Espérons qu'on ne me rattrape pas...
2 participants
Orcande - forum de RP médiéval-fantastique :: Zones de RP :: Royaume de Tacomnal :: Plaine du Tonnerre :: Tacomnal
Page 1 sur 1
Espérons qu'on ne me rattrape pas...
J’étais descendu du vaisseau après un assez long voyage, d’environ deux bons mois. J’avais embarqué dans l’un des ports des plus mal famé du continent. Aucun membre d’équipage n’avait vu mon visage, qui restait constamment caché sous le masque. J’avais même pratiquement perdu mes formes de femme, en entourant ma poitrine de bandages bien serrés. Comme je prenais mes repas et dormais seule, dans une cabine bien loquetée, à priori mon secret ne fut éventé. Quant au reste, j’avançais d’ordinaire d’un pas martial qui me faisait passer aisément pour un homme.
De temps à autre, je montais sur le pont pour prendre l’air. En ces occasions, mes cheveux blancs volaient derrière moi et j’appréciais devoir la proue fendre les eaux.
Mais le voyage avait été assez long, je dois l’avouer. Le navire ne transportait pas beaucoup de marchandises légales… Et nous avons été intercepté deux fois par un navire de guerre ou de garde-côtes, je ne faisais guère de différence puisque les marins étaient armés jusqu’aux dents à chaque fois. Bon, pas de combat puisqu’une poignée de main accompagnée de quelques pièces faisaient l’affaire, mais on ne sait jamais…
Mais, enfin, nous parvînmes au port. Je descendis à pied. On m’avait dit que les habitants du royaume de… Tacomnal, il me semble, étaient particulièrement racistes. Ce n’était pas cela qui me gênerait. J’avais fait croire que j’étais albinos pour cacher mes origines, mais on ne sait jamais… J’allais donc voyager seule. Ma voix était, par chance, assez grave pour me faire passer pour un homme.
J’achetais donc un cheval et me dirigeais vers l’Est. Pendant 5 jours, je chevauchai, avant de dépasser sans doute la dernière bourgade d’importance du Royaume de Tacomnal : Luvet. Deux jours plus tard, je fis halte près d’une rivière. N’ayant vu âme qui vive depuis ce matin, je défis mon masque, après avoir bouchonné mon cheval.
Je passai la main sur mon visage fourbu, avant de plonger ce dernier dans la rivière. L’eau froide me fit un bien fou, après avoir chevauché toute la journée. L’eau me tentait bien et je succombai à la tentation. Je me déshabillai rapidement et prit un bain, après avoir laissé un couteau près de moi. Aaaah… Sentir l’eau retirer la poussière de la route, c’était un vrai bonheur. Je passai une vingtaine de minutes à me laver, avant d’en sortir. J’avais de quoi me faire un feu, tout juste, et j’en profitai donc. Certes, la baignade était agréable, mais l’eau était tout de même froide. J’exposai mon corps aux flammes pour me sécher puis je m’habillai d’une chemise et d’un pantalon de cavalier propres. Je fouillai ma besace et en sortit un morceau de viande séchée, que je mordis avant me mettre à littéralement baver tant j’avais faim. Je n’osais pas m’arrêter pour manger et seule ma monture y avait droit.
Peu de chance que les cousins de ma victime me retrouvent, mais sait-on jamais…
Et puis… C’était de sa faute… J’étais une Dame, bon dieux ! Dans ma demeure, j’avais droit de vie et de mort, et il s’agissait de la première fois depuis que j’étais établie que j’en avais usé. Quand quelqu’un s’introduit dans votre chambre, de nuit, pour vous faire subir les derniers outrages, il est normal de lui retirer ses attributs masculins, non ? Ce n’était pas ma faute si il n’avait pas pensé à étancher le sang qui coulait de ses jambes et était mort exsangue…
Enfin… Quel imbécile…
J’espérais retrouver cette situation quelque part. M’établir, cesser de fuir les assassins. Je ne savais pas que ses cousins étaient des donneurs de coups de couteaux dans le noir. Ils m’avaient tendu une embuscade et l’un d’eux avait péri. Résultat, j’avais bien fait de fuir, ils étaient capable de me poursuivre jusqu’aux Enfers, mais ici, j’avais des doutes. Ce n'était pas l'Enfer, mais le continent était bien assez vaste comme cela pour me permettre de me cacher jusqu'à ce que les choses se tassent.
De temps à autre, je montais sur le pont pour prendre l’air. En ces occasions, mes cheveux blancs volaient derrière moi et j’appréciais devoir la proue fendre les eaux.
Mais le voyage avait été assez long, je dois l’avouer. Le navire ne transportait pas beaucoup de marchandises légales… Et nous avons été intercepté deux fois par un navire de guerre ou de garde-côtes, je ne faisais guère de différence puisque les marins étaient armés jusqu’aux dents à chaque fois. Bon, pas de combat puisqu’une poignée de main accompagnée de quelques pièces faisaient l’affaire, mais on ne sait jamais…
Mais, enfin, nous parvînmes au port. Je descendis à pied. On m’avait dit que les habitants du royaume de… Tacomnal, il me semble, étaient particulièrement racistes. Ce n’était pas cela qui me gênerait. J’avais fait croire que j’étais albinos pour cacher mes origines, mais on ne sait jamais… J’allais donc voyager seule. Ma voix était, par chance, assez grave pour me faire passer pour un homme.
J’achetais donc un cheval et me dirigeais vers l’Est. Pendant 5 jours, je chevauchai, avant de dépasser sans doute la dernière bourgade d’importance du Royaume de Tacomnal : Luvet. Deux jours plus tard, je fis halte près d’une rivière. N’ayant vu âme qui vive depuis ce matin, je défis mon masque, après avoir bouchonné mon cheval.
Je passai la main sur mon visage fourbu, avant de plonger ce dernier dans la rivière. L’eau froide me fit un bien fou, après avoir chevauché toute la journée. L’eau me tentait bien et je succombai à la tentation. Je me déshabillai rapidement et prit un bain, après avoir laissé un couteau près de moi. Aaaah… Sentir l’eau retirer la poussière de la route, c’était un vrai bonheur. Je passai une vingtaine de minutes à me laver, avant d’en sortir. J’avais de quoi me faire un feu, tout juste, et j’en profitai donc. Certes, la baignade était agréable, mais l’eau était tout de même froide. J’exposai mon corps aux flammes pour me sécher puis je m’habillai d’une chemise et d’un pantalon de cavalier propres. Je fouillai ma besace et en sortit un morceau de viande séchée, que je mordis avant me mettre à littéralement baver tant j’avais faim. Je n’osais pas m’arrêter pour manger et seule ma monture y avait droit.
Peu de chance que les cousins de ma victime me retrouvent, mais sait-on jamais…
Et puis… C’était de sa faute… J’étais une Dame, bon dieux ! Dans ma demeure, j’avais droit de vie et de mort, et il s’agissait de la première fois depuis que j’étais établie que j’en avais usé. Quand quelqu’un s’introduit dans votre chambre, de nuit, pour vous faire subir les derniers outrages, il est normal de lui retirer ses attributs masculins, non ? Ce n’était pas ma faute si il n’avait pas pensé à étancher le sang qui coulait de ses jambes et était mort exsangue…
Enfin… Quel imbécile…
J’espérais retrouver cette situation quelque part. M’établir, cesser de fuir les assassins. Je ne savais pas que ses cousins étaient des donneurs de coups de couteaux dans le noir. Ils m’avaient tendu une embuscade et l’un d’eux avait péri. Résultat, j’avais bien fait de fuir, ils étaient capable de me poursuivre jusqu’aux Enfers, mais ici, j’avais des doutes. Ce n'était pas l'Enfer, mais le continent était bien assez vaste comme cela pour me permettre de me cacher jusqu'à ce que les choses se tassent.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Il fallait bien l’admettre, exceptés les défauts tels que l’insalubrité, l’attitude exécrable de certains habitants et l’étroitesse des rues, Tacomnal avait tout pour plaire. On pouvait y trouver de tout et à bon prix à condition d’avoir ses entrées. Hunrak n’ayant pas ce genre de privilège, il lui était facile de soudoyer un enfant humain afin qu’il s’occupe d’acquérir tout ce dont il avait besoin. Ne souhaitant pas attirer l’attention à outrance, le minotaure laissa son cheval dans une écurie à l’entrée de la cité ; l’animal était spécialisé dans le trait, plus massif que bon nombre de ses congénères mais également plus lent. Une race sans nul doute des plus rustiques, à la robe épaisse mais bien plus robuste. Il n’en fallait de toute manière pas moins pour supporter un tel cavalier. Les axes principaux semblaient les moins pires à traverser et la pestilence qui s’en dégageaient ne semblait pas pour autant incommoder les riverains. Le guerrier fit abstraction de son odorat en y mettant toute sa volonté et parcourut les enseignes.
Des passants le fixaient du regard d’un air mauvais et peu engageant mais il fit mine de les ignorer. Enfin une taverne se présenta à lui. C’était donc ici qu’il retrouverait son jeune coursier avant de repartir aussi sec. De toute manière, Hunrak préférait dormir dans les bois sans aucun abri plutôt que de louer une chambrée, n’osant imaginer ce qu’il y trouverait. Il s’autoriserait néanmoins un repas dans ce gourbi, l’occasion de se détendre un minimum avant le retour. Il prit place sur un banc et repoussa la table afin de s’assurer un peu de confort. Le tenancier s’approcha avec la mine des mauvais jours, grave et pas accueillant pour un sou ; mais à quoi d’autre s’attendre dans ce royaume. Le visiteur espéra néanmoins que ce n’était pas là l’expérience systématique de chaque non humain présent dans la cité. Il revint vite avec un bol en bois qu’il lâcha –on aurait même pu dire qu’il le laisse tomber- sur la petite table de bois, grommelant sans plus de manières pour réclamer son dû. L’invité auto-proclamé ne put cependant se passer d’une remarque.
- Pas même de culier ?
L’hôte ricanna avec condescendance et s’appuya sur la table d’un air provocateur.
- Si ça ne tenait qu’à moi je t’enverrais brouter en famille avec les bœufs avant de t’envoyer tirer les charrues à la place qui te revient. Tu devrais plutôt me remercier d’être aussi patient et de te laisser prendre place dans mon prestigieux établissement. Si cela ne te convient pas tu peux bien dégager, mais je garderai les pièces en dédommagement du sol souillé sous tes pattes de bête immonde.
Hunrak se contenta de sourire de la bêtise de l’homme puis s’occupa de la soupe immonde qu’on lui servit, défiant le tenancier par son indifférence apparente. L’humain grommela à nouveau puis s’en retourna derrière son comptoir. Il revit alors le jeune garçon qui attendait impatiemment devant la bâtisse. Le minotaure acheva donc son simulacre de repas et quitta la taverne sans dévier du regard. L’enfant lui tendit un sac généreusement chargé que l’apothicaire prit le soin d’ouvrir afin d’en vérifier le contenu. Tout était là, jusqu’à la bourse confiée au jeune homme pour payer les frais. Hunrak lui fit don d’une pièce d’argent ainsi que d’un petit sac à herbes qu’il lui confia.
- Tu donneras ceci à ta mère. Ce sont là des feuilles de saule. Si l’un de tes proches est touché par la fièvre, mets-en quelques-unes dans de l’eau chaude. Après quelques instants tu obtiendras une potion qui aidera à la combattre.
Ils se remercièrent l’un l’autre et prirent chacun un chemin différent. Hunrak pressa le pas vers la sortie de la cité. Au moins, se disait-il, l’innocence de cet enfant témoignait de l’espoir de voir un jour certaines barrières s’effondrer.
Après quelques jours de chevauchée, l’apothicaire parvint à la Plaine des Rois dans la soirée, territoire bien plus accueillant pour les siens mais pas moins dangereux. Néanmoins les regards seraient globalement bien moins haineux, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il parvint à une rivière élargie par les pluies ayant touchées l’Est. Aussi longea-t-il le cours d’eau dans l’espoir de trouver un gué. L’odeur caractéristique d’un feu fin caresser ses naseaux ; il était fort probable que quelqu’un se soit posté en bordure d’eau pour la nuit. Ignorant tout de ou des individus qui pourraient se trouver là, Hunrak souhaita les éviter mais il constata qu’en cet endroit précisément les rives étaient plus proches, le seul depuis près de deux heures. Le minotaure descendit de sa monture et s’approcha de la rive en contournant à distance raisonnable l’endroit où le feu dansait. Un feuillu et quelques buissons lui couvraient la vue, aussi ne vit-il personne. La créature garda sa hache en main par précaution et parvint jusqu’à la rive puis il se servit du manche pour évaluer la profondeur. Il y avait là moins d’un mètre d’eau et le courant était relativement faible , l’endroit était idéal pour traverser aussi ne tarderait-il pas à s’acquitter de cette besogne.
Des passants le fixaient du regard d’un air mauvais et peu engageant mais il fit mine de les ignorer. Enfin une taverne se présenta à lui. C’était donc ici qu’il retrouverait son jeune coursier avant de repartir aussi sec. De toute manière, Hunrak préférait dormir dans les bois sans aucun abri plutôt que de louer une chambrée, n’osant imaginer ce qu’il y trouverait. Il s’autoriserait néanmoins un repas dans ce gourbi, l’occasion de se détendre un minimum avant le retour. Il prit place sur un banc et repoussa la table afin de s’assurer un peu de confort. Le tenancier s’approcha avec la mine des mauvais jours, grave et pas accueillant pour un sou ; mais à quoi d’autre s’attendre dans ce royaume. Le visiteur espéra néanmoins que ce n’était pas là l’expérience systématique de chaque non humain présent dans la cité. Il revint vite avec un bol en bois qu’il lâcha –on aurait même pu dire qu’il le laisse tomber- sur la petite table de bois, grommelant sans plus de manières pour réclamer son dû. L’invité auto-proclamé ne put cependant se passer d’une remarque.
- Pas même de culier ?
L’hôte ricanna avec condescendance et s’appuya sur la table d’un air provocateur.
- Si ça ne tenait qu’à moi je t’enverrais brouter en famille avec les bœufs avant de t’envoyer tirer les charrues à la place qui te revient. Tu devrais plutôt me remercier d’être aussi patient et de te laisser prendre place dans mon prestigieux établissement. Si cela ne te convient pas tu peux bien dégager, mais je garderai les pièces en dédommagement du sol souillé sous tes pattes de bête immonde.
Hunrak se contenta de sourire de la bêtise de l’homme puis s’occupa de la soupe immonde qu’on lui servit, défiant le tenancier par son indifférence apparente. L’humain grommela à nouveau puis s’en retourna derrière son comptoir. Il revit alors le jeune garçon qui attendait impatiemment devant la bâtisse. Le minotaure acheva donc son simulacre de repas et quitta la taverne sans dévier du regard. L’enfant lui tendit un sac généreusement chargé que l’apothicaire prit le soin d’ouvrir afin d’en vérifier le contenu. Tout était là, jusqu’à la bourse confiée au jeune homme pour payer les frais. Hunrak lui fit don d’une pièce d’argent ainsi que d’un petit sac à herbes qu’il lui confia.
- Tu donneras ceci à ta mère. Ce sont là des feuilles de saule. Si l’un de tes proches est touché par la fièvre, mets-en quelques-unes dans de l’eau chaude. Après quelques instants tu obtiendras une potion qui aidera à la combattre.
Ils se remercièrent l’un l’autre et prirent chacun un chemin différent. Hunrak pressa le pas vers la sortie de la cité. Au moins, se disait-il, l’innocence de cet enfant témoignait de l’espoir de voir un jour certaines barrières s’effondrer.
Après quelques jours de chevauchée, l’apothicaire parvint à la Plaine des Rois dans la soirée, territoire bien plus accueillant pour les siens mais pas moins dangereux. Néanmoins les regards seraient globalement bien moins haineux, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il parvint à une rivière élargie par les pluies ayant touchées l’Est. Aussi longea-t-il le cours d’eau dans l’espoir de trouver un gué. L’odeur caractéristique d’un feu fin caresser ses naseaux ; il était fort probable que quelqu’un se soit posté en bordure d’eau pour la nuit. Ignorant tout de ou des individus qui pourraient se trouver là, Hunrak souhaita les éviter mais il constata qu’en cet endroit précisément les rives étaient plus proches, le seul depuis près de deux heures. Le minotaure descendit de sa monture et s’approcha de la rive en contournant à distance raisonnable l’endroit où le feu dansait. Un feuillu et quelques buissons lui couvraient la vue, aussi ne vit-il personne. La créature garda sa hache en main par précaution et parvint jusqu’à la rive puis il se servit du manche pour évaluer la profondeur. Il y avait là moins d’un mètre d’eau et le courant était relativement faible , l’endroit était idéal pour traverser aussi ne tarderait-il pas à s’acquitter de cette besogne.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Je dégustais le morceau de viande, si déguster est le mot convenable pour dire autre chose que "Dévorer à pleines dents". Ma monture, à côté, broutait l'herbe grasse de la plaine. Je fis une pause dans mon dîner à fin de défaire les bandages enserrant ma poitrine. Je poussais un soupir de soulagement, tandis qu'une sorte de sensation de liberté parcourait mon corps, alors que je reposais les bandes de tissu à côté de moi. Je remis ensuite ma chemise et repris un morceau de viande.
Je scrutais les alentours, transperçant du regard les ombres de la nuit. De mon côté de la rivière, je vis une forme colossale se cacher derrière un talus. Doucement, sans geste brusque, j'approchais ma main de mon arbalète. Cette dernière était toujours armée et à portée de main. De mon autre main, je prit mon masque que je plaçais sur mon visage, les lanières masquant mes oreilles pointues, avant de me relever, l'arbalète à la main.
Les assassins m'auraient finalement rattrapé ? Je m'écartais de la lueur des flammes, tenant mon arbalète prête. Comment m'auraient-ils rattrapés ? Des informateurs ? Mais ils recherchaient une Demi-Drow, non pas un guerrier masqué... Je scrutais l'obscurité et vis un bourrin. Oui, on pouvait le dire... Il était assez gros, pour un équidé, ce qui signifiait qu'il s'agissait d'un cheval de trait. Et même pour un cheval de trait, il était assez robuste, ce qui signifiait que son propriétaire devait l'être aussi...
Je me raclais la gorge, et tachais de prendre une voix plus masculine, avant de pointer mon arbalète vers la forme que j'avais aperçu tout à l'heure. Elle était cachée par le talus proche. Il y avait peu de chance pour que cet inconnu se rende compte de ma féminité dans le noir, de toute façon, il ou elle serait plus absorbé par mon arme que par mon apparence.
"Montrez-vous, qui que vous soyez ! J'ai une arbalète pointée sur vous !"
Ma voix oscillait entre le grave masculin et les intonations féminines et impérieuses que j'avais d'ordinaire. Mes yeux rouges étaient fixés sur la forme, mon carreau d'arbalète, prêt à partir. J'avais tout intérêt à prendre des précautions. J'étais en territoire inconnu, sans alliés et traquée par des assassins. Le moindre relâchement me serait fatal et j'en avais conscience.
Je scrutais les alentours, transperçant du regard les ombres de la nuit. De mon côté de la rivière, je vis une forme colossale se cacher derrière un talus. Doucement, sans geste brusque, j'approchais ma main de mon arbalète. Cette dernière était toujours armée et à portée de main. De mon autre main, je prit mon masque que je plaçais sur mon visage, les lanières masquant mes oreilles pointues, avant de me relever, l'arbalète à la main.
Les assassins m'auraient finalement rattrapé ? Je m'écartais de la lueur des flammes, tenant mon arbalète prête. Comment m'auraient-ils rattrapés ? Des informateurs ? Mais ils recherchaient une Demi-Drow, non pas un guerrier masqué... Je scrutais l'obscurité et vis un bourrin. Oui, on pouvait le dire... Il était assez gros, pour un équidé, ce qui signifiait qu'il s'agissait d'un cheval de trait. Et même pour un cheval de trait, il était assez robuste, ce qui signifiait que son propriétaire devait l'être aussi...
Je me raclais la gorge, et tachais de prendre une voix plus masculine, avant de pointer mon arbalète vers la forme que j'avais aperçu tout à l'heure. Elle était cachée par le talus proche. Il y avait peu de chance pour que cet inconnu se rende compte de ma féminité dans le noir, de toute façon, il ou elle serait plus absorbé par mon arme que par mon apparence.
"Montrez-vous, qui que vous soyez ! J'ai une arbalète pointée sur vous !"
Ma voix oscillait entre le grave masculin et les intonations féminines et impérieuses que j'avais d'ordinaire. Mes yeux rouges étaient fixés sur la forme, mon carreau d'arbalète, prêt à partir. J'avais tout intérêt à prendre des précautions. J'étais en territoire inconnu, sans alliés et traquée par des assassins. Le moindre relâchement me serait fatal et j'en avais conscience.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Le voyageur examina un court instant le cours d’eau. Si l’obscurité prit ses droits sur le jour, l’apothicaire n’hésita pas à consacrer un peu de son temps à rechercher une éventuelle plante dont il extirperait les qualités afin d’obtenir une nouvelle solution. Peine perdue, l’inclinaison du sol fit que seul un rebord ingrat et inapproprié à tout développement se laissa observer. Il n’y avait en l’occurrence rien à en tirer à cette heure. Une voix tira néanmoins Hunrak de ses pensées, menaçante, quoique semblant dénoter un brin d’hésitation ; à n’en pas douter une sommation défensive. Elle provenait en direction du feu qu’il avait contourné auparavant.
Aussi le minotaure longea-t-il la rivière d’un pas lent et assuré, constatant les reflets caractéristiques du métal qui, malgré l’obscurité fut rondement mis en valeur par les flammes. La pointe le suivait avec attention. Il tint sa monture près du mors et profita d’une racine coudée pour l’y attacher. De là, il s’avança en direction du feu, se révélant progressivement sous la luminosité ambiante. La terre avait beau être tendre, le son produit par les pas du guerrier dégageait toujours une note sourde et peu engageante aux espèces de taille moindre. Hunrak espérait cependant que de ne montrer aucune agitation lui éviterait un carreau logé dans le cuir. Une fois posté, il posa le manche de sa hache au sol et fixa d’un air sévère l’ombre à l’opposé du brasier miniature, semblant danser sous l’effet de la chaleur ainsi émise. Il expira fortement des naseaux puis détourna le regard pour le plonger dans une sacoche précédemment récupérée sur son cheval pour en extirper deux pommes qui tinrent aisément dans le creux de sa main. Hunrak s’inclina légèrement et tendit le bras par-dessus les flammes, à distance supportable de manière à ne pas se brûler puis daigna enfin s’exprimer verbalement.
- Je me serais très certainement esquivé sans remous si votre invitation ne m’avait contraint à vous répondre favorablement. Me voyez-vous suffisamment à présent ?
Peut-être aurait-il simplement dû traverser à la hâte mais quitte à être transpercé d’un trait, le minotaure préférait affronter son destin de face, avec le sourire.
Aussi le minotaure longea-t-il la rivière d’un pas lent et assuré, constatant les reflets caractéristiques du métal qui, malgré l’obscurité fut rondement mis en valeur par les flammes. La pointe le suivait avec attention. Il tint sa monture près du mors et profita d’une racine coudée pour l’y attacher. De là, il s’avança en direction du feu, se révélant progressivement sous la luminosité ambiante. La terre avait beau être tendre, le son produit par les pas du guerrier dégageait toujours une note sourde et peu engageante aux espèces de taille moindre. Hunrak espérait cependant que de ne montrer aucune agitation lui éviterait un carreau logé dans le cuir. Une fois posté, il posa le manche de sa hache au sol et fixa d’un air sévère l’ombre à l’opposé du brasier miniature, semblant danser sous l’effet de la chaleur ainsi émise. Il expira fortement des naseaux puis détourna le regard pour le plonger dans une sacoche précédemment récupérée sur son cheval pour en extirper deux pommes qui tinrent aisément dans le creux de sa main. Hunrak s’inclina légèrement et tendit le bras par-dessus les flammes, à distance supportable de manière à ne pas se brûler puis daigna enfin s’exprimer verbalement.
- Je me serais très certainement esquivé sans remous si votre invitation ne m’avait contraint à vous répondre favorablement. Me voyez-vous suffisamment à présent ?
Peut-être aurait-il simplement dû traverser à la hâte mais quitte à être transpercé d’un trait, le minotaure préférait affronter son destin de face, avec le sourire.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
A mon injonction, la forme sombre sortit de sa cachette. Il s'agissait rien de moins que d'un Minotaure et je sentis une goutte de sueur couler le long de ma tempe droite. Il était de haute taille, à l'instar des Minotaures que j'avais déjà rencontré. Sa fourrure était pale et striée par une sorte de tatouage, ou de peinture... Ses vêtements étaient faits de cuir et un masque recouvrait en partie son visage. Si il s'agissait d'un nouvel assassin, j'aurais du mal à m'en défaire aisément. A moins de lui envoyer un carreau dans l’œil, mais il me faudrait une chance de pendu... Sauf que ce dernier, loin de m'attaquer, se dirigea vers le bourrin et l'attacha à un arbre proche. Il sortit deux pommes d'une sacoche, accrochée à la selle dudit cheval et s'approcha du feu. Il avait posé sa hache au sol, mais j'étais bien placée pour savoir qu'un coup de sa part m'enverrait dans les vapes...
Il m'en tendit une, par-dessus les flammes. Je baissais doucement mon arbalète, tout de même prête à la lever et à tirer en cas de besoin, et commençait à entrer dans la lumière.
Il expliqua qu'il se serait esquivé aisément, si l'aimable invitation que je lui avais lancé ne l'avait incité à venir faire connaissance. Il me demanda si, à présent qu'il était dans la lumière dispensée par les flammes, je le voyais.
"Je vous voyais bien assez distinctement après que vous soyez sortis des fourrés...", dis-je, avec un ton qui était quelque peu... Moqueur... J'entrais à mon tour dans le cercle de lumière, après avoir baissé mon bras armé. Je gardais une voix oscillant entre le ton grave des hommes et mes accents féminins impérieux. Toutefois, je ne balançais pas mes hanches comme s'il s'agissait d'un vaisseau prit dans une tempête et ma chemise était assez grande pour masquer mes formes féminines.
J'avançais le bras au-dessus des flammes et pris la pomme qu'il me tendait. Hésitante durant un moment, je finis par poser mon arbalète au sol, précautionneusement. On ne sait jamais, j'ai déjà vu des coups partir parce que l'arme était déposée trop brusquement. Puis, je relevais doucement la partie inférieure de mon masque, dévoilant ma bouche, après m'être assise.
"Je vous remercie. Pour la pomme. Asseyez-vous et profitez de mon feu."
J'avais réussi à ne pas donner l'impression d'avoir aboyé un ordre, c'était déjà ça. J'ouvris la bouche et croqua dans la pomme. Le jus coula sur mon menton et je passa ma langue sur mes lèvres.
"Où vous rendez-vous ainsi ? Si ce n'est indiscret ?" dis-je, pour entamer la conversation. Je m'assurais que mes bandelettes étaient à mes côtés. Elles ne m'étaient guère utile, pour l'instant, mais si jamais j'avais à fuir en vitesse, je saurais où poser la main.
Il m'en tendit une, par-dessus les flammes. Je baissais doucement mon arbalète, tout de même prête à la lever et à tirer en cas de besoin, et commençait à entrer dans la lumière.
Il expliqua qu'il se serait esquivé aisément, si l'aimable invitation que je lui avais lancé ne l'avait incité à venir faire connaissance. Il me demanda si, à présent qu'il était dans la lumière dispensée par les flammes, je le voyais.
"Je vous voyais bien assez distinctement après que vous soyez sortis des fourrés...", dis-je, avec un ton qui était quelque peu... Moqueur... J'entrais à mon tour dans le cercle de lumière, après avoir baissé mon bras armé. Je gardais une voix oscillant entre le ton grave des hommes et mes accents féminins impérieux. Toutefois, je ne balançais pas mes hanches comme s'il s'agissait d'un vaisseau prit dans une tempête et ma chemise était assez grande pour masquer mes formes féminines.
J'avançais le bras au-dessus des flammes et pris la pomme qu'il me tendait. Hésitante durant un moment, je finis par poser mon arbalète au sol, précautionneusement. On ne sait jamais, j'ai déjà vu des coups partir parce que l'arme était déposée trop brusquement. Puis, je relevais doucement la partie inférieure de mon masque, dévoilant ma bouche, après m'être assise.
"Je vous remercie. Pour la pomme. Asseyez-vous et profitez de mon feu."
J'avais réussi à ne pas donner l'impression d'avoir aboyé un ordre, c'était déjà ça. J'ouvris la bouche et croqua dans la pomme. Le jus coula sur mon menton et je passa ma langue sur mes lèvres.
"Où vous rendez-vous ainsi ? Si ce n'est indiscret ?" dis-je, pour entamer la conversation. Je m'assurais que mes bandelettes étaient à mes côtés. Elles ne m'étaient guère utile, pour l'instant, mais si jamais j'avais à fuir en vitesse, je saurais où poser la main.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Hunrak s’était montré légèrement taquin dans le but de définir clairement de quelle manière pourrait tourner la situation. A son grand soulagement, il ne devrait pas craindre d’ennui immédiat. Autant pouvait-il apprécier tout affrontement amical, autant dans ces circonstances l’idée ne lui plaisait guère. L’inconnu s’offrit finalement à la lumière ambiante, ce qui finalement n’aida pas à son identification au vu du masque qu’il portait ainsi que ses vêtements, ne pouvant définir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Sa voix sonnait étrangement à ses oreilles, plutôt grave quoique peut-être surjouée pour se donner un air autoritaire mais l’apothicaire ne poussa pas sa curiosité plus loin. Le voyage était long et jusqu’à présent, il n’avait pas réellement eu l’occasion d’effectuer une véritable halte, dormant peu la nuit dans l’espoir de parcourir davantage de distance. A ce prix sa monture montrait quelques signes de fatigue, semblant entrainée dans de très légers mouvements de balanciers. Autant éviter d’inutiles souffrances à la bête, d’autant plus qu’elle finirait par ralentir et tout le bénéfice des efforts précédents serait vain.
L’arbalète s’inclina jusqu’à être définitivement posée à terre, non sans délicatesse tandis qu’une des deux pommes se subtilisa à son précédent propriétaire pour aller se loger dans une bouche en appétit. L’individu avait d’ailleurs légèrement relevé son masque mais Hunrak eut la politesse de ne pas chercher à dévisager l’inconnu de son regard pour le moins particulier. Il s’autorisa néanmoins une petite liberté.
- Des vêtements recouvrant, un masque et peut-être d’autres artifices ; sans compter sur votre intérêt certain à préserver votre sécurité, et voilà qu’un fruit inoffensif aurait pu avoir raison de toutes ces mesures. Soyez cependant rassuré, ces fruits sont aussi sains que lors de leur cueillette.
Hunrak rit intérieurement avec bienveillance, ce sentiment devait par ailleurs se lire sans peine sur son visage. Aussi croqua-t-il dans sa pomme tout comme un humain l’aurait fait d’une cerise, l’aspect granuleux en addition, s’asseyant volontiers au profit de la chaleur.. Son vis-à-vis fit preuve de curiosité à son égard ; le minotaure se fit un plaisir d’apporter quelques éclaircissements tandis qu'il défaisait de son harnais, se libérant ainsi de la targe et de sa hache à une main pour le confort de la conversation.
- Je m’en reviens de Tacomnal pour affaires. Apothicaire de mon état, j’avais besoin de quelques fournitures présentement indisponibles à l’Est depuis quelques mois. J’ai donc pris la décision de traverser le continent. Ce fut également une opportunité de connaître un peu mieux la région et bien que je ne m’attendais pas au meilleur accueil, je dois bien avouer que j’espérais que ce dont j’avais entendu dire de Tacomnal par le passé était exagéré. De ma propre expérience de non-humain… Il marqua une pause. Les dires se sont vérifiés. Je suis tout de même heureux d’avoir pu dénicher ce dont j’avais besoin bien que cela s’est avéré plus facile grâce à un jeune intermédiaire des plus talentueux. Je me rends donc vers Telbara, ma famille étant installée depuis près de trois décennies en bordure de la Forêt du Calme, je me suis toujours targué de facilité son quotidien. Si les nôtres ne sont pas tellement ennuyés de par notre carrure imposante, nous ne sommes pas pour autant acceptés ou considérés. Je ne voudrais pas me mêler d’affaires qui ne me regardent certainement pas mais j’avouerais m’interroger quant à votre situation. Souhaitiez-vous rejoindre une cité humaine ?
Le minotaure sortit un couteau –du moins à son échelle- de sa ceinture et s’amusa à triturer une braise de sa pointe, songeur. Il éleva son regard à l’aspect vide vers les orifices oculaires du masque, attendant d’éventuels éléments.
L’arbalète s’inclina jusqu’à être définitivement posée à terre, non sans délicatesse tandis qu’une des deux pommes se subtilisa à son précédent propriétaire pour aller se loger dans une bouche en appétit. L’individu avait d’ailleurs légèrement relevé son masque mais Hunrak eut la politesse de ne pas chercher à dévisager l’inconnu de son regard pour le moins particulier. Il s’autorisa néanmoins une petite liberté.
- Des vêtements recouvrant, un masque et peut-être d’autres artifices ; sans compter sur votre intérêt certain à préserver votre sécurité, et voilà qu’un fruit inoffensif aurait pu avoir raison de toutes ces mesures. Soyez cependant rassuré, ces fruits sont aussi sains que lors de leur cueillette.
Hunrak rit intérieurement avec bienveillance, ce sentiment devait par ailleurs se lire sans peine sur son visage. Aussi croqua-t-il dans sa pomme tout comme un humain l’aurait fait d’une cerise, l’aspect granuleux en addition, s’asseyant volontiers au profit de la chaleur.. Son vis-à-vis fit preuve de curiosité à son égard ; le minotaure se fit un plaisir d’apporter quelques éclaircissements tandis qu'il défaisait de son harnais, se libérant ainsi de la targe et de sa hache à une main pour le confort de la conversation.
- Je m’en reviens de Tacomnal pour affaires. Apothicaire de mon état, j’avais besoin de quelques fournitures présentement indisponibles à l’Est depuis quelques mois. J’ai donc pris la décision de traverser le continent. Ce fut également une opportunité de connaître un peu mieux la région et bien que je ne m’attendais pas au meilleur accueil, je dois bien avouer que j’espérais que ce dont j’avais entendu dire de Tacomnal par le passé était exagéré. De ma propre expérience de non-humain… Il marqua une pause. Les dires se sont vérifiés. Je suis tout de même heureux d’avoir pu dénicher ce dont j’avais besoin bien que cela s’est avéré plus facile grâce à un jeune intermédiaire des plus talentueux. Je me rends donc vers Telbara, ma famille étant installée depuis près de trois décennies en bordure de la Forêt du Calme, je me suis toujours targué de facilité son quotidien. Si les nôtres ne sont pas tellement ennuyés de par notre carrure imposante, nous ne sommes pas pour autant acceptés ou considérés. Je ne voudrais pas me mêler d’affaires qui ne me regardent certainement pas mais j’avouerais m’interroger quant à votre situation. Souhaitiez-vous rejoindre une cité humaine ?
Le minotaure sortit un couteau –du moins à son échelle- de sa ceinture et s’amusa à triturer une braise de sa pointe, songeur. Il éleva son regard à l’aspect vide vers les orifices oculaires du masque, attendant d’éventuels éléments.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Le Minotaure fit une remarque ironique sur mes vêtements et mon masque, pointant du doigt le fait que, si je souhaitais préserver ma sécurité, un simple fruit avait réussi à abaisser mes défenses, mais que je sois rassuré : il était tout à fait sain. J'en eu l'assurance alors que je sentais la chair sucrée broyées par mes dents.
Le Minotaure s'assit et se défit de son harnais, posant à terre sa seconde hache et sa targe. Je constatais alors qu'il avait les yeux d'un blanc laiteux, pourtant, il n'était pas aveugle. Un genre de mutation ? J'en avais déjà vu des plus hideuses. Les bas-fonds du port où j'avais vécu regorgeaient de... Créatures difformes et défigurées, se cachant là des personnes qui pourraient leur faire du mal.
Le Minotaure contenta ma curiosité et m'expliqua qu'il venait de Tacomnal et qu'il était apothicaire. Bon, j'avais déjà vu plus étrange, comme combinaison, mais si mon interlocuteur savait ce qu'il faisait, je n'avais aucun problème avec cela. Toutefois, j'étais étonnée de savoir qu'il avait passé du temps à Tacomnal sans être pourchassé. Mais il ajouta qu'il avait bien eu quelques ennuis là-bas. Il avait tout de même trouvé ce qu'il cherchait là-bas, des plantes médicinales, grâce à un intermédiaire. Le fait qu'il précise que ledit intermédiaire était jeune ne me surprit pas, j'ai toujours considéré les enfants comme des esprits vierges et assez malléables. Il me demanda ensuite ce que moi-même faisait. Est-ce que je cherchais à joindre une cité humaine ?
"En effet. Je suis... Pourchassée par des assassins et je pense que Tacomnal m'est interdite. Disons que des assassins me recherchent, pour définir rapidement ma situation. J'ai eu... Quelques problèmes avec un soupirant qui se montrait trop insistant et sa famille, des nobles, ont mis ma tête à prix."
Cela laissait toujours planer le doute sur ce que j'étais réellement. A Tacomnal, les mœurs devaient tout de même être assez stricte et la notion d'amour entre deux hommes peu appréciée par les habitants du cru. L'idée d'un tel scandale éclaboussant la noblesse était assez logique, en ce sens.
Je pensais peut-être pouvoir m'installer à Estandre, mais cette ville avait une bien plus mauvaise réputation que celle de Tacomnal... Une fois que je me serais débarrassée des assassins, je comptais bien retrouver ma vie d'antan, celle où j'étais considérée comme une Dame. Je portais toujours mon surnom comme un titre de noblesse, mais j'avais conscience qu'il me faudrait du temps, avant de m'établir totalement.
Je soupirais, avant de finir ma pomme et de jeter le trognon dans le feu.
Le Minotaure s'assit et se défit de son harnais, posant à terre sa seconde hache et sa targe. Je constatais alors qu'il avait les yeux d'un blanc laiteux, pourtant, il n'était pas aveugle. Un genre de mutation ? J'en avais déjà vu des plus hideuses. Les bas-fonds du port où j'avais vécu regorgeaient de... Créatures difformes et défigurées, se cachant là des personnes qui pourraient leur faire du mal.
Le Minotaure contenta ma curiosité et m'expliqua qu'il venait de Tacomnal et qu'il était apothicaire. Bon, j'avais déjà vu plus étrange, comme combinaison, mais si mon interlocuteur savait ce qu'il faisait, je n'avais aucun problème avec cela. Toutefois, j'étais étonnée de savoir qu'il avait passé du temps à Tacomnal sans être pourchassé. Mais il ajouta qu'il avait bien eu quelques ennuis là-bas. Il avait tout de même trouvé ce qu'il cherchait là-bas, des plantes médicinales, grâce à un intermédiaire. Le fait qu'il précise que ledit intermédiaire était jeune ne me surprit pas, j'ai toujours considéré les enfants comme des esprits vierges et assez malléables. Il me demanda ensuite ce que moi-même faisait. Est-ce que je cherchais à joindre une cité humaine ?
"En effet. Je suis... Pourchassée par des assassins et je pense que Tacomnal m'est interdite. Disons que des assassins me recherchent, pour définir rapidement ma situation. J'ai eu... Quelques problèmes avec un soupirant qui se montrait trop insistant et sa famille, des nobles, ont mis ma tête à prix."
Cela laissait toujours planer le doute sur ce que j'étais réellement. A Tacomnal, les mœurs devaient tout de même être assez stricte et la notion d'amour entre deux hommes peu appréciée par les habitants du cru. L'idée d'un tel scandale éclaboussant la noblesse était assez logique, en ce sens.
Je pensais peut-être pouvoir m'installer à Estandre, mais cette ville avait une bien plus mauvaise réputation que celle de Tacomnal... Une fois que je me serais débarrassée des assassins, je comptais bien retrouver ma vie d'antan, celle où j'étais considérée comme une Dame. Je portais toujours mon surnom comme un titre de noblesse, mais j'avais conscience qu'il me faudrait du temps, avant de m'établir totalement.
Je soupirais, avant de finir ma pomme et de jeter le trognon dans le feu.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
La situation de cette personne semblait en effet quelque peu compliquée, considérant la mise à prix dont elle faisait l’objet. Un détail qu’il valait mieux taire au cas où celle-ci aurait à faire à des individus opportunistes et donc peu recommandables. Si Tacomnal lui était d’une quelconque manière dangereuse à fréquenter, il serait d’autant plus intéressant de flouer l’ennemi dans son intérêt. En s’éloignant certes de la cité en question mais en disparaissant tout bonnement tout comme elle s’y essayait en portant un masque. Enfin, cela avait peu de sens pour Hunrak qui craignait l’effet contraire.
- Non pas que je mettrais en doute votre plan de fuite, mais d’un point de vue purement personnel, afin d’éviter de me démarquer, je serais comme le tout commun, mêlé à la populace, noyé au milieu de tous ses visages. Une personne portant un masque sera immédiatement remarquée et remarquable car même si l’identité même est préservée, ce genre d’accoutrement aurait vite fait de piquer ma curiosité, surtout si je recherche un fugitif.
Peut-être la logique du minotaure était erronée, après tout, lui qui n’avait jamais cherché à dissimuler ses traits ou sa nature ne pouvait pas nécessairement être en position d’émettre une juste opinion. C’est en tout cas ce qui lui parut le plus plausible sur le moment. Son attention se jeta sur le trognon qu’il piqua de son couteau afin d’achever du reliquat de fruit. Sa faim ne pouvait évidemment être soulagée par un simple fruit, aussi le dégusta-t-il pour se donner l’illusion d’un repas plus consistant. Le membre des Runeterre souhaitait ne pas se charger l’estomac, ainsi son sommeil n’en serait que plus léger, idéal pour éviter d’être surpris au beau milieu de la nuit par un coupe-jarret. Il reprit alors la parole.
- Si j’étais vous, j’éviterais Estandre car si nous autres ne pourrions pas même circuler sans essuyer quelque échauffourée, une personne recherchée telle que vous, humaine ou non serait un produit de choix pour un esclavagiste. Rien n’est plus facile à faire disparaître qu’un individu isolé et loin de chez lui. Je pourrais tout aussi bien vous conduire à Telbara. La cité a l’avantage de la tolérance et puis, vos poursuivants oseraient-ils s’en prendre à un Minotaure dans la force de l’âge ? Voyager à deux comporte bien moins de risques mais je ne vous impose rien. Cela ne me ferait rallonger mon voyage que de quatre jours et dans la mesure où je pourrais éventuellement fermer l’œil, le sacrifice me convient.
L’idée de briser un peu la solitude de ces dernières semaines emballait Hunrak ; lui ayant toujours vécu au sein de sa tribu ou à proximité de riverains, la compagnie lui manquait.
- Non pas que je mettrais en doute votre plan de fuite, mais d’un point de vue purement personnel, afin d’éviter de me démarquer, je serais comme le tout commun, mêlé à la populace, noyé au milieu de tous ses visages. Une personne portant un masque sera immédiatement remarquée et remarquable car même si l’identité même est préservée, ce genre d’accoutrement aurait vite fait de piquer ma curiosité, surtout si je recherche un fugitif.
Peut-être la logique du minotaure était erronée, après tout, lui qui n’avait jamais cherché à dissimuler ses traits ou sa nature ne pouvait pas nécessairement être en position d’émettre une juste opinion. C’est en tout cas ce qui lui parut le plus plausible sur le moment. Son attention se jeta sur le trognon qu’il piqua de son couteau afin d’achever du reliquat de fruit. Sa faim ne pouvait évidemment être soulagée par un simple fruit, aussi le dégusta-t-il pour se donner l’illusion d’un repas plus consistant. Le membre des Runeterre souhaitait ne pas se charger l’estomac, ainsi son sommeil n’en serait que plus léger, idéal pour éviter d’être surpris au beau milieu de la nuit par un coupe-jarret. Il reprit alors la parole.
- Si j’étais vous, j’éviterais Estandre car si nous autres ne pourrions pas même circuler sans essuyer quelque échauffourée, une personne recherchée telle que vous, humaine ou non serait un produit de choix pour un esclavagiste. Rien n’est plus facile à faire disparaître qu’un individu isolé et loin de chez lui. Je pourrais tout aussi bien vous conduire à Telbara. La cité a l’avantage de la tolérance et puis, vos poursuivants oseraient-ils s’en prendre à un Minotaure dans la force de l’âge ? Voyager à deux comporte bien moins de risques mais je ne vous impose rien. Cela ne me ferait rallonger mon voyage que de quatre jours et dans la mesure où je pourrais éventuellement fermer l’œil, le sacrifice me convient.
L’idée de briser un peu la solitude de ces dernières semaines emballait Hunrak ; lui ayant toujours vécu au sein de sa tribu ou à proximité de riverains, la compagnie lui manquait.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Le Minotaure fit remarquer que, si je souhaitais être tranquille, mieux valait éviter Estandre. Mon masque ne m'aiderait guère à me fondre dans la foule. De plus, ce royaume avait légalisé l'esclavage. Puisque j'étais recherchée, je ne serais guère protégée. J'en savais quelque chose. L'esclavage... Mes mains étaient sales, j'avais tué, volé, menacé, dépouillé, mais je n'avais jamais touché à cela.
Mais cela ne m'empêchais pas de savoir ce que cela était. J'avais grandi dans un bordel. J'avais vu celles que j'appelais "mes tantines" accepter la compagnie de vieux barbons, j'ai vu de jeunes filles sans le sou, sans aucun soutien, accepter de faire des passes pour vivre.
Leurs regards perdus, vides, resteraient sans aucun doute pour toujours dans ma mémoire.
C'est alors que le Minotaure me proposa de faire route avec lui, jusqu'à Telbara.
Sous mon masque, je haussais un sourcil. Pourquoi pas ? Il était vrai qu'envisager d'attaquer un Minotaure calmerait une grande partie des ardeurs de mes poursuivants, si ces derniers tentaient m'agresser. De plus, on pourrait faire la garde, et donc dormir à tour de rôle. J'abaissais mon masque sur ma bouche.
"Je suis d'accord. Je prends le premier tour de garde, vous pouvez dormir. Oh, et si vous souhaitez me nommez... "Batard" me conviens. On m'a surnommé ainsi et je le porte à présent comme un titre."
Le Minotaure fut visiblement étonné, mais ne se posa aucunes, à moins qu'il ne les réservent pour le lendemain. Il se coucha et s'endormit devant le feu. J'attendis une demi-heure, avant d'ôter ma chemise et d'appliquer les bandes sur ma poitrine, avant de les serrer autant qu'il m'était possible de le faire sans étouffer ni gêner mes mouvements. Puis, je remit ma chemise. J'avais à présent une silhouette assez androgyne et qui pouvait me faire passer pour un homme efféminé, ce qui me convenait puisque la fable que j'avais servi à mon nouveau compagnon de route me faisait passer pour un inverti. Je l'éveillais quatre heures plus tard pour qu'il prenne son tour de garde et me couchais en chien d'arbalète à mon tour.
Mais cela ne m'empêchais pas de savoir ce que cela était. J'avais grandi dans un bordel. J'avais vu celles que j'appelais "mes tantines" accepter la compagnie de vieux barbons, j'ai vu de jeunes filles sans le sou, sans aucun soutien, accepter de faire des passes pour vivre.
Leurs regards perdus, vides, resteraient sans aucun doute pour toujours dans ma mémoire.
C'est alors que le Minotaure me proposa de faire route avec lui, jusqu'à Telbara.
Sous mon masque, je haussais un sourcil. Pourquoi pas ? Il était vrai qu'envisager d'attaquer un Minotaure calmerait une grande partie des ardeurs de mes poursuivants, si ces derniers tentaient m'agresser. De plus, on pourrait faire la garde, et donc dormir à tour de rôle. J'abaissais mon masque sur ma bouche.
"Je suis d'accord. Je prends le premier tour de garde, vous pouvez dormir. Oh, et si vous souhaitez me nommez... "Batard" me conviens. On m'a surnommé ainsi et je le porte à présent comme un titre."
Le Minotaure fut visiblement étonné, mais ne se posa aucunes, à moins qu'il ne les réservent pour le lendemain. Il se coucha et s'endormit devant le feu. J'attendis une demi-heure, avant d'ôter ma chemise et d'appliquer les bandes sur ma poitrine, avant de les serrer autant qu'il m'était possible de le faire sans étouffer ni gêner mes mouvements. Puis, je remit ma chemise. J'avais à présent une silhouette assez androgyne et qui pouvait me faire passer pour un homme efféminé, ce qui me convenait puisque la fable que j'avais servi à mon nouveau compagnon de route me faisait passer pour un inverti. Je l'éveillais quatre heures plus tard pour qu'il prenne son tour de garde et me couchais en chien d'arbalète à mon tour.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Ce qui était certain, c’est que le masqué allait à l’essentiel, sans même relever sa précédente remarque concernant son accessoire. Il lui répondit simplement en acquiesçant, se qualifiant officiellement par un surnom peu élogieux. « Batard », tout de même ; un terme bien cru mais également révélateur. Descendait-il d’une lignée souillée à l’image de demi-sang qu’Hunrak avait pu croiser par le passé ? Eventuellement. Ce sobriquet était loin de lui plaire, aussi se demanda-t-il s’il ne l’utiliserait tout bonnement pas.
- Faisons donc comme cela. A titre égalitaire, Barbiche vous conviendrait-il ?
Hunrak passa les doigts dans sa barbe tout en accordant un sourire à « Batard » puis se releva pour desseller sa monture, laquelle sembla fortement apprécier d’en être débarrassée, allant se gratter les flancs contre le tronc de l’arbre. Le minotaure en profita pour récupérer le tapis de selle et la fine paillasse enroulée qu’il alla disposer à côté du feu. La targe de cuir allait d’ailleurs servir de repose-tête et le tapis de selle, d’amorti. Il s’installa aussi confortablement qu’il le put, inspira profondément puis déglutit avant de plonger peu à peu dans le sommeil, les mains fermement agrippées à sa hache. Son nouveau compagnon de route le réveilla comme convenu afin qu’il assure son tour de garde. Le feu frémissant, Hunrak s’enquit d’aller à la chasse aux brindilles. Il n’eut pas à chercher longtemps, la rivière ayant par elle-même amené son lot de combustibles au fil du temps. Le bois n’étant pas tout-à-fait sec, ce dernier pétilla sous la chaleur des flammes avant de daigner s’embraser à son tour.
Mis à part quelques rodeurs nocturnes, rien ne vint perturber le silence. Vint le matin, aussi réveilla-t-il à son tour le fugitif avant de préparer sa monture pour le départ. Lorsque chacun fut prêt, Hunrak prit la tête et traversa à sabots le cours d’eau, maintenant son cheval par le mords afin qu’il le suive. Ils traversèrent ainsi ce premier obstacle et entamèrent leur traversée du Centre. En sept jours à bon rythme, le duo parvint à rejoindre la route inachevée en direction de Port Barbe.
- Nous voici à l’étape cruciale, non loin d’ici se trouve la cité portuaire de Port Barbe érigée de part et d’autre du fleuve Phuolocht et seul moyen de le traverser en sécurité. C’est de là que la région commerce avec les Nains. A ce rythme, nous y serons aisément en début d’après-midi. Nous pourrons par la suite rejoindre Le Guet et poursuive sur la route pour rejoindre Telbara. Nous voyagerons plus confortablement désormais.
Le minotaure se sentit presque déjà chez lui, renouant avec le royaume qu’il avait quitté il y a quelques semaines.
- Faisons donc comme cela. A titre égalitaire, Barbiche vous conviendrait-il ?
Hunrak passa les doigts dans sa barbe tout en accordant un sourire à « Batard » puis se releva pour desseller sa monture, laquelle sembla fortement apprécier d’en être débarrassée, allant se gratter les flancs contre le tronc de l’arbre. Le minotaure en profita pour récupérer le tapis de selle et la fine paillasse enroulée qu’il alla disposer à côté du feu. La targe de cuir allait d’ailleurs servir de repose-tête et le tapis de selle, d’amorti. Il s’installa aussi confortablement qu’il le put, inspira profondément puis déglutit avant de plonger peu à peu dans le sommeil, les mains fermement agrippées à sa hache. Son nouveau compagnon de route le réveilla comme convenu afin qu’il assure son tour de garde. Le feu frémissant, Hunrak s’enquit d’aller à la chasse aux brindilles. Il n’eut pas à chercher longtemps, la rivière ayant par elle-même amené son lot de combustibles au fil du temps. Le bois n’étant pas tout-à-fait sec, ce dernier pétilla sous la chaleur des flammes avant de daigner s’embraser à son tour.
Mis à part quelques rodeurs nocturnes, rien ne vint perturber le silence. Vint le matin, aussi réveilla-t-il à son tour le fugitif avant de préparer sa monture pour le départ. Lorsque chacun fut prêt, Hunrak prit la tête et traversa à sabots le cours d’eau, maintenant son cheval par le mords afin qu’il le suive. Ils traversèrent ainsi ce premier obstacle et entamèrent leur traversée du Centre. En sept jours à bon rythme, le duo parvint à rejoindre la route inachevée en direction de Port Barbe.
- Nous voici à l’étape cruciale, non loin d’ici se trouve la cité portuaire de Port Barbe érigée de part et d’autre du fleuve Phuolocht et seul moyen de le traverser en sécurité. C’est de là que la région commerce avec les Nains. A ce rythme, nous y serons aisément en début d’après-midi. Nous pourrons par la suite rejoindre Le Guet et poursuive sur la route pour rejoindre Telbara. Nous voyagerons plus confortablement désormais.
Le minotaure se sentit presque déjà chez lui, renouant avec le royaume qu’il avait quitté il y a quelques semaines.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Le lendemain, nous partîmes de bonne heure. A l'instar de "Barbiche", je guidais ma monture par les rênes pour traverser le gué. Puis, nous enfourchâmes nos cavales et nous chevauchâmes de concert en direction de l'Est. Nous eûmes la chance de passer une nuit dans une petite auberge de route, malgré une hostilité manifeste envers le Minotaure. Je comprit plus tard dans la soirée que le tenancier était Estandrien et avait du mal à se débarrasser de ses préjugés. Toutefois, une salle d'eau était mise à la disposition des clients et j'en profitais, une fois que je m'étais assurée qu'aucun ne me gênerait pendant que je faisais trempette.
Je barbotais avec plaisir durant une bonne heure et je sortis de l'étuve fripée comme une pomme.
Je passais une excellente nuit par la suite. J'adorais les bains, il s'agissait de mon grand plaisir dans la vie. Une fois que je serais à nouveau établie, je m'assurerais qu'il y ai une salle d'eau à disposition.
Nous parvînmes quatre jours plus tard à une route inachevée, point de départ du réseau routier du Royaume de Telbara. Mon compagnon de route m'expliqua que nous n'étions pas loin de Port-Barbe, qui était le lieu par où transitait la majorité du commerce avec les Nains, quand ceux-ci n'affrétaient pas de caravanes.
Je vit au loin une ville, qui devait être Port-Barbe. Environ quelques heures de chevauchées et nous y serions. Dans une ville portuaire, nous n'aurions que peu de mal à nous fondre dans la foule. Enfin, j'espérais que nous choisirions une taverne avec une nouvelle salle d'eau. La poussière de la route collait à ma peau et je devais puer un mélange de sueur, de poussières, de cheval et de bête fauve...
"Très bien... Allons-y..."
Nous donnèrent un petit coup de talon à nos montures et nous nous dirigèrent vers Port-Barbe. Nous choisîmes une taverne possédant une salle d'eau et l'aubergiste nous avertit des horaires à respecter pour ne pas gêner les femmes, ou les hommes.
Nous prîmes des chambres séparées et j'échangeais mes habits masculins pour des habits plus féminins : une chemise avec quelques fils rouge dessinant une rose et une jupe courte, au dessus d'un pantalon fin. L'établissement était bien situé et offrait ses services de salle d'eau à une partie du quartier. Je descendit de ma chambre, en profitant du passage d'un client, et me rendit aux bains.
J'entrais avec plaisir dans l'étuve chaude et passait un moment à barboter dans l'eau, me débarassant de la poussière et de la fatigue de la route.
Je remontais ensuite dans ma chambre, toujours vêtue... Comme une femme, ce qui me semblait pratiquement irréel après avoir passé près de trois mois vêtue en homme. Je m'assis devant une plaque de bronze polie faisant office de miroir et prit un peigne en os, avant de me peigner longuement les cheveux.
C'est alors que "Barbiche" toqua à ma porte, me prévenant que l'heure du souper était arrivé. Je n'avais pas le temps de me changer, ni de remettre mon masque. J'eu juste le temps de bander ma poitrine, avant d'ouvrir la porte.
"Ne te poses aucune question... Je te pries... Je suis... Prêt à aller dîner, je te suis."
Bah, qu'il se pose des questions si il le souhaitait, cela m'importait peu.
Je barbotais avec plaisir durant une bonne heure et je sortis de l'étuve fripée comme une pomme.
Je passais une excellente nuit par la suite. J'adorais les bains, il s'agissait de mon grand plaisir dans la vie. Une fois que je serais à nouveau établie, je m'assurerais qu'il y ai une salle d'eau à disposition.
Nous parvînmes quatre jours plus tard à une route inachevée, point de départ du réseau routier du Royaume de Telbara. Mon compagnon de route m'expliqua que nous n'étions pas loin de Port-Barbe, qui était le lieu par où transitait la majorité du commerce avec les Nains, quand ceux-ci n'affrétaient pas de caravanes.
Je vit au loin une ville, qui devait être Port-Barbe. Environ quelques heures de chevauchées et nous y serions. Dans une ville portuaire, nous n'aurions que peu de mal à nous fondre dans la foule. Enfin, j'espérais que nous choisirions une taverne avec une nouvelle salle d'eau. La poussière de la route collait à ma peau et je devais puer un mélange de sueur, de poussières, de cheval et de bête fauve...
"Très bien... Allons-y..."
Nous donnèrent un petit coup de talon à nos montures et nous nous dirigèrent vers Port-Barbe. Nous choisîmes une taverne possédant une salle d'eau et l'aubergiste nous avertit des horaires à respecter pour ne pas gêner les femmes, ou les hommes.
Nous prîmes des chambres séparées et j'échangeais mes habits masculins pour des habits plus féminins : une chemise avec quelques fils rouge dessinant une rose et une jupe courte, au dessus d'un pantalon fin. L'établissement était bien situé et offrait ses services de salle d'eau à une partie du quartier. Je descendit de ma chambre, en profitant du passage d'un client, et me rendit aux bains.
J'entrais avec plaisir dans l'étuve chaude et passait un moment à barboter dans l'eau, me débarassant de la poussière et de la fatigue de la route.
Je remontais ensuite dans ma chambre, toujours vêtue... Comme une femme, ce qui me semblait pratiquement irréel après avoir passé près de trois mois vêtue en homme. Je m'assis devant une plaque de bronze polie faisant office de miroir et prit un peigne en os, avant de me peigner longuement les cheveux.
C'est alors que "Barbiche" toqua à ma porte, me prévenant que l'heure du souper était arrivé. Je n'avais pas le temps de me changer, ni de remettre mon masque. J'eu juste le temps de bander ma poitrine, avant d'ouvrir la porte.
"Ne te poses aucune question... Je te pries... Je suis... Prêt à aller dîner, je te suis."
Bah, qu'il se pose des questions si il le souhaitait, cela m'importait peu.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
L’ami ne semblait pas des plus enjoué malgré le bon déroulement du voyage. Peut-être tout simplement n’appréciait-il pas les chevauchées à moins qu’il ne soit en permanence inquiété par la précarité de sa situation. Aussi le minotaure avait tenté plusieurs fois de dérider son compagnon de route mais rien ne semblait venir à bout de sa retenue. Tous deux parvinrent aux portes de la cité portuaire. Les lieux étaient déjà plus propres que les grandes cités, du simple fait que la population y était moins dense. Ils purent confier leurs chevaux à une écurie jusqu’au lendemain puisqu’en commun accord, ils profiteraient d’une nuit à l’auberge. Hunrak espérait cette fois être plus chanceux concernant le tenancier, les deux dernières occasions s’étant démarquées par diverses vilénies. Suite à quelques déambulations, « Batard » - décidément il lui était impossible de tolérer un surnom pareil- trouva une auberge disposant d’une salle d’eau. Au moins l’une des seules choses dont le minotaure avec la certitude, son accompagnateur appréciait particulièrement les bains. Sachant que d’ordre général, ces équipements n’étaient pas adaptés à un individu de sa carrure, l’apothicaire hésita à passer son tour mais après quelque réflexion, un passage s’imposait.
L’heure n’était pas des plus avancées, aussi laissa-t-il Masque –il préféra procéder ainsi- à l’auberge afin de s’adonner à une petite promenade en ville. Ces journées à cheval lui avaient donné l’envie de se dégourdir les jambes. Sans surprise de nombreux dépôts longeaient le fleuve et quelques boutiques spécialisées jonchaient les allées. Hunrak croisa par ailleurs un groupe de charpentiers rejoignant le port, certainement en charge de réparations sur un navire. Il parvint un peu au hasard sur la place principale qui faisait également office de marché. La circulation y était plus dense et dans le brouhaha une voix familière se démarqua. Le guerrier se retourna sans pour autant trouver la source de l’élocution jusqu’à ce qu’une main trapue ne s’agite à distance. Ne pouvant s’agir que d’une seule personne, le minotaure s’agita, n’hésitant pas à bousculer un peu le flux de passants le séparant de cette vieille connaissance qui déjà commençait à s’esclaffer. Bientôt, un nain s’agrippait au minotaure, sa joue posée contre l’abdomen de la créature. Hunrak l’aurait sans nul doute enserré s’il n’avait pas craint de l’offusquer en le soulevant.
- Par tout Orcande, Hunrak, je ne m’attendais pas à voir tes cornes trainer par ici ! Deux années et toujours pas fichu de porter autre chose que du cuir !
- Cher Galadin, tu t’y connais pourtant en affaires. C’est que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de quitter les environs de Telbara. Tu ne te serais fait une situation depuis ce temps ?
- Ha ! Tu as peut-être les yeux de mon arrière-grand-père Glaedar qui ne trouverait plus un gob’ dans son trou mais rien ne t’échappe ! Il gonfla le torse, montrant fièrement sa barbe sur laquelle avait été versée de la poudre d’or. Ça ne va pas si mal et tu n’y es pas étranger l’ami. Si l’on m’avait dit qu’une vache me port’rait chance il y a dix ans, je te l’y aurais renvoyé cuver sa bière dans le Phuolocht d’un bon coup d’botte dans l’derrière ! Mais dis-moi, qu’est-ce que tu es venu trainer tes sabots par ici ? Tu fais plutôt dans la verdure habituellement !
- Tu as bien raison. Je reviens de Tacomnal –Galadin cracha par terre à la simple écoute de ce nom- , j’avais besoin de fournitures. Dis-toi que j’en ai même tiré un bon prix mais le plus improbable est que je ne sois pas seul au retour.
Galadin sourit jusqu’aux oreilles, se faisant déjà tout un tas d’idées.
- Quoi alors ça y est ? Tu te s'rais trouvé la paire de sabots rare pour faire tout un tas de petits cornus ?
- Non non, rien de tout cela, mais une rencontre qui sort de l’ordinaire ça je te l’assure ! Que dirais-tu de me retrouver ce soir à l’auberge du Pont d’Argent ? Nous restons pour la nuit et repartirons demain dans la matinée.
Le nain n’hésita pas un instant et convint du rendez-vous. De son côté, Hunrak s’en retourna à l’auberge affronter le cuvier. Une fois prêt pour le gros œuvre, il chercha du regard avant de trouver l’objet de ses désirs. Une brosse rigide laissée à l’abandon dont on se servait à la base pour frotter le sol. Il pénétra autant qu’il le put le cuvier dont il dépassait de part et d’autre, les sabots balans et la nuque cassée contre le rebord. Décidément, ce n’est pas dans ces conditions qu’il jouirait d’une expérience relaxante. Alors il entama l’affaire sans attendre, se brossant vigoureusement tout en usant le savon. En quelques instants, le minotaure se trouvait couvert de mousse, ce qui lui irrita les naseaux, occasionnant quelques éternuements. Au prix de nombreux efforts, il parvint à se débarrasser des poussières et autres désagréments et prit un soin tout particulier à bichonner ses cornes. Une fois le grand nettoyage achevé il dut se libérer de l’emprise du cuvier. Hunrak ne trouva que pour seule solution d’appliquer son poids en avant, faisant basculer le contenant et donc une partie de son contenu avec. Fort heureusement, l’installation comprenait des évacuations d’eau. Le minotaure souleva une grande bassine d’eau dorénavant froide pour un ultime rinçage. Il s’employa par la suite à se sécher convenablement et sortit de l’épreuve non mécontent d’en avoir terminé. Au soir approchant, Hunrak vint frapper à la porte de la chambre de son compagnon et entra tout en annonçant qu’il était temps de profiter du repas. Son regard balaya de bas en haut l’occupant dont il vit le visage pour la première fois et visiblement surprise, car tel devait être le qualificatif le plus adapté de cette intrusion. Il n’eut réellement le temps de dire quoi que ce soit que déjà la femme le pria de se priver de tout commentaire. Au moins l’apothicaire était dorénavant clarifié en ce qui concernait la voix et les intonations… tout comme le masque. Heureusement qu’elle ne s’était pas rendue à Estandre.
Il la regarda d’un air neutre en un premier temps, puis repris une attitude davantage bienveillante, comme à l’accoutumée. Il descendit par conséquent les marches et se dirigea vers une table en coin de salle, à proximité de l’âtre. Hunrak s’installa contre le mur, bénéficiant d’une assise prévue pour un grand gabarit puis invita Masque à s’asseoir. Galadin arriverait plus tard, conformément à leur entente. Le tenancier s’approcha, affichant un sourire commercial mais honnête et disposa deux plaques de bois qui serviraient à disposer les aliments. Ce dernier allait revenir avec la pitance. C’est alors qu’une fois parti, le minotaure brisa le silence.
- Tu es parfaitement en droit de m’épargner les détails. Tu as il semblerait de très bonnes raisons de vouloir disparaître, mais puisqu’il nous reste une belle distance à parcourir, je préfèrerais autant savoir à quoi m’attendre en cas de problème. Tu n’en as certainement pas souvent eu l’occasion mais je crois que tu as ici l’opportunité d’accorder un peu de ta confiance ; et qui sait peut-être pourrai-je t’aider à te sortir de ta situation, peut-être déjà en tombant le « masque ».
Le ton était ferme mais dénué d’animosité.
L’heure n’était pas des plus avancées, aussi laissa-t-il Masque –il préféra procéder ainsi- à l’auberge afin de s’adonner à une petite promenade en ville. Ces journées à cheval lui avaient donné l’envie de se dégourdir les jambes. Sans surprise de nombreux dépôts longeaient le fleuve et quelques boutiques spécialisées jonchaient les allées. Hunrak croisa par ailleurs un groupe de charpentiers rejoignant le port, certainement en charge de réparations sur un navire. Il parvint un peu au hasard sur la place principale qui faisait également office de marché. La circulation y était plus dense et dans le brouhaha une voix familière se démarqua. Le guerrier se retourna sans pour autant trouver la source de l’élocution jusqu’à ce qu’une main trapue ne s’agite à distance. Ne pouvant s’agir que d’une seule personne, le minotaure s’agita, n’hésitant pas à bousculer un peu le flux de passants le séparant de cette vieille connaissance qui déjà commençait à s’esclaffer. Bientôt, un nain s’agrippait au minotaure, sa joue posée contre l’abdomen de la créature. Hunrak l’aurait sans nul doute enserré s’il n’avait pas craint de l’offusquer en le soulevant.
- Par tout Orcande, Hunrak, je ne m’attendais pas à voir tes cornes trainer par ici ! Deux années et toujours pas fichu de porter autre chose que du cuir !
- Cher Galadin, tu t’y connais pourtant en affaires. C’est que je n’ai pas vraiment eu l’occasion de quitter les environs de Telbara. Tu ne te serais fait une situation depuis ce temps ?
- Ha ! Tu as peut-être les yeux de mon arrière-grand-père Glaedar qui ne trouverait plus un gob’ dans son trou mais rien ne t’échappe ! Il gonfla le torse, montrant fièrement sa barbe sur laquelle avait été versée de la poudre d’or. Ça ne va pas si mal et tu n’y es pas étranger l’ami. Si l’on m’avait dit qu’une vache me port’rait chance il y a dix ans, je te l’y aurais renvoyé cuver sa bière dans le Phuolocht d’un bon coup d’botte dans l’derrière ! Mais dis-moi, qu’est-ce que tu es venu trainer tes sabots par ici ? Tu fais plutôt dans la verdure habituellement !
- Tu as bien raison. Je reviens de Tacomnal –Galadin cracha par terre à la simple écoute de ce nom- , j’avais besoin de fournitures. Dis-toi que j’en ai même tiré un bon prix mais le plus improbable est que je ne sois pas seul au retour.
Galadin sourit jusqu’aux oreilles, se faisant déjà tout un tas d’idées.
- Quoi alors ça y est ? Tu te s'rais trouvé la paire de sabots rare pour faire tout un tas de petits cornus ?
- Non non, rien de tout cela, mais une rencontre qui sort de l’ordinaire ça je te l’assure ! Que dirais-tu de me retrouver ce soir à l’auberge du Pont d’Argent ? Nous restons pour la nuit et repartirons demain dans la matinée.
Le nain n’hésita pas un instant et convint du rendez-vous. De son côté, Hunrak s’en retourna à l’auberge affronter le cuvier. Une fois prêt pour le gros œuvre, il chercha du regard avant de trouver l’objet de ses désirs. Une brosse rigide laissée à l’abandon dont on se servait à la base pour frotter le sol. Il pénétra autant qu’il le put le cuvier dont il dépassait de part et d’autre, les sabots balans et la nuque cassée contre le rebord. Décidément, ce n’est pas dans ces conditions qu’il jouirait d’une expérience relaxante. Alors il entama l’affaire sans attendre, se brossant vigoureusement tout en usant le savon. En quelques instants, le minotaure se trouvait couvert de mousse, ce qui lui irrita les naseaux, occasionnant quelques éternuements. Au prix de nombreux efforts, il parvint à se débarrasser des poussières et autres désagréments et prit un soin tout particulier à bichonner ses cornes. Une fois le grand nettoyage achevé il dut se libérer de l’emprise du cuvier. Hunrak ne trouva que pour seule solution d’appliquer son poids en avant, faisant basculer le contenant et donc une partie de son contenu avec. Fort heureusement, l’installation comprenait des évacuations d’eau. Le minotaure souleva une grande bassine d’eau dorénavant froide pour un ultime rinçage. Il s’employa par la suite à se sécher convenablement et sortit de l’épreuve non mécontent d’en avoir terminé. Au soir approchant, Hunrak vint frapper à la porte de la chambre de son compagnon et entra tout en annonçant qu’il était temps de profiter du repas. Son regard balaya de bas en haut l’occupant dont il vit le visage pour la première fois et visiblement surprise, car tel devait être le qualificatif le plus adapté de cette intrusion. Il n’eut réellement le temps de dire quoi que ce soit que déjà la femme le pria de se priver de tout commentaire. Au moins l’apothicaire était dorénavant clarifié en ce qui concernait la voix et les intonations… tout comme le masque. Heureusement qu’elle ne s’était pas rendue à Estandre.
Il la regarda d’un air neutre en un premier temps, puis repris une attitude davantage bienveillante, comme à l’accoutumée. Il descendit par conséquent les marches et se dirigea vers une table en coin de salle, à proximité de l’âtre. Hunrak s’installa contre le mur, bénéficiant d’une assise prévue pour un grand gabarit puis invita Masque à s’asseoir. Galadin arriverait plus tard, conformément à leur entente. Le tenancier s’approcha, affichant un sourire commercial mais honnête et disposa deux plaques de bois qui serviraient à disposer les aliments. Ce dernier allait revenir avec la pitance. C’est alors qu’une fois parti, le minotaure brisa le silence.
- Tu es parfaitement en droit de m’épargner les détails. Tu as il semblerait de très bonnes raisons de vouloir disparaître, mais puisqu’il nous reste une belle distance à parcourir, je préfèrerais autant savoir à quoi m’attendre en cas de problème. Tu n’en as certainement pas souvent eu l’occasion mais je crois que tu as ici l’opportunité d’accorder un peu de ta confiance ; et qui sait peut-être pourrai-je t’aider à te sortir de ta situation, peut-être déjà en tombant le « masque ».
Le ton était ferme mais dénué d’animosité.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Barbiche obtempéra, ce dont je lui fus reconnaissante. Il conserva un instant une attitude somme toute assez neutre, avant de reprendre un air bienveillant. Nous descendîmes les escaliers et parvinrent à une table en coin de salle, non loin de l'âtre. Le Minotaure avait une chaise prévue pour un grand gabarit tel que le sien. On disposa deux plaques de bois, accompagnées de tranchoirs. Le reste allait venir ensuite. Ce fut Barbiche, qui brisa le silence en me demandant ce à quoi il pouvait s'attendre en restant à mes côtés et m'expliquant qu'en ce moment, je pouvais lui accorder de ma confiance, qui sait, peut-être pourrait-il m'aider à faire... "Tomber le masque".
"A quoi s'attendre... Mes poursuivants sont des tueurs, cela je le sais. Ils sont riches, mais auront sûrement du mal à s'adapter ici. Je viens d'une contrée au-dela des mers et ai débarqué à Tacomnal. J'ai eu un peu de chance, le capitaine m'a aidé à changer ma monnaie. Eux... Les connaissant, si j'ai de la chance, ils sont peut-être encore bloqués là bas."
Je m'interrompis, le temps que le tenancier dispose sur nos plats de la viande accompagnée d'un peu de légumes. A ce moment-là, un Nain ce joignit à nous. La façon dont l'accueillit mon compagnon de route indiquait qu'ils se connaissaient tous deux. Le nouvel arrivant devait être une personne à la fois importante et riche, et tenait à témoigner de ce statut en saupoudrant sa barbe de poudre d'or.
Il me dévisagez toutefois avec un drôle d'oeil.
"Hunrak, mon vieux, je suis content que tu te soit trouvé de la compagnie. Mais pourquoi fallait-il que ce soit une Drow ?"
En effet, même si mes cheveux cachaient mes oreilles pointues, ma peau avait une coloration plus sombre que celle d'un Humain, et pas seulement à cause du soleil. De plus, mes yeux rouges attiraient le regard et je savais que plusieurs personnes m'avaient dévisagé alors que je me dirigeais vers la table, et ce n'était pas à cause de ma féminité.
"Hunrak ne savait pas que je suis une femme. J'étais masquée lors de notre rencontre, et jusqu'à aujourd'hui. Et mon nom est Morathi."
Un dernier plat fut amené au Nain, le tout accompagné de bière. J'en prit une gorgée. Je n'avais guère de problème de conscience quand au fait de boire de l'alcool. Au bordel, j'avais parfois à accompagner un client dans ses libations, avant que les gotons ne s'occupent de vider ses bourses, dans tous les sens du terme. J'essuyais la mousse sur mes lèvres d'un coup de langue, avant de répondre au Nain.
"Je suis une fugitive. Le Nain cracha au sol. Il ne devait pas avoir grand chose à faire, que je sois fugitive ou non. Et je ne suis qu'une Demi-Drow, d'où le titre par lequel j'ai proposé à Hunrak de m'appeler."
Je disposais de la viande sur mon tranchoir et mordit dedans, avant d'essuyer d'un revers de main le mince filet de sauce qui avait coulé sur mon menton.
"Comme vous pouvez le voir à mes vêtements, je suis habituée à un certain niveau de vie, même si ce ne fut pas toujours le cas. J'eu à tuer un de mes soupirants, qui s'était introduit dans ma chambre un soir, alors que je venais de repousser ses avances. Sa famille est noble et m'a mise sur le dos une petite meute d'assassins. Je peux supposer qu'ils finiront par abandonner les poursuites, ils ont déjà sûrement perdu ma trace."
Je reprit une gorgée de bière, pour faire descendre les légumes que je venais d'avaler.
"Je pense que je vais m'établir quelque part... Une fois que l'on prend l'habitude d'être une Dame, il est difficile de se débarrasser de certains traits et la recherche du confort en fait partie."
"A quoi s'attendre... Mes poursuivants sont des tueurs, cela je le sais. Ils sont riches, mais auront sûrement du mal à s'adapter ici. Je viens d'une contrée au-dela des mers et ai débarqué à Tacomnal. J'ai eu un peu de chance, le capitaine m'a aidé à changer ma monnaie. Eux... Les connaissant, si j'ai de la chance, ils sont peut-être encore bloqués là bas."
Je m'interrompis, le temps que le tenancier dispose sur nos plats de la viande accompagnée d'un peu de légumes. A ce moment-là, un Nain ce joignit à nous. La façon dont l'accueillit mon compagnon de route indiquait qu'ils se connaissaient tous deux. Le nouvel arrivant devait être une personne à la fois importante et riche, et tenait à témoigner de ce statut en saupoudrant sa barbe de poudre d'or.
Il me dévisagez toutefois avec un drôle d'oeil.
"Hunrak, mon vieux, je suis content que tu te soit trouvé de la compagnie. Mais pourquoi fallait-il que ce soit une Drow ?"
En effet, même si mes cheveux cachaient mes oreilles pointues, ma peau avait une coloration plus sombre que celle d'un Humain, et pas seulement à cause du soleil. De plus, mes yeux rouges attiraient le regard et je savais que plusieurs personnes m'avaient dévisagé alors que je me dirigeais vers la table, et ce n'était pas à cause de ma féminité.
"Hunrak ne savait pas que je suis une femme. J'étais masquée lors de notre rencontre, et jusqu'à aujourd'hui. Et mon nom est Morathi."
Un dernier plat fut amené au Nain, le tout accompagné de bière. J'en prit une gorgée. Je n'avais guère de problème de conscience quand au fait de boire de l'alcool. Au bordel, j'avais parfois à accompagner un client dans ses libations, avant que les gotons ne s'occupent de vider ses bourses, dans tous les sens du terme. J'essuyais la mousse sur mes lèvres d'un coup de langue, avant de répondre au Nain.
"Je suis une fugitive. Le Nain cracha au sol. Il ne devait pas avoir grand chose à faire, que je sois fugitive ou non. Et je ne suis qu'une Demi-Drow, d'où le titre par lequel j'ai proposé à Hunrak de m'appeler."
Je disposais de la viande sur mon tranchoir et mordit dedans, avant d'essuyer d'un revers de main le mince filet de sauce qui avait coulé sur mon menton.
"Comme vous pouvez le voir à mes vêtements, je suis habituée à un certain niveau de vie, même si ce ne fut pas toujours le cas. J'eu à tuer un de mes soupirants, qui s'était introduit dans ma chambre un soir, alors que je venais de repousser ses avances. Sa famille est noble et m'a mise sur le dos une petite meute d'assassins. Je peux supposer qu'ils finiront par abandonner les poursuites, ils ont déjà sûrement perdu ma trace."
Je reprit une gorgée de bière, pour faire descendre les légumes que je venais d'avaler.
"Je pense que je vais m'établir quelque part... Une fois que l'on prend l'habitude d'être une Dame, il est difficile de se débarrasser de certains traits et la recherche du confort en fait partie."
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Hunrak peina à partager l’optimisme de la demi-sang quant à la situation de ses poursuivants. Dans tous les cas, ces individus disposaient de moyens et le port de Tacomnal, de par sa localisation ne devait certainement pas poser de réel souci concernant le change de la monnaie et quand bien même, l’or reste de l’or ; son simple reflet suffisant à corrompre les esprits simples, tout pouvait arriver. Galadin ne tarda pas à rejoindre l’établissement, à qui le minotaure fit signe de les rejoindre, embarquant avec lui un haut tabouret habituellement utilisé au comptoir. Le nain employa son franc parlé caractéristique mais en cela son ami l’appréciait particulièrement. Enfin un véritable nom vint accompagner la femme et cela sonnait infiniment mieux que son soi-disant surnom.
- Eh bien comme tu l’auras certainement compris, je suis Hunrak et mon ami fort en gueule ici présent est Galadin. Ce dernier répondit d’un rot approbateur entre deux lampées de bière précédant un de ses crachas à l’écoute des termes de Morathi.
- Enfin, j’ai tout de même émis des réserves quant à son emploi.
Il entama néanmoins son repas, le nain s’étant déjà affranchi de sa boisson, il hurla en direction de l’aubergiste afin qu’on le « ravitaille » selon ses propres termes. Son attitude grandiloquente ne sembla pas pour autant choquer qui que ce soit ; avec les années, on s’était accoutumé au savoir-vivre nain. Au moins ceux-ci avaient l’avantage d’égayer d’un trait les environnements austères. Son couteau en main, Hunrak s’attaqua au porc découpé par le tenancier. S’ils s’agissaient là de bas morceaux, la faible fréquence à laquelle celui-ci dégustait de la viande altéra son expérience gustative. Aussitôt se saisit-il de sa pinte que le nain jeta sa main sur le poignet du minotaure.
- Ne te donne pas cette peine l’ami, je m’en suis chargé pour toi !
Il rit aux éclats, l’apothicaire ayant été absorbé par sa dégustation n’en remarqua pas l’habile intervention du de Galadin sur sa boisson. Dans les faits, le barbu s’était jeté non sans rapidité sur le pichet qu’il vida en un instant, même si sur la fin, son empressement fut tel qu’il loucha de par sa détermination de vider son contenu dans la précipitation. Il rappela néanmoins le propriétaire pour une nouvelle tournée. Quant à Hunrak il écouta avec attention Morathi jusqu’à ce qu’elle eut fini.
- J’espère pour toi que tu ne te trompes pas. La pire erreur serait de les sous-estimer, auquel cas tu finiras par te faire surprendre. Pour ce qui est de ta recherche du confort, c’est tout aussi dangereux si ces individus connaissant tes goûts et aspirations.
Galadin, même s’il prêta l’oreille à la conversation changea de sujet. Sa seule préoccupation du moment étant de fêter les retrouvailles, celui-ci s’adonna à un fredonnement montagnard tout en balançant sa choppe
- On ne croirait pas comme ça mais au-delà d’avoir l’une des barbes les plus ahurissantes de la profession, Galadin est un forgeron d’exception, lequel rougit moins d’ivresse que de fierté. Il est à l’origine des lames de mes haches et elles ne m’ont jamais fait défaut.
- A toi non mais à ces gob’s, ils s’en fendaient la poire ! Hurla-t-il, frappant la table de son pichet. Je m’rendais vers Fusynel et voilà pas qu’un groupe de ces vermines s’en prenait à mon chariot. A l’époque, j’avais la barbe nue et j’cherchais à me faire un nom. J’en serais pas revenu sans l’autre. Il a chargé dans l’tunnel comme un fou furieux et moi-même je dois bien admettre qu’il m’a fait peur le cornu. Il a pris la liberté de m’prendre une hache et je ne parle pas des viscères des peaux vertes ! Hé, si j’m’en souviens bien, t’en avais même un pendu à une corne ! Il s’esclaffa littéralement, s’étouffant presque tout en ingurgitant l’élixir de courage.
- Disons qu’une fois le labeur achevé et que même si seulement quelques-uns avaient été tués, la scène en donna une toute autre impression. Si les créations de Galadin étaient d’excellente facture, il manquait de reconnaissance et par le bouche-à-oreilles, l'histoire circula très rapidement. Le nain se racla la gorge avant de reprendre.
- Un vrai porte-bonheur celui-là ! C’était peut-être qu’un coup de chance mais sans ça, je n’en serais certainement pas là où j’en suis aujourd’hui !
Hunrak eut enfin le loisir de profiter d’un pichet qu’il engloutit d’un trait, la soif l’emportant plus que l’envie d’alcool. Galadin était peut-être bruyant mais il était également de bonne compagnie.
- Eh bien comme tu l’auras certainement compris, je suis Hunrak et mon ami fort en gueule ici présent est Galadin. Ce dernier répondit d’un rot approbateur entre deux lampées de bière précédant un de ses crachas à l’écoute des termes de Morathi.
- Enfin, j’ai tout de même émis des réserves quant à son emploi.
Il entama néanmoins son repas, le nain s’étant déjà affranchi de sa boisson, il hurla en direction de l’aubergiste afin qu’on le « ravitaille » selon ses propres termes. Son attitude grandiloquente ne sembla pas pour autant choquer qui que ce soit ; avec les années, on s’était accoutumé au savoir-vivre nain. Au moins ceux-ci avaient l’avantage d’égayer d’un trait les environnements austères. Son couteau en main, Hunrak s’attaqua au porc découpé par le tenancier. S’ils s’agissaient là de bas morceaux, la faible fréquence à laquelle celui-ci dégustait de la viande altéra son expérience gustative. Aussitôt se saisit-il de sa pinte que le nain jeta sa main sur le poignet du minotaure.
- Ne te donne pas cette peine l’ami, je m’en suis chargé pour toi !
Il rit aux éclats, l’apothicaire ayant été absorbé par sa dégustation n’en remarqua pas l’habile intervention du de Galadin sur sa boisson. Dans les faits, le barbu s’était jeté non sans rapidité sur le pichet qu’il vida en un instant, même si sur la fin, son empressement fut tel qu’il loucha de par sa détermination de vider son contenu dans la précipitation. Il rappela néanmoins le propriétaire pour une nouvelle tournée. Quant à Hunrak il écouta avec attention Morathi jusqu’à ce qu’elle eut fini.
- J’espère pour toi que tu ne te trompes pas. La pire erreur serait de les sous-estimer, auquel cas tu finiras par te faire surprendre. Pour ce qui est de ta recherche du confort, c’est tout aussi dangereux si ces individus connaissant tes goûts et aspirations.
Galadin, même s’il prêta l’oreille à la conversation changea de sujet. Sa seule préoccupation du moment étant de fêter les retrouvailles, celui-ci s’adonna à un fredonnement montagnard tout en balançant sa choppe
- On ne croirait pas comme ça mais au-delà d’avoir l’une des barbes les plus ahurissantes de la profession, Galadin est un forgeron d’exception, lequel rougit moins d’ivresse que de fierté. Il est à l’origine des lames de mes haches et elles ne m’ont jamais fait défaut.
- A toi non mais à ces gob’s, ils s’en fendaient la poire ! Hurla-t-il, frappant la table de son pichet. Je m’rendais vers Fusynel et voilà pas qu’un groupe de ces vermines s’en prenait à mon chariot. A l’époque, j’avais la barbe nue et j’cherchais à me faire un nom. J’en serais pas revenu sans l’autre. Il a chargé dans l’tunnel comme un fou furieux et moi-même je dois bien admettre qu’il m’a fait peur le cornu. Il a pris la liberté de m’prendre une hache et je ne parle pas des viscères des peaux vertes ! Hé, si j’m’en souviens bien, t’en avais même un pendu à une corne ! Il s’esclaffa littéralement, s’étouffant presque tout en ingurgitant l’élixir de courage.
- Disons qu’une fois le labeur achevé et que même si seulement quelques-uns avaient été tués, la scène en donna une toute autre impression. Si les créations de Galadin étaient d’excellente facture, il manquait de reconnaissance et par le bouche-à-oreilles, l'histoire circula très rapidement. Le nain se racla la gorge avant de reprendre.
- Un vrai porte-bonheur celui-là ! C’était peut-être qu’un coup de chance mais sans ça, je n’en serais certainement pas là où j’en suis aujourd’hui !
Hunrak eut enfin le loisir de profiter d’un pichet qu’il engloutit d’un trait, la soif l’emportant plus que l’envie d’alcool. Galadin était peut-être bruyant mais il était également de bonne compagnie.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Galadin, le patronyme du Nain, semblait être un lampeur de première catégorie. Pas de chance pour lui, je devais être du même niveau, puisque j'avais déjà vidé deux chopes, ce qui faisait que le tenancier avait des yeux exorbité en voyant une Demi-Elfe bien vêtue boire autant.
Je continuais à manger tranquillement, tandis qu'Hunrak m'expliquait où mon plan péchait : si j'aimais le confort, mes poursuivants étaient sûrement au courant de cela.
Ce n'était pas faux... Je soupirais. J'allais devoir laisser des cadavres derrière moi, je le pressentais. Comme si la décision de fuir son foyer et son pays n'était pas assez difficile à prendre, je savais qu'il me faudrait encore du temps pour pouvoir être en paix.
C'est alors que Galadin se joignit à la conversation et j'appris qu'il était forgeron de son état, un excellent forgeron, par ailleurs. C'était logique, par ailleurs. Il était riche et les Nains ayant tout de même une certaine réputation d'honnêteté, ses moyens d'enrichissements ne pouvaient qu'être légaux. Le duo m'expliqua dans quelles circonstances ils s'étaient rencontrés. Le Nain n'avait pas encore commencé à pailleter sa barbe de poudre d'or et cherchait à se faire un nom, quand il fut attaqué dans un tunnel, par une bande de gobelins. Hunrak avait alors chargé et prit une des haches du Nain, avant de faire une véritable boucherie. Le bouche à oreille concernant la qualité des armes de Galadin avait ensuite fait le reste du travail. Ce dernier parlait de chance, je ne pouvais qu'acquiescer à cela.
Je vidais ma troisième chope, avant d'inspirer profondément et de me mettre à plutôt boire de l'eau. Cela faisait bien longtemps que je n'avais bu d'alcool et il pouvait se révéler traître si l'on n'y prenait garde.
"Oh, vous savez, mon histoire comporte sans doute une petite portion de chance... Je suis réellement une bâtarde, ma mère était une catin. J'ai été élevée dans un bordel... Drôle d'endroit pour élever un enfant en vérité. Et puis, je suis parvenu à fuir cette vie. Je n'ai jamais eu à faire de passe, ne vous méprenez pas."
Mieux valait les prévenir, et cela indiquait que je n'étais pas une fille facile. Sous l'effet de l'alcool, ma voix semblait quelque peu nasillarde.
"Mon travail, au bordel, était d'attiser les feux des clients en dansant devant eux, avant que les gotons ne prennent soin d'étouffer ces flammes, rassurez-vous... L'on a attendu que j'ai mes formes de femmes pour cela... Et puis, j'ai donc fuis. Je me rendis dans un port, m'enrôlait dans une bande. Et puis, un soir, on eu à abattre un type. Un albinos, ou en tout les cas, il y ressemblait. Je lui ai envoyé deux carreaux d'arbalètes. Il fuit le lieu du combat, agonisant et je le suivis. Il mourut sur les quais, un gamin des rues lui piqua ses bottes et je récupérais sa bourse et sa rapière. J'avais assez d'argent, avec le fruit de mes rapines, pour quitter cette vie et devenir une Dame."
J'avais une joue appuyée contre un de mes poings. De la pointe de mon couteau, je piquais des morceaux de viande, avant de les porter à ma bouche.
"J'avais reçu un vernis d'éducation, au bordel. Il n'y avait pas que des voyageurs de passages, le lieu était bien situé et des personnes de haute qualité s'y rendaient. J'avais donc tout intérêt à savoir les accueillir, de façon polie. C'est pour cela que je n'eus guère de problèmes pour m'installer dans la bonne société du port, je savais comment me comporter."
J'eu un petit sourire charmeur. Si j'avais bien compris comment était la haute société de Telbara, je n'aurais sans doute aucun problèmes à me fondre dedans, à moins que je n'entre dans un bordel de luxe. Je pourrais danser... Dans le pire des cas... Je m'avilirais et ferais des passes pour subsister.
"J'ai réfléchi à ce que je pourrais faire, pour m'établir. Je pourrais me trouver... Un protecteur, le temps de faire mon trou dans la société telbarane..."
Je continuais à manger tranquillement, tandis qu'Hunrak m'expliquait où mon plan péchait : si j'aimais le confort, mes poursuivants étaient sûrement au courant de cela.
Ce n'était pas faux... Je soupirais. J'allais devoir laisser des cadavres derrière moi, je le pressentais. Comme si la décision de fuir son foyer et son pays n'était pas assez difficile à prendre, je savais qu'il me faudrait encore du temps pour pouvoir être en paix.
C'est alors que Galadin se joignit à la conversation et j'appris qu'il était forgeron de son état, un excellent forgeron, par ailleurs. C'était logique, par ailleurs. Il était riche et les Nains ayant tout de même une certaine réputation d'honnêteté, ses moyens d'enrichissements ne pouvaient qu'être légaux. Le duo m'expliqua dans quelles circonstances ils s'étaient rencontrés. Le Nain n'avait pas encore commencé à pailleter sa barbe de poudre d'or et cherchait à se faire un nom, quand il fut attaqué dans un tunnel, par une bande de gobelins. Hunrak avait alors chargé et prit une des haches du Nain, avant de faire une véritable boucherie. Le bouche à oreille concernant la qualité des armes de Galadin avait ensuite fait le reste du travail. Ce dernier parlait de chance, je ne pouvais qu'acquiescer à cela.
Je vidais ma troisième chope, avant d'inspirer profondément et de me mettre à plutôt boire de l'eau. Cela faisait bien longtemps que je n'avais bu d'alcool et il pouvait se révéler traître si l'on n'y prenait garde.
"Oh, vous savez, mon histoire comporte sans doute une petite portion de chance... Je suis réellement une bâtarde, ma mère était une catin. J'ai été élevée dans un bordel... Drôle d'endroit pour élever un enfant en vérité. Et puis, je suis parvenu à fuir cette vie. Je n'ai jamais eu à faire de passe, ne vous méprenez pas."
Mieux valait les prévenir, et cela indiquait que je n'étais pas une fille facile. Sous l'effet de l'alcool, ma voix semblait quelque peu nasillarde.
"Mon travail, au bordel, était d'attiser les feux des clients en dansant devant eux, avant que les gotons ne prennent soin d'étouffer ces flammes, rassurez-vous... L'on a attendu que j'ai mes formes de femmes pour cela... Et puis, j'ai donc fuis. Je me rendis dans un port, m'enrôlait dans une bande. Et puis, un soir, on eu à abattre un type. Un albinos, ou en tout les cas, il y ressemblait. Je lui ai envoyé deux carreaux d'arbalètes. Il fuit le lieu du combat, agonisant et je le suivis. Il mourut sur les quais, un gamin des rues lui piqua ses bottes et je récupérais sa bourse et sa rapière. J'avais assez d'argent, avec le fruit de mes rapines, pour quitter cette vie et devenir une Dame."
J'avais une joue appuyée contre un de mes poings. De la pointe de mon couteau, je piquais des morceaux de viande, avant de les porter à ma bouche.
"J'avais reçu un vernis d'éducation, au bordel. Il n'y avait pas que des voyageurs de passages, le lieu était bien situé et des personnes de haute qualité s'y rendaient. J'avais donc tout intérêt à savoir les accueillir, de façon polie. C'est pour cela que je n'eus guère de problèmes pour m'installer dans la bonne société du port, je savais comment me comporter."
J'eu un petit sourire charmeur. Si j'avais bien compris comment était la haute société de Telbara, je n'aurais sans doute aucun problèmes à me fondre dedans, à moins que je n'entre dans un bordel de luxe. Je pourrais danser... Dans le pire des cas... Je m'avilirais et ferais des passes pour subsister.
"J'ai réfléchi à ce que je pourrais faire, pour m'établir. Je pourrais me trouver... Un protecteur, le temps de faire mon trou dans la société telbarane..."
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
La demi-sang sembla prendre en compte l’avis d’Hunrak ; ce dernier, espérant que son entrain contribuant à ce qu’elle commette des erreurs la compromette se rassura. Peut-être était-ce de la naïveté ou un sursaut de confiance. Dans tous les cas, sa réaction, bien que silencieuse était une bonne chose. La langue de la femme se délia lorsqu’elle mentionna certains passages de son passé, passage brutal d’appât à gorets à malfrat. Sacrée tournure mais si intérieurement le minotaure ne pouvait approuver ces actes, il ne put pour autant la blâmer. La vie menée, l’environnement et événements sont autant d’ingrédients composant un individu et si l’on ne peut pardonner à certains, parfois il nous est offert l’occasion de les comprendre, de dépasser les seuls faits et considérer le tout sans son ensemble.
Galadin finissait sa cinquième pinte, ne se souciant plus que de sa choppe qui se vidait désespérément. Il sembla s’adresser à un convive imaginaire alors qu’il se tourna, agitant furieusement le poing en direction de l’âtre. Le nain bredouillait quelques borborygmes mais en tendant l’oreille, on distinguait une vieille affaire de minerai pauvre, certainement l’expérience d’un fournisseur peu scrupuleux qui lui restait en travers de la gorge. Il fut néanmoins toujours en l’état d’appeler le « tavernier » selon ses propres termes, révélant sans difficulté l’objet de sa réclamation ; ce dernier fit mine de ne rien entendre. Galadin plissa les yeux et fixa d’un air prédateur le choppe d’Hunrak qui, connaissant bien la finalité de la chose se résigna et poussa d’un doigt la choppe qui glissa devant le nain qui tirait déjà la langue comme un assoiffé du désert. Le minotaure de son côté revint à la discussion.
- Tu es certes très débrouillarde mais comptes-tu retrouver cette même vie que tu as fuie à moins que tu ne retombes dans le larcin ? Si tu empruntes cette voie de ton propre chef, sache que je ne serai pas en mesure de t’aider. J’éprouve peut-être une certaine empathie à ton égard mais je ne pourrais cautionner le fait que tu t’adonnes à des bassesses pour retrouver une situation qui te complaise. Je crois en la vertu du labeur et du mérite, aussi je ne serais pas complice d’actes répréhensibles. Néanmoins, si tes projets sont tout autres, je suis certain de pouvoir apporter mon soutien quant à tes poursuivants.
Le guerrier était intransigeant sur certains sujets. L’honneur étant selon son point de vue la pierre angulaire de l’existence, celui-ci ne dérogerait pas à ses idéaux, tout comme à défendre une cause lui étant juste.
Galadin finissait sa cinquième pinte, ne se souciant plus que de sa choppe qui se vidait désespérément. Il sembla s’adresser à un convive imaginaire alors qu’il se tourna, agitant furieusement le poing en direction de l’âtre. Le nain bredouillait quelques borborygmes mais en tendant l’oreille, on distinguait une vieille affaire de minerai pauvre, certainement l’expérience d’un fournisseur peu scrupuleux qui lui restait en travers de la gorge. Il fut néanmoins toujours en l’état d’appeler le « tavernier » selon ses propres termes, révélant sans difficulté l’objet de sa réclamation ; ce dernier fit mine de ne rien entendre. Galadin plissa les yeux et fixa d’un air prédateur le choppe d’Hunrak qui, connaissant bien la finalité de la chose se résigna et poussa d’un doigt la choppe qui glissa devant le nain qui tirait déjà la langue comme un assoiffé du désert. Le minotaure de son côté revint à la discussion.
- Tu es certes très débrouillarde mais comptes-tu retrouver cette même vie que tu as fuie à moins que tu ne retombes dans le larcin ? Si tu empruntes cette voie de ton propre chef, sache que je ne serai pas en mesure de t’aider. J’éprouve peut-être une certaine empathie à ton égard mais je ne pourrais cautionner le fait que tu t’adonnes à des bassesses pour retrouver une situation qui te complaise. Je crois en la vertu du labeur et du mérite, aussi je ne serais pas complice d’actes répréhensibles. Néanmoins, si tes projets sont tout autres, je suis certain de pouvoir apporter mon soutien quant à tes poursuivants.
Le guerrier était intransigeant sur certains sujets. L’honneur étant selon son point de vue la pierre angulaire de l’existence, celui-ci ne dérogerait pas à ses idéaux, tout comme à défendre une cause lui étant juste.
Hunrak- Novice
- Race : Minotaure
Re: Espérons qu'on ne me rattrape pas...
Hunrak semblait désapprouver mes choix de carrières. On pouvait lui en vouloir, je ne l'avais pas choisis, moi, de vivre dans l'illégalité... J'avais quand même de la chance, comparée à de nombreuses femmes : L'on n'avait pas usé de mon corps à la guise d'inconnus, en échange de quelques pièces. Pour autant, il n'en fit pas la remarque à voix haute, ce dont je lui fus reconnaissante. Galadin, quand à lui, était sur le point de rouler sous la table en chantant des chansons paillardes, même si, pour le moment, les seuls sons sortant de sa bouche étaient des appels au tavernier à fin de remplir sa chope.
Le Minotaure lui tendit sa propre chope et le Nain à la barbe d'or s'en empara comme un naufragé agrippe une planche de bois flottant.
Je détournais mon attention quelques instant, avant d'observer les autres clients de la taverne.
Un ivrogne était endormi sur la jonchée. Quelques gotons, accompagnées par des lanterniers, passaient entre les clients, leurs proposant un petit tête à tête dans une chambre ou dans une ruelle. Ils évitèrent soigneusement notre table, sans doute à cause de la présence du Nain ivre, ce qui n'empêcha pas ce dernier de faire des propositions aux gotons, propositions qui firent rougir jusqu'aux lanterniers, pourtant habitués à ce genre de langage. Quand au Minotaure, ils l'évitèrent soigneusement. Et quand à moi... La réputation des Drows sur ce continent semblait suffisante pour les empêcher de m'aborder. Le petit groupe s'en alla
C'est alors qu'Hunrak me fit une petite leçon de morale. Il savait que je souhaitais me réinstaller et pouvait m'aider, mais il fallait que ce soit de façon... "Légale". J'eu un petit sourire en coin. Ce n'était pas comme si j'avais réellement le choix.
Notre attention fut détournée un instant par des dizainiers qui séparèrent trois ivrognes qui se battaient entre eux, avant de les faire sortir.
Je revins à Hunrak.
"Ce n'est pas comme si j'avais le choix. Je suis une femme, vous avez bien vu celles qui viennent de passer. Je sais manier les armes, je sais danser, mais c'est tout ce que je sais faire. Je peux devenir une servante... Haut de gamme, mais cela reviendrais à me trouver un protecteur. Sinon... Devenir une mercenaire ?"
Il y avait aussi la question de mes poursuivants. Il me fallait bien m'en débarrasser. Je souhaitais qu'ils aient abandonné et me laissent enfin tranquille, mais c'était un souhait enfantin, naïf, puéril.
La tête me tournait. Je demandais au tavernier une chope de posset, avant de souhaiter la bonne nuit au Minotaure et son ami ivre. Je me déshabillais, après avoir mis le loquet à la porte et but le lait alcoolisé, avant de me coucher.
Le lendemain, je remit les bandelettes sur ma poitrine, avant de replacer le masque sur mon visage. J'espérais que, prochainement, je n'aurais plus à agir ainsi. Je me rendis aux écuries et attendis là mon compagnon de route, après avoir sellé ma monture.
C'est alors que, cherchant à tromper mon ennui, je regardais l'agitation de la rue aux premières heures de l'aube, quand je vis ce que j'avais redouté durant mon voyage. Les assassins qui étaient lancés à ma poursuite avaient fini par me retrouver. L'un d'entre eux était à moins de cinq mètres de moi. Il s'était approché, espérant surement me tuer pendant que j'avais le dos tourné. Je pris, avec toute la célérité dont j'étais capable, mon arbalète et, dans un mouvement fluide, visa et tira.
Je n'avais pas besoin de viser réellement, ma victime était proche de moi et le carreau s'enfonça jusqu'aux plumes dans son torse. Devant la panique qui s'installa, j'enfourchais ma monture et la talonna en direction des portes de la ville. Mes poursuivants, après s'être remis de la surprises, firent de même.
Le Minotaure lui tendit sa propre chope et le Nain à la barbe d'or s'en empara comme un naufragé agrippe une planche de bois flottant.
Je détournais mon attention quelques instant, avant d'observer les autres clients de la taverne.
Un ivrogne était endormi sur la jonchée. Quelques gotons, accompagnées par des lanterniers, passaient entre les clients, leurs proposant un petit tête à tête dans une chambre ou dans une ruelle. Ils évitèrent soigneusement notre table, sans doute à cause de la présence du Nain ivre, ce qui n'empêcha pas ce dernier de faire des propositions aux gotons, propositions qui firent rougir jusqu'aux lanterniers, pourtant habitués à ce genre de langage. Quand au Minotaure, ils l'évitèrent soigneusement. Et quand à moi... La réputation des Drows sur ce continent semblait suffisante pour les empêcher de m'aborder. Le petit groupe s'en alla
C'est alors qu'Hunrak me fit une petite leçon de morale. Il savait que je souhaitais me réinstaller et pouvait m'aider, mais il fallait que ce soit de façon... "Légale". J'eu un petit sourire en coin. Ce n'était pas comme si j'avais réellement le choix.
Notre attention fut détournée un instant par des dizainiers qui séparèrent trois ivrognes qui se battaient entre eux, avant de les faire sortir.
Je revins à Hunrak.
"Ce n'est pas comme si j'avais le choix. Je suis une femme, vous avez bien vu celles qui viennent de passer. Je sais manier les armes, je sais danser, mais c'est tout ce que je sais faire. Je peux devenir une servante... Haut de gamme, mais cela reviendrais à me trouver un protecteur. Sinon... Devenir une mercenaire ?"
Il y avait aussi la question de mes poursuivants. Il me fallait bien m'en débarrasser. Je souhaitais qu'ils aient abandonné et me laissent enfin tranquille, mais c'était un souhait enfantin, naïf, puéril.
La tête me tournait. Je demandais au tavernier une chope de posset, avant de souhaiter la bonne nuit au Minotaure et son ami ivre. Je me déshabillais, après avoir mis le loquet à la porte et but le lait alcoolisé, avant de me coucher.
Le lendemain, je remit les bandelettes sur ma poitrine, avant de replacer le masque sur mon visage. J'espérais que, prochainement, je n'aurais plus à agir ainsi. Je me rendis aux écuries et attendis là mon compagnon de route, après avoir sellé ma monture.
C'est alors que, cherchant à tromper mon ennui, je regardais l'agitation de la rue aux premières heures de l'aube, quand je vis ce que j'avais redouté durant mon voyage. Les assassins qui étaient lancés à ma poursuite avaient fini par me retrouver. L'un d'entre eux était à moins de cinq mètres de moi. Il s'était approché, espérant surement me tuer pendant que j'avais le dos tourné. Je pris, avec toute la célérité dont j'étais capable, mon arbalète et, dans un mouvement fluide, visa et tira.
Je n'avais pas besoin de viser réellement, ma victime était proche de moi et le carreau s'enfonça jusqu'aux plumes dans son torse. Devant la panique qui s'installa, j'enfourchais ma monture et la talonna en direction des portes de la ville. Mes poursuivants, après s'être remis de la surprises, firent de même.
Morathi- Elite
- Race : Demi-Drow
Orcande - forum de RP médiéval-fantastique :: Zones de RP :: Royaume de Tacomnal :: Plaine du Tonnerre :: Tacomnal
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum