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Eol [Demi-Drow / Mixte]

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Eol [Demi-Drow / Mixte] Empty Eol [Demi-Drow / Mixte]

Message  Athyl Jeu 1 Oct 2015 - 17:54

Présentation générale


Nom : Eol

Age : 29 ans

Race : Demi-drow

Classe : Mixte

Arme : Arc et cimeterre

Armure : Cuir

Capacité spéciale : Invisibilité

Compétence raciale : Maniement de l’arc

Sorts ou compétences :

- Maniement du cimeterre
- Précision
- Combat à mains nues
- Magie de la lumière
- Sort : Flèches de lumière – la pointe de la flèche devient lumineuse, ce qui augmente les dégâts produits, elles laissent derrière elles une traînée étincelante qui brulent les personnes se trouvant à un mètre d’elles. (6 fois maxi par combat)
- Sort : Éblouissement – une sphère lumineuse de quatre mètre de diamètre apparaît, aveuglant les personnes à l’intérieur. Si elles en sortent, la sphère n'a plus d'effet sur elles. (4 fois maxi par combat, dure 3 posts, affecte alliés comme ennemis mais pas le lanceur du sort lui-même)
- Sort : Lame de lumière – la lame de son cimeterre devient lumineuse et brulante, ce qui augmente les dégâts produits. (5 fois maxi par combat, dure 4 posts)
- Maîtrise de l'équitation terrestre au combat
- Grande force

Compétences secondaires :

- Lecture / écriture
- Maîtrise de l’équitation
- Maîtrise de la langue des Drows
- Métier : Ingénieur

Objets magiques :
- Anneau Anaura : Une très belle pièce de joaillerie taillée dans trois essences de bois différentes et gravée de runes complexes. Cet anneau magique possède le pouvoir de cacher qu'il est magique.

Histoire d'Eol


Partie un : Théobald, le demi-frère


* Eol : 11 ans *

J’arrachais le parchemin de ses mains pour en lire le contenu.

Code moral de la baronnie de Mortelune :
Il faut :
1. Aduler les dieux, les respecter et les servir avec dévotion
2. Prendre soin de sa famille
3. Ne pas tuer les femmes et les enfants
4. Ne pas être méchant
5. Ne pas voler
6. Ne pas mentir
7. Ne pas mettre les gens en esclavage
8. Maîtriser ses émotions

- Huit, c’est bien, il faut un chiffre pair.

Mais c’est qu’il a de l’argumentation ce nigaud ! Je lui portais un coup sur la tête avec le tranchant de la main. Dur dur de faire entrer autre chose que du courant d’air dans ce petit crâne vide. C’était bien triste que Matrone Giyonlufae ne l’ai pas sacrifié à la naissance. Mais bon, ç’aurait été se moquer des dieux que de leur offrir la misérable et insignifiante créature qu’il était.

- Déjà d’où sors-tu ton premier point ? On va quand même pas aduler tous les dieux à la fois, benêt !
- On doit les respecter, tous.
- Impossible. Je modifie ça.
- Noooon ! Il faut tous les respecter !
- La ferme ! J’écris. Soooo-feu-Mé-phi-tiiiii-leuuu-ser-pent-ettt-leuu-basiliiiiqueu… Ensuite, "prendre soin de sa famille", laisse-moi deviner, ça s’adresse à moi ?
- Oui.
- Combien de fois faudra-t-il que je te répète qu’on n’est pas frères ? Donc on peut laisser ça comme ça : faut prendre soin de sa famille, si on en a une. Point suivant : "ne pas tuer les femmes et les enfants". Mais dis-moi, t’as oublié d’où on venait ? Et comment les femelles nous traitaient ? Pourquoi on devrait s’empêcher de les tuer ?
- Mais ici, le sexe frêle est trop fragile pour survivre tout seul et on en a quand même besoin des fois. Alors il vaut mieux ne pas l'éliminer.
- Pas faux… Rassure-moi, les femmes et les enfants, tu mets quand même pas les sous-races avec ?
- Non !
- C’est déjà ça… Alors, la suite : "ne pas être méchant", d’accord. Personne n’est méchant ici. Pour ce qui est du vol, je suis d’accord, il ne faut pas, sauf quand c’est juste. Mentir, même chose. D’accord ?
- Oui, il fait être juste. Il faut savoir être flexible.
- Oh la, flexible ? Ça te va bien de dire ça, toi… Concernant l’esclavage, je suppose que tu parles seulement des humains ?
- Ceux qui ont une âme, oui.
- On va le préciser quand même, histoire qu’on nous prenne pas pour des bourses molles. Léééé-huuuu-maiiiins. Magnifique. Bon, c’est bon, tu peux l’afficher.

Je lui tendais le parchemin avec mes annotations ajoutées. Il regarda l’objet comme s’il s’agissait d’un nourrisson mort-né et dépecé, puis il s’avança vers le mur. Mais pourquoi est-ce qu’il me donnait toujours l’impression d’avoir une lame dans le fondement quand il marchait ?! Je m'avachis sur mon siège avec une moue de dédain pour ce demi-être.

Il s’appelait Eol et même s’il n’était qu’un fou, je lui devais tout. Oui, ça faisait vraiment mal de l’avouer… Mais c’était grâce à ce sang-mêlé que j’avais pu fuir Adryas.

A l’époque, on était deux gamins, des esclaves destinés à servir les femelles drow. Sauf que lui n’était pas humain. C’était un sang-mêlé descendant de je ne sais quelle portée. Un drow avait dû forniquer avec une esclave humaine pour donner naissance à cet hybride rachitique. L'idée avait beau me révulser, on ne pouvait se voiler la face : il était mi-humain, mi-drow.

Après sa naissance, le môme passait ses journées à nettoyer le bureau de l’architecte. Encore un fou, cet architecte : il parlait avec les esclaves. J’étais certains qu'il avait enseigné des niaiseries à Eol. Sinon comment ce grand dadais aurait été capable de faire des plans, des calculs, de lire et tout ça ? Oui, parce qu’il avait beau être niaiseux, l’Eol savait faire deux trois trucs qui m’étaient fort utiles. C’est pour ça que je le gardais en vie. Mais là je n’en pouvais vraiment plus de sa démarche de gourdasse et de son corps débile.

- Eol, tu ressembles à un sodomite colombophile. Faut vraiment qu'on change ça. Oyez ! Vous là-bas ! Allez me chercher un maître d’arme. Le meilleur du royaume, j’ai une tâche de grande envergure à lui confier !

Eol me regarda avec des yeux ronds. Mais quel poltron ! J’avais besoin d’un vrai bonhomme à mes côtés, pas d’une jouvencelle effarouchée. Je pouvais bien me priver de lui quelques années le temps qu’il s’endurcisse un peu.

Oui… quelques années pour monter encore plus haut. Un baronnet Estanol de pacotille avait eu le malheur d’envoyer des messages vers Tacomnal. Je me curais les dents avec les restes de ses pigeons voyageurs, relisant encore une fois les savoureux messages qu’ils transportaient. Encore un traitre antipatriotique que je me ferais une joie de dénoncer. Mais pas n’importe comment. J’avais appris la perfidie chez les drows, que ces temps de malheur me servent au moins à quelque chose… Je souris. J’étais entré en contact avec la sœur du baronnet. Une femme aigrie et jalouse de son petit frère. Avec son aide, j’allais pouvoir faire passer au baron de Triant et ses femelles un très sale quart d’heure ! Mais je ne passerais à l’action que quand je serais certain de pouvoir hériter de ces terres. Encore quelques manigances par-ci par-là et je deviendrais le Baron de Triant…

Partie deux : Henry, le maître d’arme


* Eol : 12 ans *

Pourquoi fallait que ça tombe sur moi ? Des maîtres d’arme, dans le royaume, y en avait des tas, ç’aurait pu être n’importe qui d’autre. Mais non, l’avait fallu que ce soit moi. Le jeune Théobald m’avait demandé de m’occuper du gamin. On dit jamais "non" à Théobald, ça pourrait nous faire perdre la tête. Littéralement. Alors j’avais dit "oui". Oui… Comme si je pouvais faire un homme de ce gamin. C’était impossible… Alors ma tête, j'allais la perdre. Pas de suite, c’est sûr. Mais quand je reviendrais, dans huit, dix ans.

En attendant, j’avançais avec le gamin collé à mes basques. Je me tapais la conversation avec lui pour tuer le temps, pour ne pas penser à ce qu’il risquait de m’arriver si je n’arrivais pas à le gonfler un peu.

- Alors petit, tu es le frère de Théobald ?
- Non, c’est mon demi-frère. Mais il veut pas l’entendre. Alors il est méchant avec moi.
- Fi ! Pour sûr, c’est pas un tendre l’sire. Pourquoi il te garde avec lui si tu n'lui plais guère ?
- Je suis intelligent.
- Que nenni mon petit, il va bien falloir que tu le comprennes un jour, mais tu n'es pas intelligent.
- Personne n’y croit…
- Ben non, suffit de te regarder pour le deviner. T’es un peu idiot. Qu’est-ce que tu penses savoir faire d’intelligent ?
- Je fais des plans.
- Quel genre de plans ?
- Le plan du temple. J'aime bien les temples. Et j’aime bien les plans. En fait, j'adore les plans. J'aime vraiment vraiment beaucoup les plans.
- Ouais, ça va j’ai compris… Quel temple ?
- Celui d’Elasgol. Le temple en construction au domaine de Triant. J’aime bien la construction.
- Sérieux ? Il est beau pourtant…
- Beau. C’est ce qu’ils disent, les gens de basses extractions. Mais c’est pas beau. C’est une révolution historique. Vous pouvez pas comprendre… Théo, lui, il comprend, donc il me tue pas.
- Mouais…

Il me foutait les boules, ce gosse. Il ressemblait à une chouette un peu, avec ses grands yeux d'ahuris. On sentait bien qu’il était benêt. Il avait dû se prendre trop de coup sur la tête quand il était bébé. Faut dire qu’y z’ont pas la réputation d’être des tendres, les drows. Moi j’en connaissais pas, des drows, mais on disait que l'Théobald était né chez eux. On disait aussi que c’était là qu’il était devenu un froid calculateur, un fourbe sans scrupules. Dans le genre pervers, c’est vrai qu’on pouvait pas faire pire que l'Théobald…

Notre voyage était vraiment long. En même temps, avec un gosse comme lui, normal que le temps veuille pas s'écouler. Le gringalet s’essoufflait vachement vite. J’avais renoncé à lui faire porter des bagages et son visage rouge et ruisselant faisait peine à voir.

Quand on arriva enfin dans la montagne, je commençais son initiation.


Partie trois : Egfroi, l’ami


* Eol : 21 ans *

Je l’attendais sous le saule. Je l’attendais toujours sous le saule. À la même heure. J’aimais l’attendre. Cela faisait des années que je l'attendais. Je guettais entre les feuilles sa démarche maladroite. Depuis que je le connaissais, son corps n’avait cessé de changer. Il était devenu sacrément charpenté. Son corps était maintenant musclé de façon harmonieuse. J’avais l’impression de voir un enfant dans le corps d’un homme. Il était tout petit et faible, perdu au milieu de tous ces muscles dont il ne savait que faire. Et sa démarche restait la même. La démarche de celui qui ne sait pas pourquoi il est là. J’aimais son expression qui semblait dire je suis où là ? Ah oui, c’est vrai, je suis encore dans ce monde incompréhensible.

Plus l’heure de sa venue approchait, plus je me sentais léger. Jusqu’au moment où enfin il apparaissait, me cherchait du regard, avec cet air effrayé qui disait est-ce qu’il sera là aujourd’hui ? Et puis il me trouvait et se dirigeait vers moi d’un pas mal assuré.

- Salut à toi, Eol !
- Bonsoir. Comment vas-tu ?
- Toujours bien quand je te vois. Prêt à te battre ?!

Eol fit un sourire de côté. Il ne souriait jamais complètement, comme s’il ne pouvait s’abandonner totalement. Comme s’il était toujours un peu méfiant. Je savais pourquoi. Il m’avait parlé de son éducation chez les drows. Les femmes l’ignoraient, sauf s’il avait le malheur de se trouver sur leur chemin. Je savais qu’il avait beaucoup souffert là-bas, mais aussi chez les humains. Il avait le malheur d’être né demi-sang et même pire, il était… différent. Il ne comprenait pas les règles qui régissaient la société des hommes et d'après ce que j'avais cru comprendre, il était rapidement devenu la victime attitrée de tous les jeunes (et moins jeunes) du village. Une seule personne l’avait protégé de ce harcèlement. C’était son demi-frère, celui avec qui il avait fuit la cité drow. Ce dernier était né esclave, mais il devait être particulièrement rusé et pervers, car il avait réussi à force d’arrangements, de petits crimes et de stratégies folles à monter dans la société des hommes. Peut-être était-il déjà baron désormais. Et il avait gardé Eol à ses côtés, ce qui à première vue aurait pu paraître étonnant. Mais maintenant que je le connaissais, je comprenais pourquoi il avait fait ça. Eol savait faire des choses que peu d’humains savaient faire. Il n’était certes pas à l’aise en société, c’est le moins qu’on puisse dire, mais il savait inventer et construire tout un tas de trucs. Bon, c’est sûr qu’il avait des idées un peu folles, comme par exemple d’améliorer la santé des gens en changeant le système de latrine. Mais il avait aussi des idées très intéressantes, comme les meilleures façons d’améliorer le moulin à bête de mes parents. Maintenant, il fonctionnait beaucoup plus vite. Il nous avait aussi aidés à amener l’eau aux champs. Il avait passé des soirs et des soirs penché sur des ardoises à réfléchir et mon oncle avait été étonné par sa proposition. Quand il l’a mise en place, on a tous été émerveillés. Bon, en vrai, j'avoue, j’en touche pas une, niveau irrigation. Mais les paysans étaient vraiment contents de son invention.

Sans trop savoir pourquoi, je gardais nos rencontres secrètes. Personne ne savait que je le voyais presque tous les soirs. Ils pensaient que je m’occupais de mes pièges. Et puis de toute façon, personne n’aurait compris le plaisir que je prenais à parler avec lui…

- Aïe, m’attaques pas sans prévenir !
- C’est toi qui m’a demandé si j’étais prêt. Quand on demande ça, c'est qu'on est soit-même près. Sinon on ne demande pas.

Cet idiot venait de me mettre un coup de bâton sur la tête. J’attrapais le mien et me mis à mon tour à l’attaquer. Il était sacrément doué pour se battre maintenant. Il faut dire que son maître d’arme l’entraînait sans arrêt. Le matin, il lui faisait faire des exercices de musculation puis il devait couper du bois, le transporter au village, le vendre, s’entraîner au tir à l’arc sur place et après ils s'entraînaient tous les deux au maniement du cimeterre. Toute l’après-midi. Le soir, il faisait des exercices d’étirement et d’autres travaux que je ne comprenais pas. Contrôle de soi et tout ça… Ce n’est qu'après ça qu’on pouvait enfin se voir. Et comme toujours, on commençait par se battre. J’étais un excellant guerrier, mais Eol me tenait tête.

Quand nous n’en pouvions plus, je sortais un bouquin de mon sac et Eol me le lisait à voix haute. C’était le meilleur moment de la journée. On était assis tous les deux entre les racines d’un arbre et je l’écoutais parler sans fin.

- Hé !
- Quoi ?
- Tu t’es endormi sur moi.
- Ah, désolé…
- Je lis, il faut écouter. Si tu dors, c’est que tu n’écoutes pas. Si tu n'écoutes pas, ça ne sert à rien que je lise.
- Ah, ça, c’est sûr…
- Pourquoi tu n’écoutes pas ?
- Je suis fatigué, on peut pas s’arrêter ?

Il me regardait avec son air de j’ai pas fini le chapitre, c'est pas concevable d’arrêter de lire sans avoir fini le chapitre, mais je glissais ma main dans ses cheveux pour lui arracher ses idées. Il secouait la tête, les sourcils froncés. Il ne supportait jamais qu'on le touche. Ça me rendait un peu triste. Mais cette fois-ci pour la première fois, il posa à son tour sa main sur ma tête. Je rougis violemment.

- Je vais partir demain. C’est la dernière fois qu’on se voit.
- Sérieux ?

Il avait l’air un peu triste et moi j’étais complètement perdu. Je savais bien qu’un jour il retournerait voir son foutu baron, mais je n’imaginais pas que cela arriverait si vite.

- Reste avec moi.
- Je ne peux pas. Ce n'est pas ce qui est prévu.

Je l’attirais contre moi et posais mes lèvres sur les siennes. Il se laissa faire, puis quand je m’éloignais pour le contempler, il s’essuya la bouche avec un geste qui me rendit triste. On n’était pas du même univers lui et moi. Et pourtant je l’aimais.

- Un garçon ne peut pas embrasser un garçon.
- Tu préférerais que je sois une fille ?
- Non.
- Ah ? Pourquoi ?
- Les filles sont perfides.
- Toutes les filles ne sont pas des sadiques matrones drows, tu sais. Un jour tu en rencontreras une bien, tu verras.
- Ah… D'accord.

J’aurais préféré qu’il me réponde autre chose, mais il se contentait de fixer l’horizon comme s’il ne s’était rien passé du tout. Les larmes coulaient sur mes joues, je me levais et parti en courant. Lui, il se contenta de me regarder partir avec un regard qui signifiait pourquoi tu t’en vas maintenant ? Ce n'est pas la bonne heure.

Le soir suivant, à la même heure, je suis retourné sous le saule. Puis le lendemain et tous les jours qui suivirent. Mais jamais il n'est revenu.

Partie quatre : Aliénor, la belle-sœur


* Eol : 24 ans *

Arbre Généalogique
Eol [Demi-Drow / Mixte] 941634arbregenealogique

- Comment mon frère est-il devenu baron ? Pourquoi ici ça s’appelle Mortelune maintenant ?
- Dehors !

Le bâtard s’enfuit la queue entre les pattes. J’abhorais son affreux visage d’elfe noir. Au départ, il me faisait peur, mais maintenant que je connaissais mieux ce pleutre, il ne m’inspirait plus que du dégoût. Ça avait été le sujet de moultes disputes avec mon époux, mais Théobald était toujours resté ferme à son sujet : ce gueux d’origine inconnue resterait parmi nous et devait être bien traité par ma personne. Pire, mon époux prévoyait de lui donner un titre et de le faire entrer dans notre famille. Il deviendrait Eol de Mortelune que je le veuille ou non. Je posais mon front sur la table de nuit en le maudissant.

J’avais tant donné pour en arriver là alors que l’Eol n’était qu’un idiot qui se nourrissait de mes richesses sans avoir rien fait pour les mériter.

En repensant à la façon dont j’avais acquis ce titre et ces terres, les maux de tête me reprirent. J’avais désormais tout ce que je désirais et pourtant je n’étais pas satisfaite. A l’époque, j’étais dame de Linth à la tête d’un domaine si insignifiant qu’aucun noble prétendant n’avait pointé le bout de son nez. Mon frère n’avait même pas désiré hériter du domaine de Linth tant sa valeur était négligeable. Il avait marié ma cousine et meilleure amie, Solyana de Triant, pour gouverner sur des terres bien plus intéressantes. Je les avais haïs, ces deux là, au point de fomenter des alliances avec Théobald. Cet homme sorti de nulle part avait beau n’avoir aucun nom, il savait arranger les choses. Je lui échangeais ma main contre le pouvoir qu’il me faisait miroiter. Il avait rassemblé les preuves de la traitrise de la famille de Triant puis avait fait assassiner le baron, Gabrialin. SFupprimant ainsi les alliances et accords passés entre les Triant et diverses d’autres puissances, nous fragilisions leur pouvoir et prouvions notre patriotisme. Après ça, nous faisions fuir leurs dragons, car c’est de là qu’ils tiraient leur force et leur prestige. Ensuite, nous avions dévoilé l’adultère de Solyana pour qu’ils s’entre déchirent entre eux. Cependant son bâtard avait été caché par Schelzæ et une fois acculée en haut de la tour, la petiote avait préféré sauter que de nous dévoiler ses secrets. Dans ce contexte, une petite étincelle aurait suffit à tous les brûler. Et la petite étincelle, c’était moi. Quelques mots glissés par-ci par-là et, après la fumée, vint le feu. Finalement, la populace les a tous tués mais c’était mes mains qui restaient tâchées de leur sang.

Alors, il n’y eu plus de cousine, plus de petit frère, plus d’héritier, plus rien d’autre que moi : la loyale Aliénor qui avait fait montre d’un patriotisme sans faille. Je devins maîtresse du domaine. Ou plutôt, l’épouse du maître du domaine. Car notre mariage permit à Théoblad de devenir le baron de Mortelune.

Tous ces meurtres me rendaient affreusement mal. Acquérir la puissance se payait cher. Théobald et moi avions parcouru ce chemin ensemble. Alors pourquoi fallait-il qu’il place le gringalet entre nous ? Pourquoi ce maudit sang-mêlé aurait-il le droit de goûter au salaire de mes souffrances sans en avoir payé le prix ?

Partie cinq : Eol


* Eol : 27 ans *

Je m’appelle Eol et les gens disent que je suis idiot. Peut-être qu’ils ont raison. Après tout, c’est vrai que je ne les comprends pas toujours. Leur monde est un champ de bataille désordonnée. Et je n’aime pas le désordre. Les gens, ils me jugent avec leurs yeux et leurs oreilles. Moi j’aimerais qu’ils les ferment, leurs yeux et leurs oreilles. J’aimerais qu’ils ferment tout ça. J’ai l’impression que comme ça, il pourraient me voir et m’entendre un peu mieux.

Mais c'est pas possible. Alors il faut que je m’adapte. C’est ce que mon frère dit. Il dit aussi qu’il n’est pas mon frère et il se fait appeler Baron Théobald de Mortelune. Je sais pas comment il a fait pour devenir baron, j’étais pas là à ce moment là. Maintenant, je sais juste qu’on habite dans le domaine de Triant, sauf que les anciens habitants ont tous disparu et que ça a changé de nom, ça s’appelle Mortelune à présent. Quand j’étais pas là, il a aussi épousé une dame. Elle m’aime pas. Mais je dis rien quand elle me fait mal. Parce que c’est la femme de mon frère et que mon frère est quelqu’un de bien. Je serais aussi quelqu’un de bien, moi aussi. Et pour ça, je détruirais tout ce qui est mal. Mon frère m’a dit de faire une liste pour savoir ce qui est mal. J’aime bien les listes. Quand je la lui ai apportée, il a barré presque la totalité de ce que j’avais écrit. Parce que je n'arrive pas trop à savoir ce qui est vraiment bien ou mal. Et parce que je n'arrive pas à distinguer la réalité de mon imagination. Il m’a aidé à la refaire. On l'a recopiée et ça donne ça :

A éliminer :
1. Les drow, SURTOUT LES FEMELLES !!!!
2. Les loups garous
3. Les vampires
4. Les orcs
5. Les gobelins
6. Ceux qui pratiquent la magie noire
7. Ceux qui vénèrent Méphiti, Sercanth et/ou Silux
8. Les nécromanciens
9. Les femmes de mauvaise vie
10. Les blasphémateurs, menteurs, tueurs, violeurs, voleurs
11. Les esclaves désobéissants
12. Ceux qui troublent l’ordre public
13. Ceux qui ne parlent pas la langue commune
14. Les arachnéens

Le dernier point, je l’ai ajouté sans qu’il le voit, parce que sinon ça n’aurait pas fait un bon nombre.

Après, c’est évidemment une liste non-exhaustive.
Mais c'est déjà un bon début pour commencer ma quête.
Je vais nettoyer le monde de tout ce qui est mal.

Et après, ce sera bien.
Athyl
Athyl
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