Mission de sauvetage
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Mission de sauvetage
Léana Lun 9 Mar 2020 - 14:52
Cela faisait quelque temps que Léana avait quitté sa cascade natale. Elle prenait bien soin de se baigner dans la moindre étendue d'eau qu'elle trouvait sur son chemin, sachant à quel point ses semblables avaient besoin de rester en contact avec leur élément. À force de faire de tels sauts de puce, elle finit par arriver dans un lieu étrange.
Il y avait des végétaux, bien plus hauts et épais que tout ce qu'elle connaissait. Trouvant un petit ruisseau près d'un chemin, elle se rapprocha de ce lieu familier et, par conséquent, rassurant. Les pieds dans l'eau, elle suivit le courant, les yeux en l'air. C'était étrange... Le ciel était caché sous des feuilles. Ces feuilles qui ne ressemblaient à rien de connu... La demoiselle ne connaissait rien au forêts et n'avait vu que peu d'arbres tout au long de sa vie. Elle se demandait comment il était possible que des arbres puissent se rejoindre ainsi en troupeau compact... D'après ce qu'elle en savait, ils ne se déplaçaient pas. Alors, pourquoi étaient-ils tous là, ensemble ?Elle en était là de ses réflexions, quand son pied buta sur un rocher. Elle se retrouva assise dans son ruisseau et en profita pour réfléchir. Elle se trouvait en un lieu étranger, ça, c'était évident. Mais la question était : où se trouvait-elle ? Et, surtout, quels étaient les dangers qui la guettaient certainement ? Il lui fallait absolument rencontrer quelqu'un, pour se sentir plus en sécurité, certes, mais aussi et surtout pour lui expliquer quel était ce lieu étrange et ce qu'il fallait savoir à son sujet. Elle ne savait, elle ne survivrait pas longtemps ici, si elle n'apprenait pas rapidement les connaissances élémentaires que tous ceux qui passaient en ce lieu possédaient sans même y penser.
Ce fut ce besoin d'informations qui lui fit quitter le maigre réconfort offert par ce cours d'eau minuscule. Elle entreprit d'escalader la paroi qui se dressait devant elle. En effet, lorsqu'elle avançait, elle avait le nez en l'air, donc elle n'y avait pas fait attention, mais le ruisseau n'était plus du tout au niveau du sol. Il se trouvait en-dessous de ce niveau. Mais elle n'avait pas le choix, si elle voulait trouver de l'aide, il fallait monter.Après avoir trébuché plusieurs fois, elle finit par rejoindre le sol, épuisée par ces efforts auxquels elle n'était pas habituée. Pensant que jamais plus elle ne se laisserait forcer à pratiquer l'escalade, elle observa ce qui se trouvait autour d'elle...
Quand un bruit la fit sursauter. C'était un son fort et qui lui vrillait les tympans. Mais il fit remonter des souvenirs à la surface de son esprit. Elle se revit, lorsqu'elle entraînait ses sorts de soin sur les animaux qui vivaient dans son marécage. Ils n'avaient pas du tout le même cri, mais, dans celui de n'importe quel animal, on pouvait facilement reconnaître les accents de la peur et de la douleur. De la douleur, surtout... Cet accent, elle le connaissait, puisqu'elle se faisait un devoir de supprimer toute souffrance quand elle en croisait.
Forçant ses oreilles délicates à se concentrer sur le cri, elle remonta jusqu'à son origine... Et resta figée. L'animal qui le poussait était bien plus imposant que tous ceux qu'elle avait déjà soignés. Mais peu importait. Il s'agissait d'un être en proie à la douleur. Elle prit sur elle et s'approcha rapidement, avant d'entreprendre de libérer la bête du piège dans lequel elle était prise. Elle devait faire vite, consciente que la plaie risquait de s'infecter si elle n'était pas soignée au plus tôt.
Après un moment à s'escrimer en vain, elle finit par saisir sa dague et, en quelques coups précis, trancha les liens qui retenaient l'herbivore... Et aussitôt, elle se sentit soulevée par des bras inconnus, avant d'être jetée sans ménagement au loin. Ignorant la douleur de sa chute, ne pensant qu'à celui qu'elle voulait sauver, elle se releva aussitôt. Elle eut juste le temps de voir des silhouettes qui semblaient s'en prendre à l'animal, de comprendre qu'ils devaient être ceux qui avaient posé le piège, avant que son sens du devoir ne reprenne le dessus. Presque sûre de ne pas gagner la bataille, elle profita de son faible poids pour sauter sur le dos du chasseur le plus proche et, sans un mot, brandit sa dague. Seulement, elle ne savait pas se battre, et hésita un moment. Elle savait qu'elle devait protéger l'animal, dont elle ne connaissait d'ailleurs pas l'espèce, mais elle savait qu'elle ne serait pas capable de tuer quelqu'un de sang-froid... Que faire ?
Il y avait des végétaux, bien plus hauts et épais que tout ce qu'elle connaissait. Trouvant un petit ruisseau près d'un chemin, elle se rapprocha de ce lieu familier et, par conséquent, rassurant. Les pieds dans l'eau, elle suivit le courant, les yeux en l'air. C'était étrange... Le ciel était caché sous des feuilles. Ces feuilles qui ne ressemblaient à rien de connu... La demoiselle ne connaissait rien au forêts et n'avait vu que peu d'arbres tout au long de sa vie. Elle se demandait comment il était possible que des arbres puissent se rejoindre ainsi en troupeau compact... D'après ce qu'elle en savait, ils ne se déplaçaient pas. Alors, pourquoi étaient-ils tous là, ensemble ?Elle en était là de ses réflexions, quand son pied buta sur un rocher. Elle se retrouva assise dans son ruisseau et en profita pour réfléchir. Elle se trouvait en un lieu étranger, ça, c'était évident. Mais la question était : où se trouvait-elle ? Et, surtout, quels étaient les dangers qui la guettaient certainement ? Il lui fallait absolument rencontrer quelqu'un, pour se sentir plus en sécurité, certes, mais aussi et surtout pour lui expliquer quel était ce lieu étrange et ce qu'il fallait savoir à son sujet. Elle ne savait, elle ne survivrait pas longtemps ici, si elle n'apprenait pas rapidement les connaissances élémentaires que tous ceux qui passaient en ce lieu possédaient sans même y penser.
Ce fut ce besoin d'informations qui lui fit quitter le maigre réconfort offert par ce cours d'eau minuscule. Elle entreprit d'escalader la paroi qui se dressait devant elle. En effet, lorsqu'elle avançait, elle avait le nez en l'air, donc elle n'y avait pas fait attention, mais le ruisseau n'était plus du tout au niveau du sol. Il se trouvait en-dessous de ce niveau. Mais elle n'avait pas le choix, si elle voulait trouver de l'aide, il fallait monter.Après avoir trébuché plusieurs fois, elle finit par rejoindre le sol, épuisée par ces efforts auxquels elle n'était pas habituée. Pensant que jamais plus elle ne se laisserait forcer à pratiquer l'escalade, elle observa ce qui se trouvait autour d'elle...
Quand un bruit la fit sursauter. C'était un son fort et qui lui vrillait les tympans. Mais il fit remonter des souvenirs à la surface de son esprit. Elle se revit, lorsqu'elle entraînait ses sorts de soin sur les animaux qui vivaient dans son marécage. Ils n'avaient pas du tout le même cri, mais, dans celui de n'importe quel animal, on pouvait facilement reconnaître les accents de la peur et de la douleur. De la douleur, surtout... Cet accent, elle le connaissait, puisqu'elle se faisait un devoir de supprimer toute souffrance quand elle en croisait.
Forçant ses oreilles délicates à se concentrer sur le cri, elle remonta jusqu'à son origine... Et resta figée. L'animal qui le poussait était bien plus imposant que tous ceux qu'elle avait déjà soignés. Mais peu importait. Il s'agissait d'un être en proie à la douleur. Elle prit sur elle et s'approcha rapidement, avant d'entreprendre de libérer la bête du piège dans lequel elle était prise. Elle devait faire vite, consciente que la plaie risquait de s'infecter si elle n'était pas soignée au plus tôt.
Après un moment à s'escrimer en vain, elle finit par saisir sa dague et, en quelques coups précis, trancha les liens qui retenaient l'herbivore... Et aussitôt, elle se sentit soulevée par des bras inconnus, avant d'être jetée sans ménagement au loin. Ignorant la douleur de sa chute, ne pensant qu'à celui qu'elle voulait sauver, elle se releva aussitôt. Elle eut juste le temps de voir des silhouettes qui semblaient s'en prendre à l'animal, de comprendre qu'ils devaient être ceux qui avaient posé le piège, avant que son sens du devoir ne reprenne le dessus. Presque sûre de ne pas gagner la bataille, elle profita de son faible poids pour sauter sur le dos du chasseur le plus proche et, sans un mot, brandit sa dague. Seulement, elle ne savait pas se battre, et hésita un moment. Elle savait qu'elle devait protéger l'animal, dont elle ne connaissait d'ailleurs pas l'espèce, mais elle savait qu'elle ne serait pas capable de tuer quelqu'un de sang-froid... Que faire ?
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Mer 11 Mar 2020 - 17:27
Un sourire niais sur le visage, Tuguunla reniflait le parfum de la dagorelle, une fleur sauvage poussant dans cette forêt telbarane, qu'il tenait à un centimètre de sa narine. Sous forme de golem, il perdait tout sens de l'odorat, et pourtant, c'était un sens qui pouvait apporter de si jolies découvertes. Tuguunla se sentait envoûté par ce parfum de caractère, un parfum affirmé mais qui n'était pas sans rappeler, curieusement, celle d'un cerf. Oui, l'odeur de cette fleur faisait, en partie, penser à celle du cerf, mais bien différente. Si Tuguunla l'aimait tant, c'est donc parce qu'elle avait ce côté animal, mais aussi capiteux, qui s'emparait de son esprit et lui donnait envie de la renifler jusqu'à lui ôter son arôme. Seul, là, dans cette forêt, il s'était involontairement tenu éloigné des villages, bien qu'il ne fût pas dans la partie civilisée du continent qui était la plus hostile à un être comme lui.
Lui, qui plantait sur cette fleur à cause de ce parfum animal et de cette passion qu'il avait pour les êtres vivants aptes au déplacement, se figea justement quand le cri d'un tout autre animal lui parvint aux oreilles. Ce n'était nullement le cri d'un cerf : il identifia tout de suite celui d'un sanglier. Peut-être une mère défendant ses petits contre un prédateur, c'était tout à fait possible. Ou deux mâles sur le point de s'affronter. Quoi qu'il en soi, le grommellement était significativement peu amical.
Intrigué, Tuguunla s'approcha à pas lents de la source du bruit, sa dagorelle toujours à sa narine, reniflant encore et encore en se laissant portée par ses jambes solides comme des troncs d'arbre, ses pieds larges et épais ignorant les piqûres des brindilles et la colère des cailloux tant ils s'étaient adaptés à toujours être nus sur ce sol naturel.
Une ou deux voix, humaines, s'exclamèrent par-dessus les grommellements paniqués du sanglier, et Tuguunla comprit que si prédateur il y avait, ce n'était pas un simple animal. Quand enfin la victime plaintive fut en vue, le sang du colosse ne fit qu'un tour. Un Humain approchait un couteau pour égorger un sanglier ayant du mal à échapper à un collet, tandis qu'un autre Humain était agressé par une étrange créature humanoïde accrochée à son dos. Cette créature se différenciait des Humains par sa tenue minimaliste comme l'était celle de Tuguunla, ses cheveux avaient un aspect étrange, comme à moitié poils et à moitié algues, et ses pieds étaient palmés... tout comme ses mains, au demeurant.
La priorité de Tuguunla fut de protéger le sanglier. Il serra les poings et s'exclama à son tour d'une voix presque aussi lente que ses pas :
TUGUUNLA – Tu ne le tues pas !
C'était un ordre. L'Humain fut évidemment surpris de voir une sorte de troll lui tomber dessus comme ça. A moins que sa surprise ne provînt du fait que ledit troll arrivait à articuler une phrase parfaitement intelligible.
Lui, qui plantait sur cette fleur à cause de ce parfum animal et de cette passion qu'il avait pour les êtres vivants aptes au déplacement, se figea justement quand le cri d'un tout autre animal lui parvint aux oreilles. Ce n'était nullement le cri d'un cerf : il identifia tout de suite celui d'un sanglier. Peut-être une mère défendant ses petits contre un prédateur, c'était tout à fait possible. Ou deux mâles sur le point de s'affronter. Quoi qu'il en soi, le grommellement était significativement peu amical.
Intrigué, Tuguunla s'approcha à pas lents de la source du bruit, sa dagorelle toujours à sa narine, reniflant encore et encore en se laissant portée par ses jambes solides comme des troncs d'arbre, ses pieds larges et épais ignorant les piqûres des brindilles et la colère des cailloux tant ils s'étaient adaptés à toujours être nus sur ce sol naturel.
Une ou deux voix, humaines, s'exclamèrent par-dessus les grommellements paniqués du sanglier, et Tuguunla comprit que si prédateur il y avait, ce n'était pas un simple animal. Quand enfin la victime plaintive fut en vue, le sang du colosse ne fit qu'un tour. Un Humain approchait un couteau pour égorger un sanglier ayant du mal à échapper à un collet, tandis qu'un autre Humain était agressé par une étrange créature humanoïde accrochée à son dos. Cette créature se différenciait des Humains par sa tenue minimaliste comme l'était celle de Tuguunla, ses cheveux avaient un aspect étrange, comme à moitié poils et à moitié algues, et ses pieds étaient palmés... tout comme ses mains, au demeurant.
La priorité de Tuguunla fut de protéger le sanglier. Il serra les poings et s'exclama à son tour d'une voix presque aussi lente que ses pas :
TUGUUNLA – Tu ne le tues pas !
C'était un ordre. L'Humain fut évidemment surpris de voir une sorte de troll lui tomber dessus comme ça. A moins que sa surprise ne provînt du fait que ledit troll arrivait à articuler une phrase parfaitement intelligible.
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Mer 11 Mar 2020 - 20:32
Un allié. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Il avait réussi à distraire les chasseurs. C'était ce dont elle avait besoin. Elle décida finalement d'épargner sa "proie", sans pour autant lui laisser l'impression, cependant véridique, qu'elle n'était pas capable d'aller au bout de son geste. D'un mouvement franc du bras, elle lui entailla la peau, comme si elle voulait en extraire un caillou tel que ceux que s'enfonçaient souvent dans les pattes les différents animaux qu'elle avait eu l'occasion de croiser. Mais elle se contenta de laisser la plaie ouverte et, juste avant de sauter de son dos, lui murmurer entre ses dents :
Sans lui laisser le temps de se poser trop de questions, sans même s'assurer qu'il obéissait, elle s'empressa de rejoindre son acolyte, ce qu'elle fit en quelques bonds, puis, d'une brusque poussée sur la main qui tenait le couteau, le fit tomber. Vive comme une anguille, elle le ramassa, et se retrouva ainsi armée de deux lames. Elle ne savait pas se servir d'un couteau au combat, mais supposait que son maniement ne devait pas être si différent de celui de la dague...
Arrivée là, elle prit un moment pour étudier les environs. Ils étaient deux contre deux, c'était équitable... En théorie. En effet, même si elle savait se servir de sa dague, elle n'était pas une guerrière... En observant son allié providentiel, elle se dit que lui avait déjà plus l'air d'un combattant qu'elle. Alors, se rapprochant imperceptiblement de lui, elle lui passa discrètement le couteau. Il saurait certainement en faire un meilleur usage que tout ce qu'elle pourrait faire, même en déployant toutes ses capacités. Puis, après s'être assurée de ne pas être en trop grand danger, elle s'approcha de l'animal. Ses cris lui avaient clairement appris qu'il devait être blessé. Et c'était là qu'elle pourrait vraiment se rendre utile.
Avançant doucement, afin de ne pas trop l'effrayer, elle finit par réussir à le toucher. Doucement et avec attention, elle passa sa main dans ses poils, afin de trouver la source de la douleur. Lorsqu'elle l'eut trouvée, le message fut très clair : son patient potentiel chargea. Profitant de sa taille réduite, elle passa sous lui avant de le chevaucher, lui parlant doucement, essayant de le calmer. Dès qu'elle le put, elle sauta à terre et l'abandonna un instant. Elle ne connaissait pas cet endroit, mais avait cependant une connaissance innée de la flore et des propriétés curatives des plantes. Mais avant de tenter le moindre soin, elle devait trouver quelque chose ayant des capacités soporifiques. Elle ne pourrait en effet pratiquer aucun soin efficace si elle devait constamment se méfier de son patient. En passant, elle murmura à son allié :
Elle ne lui laissait pas le choix. Quelqu'un avait besoin de soins, son devoir était de les lui apporter dans les meilleures conditions possibles. Le reste n'avait aucune importance.
- - File.
Sans lui laisser le temps de se poser trop de questions, sans même s'assurer qu'il obéissait, elle s'empressa de rejoindre son acolyte, ce qu'elle fit en quelques bonds, puis, d'une brusque poussée sur la main qui tenait le couteau, le fit tomber. Vive comme une anguille, elle le ramassa, et se retrouva ainsi armée de deux lames. Elle ne savait pas se servir d'un couteau au combat, mais supposait que son maniement ne devait pas être si différent de celui de la dague...
Arrivée là, elle prit un moment pour étudier les environs. Ils étaient deux contre deux, c'était équitable... En théorie. En effet, même si elle savait se servir de sa dague, elle n'était pas une guerrière... En observant son allié providentiel, elle se dit que lui avait déjà plus l'air d'un combattant qu'elle. Alors, se rapprochant imperceptiblement de lui, elle lui passa discrètement le couteau. Il saurait certainement en faire un meilleur usage que tout ce qu'elle pourrait faire, même en déployant toutes ses capacités. Puis, après s'être assurée de ne pas être en trop grand danger, elle s'approcha de l'animal. Ses cris lui avaient clairement appris qu'il devait être blessé. Et c'était là qu'elle pourrait vraiment se rendre utile.
Avançant doucement, afin de ne pas trop l'effrayer, elle finit par réussir à le toucher. Doucement et avec attention, elle passa sa main dans ses poils, afin de trouver la source de la douleur. Lorsqu'elle l'eut trouvée, le message fut très clair : son patient potentiel chargea. Profitant de sa taille réduite, elle passa sous lui avant de le chevaucher, lui parlant doucement, essayant de le calmer. Dès qu'elle le put, elle sauta à terre et l'abandonna un instant. Elle ne connaissait pas cet endroit, mais avait cependant une connaissance innée de la flore et des propriétés curatives des plantes. Mais avant de tenter le moindre soin, elle devait trouver quelque chose ayant des capacités soporifiques. Elle ne pourrait en effet pratiquer aucun soin efficace si elle devait constamment se méfier de son patient. En passant, elle murmura à son allié :
- - Je vais soigner notre ami. Mais pour cela, j'ai besoin de concentration. Protégez-nous.
Elle ne lui laissait pas le choix. Quelqu'un avait besoin de soins, son devoir était de les lui apporter dans les meilleures conditions possibles. Le reste n'avait aucune importance.
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Mar 17 Mar 2020 - 15:07
L'Humain qui portait malgré lui la créature féminine sur son dos poussa un cri de douleur alors qu'une lame de couteau vint lui ôter un morceau de chair. L'autre Humain voulut intervenir et Tuguunla fut trop lent pour l'en empêcher, mais la créature à peau bleutée et aux mains et pieds palmés sut agilement se dégager et même désarmer le second Humain. Voilà qu'elle avait deux couteaux en main, sans avoir l'air de vouloir se battre avec.
Les deux Humains s'échangèrent un regard et quelques mots.
Humain 1 – La saleté, elle m'a fait saigner avec son couteau !
Humain 2 – T'en fais pas, elle a pas l'air de savoir se battre...
Humain 1 – Mais on s'occupe comment de la brute épaisse ?
Humain 2 – A deux on va bien réussir à lui régler son compte. Hey, le troll, déguerpis et on te fera pas de mal !
Tuguunla, menacé, essaya curieusement de négocier. Il pointa le sanglier derrière lui. La créature féminine s'en était approchée, et finissait de le libérer.
TUGUUNLA – Vous ne le tuez pas. Laissez-le libre et je m'en vais.
Les deux Humains s'échangèrent un regard perplexe.
Humain 2 – Je ne comprendrai jamais comment certains monstres peuvent savoir parler notre langue...
Il faisait sans doute allusion à des êtres comme les Arachnéens, les Harpies, les cyclopes, les turoctauches, les drufacs ou encore les coarpals, autant d'êtres plus ou moins intelligents qui avaient en tout cas le don de communiquer dans la langue des Humains sans que l'on ne sût vraiment comment cela pouvait être naturel chez eux. Les érudits du monde y allaient de leurs théories pour expliquer le phénomène. Certains êtres comme les drufacs ou les Arachnéens avaient des contacts réguliers avec des populations civilisées et pouvaient se transmettre la langue, mais que dire des turoctauches pour ne citer qu'eux ? D'aucuns supposaient que la réponse se trouvaient dans l'origine de la créature, d'autres que les turoctauches par exemple étaient apparus sans langage et que le premier qu'ils avaient appris, avait été celui des Humains, et qu'il restait depuis le seul langage verbal qu'ils avaient mémorisé.
Quoi qu'il en soit, Tuguunla n'était aucune de ces créatures, pas plus un troll qu'un cyclope. Il était un Demi-Orc né anormalement grand et épais sous influence de sa véritable nature d'Argilite, un “cocktail génétique explosif”. L'Orcande avait-elle connu d'autres cas de personnes nés d'un parent Demi-Orc et d'un parent Argilite ? Il semblait difficile d'imaginer que Tuguunla puisse être le seul, en tout cas il était généralement le seul que les gens rencontraient, tellement l'hybridation devait être rarissime. Les gens, à l'exception des plus grands érudits, ignoraient généralement ce qu'étaient les Argilites. Et personne ne se figurait que Tuguunla était simplement un Demi-Orc. Alors, on était surpris de l'entendre formuler des phrases correctes, cohérentes et intelligibles.
Tuguunla allait répondre quand soudain le sanglier se mit à partir au galop... avec la créature féminine le chevauchant.
Humain 1 – Et peste ! Faut pas qu'on la laisse s'enfuir avec le gibier !
Les deux Humains voulurent lui courir après, mais ils durent pour cela contourner Tuguunla, qui les bouscula d'un geste franc du bras, leur faisant ostensiblement obstacle. La créature féminine calma le sanglier qui ne s'en alla pas loin, et revint auprès de Tuguunla qui subissait les regards mauvais des deux Humains, prêts à rassembler leur courage pour affronter le colosse à deux contre un. Ce sanglier représentait un gibier précieux, et le laisser filer représentait pour ces deux Humains une diète à imposer à leur village, une privation d'une part importante de nourriture. Ils étaient prêts à confronter la menace afin de ne pas revenir à leur village les mains vides. C'est alors que la créature féminine vint glisser un couteau dans la main de Tuguunla et lui murmura :
LÉANA – Je vais soigner notre ami. Mais pour cela, j'ai besoin de concentration. Protégez-nous.
Humain 2 – Tu ne vas soigner rien du tout, petite garce. Une fois que nous nous serons débarrasés de ton molosse, nous allons bien nous occuper de toi !...
Le sous-entendu était mauvais. Désormais, ces deux Humains escomptaient s'offrir un autre plaisir que de la viande de sanglier. Tuguunla, en colère, les repoussa tous deux à la poitrine. L'Humain blessé au couteau faillit trébucher mais recula, tandis que l'autre fut plus vif et attrapa le bras de Tuguunla, essayant de lui bloquer le coude. Le colosse poussa un cri de hargne en essayant de dégager son bras, mais ne se posa pas plus longtemps la question de la nécessité éventuelle de rester sous forme humaine. Sa peau se mit à être prise d'ondulations étranges, et à changer progressivement de teinte. Ses longs cheveux broussailleux et gras semblèrent se fondre dans sa chair, et son corps grandit à vue d'œil en plus de s'épaissir. Les deux Humains s'écartèrent en écarquillant les yeux, interdits face à la vision de cette espèce de troll en train de muter en un monstre pateux. En l'espace d'une demi-douzaine de secondes, Tuguunla fut désormais un colosse d'argile épais comme un tronc d'arbre et haut de plus de cinq mètres. Les deux Humains, en taille, lui arrivaient seulement aux genoux.
TUGUUNLA – Vous ne ferez de mal à personne, j'ai dit !
Sa voix était méconnaissable : caverneuse et retentissante, à compresser les tympans en un cri. Tuguunla leva une jambe et vint frapper le sol de son pied d'argile qui s'étala momentanément, faisant presque trembler le bas du corps des deux Humains.
Humain 1 – Peste... Quelle est cette sorcellerie ?...
Les deux Humains s'échangèrent un regard et quelques mots.
Humain 1 – La saleté, elle m'a fait saigner avec son couteau !
Humain 2 – T'en fais pas, elle a pas l'air de savoir se battre...
Humain 1 – Mais on s'occupe comment de la brute épaisse ?
Humain 2 – A deux on va bien réussir à lui régler son compte. Hey, le troll, déguerpis et on te fera pas de mal !
Tuguunla, menacé, essaya curieusement de négocier. Il pointa le sanglier derrière lui. La créature féminine s'en était approchée, et finissait de le libérer.
TUGUUNLA – Vous ne le tuez pas. Laissez-le libre et je m'en vais.
Les deux Humains s'échangèrent un regard perplexe.
Humain 2 – Je ne comprendrai jamais comment certains monstres peuvent savoir parler notre langue...
Il faisait sans doute allusion à des êtres comme les Arachnéens, les Harpies, les cyclopes, les turoctauches, les drufacs ou encore les coarpals, autant d'êtres plus ou moins intelligents qui avaient en tout cas le don de communiquer dans la langue des Humains sans que l'on ne sût vraiment comment cela pouvait être naturel chez eux. Les érudits du monde y allaient de leurs théories pour expliquer le phénomène. Certains êtres comme les drufacs ou les Arachnéens avaient des contacts réguliers avec des populations civilisées et pouvaient se transmettre la langue, mais que dire des turoctauches pour ne citer qu'eux ? D'aucuns supposaient que la réponse se trouvaient dans l'origine de la créature, d'autres que les turoctauches par exemple étaient apparus sans langage et que le premier qu'ils avaient appris, avait été celui des Humains, et qu'il restait depuis le seul langage verbal qu'ils avaient mémorisé.
Quoi qu'il en soit, Tuguunla n'était aucune de ces créatures, pas plus un troll qu'un cyclope. Il était un Demi-Orc né anormalement grand et épais sous influence de sa véritable nature d'Argilite, un “cocktail génétique explosif”. L'Orcande avait-elle connu d'autres cas de personnes nés d'un parent Demi-Orc et d'un parent Argilite ? Il semblait difficile d'imaginer que Tuguunla puisse être le seul, en tout cas il était généralement le seul que les gens rencontraient, tellement l'hybridation devait être rarissime. Les gens, à l'exception des plus grands érudits, ignoraient généralement ce qu'étaient les Argilites. Et personne ne se figurait que Tuguunla était simplement un Demi-Orc. Alors, on était surpris de l'entendre formuler des phrases correctes, cohérentes et intelligibles.
Tuguunla allait répondre quand soudain le sanglier se mit à partir au galop... avec la créature féminine le chevauchant.
Humain 1 – Et peste ! Faut pas qu'on la laisse s'enfuir avec le gibier !
Les deux Humains voulurent lui courir après, mais ils durent pour cela contourner Tuguunla, qui les bouscula d'un geste franc du bras, leur faisant ostensiblement obstacle. La créature féminine calma le sanglier qui ne s'en alla pas loin, et revint auprès de Tuguunla qui subissait les regards mauvais des deux Humains, prêts à rassembler leur courage pour affronter le colosse à deux contre un. Ce sanglier représentait un gibier précieux, et le laisser filer représentait pour ces deux Humains une diète à imposer à leur village, une privation d'une part importante de nourriture. Ils étaient prêts à confronter la menace afin de ne pas revenir à leur village les mains vides. C'est alors que la créature féminine vint glisser un couteau dans la main de Tuguunla et lui murmura :
LÉANA – Je vais soigner notre ami. Mais pour cela, j'ai besoin de concentration. Protégez-nous.
Humain 2 – Tu ne vas soigner rien du tout, petite garce. Une fois que nous nous serons débarrasés de ton molosse, nous allons bien nous occuper de toi !...
Le sous-entendu était mauvais. Désormais, ces deux Humains escomptaient s'offrir un autre plaisir que de la viande de sanglier. Tuguunla, en colère, les repoussa tous deux à la poitrine. L'Humain blessé au couteau faillit trébucher mais recula, tandis que l'autre fut plus vif et attrapa le bras de Tuguunla, essayant de lui bloquer le coude. Le colosse poussa un cri de hargne en essayant de dégager son bras, mais ne se posa pas plus longtemps la question de la nécessité éventuelle de rester sous forme humaine. Sa peau se mit à être prise d'ondulations étranges, et à changer progressivement de teinte. Ses longs cheveux broussailleux et gras semblèrent se fondre dans sa chair, et son corps grandit à vue d'œil en plus de s'épaissir. Les deux Humains s'écartèrent en écarquillant les yeux, interdits face à la vision de cette espèce de troll en train de muter en un monstre pateux. En l'espace d'une demi-douzaine de secondes, Tuguunla fut désormais un colosse d'argile épais comme un tronc d'arbre et haut de plus de cinq mètres. Les deux Humains, en taille, lui arrivaient seulement aux genoux.
TUGUUNLA – Vous ne ferez de mal à personne, j'ai dit !
Sa voix était méconnaissable : caverneuse et retentissante, à compresser les tympans en un cri. Tuguunla leva une jambe et vint frapper le sol de son pied d'argile qui s'étala momentanément, faisant presque trembler le bas du corps des deux Humains.
Humain 1 – Peste... Quelle est cette sorcellerie ?...
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Jeu 19 Mar 2020 - 20:48
La demoiselle ignora complètement les paroles que l'humain lui adressa. Pour elle, son compagnon et lui n'existaient tout simplement plus, seuls importaient celui qu'elle allait sauver et leur garde du corps improvisé. Le premier pouvait avoir besoin de quelque chose à tout moment, quant au deuxième, il pouvait l'avertir si jamais il n'arrivait pas à bloquer une attaque ou tout autre danger éventuel. Dans les deux cas, elle devait rester attentive aux signaux qui lui seraient envoyés. Aussi, tout en glissant des baies qu'elle venait de trouver dans la bouche de l'animal, elle jeta un coup d’œil à son allié, non sans relâcher sa vigilance vis-à-vis du sanglier, tant que les baies ne l'auraient pas endormi.
Et là, elle resta sans voix. Elle reconnaissait globalement cet être, mais si on allait dans les détails... Quelle était cette créature, qui la surplombait de plusieurs mètres, la faisant paraître encore plus chétive qu'elle ne l'était réellement ? Ce géant ? Pour un peu, elle en aurait peur. Quand son pied s'abattit sur le sol, faisant tout trembler, elle se retint de justesse de s'accrocher à l'ancrage le plus proche, autrement dit le sanglier. D'ailleurs... Par mesure de sécurité, elle lui glissa deux baies de plus dans la bouche, afin de s'assurer que cette secousse tellurique ne perturberait pas le processus d'endormissement.
Puis, tournant de nouveau son regard vers le géant, elle remarqua que son pied s'était un peu déformé... En se concentrant dessus, elle reconnut cette terre qui semblait constituer le géant. De l'argile... Levant les yeux vers le visage de la créature, elle se fit la réflexion qu'elle devait à tout prix éviter de le toucher. En effet, pour un être comme elle, qui passait le plus clair de son temps dans l'eau, il ne serait pas étonnant que sa peau garde naturellement un peu d'humidité... Sans compter son récent bain dans la rivière. Elle n'avait pas essuyé l'eau sur son corps après l'avoir quittée, cela ne lui avait même pas traversé l'esprit. Même quand il pleuvait, elle ne chassait jamais l'eau. Au contraire, elle était plutôt du genre à se promener tranquillement sous un orage quand tout le monde courait aux abris. L'eau était son élément, c'était là qu'elle se sentait bien... Et donc, elle devrait faire très attention à ses moindres déplacements, ainsi qu'à ceux du géant...
Sortant de ses pensées, elle tourna son regard vers le sanglier. Le museau au sol, il semblait endormi... Prudemment, elle passa sa main dans son pelage, le caressant un peu... Il frémit et grogna. Elle n'insista pas. Il n'allait pas tarder à être totalement inconscient, mais pas encore... Il ne fallait pas précipiter les choses.
Et là, elle resta sans voix. Elle reconnaissait globalement cet être, mais si on allait dans les détails... Quelle était cette créature, qui la surplombait de plusieurs mètres, la faisant paraître encore plus chétive qu'elle ne l'était réellement ? Ce géant ? Pour un peu, elle en aurait peur. Quand son pied s'abattit sur le sol, faisant tout trembler, elle se retint de justesse de s'accrocher à l'ancrage le plus proche, autrement dit le sanglier. D'ailleurs... Par mesure de sécurité, elle lui glissa deux baies de plus dans la bouche, afin de s'assurer que cette secousse tellurique ne perturberait pas le processus d'endormissement.
Puis, tournant de nouveau son regard vers le géant, elle remarqua que son pied s'était un peu déformé... En se concentrant dessus, elle reconnut cette terre qui semblait constituer le géant. De l'argile... Levant les yeux vers le visage de la créature, elle se fit la réflexion qu'elle devait à tout prix éviter de le toucher. En effet, pour un être comme elle, qui passait le plus clair de son temps dans l'eau, il ne serait pas étonnant que sa peau garde naturellement un peu d'humidité... Sans compter son récent bain dans la rivière. Elle n'avait pas essuyé l'eau sur son corps après l'avoir quittée, cela ne lui avait même pas traversé l'esprit. Même quand il pleuvait, elle ne chassait jamais l'eau. Au contraire, elle était plutôt du genre à se promener tranquillement sous un orage quand tout le monde courait aux abris. L'eau était son élément, c'était là qu'elle se sentait bien... Et donc, elle devrait faire très attention à ses moindres déplacements, ainsi qu'à ceux du géant...
Sortant de ses pensées, elle tourna son regard vers le sanglier. Le museau au sol, il semblait endormi... Prudemment, elle passa sa main dans son pelage, le caressant un peu... Il frémit et grogna. Elle n'insista pas. Il n'allait pas tarder à être totalement inconscient, mais pas encore... Il ne fallait pas précipiter les choses.
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Sam 4 Avr 2020 - 11:49
Les deux Humains s'étaient sentis assez courageux pour éventuellement s'attaquer ensemble à une sorte de troll. Mais un colosse d'argile qui pouvait littéralement les écraser sous son pied ? C'était autre chose. De plus, il y avait fort à parier, de leur point de vue, que ce golem géant était insensible à la douleur ; planter un couteau dans la jambe d'argile n'aurait aucun effet. Et ils avaient raison. La fuite semblait donc être la seule réaction possible. Ils étaient suffisamment courageux pour s'attaquer ensemble à un troll, mais pas suicidaires pour s'attaquer à un colosse d'argile grand de plus de cinq mètres. Ils échangèrent un regard paniqué, éloquent, tout en faisant déjà plusieurs pas en arrière, manquant parfois de trébucher sur une racine. Tuguunla fit un pas vers eux. Très lent, lourd, inarrêtable. Puis un deuxième pas. Son poing était serré. Les deux Humains comprirent que s'il les atteignait, il les fracasserait.
La fuite. Seule réaction possible.
TUGUUNLA – Ne revenez jamais !
Tuguunla connaissait les Humains : il savait qu'ils pouvaient s'enfuir à deux, pour mieux revenir à dix quelques instants ou quelques jours plus tard. La nouvelle de la présence d'un troll capable de se transformer en monstre de terre géant, aller circuler dans tout le village comme une traînée de poudre et probablement atteindre les villages voisins. Peut-être même que l'on engagerait des mercenaires, des chasseurs de monstres, pour le traquer. Tuguunla n'était pas inquiet pour lui-même : sous sa vraie nature, il se savait pratiquement invincible. La pluie était son pire ennemi. Par beau temps, ce n'étaient pas dix Humains qui sauraient lui faire du mal. Heureusement, il n'était pas dans sa nature de semer le chaos et la destruction autour de lui. Il ne cherchait pas à provoquer les villageois. Il s'inquiétait seulement pour le sanglier. Et aussi pour la créature au corps d'Humaine à peau bleutée et aux mains et pieds palmés. Qu'était-elle, cette créature ?
En tout cas, elle voulait du bien au sanglier. C'était donc une amie. Tuguunla se tourna vers eux. Il eut peur en voyant l'animal inerte. Endormi ? Mort ? La créature palmées le caressait presque affectueusement, d'un geste maternel. Tuguunla, colosse d'argile, s'approcha d'eux.
TUGUUNLA – Il fait dodo ?
Il se pencha et tendit le bras jusqu'à pouvoir plonger ses doigts d'argile boudinés dans le pelage du sanglier, le caressant à son tour. Son sens du toucher, si délicat avec ce corps malléable, lui permit aussitôt de savoir que le cœur de l'animal battait et que sa respiration était calme. Cela le rassura : la créature palmée n'avait pas tué le sanglier. Le colosse d'argile posa son regard curieux sur l'étrange humanoïde, et après quelques secondes d'observation et de curiosité, lui dit :
TUGUUNLA – Bonjour.
La fuite. Seule réaction possible.
TUGUUNLA – Ne revenez jamais !
Tuguunla connaissait les Humains : il savait qu'ils pouvaient s'enfuir à deux, pour mieux revenir à dix quelques instants ou quelques jours plus tard. La nouvelle de la présence d'un troll capable de se transformer en monstre de terre géant, aller circuler dans tout le village comme une traînée de poudre et probablement atteindre les villages voisins. Peut-être même que l'on engagerait des mercenaires, des chasseurs de monstres, pour le traquer. Tuguunla n'était pas inquiet pour lui-même : sous sa vraie nature, il se savait pratiquement invincible. La pluie était son pire ennemi. Par beau temps, ce n'étaient pas dix Humains qui sauraient lui faire du mal. Heureusement, il n'était pas dans sa nature de semer le chaos et la destruction autour de lui. Il ne cherchait pas à provoquer les villageois. Il s'inquiétait seulement pour le sanglier. Et aussi pour la créature au corps d'Humaine à peau bleutée et aux mains et pieds palmés. Qu'était-elle, cette créature ?
En tout cas, elle voulait du bien au sanglier. C'était donc une amie. Tuguunla se tourna vers eux. Il eut peur en voyant l'animal inerte. Endormi ? Mort ? La créature palmées le caressait presque affectueusement, d'un geste maternel. Tuguunla, colosse d'argile, s'approcha d'eux.
TUGUUNLA – Il fait dodo ?
Il se pencha et tendit le bras jusqu'à pouvoir plonger ses doigts d'argile boudinés dans le pelage du sanglier, le caressant à son tour. Son sens du toucher, si délicat avec ce corps malléable, lui permit aussitôt de savoir que le cœur de l'animal battait et que sa respiration était calme. Cela le rassura : la créature palmée n'avait pas tué le sanglier. Le colosse d'argile posa son regard curieux sur l'étrange humanoïde, et après quelques secondes d'observation et de curiosité, lui dit :
TUGUUNLA – Bonjour.
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Sam 4 Avr 2020 - 16:01
Léana assista à la débâcle des humains d'un regard presque absent. Elle se sentait tiraillée entre deux mondes : d'un côté, elle surveillait ce qui se passait du côté des combattants, même si elle avait toute confiance en le colosse qui leur servait de protecteur, de l'autre, elle guettait du plat de la main l'arrivée de la phase de sommeil profond de son patient. Deux mondes totalement opposés, la panique et le chaos d'un côté, un calme reposant de l'autre.
C'est d'ailleurs ce dernier qui requérait son attention. L'animal dormait maintenant paisiblement, elle pouvait donc passer à l'étape suivante : chercher la blessure. Ensuite, qu'elle la trouve ou non, elle utiliserait sa magie. Elle disposait même d'un pouvoir qui pourrait lui servir si elle ne trouvait rien...
Faisant courir sa main sur l'ensemble du corps endormi, concentrée, attentive à tout ce qu'elle pourrait repérer, elle finit par trouver quelques poils anormalement collés ensemble... En s'approchant, elle les renifla, se servant de son sens le plus fort. Pas de doute, cette odeur métallique était facilement identifiable... Écartant les poils, elle découvrit ce qui ressemblait à une blessure... Sans quitter cet endroit des yeux, elle saisit sa dague et entreprit de couper les poils qui gênaient sa vue. Elle devait avoir une vision claire de ce dont souffrait l'animal afin de pouvoir le soigner efficacement.
C'est alors qu'elle entendit une voix, qui la fit sursauter. Elle eut le réflexe salvateur d'écarter la dague, ce qui lui permit de ne pas agrandir la blessure. Puis elle se retourna... Bien sûr. Une telle voix ne pouvait appartenir qu'à l'être massif se tenant près d'elle... Trop près d'elle, compléta-t-elle en s'écartant un peu.
Elle répondit à sa salutation par un simple hochement de tête. Elle parlerait plus tard. Pour l'instant, elle avait dégagé la zone à soigner, le moment était donc venu de s'en occuper.
Cependant, avant d'utiliser le moindre de ses sorts, elle se devait d'assurer ses arrières. Il serait malvenu de remercier celui qui l'avait protégée en faisant fondre son corps...
- Je vous conseille de vous éloigner.
En effet, étant une créature de l'eau, il n'était pas impossible que ses sorts de soin, même s'ils n'étaient pas directement liés à son élément, y ressemblent dans leur expression. S'il y avait bien une chose qu'elle avait apprise à leur sujet au cours de ses entraînements, c'était que seuls leurs effets étaient toujours les mêmes. Ils pouvaient se manifester de plusieurs manières différentes et elle ne pouvait rien faire à ce sujet.
Elle attendit patiemment que son imposant allié lui obéisse, puis, posant les deux mains sur la plaie de l'animal, elle ferma les yeux et submergea la zone lésée de sa Vague réparatrice. Devant ses yeux, sous ses paupières closes, elle vit la blessure se refermer, alors qu'une douleur indiquait la contrepartie de ce sort. Désormais, elle porterait cette blessure, jusqu'à ce que sa régénération naturelle, plutôt puissante, ne se charge de la soigner. Il lui suffirait de fermer son esprit à la douleur en attendant.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit qu'en effet, l'animal dormait à présent paisiblement. Cependant... Sa fourrure et les avant-bras de la dryade étaient mouillés. Elle avait donc eu raison d'éloigner le géant de terre... Visiblement, cette fois, son sort avait révélé la nature aquatique de sa créatrice...
Se relevant avec quelques difficultés compte tenu de la blessure qu'elle s'était infligée, elle se retourna vers son compagnon :
- Voilà, tout va bien. Il se réveillera dans quelques heures et sera exactement dans le même état que s'il avait fait une sieste. Il est même possible qu'il ait oublié qu'il a été blessé, mais c'est simplement la meilleure des possibilités... Et pour être honnête, je préférerais être partie quand il se réveillera. Je n'ai pas trop l'habitude de ces êtres terrestres. La preuve, il m'a fallu l'endormir pour pouvoir l'approcher...
Elle avait beaucoup parlé. Et elle réalisait que son discours avait répondu à la première interrogation de son interlocuteur. Cependant, sa deuxième prise de parole, même si elle n'était pas formulée comme une question, demandait une réponse.
- Bonjour. Pardonnez-moi de ne pas vous serrer la main, mais je ne pense pas que vous aimiez l'eau...
Inutile de lui expliquer la raison d'une telle remarque. Elle restait convaincue que la dernière manifestation de son pouvoir parlait pour elle.
C'est d'ailleurs ce dernier qui requérait son attention. L'animal dormait maintenant paisiblement, elle pouvait donc passer à l'étape suivante : chercher la blessure. Ensuite, qu'elle la trouve ou non, elle utiliserait sa magie. Elle disposait même d'un pouvoir qui pourrait lui servir si elle ne trouvait rien...
Faisant courir sa main sur l'ensemble du corps endormi, concentrée, attentive à tout ce qu'elle pourrait repérer, elle finit par trouver quelques poils anormalement collés ensemble... En s'approchant, elle les renifla, se servant de son sens le plus fort. Pas de doute, cette odeur métallique était facilement identifiable... Écartant les poils, elle découvrit ce qui ressemblait à une blessure... Sans quitter cet endroit des yeux, elle saisit sa dague et entreprit de couper les poils qui gênaient sa vue. Elle devait avoir une vision claire de ce dont souffrait l'animal afin de pouvoir le soigner efficacement.
C'est alors qu'elle entendit une voix, qui la fit sursauter. Elle eut le réflexe salvateur d'écarter la dague, ce qui lui permit de ne pas agrandir la blessure. Puis elle se retourna... Bien sûr. Une telle voix ne pouvait appartenir qu'à l'être massif se tenant près d'elle... Trop près d'elle, compléta-t-elle en s'écartant un peu.
Elle répondit à sa salutation par un simple hochement de tête. Elle parlerait plus tard. Pour l'instant, elle avait dégagé la zone à soigner, le moment était donc venu de s'en occuper.
Cependant, avant d'utiliser le moindre de ses sorts, elle se devait d'assurer ses arrières. Il serait malvenu de remercier celui qui l'avait protégée en faisant fondre son corps...
- Je vous conseille de vous éloigner.
En effet, étant une créature de l'eau, il n'était pas impossible que ses sorts de soin, même s'ils n'étaient pas directement liés à son élément, y ressemblent dans leur expression. S'il y avait bien une chose qu'elle avait apprise à leur sujet au cours de ses entraînements, c'était que seuls leurs effets étaient toujours les mêmes. Ils pouvaient se manifester de plusieurs manières différentes et elle ne pouvait rien faire à ce sujet.
Elle attendit patiemment que son imposant allié lui obéisse, puis, posant les deux mains sur la plaie de l'animal, elle ferma les yeux et submergea la zone lésée de sa Vague réparatrice. Devant ses yeux, sous ses paupières closes, elle vit la blessure se refermer, alors qu'une douleur indiquait la contrepartie de ce sort. Désormais, elle porterait cette blessure, jusqu'à ce que sa régénération naturelle, plutôt puissante, ne se charge de la soigner. Il lui suffirait de fermer son esprit à la douleur en attendant.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit qu'en effet, l'animal dormait à présent paisiblement. Cependant... Sa fourrure et les avant-bras de la dryade étaient mouillés. Elle avait donc eu raison d'éloigner le géant de terre... Visiblement, cette fois, son sort avait révélé la nature aquatique de sa créatrice...
Se relevant avec quelques difficultés compte tenu de la blessure qu'elle s'était infligée, elle se retourna vers son compagnon :
- Voilà, tout va bien. Il se réveillera dans quelques heures et sera exactement dans le même état que s'il avait fait une sieste. Il est même possible qu'il ait oublié qu'il a été blessé, mais c'est simplement la meilleure des possibilités... Et pour être honnête, je préférerais être partie quand il se réveillera. Je n'ai pas trop l'habitude de ces êtres terrestres. La preuve, il m'a fallu l'endormir pour pouvoir l'approcher...
Elle avait beaucoup parlé. Et elle réalisait que son discours avait répondu à la première interrogation de son interlocuteur. Cependant, sa deuxième prise de parole, même si elle n'était pas formulée comme une question, demandait une réponse.
- Bonjour. Pardonnez-moi de ne pas vous serrer la main, mais je ne pense pas que vous aimiez l'eau...
Inutile de lui expliquer la raison d'une telle remarque. Elle restait convaincue que la dernière manifestation de son pouvoir parlait pour elle.
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Dim 5 Avr 2020 - 10:31
Tuguunla essayait d'être poli envers cette créature inconnue mais il n'eut droit qu'à un hochement de tête un peu froid. Le sanglier endormi accaparait l'attention de la femme palmée, et quelque part, c'était bien normal, Tuguunla ne pouvait pas le lui reprocher. Quand la créature prit la parole, ce ne fut pas pour lui dire bonjour en retour, ni pour quelque parole amicale, mais pour lui conseiller de s'éloigner. Tuguunla s'imagina que sa présence rendait la créature mal à l'aise, et que s'il ne s'éloignait pas, les choses pourraient mal tourner, d'où le « conseil ». Cela l'attrista. Ne sachant pas vraiment quoi répondre sur le coup, se sentant rejeté un peu bêtement, Tuguunla fit lentement quelques pas pour s'éloigner. Le sanglier était entre de bonnes mains, il n'avait pas à s'inquiéter pour lui, mais il se demanda pourquoi il n'avait pas le droit de le caresser, lui aussi.
S'il était attristé, ce n'était toutefois pas au point de risquer de pleurer ; pourtant, Tuguunla préféra rester sous sa nature d'argile. Ainsi, il était certain de ne pas pouvoir pleurer même en éprouvant la plus profonde et pénible de toutes les tristesses. Il ne reprit pas forme humanoïde simplement aussi parce qu'il n'en voyait pas l'utilité immédiate. Dans la tête de Tuguunla, il n'y avait pas, d'un côté, sa vraie forme de base, et sa forme secondaire. Sa nature de golem d'argile n'était pas une transformation temporaire, il pouvait rester ainsi jusqu'à la fin des temps s'il le souhaitait. Il passait d'une forme à l'autre à son gré, selon ses humeurs ou ses besoins. Il était évident que pour approcher d'un village, discuter avec les gens, proposer ses services de palefrenier, ou entrer dans un temple, il était bien plus commode de se présenter sous sa nature humanoïde.
Le rejet de la créature palmée rappelait à Tuguunla son enfance difficile avec les autres enfants du village de Pillerave. Les habitants, les adultes, avaient été informés de ses particularités étranges et s'étaient montrés tolérants ; mais les enfants, eux, avaient été méchants, et l'avaient exclu, pour la plupart. Tuguunla ne pouvait même pas se rapprocher du sanglier pour se tenir compagnie à la place. Il restait la possibilité d'aller retrouver Sliga. Ils s'étaient séparés quelques heures plus tôt. Depuis un ou deux ans, Tuguunla et Sliga passaient de moins en moins de temps ensemble, car Tuguunla se sentait moins seul et que, quelque part, la civilisation lui manquait quand il passait ses journées à marcher en pleine nature au côté de son “amie”. Leur affection l'un envers l'autre était toujours aussi forte, c'est simplement le mode de vie de Tuguunla qui évoluait. Il ne pouvait pas passer plus de la moitié de ses journées loin des gens. Il avait besoin de sociabiliser ; et Sliga, malgré toute l'affection profonde qu'il éprouvait pour elle, ne le lui permettait pas cette sociabilisation.
Tuguunla tourna la tête une dernière fois vers le sanglier et la créature palmée, en s'éloignant, et s'arrêta en voyant quelque chose d'étrange : alors que la créature à peau bleutée s'occupait des soins de l'animal, de l'eau se mit à s'écouler en quantité de ses mains palmées et même de ses bras, imprégnant le pelage du sanglier sans réveiller ce dernier. Ca ne semblait pas violent du tout, Tuguunla se demanda simplement pourquoi mouiller l'animal en usant de magie. Pour nettoyer une plaie, peut-être ? Ca faisait quand même beaucoup d'eau pour ça. La créature palmée se leva ensuite, grimaçant comme si elle avait mal quelque part, et Tuguunla tourna la tête pour reprendre sa marche et s'en aller tristement.
LÉANA – Voilà, tout va bien. Il se réveillera dans quelques heures et sera exactement dans le même état que s'il avait fait une sieste.
Elle lui parlait ? Après lui avoir dit de s'en aller, elle lui parlait normalement ? Le colosse d'argile s'arrêta et se retourna encore, perplexe.
LÉANA – Et pour être honnête, je préférerais être partie quand il se réveillera. Je n'ai pas trop l'habitude de ces êtres terrestres. La preuve, il m'a fallu l'endormir pour pouvoir l'approcher...
Elle continuait de parler à Tuguunla, comme si elle n'avait pas envie qu'il s'en aille, finalement. C'était à n'y rien comprendre. Le colosse d'argile resta planté là, essayant de savoir s'il devait revenir ou s'en aller encore. Il eut finalement sa réponse :
LÉANA – Bonjour. Pardonnez-moi de ne pas vous serrer la main, mais je ne pense pas que vous aimiez l'eau...
Lui aurait-elle conseillé de s'éloigner juste en prévision de sa magie d'eau, afin de ne pas prendre de risque de lui en faire couler dessus ? Alors c'était une bonne intention ? Et non du rejet ? Le colosse d'argile refit deux pas vers elle avec un sourire niais. La créature palmée avait dit ne pas avoir l'habitude des êtres terrestres, il pouvait peut-être l'aider. En tout cas, entre ça, ses pieds palmés, sa peau bleutée, et l'eau qu'elle produisait avec son corps, il devenait évident que cette créature était aquatique. Des sangliers, sous l'eau, elle n'avait pas dû en croiser beaucoup, c'est sûr. Tuguunla pointa l'animal du doigt :
TUGUUNLA – Lui, c'est un sanglier. Vous avez bien fait de l'endormir, il était en panique, il ne vous aurait pas laissé approcher.
Tuguunla fit un troisième pas vers son interlocutrice. Il en avait fait le double en s'éloignant.
TUGUUNLA – Mon nom c'est Tuguunla. Et votre nom ? Et qu'êtes-vous ? Vous ne ressemblez pas à une Sirène.
S'il était attristé, ce n'était toutefois pas au point de risquer de pleurer ; pourtant, Tuguunla préféra rester sous sa nature d'argile. Ainsi, il était certain de ne pas pouvoir pleurer même en éprouvant la plus profonde et pénible de toutes les tristesses. Il ne reprit pas forme humanoïde simplement aussi parce qu'il n'en voyait pas l'utilité immédiate. Dans la tête de Tuguunla, il n'y avait pas, d'un côté, sa vraie forme de base, et sa forme secondaire. Sa nature de golem d'argile n'était pas une transformation temporaire, il pouvait rester ainsi jusqu'à la fin des temps s'il le souhaitait. Il passait d'une forme à l'autre à son gré, selon ses humeurs ou ses besoins. Il était évident que pour approcher d'un village, discuter avec les gens, proposer ses services de palefrenier, ou entrer dans un temple, il était bien plus commode de se présenter sous sa nature humanoïde.
Le rejet de la créature palmée rappelait à Tuguunla son enfance difficile avec les autres enfants du village de Pillerave. Les habitants, les adultes, avaient été informés de ses particularités étranges et s'étaient montrés tolérants ; mais les enfants, eux, avaient été méchants, et l'avaient exclu, pour la plupart. Tuguunla ne pouvait même pas se rapprocher du sanglier pour se tenir compagnie à la place. Il restait la possibilité d'aller retrouver Sliga. Ils s'étaient séparés quelques heures plus tôt. Depuis un ou deux ans, Tuguunla et Sliga passaient de moins en moins de temps ensemble, car Tuguunla se sentait moins seul et que, quelque part, la civilisation lui manquait quand il passait ses journées à marcher en pleine nature au côté de son “amie”. Leur affection l'un envers l'autre était toujours aussi forte, c'est simplement le mode de vie de Tuguunla qui évoluait. Il ne pouvait pas passer plus de la moitié de ses journées loin des gens. Il avait besoin de sociabiliser ; et Sliga, malgré toute l'affection profonde qu'il éprouvait pour elle, ne le lui permettait pas cette sociabilisation.
Tuguunla tourna la tête une dernière fois vers le sanglier et la créature palmée, en s'éloignant, et s'arrêta en voyant quelque chose d'étrange : alors que la créature à peau bleutée s'occupait des soins de l'animal, de l'eau se mit à s'écouler en quantité de ses mains palmées et même de ses bras, imprégnant le pelage du sanglier sans réveiller ce dernier. Ca ne semblait pas violent du tout, Tuguunla se demanda simplement pourquoi mouiller l'animal en usant de magie. Pour nettoyer une plaie, peut-être ? Ca faisait quand même beaucoup d'eau pour ça. La créature palmée se leva ensuite, grimaçant comme si elle avait mal quelque part, et Tuguunla tourna la tête pour reprendre sa marche et s'en aller tristement.
LÉANA – Voilà, tout va bien. Il se réveillera dans quelques heures et sera exactement dans le même état que s'il avait fait une sieste.
Elle lui parlait ? Après lui avoir dit de s'en aller, elle lui parlait normalement ? Le colosse d'argile s'arrêta et se retourna encore, perplexe.
LÉANA – Et pour être honnête, je préférerais être partie quand il se réveillera. Je n'ai pas trop l'habitude de ces êtres terrestres. La preuve, il m'a fallu l'endormir pour pouvoir l'approcher...
Elle continuait de parler à Tuguunla, comme si elle n'avait pas envie qu'il s'en aille, finalement. C'était à n'y rien comprendre. Le colosse d'argile resta planté là, essayant de savoir s'il devait revenir ou s'en aller encore. Il eut finalement sa réponse :
LÉANA – Bonjour. Pardonnez-moi de ne pas vous serrer la main, mais je ne pense pas que vous aimiez l'eau...
Lui aurait-elle conseillé de s'éloigner juste en prévision de sa magie d'eau, afin de ne pas prendre de risque de lui en faire couler dessus ? Alors c'était une bonne intention ? Et non du rejet ? Le colosse d'argile refit deux pas vers elle avec un sourire niais. La créature palmée avait dit ne pas avoir l'habitude des êtres terrestres, il pouvait peut-être l'aider. En tout cas, entre ça, ses pieds palmés, sa peau bleutée, et l'eau qu'elle produisait avec son corps, il devenait évident que cette créature était aquatique. Des sangliers, sous l'eau, elle n'avait pas dû en croiser beaucoup, c'est sûr. Tuguunla pointa l'animal du doigt :
TUGUUNLA – Lui, c'est un sanglier. Vous avez bien fait de l'endormir, il était en panique, il ne vous aurait pas laissé approcher.
Tuguunla fit un troisième pas vers son interlocutrice. Il en avait fait le double en s'éloignant.
TUGUUNLA – Mon nom c'est Tuguunla. Et votre nom ? Et qu'êtes-vous ? Vous ne ressemblez pas à une Sirène.
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Dim 5 Avr 2020 - 14:48
Elle hocha la tête aux informations qui lui furent données. Bien sûr, elle était consciente qu'il y avait peut de chances pour qu'elle se souvienne de ce nom, mais, par respect pour celui qui le lui avait donné, elle essaya, se le répétant mentalement... Jusqu'à ce qu'un autre nom, dont elle devina qu'il lui serait plus utile de retenir celui-là, lui soit soumis. Le nom de son interlocuteur. Celui-là, elle ne pouvait pas se permettre de l'oublier... Du moins, pas tant qu'elle resterait en contact avec lui. Enfin, en contact... Ce n'était qu'une expression, bien sûr.
Et le voilà qui le comparait à une Sirène. Elle sourit. Non, bien sûr, elle ne faisait pas partie de ce peuple, mais, c'était indubitable, elle l'appréciait. C'était d'ailleurs la raison principale de son choix d'étudier sa langue.
- En effet, je ne suis pas une Sirène, même s'il est vrai que j'admire beaucoup ce peuple. Je suis une Dryade aquatique, fille d'une cascade et d'un lac. D'ailleurs, je n'ai encore jamais rencontré de créature telle que vous, pourriez-vous me parler de votre peuple ? Ah, au fait, je me nomme Léana.
Elle lui sourit. À présent qu'ils avaient échangé leurs noms, elle se sentait confusément plus proche de lui. En effet, on est toujours plus tenté de s'entendre avec ceux qu'on connaît, non ? Même si dans la situation présente, une alliance entre ces deux êtres pourrait sembler des plus étranges... Il y avait déjà la différence de taille, et, s'ils ne venaient pas de coopérer, la dryade aurait certainement été intimidée, voire effrayée par ce géant. De son côté, ce dernier pouvait craindre une défaillance de la vigilance de sa compagne, qui faisait tellement corps avec l'élément aquatique... Elle en était consciente, la moindre goutte pourrait avoir de grandes conséquences...
Néanmoins, elle désirait à présent se mettre au défi. Ils étaient deux êtres que tout opposait, elle décida donc qu'à la fin de cette discussion, ils s'entendraient bien. Ils allaient faire connaissance, et la demoiselle allait défier la Nature en créant, pourquoi pas, une vraie amitié avec ce géant de terre. Une amitié sans aucun contact physique, bien sûr...
Mais pour y arriver, elle devait d'abord commencer une discussion, une vraie, pas de simples présentations. Elle réfléchit, puis la solution lui vint tout naturellement : ils s'étaient rencontrés en pleine nature, et s'étaient retrouvés du même côté sans même se concerter... Le temps était venu d'en savoir un peu plus sur leurs parcours respectifs.
- Alors... Me permettez-vous de vous demander comment vous vous êtes retrouvé ici ?
En effet, même si, à n'en pas douter, il était une créature terrestre, on ne trouvait pas de terre semblable à celle dont il était fait dans les environs. Du moins, c'est ce qu'elle avait pu remarquer au cours du trajet qui l'avait menée jusque-là.
Et le voilà qui le comparait à une Sirène. Elle sourit. Non, bien sûr, elle ne faisait pas partie de ce peuple, mais, c'était indubitable, elle l'appréciait. C'était d'ailleurs la raison principale de son choix d'étudier sa langue.
- En effet, je ne suis pas une Sirène, même s'il est vrai que j'admire beaucoup ce peuple. Je suis une Dryade aquatique, fille d'une cascade et d'un lac. D'ailleurs, je n'ai encore jamais rencontré de créature telle que vous, pourriez-vous me parler de votre peuple ? Ah, au fait, je me nomme Léana.
Elle lui sourit. À présent qu'ils avaient échangé leurs noms, elle se sentait confusément plus proche de lui. En effet, on est toujours plus tenté de s'entendre avec ceux qu'on connaît, non ? Même si dans la situation présente, une alliance entre ces deux êtres pourrait sembler des plus étranges... Il y avait déjà la différence de taille, et, s'ils ne venaient pas de coopérer, la dryade aurait certainement été intimidée, voire effrayée par ce géant. De son côté, ce dernier pouvait craindre une défaillance de la vigilance de sa compagne, qui faisait tellement corps avec l'élément aquatique... Elle en était consciente, la moindre goutte pourrait avoir de grandes conséquences...
Néanmoins, elle désirait à présent se mettre au défi. Ils étaient deux êtres que tout opposait, elle décida donc qu'à la fin de cette discussion, ils s'entendraient bien. Ils allaient faire connaissance, et la demoiselle allait défier la Nature en créant, pourquoi pas, une vraie amitié avec ce géant de terre. Une amitié sans aucun contact physique, bien sûr...
Mais pour y arriver, elle devait d'abord commencer une discussion, une vraie, pas de simples présentations. Elle réfléchit, puis la solution lui vint tout naturellement : ils s'étaient rencontrés en pleine nature, et s'étaient retrouvés du même côté sans même se concerter... Le temps était venu d'en savoir un peu plus sur leurs parcours respectifs.
- Alors... Me permettez-vous de vous demander comment vous vous êtes retrouvé ici ?
En effet, même si, à n'en pas douter, il était une créature terrestre, on ne trouvait pas de terre semblable à celle dont il était fait dans les environs. Du moins, c'est ce qu'elle avait pu remarquer au cours du trajet qui l'avait menée jusque-là.
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Lun 13 Avr 2020 - 10:28
La question ingénue fit sourire la créature palmée, qui répondit sans vexation :
LÉANA – En effet, je ne suis pas une Sirène, même s'il est vrai que j'admire beaucoup ce peuple.
Tuguunla n'avait jamais rencontré de Sirène de sa vie. Il ne passait pas assez de temps près des plans d'eau, de peur de tomber dedans. Et puis après tout, il existait des voyageurs qui, bien qu'ils fissent leurs bivouacs le plus souvent près de points d'eau, ne rencontraient jamais de Sirènes. Et ce que l'on disait sur ces créatures variait d'un interlocuteur à l'autre. D'aucuns les trouvaient magnifiques et douces, au chant ineffable ; d'autres les trouvaient sournoises, des monstres des mers qui vous enchantaient pour vous noyer. Tuguunla ne pouvait pas savoir quoi en penser, alors il n'en pensait rien. En tout cas, son interlocutrice du moment admirait les Sirènes sans en être une ; il y avait en tout cas de bonnes chances qu'elle en rencontre souvent, bien plus souvent qu'un voyageur Humain en tout cas.
LÉANA – Je suis une Dryade aquatique, fille d'une cascade et d'un lac.
Une Dryade ? Tout ce que Tuguunla savait de ces créatures, c'est qu'on n'en savait presque rien, justement. C'étaient des êtres surnaturels, disait-on des enfants de la magie, ou de la Nature, ou quelque chose comme ça. Celle-ci se prétendait fille d'une cascade et d'un lac. Etranges parents. Tuguunla bloqua un instant en se demandant comment on pouvait naître d'une cascade et d'un lac, mais cela s'expliquait sûrement par la nature précisément surnaturelle des Dryades.
LÉANA – D'ailleurs, je n'ai encore jamais rencontré de créature telle que vous, pourriez-vous me parler de votre peuple ? Ah, au fait, je me nomme Léana.
Tuguunla répondit alors poliment :
TUGUUNLA – Bonjour Léana.
Le colosse d'argile n'était pas craintif face à cette créature pourtant issue de l'eau. Il la devinait “gentille”, pourtant il paniquerait à coup sûr si elle venait à lui propulser de l'eau dessus. Cela ne risquait pas d'arriver tant la Dryade montrait une attention zélée à ne pas entrer en contact avec lui. C'était au demeurant exagéré : certes, elle avait les bras encore humides des suites des soins prodigués au sanglier, mais comment imaginer que quelques gouttes puissent suffire à ramolir un tel volume d'argile ? Il en fallait tout de même un peu plus que cela. Tuguunla pourrait porter la Dryade dans ses bras sans craindre l'humidité de son corps... tant que la Dryade ne s'amusait pas à produire de l'eau en surplus. Il était déjà arrivé au colosse d'argile de piler malencontreusement dans une flaque d'eau, et cela n'avait pas anéanti son corps, seulement son pied et éventuellement le bas de sa jambe selon la profondeur de la flaque – ce qui restait très désagréable pour lui même sans ressentir la moindre douleur.
TUGUUNLA – Je n'ai jamais connu ma maman. Ni mon papa.
Cela pouvait être déroutant de voir un géant de terre haut de plus de cinq mètres, parler de cette manière. Tuguunla ne savait pas trop comment expliquer qu'il ne venait pas vraiment d'un peuple. Ou du moins, si tel était le cas, il n'en avait jamais eu conscience. Sa mère était morte en le mettant au monde, et son père était un Orc qui avait été tué dans les Terres Orques avant sa naissance. Tuguunla ne savait en fait rien de ce qu'il était vraiment. Il n'avait jamais même entendu le nom “Argilite”.
TUGUUNLA – J'ai été élevé par Cédroc le fermier Humain. Il était gentil avec moi. J'ai aussi été élevé par Jabo le prêtre Halfelin, c'est Tonton Fufu qui me l'a dit, mais je ne me souviens pas beaucoup de lui.
Léana lui demanda aussi comment il s'était retrouvé ici. Une drôle de question à laquelle il ne sut pas bien quoi répondre.
TUGUUNLA – Je vais souvent dans les villages pour aider. Les animaux ne sont parfois pas bien traités. Et j'aime beaucoup la forêt, aussi. Ca sent bon. Même si là, je ne sens plus rien quand je suis comme ça. Et toi, pourquoi tu es là si tu vis dans l'eau ?
LÉANA – En effet, je ne suis pas une Sirène, même s'il est vrai que j'admire beaucoup ce peuple.
Tuguunla n'avait jamais rencontré de Sirène de sa vie. Il ne passait pas assez de temps près des plans d'eau, de peur de tomber dedans. Et puis après tout, il existait des voyageurs qui, bien qu'ils fissent leurs bivouacs le plus souvent près de points d'eau, ne rencontraient jamais de Sirènes. Et ce que l'on disait sur ces créatures variait d'un interlocuteur à l'autre. D'aucuns les trouvaient magnifiques et douces, au chant ineffable ; d'autres les trouvaient sournoises, des monstres des mers qui vous enchantaient pour vous noyer. Tuguunla ne pouvait pas savoir quoi en penser, alors il n'en pensait rien. En tout cas, son interlocutrice du moment admirait les Sirènes sans en être une ; il y avait en tout cas de bonnes chances qu'elle en rencontre souvent, bien plus souvent qu'un voyageur Humain en tout cas.
LÉANA – Je suis une Dryade aquatique, fille d'une cascade et d'un lac.
Une Dryade ? Tout ce que Tuguunla savait de ces créatures, c'est qu'on n'en savait presque rien, justement. C'étaient des êtres surnaturels, disait-on des enfants de la magie, ou de la Nature, ou quelque chose comme ça. Celle-ci se prétendait fille d'une cascade et d'un lac. Etranges parents. Tuguunla bloqua un instant en se demandant comment on pouvait naître d'une cascade et d'un lac, mais cela s'expliquait sûrement par la nature précisément surnaturelle des Dryades.
LÉANA – D'ailleurs, je n'ai encore jamais rencontré de créature telle que vous, pourriez-vous me parler de votre peuple ? Ah, au fait, je me nomme Léana.
Tuguunla répondit alors poliment :
TUGUUNLA – Bonjour Léana.
Le colosse d'argile n'était pas craintif face à cette créature pourtant issue de l'eau. Il la devinait “gentille”, pourtant il paniquerait à coup sûr si elle venait à lui propulser de l'eau dessus. Cela ne risquait pas d'arriver tant la Dryade montrait une attention zélée à ne pas entrer en contact avec lui. C'était au demeurant exagéré : certes, elle avait les bras encore humides des suites des soins prodigués au sanglier, mais comment imaginer que quelques gouttes puissent suffire à ramolir un tel volume d'argile ? Il en fallait tout de même un peu plus que cela. Tuguunla pourrait porter la Dryade dans ses bras sans craindre l'humidité de son corps... tant que la Dryade ne s'amusait pas à produire de l'eau en surplus. Il était déjà arrivé au colosse d'argile de piler malencontreusement dans une flaque d'eau, et cela n'avait pas anéanti son corps, seulement son pied et éventuellement le bas de sa jambe selon la profondeur de la flaque – ce qui restait très désagréable pour lui même sans ressentir la moindre douleur.
TUGUUNLA – Je n'ai jamais connu ma maman. Ni mon papa.
Cela pouvait être déroutant de voir un géant de terre haut de plus de cinq mètres, parler de cette manière. Tuguunla ne savait pas trop comment expliquer qu'il ne venait pas vraiment d'un peuple. Ou du moins, si tel était le cas, il n'en avait jamais eu conscience. Sa mère était morte en le mettant au monde, et son père était un Orc qui avait été tué dans les Terres Orques avant sa naissance. Tuguunla ne savait en fait rien de ce qu'il était vraiment. Il n'avait jamais même entendu le nom “Argilite”.
TUGUUNLA – J'ai été élevé par Cédroc le fermier Humain. Il était gentil avec moi. J'ai aussi été élevé par Jabo le prêtre Halfelin, c'est Tonton Fufu qui me l'a dit, mais je ne me souviens pas beaucoup de lui.
Léana lui demanda aussi comment il s'était retrouvé ici. Une drôle de question à laquelle il ne sut pas bien quoi répondre.
TUGUUNLA – Je vais souvent dans les villages pour aider. Les animaux ne sont parfois pas bien traités. Et j'aime beaucoup la forêt, aussi. Ca sent bon. Même si là, je ne sens plus rien quand je suis comme ça. Et toi, pourquoi tu es là si tu vis dans l'eau ?
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Sam 18 Avr 2020 - 20:21
Le voilà qui se mettait à raconter son histoire. Léana eut un peu de mal à suivre, tant de noms de personnes inconnues se succédant sans que cela ne semble déranger le mastodonte. Mais bon, elle avait l'information demandée. Enfin... Si on pouvait appeler ça une réponse... Il ne connaissait pas ses parents... Par conséquent, il semblait difficile d'imaginer qu'il puisse connaître son peuple entier. Elle-même n'avait jamais rencontré d'autres Dryades, mais elle connaissait son peuple et son histoire... Du moins dans les grandes lignes. Mais après tout, elle avait cherché cette connaissance. Peut-être que son compagnon ignorait tout sur ses origines simplement parce que cela ne l'intéressait pas, ou, encore plus simplment, parce qu'il n'avait jamais pensé à se poser la question ? Elle eut alors une idée... Qu'elle rejeta immédiatement. Elle aurait bien proposé de l'aider dans ces recherches, si jamais elles l'intéressaient, mais... Dans l'hypothèse où ils retrouveraient les semblables du géant, elle risquait de ne pas être bien accueillie, et ce ne serait que justice. Après tout, même involontairement, elle était une menace pour ce peuple. Et si jamais Tuguunla les retrouvait accompagné d'une créature comme elle... Elle ne connaissait rien sur ces gens, elle ne savait pas s'ils étaient superstitieux, mais dans le doute, mieux valait ne prendre aucun risque. Elle ne proposa donc pas son aide.
- Vous êtes donc orphelin... J'en suis désolée.
Elle ne pouvait être plus sincère. Néanmoins, il fallait être soit aveugle, soit idiot, pour ne pas se rendre compte que sa famille d'accueil avait réussi l'objectif premier de toute famille de substitution : le rendre heureux. Il ne connaissait pas ses vrais parents, mais cela ne l'avait visiblement pas privé de l'amour dont chaque enfant se doit de bénéficier de la part de sa famille, et c'était une bonne nouvelle. Même ce mystérieux Fufu, qui, parmi tous ces gens dont elle ne savait presque rien, était de loin celui sur lequel elle disposait du moins d'informations, semblait constituer un bon souvenir, même si ce dernier restait vague. Et, visiblement, il s'agissait d'un membre de sa vraie famille... À moins que ce nom d'oncle ne soit qu'affectueux, ce qui était très possible...
Mais là n'était pas la question. En parlant de question... Il avait répondu à la sienne, et, comme il fallait s'y attendre, la lui avait retournée. Elle resta un moment sans rien dire. Contre toute attente, elle ne s'était pas préparée à répondre à sa propre question, tant la réponse à y apporter lui semblait naturelle. Après avoir repris ses esprits, elle finit néanmoins par s'expliquer :
- Je n'avais jamais vraiment quitté mon marécage natal avant de débuter ce voyage. J'avais simplement envie de voir du pays... Et, surtout, je cherche la mer. Il paraît que c'est un endroit magnifique, avec de l'eau à perte de vue. Je pense que ça pourrait bien être mon paradis ! Mais je ne pensais pas me retrouver dans un tel endroit, si...
Elle chercha un instant ses mots.
- Si... Sec. Je savais que l'eau ne recouvrait pas l'ensemble de la surface de ce monde, mais j'ignorais qu'il existait de tels lieux. Secs, donc dangereux, mais également...
Elle leva les yeux vers la cime des arbres, rêveuse :
- Il y a énormément de végétaux tous plus intéressants les uns que les autres, ici. J'ai envie d'en aprendre le plus possible sur chacun d'eux. Sans doute mon instinct de guérisseuse... Et c'est aussi lui qui m'a fait répondre aux cris de cet animal...
Ces mots lui firent penser à l'animal en question. Et elle eut peur d'oublier de s'en éloigner, s'ils continuaient à discuter ainsi. Aussi, elle émit une proposition, d'une voix qui, malgré son application à le dissimuler, pourrait laisser entendre un début de peurà une oreille exercée :
- D'ailleurs, je vous ai déjà dit que je ne saurais pas comment réagir au réveil de mon dernier patient... Je suggère donc qu'on s'éloigne.
Toujours en restant polie, elle avait essayé de se faire pressante. Elle ne se sentait vraiment pas tranquille, à présent qu'un certain temps était passé deuis que le sanglier avait ingéré son somnifère naturel, il pouvait donc se réveiller d'un moment à l'autre.
- Vous êtes donc orphelin... J'en suis désolée.
Elle ne pouvait être plus sincère. Néanmoins, il fallait être soit aveugle, soit idiot, pour ne pas se rendre compte que sa famille d'accueil avait réussi l'objectif premier de toute famille de substitution : le rendre heureux. Il ne connaissait pas ses vrais parents, mais cela ne l'avait visiblement pas privé de l'amour dont chaque enfant se doit de bénéficier de la part de sa famille, et c'était une bonne nouvelle. Même ce mystérieux Fufu, qui, parmi tous ces gens dont elle ne savait presque rien, était de loin celui sur lequel elle disposait du moins d'informations, semblait constituer un bon souvenir, même si ce dernier restait vague. Et, visiblement, il s'agissait d'un membre de sa vraie famille... À moins que ce nom d'oncle ne soit qu'affectueux, ce qui était très possible...
Mais là n'était pas la question. En parlant de question... Il avait répondu à la sienne, et, comme il fallait s'y attendre, la lui avait retournée. Elle resta un moment sans rien dire. Contre toute attente, elle ne s'était pas préparée à répondre à sa propre question, tant la réponse à y apporter lui semblait naturelle. Après avoir repris ses esprits, elle finit néanmoins par s'expliquer :
- Je n'avais jamais vraiment quitté mon marécage natal avant de débuter ce voyage. J'avais simplement envie de voir du pays... Et, surtout, je cherche la mer. Il paraît que c'est un endroit magnifique, avec de l'eau à perte de vue. Je pense que ça pourrait bien être mon paradis ! Mais je ne pensais pas me retrouver dans un tel endroit, si...
Elle chercha un instant ses mots.
- Si... Sec. Je savais que l'eau ne recouvrait pas l'ensemble de la surface de ce monde, mais j'ignorais qu'il existait de tels lieux. Secs, donc dangereux, mais également...
Elle leva les yeux vers la cime des arbres, rêveuse :
- Il y a énormément de végétaux tous plus intéressants les uns que les autres, ici. J'ai envie d'en aprendre le plus possible sur chacun d'eux. Sans doute mon instinct de guérisseuse... Et c'est aussi lui qui m'a fait répondre aux cris de cet animal...
Ces mots lui firent penser à l'animal en question. Et elle eut peur d'oublier de s'en éloigner, s'ils continuaient à discuter ainsi. Aussi, elle émit une proposition, d'une voix qui, malgré son application à le dissimuler, pourrait laisser entendre un début de peurà une oreille exercée :
- D'ailleurs, je vous ai déjà dit que je ne saurais pas comment réagir au réveil de mon dernier patient... Je suggère donc qu'on s'éloigne.
Toujours en restant polie, elle avait essayé de se faire pressante. Elle ne se sentait vraiment pas tranquille, à présent qu'un certain temps était passé deuis que le sanglier avait ingéré son somnifère naturel, il pouvait donc se réveiller d'un moment à l'autre.
Léana- Novice
- Race : Dryade de l'Eau
Re: Mission de sauvetage
Tuguunla Dim 26 Avr 2020 - 10:05
Cédroc et Jabo étaient morts, et le souvenir d'avoir tenu leurs cadavres dans les bras restait douloureux pour Tuguunla, mais ce dernier n'en avait pas parlé, pourtant Léana la Dryade réussit à déduire qu'il était orphelin. Peut-être disait-elle seulement cela parce que Tuguunla n'avait jamais connu ses géniteurs ; en ce cas, il lui fallait savoir que ce n'était pas le plus douloureux. Tuguunla pensait savoir tout ce qu'il avait besoin de savoir sur ses origines : un père Orc mort avant sa naissance, et une mère Humaine morte en couche. Seule sa seconde nature, de golem d'argile, n'était pas explicable, mais Tuguunla acceptait ce fait. Bien plus douloureuse avait été la perte de Cédroc et de Jabo. C'est surtout pour cela que Léana devrait être désolée, lorsqu'elle l'apprendrait.
Léana parla d'elle et expliqua pourquoi elle se trouvait ici alors que son élément était l'eau. En résumé, il s'agissait d'une simple curiosité, ou même plus que cela : elle désirait gagner la mer, elle qui était né dans un marécage. Pour une créature aquatique telle que cette Dryade, la mer ressemblait à un paradis, sans doute. Pour cela, il lui fallait d'abord marcher sur terre, et elle découvrait à quel point le monde n'était en effet pas entièrement recouvert d'eau. Durant sa longue marche, elle apprenait à aimer la végétation abondante, tout ce vert, et les animaux terrestres qui y vivaient, comme le sanglier qu'elle avait soigné.
LÉANA – D'ailleurs, je vous ai déjà dit que je ne saurais pas comment réagir au réveil de mon dernier patient... Je suggère donc qu'on s'éloigne.
Le colosse d'argile hocha la tête et marcha. Ses pas étaient terriblement lents et lourds, un Naga en aurait des vertiges à sentir la terre vibrer à chaque fois que les jambes d'argile épaisses comme deux troncs d'arbres se posaient au sol. Il jeta un dernier regard amical au sanglier toujours endormi, et, lentement, lui fit un signe d' “au revoir” de la main. Tuguunla ne se décidait pas à reprendre sa nature de chair, tant que rien ne l'y contraignait ; il était très bien ainsi sous sa nature d'argile, et généralement il n'en changeait que par nécessité d'approcher un village, pour ne pas effrayer les gens. Léana, elle, ne semblait pas effrayée. Peut-être parce qu'elle n'avait pas assez voyagé pour savoir ce qui sortait de l'ordinaire, mais Tuguunla lui posa quand même la question :
TUGUUNLA – Tu n'as pas peur de moi, Dame Léana ?
Léana parla d'elle et expliqua pourquoi elle se trouvait ici alors que son élément était l'eau. En résumé, il s'agissait d'une simple curiosité, ou même plus que cela : elle désirait gagner la mer, elle qui était né dans un marécage. Pour une créature aquatique telle que cette Dryade, la mer ressemblait à un paradis, sans doute. Pour cela, il lui fallait d'abord marcher sur terre, et elle découvrait à quel point le monde n'était en effet pas entièrement recouvert d'eau. Durant sa longue marche, elle apprenait à aimer la végétation abondante, tout ce vert, et les animaux terrestres qui y vivaient, comme le sanglier qu'elle avait soigné.
LÉANA – D'ailleurs, je vous ai déjà dit que je ne saurais pas comment réagir au réveil de mon dernier patient... Je suggère donc qu'on s'éloigne.
Le colosse d'argile hocha la tête et marcha. Ses pas étaient terriblement lents et lourds, un Naga en aurait des vertiges à sentir la terre vibrer à chaque fois que les jambes d'argile épaisses comme deux troncs d'arbres se posaient au sol. Il jeta un dernier regard amical au sanglier toujours endormi, et, lentement, lui fit un signe d' “au revoir” de la main. Tuguunla ne se décidait pas à reprendre sa nature de chair, tant que rien ne l'y contraignait ; il était très bien ainsi sous sa nature d'argile, et généralement il n'en changeait que par nécessité d'approcher un village, pour ne pas effrayer les gens. Léana, elle, ne semblait pas effrayée. Peut-être parce qu'elle n'avait pas assez voyagé pour savoir ce qui sortait de l'ordinaire, mais Tuguunla lui posa quand même la question :
TUGUUNLA – Tu n'as pas peur de moi, Dame Léana ?
Tuguunla- Novice
- Race : Argilite
Re: Mission de sauvetage
Léana Lun 27 Avr 2020 - 11:40
Il marchait lentement. Mais peu importait. Elle le suivit, s'adaptant à son allure. Peu lui importait d'aller vite, elle voulait simplement s'éloigner, afin que le sanglier ne puisse plus percevoir sa présence. Cet animal faisait-il partie de ceux qui, elle le savait, avaient un odorat comparable au sien, voire bien meilleur ? Elle ne le saurait sans doute jamais... Ou du moins, pas dans l'immédiat. Et cela n'était pas le centre de son attention au moment présent. En effet, le géant avait enfin décidé de répondre... La première chose qui la frappa, ce fut le manque de cohérence de ses paroles : il l'affublait d'un titre qui évoquait indubitablement la noblesse du sang, et, dans le même temps, il la tutoyait, comme s'il se considérait supérieur... Mais la jeune nymphe se doutait qu'il ne s'agissait pas d'arrogance, mais peut-être simplement d'ignorance. Il ne connaissait sans doute pas les conventions de la noblesse... Elle ne pouvait pas dire qu'elle-même les connaissait beaucoup, cela dit, mais elle savait que ces gens avaient la fâcheuse tendance de vouvoyer même les membres de leur propre famille...
Elle sourit en lui donnant son premier commentaire :
- Je vous en prie, je ne suis qu'une guérisseuse, pas une dame. Appelez-moi juste Léana, ce sera bien plus simple pour tout le monde.
Les nymphes étaient solitaires, il n'y avait donc pas de réelle hiérarchie sociale entre elles. Tout ce qu'elle en savait, elle l'avait appris lorsqu'elle étudiait la culture des Sirènes, études au cours desquelles elle avait même réussi à apprendre à parler presque parfaitement leur langue (il était vrai que cela constituait sa plus grande fierté personnelle). À présent, elle voulait avoir une vraie conversation avec l'une d'entre elles, c'était d'ailleurs l'une des raisons principales qui avaient motivé son pélerinage vers la mer. Apparemment, c'était là que vivaient la plupart des représentantes de ce peuple...
Mais trève de pensées inutiles. Elle savait ce qu'elle voulait, et elle savait pourquoi. Mais son mastodonte de compagnon de voyage attendait encore sa réponse :
- Pour être honnête, aucune magie ne peut me surprendre. Pour moi, la transformation physique n'est pas grand-chose. Je vous ai vu avant cette transformation, et depuis notre rencontre, j'ai pu appréhender une partie de votre nature profonde. Vous avez sauvé la vie de ce sanglier, et probablement la mienne aussi, en faisant fuir ces humains. Alors, même si vous avez gagné plusieurs mètres et quelques kilos, je sais que vous êtes toujours le même et que je n'ai rien à craindre de vous. Votre transformation n'a modifié que votre aspect extérieur, pas votre être profond.
Bien sûr, même si elle ne pouvait pas être surprise par une quelconque manifestation magique, qu'elle considérait comme un don de la Nature qu'elle vénérait presque aux personnes que cette dernière en considérait dignes, certaines magies pouvaient lui faire peur, à commencer par les sorts d'attaque maléfiques. Elle respectait la magie, mais savait que, trop puissante, mal maîtrisée ou entre de mauvaises mains, elle pouvait être très dangereuse. Mais il y avait une exception : la magie de transformation. Pour elle, ceux qui en étaient dotés étaient en quelque sorte des êtres supérieurs, qui pouvaient tromper leur monde en changeant leur apparence. Mais, comme elle l'avait dit plus tôt, elle pensait que la transformation, quelle qu'elle soit, ne pouvait changer l'essence même du métamorphe. Ils changeaient d'apparence, mais pas d'esprit. Voilà pourquoi elle aurait du mal, si elle en était témoin, à comprendre une malédiction, qui changerait à la fois l'apparence et l'esprit de sa victime... Mais elle n'allait pas en voir, n'est-ce pas ?
Elle sourit en lui donnant son premier commentaire :
- Je vous en prie, je ne suis qu'une guérisseuse, pas une dame. Appelez-moi juste Léana, ce sera bien plus simple pour tout le monde.
Les nymphes étaient solitaires, il n'y avait donc pas de réelle hiérarchie sociale entre elles. Tout ce qu'elle en savait, elle l'avait appris lorsqu'elle étudiait la culture des Sirènes, études au cours desquelles elle avait même réussi à apprendre à parler presque parfaitement leur langue (il était vrai que cela constituait sa plus grande fierté personnelle). À présent, elle voulait avoir une vraie conversation avec l'une d'entre elles, c'était d'ailleurs l'une des raisons principales qui avaient motivé son pélerinage vers la mer. Apparemment, c'était là que vivaient la plupart des représentantes de ce peuple...
Mais trève de pensées inutiles. Elle savait ce qu'elle voulait, et elle savait pourquoi. Mais son mastodonte de compagnon de voyage attendait encore sa réponse :
- Pour être honnête, aucune magie ne peut me surprendre. Pour moi, la transformation physique n'est pas grand-chose. Je vous ai vu avant cette transformation, et depuis notre rencontre, j'ai pu appréhender une partie de votre nature profonde. Vous avez sauvé la vie de ce sanglier, et probablement la mienne aussi, en faisant fuir ces humains. Alors, même si vous avez gagné plusieurs mètres et quelques kilos, je sais que vous êtes toujours le même et que je n'ai rien à craindre de vous. Votre transformation n'a modifié que votre aspect extérieur, pas votre être profond.
Bien sûr, même si elle ne pouvait pas être surprise par une quelconque manifestation magique, qu'elle considérait comme un don de la Nature qu'elle vénérait presque aux personnes que cette dernière en considérait dignes, certaines magies pouvaient lui faire peur, à commencer par les sorts d'attaque maléfiques. Elle respectait la magie, mais savait que, trop puissante, mal maîtrisée ou entre de mauvaises mains, elle pouvait être très dangereuse. Mais il y avait une exception : la magie de transformation. Pour elle, ceux qui en étaient dotés étaient en quelque sorte des êtres supérieurs, qui pouvaient tromper leur monde en changeant leur apparence. Mais, comme elle l'avait dit plus tôt, elle pensait que la transformation, quelle qu'elle soit, ne pouvait changer l'essence même du métamorphe. Ils changeaient d'apparence, mais pas d'esprit. Voilà pourquoi elle aurait du mal, si elle en était témoin, à comprendre une malédiction, qui changerait à la fois l'apparence et l'esprit de sa victime... Mais elle n'allait pas en voir, n'est-ce pas ?
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