La Maison du reclu
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Orcande - forum de RP médiéval-fantastique :: Zones de RP :: Royaume d'Estandre :: Faeronhe et Denoronhe
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La Maison du reclu
Corbeaulinceul était pour le moins situé dans une impasse. Assis sur son fauteuil fatigué, le regard porté vers ce qui était la lueur d’une bougie, il la regardait vacillée et faire fondre lentement la cire. Le Nécromancien se mit à toucher sa peau fripée, blanche comme un linge, la malaxant comme pour réchauffer ses muscles. L’angoisse le tenaillait, silencieusement, l’ancien noble trouvait similaire cette lumière qui bientôt s’éteindrait et sa propre situation : Il était vieux et bientôt à la fin de son existence. Il sentait son cœur jour après jour s’affaiblir, son corps se ralentir, dans une lente décrépitude avec l’insatisfaction notoire de n’être arrivé à rien d’extraordinaire…
Sa main se porta sur ce qui était le squelette d’un chat, reposant sur un coussin pourpre et poussiéreux. Ses longs ongles décrivaient avec lenteur des signes sur les os, comme si Corbeaulinceul s’amusait à le taquiner. C’était en ce moment-là que l’ancien noble partait dans ses réflexions, dans son intérieur profond, dans l’obscurité d’une pièce où ne régnait que piles de livres et une table en bois massif. Il n’y avait en cette pièce que grimoires interdits, lectures ésotérique et quelques ingrédients d’alchimie. Cette pièce, le nécromancien la connaissait par cœur pour avoir passé la majorité de son existence à l’intérieur. C’était ici l’antre de la bête, là où toutes ses idées furent et sont, un endroit d’étude et de recueillement dédié aux rêves fous de l’immortalité et de la paix du monde.
*Quel fatalité, je sens Sercanth se mettre en appétit. Pensa Corbeaulinceul. Je vois son regard se porté sur moi, je sens sa présence tout autour de moi… Maudit Spectre !*
Ses dernières pensées, le nécromancien le laissa échapper à voix haute, une voix emplie de colère et de haine. Les lanternes, plantées à même sa chair, se mirent à trembler dans un frémissement glacial.
*Il me faut du temps… Quel horreur que la mortalité! Il faut que j’agisse, continuer les recherches, encore et encore, il me faut trouver la solution !*
L’ancien noble se leva, attrapant un vieux parchemin faisant trait aux liches, ces reines de la mort-vivance et maître de l’art de la nécromancie. Cet écrit relatait notamment la vie d’un certain « Myr’phôn », une liche surnommée « L’aliéné ». Cette dernière n’hésitait pas à prendre des femmes et des hommes et les faire accoupler ensemble pour examiner certains processus « vital ». C’était le penseur préféré de Corbeaulinceul, sa propre pensée, trouvait-il, se reflétait allègrement sur elle. Myr’phôn redouta la mort pendant longtemps et souhaita que le monde soit dominé par une aristocratie constitué de mort-vivant, des êtres immortels qui pouvaient amener la fin des guerres inutiles.
*Oui... Certains méritent qu’on les respecte. C’est une chose que le commun des mortels ne puisse comprendre le vrai sens de la nécromancie, s’en est une autre que de cracher sur des génies. Des génies! *
A ce moment là, Corbeaulinceul entendit qu’on toquait lourdement à la porte. Cette dernière était lourde et à battant. Le Nécromancien posa son texte, puis demanda d’entrer. La porte gémit, avant de laisser apparaître un homme étrange. Ce dernier était habillé tout de violet, avec un visage maquillé en blanc et de noir comme un clown à la présence sinistre. Dans ses mains, il portait une boîte à musique et sur sa tête, un petit chapeau de la même couleur que ses habits. Son visage était figé et creux, avec une légère moustache et une mine aigrie.
-Mon cher Jamenja, dit Corbeaulinceul, la voix légèrement suave. Que me vaut le dérangement occasionné par ta présence ? Tu devrais savoir, depuis le temps où je t’ai recueilli, que je n’aime pas être dérangé quand je travaille. Ce ne sont pas de bonnes manières.
-Monseigneur, dit Jamenja. Si je viens à votre rencontre, ce n’est pas pour vous désobliger de vos sujets d’expérience mais d’un problème que les gardes postés aux alentours m’ont fait parvenir. Il semble que quelqu’un traîne non loin de notre repaire.
-Tiens… ? Fit le nécromancien, perplexe. Il est rare d’avoir des invités, surtout sur ce territoire hostile et peu accueillant. Qui étais-ce déjà, le dernier visiteur…. ?
-Un mercenaire orque que vous vous êtes empressez d’accueillir, vous l’avez guidé dans votre laboratoire après l’avoir saoulé en vous faisant passez pour « un gentil aubergiste vieillard qui a des feux follets comme animaux domestiques ».
L’ancien noble laissa échapper un petit rire.
-J’avais complétement oublié cela! S’exclama Corbeaulinceul. C’est vrai que c’était très drôle, cet orque était d’une imbécilité rare ! Je pense qu’il doit aujourd’hui bien me remercier de lui avoir offert une vie d’amour, où sa nouvelle famille restera toujours auprès de lui… Il faudrait d’ailleurs que j’aille voir le sujet n°263, il a l’air d’apprécier sa chair. Vous rendez-vous compte mon cher Jamenja ? Un joli ébat sentimental ! Offrir un amour éternel dont deux corps se dévore mutuellement pour exprimer un appétit sans limite de l’autre. Poétique, n’est-ce-pas… ? Une pensée plaisante…
-Non pas que je souhaite vous déranger dans vos idées, dit Jamenja avec un ton sans émotion, mais la situation presse. Quel ordre donnez-vous aux Membres de la Main ?
Les Membres de la Main, c’est ainsi qu’avait baptisé l’ancien noble les différentes personnes qui l’avaient rejoint dans sa pensée et lui servait notamment d’intermédiaire. C’était ses hommes de mains, des hommes et des femmes qui avaient rejoint sa cause au fil des années. Ils étaient d’une très bonne utilité : Ils permettaient au nécromancien d’obtenir de nouveaux sujets d’études, à droite et à gauche, le protégeait d’éventuel danger et étaient aussi fidèles que des chiens à leur maître. Un soupir s’échappa de la gorge de Corbeaulinceul, puis dit :
-En vu de la météo peu appréciable des montagnes et des créatures dangereuses qui tapissent la région, il est fort probable que cette « personne » cherche un abri. Cette vieille maison qui est la mienne, n’a-t-elle pas un petit peu de charme ? Attendons patiemment et observons-le…. Combien y’a-t-il de Membres de la Main ?
- Trois à l’intérieur, répondit Jamenja, moi y compris et deux à l’extérieur. Un total de cinq.
-Nous ne sommes pas au complet, ce n’est pas bien grave, dit le nécromancien d’un mouvement de la main. Après tout, ils ont beaucoup de travail… Fais qu’on fasse bonne accueil à notre nouvelle connaissance. Nous n’avons pas parmi les plus grands crus du royaume, mais nous avons au moins un bon feu et des fauteuils un minimum confortable. Les membres de la Main ne se montreront que si nécessaire, en attendant, c’est toi Jamenja qui ira accueillir se « perdu »…
-Je ferai selon vos ordres...
-Dernière petite chose, dit l’ancien noble, veille à aider une personne âgé à déambuler dans son domaine….
Sans un mot, Jamenja s’approcha de Corbeaulinceul, ce dernier tendant son bras droit pour que son serviteur puisse l’attraper. Chose faite, le sinistre clown guida tranquillement le nécromancien en dehors de son bureau, le faisant traverser par différents couloirs obscur éclairés seulement par de petites torches. Ils finirent par arriver devant un escalier en bois, menant à une trappe situé en hauteur. Jamenja l’ouvrit, laissant apparaître une pièce poussiéreuse qui était une cave à vin qui n’était même pas utilisé, quelques bouteilles éparpillées de ci et de là. Ils empruntèrent une porte en bois, traversant ce qui était une chambre à coucher avec un lit en baldaquin usé et quelques meubles comme une commode et une armoire.
La maison était grande, mais n’avait rien de luxueux, c’était même plutôt le contraire : Lugubre, comme à l’abandon, peu éclairé où certaines fenêtres étaient même brisé. L’entrée seule pouvait éventuellement dire qu’il y avait de la vie en cette endroit, ne serait-ce que pour la table accentué sur le côté où trainait encore quelques alcools et des cartes à jouer. Il faisait frais, le crépuscule commençant à tomber, et les nuages camouflaient le ciel d’un épais manteau gris. Bientôt tomberait la grêle, propre à la chaîne de montagne qu'est denoronhe.
-Veille à m’amener dans ma bibliothèque, dit le nécromancien. Allume un feu dans le salon et propose à notre invité surprise le souper du soir une fois installé. Tu me feras un rapport sur sa personne, qui est-il. Cette chose faite, j’irai à sa rencontre…
Sans un mot, le sinistre clown laissa l'ancien noble, allant s'occuper de prévenir les membres de la Main des ordres de Corbeaulinceul. Ce dernier s'installa non loin d'une étagère emplie de livres, des romans principalement, puis se mit à sa lecture tranquillement... La soirée risquait d'être amusante....
Sa main se porta sur ce qui était le squelette d’un chat, reposant sur un coussin pourpre et poussiéreux. Ses longs ongles décrivaient avec lenteur des signes sur les os, comme si Corbeaulinceul s’amusait à le taquiner. C’était en ce moment-là que l’ancien noble partait dans ses réflexions, dans son intérieur profond, dans l’obscurité d’une pièce où ne régnait que piles de livres et une table en bois massif. Il n’y avait en cette pièce que grimoires interdits, lectures ésotérique et quelques ingrédients d’alchimie. Cette pièce, le nécromancien la connaissait par cœur pour avoir passé la majorité de son existence à l’intérieur. C’était ici l’antre de la bête, là où toutes ses idées furent et sont, un endroit d’étude et de recueillement dédié aux rêves fous de l’immortalité et de la paix du monde.
*Quel fatalité, je sens Sercanth se mettre en appétit. Pensa Corbeaulinceul. Je vois son regard se porté sur moi, je sens sa présence tout autour de moi… Maudit Spectre !*
Ses dernières pensées, le nécromancien le laissa échapper à voix haute, une voix emplie de colère et de haine. Les lanternes, plantées à même sa chair, se mirent à trembler dans un frémissement glacial.
*Il me faut du temps… Quel horreur que la mortalité! Il faut que j’agisse, continuer les recherches, encore et encore, il me faut trouver la solution !*
L’ancien noble se leva, attrapant un vieux parchemin faisant trait aux liches, ces reines de la mort-vivance et maître de l’art de la nécromancie. Cet écrit relatait notamment la vie d’un certain « Myr’phôn », une liche surnommée « L’aliéné ». Cette dernière n’hésitait pas à prendre des femmes et des hommes et les faire accoupler ensemble pour examiner certains processus « vital ». C’était le penseur préféré de Corbeaulinceul, sa propre pensée, trouvait-il, se reflétait allègrement sur elle. Myr’phôn redouta la mort pendant longtemps et souhaita que le monde soit dominé par une aristocratie constitué de mort-vivant, des êtres immortels qui pouvaient amener la fin des guerres inutiles.
*Oui... Certains méritent qu’on les respecte. C’est une chose que le commun des mortels ne puisse comprendre le vrai sens de la nécromancie, s’en est une autre que de cracher sur des génies. Des génies! *
A ce moment là, Corbeaulinceul entendit qu’on toquait lourdement à la porte. Cette dernière était lourde et à battant. Le Nécromancien posa son texte, puis demanda d’entrer. La porte gémit, avant de laisser apparaître un homme étrange. Ce dernier était habillé tout de violet, avec un visage maquillé en blanc et de noir comme un clown à la présence sinistre. Dans ses mains, il portait une boîte à musique et sur sa tête, un petit chapeau de la même couleur que ses habits. Son visage était figé et creux, avec une légère moustache et une mine aigrie.
-Mon cher Jamenja, dit Corbeaulinceul, la voix légèrement suave. Que me vaut le dérangement occasionné par ta présence ? Tu devrais savoir, depuis le temps où je t’ai recueilli, que je n’aime pas être dérangé quand je travaille. Ce ne sont pas de bonnes manières.
-Monseigneur, dit Jamenja. Si je viens à votre rencontre, ce n’est pas pour vous désobliger de vos sujets d’expérience mais d’un problème que les gardes postés aux alentours m’ont fait parvenir. Il semble que quelqu’un traîne non loin de notre repaire.
-Tiens… ? Fit le nécromancien, perplexe. Il est rare d’avoir des invités, surtout sur ce territoire hostile et peu accueillant. Qui étais-ce déjà, le dernier visiteur…. ?
-Un mercenaire orque que vous vous êtes empressez d’accueillir, vous l’avez guidé dans votre laboratoire après l’avoir saoulé en vous faisant passez pour « un gentil aubergiste vieillard qui a des feux follets comme animaux domestiques ».
L’ancien noble laissa échapper un petit rire.
-J’avais complétement oublié cela! S’exclama Corbeaulinceul. C’est vrai que c’était très drôle, cet orque était d’une imbécilité rare ! Je pense qu’il doit aujourd’hui bien me remercier de lui avoir offert une vie d’amour, où sa nouvelle famille restera toujours auprès de lui… Il faudrait d’ailleurs que j’aille voir le sujet n°263, il a l’air d’apprécier sa chair. Vous rendez-vous compte mon cher Jamenja ? Un joli ébat sentimental ! Offrir un amour éternel dont deux corps se dévore mutuellement pour exprimer un appétit sans limite de l’autre. Poétique, n’est-ce-pas… ? Une pensée plaisante…
-Non pas que je souhaite vous déranger dans vos idées, dit Jamenja avec un ton sans émotion, mais la situation presse. Quel ordre donnez-vous aux Membres de la Main ?
Les Membres de la Main, c’est ainsi qu’avait baptisé l’ancien noble les différentes personnes qui l’avaient rejoint dans sa pensée et lui servait notamment d’intermédiaire. C’était ses hommes de mains, des hommes et des femmes qui avaient rejoint sa cause au fil des années. Ils étaient d’une très bonne utilité : Ils permettaient au nécromancien d’obtenir de nouveaux sujets d’études, à droite et à gauche, le protégeait d’éventuel danger et étaient aussi fidèles que des chiens à leur maître. Un soupir s’échappa de la gorge de Corbeaulinceul, puis dit :
-En vu de la météo peu appréciable des montagnes et des créatures dangereuses qui tapissent la région, il est fort probable que cette « personne » cherche un abri. Cette vieille maison qui est la mienne, n’a-t-elle pas un petit peu de charme ? Attendons patiemment et observons-le…. Combien y’a-t-il de Membres de la Main ?
- Trois à l’intérieur, répondit Jamenja, moi y compris et deux à l’extérieur. Un total de cinq.
-Nous ne sommes pas au complet, ce n’est pas bien grave, dit le nécromancien d’un mouvement de la main. Après tout, ils ont beaucoup de travail… Fais qu’on fasse bonne accueil à notre nouvelle connaissance. Nous n’avons pas parmi les plus grands crus du royaume, mais nous avons au moins un bon feu et des fauteuils un minimum confortable. Les membres de la Main ne se montreront que si nécessaire, en attendant, c’est toi Jamenja qui ira accueillir se « perdu »…
-Je ferai selon vos ordres...
-Dernière petite chose, dit l’ancien noble, veille à aider une personne âgé à déambuler dans son domaine….
Sans un mot, Jamenja s’approcha de Corbeaulinceul, ce dernier tendant son bras droit pour que son serviteur puisse l’attraper. Chose faite, le sinistre clown guida tranquillement le nécromancien en dehors de son bureau, le faisant traverser par différents couloirs obscur éclairés seulement par de petites torches. Ils finirent par arriver devant un escalier en bois, menant à une trappe situé en hauteur. Jamenja l’ouvrit, laissant apparaître une pièce poussiéreuse qui était une cave à vin qui n’était même pas utilisé, quelques bouteilles éparpillées de ci et de là. Ils empruntèrent une porte en bois, traversant ce qui était une chambre à coucher avec un lit en baldaquin usé et quelques meubles comme une commode et une armoire.
La maison était grande, mais n’avait rien de luxueux, c’était même plutôt le contraire : Lugubre, comme à l’abandon, peu éclairé où certaines fenêtres étaient même brisé. L’entrée seule pouvait éventuellement dire qu’il y avait de la vie en cette endroit, ne serait-ce que pour la table accentué sur le côté où trainait encore quelques alcools et des cartes à jouer. Il faisait frais, le crépuscule commençant à tomber, et les nuages camouflaient le ciel d’un épais manteau gris. Bientôt tomberait la grêle, propre à la chaîne de montagne qu'est denoronhe.
-Veille à m’amener dans ma bibliothèque, dit le nécromancien. Allume un feu dans le salon et propose à notre invité surprise le souper du soir une fois installé. Tu me feras un rapport sur sa personne, qui est-il. Cette chose faite, j’irai à sa rencontre…
Sans un mot, le sinistre clown laissa l'ancien noble, allant s'occuper de prévenir les membres de la Main des ordres de Corbeaulinceul. Ce dernier s'installa non loin d'une étagère emplie de livres, des romans principalement, puis se mit à sa lecture tranquillement... La soirée risquait d'être amusante....
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Avec Namaï, Ssyxlat'h en voyait du pays, c'était certain ! Les deux amis s'étaient retrouvés, cinq semaines plus tôt, à une vingtaine de kilomètres de l'embranchement entre le Phuolocht et la Salfe. Après les précédents évènements, en compagnie de cet assassin Humain du nom de Lens, Ssyxlat'h avait eu besoin de se ressourcer, et pour lui, rien de mieux à cet effet que de rendre visite à son ami Sirène, qui avait toujours le don d'apaiser son cœur et de lui faire un peu oublier la froideur de la vie.
Namaï lui avait rapporté avoir vu un Orc rôder du côté des montagnes de Denoronhe. Même en connaissant la réputation de celles-ci, y trouver un Orc seul relevait de l'intrigue. Namaï se demandait si quelque chose d'inquiétant se tramait là-bas. Ssyxlat'h avait décidé d'aller voir par lui-même. Les deux amis avaient donc nagé le long de la Salfe jusqu'à un cours d'eau de bien moindre importance qu'ils avaient remonté vers le nord, et suivant un chemin aquatique de rivière en rivière, ils étaient arrivés dans les premières vallées au pied des montagnes de Denoronhe. Namaï était resté dans le cours d'eau, y attendant le retour de Ssyxlat'h, alors que ce dernier s'était éloigné sur terre ferme, car il était évidemment plus approprié d'avoir un corps de serpent pour ramper sur terre ferme qu'un corps de poisson. Namaï, une Sirène mâle curieuse, sortait souvent des cours d'eau pour s'aventurer sur plusieurs mètres sur terre ferme, se traînant à la force des bras, mais jamais aussi loin.
Ssyxlat'h n'avait jamais exploré les montagnes de Denoronhe. Ce qu'il avait entendu à leur sujet, comme tout un chacun, ne lui donnait guère envie d'aller y risquer sa peau. Il avait déjà la témérité, comme nombre de Nagas, de sortir de l'eau pour parcourir le “monde du sol”, mais il n'était pas fou au point de s'aventurer dans n'importe quelle région réputée dangereuse.
Et pourtant, là, il y était. Il ne comptait pas s'enfoncer dans les montagnes, juste explorer les environs pour voir s'il repérait quelque chose de louche. Le premier jour, il ne trouva rien, et s'abrita pour la nuit dans une cavité de quelques mètres seulement au pied d'une falaise.
En revanche, vers le milieu de la deuxième journée, il fut abordé par deux hommes, vêtus très sombrement. Les deux hommes lui demandèrent s'il cherchait un abri, et Ssyxlat'h leur répondit par des questions, voulant savoir qui ils étaient et ce qu'ils lui voulaient. Les deux hommes lui révélèrent être au service d'un autre homme vivant à proximité, en ermite, et qu'il serait ravi de faire la connaissance d'un Naga en partageant avec lui un bon repas.
Ssyxlat'h ne put s'empêcher de trouver tout cela louche, mais il était justement venu pour ça. Le meilleur moyen d'en apprendre plus sur cet homme, était justement d'accepter son invitation. Ainsi, Ssyxlat'h pourrait peut-être déterminer si cet ermite avait un rapport avec l'Orc aperçu par Namaï un mois et demi plus tôt. Il allait cependant devoir faire preuve de la plus grande prudence.
Le Naga fut mené jusqu'à une demeure bâtie sur un plateau. Cela ressemblait à un vieux manoir. Qui avait pu avoir l'idée de bâtir un manoir dans un endroit pareil, reculé de toute civilisation ? L'on ne demanda pas au Naga de se désarmer, aussi Ssyxlat'h veilla à bien toujours sentir ses saïs et sa sarbacane accrochés à sa taille – du moins au niveau de sa taille s'il avait été un Humain ou un Homme-lézard.
A l'intérieur, le Naga renifla répétitivement l'air de la pièce centrale. Contrairement à un manoir bien entretenu et habité par un bourgeois d'une grande ville, ici cela sentait le renfermé, et d'autres nuances plus désagréables encore. Il y avait quelque chose de malsain dans cet endroit. Ssyxlat'h fut invité à prendre place en bout de la table longue qui servait aux repas. A défaut de s'asseoir, Ssyxlat'h poussa la chaise sur le côté et se lova, attendant que le maître des lieux se présente à lui. Le bout de sa queue remuait un peu au sol, témoin de sa nervosité : il n'aimait pas cet endroit, pas du tout.
Namaï lui avait rapporté avoir vu un Orc rôder du côté des montagnes de Denoronhe. Même en connaissant la réputation de celles-ci, y trouver un Orc seul relevait de l'intrigue. Namaï se demandait si quelque chose d'inquiétant se tramait là-bas. Ssyxlat'h avait décidé d'aller voir par lui-même. Les deux amis avaient donc nagé le long de la Salfe jusqu'à un cours d'eau de bien moindre importance qu'ils avaient remonté vers le nord, et suivant un chemin aquatique de rivière en rivière, ils étaient arrivés dans les premières vallées au pied des montagnes de Denoronhe. Namaï était resté dans le cours d'eau, y attendant le retour de Ssyxlat'h, alors que ce dernier s'était éloigné sur terre ferme, car il était évidemment plus approprié d'avoir un corps de serpent pour ramper sur terre ferme qu'un corps de poisson. Namaï, une Sirène mâle curieuse, sortait souvent des cours d'eau pour s'aventurer sur plusieurs mètres sur terre ferme, se traînant à la force des bras, mais jamais aussi loin.
Ssyxlat'h n'avait jamais exploré les montagnes de Denoronhe. Ce qu'il avait entendu à leur sujet, comme tout un chacun, ne lui donnait guère envie d'aller y risquer sa peau. Il avait déjà la témérité, comme nombre de Nagas, de sortir de l'eau pour parcourir le “monde du sol”, mais il n'était pas fou au point de s'aventurer dans n'importe quelle région réputée dangereuse.
Et pourtant, là, il y était. Il ne comptait pas s'enfoncer dans les montagnes, juste explorer les environs pour voir s'il repérait quelque chose de louche. Le premier jour, il ne trouva rien, et s'abrita pour la nuit dans une cavité de quelques mètres seulement au pied d'une falaise.
En revanche, vers le milieu de la deuxième journée, il fut abordé par deux hommes, vêtus très sombrement. Les deux hommes lui demandèrent s'il cherchait un abri, et Ssyxlat'h leur répondit par des questions, voulant savoir qui ils étaient et ce qu'ils lui voulaient. Les deux hommes lui révélèrent être au service d'un autre homme vivant à proximité, en ermite, et qu'il serait ravi de faire la connaissance d'un Naga en partageant avec lui un bon repas.
Ssyxlat'h ne put s'empêcher de trouver tout cela louche, mais il était justement venu pour ça. Le meilleur moyen d'en apprendre plus sur cet homme, était justement d'accepter son invitation. Ainsi, Ssyxlat'h pourrait peut-être déterminer si cet ermite avait un rapport avec l'Orc aperçu par Namaï un mois et demi plus tôt. Il allait cependant devoir faire preuve de la plus grande prudence.
Le Naga fut mené jusqu'à une demeure bâtie sur un plateau. Cela ressemblait à un vieux manoir. Qui avait pu avoir l'idée de bâtir un manoir dans un endroit pareil, reculé de toute civilisation ? L'on ne demanda pas au Naga de se désarmer, aussi Ssyxlat'h veilla à bien toujours sentir ses saïs et sa sarbacane accrochés à sa taille – du moins au niveau de sa taille s'il avait été un Humain ou un Homme-lézard.
A l'intérieur, le Naga renifla répétitivement l'air de la pièce centrale. Contrairement à un manoir bien entretenu et habité par un bourgeois d'une grande ville, ici cela sentait le renfermé, et d'autres nuances plus désagréables encore. Il y avait quelque chose de malsain dans cet endroit. Ssyxlat'h fut invité à prendre place en bout de la table longue qui servait aux repas. A défaut de s'asseoir, Ssyxlat'h poussa la chaise sur le côté et se lova, attendant que le maître des lieux se présente à lui. Le bout de sa queue remuait un peu au sol, témoin de sa nervosité : il n'aimait pas cet endroit, pas du tout.
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
Re: La Maison du reclu
Pendant un certain temps, Corbeaulinceul observa le ciel par-delà la fenêtre dans un silence de mort. Le crépuscule prenait place avec lenteur tandis que le nécromancien se laissait caresser par la brise glaciale qui passait sur son corps. Ce n’était pas quelque chose des plus plaisants, mais c’était une habitude que de ressentir cette température. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas senti la chaleur du soleil sur sa peau, peut-être des mois. A vrai dire, avec la plus grande étrangeté, cela ne lui manquait pas. Peut-être ne trouvait-il plus goût à ces rayons lumineux, pas plus qu’à la beauté de son éclat. L’obscurité arrangeait l’ancien noble, qui sans doute par commodité de vie, préférait rester enfermé dans son laboratoire.
Puis Jamenja revint vers son maître, toujours avec cette expression sans ton ni émotion. La porte se referma derrière-lui tandis qu’il regardait Corbeaulinceul, toujours pensif.
« Seigneur Corbeaulinceul, notre invité vous attend dans la salle à manger, le repas est prêt. »
« Ah ! fit soudainement le nécromancien, comme sortant d’une transe. Voilà l’heure qui sonne et mon ventre gronde. A moins que cela ne soit mes pensées qui me donnent faim de question et mon savoir qui est en colère de ne pas avoir satisfaction! Je suis lassé, Jamenja… Aucun son, aucun bruits, rien d’autre que cette maudite tête pensante qui est la mienne ! Allez jouer un peu de musique pendant le dîner, et faites qu’on apporte des lumières qui ne soient pas trop vive, mes yeux ne le supporteraient pas. »
Le fidèle aida le nécromancien à se lever de son fauteuil, puis ils quittèrent la pièce. Pendant qu’ils s’acheminaient tous deux dans les couloirs du manoir, Corbeaulinceul interpella Jamenja.
« Et bien, tu ne m’indiques rien vis-à-vis de notre invité ? Je suppose qu’il doit être satisfait de notre réception… ! »
« Parfaitement, répondit Jamenja. Il s’est près près du fauteuil avec un air légèrement tendu. Il s’agit d’un Naga et semble représenter une faible menace malgré des armes sous sa propriété. Je pense déjà qu’il doute sur nos véritables intentions…. »
« Allons, allons, ne soit pas pessimiste, fit le nécromancien. Ceci n’est pas une simple formule de respect, il s’agit d’accueillir un nouveau membre dans notre grande famille. Ne me compare pas s’il te plaît à un meurtrier. Au contraire, je suis le père et toi tu es mon fils, comme tous ceux qui « dorment » sont mes frères et mes sœurs tandis que les membres de la Main sont mes enfants. Nous sommes toute une organisation ainsi basé, sur des principes de relation familiale, nous serons tous liés, un jour et cela à jamais, par-delà la mort…. Ah ! Voilà le salon !"
Le sinistre clown ouvrit ce qui était une petite herse, formant une entrée personnel à Corbeaulinceul. Ce dernier se voûta davantage pour passer en dessous du passage, le faisant apparaître dans le salon par le côté. Le haut de son corps était mis à nu, une peau pâle et scarifiée qui lui donnaient un ton blafard. Son visage était dissimulé par un capuchon ne permettant qu’à voir le bas de la face. Il ressemblait plus à une aberration, avec son dos courbé, que réellement un être humain. Il était grand, plus grand que Jamenja et, à la lueur des flammes de son catalyseur, l’on pouvait discerner un sourire hideux avec des dents gâtées. C’est avec un calme presque cérémoniel que les longues mains de l’ancien noble, prisent parfois de tic nerveux, se posèrent sur la table et qu’il s’assit sur une énorme cathèdre. La table était sale, poussiéreuse, des toiles d’araignées tissés sur les différentes argenteries et des plats où était posés, pourris depuis bien longtemps, des fruits.
Jamenja s’affara à allumer deux chandeliers, un qu’il plaça à côté du Naga, et l’autre à la moitié de la table. Corbeaulinceul restait dans l’obscurité, ses lanternes étant suffisantes pour qu’on le voie en partie. L’homme de main quitta la pièce, laissant seul quelques instants le nécromancien et son invité….
L’ancien noble observa pendant un moment, sans rien dire, le Naga qui lui tenait face. Parfois, la tête de Corbeaulinceul hochait d’un côté, puis de l’autre, comme prit de spasmes. Le corps de son invité lui plaisait, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas accueilli un naga dans son antre…. A vrai dire, le nécromancien trouvait leurs corps tout à fait fascinant, avec leurs muscles puissants et une agilité redoutable. Sans doute ne faisait-il pas attention aux armes que portait son invité, mais l’ancien noble semblait sans soucier peu. A vrai dire, l’heure n’était pas encore à la « proposition »… Il commença :
« Je me présente : Morn Corbeaulinceul, l’humble personne qui vous hôte pour la nuit. Je vous avouerai que je ne m’attendais pas vraiment à avoir de la visite, c'est si rare! J’espère que vous apprécierez avec goût ma demeure. J’aime la simplicité, voyez-vous, tout comme quelqu’un…de charnu et plein de vie comme vous... Cela me rappel ma jeunesse… C’était il y a bien des années ! Le temps passe si vite quand on est loin de tout…. Comment vous appelez-vous, jeune homme et que venez-vous faire dans ce lieu si agréable… ? »
Jamenja revint, amenant ce qui était un ragoût de lapin et de pomme de terre dans des assiettes creuses. Le serviteur se posa alors sur le côté, commençant à faire jouer sa boîte. Une musique, légèrement saccadé, commença à raisonner. C'était une musique triste, d'un air d'une pièce de théâtre d'Estrande
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Après quelques instants d'attente, un bruit se fit entendre par l'un des côtés de la salle. Une porte s'ouvrit telle une herse, laissant passer deux personnes. Ssyxlat'h n'eut pas besoin d'attendre qu'elles sortent de la pénombre pour pouvoir les observer : l'une d'elles portait deux étranges chandelles à flamme bleue dans le dos. Et ce n'était pas la seule chose d'étrange. Il s'agissait sans doute d'un homme, en tout cas avait-il des traits plutôt masculins. Il ressemblait à un Humain qui n'avait que trop vieilli comme si le temps avait refusé de l'emporter de sa belle mort. Sa maigreur et son teint livide étaient les deux aspects les plus frappants de son physique. A l'exception de l'attirail qui accrochait les deux flammèches bleues dans son dos, il était torse nu. Ses doigts étaient si fins qu'ils paraissaient trop longs. Il semblait avoir du mal à marcher, et l'autre personnage le soutenait.
Car il s'agissait plus d'un personnage que d'une personne. Ses vêtements, entièrement violets, semblaient tout droit sortis d'un cirque. Son visage était maquillé, tout de blanc avec les contours de la bouche et des yeux en noir. Ces peintures lui donnaient un air sinistre.
Ssyxlat'h se fit la réflexion qu'il n'était au final pas si étonnant de trouver ces deux personnes dans ce manoir lugubre. D'une certaine façon, elles s'accordaient avec le décor. Elles renforçaient aussi le sentiment de malaise du Naga, qui aimait de moins en moins cet endroit. Il pensa qu'il ne trouverait aucune trace de l'Orc ici, mais il ne pouvait non plus se décider à partir maintenant sans savoir exactement à qui il avait affaire.
L'homme malingre aux deux flammèches devait être l'hôte des lieux. Il s'assit à l'autre bout de la table, sur un épais fauteuil en bois à dossier haut. Son valet alluma un chandelier à côté de Ssyxlat'h et un autre en milieu de table. L'hôte resta dans une pénombre partielle. Le serviteur s'en alla dans une autre pièce.
Depuis leur arrivée, le Naga n'eut de cesse de darder sa langue pour renifler leur odeur respective. Le serviteur bigarré avait bien une odeur d'Humain ; l'hôte aussi, mais avec des nuances désagréables qui attestaient de sa vieilesse avancée. Celui-ci observa Ssyxlat'h un instant. Ses mains et sa tête étaient sujettes à des tics nerveux. Ssyxlat'h sentait que le bout de sa queue était toujours pris d'une agitation. Discrètement, il fit l'effort de ralentir sa respiration. Il ne voulait pas montrer un quelconque signe d'intimidation à cet inconnu. Finalement l'hôte prit la parole :
MORN – Je me présente : Morn Corbeaulinceul, l'humble personne qui vous hôte pour la nuit. Je vous avouerais que je ne m'attendais pas vraiment à avoir de la visite, c'est si rare ! J'espère que vous apprécierez avec goût ma demeure.
C'était mal parti. Ssyxlat'h n'appréciait rien ici. Sur la table, la vieille argenterie était reliée par des toiles d'araignées sèches. Au centre, dans une corbeille, étaient entassés des fruits pourris depuis... trop longtemps.
MORN – J'aime la simplicité, voyez-vous, tout comme quelqu'un... de charnu et plein de vie comme vous...
S'il avait eu un autre tempérament, Ssyxlat'h aurait pouffé de rire : cet homme au physique monstrueux aimait la simplicité ?! Il était sérieux, là ? Il devait s'agir d'ironie. Ssyxlat'h resta impassible, si ce ne fut sa langue bifide qui se glissa irrégulièrement par la fente entre ses lèvres.
MORN – Cela me rappelle ma jeunesse... C'était il y a bien des années ! Le temps passe si vite quand on est loin de tout... Comment vous appelez-vous, jeune homme, et que venez-vous faire dans ce lieu si agréable ?
Ce lieu n'avait rien d'agréable. Et Ssyxlat'h n'était pas un jeune homme. En termes stricts, “homme” et “femme” étaient réservés à certaines races : Humains, Nains, Halfelins, Gnomes, Elfes, Orcs, et c'était à peu près tout. Pour les Hommes-lézards, les Tigrains, les Centaures, les Nagas, les Minotaures, les Xolons, les Sirènes, même les Harpies, on parlait de “mâles” et de “femelles”. Seulement, les Humains, race majoritaire et égocentrique, pour ceux qui avaient trop peur de vexer ces races parfois dites “races animales”, n'osaient pas parler de “mâles” et de “femelles” de peur justement de les rabaisser au rang d'animaux. Il n'y avait pourtant pas d'autres mots exaistants en langue commune, et parler d'“homme” pour un Naga, un Homme-lézard ou un Centaure était finalement déplacé. Ssyxlat'h était un jeune mâle, pas un jeune homme.
Le valait revint, il portait deux assiettes pleines, qu'il déposa devant les deux personnes à table. Les toiles d'araignées et les fruits pourris déjà présents retiraient toute envie à Ssyxlat'h ne manger quoi que ce soit ici. Et pourtant, quelle ne fut pas sa surprise en reniflant le contenu de son assiette – un ragoût de lapin et de pommes de terre – de ne déceler aucun signe d'altération de la nourriture. L'odorat du Naga lui indiquait que ce plat était parfaitement consommable. Ssyxlat'h se dit qu'après tout, ce n'était peut-être pas si surprenant : il fallait bien que l'hôte et son valet se nourrissent, et ils ne devaient pas plus apprécier les fruits pourris que les autres Humains.
Le serviteur au visage peint se plaça sur le côté et actionna une boîte à musique d'où sortit un air mélancolique un peu saccadé.
SSYXLAT'H – Ce lieu n'a à mes sens rien d'agréable. Mon nom est Ssyxlat'h. Je n'aurais jamais imaginé que des Humains pussent vivre dans un manoir dans cette région. Qu'est-ce qui vous a poussé à construire un manoir ici, si loin des vôtres ?
Car il s'agissait plus d'un personnage que d'une personne. Ses vêtements, entièrement violets, semblaient tout droit sortis d'un cirque. Son visage était maquillé, tout de blanc avec les contours de la bouche et des yeux en noir. Ces peintures lui donnaient un air sinistre.
Ssyxlat'h se fit la réflexion qu'il n'était au final pas si étonnant de trouver ces deux personnes dans ce manoir lugubre. D'une certaine façon, elles s'accordaient avec le décor. Elles renforçaient aussi le sentiment de malaise du Naga, qui aimait de moins en moins cet endroit. Il pensa qu'il ne trouverait aucune trace de l'Orc ici, mais il ne pouvait non plus se décider à partir maintenant sans savoir exactement à qui il avait affaire.
L'homme malingre aux deux flammèches devait être l'hôte des lieux. Il s'assit à l'autre bout de la table, sur un épais fauteuil en bois à dossier haut. Son valet alluma un chandelier à côté de Ssyxlat'h et un autre en milieu de table. L'hôte resta dans une pénombre partielle. Le serviteur s'en alla dans une autre pièce.
Depuis leur arrivée, le Naga n'eut de cesse de darder sa langue pour renifler leur odeur respective. Le serviteur bigarré avait bien une odeur d'Humain ; l'hôte aussi, mais avec des nuances désagréables qui attestaient de sa vieilesse avancée. Celui-ci observa Ssyxlat'h un instant. Ses mains et sa tête étaient sujettes à des tics nerveux. Ssyxlat'h sentait que le bout de sa queue était toujours pris d'une agitation. Discrètement, il fit l'effort de ralentir sa respiration. Il ne voulait pas montrer un quelconque signe d'intimidation à cet inconnu. Finalement l'hôte prit la parole :
MORN – Je me présente : Morn Corbeaulinceul, l'humble personne qui vous hôte pour la nuit. Je vous avouerais que je ne m'attendais pas vraiment à avoir de la visite, c'est si rare ! J'espère que vous apprécierez avec goût ma demeure.
C'était mal parti. Ssyxlat'h n'appréciait rien ici. Sur la table, la vieille argenterie était reliée par des toiles d'araignées sèches. Au centre, dans une corbeille, étaient entassés des fruits pourris depuis... trop longtemps.
MORN – J'aime la simplicité, voyez-vous, tout comme quelqu'un... de charnu et plein de vie comme vous...
S'il avait eu un autre tempérament, Ssyxlat'h aurait pouffé de rire : cet homme au physique monstrueux aimait la simplicité ?! Il était sérieux, là ? Il devait s'agir d'ironie. Ssyxlat'h resta impassible, si ce ne fut sa langue bifide qui se glissa irrégulièrement par la fente entre ses lèvres.
MORN – Cela me rappelle ma jeunesse... C'était il y a bien des années ! Le temps passe si vite quand on est loin de tout... Comment vous appelez-vous, jeune homme, et que venez-vous faire dans ce lieu si agréable ?
Ce lieu n'avait rien d'agréable. Et Ssyxlat'h n'était pas un jeune homme. En termes stricts, “homme” et “femme” étaient réservés à certaines races : Humains, Nains, Halfelins, Gnomes, Elfes, Orcs, et c'était à peu près tout. Pour les Hommes-lézards, les Tigrains, les Centaures, les Nagas, les Minotaures, les Xolons, les Sirènes, même les Harpies, on parlait de “mâles” et de “femelles”. Seulement, les Humains, race majoritaire et égocentrique, pour ceux qui avaient trop peur de vexer ces races parfois dites “races animales”, n'osaient pas parler de “mâles” et de “femelles” de peur justement de les rabaisser au rang d'animaux. Il n'y avait pourtant pas d'autres mots exaistants en langue commune, et parler d'“homme” pour un Naga, un Homme-lézard ou un Centaure était finalement déplacé. Ssyxlat'h était un jeune mâle, pas un jeune homme.
Le valait revint, il portait deux assiettes pleines, qu'il déposa devant les deux personnes à table. Les toiles d'araignées et les fruits pourris déjà présents retiraient toute envie à Ssyxlat'h ne manger quoi que ce soit ici. Et pourtant, quelle ne fut pas sa surprise en reniflant le contenu de son assiette – un ragoût de lapin et de pommes de terre – de ne déceler aucun signe d'altération de la nourriture. L'odorat du Naga lui indiquait que ce plat était parfaitement consommable. Ssyxlat'h se dit qu'après tout, ce n'était peut-être pas si surprenant : il fallait bien que l'hôte et son valet se nourrissent, et ils ne devaient pas plus apprécier les fruits pourris que les autres Humains.
Le serviteur au visage peint se plaça sur le côté et actionna une boîte à musique d'où sortit un air mélancolique un peu saccadé.
SSYXLAT'H – Ce lieu n'a à mes sens rien d'agréable. Mon nom est Ssyxlat'h. Je n'aurais jamais imaginé que des Humains pussent vivre dans un manoir dans cette région. Qu'est-ce qui vous a poussé à construire un manoir ici, si loin des vôtres ?
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
Re: La Maison du reclu
Le Nécromancien n’attaqua pas tout de suite son repas, se contentant de regarder sa main droite aux longs ongles. C’est cependant avec spontanéité, faisant preuve de passion dans sa voix, qu’il commença :
" C'est exactement cela ! dit Corbeaulinceul sans moquerie, d’un ton enthousiaste comme ferait un père félicitant son fils. C’est l’impression qui est admirable, où devrais-je dire, le schéma qui donne cette impression. Cet endroit est le reflet de la mortalité, de ce que vous serez et de ce que je suis, un pauvre vieillard… Un lieu décrépit, sans goût, sans saveur, un lieu où ne réside aucune couleur. C’est là où réside « l’éclat » unique de ce lieu, son originalité, sa beauté n’étant pas…vivante. Pourrions-nous dire de la nature morte ? Ce serait drôle ! Non pas que j’aime la mort, elle m’est effroyable, mais je sais établir un ressentie. Ne vous sentez-vous pas dérangez par ce manoir? Si vous avez cette sensation désagréable, c’est que vous sentez le poids de la mort sur vous. Non pas que je vous effraie ou bien que je cherche à vous nuire. Non, je n’ai premièrement aucun intérêt pour l’un et l’autre et secondement, je doute que quelqu’un d’aussi impassible que vous ne sache pas se contrôler. C’est simplement l’instinct de survie propre aux vivants qui s’alarme. C’est un mécanisme de défense, de préservation, contre le danger et donc, la mort. Vu votre attitude, cela ne m’étonnerait guère que vous connaissiez déjà cette sensation. Vous êtes froid, vous savez vous tenir sur vos gardes. Vous êtes donc alerte et apte à la situation actuel, ce qu’un banal membre du peuple n’est pas capable. Vous êtes quelqu’un d’expérimenté, je pense. Vous avez donc déjà été confronté au danger et sûrement à des moments bien funestes. Directement ou indirectement, responsable ou non ? Je ne saurais le dire et cela ne m’intéresse pas, chacun sa croix… Je ne suis pas innocent, je n’ai donc aucun jugement à porter là-dessus."
Le Nécromancien se moquait éperdument de révéler certaines choses sur lui. Il finirait par ne laisser dans un futur proche qu’un choix restreint à ce dénommé Ssxylat'h : Soit de garder le silence et rester quelque temps dans le manoir, soit de le faire rejoindre ses « frères et sœurs ». Pour un regard raisonnable, cela paraîtrait être un choix détestable entre la vie et la finitude. Pour Corbeaulinceul, la chose était différente : L’un faisait qu’il pourrait éventuellement avoir un allié supplémentaire en plus d’un nouvel enfant tandis que l’autre ne serait qu’une étape de plus vers l’éternité, pour le bien des mortels. Ainsi, de par sa folie, concevait-il qu’il ne pouvait nuire puisqu’il réanimerait de toute façon l’âme de cet individu de par ses projets.
"Ô, ma demeure n’est pas belle, continua le vieil homme. C’est une constatation des plus flagrantes. Vous aurez cependant compris avec intelligence que ce lieu n’est pas pour plaire, mais pour représenter une étape de la vie. Peut-être verrez-vous un instant votre corps se dessécher, à l’instar du mien, avec l’impression détestable de n’être qu’un repas, comme ce pauvre lapin dans nos assiettes, pour un serpent qui vous étouffe… C’est ce que j’aime faire ressortir en cet endroit. J’aime l’art, vous savez. Pas l’art futile, je parle de discipline maîtrisé. C’est une des raisons qui m’a poussé à m’être installé ici, à l’écart du monde, loin de ses bâtards de dirigeants qui nous asservisse, tuant sans vergogne pour avoir un pouvoir qui n’a au fond aucun sens… En tant que contestataire, il faut bien que je me cache, ce lieu oublié de tous étant un endroit parfait à mes études…. Quant aux miens, et bien, ils sont tous ici ! Je ne souffre d’aucun manque, j’ai une famille nombreuse et aimante. Je vous les ferai rencontrer bien volontiers mais l’heure est à ce repas dont je ne saurais dire la qualité tant mon palet ne connait plus la saveur… !"
C’est ainsi qu’il déclara le moment où le dîner était ouvert. Ses mains attrapèrent une serviette qu’il déposa sur ses jambes, prenant ensuite de manière délicate les couverts. Il planta sa fourchette dans une pomme de terre, qu’il mâcha lentement. Aucun goût, mais c’était une habitude.
Une fois la bouchée terminé, il se servit un verre de vin dans un récipient en argent incrusté de rubis. Il attrapa le verre et le but d’une traite. Son discours lui avait donné soif, et il fallait qu’il se redonne un peu d’énergie pour la suite de la conversation.
"Et vous ? demanda l’ancien Noble. Que venez-vous faire ici ? Ces montagnes ne sont pas réputés pour être joyeuse, cherchez-vous comme de nombreux fous à trouver la fatalité… ? Peut-être aimez-vous le paysage, dans ce cas je vous trouverai aussi pessimiste que moi ! A moins que cela ne soit quelque chose… ? "
" C'est exactement cela ! dit Corbeaulinceul sans moquerie, d’un ton enthousiaste comme ferait un père félicitant son fils. C’est l’impression qui est admirable, où devrais-je dire, le schéma qui donne cette impression. Cet endroit est le reflet de la mortalité, de ce que vous serez et de ce que je suis, un pauvre vieillard… Un lieu décrépit, sans goût, sans saveur, un lieu où ne réside aucune couleur. C’est là où réside « l’éclat » unique de ce lieu, son originalité, sa beauté n’étant pas…vivante. Pourrions-nous dire de la nature morte ? Ce serait drôle ! Non pas que j’aime la mort, elle m’est effroyable, mais je sais établir un ressentie. Ne vous sentez-vous pas dérangez par ce manoir? Si vous avez cette sensation désagréable, c’est que vous sentez le poids de la mort sur vous. Non pas que je vous effraie ou bien que je cherche à vous nuire. Non, je n’ai premièrement aucun intérêt pour l’un et l’autre et secondement, je doute que quelqu’un d’aussi impassible que vous ne sache pas se contrôler. C’est simplement l’instinct de survie propre aux vivants qui s’alarme. C’est un mécanisme de défense, de préservation, contre le danger et donc, la mort. Vu votre attitude, cela ne m’étonnerait guère que vous connaissiez déjà cette sensation. Vous êtes froid, vous savez vous tenir sur vos gardes. Vous êtes donc alerte et apte à la situation actuel, ce qu’un banal membre du peuple n’est pas capable. Vous êtes quelqu’un d’expérimenté, je pense. Vous avez donc déjà été confronté au danger et sûrement à des moments bien funestes. Directement ou indirectement, responsable ou non ? Je ne saurais le dire et cela ne m’intéresse pas, chacun sa croix… Je ne suis pas innocent, je n’ai donc aucun jugement à porter là-dessus."
Le Nécromancien se moquait éperdument de révéler certaines choses sur lui. Il finirait par ne laisser dans un futur proche qu’un choix restreint à ce dénommé Ssxylat'h : Soit de garder le silence et rester quelque temps dans le manoir, soit de le faire rejoindre ses « frères et sœurs ». Pour un regard raisonnable, cela paraîtrait être un choix détestable entre la vie et la finitude. Pour Corbeaulinceul, la chose était différente : L’un faisait qu’il pourrait éventuellement avoir un allié supplémentaire en plus d’un nouvel enfant tandis que l’autre ne serait qu’une étape de plus vers l’éternité, pour le bien des mortels. Ainsi, de par sa folie, concevait-il qu’il ne pouvait nuire puisqu’il réanimerait de toute façon l’âme de cet individu de par ses projets.
"Ô, ma demeure n’est pas belle, continua le vieil homme. C’est une constatation des plus flagrantes. Vous aurez cependant compris avec intelligence que ce lieu n’est pas pour plaire, mais pour représenter une étape de la vie. Peut-être verrez-vous un instant votre corps se dessécher, à l’instar du mien, avec l’impression détestable de n’être qu’un repas, comme ce pauvre lapin dans nos assiettes, pour un serpent qui vous étouffe… C’est ce que j’aime faire ressortir en cet endroit. J’aime l’art, vous savez. Pas l’art futile, je parle de discipline maîtrisé. C’est une des raisons qui m’a poussé à m’être installé ici, à l’écart du monde, loin de ses bâtards de dirigeants qui nous asservisse, tuant sans vergogne pour avoir un pouvoir qui n’a au fond aucun sens… En tant que contestataire, il faut bien que je me cache, ce lieu oublié de tous étant un endroit parfait à mes études…. Quant aux miens, et bien, ils sont tous ici ! Je ne souffre d’aucun manque, j’ai une famille nombreuse et aimante. Je vous les ferai rencontrer bien volontiers mais l’heure est à ce repas dont je ne saurais dire la qualité tant mon palet ne connait plus la saveur… !"
C’est ainsi qu’il déclara le moment où le dîner était ouvert. Ses mains attrapèrent une serviette qu’il déposa sur ses jambes, prenant ensuite de manière délicate les couverts. Il planta sa fourchette dans une pomme de terre, qu’il mâcha lentement. Aucun goût, mais c’était une habitude.
Une fois la bouchée terminé, il se servit un verre de vin dans un récipient en argent incrusté de rubis. Il attrapa le verre et le but d’une traite. Son discours lui avait donné soif, et il fallait qu’il se redonne un peu d’énergie pour la suite de la conversation.
"Et vous ? demanda l’ancien Noble. Que venez-vous faire ici ? Ces montagnes ne sont pas réputés pour être joyeuse, cherchez-vous comme de nombreux fous à trouver la fatalité… ? Peut-être aimez-vous le paysage, dans ce cas je vous trouverai aussi pessimiste que moi ! A moins que cela ne soit quelque chose… ? "
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Ssyxlat'h regretta presque d'avoir accepté la conversation avec cet inconnu ténébreux. En effet, ce dernier partit dans un bien long monologue en ne répondant pas vraiment, ou tout du moins pas clairement, à la question posée. Ssyxlat'h l'écouta, impassiblement, débiter ses paroles grandiloquentes. Tout tournait autour de la mort. Ce qui avait poussé cet homme rachitique à construire et à vivre dans un manoir ici, dans ces montagnes reculées que l'on disait maudites ? Ssyxlat'h n'obtint pas de réponse claire. A la place, l'homme restait dans son “délire” sur la mort. Il se permit à un moment d'estimer que Ssyxlat'h devait être quelqu'un d'expérimenté qui avait déjà connu la mort autour de lui ou près de lui. Ssyxlat'h ne voyait pas du tout ce qui permettait à son hôte de dire des choses pareilles, et ce dernier ajouta en fait qu'il se fichait du passé de Ssyxlat'h et que lui-même n'était pas « innocent » et n'avait aucun jugement à porter.
Ssyxlat'h ne comprenait pas où l'homme voulait en venir, si ce n'est que plus il l'écoutait, plus il avait l'impression d'avoir affaire à un nécromancien fou. Il devait sa folie à être resté enfermé dans son manoir lugubre depuis trop longtemps. Indubitablement, il n'avait pas vu la lumière du soleil depuis des mois au moins. Quant à ses activités, il n'y avait qu'un nécromancien pour être à ce point fasciné par la mort et pour vivre dans un endroit pareil. Cela expliquerait, par ailleurs, la sensation de malaise qu'éprouvait Ssyxlat'h depuis son entrée dans le manoir. Les araignées étaient les reines ici, tout transpirait la mort, la vieillesse et le renfermé, de la façade des murs jusqu'aux fruits pourris exposés sur la table.
Un peu subjectivement, Ssyxlat'h n'appréciait pas la nécromancie, il n'appréciait pas que l'on puisse jouer avec l'âme des défunts, mais il n'avait pas la prétention de savoir quel était le point de vue du Dieu-Serpent sur cette pratique, aussi restait-il finalement assez imperméable au point de vue des Humains consistant à traiter les nécromanciens comme des hérétiques ou des démons et à bannir ouvertement la nécromancie.
Après d'autres divagations, sur l'art par exemple, le maître des lieux signifia le début du repas. Ssyxlat'h tira la langue vers son assiette, reniflant encore son plat, dubitatif. Certes, il ne décelait aucun signe d'altération de la nourriture, mais il restait possible qu'un poison inodore ait été dissout dans son plat. Le maître des lieux n'inspirait aucune confiance, même tout le contraire, et il était envisageable qu'il projette quelque étude macabre sur le corps du Naga. Ssyxlat'h se devait d'éviter de se rendre vulnérable.
Il refusa de manger.
Le bon fumet s'élevant de son assiette chaude ouvrait son appétit, mais il se fit force de ne pas y toucher.
MORN – Et vous ? Que venez-vous faire ici ? Ces montagnes ne sont pas réputées pour être joyeuses, cherchez-vous comme de nombreux fous à trouver la fatalité ? Peut-être aimez-vous le paysage, dans ce cas je vous trouverai aussi pessimiste que moi ! A moins que cela ne soit quelque chose... ?
Si Ssyxlat'h s'était aventuré aux abords des montagnes de Denoronhe, c'était pour une raison précise. Il n'allait pas mentir.
SSYXLAT'H – Je ne suis pas venu écouter le monologue d'un nécromancien. Car c'est ce que vous êtes, n'est-ce pas ? Suis-je le premier aventurier que vous invitez dans votre manoir, ou y a-t-il d'autres gens, Humains, Nagas ou autres, qui ont parcouru ces lieux ? Cela me rassurerait de savoir que je ne suis pas le seul.
Ssyxlat'h ne comprenait pas où l'homme voulait en venir, si ce n'est que plus il l'écoutait, plus il avait l'impression d'avoir affaire à un nécromancien fou. Il devait sa folie à être resté enfermé dans son manoir lugubre depuis trop longtemps. Indubitablement, il n'avait pas vu la lumière du soleil depuis des mois au moins. Quant à ses activités, il n'y avait qu'un nécromancien pour être à ce point fasciné par la mort et pour vivre dans un endroit pareil. Cela expliquerait, par ailleurs, la sensation de malaise qu'éprouvait Ssyxlat'h depuis son entrée dans le manoir. Les araignées étaient les reines ici, tout transpirait la mort, la vieillesse et le renfermé, de la façade des murs jusqu'aux fruits pourris exposés sur la table.
Un peu subjectivement, Ssyxlat'h n'appréciait pas la nécromancie, il n'appréciait pas que l'on puisse jouer avec l'âme des défunts, mais il n'avait pas la prétention de savoir quel était le point de vue du Dieu-Serpent sur cette pratique, aussi restait-il finalement assez imperméable au point de vue des Humains consistant à traiter les nécromanciens comme des hérétiques ou des démons et à bannir ouvertement la nécromancie.
Après d'autres divagations, sur l'art par exemple, le maître des lieux signifia le début du repas. Ssyxlat'h tira la langue vers son assiette, reniflant encore son plat, dubitatif. Certes, il ne décelait aucun signe d'altération de la nourriture, mais il restait possible qu'un poison inodore ait été dissout dans son plat. Le maître des lieux n'inspirait aucune confiance, même tout le contraire, et il était envisageable qu'il projette quelque étude macabre sur le corps du Naga. Ssyxlat'h se devait d'éviter de se rendre vulnérable.
Il refusa de manger.
Le bon fumet s'élevant de son assiette chaude ouvrait son appétit, mais il se fit force de ne pas y toucher.
MORN – Et vous ? Que venez-vous faire ici ? Ces montagnes ne sont pas réputées pour être joyeuses, cherchez-vous comme de nombreux fous à trouver la fatalité ? Peut-être aimez-vous le paysage, dans ce cas je vous trouverai aussi pessimiste que moi ! A moins que cela ne soit quelque chose... ?
Si Ssyxlat'h s'était aventuré aux abords des montagnes de Denoronhe, c'était pour une raison précise. Il n'allait pas mentir.
SSYXLAT'H – Je ne suis pas venu écouter le monologue d'un nécromancien. Car c'est ce que vous êtes, n'est-ce pas ? Suis-je le premier aventurier que vous invitez dans votre manoir, ou y a-t-il d'autres gens, Humains, Nagas ou autres, qui ont parcouru ces lieux ? Cela me rassurerait de savoir que je ne suis pas le seul.
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
Re: La Maison du reclu
-Oui, je suis un nécromancien, et cela ne devrait pas provoquer votre impertinence, rétorqua Corbeaulinceuil qui avait plus dit ses mots en tant que vieillard que nécromancien. A travers vos mots, je sens la méfiance, ce qui n’existerait pas sans une certaine crainte. Je tiens à vous rassurer comme j’ai déjà tenté de le faire : Votre mort m’est actuellement inutile, et je doute faire partie de ses nécromanciens qui ne pensent égoïstement qu’à leurs propres intérêts. Bien au contraire, je suis un faiseur de rêve et je pense plus aux biens des peuples qu’à la mort en elle-même : Je vous l’ai dit, je la tiens en horreur. Quand à votre question….
Le nécromancien attrapa un morceau de lapin avec ses longs ongles, le mastiquant ensuite avec lenteur, le temps qu’il réfléchisse à ce qu’il allait dire. A vrai dire, Corbeaulinceul n’aimait pas mentir, il préférait être honnête et prendre des risques plutôt que de faire preuve de lâcheté. Ce n’était aucunement dans sa nature ni dans son propre code personnel. Il jugea alors qu’il était trop vieux pour se genre de facétie, si bien qu’il répondit la vérité :
-Il y a déjà eu des gens qui sont venu ici. Le dernier en date est un orque, dont l’idiotie a finit par lui coûter la vie « à proprement parler ». L’on pourrait croire que je tue sans verve pour mes expériences, ce que vous pouvez aisément pensé. Disons qu’il vénérait la déesse de la malice, je n’ai fait qu’abréger sa folie. Depuis, il fait partie de mes sœurs et frères qui attendent que je les ramène à la vie pour l’éternité. Il n’a pas été le seul, j’ai connu certains de mes enfants de la même manière. La dernière arrivée est une jeune fille du nom de Japhalda. Elle est actuellement dans la cuisine. Quelle pauvre âme, ses parents étaient des meurtriers et elle fut enfermé dans une cave dès son plus jeune âge. A l’aube de ses seize ans, elle devint à son tour une assassine, et ses aventures l’ont finit par l’amener ici. Je l’ai convaincu qu’il existait un amour véritable et je suis devenu son seul et unique père. Maintenant, elle a trouvé une forme de sérénité, et je l’éduque sur notre monde. En échange, je ne lui demande rien d’autre que de maîtriser ses pulsions meurtrières et de faire preuve d’humanité. C’est peut-être la seule chose que je puisse faire, moi qui ait peut-être déjà sombré. Ce corps que je possède est un des exemples : C’est le prix à payer quand on manipule la nécromancie à outrance, et je crains fort qu’à mon âge, le temps qu’il me reste ne me soit compté. C'est déjà un miracle, avec l'abus de mes pouvoirs, que je sois encore en vie. Je ne souhaite à personne de devenir ce que je suis devenu…
Sans avoir touché vraiment à son repas, lassé de ne pas ressentir de goût, l’ancien noble fit un simple geste en direction de Jamenja. Ce dernier arrêta de jouer puis se retourna vers un meuble à tiroir. Il en ouvrit un, attrapant ce qui était une longue pipe en bois et une blague à tabac. Il bourra la pipe puis l’alluma avec l’une des bougies des chandeliers. Il donna ensuite l’outil à fumer à Corbeaulinceul, qui se mit à tirer de puissante bouffée et à s’affaisser légèrement sur le dossier de son cathèdre. En expirant, il laissa échapper une épaisse fumée.
Corbeaulinceuil vît que le Naga ne mangeait pas son plat. Il devait sans doute craindre qu’il y ait quelque chose d’anormal. C’était une habitude : C’était à chaque fois la même chose quand quelqu’un le rencontrait. Il n’allait pas trop forcé la chose, peut-être juste une remarque.
-Vous pouvez manger, ce n'est que du lapin et des pommes de terres. De plus, je risquerai d'être froissé: J'envie ceux qui possèdent encore le goût sur leur langue.
Le nécromancien attrapa un morceau de lapin avec ses longs ongles, le mastiquant ensuite avec lenteur, le temps qu’il réfléchisse à ce qu’il allait dire. A vrai dire, Corbeaulinceul n’aimait pas mentir, il préférait être honnête et prendre des risques plutôt que de faire preuve de lâcheté. Ce n’était aucunement dans sa nature ni dans son propre code personnel. Il jugea alors qu’il était trop vieux pour se genre de facétie, si bien qu’il répondit la vérité :
-Il y a déjà eu des gens qui sont venu ici. Le dernier en date est un orque, dont l’idiotie a finit par lui coûter la vie « à proprement parler ». L’on pourrait croire que je tue sans verve pour mes expériences, ce que vous pouvez aisément pensé. Disons qu’il vénérait la déesse de la malice, je n’ai fait qu’abréger sa folie. Depuis, il fait partie de mes sœurs et frères qui attendent que je les ramène à la vie pour l’éternité. Il n’a pas été le seul, j’ai connu certains de mes enfants de la même manière. La dernière arrivée est une jeune fille du nom de Japhalda. Elle est actuellement dans la cuisine. Quelle pauvre âme, ses parents étaient des meurtriers et elle fut enfermé dans une cave dès son plus jeune âge. A l’aube de ses seize ans, elle devint à son tour une assassine, et ses aventures l’ont finit par l’amener ici. Je l’ai convaincu qu’il existait un amour véritable et je suis devenu son seul et unique père. Maintenant, elle a trouvé une forme de sérénité, et je l’éduque sur notre monde. En échange, je ne lui demande rien d’autre que de maîtriser ses pulsions meurtrières et de faire preuve d’humanité. C’est peut-être la seule chose que je puisse faire, moi qui ait peut-être déjà sombré. Ce corps que je possède est un des exemples : C’est le prix à payer quand on manipule la nécromancie à outrance, et je crains fort qu’à mon âge, le temps qu’il me reste ne me soit compté. C'est déjà un miracle, avec l'abus de mes pouvoirs, que je sois encore en vie. Je ne souhaite à personne de devenir ce que je suis devenu…
Sans avoir touché vraiment à son repas, lassé de ne pas ressentir de goût, l’ancien noble fit un simple geste en direction de Jamenja. Ce dernier arrêta de jouer puis se retourna vers un meuble à tiroir. Il en ouvrit un, attrapant ce qui était une longue pipe en bois et une blague à tabac. Il bourra la pipe puis l’alluma avec l’une des bougies des chandeliers. Il donna ensuite l’outil à fumer à Corbeaulinceul, qui se mit à tirer de puissante bouffée et à s’affaisser légèrement sur le dossier de son cathèdre. En expirant, il laissa échapper une épaisse fumée.
Corbeaulinceuil vît que le Naga ne mangeait pas son plat. Il devait sans doute craindre qu’il y ait quelque chose d’anormal. C’était une habitude : C’était à chaque fois la même chose quand quelqu’un le rencontrait. Il n’allait pas trop forcé la chose, peut-être juste une remarque.
-Vous pouvez manger, ce n'est que du lapin et des pommes de terres. De plus, je risquerai d'être froissé: J'envie ceux qui possèdent encore le goût sur leur langue.
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Le coup de « cela me rassurerait de savoir que je ne suis pas le seul », sans être un mensonge, était plus une diversion. Ssyxlat'h ne voulait pas poser la question trop frontalement, sinon son interlocuteur pourrait très bien lui acher la vérité. « Avez-vous rencontré un Orc ? » Par une telle question, Ssyxlat'h révèlerait directement l'information qu'il voulait obtenir, et n'avait aucune confiance que son interlocuteur dise toute la vérité. En jouant l'intrus apeuré, il pouvait pousser le maître des lieux à le rassurer en lui révélant que d'autres personnes avaient été invitées dans ce manoir. Et pour cela, il n'avait pas besoin de mentir puisqu'il n'aimait de toute façon pas cet endroit.
Le maître des lieux ne nia pas être un nécromancien, toujours. L'aveu fut sans équivoque mais accompagné d'un reproche sur l'impertinence de Ssyxlat'h. Cela passa au-dessus de la tête de ce dernier. Il n'avait pas demandé l'hospitalité à ce nécromancien et ne voyait pas pourquoi il devrait se montrer aimable. Le nécromancien n'espérait pas, tout de même, que Ssyxlat'h le remercie pour avoir été emmené dans un lieu pareil ?
Ssyxlat'h se retint même de rire quand l'homme malingre se prétendit être un « faiseur de rêve » et « penser au bien des peuples ». Il alla même jusqu'à dire qu'il tenait la mort en horreur. Ben voyons... Le nécromancien eut beau prétendre n'avoir aucun intérêt à tuer Ssyxlat'h, il n'avait aucune crédibilité.
Ssyxlat'h avait posé une question simple mais eut encore droit à beaucoup d'enrobage. Cependant, au moment où le nécromancien eut fini d'avaler une bonne bouchée de viande de lapin, Ssyxlat'h eut droit à la réponse qu'il attendait : oui, un Orc était bien passé par là, et oui, le nécromancien avait bien mis la main sur lui. L'homme aux deux lanternes bleues se défendit d'avoir tué l'Orc pour ses expériences, mais pour l'avoir délivré de la « folie » car l'Orc vénérait la Déesse de la Malice. Le seul fou, ici, c'était pourtant lui.
Ssyxlat'h soupira intérieurement, lassé d'entendre cet Humain débagouler sur ses activités. Décidément, il ne savait être concis, il se sentait toujours obligé d'aligner mille phrases à chaque prise de parole. Le reptile resta néanmoins impassible bien qu'il n'en pensât pas moins. L'homme malingre n'avait pas beaucoup touché à son repas qu'il fit un signe à son serviteur, et ce dernier lui apporta une pipe préalablement bourrée et allumée. Ssyxlat'h réalisa alors que cela faisait du bien de ne plus entendre cette fichue mélancolie saccadée sortie de la boîte mécanique du serviteur.
MORN – Vous pouvez manger, ce n'est que du lapin et des pommes de terres. De plus, je risquerais d'être froissé : j'envie ceux qui possèdent encore le goût sur leur langue.
Ssyxlat'h en avait déjà trop marre d'être ici, dans ce manoir lugubre et morbide, à cette table, à devoir écouter les palabres plaintives d'un nécromancien moribond.
SSYXLAT'H – Je me moque de vous froisser. Ce n'est pas de ma faute si vous avez choisi de vous livrer à la nécromancie et de devenir le cadavre mouvant que vous êtes. Je ne mangerai pas car je n'ai nulle confiance en vous. Je pense même partir.
Sur ces mots cinglants, l'homme-serpent se délova et commença à se diriger vers la sortie.
Le maître des lieux ne nia pas être un nécromancien, toujours. L'aveu fut sans équivoque mais accompagné d'un reproche sur l'impertinence de Ssyxlat'h. Cela passa au-dessus de la tête de ce dernier. Il n'avait pas demandé l'hospitalité à ce nécromancien et ne voyait pas pourquoi il devrait se montrer aimable. Le nécromancien n'espérait pas, tout de même, que Ssyxlat'h le remercie pour avoir été emmené dans un lieu pareil ?
Ssyxlat'h se retint même de rire quand l'homme malingre se prétendit être un « faiseur de rêve » et « penser au bien des peuples ». Il alla même jusqu'à dire qu'il tenait la mort en horreur. Ben voyons... Le nécromancien eut beau prétendre n'avoir aucun intérêt à tuer Ssyxlat'h, il n'avait aucune crédibilité.
Ssyxlat'h avait posé une question simple mais eut encore droit à beaucoup d'enrobage. Cependant, au moment où le nécromancien eut fini d'avaler une bonne bouchée de viande de lapin, Ssyxlat'h eut droit à la réponse qu'il attendait : oui, un Orc était bien passé par là, et oui, le nécromancien avait bien mis la main sur lui. L'homme aux deux lanternes bleues se défendit d'avoir tué l'Orc pour ses expériences, mais pour l'avoir délivré de la « folie » car l'Orc vénérait la Déesse de la Malice. Le seul fou, ici, c'était pourtant lui.
Ssyxlat'h soupira intérieurement, lassé d'entendre cet Humain débagouler sur ses activités. Décidément, il ne savait être concis, il se sentait toujours obligé d'aligner mille phrases à chaque prise de parole. Le reptile resta néanmoins impassible bien qu'il n'en pensât pas moins. L'homme malingre n'avait pas beaucoup touché à son repas qu'il fit un signe à son serviteur, et ce dernier lui apporta une pipe préalablement bourrée et allumée. Ssyxlat'h réalisa alors que cela faisait du bien de ne plus entendre cette fichue mélancolie saccadée sortie de la boîte mécanique du serviteur.
MORN – Vous pouvez manger, ce n'est que du lapin et des pommes de terres. De plus, je risquerais d'être froissé : j'envie ceux qui possèdent encore le goût sur leur langue.
Ssyxlat'h en avait déjà trop marre d'être ici, dans ce manoir lugubre et morbide, à cette table, à devoir écouter les palabres plaintives d'un nécromancien moribond.
SSYXLAT'H – Je me moque de vous froisser. Ce n'est pas de ma faute si vous avez choisi de vous livrer à la nécromancie et de devenir le cadavre mouvant que vous êtes. Je ne mangerai pas car je n'ai nulle confiance en vous. Je pense même partir.
Sur ces mots cinglants, l'homme-serpent se délova et commença à se diriger vers la sortie.
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
Re: La Maison du reclu
A ce moment là, la porte en face du Naga s’ouvrit en grand, laissant apparaître une massive silhouette noire. C’était un humain musculeux, habillé d’un tablier de boucher maculé de sang et le visage dissimulé par une cagoule noir. Autant de par sa masse il était impressionnant, autant le plus dérangeant n’était pas tant son œil en moins, qui était visible par des ouvertures déchiré dans son apparat, que part son bras droit où était planté un hachoir là où devrait se trouver normalement sa main. Des crochets étaient accrochés à sa chair, d’où pendaient des chaînes maintenant différentes horreurs. Des couteaux de fabrication grossières, des membres humanoïdes, c’était une parodie grotesque d’humanité. Un rire gras s’extirpa de sa gorge.
- Héhé ! On ne passe pas la grosse bête, dit le grand homme. Sinon Vvorskalfen va se faire un plaisir de faire quelque petit trucs salace avec son groooooos engin. Double-sens, pour sûr, mais ce sera autant un viol qu’un dépucelage avec bibiche, mon hachoir, et ça fait longtemps que je l’ai pas trémoussé !
Jamenja toussa aux paroles de Vvorskalfen, visiblement gêné d’une telle grossièreté devant Corbeaulinceul. Cela ne l’empêcha pas d’activer un mécanisme dans sa boîte à musique, ouvrant un tiroir dissimulé laissant découvrir des couteaux de lancer.
-Je crains malheureusement que vos désirs ne peuvent être comblés, dit le nécromancien, m’en voyez-vous navré. Je ne vous oblige pas à me faire confiance, mais vous êtes contraint à obtenir la mienne. Peut-être comprendrez-vous ses mots : Sortez sans mon consentement et vous êtes mort. Point de supercherie, juste une prévention habituelle qui consiste à cacher mon identité à ceux qui pourrait la divulguer. « Ici mourût Ssxylat'h le Naga, qui par dégoût pour un nécromancien, refusa de manger du lapin ». S’en est presque drôle. Peut-être par vos actions me permettrez-vous de raconter bientôt cette anecdote. Libre à vous, je vous offre la vie, ne la perdez pas inutilement.
Les volutes de fumées embaumaient l’air, entourant le nécromancien d’un écran brouillé. Son corps restait immobile face à cette situation, inébranlable et figé comme une statue de pierre. Mais les lueurs de ses lanternes frémirent, laissant échapper un mince filet translucide qui de la lumière se tissait vers sa main libre. C’était une vision éthérée, qui s’enroulait autour de son bras comme les fils d’une marionnette, donnant l’impression que ses veines ressortaient. L’énergie nécrotique qui se dégageait de lui faisait pourrir l’accoudoir du cathèdre où reposait sa main. Il n’attendait qu’une seule chose pour donner l'ordre de passer à l'offensive : La réaction de Ssxylat'h.
- Héhé ! On ne passe pas la grosse bête, dit le grand homme. Sinon Vvorskalfen va se faire un plaisir de faire quelque petit trucs salace avec son groooooos engin. Double-sens, pour sûr, mais ce sera autant un viol qu’un dépucelage avec bibiche, mon hachoir, et ça fait longtemps que je l’ai pas trémoussé !
Jamenja toussa aux paroles de Vvorskalfen, visiblement gêné d’une telle grossièreté devant Corbeaulinceul. Cela ne l’empêcha pas d’activer un mécanisme dans sa boîte à musique, ouvrant un tiroir dissimulé laissant découvrir des couteaux de lancer.
-Je crains malheureusement que vos désirs ne peuvent être comblés, dit le nécromancien, m’en voyez-vous navré. Je ne vous oblige pas à me faire confiance, mais vous êtes contraint à obtenir la mienne. Peut-être comprendrez-vous ses mots : Sortez sans mon consentement et vous êtes mort. Point de supercherie, juste une prévention habituelle qui consiste à cacher mon identité à ceux qui pourrait la divulguer. « Ici mourût Ssxylat'h le Naga, qui par dégoût pour un nécromancien, refusa de manger du lapin ». S’en est presque drôle. Peut-être par vos actions me permettrez-vous de raconter bientôt cette anecdote. Libre à vous, je vous offre la vie, ne la perdez pas inutilement.
Les volutes de fumées embaumaient l’air, entourant le nécromancien d’un écran brouillé. Son corps restait immobile face à cette situation, inébranlable et figé comme une statue de pierre. Mais les lueurs de ses lanternes frémirent, laissant échapper un mince filet translucide qui de la lumière se tissait vers sa main libre. C’était une vision éthérée, qui s’enroulait autour de son bras comme les fils d’une marionnette, donnant l’impression que ses veines ressortaient. L’énergie nécrotique qui se dégageait de lui faisait pourrir l’accoudoir du cathèdre où reposait sa main. Il n’attendait qu’une seule chose pour donner l'ordre de passer à l'offensive : La réaction de Ssxylat'h.
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Les larges portes d'entrée du manoir s'ouvrirent toutes seules. Du moins, c'est ce dont Ssyxlat'h eut l'impression dans un premier temps, car il ne pensa pas à la coïncidence que quelqu'un entre pile au moment où lui se décidait à en sortir. Pourtant, il y avait bien quelqu'un derrière les portes, quelqu'un qui venait de les ouvrir. Avait-il reçu une alarme quelconque ? Morn était un nécromancien, sans doute puissant, et il avait ses gardes, qui répondaient à ses appels magiques. Du moins, là encore, ce n'est que ce que Ssyxlat'h croyait.
La silhouette qui se tenait derrière les portes avait de quoi effrayer. Il avait la tenue d'un bourreau, d'une couleur noire. Les deux trous dans la cagoule laissaient voir l'orbite vide au lieu de l'un de ses yeux. Cet œil n'était pas la seule chose à lui manquer : sa main droite aussi, sauf que celle-ci était remplacée par un hachoir directement cousu au moignon. Son corps était d'une musculature importante, et dans sa peau étaient plantés plusieurs crochets, entre dix et vingt au total, auxquels étaient suspendus par des chaînes divers objets morbides, du simple couteau de fabrication grossière au membre humain.
Ssyxlat'h siffla de surprise et d'effroi, s'arrêtant dans son déplacement, et ayant même un léger mouvement de recul, faisant onduler tout son corps de serpent sur le sol lisse. Son odorat, par le moyen de sa langue bifide, lui rapporta que la chose monstrueuse qui fit quelques pas pour s'introduire dans la salle appartenait sans doute à la classe des morts-vivants, ce que la vue suffisait à déduire sans peine de toute façon. L'être s'exprima pourtant d'une voix assez vive, un ton gras et malsain. Il menaça le Naga avec des propos lubrique, tout en se donnant le nom de Vvorskalfen et à son hachoir le nom plus trivial de Bibiche.
Ssyxlat'h tourna la tête alternativement vers Morn et Vvorskalfen, tout en se rapprochant un peu vers la table, maintenant une distance de sécurité avec l'abomination humanoïde.
MORN – Je crains malheureusement que vos désirs ne puissent être comblés, m'en voyez-vous navré. Je ne vous oblige pas à me faire confiance, mais vous êtes contraint à obtenir la mienne. Peut-être comprendrez-vous ces mots : sortez sans mon consentement et vous êtes mort. Point de supercherie, juste une prévention habituelle qui consiste à cacher mon identité à ceux qui pourraient la divulguer. « Ici mourut Ssxylat'h le Naga, qui par dégoût pour un nécromancien, refusa de manger du lapin ». C'en est presque drôle. Peut-être par vos actions me permettrez-vous de raconter bientôt cette anecdote. Libre à vous, je vous offre la vie, ne la perdez pas inutilement.
Le valet de Morn s'était, quant à lui, armé de quelques couteaux de lancer. Morn prétendait offrir la vie. L'on disait que les nécromanciens étaient fous, mais c'était particulièrement vrai pour Morn. Il n'offrait pas la vie – Ssyxlat'h l'avait déjà – au contraire, il menaçait la vie de Ssyxlat'h. Dans sa folie toutefois, Morn restait précautionneux : l'on pouvait en réalité comprendre qu'il ne voulût pas laisser Ssyxlat'h repartir si facilement avec le risque d'être dénoncé. Mais comment comptait-il s'assurer que Ssyxlat'h ne dirait rien, si ce n'était en le tuant ? Y avait-il une autre issue que Morn envisageait ? Et que voulait-il ? Il n'allait pas faire croire à Ssyxlat'h qu'il voulait simplement que ce dernier accepte de goûter à son repas. Au moins, le nécromancien avait toujours cela à son crédit de jouer carte sur table ; mais le fait est qu'il menaçait Ssyxlat'h de mort et agissait comme un ennemi.
Le Naga à tête de cobra fit face à Morn, ouvrit la mâchoire, déployant ses deux crochets en exposition, et siffla fort. Il referma lentement la bouche et posa la question directement :
SSYXLAT'H – Que voulez-vous de moi ?
Que Morn soit concis, pour une fois...
La silhouette qui se tenait derrière les portes avait de quoi effrayer. Il avait la tenue d'un bourreau, d'une couleur noire. Les deux trous dans la cagoule laissaient voir l'orbite vide au lieu de l'un de ses yeux. Cet œil n'était pas la seule chose à lui manquer : sa main droite aussi, sauf que celle-ci était remplacée par un hachoir directement cousu au moignon. Son corps était d'une musculature importante, et dans sa peau étaient plantés plusieurs crochets, entre dix et vingt au total, auxquels étaient suspendus par des chaînes divers objets morbides, du simple couteau de fabrication grossière au membre humain.
Ssyxlat'h siffla de surprise et d'effroi, s'arrêtant dans son déplacement, et ayant même un léger mouvement de recul, faisant onduler tout son corps de serpent sur le sol lisse. Son odorat, par le moyen de sa langue bifide, lui rapporta que la chose monstrueuse qui fit quelques pas pour s'introduire dans la salle appartenait sans doute à la classe des morts-vivants, ce que la vue suffisait à déduire sans peine de toute façon. L'être s'exprima pourtant d'une voix assez vive, un ton gras et malsain. Il menaça le Naga avec des propos lubrique, tout en se donnant le nom de Vvorskalfen et à son hachoir le nom plus trivial de Bibiche.
Ssyxlat'h tourna la tête alternativement vers Morn et Vvorskalfen, tout en se rapprochant un peu vers la table, maintenant une distance de sécurité avec l'abomination humanoïde.
MORN – Je crains malheureusement que vos désirs ne puissent être comblés, m'en voyez-vous navré. Je ne vous oblige pas à me faire confiance, mais vous êtes contraint à obtenir la mienne. Peut-être comprendrez-vous ces mots : sortez sans mon consentement et vous êtes mort. Point de supercherie, juste une prévention habituelle qui consiste à cacher mon identité à ceux qui pourraient la divulguer. « Ici mourut Ssxylat'h le Naga, qui par dégoût pour un nécromancien, refusa de manger du lapin ». C'en est presque drôle. Peut-être par vos actions me permettrez-vous de raconter bientôt cette anecdote. Libre à vous, je vous offre la vie, ne la perdez pas inutilement.
Le valet de Morn s'était, quant à lui, armé de quelques couteaux de lancer. Morn prétendait offrir la vie. L'on disait que les nécromanciens étaient fous, mais c'était particulièrement vrai pour Morn. Il n'offrait pas la vie – Ssyxlat'h l'avait déjà – au contraire, il menaçait la vie de Ssyxlat'h. Dans sa folie toutefois, Morn restait précautionneux : l'on pouvait en réalité comprendre qu'il ne voulût pas laisser Ssyxlat'h repartir si facilement avec le risque d'être dénoncé. Mais comment comptait-il s'assurer que Ssyxlat'h ne dirait rien, si ce n'était en le tuant ? Y avait-il une autre issue que Morn envisageait ? Et que voulait-il ? Il n'allait pas faire croire à Ssyxlat'h qu'il voulait simplement que ce dernier accepte de goûter à son repas. Au moins, le nécromancien avait toujours cela à son crédit de jouer carte sur table ; mais le fait est qu'il menaçait Ssyxlat'h de mort et agissait comme un ennemi.
Le Naga à tête de cobra fit face à Morn, ouvrit la mâchoire, déployant ses deux crochets en exposition, et siffla fort. Il referma lentement la bouche et posa la question directement :
SSYXLAT'H – Que voulez-vous de moi ?
Que Morn soit concis, pour une fois...
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
Re: La Maison du reclu
Corbeaulinceul savait très bien ce qu’il voulait. Il voulait un nouvel enfant, quelqu’un qui pourrait l’aider dans le grand œuvre qu’il s’était fixé et qui l’aiderait à se battre. Le Nécromancien cherchait un soutien, tout en donnant l’amour qu’il n’avait jamais pu offrir à personne. Jeune, il fût obnubilé par son travail en tant que médecin et n’avait connu que quelques relations avec de jeunes femmes, rien qui ne lui permettre d'avoir une vie de couple et d'avoir une descendance. Puis lui est venu ce désir ardent qui le maintenait en vie, celui de créer un monde où la mort ne serait un souci pour personne. La nécromancie était un moyen, mais un moyen interdit qui le contraignait à se cacher, à vivre dans l’absolu nécessité de survie et lui faisait commettre des actes qui l’empêchaient d’avoir une vie satisfaisante avec une femme. Aucune femme n’aurait acceptée de vivre avec un nécromancien qui restait enfermé dans son laboratoire, même si elle avait la même passion que Corbeaulinceul. Et maintenant, il était vieux. Tout ce qu’il pouvait encore faire, c’était d’éduquer et de préserver les pauvres âmes qui pouvaient tolérer sa présence.
Mais le nécromancien savait très bien que ces goûts n’étaient pas des plus plaisants. Il savait qu’il était plus écœurant, plus effroyable, pour le commun des mortels. Après tout, il était régulièrement seul, peaufinant un art considéré blasphématoire, manipulant des cadavres et utilisant des moyens frauduleux pour parvenir à ses fins. Il acceptait qu’on le voit comme un monstre et comme une erreur de la nature, qui était-il pour dire le contraire, lui qui avait tout sacrifié, son honneur ainsi que son humanité ? Mais il lui restait encore un cœur dans son corps souillé, un cœur qui battait et qui possédait encore quelques bribes d’empathie. C’était sans doute ce qui lui restait de bon en lui, bien qu’altéré par la folie qui l’avait dévoré. Peut-être étais-ce le seul point de raison qui existait en lui.
Le Nécromancien ne pouvait cependant parler de lui, car il savait que la situation n’était pas propice à son écoute. Il s’expliqua :
-Ce que je veux… Les désirs sont propres, à soi. L’envie coule, comme un ruisseau qui s’écoule et en tire sa source. Le souhait est quand à lui une partie de la gigantesque mer, notre esprit, d’où se mélange chacune de nos pensées, nos convictions, et nous pousse à tel ou tel action. Vous pouvez comprendre alors qu’il est difficile de vous répondre tant que vous n’aurez pas compris cet océan qui est le mien, chaque ruisseau qui le remplie et chaque source qui le produit. Comme jusqu’à présent, mes paroles n’ont été que fiasco, je préfère apprendre à vous connaître avant de vous répondre. Peut-être qu’après cette discussion, que nous allons entreprendre, vous verrez une facette moins morbide et macabre de ma personne. Un homme ne se résume pas à ses disciplines, pas plus qu’à son apparence, mais à son vécu et ses actes. Chose faite, je vous dirais ce que vous attendez hardiment, quelque soit l'issu de notre conversation.
Il tira une large bouffée de sa pipe, tandis que l’énergie nécrotique qui avait entourée son bras revînt vers le catalyseur qu’était ses lanternes. Il fit un geste en direction de l’abomination derrière Ssyxla’th:
-Va prévenir ta sœur, Japhalda, que notre invité dormira dans sa chambre ce soir. Quelle prépare un bain et un bon feu. Quand à toi, je te demanderai de faire preuve de tact envers notre invité. Il est bien d’avoir écouté mes ordres, il est autre chose que d’effrayer inutilement et de faire preuve…de luxure. Maintenant, que je ne te revois plus ou je déciderai de ne plus te donner de fiole antidouleur.
Vvorskalfen grogna. Il se retourna, partit, et ferma la porte. On put entendre le cliquetis du verrou à deux reprises, l’abomination avait fermé la porte à double-tour. Jamenja referma le tiroir de couteau de lancer dans sa boîte à musique, avant de servir un verre de vin à Ssyxla’th.
-Bien, dit le Nécromancien. Par où pouvons-nous commencer… ? Je me demande bien quels sont ses armes sur vous. Elles doivent avoir une histoire. Vous semblez être un combattant, enfin pas vraiment, ce ne sont pas des armes de guerres à mes yeux. A moins que cela soit des armes propres aux Nagas, je l’ignore totalement ! Vous savez, je suis un érudit, pas un guerrier, j’ignore tout de cela… Mais surtout, ce qui m’intéresse le plus, c’est le regard que vous avez. C’est un regard qui a vécu, un regard qui sait. Vous pouvez parlez devant moi sans aucune crainte, de la source de se regard…Votre vécu.
Mais le nécromancien savait très bien que ces goûts n’étaient pas des plus plaisants. Il savait qu’il était plus écœurant, plus effroyable, pour le commun des mortels. Après tout, il était régulièrement seul, peaufinant un art considéré blasphématoire, manipulant des cadavres et utilisant des moyens frauduleux pour parvenir à ses fins. Il acceptait qu’on le voit comme un monstre et comme une erreur de la nature, qui était-il pour dire le contraire, lui qui avait tout sacrifié, son honneur ainsi que son humanité ? Mais il lui restait encore un cœur dans son corps souillé, un cœur qui battait et qui possédait encore quelques bribes d’empathie. C’était sans doute ce qui lui restait de bon en lui, bien qu’altéré par la folie qui l’avait dévoré. Peut-être étais-ce le seul point de raison qui existait en lui.
Le Nécromancien ne pouvait cependant parler de lui, car il savait que la situation n’était pas propice à son écoute. Il s’expliqua :
-Ce que je veux… Les désirs sont propres, à soi. L’envie coule, comme un ruisseau qui s’écoule et en tire sa source. Le souhait est quand à lui une partie de la gigantesque mer, notre esprit, d’où se mélange chacune de nos pensées, nos convictions, et nous pousse à tel ou tel action. Vous pouvez comprendre alors qu’il est difficile de vous répondre tant que vous n’aurez pas compris cet océan qui est le mien, chaque ruisseau qui le remplie et chaque source qui le produit. Comme jusqu’à présent, mes paroles n’ont été que fiasco, je préfère apprendre à vous connaître avant de vous répondre. Peut-être qu’après cette discussion, que nous allons entreprendre, vous verrez une facette moins morbide et macabre de ma personne. Un homme ne se résume pas à ses disciplines, pas plus qu’à son apparence, mais à son vécu et ses actes. Chose faite, je vous dirais ce que vous attendez hardiment, quelque soit l'issu de notre conversation.
Il tira une large bouffée de sa pipe, tandis que l’énergie nécrotique qui avait entourée son bras revînt vers le catalyseur qu’était ses lanternes. Il fit un geste en direction de l’abomination derrière Ssyxla’th:
-Va prévenir ta sœur, Japhalda, que notre invité dormira dans sa chambre ce soir. Quelle prépare un bain et un bon feu. Quand à toi, je te demanderai de faire preuve de tact envers notre invité. Il est bien d’avoir écouté mes ordres, il est autre chose que d’effrayer inutilement et de faire preuve…de luxure. Maintenant, que je ne te revois plus ou je déciderai de ne plus te donner de fiole antidouleur.
Vvorskalfen grogna. Il se retourna, partit, et ferma la porte. On put entendre le cliquetis du verrou à deux reprises, l’abomination avait fermé la porte à double-tour. Jamenja referma le tiroir de couteau de lancer dans sa boîte à musique, avant de servir un verre de vin à Ssyxla’th.
-Bien, dit le Nécromancien. Par où pouvons-nous commencer… ? Je me demande bien quels sont ses armes sur vous. Elles doivent avoir une histoire. Vous semblez être un combattant, enfin pas vraiment, ce ne sont pas des armes de guerres à mes yeux. A moins que cela soit des armes propres aux Nagas, je l’ignore totalement ! Vous savez, je suis un érudit, pas un guerrier, j’ignore tout de cela… Mais surtout, ce qui m’intéresse le plus, c’est le regard que vous avez. C’est un regard qui a vécu, un regard qui sait. Vous pouvez parlez devant moi sans aucune crainte, de la source de se regard…Votre vécu.
Morn Corbeaulinceul- Novice
- Race : Humain
Re: La Maison du reclu
Personne – ni Morn, si son valet, ni Vvorskalfen – ne réagit quand le cobra siffla en exposant ses crochets venimeux, ce qui lui fit comprendre qu'il n'était d'aucune menace. Ssyxlat'h le savait bien et il n'avait pas voulu le vérifier. Ce n'avait été qu'un geste réprobateur un peu animal. Le Naga restait sur la défensive. Il observait son environnement, cherchant une solution.
Il voulut écouter la réponse de Morn, mais ce dernier ne savait définitivement pas être concis. Ssyxlat'h n'avait rien contre un peu de conversation ; en tant que Naga, il avait même une certaine curiosité sur le monde et aspirait à apprendre le plus de choses possibles, y compris sur les nécromanciens. Il avait en fait l'occasion, là, d'en savoir plus sur ces pratiques occultes en échangeant avec Morn. La situation n'était juste pas favorable à cela. L'assassin se sentait menacé par cet homme moribond et inquiétant, dans cet endroit lugubre. Il devait aussi se méfier du valet et de ses couteaux de lancer. Vvorskalen ne serait une menace que s'il venait au corps-à-corps.
Ssyxlat'h fit mine d'écouter Morn mais il réfléchissait en réalité à une issue. Il allait devoir attendre le bon moment pour agir. Se précipiter serait courir à sa perte. Quand Morn eut fini son monologue, Ssyxlat'h n'avait toujours pas bien compris ce qu'il voulait de lui, mais en même temps ne l'avait-il écouté que d'une oreille. Ce nécromancien était vraiment ennuyeux. Il gagnerait à apprendre à s'exprimer plus clairement et à être concis.
Le monologue s'enchaîna par des ordres donnés à Vvorskalfen. Ce dernier grogna, et quitta le manoir en verrouillant audiblement la double-porte. Cela faisait déjà une menace en moins. Le valet, quant à lui, se détendit et referma le tiroir de ses couteaux de lancers. Il s'approcha de la table et servit un verre de vin à Ssyxlat'h.
Morn s'intéressa d'abord aux armes de l'assassin avant d'élargir le sujet. Il voulait en savoir plus sur lui, et l'exhortait à parler librement. Morn se présentait comme un érudit, et en d'autres circonstances, Ssyxlat'h aurait eu de l'estime pour lui. L'érudition était comme une condition guidant la vie d'un Naga. Ssyxlat'h aurait pu trouver son compte à échanger avec Morn son savoir, à parler de lui et de sa culture, en échange de quoi il en aurait appris plus sur la nécromancie et peut-être aussi sur la région. Mais parce-que les choses s'étaient déroulées ainsi, il voulait juste partir d'ici.
Jamenja était temporairement vulnérable puisqu'il avait dû poser sa boîte à musique pour servir le vin. Ssyxlat'h rentra donc d'abord dans le jeu de Morn, sortant lentement ses saïs pour parler d'eux.
SSYXLAT'H – Ces armes ne sont pas propres aux Nagas mais elles m'ont toujours été utiles quand j'avais besoin de me défendre contre quelqu'un d'armé.
Il rangea ses saïs pour montrer sa sarbacane.
SSYXLAT'H – Quant à cela, c'est plus utilisé par les Hommes-lézards...
En manipulant la sarbacane, l'assassin empêcha habilement son interlocuteur de voir la fléchette empoisonnée qui attendait à l'intérieur. D'un geste vif, Ssyxlat'h porta l'instrument à sa bouche et souffla en visant le valet à courte distance. Le projectile mordit la chair du valet de Morn, qui se sentit très vite s'affaiblir jusqu'à s'endormir. Ne perdant pas une seconde, Ssyxlat'h rampa à toute vitesse vers la fenêtre la plus proche, déjà brisée depuis sans doute longtemps, ne laissant pas de temps de réaction à Morn sans doute pris par la surprise. Le Naga prit appui sur le rebord de la fenêtre et se jeta au travers de tout le long de son corps de serpent.
Il était dehors. Il se faufila entre les rochers et la végétation dans une direction hasardeuse. Il prit ensuite le temps d'observer l'environnement. Les sens en éveil, il savait que Morn disposait de gardes autour de son manoir – c'est de cette manière que Ssyxlat'h avait été trouvé. Il inséra une fléchette empoisonnée dans sa sarbacane, prêt à endormir un acolyte à distance s'il en voyait un.
Il allait maintenant retrouver le fleuve où l'attendait Namaï.
Il voulut écouter la réponse de Morn, mais ce dernier ne savait définitivement pas être concis. Ssyxlat'h n'avait rien contre un peu de conversation ; en tant que Naga, il avait même une certaine curiosité sur le monde et aspirait à apprendre le plus de choses possibles, y compris sur les nécromanciens. Il avait en fait l'occasion, là, d'en savoir plus sur ces pratiques occultes en échangeant avec Morn. La situation n'était juste pas favorable à cela. L'assassin se sentait menacé par cet homme moribond et inquiétant, dans cet endroit lugubre. Il devait aussi se méfier du valet et de ses couteaux de lancer. Vvorskalen ne serait une menace que s'il venait au corps-à-corps.
Ssyxlat'h fit mine d'écouter Morn mais il réfléchissait en réalité à une issue. Il allait devoir attendre le bon moment pour agir. Se précipiter serait courir à sa perte. Quand Morn eut fini son monologue, Ssyxlat'h n'avait toujours pas bien compris ce qu'il voulait de lui, mais en même temps ne l'avait-il écouté que d'une oreille. Ce nécromancien était vraiment ennuyeux. Il gagnerait à apprendre à s'exprimer plus clairement et à être concis.
Le monologue s'enchaîna par des ordres donnés à Vvorskalfen. Ce dernier grogna, et quitta le manoir en verrouillant audiblement la double-porte. Cela faisait déjà une menace en moins. Le valet, quant à lui, se détendit et referma le tiroir de ses couteaux de lancers. Il s'approcha de la table et servit un verre de vin à Ssyxlat'h.
Morn s'intéressa d'abord aux armes de l'assassin avant d'élargir le sujet. Il voulait en savoir plus sur lui, et l'exhortait à parler librement. Morn se présentait comme un érudit, et en d'autres circonstances, Ssyxlat'h aurait eu de l'estime pour lui. L'érudition était comme une condition guidant la vie d'un Naga. Ssyxlat'h aurait pu trouver son compte à échanger avec Morn son savoir, à parler de lui et de sa culture, en échange de quoi il en aurait appris plus sur la nécromancie et peut-être aussi sur la région. Mais parce-que les choses s'étaient déroulées ainsi, il voulait juste partir d'ici.
Jamenja était temporairement vulnérable puisqu'il avait dû poser sa boîte à musique pour servir le vin. Ssyxlat'h rentra donc d'abord dans le jeu de Morn, sortant lentement ses saïs pour parler d'eux.
SSYXLAT'H – Ces armes ne sont pas propres aux Nagas mais elles m'ont toujours été utiles quand j'avais besoin de me défendre contre quelqu'un d'armé.
Il rangea ses saïs pour montrer sa sarbacane.
SSYXLAT'H – Quant à cela, c'est plus utilisé par les Hommes-lézards...
En manipulant la sarbacane, l'assassin empêcha habilement son interlocuteur de voir la fléchette empoisonnée qui attendait à l'intérieur. D'un geste vif, Ssyxlat'h porta l'instrument à sa bouche et souffla en visant le valet à courte distance. Le projectile mordit la chair du valet de Morn, qui se sentit très vite s'affaiblir jusqu'à s'endormir. Ne perdant pas une seconde, Ssyxlat'h rampa à toute vitesse vers la fenêtre la plus proche, déjà brisée depuis sans doute longtemps, ne laissant pas de temps de réaction à Morn sans doute pris par la surprise. Le Naga prit appui sur le rebord de la fenêtre et se jeta au travers de tout le long de son corps de serpent.
Il était dehors. Il se faufila entre les rochers et la végétation dans une direction hasardeuse. Il prit ensuite le temps d'observer l'environnement. Les sens en éveil, il savait que Morn disposait de gardes autour de son manoir – c'est de cette manière que Ssyxlat'h avait été trouvé. Il inséra une fléchette empoisonnée dans sa sarbacane, prêt à endormir un acolyte à distance s'il en voyait un.
Il allait maintenant retrouver le fleuve où l'attendait Namaï.
Ssyxlat'h- Champion
- Race : Naga
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