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Lens [Humain / Assassin]

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Lens [Humain / Assassin] Empty Lens [Humain / Assassin]

Message  Athyl Lun 26 Jan 2015 - 8:43

Nom de votre personnage : Lens

Age de votre personnage : 25 ans

Race : Humain

Classe : Assassin

Armes : Arc et dagues

Armure : En général, il porte une armure en cuir complète, classique et polyvalente, ainsi qu'une cape et un capuchon en tissu pour se fondre dans la masse.

Capacité spéciale : Résistance psychologique

Compétence raciale : Combat à mains nues

Sorts ou compétences de votre personnage :

- Furtivité
- Maniement de l’arc
- Maniement des dagues
- Précision
- Ambidextrie
- Crochetage

Compétences secondaires de votre personnage :

- Lecture et écriture
- Connaissance de la géographie
- Maîtrise de l’équitation
- Maîtrise de l’étiquette (Humaine)

Histoire de votre personnage :

La "civilisation" humaine ? Lens en a vu toutes les strates.

Il est né dans les bas-fonds de Tacomnal, là où les rancœurs contre Estrandre ne sont que des contes de cache-misère pour oublier la faim tapie dans les rues tourbeuses par toute saison. Il lui est arrivé, jeune, de lorgner sur les belles demeures des nobles, et de rêver de la vie de château, mais il ne se faisait pas beaucoup d'illusions à ce sujet : il se disait que, si jamais il finissait dans l'une de ces demeures exubérantes, ce serait pour laver les carreaux ou récurer les plats. Aussi il passa la plus grande partie de son enfance à se bagarrer et à commettre des petits larcins pour passer le temps.

Et puis ses parents moururent. Assassinés.

La garde de la ville avait été expéditive sur l'annonce, avare sur les informations. Un esclave, un Homme-lézard, pris d'une folie meurtrière pendant un jour de marché. Son maître, quoique peu soucieux de la mort de quelques gueux, voulut se racheter en organisant un châtiment public. Il avait dû se mettre d'accord avec la garde de la ville : c'était le genre d'arrangement qui ravissait tout le monde. L'esclave était la propriété de l'homme, mais son supplice servirait d'exemple à tous ses semblables supposément munis du même instinct de révolte, et ce genre de démonstration était bienvenu pour maintenir l'ordre. Aussi, l'attraction attira son monde. Quelques nobliaux avaient même fait le déplacement avec leur suite de serviteurs pour leur apprendre l'obéissance. Ce jour là il y eut chez toutes les classes sociales la même satisfaction de voir un coupable payer, autant pour ses crimes que pour son sang.

Mais le plus satisfait, ce fut Lens.

Du début à la fin du supplice, il contemplait le Lézard se tortiller, tenter de hurler tandis que les bourreaux le châtiaient avec imagination. Le maître de l'esclave n'y était pas allé de main-morte et avait engagé des spécialistes pour orchestrer la chose. C'était un plaisir cruel, mais cela lui permit paradoxalement d'alléger son deuil. Pouvait-il qualifier ça de deuil, d'ailleurs ? Il lui était arrivé, depuis le temps, de se demander s'il n'aurait pas dû être plus triste que ce qu'il avait pu être. Mais la mort avait toujours été une voisine qu'il connaissait bien, de par ses origines. Les rixes meurtrières, les maladies, il les avait vues, il y avait survécu. Ce n'était peut-être pas un deuil, après tout. Juste le sentiment terrible d'un immense gâchis. Aussi il se décida à ne pas rester vivre dans ces caniveaux lugubres, sinon quoi il aurait toutes les chances de trouver une fille aussi désespérée que lui, de copuler avec elle pour fonder une famille, et de se faire assassiner un jour de marché par quelque esclave ingrat qu'on ne l'ait pas tué malgré sa sous-condition.

Lens retrouva la trace du maître de l'esclave, tenta de rentrer en contact avec lui. Mais les gens de bonne fortune n'avaient pas pour habitude de s'abaisser à dialoguer avec des gens qui vivaient dans leurs rejets à longueur de journée. Pourtant il ne désespéra pas, et s'introduit un soir chez l'homme afin de forcer le dialogue. Le maître n'était définitivement pas d'humeur loquace, et ordonna à sa milice personnelle de disposer de l'intrus.

Lens passa des lustres dans une cave lugubre et moisie, à subir les lubies déviantes d'aspirants tortionnaires.

Mais il ne plia pas. Un adolescent contre des hommes le plus souvent dans la fleur de l'âge. Un corps inachevé, affamé et fatigué, contre une pléthore de rustres qui se relayaient pour le tabasser. Il était donné perdant. Il avait perdu, en quelques sortes. Mais l'épreuve avait été plutôt enrichissante. Au début, il avait crié, c'est vrai. Il avait été tenté de pleurer, aussi. Mais il s'était dit que ça les encouragerait. Pourquoi donc les encouragerait-il ? Il s'était fait la réflexion que s'il ne leur opposait aucune réaction, ils se lasseraient, ils ne mettraient plus de cœur à l'ouvrage. Leur unique but était de le faire souffrir, pas de le tuer ; sinon ils l'auraient déjà fait. Il revit l'Homme-lézard, se souvint des coups qui lui étaient portés. Les hommes qui torturaient Lens n'étaient pas aussi aguerris que les bourreaux de l'esclave. A chaque coup qu'on lui portait, il tentait d'établir un parallèle avec ce que l'assassin de ses parents avait pu subir. Il décomposait la vigueur des sensations sur sa peau rougie, sur ses muscles fatigués, pour en extraire la souffrance même et la contempler intimement.

Avoir mal ne signifiait plus tout à fait la même chose pour lui que pour les autres.

Il avait perdu connaissance plusieurs fois, surtout au début. C'était étrange, car ses tortionnaires l’entretenaient. Ils lui donnaient à manger, de temps en temps ; le laissaient dormir, par moments. Ils en vinrent même à discuter avec lui. Au départ, c'était plus des railleries, des commentaires sur ses parents qui baignaient dans une mare de sang sur les pavés du marché le jour où ils furent tués, ou bien le fait qu'il ne valait pas mieux qu'un esclave et qu'en Estandre, il serait l'un d'entre eux. Il leur répondait poliment, s’enquerrait de leurs vies à eux. Il avait reçu maints coups de poings pour ça. Mais il avait persévéré. Les plus jeunes étaient décontenancés par le flegme qu'affichait Lens : cette carcasse peinte d'ecchymoses dardait sur eux des yeux à la fois froids d'émotion et embrasés par quelque chose d'inconnu et d'inextinguible qui couvait à l'intérieur de lui. Un jour, il surprit une conversation entre deux d'entre eux qui croyaient qu'il dormait.

Ils avaient peur de lui.

Peu après, le maître vint le voir dans l'humble réduit qui lui avait servi de demeure pendant ces jours si sombres. Ses miliciens le suivaient à bonne distance ; l'un d'eux réprimait les tremblement de sa main droite.

- As-tu retenu ta leçon ? lui demanda le maître avec mépris.

- Quelle leçon ? lui répondit Lens nonchalamment.

L'homme fut irrité et ordonna à l'un de ses sbires de se charger de l'adolescent. Celui-ci refusa tacitement, de même que tous les autres lorsqu'ils furent désignés à leur tour. Alors le maître se chargea lui-même de rouer Lens de coups, ce qui fut plutôt rapide car il s'essouffla vite. Puis il y eut du bruit, de l'agitation. La suite fut trouble. Lens se réveilla dans un chariot brinquebalent sous un ciel de pluie. Il ne chercha pas à comprendre ce qui lui arrivait ; il jugeait avoir déjà connu le pire. Pourtant il vint à se retrouver dans une demeure plutôt imposante, accueilli comme un dignitaire que l'on attendait depuis longtemps et qu'un empêchement avait retardé. Tout du long, on ne lui donna pas l'occasion de parler, et il ne se sentit pas forcé de parler, aussi il resta mué dans le silence jusqu'à ce qu'on l'apprête à ce qui semblait être un dîner en bonne et due forme.

La table était énorme, conçue pour recevoir au moins vingt convives, mais il n'y avait que deux assiettes de placées, et l'une d'entre elle était vraisemblablement réservée à Lens. Ce qui le surprit le plus était qu'elles étaient face à face dans le sens de la largeur de la table, ce qui créait une certaine proximité. On l'assit à l'une des deux places, puis on le fit patienter. Cinq minutes, peut-être trente. Le temps était devenu le cadet de ses préoccupations depuis son séjour dans les profondeurs.

Il y eut des pas, et le bruit d'un objet lourd qui frappait le sol par intermittences. Puis un homme apparut dans le cadre de la porte. D'un geste pompeux, il clama :

- Bienvenue dans ma demeure !

Il était vêtu de tissus chatoyants cousus de dorures, et faisait raisonner sa canne sur le sol davantage pour le plaisir du bruit provoqué que pour s'aider à marcher. Il continua à avancer, s'assit face à Lens, et claqua des doigts, après quoi deux Hommes-lézard apparurent de nulle part et portèrent à la table divers plats d'un air fort sympathique.

- Je crois que des présentations s'imposent. Je m'appelle Vender, et je suis un homme qui te veut du bien. Et toi ?

Lens se sentit intrigué par cette entrée en matière.

- Je m'appelle Lens, et peu de gens dans ma vie m'ont voulu du bien, répondit Lens d'une voix enrouée. J'aimerais vous croire.

Vender lui expliqua avoir eu connaissance d'une étrange personne survivant envers et contre tout dans les cachots obscurs du sous-traitant d'un vendeur d'esclaves qui s'avérait aussi être l'un de ses concurrents, que gâcher un tel potentiel et risquer de l'étouffer dans l’œuf était une idée qui lui avait donné des nuits blanches, et qu'il avait finalement décidé de le sortir de là, non sans récupérer de l'argent qu'on lui avait extorqué il y a fort longtemps.

- Je ne saisis pas très bien en quoi j'ai un quelconque potentiel, finit par ajouter Lens, qui avait inconsciemment commencé à s'empiffrer pendant le monologue de Vender.

- Toi et moi, Lens... Nous sommes appelés à faire de grandes choses.

Et bien que Vender ne fut pas noble, son statut de vendeur d'esclaves de renommée et sa grande fortune faisaient qu'il côtoyait souvent la Cour. Il lui expliqua avoir besoin d'un bras droit, d'un homme de main autant qu'un homme d'affaires en qui il pourrait avoir une confiance indéfectible. Quelqu'un qui pourrait aussi bien le représenter lors d'un bal nanti que forcer la main à un fournisseur ayant décidé de ne pas respecter ses engagements ; et que si Vender devrait lui apprendre les rudiments de la survie dans le monde du commerce et de la noblesse, il avait entière confiance en Lens pour assumer l'autre partie de ses attributions. Lens se douta bien que Vender avait quelque chose derrière la tête, et que jamais il ne lui proposerait un tel accord si le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais il préféra ne pas se poser de question, et accepta sans broncher.

Près de dix ans passèrent, et Lens se retrouva autant à l'aise dans les manoirs de Tacomnal que dans les recoins malfamés du royaume qui ressemblaient tant à ce qu'il avait connu plus jeune. Homme à tout faire, il avait vu du paysage, allant au-delà des frontières des royaumes humains. La politique lui importait peu : il livrait une toute autre guerre.
Athyl
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