun 7 Sep 2015 - 16:37

De villages en villages, Bremig traversa les Vinèles. Il devait se rendre à Leyda-Saline, un village tacoman situé entre la Forêt du Coucher et le Tijaronhe. Un baron offrait une récompense pour la tête d'un déserteur, un homme du nom de Karig, et selon les informations du baron, Karig avait décidé de vivre à Leyda-Saline. Alors c'est sûr que la tête d'un déserteur estanol parti vivre dans un village tacoman, ça vaut son petit pesant de piécettes. Seulement voilà, il fallait voyager. Bremig était parti à cheval, seulement, cela faisait quatre jours qu'il voyageait à pied car son cheval s'était fait tuer par une saleté de pyxon, et il n'avait plus assez d'argent sur lui pour s'en acheter un autre. Il avait espéré pouvoir en voler un à un cavalier de passage, mais en quatre jours, aucune opportunité ne s'était présentée à lui. Il estimait en avoir encore pour dix à douze jours de voyage jusqu'à Leyda-Saline s'il ne se trouvait pas une monture. Et cela l'agaçait.

C'est alors, qu'attiré par divers bruits, il aperçut un groupe d'hommes qu'il identifia très vite comme des chasseurs d'esclaves. Et ceux-ci avaient fait une bien belle prise : cinq Centaures. Ils étaient dix-sept pour les maîtriser et les faire avancer de force. C'était la fin de matinée, et Bremig avait devant lui la chance de sa vie d'acquérir une monture. Il n'avait pas suffisamment d'argent pour un cheval, mais un Centaure coûtait généralement moins cher. Seulement, les quelques Centaures qu'il avait trouvés en vente dans les villages, étaient restés trop cher pour lui. Peut-être qu'il pourrait négocier avec ces hommes. Les Centaures n'étaient pas encore dressés, ils valaient donc encore moins cher, normalement. Cela ne dérangeait pas Bremig de s'occuper du dressage d'un Centaure, bien que, par manque de patience, il eût préféré en avoir un déjà bien dressé. Seulement, là, c'était une question d'argent.

Il s'approcha.

Les hommes l'aperçurent et arrêtèrent le convoi. Bremig leva les mains en signe amical. Il avait une épée à la ceinture mais ne savait pas se battre avec et se moquait d'apprendre, il n'en avait pas besoin. Cette épée était juste là pour “faire joli”, histoire de montrer qu'il n'était pas un paysan.

Meneur des chasseurs d'esclaves – Holà ! Que viens-tu faire là ?

Bremig sentit le regard des dix-sept hommes, dont le meneur qui eut pris la parole, le scruter de la tête aux pieds, et grimacer de dégoût devant son physique d'Orc monstrueux.

BREMIG – Ces chevaux ! Il m'en faut un.
Meneur des chasseurs d'esclaves – Désolé l'ami, ils ne sont pas à vendre, il s'agit d'une commande !

Bremig continua de s'approcher. Certains hommes commencèrent à porter la main au fourreau. Bremig fit mine de les ignorer, et se planta à un mètre et demi de son interlocuteur. Le meneur des chasseurs d'esclaves tient en laisse une femelle Centaure à la robe bai-brun brûlé. Bremig ne voyait pas le visage de la Centauresse de sa position, mais il nota les blessures liées à sa capture. Cependant, les quatre autres Centaures étaient tout aussi blessés. Cette femelle avait un corps de cheval assez fin, vif, ce devait être une assez bonne galopeuse. Elle n'était pas très grande, un mètre trente à la jonction. Elle avait l'air facile à monter. Ses cheveux et ses crins avaient de beaux reflets auburns à la lumière. Parmi les quatre autres Centaures, il y avait de vigoureux étalons, mais qui devaient valoir plus cher. Si c'était elle qui valait le moins cher, ce serait elle que Bremig achèterait. L'Orc la désigna du doigt :

BREMIG – Combien pour cette jument ?
Meneur des chasseurs d'esclaves – Tu ne m'as pas compris, le rejeton d'Orc, c'est une commande, elle est réservée, je ne te la vends pas.
BREMIG – L'Orc que je suis vaut mieux que les mauviettes d'Humains comme toi, tout frêles et fragiles !

Il poussa l'homme à la poitrine et lui fit perdre l'équilibre, l'homme ne dut qu'au flanc de la Centauresse derrière lui de ne pas s'étaler par terre. Bremig entendit les autres hommes dégainer leurs épées.

BREMIG – Alors garde tes injures pour toi ! Tu en veux combien ?
Meneur des chasseurs d'esclaves – Tout doux, tout doux. Tu n'as pas envie de t'attirer des ennuis bêtement. Soit tu es sourd, soit tu es bête, mais dans les deux cas, retourne te vautrer dans la boue et le fumier et laisse-nous donc, l'Orc.

Bremig attrapa l'homme à la gorge et tourna la tête vers les autres hommes qui étaient prêts à lui planter leurs épées.

BREMIG – Essayez de m'attaquer et je lui broie le cou !

D'une voix étranglée, le marchand tenta de raisonner ses compagnons par instinct de survie :

Meneur des chasseurs d'esclaves – Baissez vos armes ! Baissez... vos... Allez !

Bremig sourit intérieurement : il infligeait une peur bleue à l'homme qu'il étranglait. C'était bon... Il regarda le marchand dans les yeux et répéta sa question :

BREMIG – Maintenant c'est à toi de montrer que tu n'es ni sourd ni bête : combien tu me vends cette jument ?
Meneur des chasseurs d'esclaves – Vingt... pièces d'argent et elle est à toi... Relâche-moi...

Vingt pièces d'argent, cela faisait deux mille de cuivre. Pour une monture, c'était vraiment peu en effet. Mais Bremig n'avait même pas tout à fait assez. Il devait faire baisser le prix en-dessous de dix-sept pièces d'argent. Il observa alors le corps de la Centauresse et remarqua une grosse plaie dans la paume d'une main, comme si on l'avait récemment transpercée.

BREMIG – Qu'est-ce qu'elle a, à la main ?
Meneur des chasseurs d'esclaves – Eh bien quoi ? Je dois bien la dresser...
BREMIG – Tu la tortures ?
Meneur des chasseurs d'esclaves – Ne me dis pas que tu fais des sentiments pour ces animaux... !

Même un esclave n'avait pas à être torturé. Bremig sentit la colère monter en lui. Cet homme avait voulu lui vendre pour vingt pièces d'argent une esclave torturée.

BREMIG – Alors c'est à toi de payer en fait.

Bremig enfonça son poing en plein visage de l'homme, lui faisant rentrer le nez dans le crâne. L'homme s'effondra inconscient, de toute manière, sans avoir le temps de sentir la douleur. Mort ? Peut-être pas, mais le coup l'assomma au moins.
Alors les autres hommes s'agitèrent. L'Orc grogna et se métamorphosa devant leurs yeux. Maintenant, c'était un salgöhl armé d'une hache. La stupeur suffit à en paralyser un et Bremig put lui fendre le crâne avec facilité. L'un des Centaures, sentant que les hommes autour de lui l'avaient relâché, partit au galop en saisissant son unique chance de s'échapper. Pour éviter que la femelle ne l'imite, Bremig lui frappa l'arrière des genoux antérieures avec le manche de sa hache pour la faire s'affaisser de l'avant-train.
Hurlant de panique, les esclavagistes s'enfuirent, comme les trois autres Centaures. Bremig, en salgöhl, posa la lame de la hache sur le coup de la Centauresse pour lui faire comprendre de ne pas bouger, de ne même pas se redresser. D'une main, il s'empara de sa laisse, reliée à un collier à pointes : les pointes s'enfonçaient dans la chair du cou si l'on tirait sur la laisse. Parfait.

Bremig quitta sa transformation, ce qui fit disparaître la hache. Tout en tenant fermement la laisse, Bremig se mit face à la femme-jument pour l'observer. Il soupira en découvrant son visage.

BREMIG – Brâa !

Il s'agissait d'un juron en langue orque.

BREMIG – Une aveugle... Pffff, c'est bien ma veine... Enfin, ce sera mieux que rien, tant que tu peux me porter.

Bremig lui attrapa le poignet de la main transpercée.

BREMIG – Je t'amènerai voir un mage guérisseur dans un temple pour que tu retrouves une main normale. Je le paierai s'il le faut avec l'économie que je viens de réaliser.

Il marqua un temps, puis lui demanda :

BREMIG – Quel est ton nom ?
Bremig
Bremig
Elite
Elite

Race : Demi-Orc

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Message  Vagabonde Mer 9 Sep 2015 - 23:54

Vagabonde s’arrête quand, de sa voix bourrue, l’humain interpelle quelqu’un. Une odeur nauséabonde imprègne l’air, mélange rance de vieille sueur, de bile et de charogne. Elle piaffe, à la fois alarmée par cette présence nouvelle et agacée d’être stoppée dans son élan vengeur. Le puant et l’humain se mettent à parler en langue commune et le ton monte rapidement, cependant Vagabonde n’écoute pas ce qu’il se dit. Elle s’approche de son persécuteur avec l’intention d’en finir, mais c’est lui qui vient s’appuyer brusquement sur elle, comme pour ne pas tomber. Elle se retourne pour l’attraper, mais il a déjà disparu. Sa voix est à présent étranglée. Elle entend le frottement des armes de fer que l’on dégaine et suppose que c’est le puant qui l’a étouffé, poussant les autres hommes à se battre.

Les deux hommes commencent à marchander. Ils parlent d’une jument. Et d’une main blessée. Il s’agit d’elle, évidemment. Le puant semble mécontent qu’on ai torturé un centaure et le bruit d’un coup retentit dans l’air suivi de celui d’un corps qui chute au sol.

Ce qu’il se passe ensuite dépasse l’entendement de la centauresse. Non seulement ça ne l’intéresse pas, mais en plus elle n’arrive plus à se fier à ses sens. L’odeur du puant change radicalement, les bruits qu’il fait en se déplaçant semblent beaucoup plus importants, comme si sa masse avait changé… Mais bref, cela ne perturbe aucunement le fil de sa pensée actuelle : sa cible est tombée au sol et elle le cherche à l’aveuglette. Ses doigts rencontrent sa tête et elle reconnait la texture de sa peau. Elle se redresse et, sans réfléchir, se retourne pour lui écraser la tête en frappant de son sabot. Même s'il est déjà mort, elle frappe sans s’arrêter, jusqu’à ce que quelque chose la fasse tomber en avant.

Elle sent la froideur du métal lui mordre la peau, l’empêchant de se redresser. Elle entend les autres centaures s’enfuir, mais elle ne cherche pas à les suivre. Pas tout de suite. Elle doit d’abord le retrouver, il ne doit pas être loin… Comme on l’empêche de se relever, elle se baisse complètement et fouille l’herbe. Ses doigts rencontrent des morceaux de bois d’if qui composaient son arc, des cordes de harpe et… du papier.

Et puis son collier la tire en avant. Elle fronce les sourcils en sentant les pointes sur son cou. Et, tout à coup, un son pas du tout mélodieux la fait sursauter.

« Brâa ! »

Celui qui a lancé ce cri se trouve juste en face d’elle, à quelques centimètres… et il a une haleine d’orc ! L’odeur revient d’un coup, comme si elle apparaissait de nulle part… C’est très déstabilisant pour Vagabonde qui n’y comprend rien… « Une aveugle... Pffff, c'est bien ma veine... Enfin, ce sera mieux que rien, tant que tu peux me porter. »

Vagabonde ne comprend pas grand-chose. Elle se concentre sur ce qui se trouve entre ses mains. Les morceaux de papiers déchirés bougent au vent. C’est bien lui, mais en même temps… ce n'est plus comme avant. L’esprit qui habitait ces feuilles pliées n’est plus là. Cependant la centauresse se concentre sur l’illusion du mouvement créée par la brise matinale. Peut-être que…

Et tout à coup on lui attrape la main, faisant tournoyer les bouts de papiers dans le vent. Elle ne les voix pas s’envoler, elle ne les voit pas disparaître, éparpillés au milieu des herbes vertes. Il en reste un tout petit morceau au creux de sa main et c’est tout ce qui lui importe.

«  Je t'amènerai voir un mage guérisseur dans un temple pour que tu retrouves une main normale. Je le paierai s'il le faut avec l'économie que je viens de réaliser. »

Un guérisseur ? Pour que tout retourne à la normale ? Qu’importe qui il est, cet homme a raison. Il va falloir réparer son arc et sa harpe, guérir sa main et soigner l’origami.

Passé le choc, Vagabonde est maintenant dans le déni le plus complet.

« Oui, un mage guérisseur, c’est une bonne idée, allons-y, je te suis. »
« Quel est ton nom ? » demande l’homme qui sent mauvais.
« On m’appelle Vagabonde. Peux-tu m’aider à retirer ce collier s'il te plaît, il me fait vraiment très mal… Et ensuite pourras-tu m'aider à ramasser les morceaux de bois au sol ? »

Il n’y a plus qu’eux deux. C’est certes un peu étrange, mais la centauresse ne se pose pas plus de question que ça. Elle relève sa chevelure auburn et se penche en avant pour que l’homme lui retire l’objet métalique.
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Message  Bremig Ven 11 Sep 2015 - 17:39

VAGABONDE – Oui, un mage guérisseur, c'est une bonne idée, allons-y, je te suis.

Elle était marrante ! « Je te suis », disait-elle. Soit elle savait garder son sens de l'humour, soit elle était stupide. Elle n'allait pas le suivre, elle allait suivre ses instructions et le porter. Cela ne fit pas rire Bremig, cependant.

VAGABONDE – On m'appelle Vagabonde. Peux-tu m'aider à retirer ce collier s'il te plaît, il me fait vraiment très mal… Et ensuite pourras-tu m'aider à ramasser les morceaux de bois au sol ?

L'Orc regarda à ses pieds. Il y avait en effet plusieurs morceaux de bois, il s'agissait d'instruments cassés. Bremig reconnut les morceaux d'un arc. Il y avait aussi les morceaux d'autres choses, il y avait des cordes fines aussi, peut-être un instrument de musique.
Maintenant que Bremig y pensait, la Centauresse ne portait aucun équipement de transport sur elle : elle n'était pas sellée mais ne portait même aucune sangle permettant d'accrocher des sacoches à ses flancs. Bremig savait monter à cru, ce n'était pas un problème. Parfois même, la selle était plus gênante qu'autre chose pour lui. Il fallait qu'elle ait une certaine dimension pour qu'il soit à l'aise dessus, et alors là, oui, cela rendait la monte plus confortable. Quant aux étriers, Bremig n'en avait jamais trouvé d'assez grands pour ses énormes pieds.

La Centauresse se pencha en avant pour permettre à Bremig de lui retirer le collier, mais là encore, elle était soit une comique soit une idiote. Bremig garda la laisse en main et se pencha pour attraper les morceaux de bois de l'arc de son autre main. Ce faisant, il dit :

BREMIG – Je te donne tes morceaux de bois, mais le collier, tu vas le garder encore un moment le temps qu'on fasse connaissance.

Une fois les morceaux de l'arc en main, il les donna à la Centauresse en les plaquant contre son ventre pour qu'elle les sente et puisse s'en saisir. Bremig remarqua qu'elle avait déjà dans une main un petit morceau de papier déchiré. Il n'y fit pas plus attention que ça.

BREMIG – Dis, d'être aveugle, ça ne te pose pas de problème pour suivre des instructions et pour te déplacer ?

Les morceaux de l'instrument de musique restèrent au sol, et Bremig se plaça sur le flanc gauche de la Centauresse et posa ses deux mains sur le dos équin de sa monture pour lui signaler qu'il s'apprêtait à la monter à l'instant, de la même manière que l'on procédait avec un cheval afin de ne pas le surprendre et avoir une mauvaise réaction de sa part au moment où l'on n'a plus d'appui. Il se hissa, passa sa jambe droite par-dessus la croupe de la Centauresse ; sa main droite tenait toujours la laisse, sa main gauche empoigna la crinière sans tirer dessus pour ne pas faire mal.

En fait, contrastant avec son physique presque aussi imposant que celui d'un Xolon, tous les gestes de Bremig furent modérés pour ne jamais faire mal à la Centauresse.
D'un geste expert, il effectua une brève pression sur les flancs de la Centauresse avec les talons.

BREMIG – Quand je fais ça avec les talons, c'est pour te dire d'avancer au pas.

Le dressage commençait, avec une méthode qui n'avait rien à voir avec celle du précédent maître de Vagabonde.
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Message  Vagabonde Sam 12 Sep 2015 - 12:28

« Je te donne tes morceaux de bois, mais le collier, tu vas le garder encore un moment le temps qu'on fasse connaissance », dit l’homme. Vagabonde reçoit les morceaux de bois et les examine du bout des doigts. L’arc d’if est réduit en de nombreux morceaux... Elle cherche un instant à les assembler, mais bien évidemment, cela s’avère impossible. Quand à la harpe, n’en parlons même pas… La centauresse s’acharne un moment et sent l’exaspération monter en elle.

« Dis, d'être aveugle, ça ne te pose pas de problème pour suivre des instructions et pour te déplacer ? » La centauresse se redresse, les oreilles en arrière. Agacée, elle répond vivement : « Être aveugle ne me pose pas de problème, je n’ai pas besoin d’instructions et peux me déplacer seule. » L’homme ne la croit pas et s’approche d’elle pour poser ses mains sur son flanc. La centauresse claque un sabot contre le sol en secouant sa crinière. Elle est déjà énervée par ses vaines tentatives pour trier les morceaux de bois, mais en plus, elle ne supporte pas qu’on la touche de cette manière. Elle s’éloigne de quelques pas, mais l’homme n’est nullement impressionné et grimpe sur son dos d’un mouvement expert. C’est la deuxième fois de la journée qu’on tente de grimper de force sur elle ! Elle fait un tour complet sur elle-même, d’abord envahi par un sentiment de panique. « Quand je fais ça avec les talons, c'est pour te dire d'avancer au pas », explique l’homme comme s’il s’adressait à un nouveau-né.

De quel droit ose-t-il monter sur elle et lui donner des ordres ?! Vagabonde n’est plus que colère. Qu’est ce qui peut bien passer par la tête de ce misérable humain pour oser faire ça !? Il ne respecte rien et se comporte comme si tout lui était dû ! Elle commence par se cabrer pour faire tomber l’importun, puis rue et s’agite en tout sens. La colère anime chacun de ses mouvements avec une brutalité et une violence qu’elle ne contrôle plus.
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Message  Bremig Dim 13 Sep 2015 - 10:22

Bremig avait pu voir la Centauresse essayer d'assembler les morceaux de l'arc, il avait deviné qu'il s'agissait du sien mais que les marchands d'esclaves avaient dû le briser, ce qui était normal. Si elle avait envie de sentir encore le contact des morceaux de bois dans ses mains, Bremig s'en fichait, il pouvait bien le lui permettre. Il fallait savoir parfois accéder aux envies de l'esclave pour le rendre plus docile, tout en mettant une limite pour maintenir son autorité et éviter les caprices. Un esclave gâté prend le dessus sur son maître.

L'Orc était bien sûr très vigilant alors qu'il monta la Centauresse. Il avait noté son agacement. Vagabonde n'était pas encore dressée et n'allait pas se laisser faire. Quand Bremig lui avait posé les mains sur le dos pour ne pas la surprendre en lui montant dessus, la femme-cheval avait claqué un sabot au sol. Bremig eut à peine le temps de poser ses fesses sur le dos équin, que la Centauresse fit un tour sur elle-même. Raison de plus pour s'agripper à sa crinière, de la main gauche, tout en tenant la laisse, de la main droite.

Quand il essaya de lui apprendre le premier ordre de base, la Centauresse se rebiffa de façon prévisible. Ce n'était pas son premier rodéo, à Bremig. C'était un cavalier expert qui ne se laissait pas éjecter si facilement, d'autant que les Centaures sont plus faciles à maîtriser que les chevaux, car ils comprennent ce qu'il se passe et anticipent la réprimande. Le cheval, lui, ne comprend pas la menace et s'agite à tout prix. De plus, il est facile d'étrangler un Centaure alors qu'on le chevauche, pas un cheval. Enfin, le collier que portait déjà Vagabonde était parfait pour calmer ses ardeurs.

Bremig serra les cuisses sur les flancs de la Centauresse. D'une main ferme, il tira sur sa crinière, n'hésitant pas à lui faire mal cette fois-ci si elle ne gardait pas le torse droit. Ce rodéo sans selle fit travailler les hanches et le dos de l'Orc mais ce dernier tint bon.

BREMIG – Cesse de t'agiter ! Oh !

Il tira légèrement sur la laisse, et les pointes du collier piquèrent le cou de Vagabonde. Bremig ne voulut pas les faire s'enfoncer dans la chair, mais Vagabonde devait comprendre qu'en s'agitant de la sorte, elle allait se blesser toute seule.

BREMIG – Tu te fais mal toute seule en t'agitant, idiote !

Bremig ne put pas parler en continu car il devait se concentrer aussi sur le rodéo et assurer son assiette pour ne pas se faire désarçonner, ce qu'il réussit plutôt bien.

BREMIG – Je ne te ferai pas mal si tu es docile ! Arrête !
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Message  Vagabonde Dim 13 Sep 2015 - 18:09

Le cou de Vagabonde s’étend quand l’homme tire sa crinière en arrière. Il compresse sa cage thoracique entre ses jambes tout en lui criant dessus. La centauresse sent les pointes du collier contre sa peau. « Tu te fais mal toute seule en t'agitant, idiote ! », lui hurle-t-il. Et en effet, plus elle s’agite, plus son cou se blesse. « Je ne me fais pas mal toute seule, c’est toi qui tire sur le collier, descend et lâche-moi ! »  Elle continue de se débattre et il s’exclame : « Je ne te ferai pas mal si tu es docile ! Arrête ! » C’est la meilleure, il voudrait qu’elle soit docile !? Elle se met à jeter dans son dos les morceaux de bois qu’elle a dans les bras. C’est avec des gestes pleins de colère qu’elle s’allège des restes de son ancienne existence, cherchant à assommer celui qui tente de lui dérober sa nouvelle vie.

Une fois qu’il ne lui reste plus que le bout de papier dans la main, elle effectue une rotation du tronc et essaie de l’agripper mais ne peut y parvenir. Elle a beau s’agiter, l’homme est un excellent cavalier et il ne se laisse nullement désarçonner. Plus elle bouge, plus la douleur monte. Dire qu’elle s’est imaginé qu’il valait mieux que l’autre… Mais non, il est exactement pareil que celui qui l’a capturée.

Son cou commence à souffrir sérieusement et elle s’immobilise brusquement. La douleur diminue progressivement car l’homme ne tire sur son collier que quand elle s’agite. « Descend ! », ordonne-t-elle à l’homme. La colère bouillonne en elle, mais elle sait qu’elle doit la contenir si elle ne veut pas mourir tout de suite. Elle a perdu toutes ses possessions, et maintenant c’est sa dignité qui s’envole, mais elle est prête à discuter. Elle recommence avec un ton plus calme : « Descend et on va pouvoir discuter de ce que tu veux. On va trouver un compromis… Comment t’appelles-tu ? »
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Message  Bremig Lun 14 Sep 2015 - 9:58

La Centauresse l'accusa d'être celui qui lui faisait mal en tirant sur le collier. Elle négligeait une chose : il n'aurait pas à le faire si elle se montrait docile. C'est parce qu'elle se rebellait, que Bremig était obligé de la corriger avec les outils adéquats laissés à sa disposition. Vagabonde était à l'origine de sa propre souffrance. Elle n'avait qu'à l'écouter et lui obéir, en somme rester à sa place, et elle ne souffrirait pas. Ce genre de déni était courant chez les esclaves non dressés.

Vagabonde jeta à Bremig les morceaux de son arc. L'Orc fit un léger mouvement, mais avec les deux mains prises, il ne put réellement esquiver. Les morceaux de bois cognèrent son crâne avant de tomber au sol. L'Orc grogna un peu, plus par contrariété que par douleur.
Vagabonde pivota alors le torse et chercha à agripper les bras de son cavalier pour lui faire lâcher prise. Seulement, si elle agissait sur son bras gauche, elle se faisait douloureusement tirer la crinière, et si elle agissait sur son bras droit, le collier lui piquait un peu plus le cou. Bremig, lui, la chevauche toujours, la Centauresse s'agite mais ne réussit toujours pas à le désarçonner.

Alors elle s'immobilisa. Enfin, elle avait compris que plus elle s'agitait, plus elle se ferait mal pour rien. Bremig ne tira pas sur le collier, histoire de l'encourager à rester tranquille, lui montrant bien qu'il ne lui ferait pas mal si elle était docile. Elle ordonne à Bremig de descendre. Puis elle souffle un coup, et demande d'un ton moins emporté par la rage :

VAGABONDE – Descends et on va pouvoir discuter de ce que tu veux. On va trouver un compromis... Comment t'appelles-tu ?
BREMIG – Tu sais que je ne vais pas descendre. Laisse-moi déjà mettre au point une petite chose.

L'espace d'un instant, il lui lâcha la crinière, mais pour venir lui donner une grosse claque sur la croupe, de la main gauche, cinglante comme un coup de cravache. Il rempoigna la crinière.

BREMIG – Ca, c'est pour t'être agitée et avoir désobéi. Tu es mon cheval maintenant et je te cravacherai à chaque fois que tu auras un écart de conduite. Retiens ça.

Il marqua un temps pour lui faire assimiler la leçon.

BREMIG – Bien. Un compromis, tu dis... Je m'appelle Bremig. Alors, Vagabonde, voilà ce que je veux de toi : je dois me rendre à un village tacoman du nom de Leyda-Saline, et tu vas me porter jusque là-bas, parce que tu es un cheval et que c'est ton rôle de servir de monture, entre autres. Fais cela, sans jamais rechigner, et tu seras bien traitée. Je paierai des soins magiques pour ta main, je ne te ferai pas mal, et tu seras débarrassée de ton collier une fois là-bas.

Bremig était sincère. Il n'avait pas supporté de voir le marchand d'esclave torturer Vagabonde en lui perforant la main. Si l'on faisait comprendre à un esclave où était sa place, il n'y avait pas besoin de le torturer.

BREMIG – Par contre, désappointe-moi...

Il lui lâcha encore la crinière et passa sa main gauche sur la croupe de la Centauresse, la caressant lentement.

BREMIG – ... et tu sais ce qui t'attendra. Tu perdras tout ce à quoi tu t'accroches encore. Je t'ai donné les morceaux de ton arc en signe de bonne foi, et tu me les as jetés à la figure. Comporte-toi bien si tu veux encore obtenir quelque chose pour moi. Ce sera un échange entre toi et moi, Vagabonde. Je suis ton cavalier et tu es ma monture. Comporte-toi bien en ce sens, et je prendrai soin de toi dans ce sens aussi. Et si tu veux abréger cette relation avec moi, alors rends-toi le plus vite possible à Leyda-Saline. Une fois là-bas, tu seras débarrassée de moi.
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Message  Vagabonde Mar 15 Sep 2015 - 23:20

L’homme refuse de descendre et claque violemment sa main sur sa croupe. Surprise, Vagabonde fait un bond en avant. Il s’agrippe ensuite à sa crinière en lui expliquant que c’est sa punition pour lui avoir désobéi. Elle reste immobile en ravalant sa colère.

L’homme dit s’appeler Bremig. Il lui propose de le porter jusqu’à un village tacomnan, et en échange elle sera bien traitée. Il paiera les soins magiques pour sa main et la débarrassera de son collier. Vagabonde n’en croit pas un mot, et même si elle le croyait, elle refuserait quand même cette indécente proposition. Il passe sa main sur sa croupe et commence à la caresser en la menaçant : « ... et tu sais ce qui t'attendra. Tu perdras tout ce à quoi tu t'accroches encore. » Elle pique un fard, mélange de colère et de honte. Il la traite comme un vulgaire canasson, même pire… C’est insupportable.

Et puis, tout ce à quoi elle s’accroche, ça représente quoi pour lui ? La seule chose qui lui restait, c’était sa dignité. Mais avec ce Bremig sur le dos, il n’y a rien qu’elle puisse sauvegarder. Son arc et sa harpe sont réduits à néant. Ilne reste que l’origami, immobile au creux de sa main… d’un côté, elle ignore tout de la magie du soin. Peut-être que Brimag peut réellement payer des soins et sauver le petit être de papier… Elle hésite un instant puis se met à avancer en réfléchissant.

Elle commence à siffloter, puis le son devient plus important. Elle utilise l’énergie magique en elle pour modifier sa mélodie en un bruit qui déstabilise les gens. Bremig va tomber, et elle va s’enfuir. L’effet du son agit déjà sur lui, elle le sent vaciller. Elle sourit, mais de grosses mains se plaquent sur sa bouche. « C'est pas aveugle que tu aurais dû être, mais muette ! Refais-moi un coup comme ça et je m'assure que tu ne puisses plus parler jusqu'à Leyda-Saline. Je viens de t'expliquer les conditions pour que tout se passe bien entre nous deux, je ne le répèterai pas. » Elle secoue la tête avec véhémence, puis une fois libérée, respire à grande goulée.

Tacomnal est la dernière destination à prendre pour un centaure libre. Vagabonde n’a aucune intention de s’y rendre. Il veut qu’elle le porte… soit, elle le portera. Elle s’élance au triple galop vers le nord.
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Message  Bremig Mer 16 Sep 2015 - 10:40

La puissante claque sur la croupe fit bondir la Centauresse en avant, provoquant ainsi la même réaction que sur un cheval. Comment ces Centaures pouvaient-ils s'abrutir à refuser d'être pris pour des chevaux, alors qu'ils avaient tant de points communs avec eux ?
En tout cas, Vagabonde ne répondit rien à son discours, comme si cela la faisait réfléchir. Bremig lui laissa un peu le temps d'assimiler tout ça, ne pas trop la brusquer pour que la leçon soit mieux retenue.

Le cavalier eut un léger sourire de satisfaction alors que Vagabonde commença à marcher au pas. Bien, peut-être que la leçon commençait à porter ses fruits. Il fallait toutefois rester sur ses gardes. Les esclaves étaient plus intelligents que de vulgaires animaux et pouvaient jouer les fourbes pour tromper la vigilance de leurs maîtres. Aussi Bremig ne lâcha-t-il surtout pas la laisse reliée au collier à pointes. Sa main gauche revint s'agripper à la crinière de la Centauresse.

Vagabonde se mit à siffloter, ce qui fut très décalé et laissa Bremig perplexe. Il ne pouvait pas croire que Vagabonde se soit déjà calmer au point d'être d'humeur à siffloter gaiement. Etait-ce un moyen pour elle d'évacuer sa rage ? Si oui, alors autant la laisser faire.
Cependant, ce sifflotement n'était quand même pas très agréable à entendre. Non, vraiment pas du tout agréable, en fait. Le son devint agressif. Etrangement déstabilisant. Bremig se sentit vaciller. Lui qui était sorcier, il savait très bien ce qu'était la magie. Vagabonde, sous ses airs innocents, était en train d'en faire usage. La magie du son.

Bremig eut un sursaut et réagit vivement en lui lâchant la crinière pour plaquer sa bouche, de la main gauche, coupant net les sifflotement.

BREMIG – C'est pas aveugle que tu aurais dû être, mais muette ! Refais-moi un coup comme ça et je m'assure que tu ne puisses plus parler jusqu'à Leyda-Saline. Je viens de t'expliquer les conditions pour que tout se passe bien entre nous deux, je ne le répèterai pas.

Vagabonde secoua la tête, Bremig commançait à l'étouffer avec sa grosse main. Bremig empoigna encore une fois sa crinière à la place.
Et il fit bien, car la Centauresse partit brutalement au galop. Bremig ne lui en avait pas donné l'ordre, et en plus, elle ne partait pas tout à fait dans la bonne direction.

BREMIG – Hey ! Ce n'est pas par là ! Et je ne t'ai pas encore donné l'ordre de galoper !

En cavalier expert, Bremig fit jouer ses jambes extrêmement musclées sur les flancs et les épaules équines de la Centauresse, contraignant ainsi les muscles de sa monture : en agissant plus sur les muscles de la patte antérieure gauche, Bremig forçait la Centauresse à dévier sa trajectoire vers la gauche, puisque sa patte antérieure gauche bougeait avec plus de difficulté que l'antérieure droite. C'était une technique de cavalier expert. Il contraignait sa monture en agissant sur ses muscles avec ses jambes.

BREMIG – Je te laisse une toute dernière chance de récupérer ta main. Obéis-moi dès sur-le-champ et je paie les soins ! J'ai dit “sur-le-champ”, ou tu peux dire adieu aux soins ! Dernière chance !
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Message  Vagabonde Jeu 17 Sep 2015 - 17:45

« Je te laisse une toute dernière chance de récupérer ta main. Obéis-moi dès sur-le-champ et je paie les soins ! J'ai dit “sur-le-champ”, ou tu peux dire adieu aux soins ! Dernière chance ! »

Elle a beau galoper vers le nord, l’homme sur son dos la force à tourner sur la droite et courir vers Tacomnal. Elle ignore comment il fait ça, jamais encore elle n’a eu le malheur de servir de monture à qui que ce soit…

Elle finit par décélérer et avancer au pas dans la direction qu’il l’oblige à prendre. D’un certain côté, elle sait qu’elle aura besoin de soin. Ses mains lui permettent de se nourrir en chassant, sans elles, elle ne pourra plus manier son arc correctement. Elle en a également besoin pour jouer de la harpe… même si son instrument a été réduit à néant. Mais d'un autre côté, elle ne pense pas que l’homme tiendra sa parole.

Elle continue cependant d’avancer, les oreilles plaquées en arrière, et en secouant régulièrement la tête pour tenter de le faire tirer moins sur sa crinière, gonflant par moment ses poumons à fond pour qu’il desserre ses jambes autour de sa cage thoracique. Elle n’a pas vraiment le choix, elle le sent prêt à la tuer. Mais elle ne mourra pas comme ça.

Elle n’a pas l’intention de se rendre à Tacomnal, c’est le dernier endroit où devrait se rendre un centaure libre et sain d’esprit, alors elle attend qu’il soit enfin l’heure qu’il se repose pour pouvoir une dernière fois user de sa magie sur lui. Elle lui fera payer tout ça en le faisant dormir comme un nouveau né et en l’allégeant de ses quelques pièces. Elle en aura besoin pour soigner sa main… sans lui.
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Message  Bremig Ven 18 Sep 2015 - 11:46

En réalité, Bremig n'avait aucune envie de mettre sa menace à exécution. Il voulait que Vagabonde lui laisse l'occasion de soigner sa main afin de lui prouver qu'il n'était pas un tortionnaire, qu'il était différent de son précédent maître. Seulement, il ne pouvait pas non plus se laisser ridiculiser par l'esclave. Il devait la menacer pour asseoir son autorité sur elle, lui montrer qu'il était capable de la punir si elle se comportait mal, pas seulement de bien la traiter si elle se comportait bien.

Heureusement, l'ultimatum finit par résonner dans les oreilles de Vagabonde, qui cessa ses bêtises. La Centauresse se mit au pas, et dans la bonne direction. Les oreilles plaquées en arrière, mais ça, Bremig ne pouvait pas lui en vouloir. En secouant la tête aussi, gênée par la poigne sur sa crinière. Bremig ne voulait pas trop la harceler en lui rouspétant en permanence après, il ne ferait que la braquer. Il avait l'allure d'un gros bourrin, il avait souvent les manière d'un bourrin, mais il savait aussi agir avec psychologie quand il le fallait et quand cela pouvait être plus efficace que la manière forte. S'il pouvait amener Vagabonde à penser qu'elle avait plus de chance d'être son esclave à lui plutôt qu'à quelqu'un d'autre, il aurait gagné. En plus, c'était quand même assez vrai.

BREMIG – Bien... Alors, reprenons : quand je fais ça, c'est pour te dire d'avancer au pas.

Il exerça une légère pression de ses talons sur les flancs de la Centauresse. Vagabonde était un peu plus à l'écoute maintenant, il pouvait reprendre le dressage.

BREMIG – Si je veux que tu partes au galop, je donne deux petits coups.

Il illustra la leçon par le geste, donnant deux brefs coups de talons successifs sur les flancs de la Centauresse.

BREMIG – Bien sûr, si je te donne un ordre vocal, cela vaut autant. Bien... Si je tire la laisse en arrière, c'est pour te dire de t'arrêter.

Exactement comme avec les rênes d'un cheval, que l'on tire en arrière pour que l'animal comprenne qu'il doit s'arrêter ou au moins ralentir.

BREMIG – Je ne le fais pas, là, pour ne pas que ton collier te fasse mal. Enfin, si tu agis mal, je n'hésiterai pas à te cravacher le croupe ; et crois-moi, ma main vaut tous les fouets du monde.

Bremig termina là sa première leçon. Il s'agissait des ordres de base, alors autant que Vagabonde les connaisse. Quant à la leçon de : « si tu désobéis, je te punis, mais si tu de comportes bien, tu seras récompensée », Vagabonde devait déjà commencer à l'assimiler. Pour l'instant, elle n'avait vu que la première partie de cette leçon. Il fallait maintenant lui montrer l'autre partie.
Bremig et Vagabonde abordèrent un village d'environ six cents habitants, et de l'extérieur, l'on pouvait déjà voir le toit du temple qui siégeait au centre.

BREMIG – Rentre dans ce village et va au temple, pour que l'on s'occupe de ta main. Est-ce que tu as d'autres blessures, à part les marques du collier sur ton cou ?
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Message  Vagabonde Sam 19 Sep 2015 - 9:13

La centauresse avance depuis un bon moment quand la voix de l’homme déchire le silence. Il est incroyablement lourd (dans tous les sens du terme), elle sent ses muscles saillants contre son corps. Il ne lui fait pas vraiment penser à un humain. Il sert ses jambes autour de son tronc en expliquant l’utilité de son mouvement. Et il a une odeur vraiment particulière. Au final, elle en vient à se demander s’il est vraiment humain. Ses talons lui donnent de petits coups sur le flanc. C’est agaçant, ne pourrait-il pas se taire ? « Si je tire la laisse en arrière, c'est pour te dire de t'arrêter. » Vagabonde s’immobilise brutalement, tétanisée. « Je ne le fais pas, là, pour ne pas que ton collier te fasse mal. » Elle secoue encore une fois la tête, irritée par ce personnage, puis recommence à marcher. Il finit enfin par se taire et se laisse porter en silence.

Le monde défile sous ses sabots. Le sol mou est herbeux, puis devient plus rocailleux. Les bruits changent également, les animaux se taisent et des voix portent jusqu’à eux. Le vent lui apporte l’odeur d’humains. « Rentre dans ce village et va au temple, pour que l'on s'occupe de ta main. Est-ce que tu as d'autres blessures, à part les marques du collier sur ton cou ? » La centauresse hésite un instant, les oreilles droites et immobiles. Ensuite, elle s’ébroue, à la fois curieuse et un peu effrayée. « J’ai aussi ça à enlever… » et elle désigne le tatouage qui lui fait une légère boursoufflure sur l’omoplate. Au bout d’un moment, elle s’avance vers le village et se laisse guider par celui qui la monte. « Dis, tu n’es pas humain n’est-ce pas ? Dans ce cas, comment peux-tu prôner l’esclavagisme comme ça ? Tu n'as pas peur de te retrouver un jour à ma place ? »

Bremig finit par l’immobiliser. Ils doivent être arrivés. Des gens se mettent à parler, et une voix nasillarde leur explique que les centaures ne peuvent pas entrer. La voix leur conseille de se rendre un peu plus loin, là où quelqu’un s’occupe de soigner les animaux et les esclaves. Toujours dirigée par celui qui est perché sur son dos, elle avance dans ce lieu qui l'oppresse. Ce doit être une rue bordée de maison car des voix sortent de tous les côtés, des gens la frôlent de partout, c’est affolant. Heureusement, les présences autour d’elle se font de plus en plus rares au fur et à mesure de sa progression, et Bremig finit par la faire s’arrêter.

Elle sent une main se poser sur sa croupe et une seconde lui attrape sa main blessée avant de la tourner dans tous les sens. Une voix profonde et lente se fait entendre : « Baisse la tête. » Vagabonde devine qu’il s’agit d’un humain âgé et fatigué. Elle s’exécute, et elle le sent triturer son collier avec un certain mécontentement. « Il ne faut pas tirer comme ça sur ces colliers, ça peut les rendre handicapé à force. Ou alors ça s’infecte et ils meurent, ce qui n’est pas beaucoup mieux… » Son cou commence à devenir très froid. Elle cherche à se dégager mais des mains la retiennent. La douleur disparaît progressivement. Ensuite, on lui attrape la main, et encore une fois elle sent le froid pénétrer sa chaire, mais cette fois-ci elle ne bouge pas.

« Mal quelque part d’autre ? » et Vagabonde lui désigne le tatouage. L’homme étouffe un rire et recommence à parler avec Bremig. La centauresse renâcle et elle sent qu’on lui envoie une petite tape. Elle contient sa colère du mieux qu’elle peut. Des pattes poilues l’attirent un peu plus loin avec une grande douceur. Tigrain, se dit-elle. Une fois à l’écart, elle sent ses coussins glisser le long de ses jambes, soulever ses sabots, attraper son visage et le tourner à droite et à gauche. « Tu es un esclave ? » lui demande-t-elle. Il continue de l’examiner puis pousse un long soupire. « Non, mais je m’adapte. Et je m’en sors mieux que certains. Je suis en parfaite santé contrairement à toi… » Vagabonde se laisse tirer l’oreille, puis la crinière sans chercher à comprendre ce qu’il fait. « S’adapter à une société profondément malade, ce n’est pas vraiment la preuve d’une bonne santé mentale… » Elle l’entend pouffer puis lui demande de l’aider à s’enfuir d’ici. Cette fois-ci, il rit pour de bon. Et puis l’odeur de Bremig se fait à nouveau sentir et Vagabonde plaque ses oreilles en arrière.

Oh non, pas encore lui…
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Message  Bremig Sam 19 Sep 2015 - 10:53

Vagabonde dressa les oreilles, peut-être surprise par la question de Bremig. Elle allait découvrir que Bremig pouvait être un bon maître. Il suffisait de ne pas le contrarier. La Centauresse lui montra une cicatrice faite au rouge et lui dit qu'elle avait cela à enlever. Une marque d'esclave. Ce symbole n'était pas celui de Bremig, qui ne le connaissait pas. Il avait toutes les raisons de le faire retirer. Vagabonde n'appartenait à personne d'autre que lui.
La Centauresse avançait vers le village, docilement, et Bremig se tint tranquille, ses jambes desserrants les flancs de la femme-jument.

VAGABONDE – Dis, tu n'es pas Humain n'est-ce pas ? Dans ce cas, comment peux-tu prôner l'esclavagisme comme ça ? Tu n'as pas peur de te retrouver un jour à ma place ?

Vagabonde oubliait peut-être à qui elle s'adressait. Sa question était pertinente, pourtant, d'autant que les Demi-Orcs étaient particulièrement méprisés. Etre le rejeton d'un Orc était une telle marque de honte, le fruit d'une relation odieuse entre un Orc et une Humaine, une créature ingrâte dont l'image salissait celle des Humains. Il n'y avait bien que dans le Royaume de Telbara qu'un Demi-Orc pouvait espérer vivre à peu près au même niveau qu'un Humain. Seulement, Bremig n'avait à craindre que les gardes et savait s'imposer auprès des manants qui l'ouvraient trop à son sujet.

BREMIG – Je suis un Orc, tu as vu juste. Enfin, un Demi-Orc, comme certains se plaisent à me le rappeler. Et celui qui me réduira à l'état d'esclave, il n'est pas né, je te le jure.

Bremig resta fièrement à califourchon sur son esclave en la menant dans les rues jusqu'au temple. Là, il fit s'arrêter la Centauresse alors qu'un garde s'approcha de lui et lui expliqua que les Centaures ne pouvaient pas entrer dans le temple. Juste les Centaures, ou n'importe quel esclave ? Peu importe, l'homme conseilla à Bremig de se rendre à un bâtiment auxillaire où l'on s'occupait des animaux et des esclaves.

Bremig conduisit Vagabonde jusqu'au lieu désigné. Un bâtiment de pierre, marqué par plusieurs symboles d'Elasgol, plus petit que le temple, était entouré de plusieurs tentes larges. Bremig put voir un Homme-lézard allongé sur une table, dans l'une des tente : le reptile semblait malade et un autre Homme-lézard s'occupait de lui. Des esclaves soignant des esclaves ? Bremig avait déjà vu ça, rarement, c'était peut-être plus courant dans le Royaume de Tacomnal que dans le Royaume d'Estandre, ou alors simplement Bremig n'avait pas assez bien observé comment les choses tournaient.

C'est un mâle Tigrain typé chat qui vint trouver Bremig. Ce dernier descendit de la Centauresse.

BREMIG – Occupe-toi d'elle, commence par sa main droite.

Le Tigrain portait des vêtements amples au symbole d'Elasgol. En fait, il était vêtu comme un prélat, ce qui étonna Bremig. Il portait même un diadème qui scintillait d'une belle couleur jaune. Sa parure laissait même penser qu'il était mage. D'un côté, c'était parfait puisque c'est ce que cherchait Bremig ; d'un autre côté, comment un Tigrain pouvait être mage et prélat dans un village tacoman ? Les Tacomans avaient décidemment de drôles d'idées, déjà que l'esclavage d'Humains était très mal perçu pour une raison bien oscure, mais voilà qu'ils laissaient des races animales occuper des fonctions dans les temples et manipuler la magie.

Le Tigrain examina Vagabonde sous toutes les coutures avant de commencer à appliquer ses soins. Comme Bremig l'avait supputé et espéré, il était mage. Il diffusa sa magie pour soigner le cou de Vagabonde, en se permettant un commentaire à Bremig sur sa façon de tirer sur le collier, arguant que cela pouvait handicaper les esclaves à force, voire engendrer une infection.

BREMIG – Tu es là pour la soigner ; quand j'aurai besoin des conseils d'un chat sur la façon de traiter ma monture, je te ferai signe.

Au moins, le Tigrain n'osa même pas répondre par un regard de travers. Il évita en fait carrément de croiser celui de Bremig, acceptant l'injure. Il fit bien, et l'Orc se calma vite. Le guérisseur referma complètement la plaie de la main de Vagabonde. Il demanda à cette dernière si elle avait mal ailleurs, et Vagabonde lui désigna sa marque d'esclave à l'omoplate. Le Tigrain étouffa un rire et lui donna une petite tape. Il ne se comportait pas du tout comme un esclave, hormis qu'il montrait plus de respect à Bremig qu'à Vagabonde. Il évitait de défier Bremig, il inclinait la tête quand il lui parlait ; mais Vagabonde, il se moquait d'elle. Bremig comprit que le Tigrain se sentait supérieur à elle. Il avait un statut bien particulier : au-dessus des esclaves, mais à l'obéissance des Humains – et des maîtres comme Bremig. Le Tigrain jouissait de cette position dont il devait tirer certains avantages. Et il le faisait sentir.

Il amena Vagabonde un peu à l'écart pour mieux l'examiner. Bremig se demanda s'il devait attendre sur place, et décida de se rapprocher d'eux au bout de quelques instants seulement, les coupant dans un début de discussion.

BREMIG – Alors, cette marque, qu'est-ce que t'attends ?

Le Tigrain hocha la tête et appliqua sa magie, faisant disparaître la cicatrice. Bremig observa Vagabonde, lui caressant le dos équin au passage, flattant sa monture.

BREMIG – Parfait.

Bremig sortit de sa poche une pièce d'argent et la donna au Tigrain.

BREMIG – Pour ta peine et pour le temple.
Tigrain – Elasgol veille sur vous, Monsieur.

Bremig se plaça devant Vagabonde et s'accroupit. Il lui attrapa délicatement le boulet antérieur droit et commença doucement à tirer vers le haut pour faire comprendre à Vagabonde de lever la patte, en accompagnant son geste par la parole :

BREMIG – Montre-moi tes sabots. Ils te font mal ? Tu veux qu'on te les cure ? Si tu as besoin d'un quelconque soin, c'est maintenant que tu dois me le dire. Nous allons passer la nuit ici, et demain tu seras en pleine forme pour avaler en une journée la distance qui nous sépare de Leyda-Saline. Alors dis-moi tout ce dont tu as besoin.
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Message  Vagabonde Sam 19 Sep 2015 - 18:57

Bremig ordonne au tigrain de s’occuper du tatouage de la centauresse et Vagabonde sent des pattes se poser sur son épaule. La même froideur traverse sa peau, et les boursouflures disparaissent. Elle suppose que la marque n’existe plus, ce qui la soulage d’un poids. L’exécrable main de Bremig passe sur son dos pour la caresser. Le bruit de pièce tinte puis les pas du tigrain s’éloignent sur une dernière phrase : « Si vous voulez que je lui appose votre marque, appelez moi. » Vagabonde ne se pose pas de question sur les raisons qui l'ont poussé à croire que Bremig n’est pas son « vrai maître », elle cherche juste à s’éloigner du demi-orc qui lui fait horreur. Cependant ce dernier commence à inspecter ses sabots et cherche à lui faire lever la patte. « Montre-moi tes sabots. Ils te font mal ? Tu veux qu'on te les cure ? Si tu as besoin d'un quelconque soin, c'est maintenant que tu dois me le dire. Nous allons passer la nuit ici, et demain tu seras en pleine forme pour avaler en une journée la distance qui nous sépare de Leyda-Saline. Alors dis-moi tout ce dont tu as besoin. » La centauresse n’a pas envie qu’il la soigne, de quelque façon qu’il s’y prenne. Ce n’est pas elle qui en a besoin. Elle laisse sa patte ancrée dans le sol et s'adresse à Bremig : « Il faut le soigner lui… » et elle tend le bout de papier froissé à Bremig. « C’est un origami »,  se sent-elle obligée de préciser face à la bêtise de son interlocuteur.
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Message  Bremig Sam 19 Sep 2015 - 21:01

La Centauresse n'obéit pas et maintint sa patte ancrée au sol. Bremig soupira, et frappa l'arrière du genou de la patte qu'il voulait que Vagabonde soulève en premier. Forçant la patte à se plier, il usa de sa force pour empoigner le boulet et soulever le sabot.
Vagabonde montra un bout de papier déchiré dans sa main, et demanda à ce qu'il soit soigné. Elle précisa qu'il s'agissait d'un origami, précision bien utile car Bremig allait se demander ce qui ne tournait pas rond dans sa tête. Il avait déjà entendu parler des origamis, sans jamais en voir un de ses propres yeux. Des morceaux de papier animés et volatiles qui pouvaient écrire des mots et les effacer ensuite sur eux-mêmes pour communiquer avec une personne.

BREMIG – Alors obéis-moi. Je te demande de soulever un sabot ? Tu le soulèves. C'est clair, c'est net. Je t'ordonne quelque chose, tu obéis. Ca ne rentre pas dans ta petite cervelle animale, ça ? Tu crois que je vais soigner ton origami si tu ne m'obéis pas ? Maintenant, montre-moi tes sabots, je ne te demandais pas ton avis, juste savoir s'ils te faisaient mal.

Bremig inspecta les quatre sabots de la Centauresse. Certains étaient un petit peu sales, mais l'Orc gratta lui-même avec le doigt sans utiliser d'outil, et cura l'un des sabots de Vagabonde, qui en avait plus besoin que les trois autres. Ceci fait, il se leva devant elle et observa le morceau de papier. Puis il interpella le Tigrain guérisseur.

BREMIG – Hey !

Le Tigrain typé chat répondit à l'appel.

BREMIG – On peut soigner un origami déchiré ?

Le mage ne s'attendait pas du tout à cette question. Il regarda le morceau de papier dans la main de Vagabonde, avec des yeux écarquillés, réfléchissant.

Tigrain – Je... Il ne me semble pas. Enfin... Je n'ai jamais essayé, je n'ai jamais vu d'origami. Je...

Bremig prit lui-même le morceau de papier dans la main de Vagabonde et le déposa de force dans une main du Tigrain.

BREMIG – Essaie.

Le Tigrain ferma ses deux mains autour du morceau de papier et Bremig reconnut la petite lueur caractéristique de son sort de soin. Quand il ouvrit les mains, le morceau de papier était comme avant. A part que... Oui... Bremig crut le voir bouger un instant, comme soufflé par un coup de vent inexistant.

Tigrain – Je... Je pense qu'il a été trop déchiré, mais... C'est comme s'il restait un peu son énergie magique, mais que ce morceau de papier ne lui suffisait plus pour vivre. Il risque de s'éteindre pour de bon, à moins que...
BREMIG – A moins que quoi ?

Le Tigrain regarda Vagabonde dans les yeux, bien qu'il vît bien qu'elle était aveugle.

Tigrain – Un livre. Il lui faut un livre. Restez ici, je reviens au plus vite.

Le Tigrain entra dans le bâtiment de pierre marqué du symbole d'Elasgol. Bremig attendit sur place avec Vagabonde, et pour tuer l'attente, il demanda à cette dernière :

BREMIG – Il a été déchiré quand, ton origami ?

Il s'en fichait un peu, c'était histoire de patienter. Quoique, c'était peut-être l'occasion d'apprendre quelque chose. Un origami pouvait peut-être se ressuciter dans un livre moins d'un certain temps après la dégradation de son premier corps. Bremig avait entendu sur ces créatures qu'elles aimaient aller de livre en livre pour s'enrichir. Peut-être que ces créatures n'étaient pas liées à une page, à un morceau de papier, mais qu'elles utilisaient le papier comme moyen de transport pour s'enrichir de livres en livres.

Le Tigrain revint au bout de sept minutes. Il avait un large sourire sur le visage, et pressa le pas jusqu'à Bremig et Vagabonde. Ses mains étaient jointes en sphère. Il les ouvrit lentement. Dans sa paume, un morceau de papier animé, plié de telle sorte qu'il ressemblait à un animal quadrupède. Un loup, un chien, un renard, un raton-laveur, Bremig ne sut dire. Le Tigrain dit d'un ton excité et émerveillé :

Tigrain – Ce n'est plus le même corps, enfin, la même page qui lui sert de corps, désormais, mais regardez ! Je pense que c'est lui ! C'est merveilleux, c'est la première fois que j'en vois un !

Bremig attrapa l'origami avec une étonnante douceur, et le déposa délicatement dans le creux de la main désormais soignée de Vagabonde.

BREMIG – Voilà pour toi.
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Message  Vagabonde Dim 20 Sep 2015 - 21:45

Bremig accepte à condition qu’elle lui obéisse. Blasée, Vagabonde le laisse lui tripoter les pattes en attendant qu’il finisse son sale travail. Ensuite il interpelle le tigrain. Elle les entend parler de l’origami, aller et venir, courir par moment, puis un cri de victoire retenti. Le tigrain exulte.

« Voilà pour toi »,  dit le demi-orc en lui déposant l’origami au creux de la paume.

Les petites pattes de l’aberration s’enfoncent doucement dans sa peau. Il remonte le long de son épaule et se glisse dans son cou, sous sa chevelure. Il la chatouille un peu et Vagabonde tortille la tête en riant. C'est bien lui, même si le papier est différent, il s'agit bien du même esprit.

Elle a perdu l’arc de sa tribu. Le cadeau de sa fille n’est plus que cendre. La harpe du faune est irréparable. Mais lui, il est en vie, à sa place bien au creux de son cou.
Il s’en est sorti.
Et maintenant, ils s’en sortiront tous les deux.

Vagabonde dirige son visage vers l’odeur du demi-orc : « Merci beaucoup Bremig », dit-elle avec un sourire.

Des pattes toutes douces se posent sur son épaule. L’origami reste immobile, puis elle le sent descendre vers le tigrain qui parle à l’animal d’une voix émerveillée.

Quand Bremig et Vagabonde finissent par se retrouver seule, la centauresse se sent d’humeur plus légère. « Je vais t’aider à gagner de l’argent. Tu pourras acheter un cheval et le garder. Je peux attirer les foules et chanter pour les humains. Je peux les rendre heureux, les faire danser, ou leur faire ressentir des sensations qu’ils n’ont jamais encore ressenties jusqu’ici. Ils donneront leur argent pour entendre ça. Une fois que tu en auras assez, tu l'échangeras contre une monture, tu m'aideras à retirer ce collier, et nous partirons chacun de notre côté. Moi, je ne peux pas aller à Tacomnal, les centaures racontent des choses trop horribles sur cette ville pour que j’accepte de m’en approcher. »

Elle sourit et commence à avancer. Elle n’aime pas la ville et a hâte d’en finir pour pouvoir à nouveau courir les prairies. Elle n’entend rien au monde de ces humains-là. Elle a beau vivre sur la même planète qu’eux, elle n’a pas l’impression qu’ils soient du même monde. Elle ignore tout de l’argent et des détours et subterfuges avilissants dont les Hommes sont imprégnés, les centaures, eux, réagissent de façon simple et instinctive. Elle sait seulement que l’argent se gagne, et que, avec, les humains achètent tout. Absolument tout. Des objets, des êtres vivants ou même… la terre. Ça doit les rassurer, de penser qu’elle leur appartient. Ils ignorent que la terre est leur mère. Ils ignorent jusqu'à l'existence des esprits qui peuplent leur monde. Ils ne pensent qu’à avoir. Avoir tout. Sans se rendre compte que les choses qu’ils ont finissent par les posséder. Et puis ils construisent aussi. Ils adorent construire. Ils bâtissent des murs, des maisons, des villes et des villages en pillant tout ce qui se trouve autour d’eux. Alors que les piliers du monde des centaures sont la terre et le vent. Voilà pourquoi les humains ne pourront jamais réduire son peuple.

Enfin, c’est ce qu’elle se dit.
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Message  Bremig Mer 23 Sep 2015 - 9:48

Du coup, Vagabonde n'avait pas répondu à la question de Bremig ; même si ça n'avait été que pour patienter, il ne saurait donc pas quand est-ce que cet origami avait été déchiré. Par simple curiosité, cela aurait été intéressant d'avoir une idée du temps pendant lequel l'esprit d'un origami restait volatile après que son corps de papier avait été détruit. Vagabonde, toujours, s'illumina de joie en sentant les pattes de papier grimper jusqu'à son épaule et se glisser dans son cou, sous sa chevelure. Elle sourit sous les chatouilles du petit être. Puis elle approcha sa tête de Bremig et lui dit :

VAGABONDE – Merci beaucoup Bremig.

C'était la toute première fois qu'elle s'adressait à Bremig avait autant de douceur et d'insouciance. L'Orc n'aurait pas pensé qu'un simple origami aurait un tel effet. D'un côté, c'était peut-être la seule chose qui liait encore Vagabonde à sa vie d'avant, avant d'être esclave. Bremig n'aimait pas rappeler à un esclave le temps de la liberté, c'était normalement tout ce qu'il fallait éviter de faire pour ne pas réveiller la nostalgie et les envies de rébellion. En l'occurence, Bremig avait fait cela pour montrer un signe de bonne volonté à Vagabonde et l'encourager à lui obéir.

L'origami descendit de nouveau vers la main de Vagabonde comme pour regarder le Tigrain qui se pencha vers lui avec un sourire et échangea quelques mots stupides avec la petite créature de papier. Le Tigrain était aussi émerveillé que Vagabonde. L'Orc, lui, avait du mal à être émerveillé par un morceau de papier qui bouge. Chacun son truc.
Enfin, ils prirent congé du Tigrain, Bremig rajoutant vingt pièces de cuivre pour le dernier service du prêtre non-Humain.

VAGABONDE – Je vais t'aider à gagner de l'argent. Tu pourras acheter un cheval et le garder. Je peux attirer les foules et chanter pour les Humains. Je peux les rendre heureux, les faire danser, ou leur faire ressentir des sensations qu'ils n'ont jamais encore ressenties jusqu'ici. Ils donneront leur argent pour entendre ça. Une fois que tu en auras assez, tu l'échangeras contre une monture, tu m'aideras à retirer ce collier, et nous partirons chacun de notre côté. Moi, je ne peux pas aller à Tacomnal, les Centaures racontent des choses trop horribles sur cette ville pour que j'accepte de m'en approcher.

Voilà les risques avec la méthode de Bremig. A défaut de se rebeller maintenant, Vagabonde s'était monté la tête. Elle vivait au pays des rêves, d'un coup. Tout ça parce qu'elle avait retrouvé son origami. Il fallait la ramener à la réalité, d'autant que ce qu'elle disait était stupide.

BREMIG – Nous n'allons pas à Tacomnal, mais à Leyda-Saline, qui est loin de la capitale. Et si tu parles du royaume en général, tu ne l'as peut-être pas réalisé, mais nous y sommes déjà. Cet origami te fait perdre la tête, ma grande. Aux yeux de tout le monde ici, tu es déjà et resteras une esclave.

Il marqua un temps pour que ces mots se gravent dans l'esprit de Vagabonde. Cela risquait de couper court à son euphorie, mais tant pis.

BREMIG – Leyda-Saline est à l'opposé de Tacomnal à l'échelle du royaume, tu n'auras pas à t'en approcher.

Ce n'était pas la seule chose débile que venait de dire Vagabonde, et Bremig dut lui faire réaliser que son idée ne tenait pas un instant debout :

BREMIG – Maintenant, réfléchis à autre chose. Combien crois-tu qu'une esclave saltimbanque va me rapporter par jour en poussant la chansonnette ? As-tu une idée du prix d'un vrai cheval ? Il me manque six pièces d'or pour pouvoir prétendre m'acheter un bon cheval qui ne soit pas poussif ou chétif. Combien espères-tu me rapporter par jour, mmh ? Soixante pièces de cuivre, à tout casser ? Et puis pourquoi voudrais-je m'acheter un cheval ? J'ai déjà un cheval, c'est toi ! Tu ne veux pas aller à Tacomnal ? Ca tombe bien, on ne va pas s'en approcher. Mais tu n'as pas à accepter de te rendre à tel ou tel endroit. Tu iras là où je te demanderai d'aller et tu feras ce que je te demanderai de faire. J'ai soigné ta main, ta marque et ton origami pour te montrer ma bonne foi, pour te montrer que tu gagneras à m'obéir. Alors fais le bon choix, Vagabonde.

Il marqua encore un temps. Vagabonde devait réaliser que jusqu'à Leyda-Saline, elle était mieux avec Bremig qu'avec un autre maître.

BREMIG – Tu m'appartiens, Vagabonde, tu es mon cheval maintenant. Alors dis-moi, si nous nous séparons ici, je devrai te vendre à quelque d'autre. Veux-tu vraiment changer de maître ? Tu regrettes peut-être ton ancien maître, celui qui t'a perforé la main, qui t'a marquée au rouge ? Peut-être même est-ce lui qui a détruit ton arc et ton instrument de musique, je me trompe ? Chose que je n'aurais pas faite. Tu veux te trouver un maître qui déchirera encore ton origami, alors que je viens de le soigner pour toi ? Moi, ton origami ne me dérange pas et je n'ai pas envie de te faire de la peine en le déchirant, mais je peux t'assurer que dans cette ville et dans toutes les autres, tu trouveras beaucoup de maîtres qui prendraient plaisir à le faire. Moi, je te demande juste de me servir de monture jusqu'à Leyda-Saline, et ce n'est qu'à un jour d'ici si tu galopes à partir de demain matin.
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Message  Vagabonde Mer 23 Sep 2015 - 18:09

Bremig explique que le village dans lequel il veut se rendre n’est pas à Tacomnal, et qu’en l’occurrence ils sont déjà dans le royaume de Tacomnal. Il continue de lui asséner qu’elle n’est qu’une esclave, comme à son habitude, puis lui annonce qu’elle ne pourra pas gagner beaucoup d’argent en chantant. « Combien crois-tu qu'une esclave saltimbanque va me rapporter par jour en poussant la chansonnette ? As-tu une idée du prix d'un vrai cheval ? » Elle n’en sait absolument rien… Il fait de longs calculs et finit par aboutir à la conclusion suivante : il n’a nul besoin de cheval puisqu’il l’a, elle. Il n’en démordra donc jamais… Ensuite, il lui annonce que s’ils venaient à se séparer, il la revendrait à un autre. Evidement, elle ne peut rien contre ça. Il n’a pas tout à fait tort quand il se dit meilleur que son « ancien maître ». Il évoque l’origami et la centauresse repense à la façon dont elle a cru le perdre à tout jamais. Non, quitte à choisir entre Bremig ou un autre, il vaut mieux Bremig. L’idée d’avoir à la porter encore une journée entière la révulse. Mais d’un autre côté, a-t-elle vraiment le choix ? Oui, elle pourrait choisir de refuser, se retrouver à la solde d’un autre, et risquer de perdre définitivement l’origami. Ou alors elle pourrait mettre sa fierté de côté durant une journée. Ce dilemme l’agace, elle frotte un sabot au sol en secouant la tête.

Elle emmènera Bremig dans son village. Mais pas en tant qu’esclave.

« Bien, je te porterais jusqu’à ce… Leyda-Saline. Je le ferais, même si ça m’en coûte… Mais avant ça, tu me retires ce collier. C’est uniquement après ça que je t’emmènerais. Une fois arrivé, on repartira chacun de son côté. »
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Message  Bremig Jeu 24 Sep 2015 - 10:07

La longue tirade de Bremig fit réfléchir la Centauresse. Bremig, en bon maître, lui accordait des faveurs, mais Vagabonde commençait à en oublier sa place d'esclave avant tout. D'être ramenée à la réalité ne lui plaisait pas, mais cela, tout le monde s'en fichait. C'était une esclave, une monture, et personne ne lui demandait ni ne lui demanderait son avis. Bremig avait juste besoin d'elle jusqu'à Leyda-Samine. Vagabonde, rendue nerveuse, frotta un sabot au sol. Puis, elle finit par sortir de ses réflexions pour déclarer :

VAGABONDE – Bien, je te porterai jusqu'à ce... Leyda-Saline. Je le ferai, même si ça m'en coûte...

Encore une fois, on ne lui demandait pas son avis. Et encore, Bremig lui avait presque laissé un choix : le supporter un jour de plus ou être vendue ici et maintenant. Vagabonde continuerait sans doute de servir de monture et de bête de somme après avoir été vendue à quelqu'un d'autre.

VAGABONDE – Mais avant ça, tu me retires ce collier. C'est uniquement après ça que je t'emmènerai. Une fois arrivés, on repartira chacun de son côté.

Mais pour qui se prenait-elle ?! N'avait-elle pas encore compris quelle était sa place ? C'était une tête dure, cette Centauresse ! Encore une fois, elle allait trop loin. Bremig perdit patience. Il se déplaça sur son flanc et lui administra une claque sèche sur la croupe.

BREMIG – Tu n'as pas à donner d'ordres. Reste à ta place. C'est à toi d'être sage, et je t'enlèverai ton collier à Leyda-Saline. Pas avant, et seulement si tu m'obéis sagement jusque là-bas.

Si elle continuait comme ça, elle allait lui faire regretter d'avoir réparé sa main et ressucité son origami. Heureusement, l'esclave parut reprendre ses esprits et se rappeler que ce n'était pas à elle de poser ses conditions. Bremig la fit marcher jusqu'à une auberge en la tenant en laisse. Il en trouva une mais contourna d'abord le bâtiment pour aller aux écuries. Il trouva un garçon en train de distribuer de la paille. Quand le garçon vit l'Orc, il se figea de terreur.

BREMIG – Du calme, garçon ! Je ne suis pas là pour te dévorer, juste pour savoir si tu peux t'occuper de cette jument pour la nuit.
Garçon – Euh... oui, oui... euh, enfin, il faudrait voir avec... euh... avec Jonan, c'est... c'est lui q...
BREMIG – Va le chercher, alors, ne me fais pas attendre.

Le garçon d'écurie lâcha sa fourche et s'éloigna pour aller parler à son patron. Temporairement seul avec Vagabonde, et se doutant que la Centauresse sauvage ne voudrait pas dormir dans une écurie, il vint lui rappeler au bout de l'oreille :

BREMIG – Rappelle-toi : reste sage, si tu veux perdre ton collier à Leyda-Saline.

Le garçon d'écurie revint avec un homme, un jeune homme en fait, pas beaucoup plus âgé que l'adolescent.

JONAN – Bonsoir Monsieur. Bien sûr, laissez-nous votre Centaure, nous allons nous occuper d'elle. Souhaitez-vous que nous l'équipions ?
BREMIG – Non, je l'ai déjà montée sans selle. Et ne la ferrez pas, nous ne restons que pour la nuit.
JONAN – Bien, Monsieur.

Bremig donna la laisse à Jonan, puis flatta le flanc équin de Vagabonde de quelques petites tapes.
Bremig
Bremig
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Message  Vagabonde Lun 28 Sep 2015 - 19:01

« Tu n'as pas à donner d'ordres. Reste à ta place. C'est à toi d'être sage, et je t'enlèverai ton collier à Leyda-Saline. Pas avant, et seulement si tu m'obéis sagement jusque là-bas. » répondit-il. Vagabonde se tait. Tant qu’elle garde ce collier, elle sera fichée « esclave en fuite ». Bremig lui a retiré la marque sur le dos, mais cela ne suffit pas.

Elle le suit. Ils progressent sur un sol dur et inégal. Les pavés manquent à plusieurs reprises de la faire trébucher, puis ils arrivent dans un endroit où le sol est beaucoup plus mou. L’odeur d’animal et la paille qui lui chatouille les pattes suffisent à lui faire comprendre qu’elle se trouve dans une écurie. Bremig échange avec un jeune humain, d’après les intonations enfantines de sa voix. Elle, elle se retourne, prête à s’en aller, quand Bremig lui murmure perfidement à l’oreille : « Rappelle-toi : reste sage, si tu veux perdre ton collier à Leyda-Saline. » Il recommence à parler avec un autre humain, puis s’éloigne en lui tapotant le flanc. Ça commence à devenir une écœurante habitude de sa part. Elle frappe violemment mais inutilement le sabot contre le sol, et le jeune humain, probablement effrayé, ne s’approche pas d’elle. Cependant elle sent encore une fois le collier qui la tire en avant pour l’emmener dans un lieu exigüe où le moindre de ses mouvements la cogne contre des planches de bois.

Elle est enfermée dans un box, comme un animal.

Complètement dépitée, Vagabonde pose sa tête contre une des planches de sa prison. Toutes ces humiliations semblent ne pas avoir de fin et les évènements de la journée l’ont épuisée. Elle finit par s’endormir.

Le lendemain, croyant s’éveiller d’un rêve, elle passe ses mains dans son dos à la recherche de son arc. Mais le vide qu’elle rencontre lui rappelle qu’elle ne va pas pouvoir aller librement chasser. D’ailleurs, elle ne pourra plus faire grand-chose librement. Par exemple, durant la journée qui suit, à son grand damne, elle dépend totalement de Bremig pour se nourrir. Elle ne peut décider de la route à prendre, ne peut choisir quand faire une pause, ne peut… rien faire d’autre qu’obéir.

Vagabonde se laisse faire. Elle ne dit plus rien et ne cherche plus à se révolter. De toute façon, chaque fois qu’elle tente quelque chose, elle se fait recadrer ce qui fini par l’épuiser. Elle n’attend plus qu’une seule chose : arriver enfin dans ce maudit village pour que cette ordure lui retire son collier et la laisse enfin partir. Il lui reste au moins ça, ce tout petit espoir qu’il lui dise la vérité et que tout rentre dans l’ordre.
Vagabonde
Vagabonde
(personnage abandonné)

Race : Centaure

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