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Message  Helceok Lun 24 Juil 2017 - 14:44

Un cor résonna au loin, attirant l'attention de la sentinelle. La tonalité du son et la distance à laquelle il retentissait ne faisait aucun doute. Il provenait de la tribu voisine, Ketunwe, réputée pour son hostilité excessive envers les humains. Ses membres n'hésitaient pas à tendre des embuscades sur les routes fréquentées, à saccager les hameaux proches, et encore moins à tirer à vue sur quiconque serait surpris à traverser leur territoire. Helceok ne cautionnait pas ce genre de pratiques. Sa tutrice l'avait élevée dans le respect des autres races et, en dépit d'avoir choisi une voie plutôt martiale, elle préférait éviter les effusions de sang inutiles. Quant au signal, il indiquait une présence suspecte, mais pas de danger imminent. La centauresse n'avait donc pas à s'en soucier, d'autant plus sachant que les Ketunwe abattaient systématiquement tout intrus présent sur leurs terres.

Helceok reprit sa marche. Elle effectuait sa ronde quotidienne, arc à la main. Ses longues oreilles grises pivotaient machinalement en quête d'un bruit suspect, mais seul le sifflement du vent sur la végétation restait perceptible. Les longues lianes de lierre qui prenaient racine sur son crâne et se prolongeaient sur tout son corps la camouflaient partiellement au milieu de toute cette verdure. Ces vignes n'étaient pas seulement agrippées à elle, mais établissaient une véritable connexion avec leur hôte, convertissant pour elle les rayons du soleil en énergie. Sa magie se manifestait ainsi, en utilisant son propre corps comme support pour invoquer certaines plantes. Elle appréciait grandement ce lien si particulier avec la nature. Au son d'un deuxième cor, la sentinelle ne réagit même pas. Elle continua d'avancer d'un pas maladroit, boitillant presque. Malgré ce qu'on pourrait croire, cette démarche singulière ne l'entravait point. Elle se déplaçait ainsi, et il fallait s'y faire. Entre son allure d'éclopée, son visage inanimé, et les nombreuses vignes qui parcourraient son corps, difficile pour Helceok d'être prise au sérieux. Au cours de sa vie, elle avait subi critiques, railleries, soupçons de démence… Mais désormais, elle s'en moquait. Si sa tribu, les Torekwe, lui avait appris une chose, c'était de rester soi-même et de s'accepter ainsi. Après tout, comme le lui répétait constamment sa tutrice : « La Nature ne fait rien par hasard. »

En entendant un troisième cor retentir, suivit de près d'un quatrième, la centauresse se stoppa net. Quatre signaux en moins de dix minutes de la part d'une même tribu, voilà qui ne présageait rien de bon. Dans cette partie de la forêt, les sentinelles lançaient couramment des avertissements par le biais de leurs instruments. Fréquemment, il s'agissait de voyageurs peu confiants qui évitaient les sentiers principaux, propices aux agressions, pour finir par se perdre dans les bois. Sans même le savoir, ils pénétraient alors sur des territoires centaures, et étaient signalés, bien que ne représentant rien de dangereux en somme. Cependant, il pouvait parfois s'agir d'une cohorte de mercenaires à la solde d'humains, déterminés à chasser les centaures coûte que coûte hors de ce qu'ils s'imaginaient être leur forêt. Visant en priorité les clans les plus gênants à leurs yeux, comme les Ketunwe, leurs interventions ne se faisaient pas rares dans les environs. Souvent en sous-nombre et peu prévoyants, leurs attaques avaient jusqu'à présent été maîtrisées, en dépit des dégâts occasionnés. Toutefois, les tribus redoutaient le jour où une troupe bien rodée parviendrait à percer leurs défenses.

Un mauvais pressentiment gagna Helceok. S'agissait-il d'une énième invasion humaine ? La dernière était survenue au cours du mois dernier, et ne comptait pas moins de quatre morts chez les centaures, parmi une multitude de blessés graves. Revenaient-ils toujours mieux préparés ? Les fougères face à elle se mirent soudainement à crépiter. Par réflexe, la centauresse banda son arc et se stabilisa, prête à faire feu à tout instant. Une harde de chevreuils se dévoila, bondissant dans sa direction. Elle abaissa naturellement son arme pour les laisser passer, et en profita pour les observer. Helceok demeurait très empathique envers les animaux. Elle détestait les voir aussi effrayés. Ils fuyaient très clairement les terres Ketunwe, ce qui raviva son inquiétude. Hélas, son intuition de tantôt ne tarda pas à être confirmée par une cacophonie de cors. En raison de la menace que représentaient les hommes, il était plus sage pour les clans centaures de s'associer entre eux. Ainsi, afin d'éviter le pire, les chefs des tribus alentours avaient conclu une alliance visant à assurer une bien meilleure protection à leurs semblables. Dans l'intérêt de tous, chaque allié se devait d'envoyer du renfort lorsqu'une situation comme celle-ci se présentait. La dernière fois, Helceok avait été réquisitionnée pour maintenir la surveillance de son territoire. Mais cette fois-ci, c'était à son tour de se rendre sur le front, et elle n'y échapperait pas. Elle respira un grand coup puis, déterminée, elle s'élança vers la zone du conflit, galopant à vive allure entre les arbres.
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Message  Helceok Lun 31 Juil 2017 - 15:41

Une fois rendue sur le territoire de ses alliés, Helceok se laissa guider par le bruit des combats. Elle attendit d'être assez proche pour mettre un terme à sa course effrénée, et adopter une attitude plus discrète. Non loin de là se trouvait une clairière très appréciée des Ketunwe car spacieuse et proche d'un point d'eau. Ils y avaient établi leur camp, et une bonne partie d'entre eux devait s'y trouver en ce moment même. Sans plus attendre, la centauresse entreprit de se rapprocher. Elle se faufila dans les broussailles et progressa jusqu'à avoir une bonne vision de la bataille qui se déroulait. Son point d'observation, en retrait et plongé dans une légère pénombre, lui permit d'évaluer la situation sans risquer d'être aperçue. Des soldats étonnamment nombreux encerclaient une partie de la tribu qui peinait à résister. Tout autour d'eux, des corps sans vie issus des deux camps jonchaient l'herbe salie par le sang. Helceok avait déjà participé à plusieurs conflits dans l'intérêt de ses semblables, et pourtant, c'était bien la première fois qu'elle voyait une chose pareille. Le surnombre évident d'ennemis avait joué en leur faveur, et permis de percer rapidement une brèche dans les défenses centaures. L'agitation l'empêchait de déterminer avec certitude l'état des Ketunwe pris au piège. Elle les devinait exténués, usant de leurs toutes dernières forces pour repousser les assaillants. Des cris aigus lui indiquèrent également la présence d'enfants au beau milieu du tumulte. Il fallait à tous prix réagir, et vite.

D'autres centaures venus en renfort ne tardèrent pas à s'accumuler tout autour de la zone. Tapis par petits groupes derrière les buissons et les fourrés, ils se préparèrent à riposter de toute urgence. Tous possédaient une arme à distance, et c'était le moment de s'en servir. En grande hâte, ils improvisèrent une série de tirs plus ou moins synchronisés, destinée à désépaissir la foule d'humains. Comme prévu, la nuée de flèches décochées de toutes parts transperça le pourtour de l'attroupement qui, réalisant qu'on le prenait à revers, se scinda en deux pour répliquer. « Voilà ce qui arrive quand on ne se soucie pas de ses arrières », pensa Helceok. La pression sur les Ketunwe se relâcha, mais ils n'étaient pas sortis d'affaire pour autant. Désormais démasqués, les renforts abandonnèrent leurs cachettes pour venir affronter la vague de soldats s'apprêtant à déferler sur eux. Filant droit vers l'ennemi, la centauresse enfila précipitamment son arc autour de son torse pour ensuite dégainer sa lance.

A peine son arme fut-elle entre ses mains que sa hampe servit à amortir le glaive d'un humain. Ce dernier répliqua immédiatement en tentant de trancher le flanc gauche de la sentinelle. Malheureusement pour lui, elle demeurait bien plus rapide, et le bouscula d'une puissante ruade dans le thorax qui le propulsa à terre. Il se redressa difficilement, accompagnant ses efforts de quelques râles, et gardant une main appuyée à l'endroit où elle venait de le frapper. Lui aurait-elle cassé une cotte ? Voire plusieurs ? Dans tous les cas, il n'était clairement plus en état de se battre. Très vite, deux autres soldats se précipitèrent vers elle. La centauresse esquiva aisément les premiers coups qu'ils lui portèrent. Cependant, un de ses adversaires profita d'un moment d'inattention pour se glisser derrière elle. Il taillada son membre postérieur, arrachant un hennissement de douleur à Helceok. La blessure l'empêchait de trop s'appuyer sur sa patte arrière. Elle ne pouvait donc ni se cabrer, ni utiliser à nouveau ses sabots. Décidément, il ne l'avait pas loupée. Une montée soudaine d'adrénaline l'aida à se propulser en avant pour planter son arme dans la jambe de son assaillant, avant de le renverser. Plus qu'un. Elle se retourna prestement, bloquant la contre-attaque du deuxième homme juste avant qu'elle ne l'atteigne. Son adversaire comprit qu'il n'avait pas l'avantage, et força sur son épée pour obliger Helceok à maintenir sa posture défensive. Ils se fixèrent du regard, l'un rempli de rage, l'autre inexpressif. Contre toute attente, une flèche vint se loger dans le bras de son opposant qui lâcha prise. L'auteur du tir s'élança sur sa cible pour la heurter violemment à l'aide de ses sabots, avant de l'achever une fois au sol. Il s'empressa ensuite d'asséner le coup de grâce à l'homme à la cuisse perforée, en dépit de son impotence. Un frisson parcourut Helceok. Instinctivement, elle jeta un œil en direction du premier humain qu'elle avait épargné plus tôt. La vue de son cadavre, étendu là où elle l'avait laissé, l'irrita. Quel gâchis.

La centauresse se replia à la lisière de la clairière. A chaque pas, sa plaie la brûlait atrocement. Elle était contrainte de se déplacer avec précaution, se hissant grâce à ses autres jambes. Les combats au corps à corps semblaient proscrits. Helceok jeta sa lance dans les hautes herbes, de sorte à la dissimuler, pour ensuite reprendre son arc. Elle aida ses alliés à distance, incapacitant le plus d'ennemis possible en visant leurs jambes. Une fois son carquois complètement vide, elle s'allongea contre un arbre pour reposer son membre endoloris. Elle en profita pour examiner sa blessure, bien moins profonde qu'elle ne l'imaginait. Talanelda, sa tutrice, saurait certainement la refermer en un temps record. Subitement, un signal retentit. Les humains, aux effectifs grandement réduits, commencèrent à battre en retraite. Tous détalèrent vers le nord, récupérant sur leur passage quelques blessés, et essuyant par la même occasion une volée de flèches de la part des centaures qui les prenaient en chasse.

Le danger était enfin écarté, et Helceok constata avec horreur la violence du carnage. Plus d’une vingtaine de centaures gisaient au sol, sans vie, aux côtés de corps humains éparpillés un peu partout. Si la plupart des renforts s’en sortaient avec quelques entailles, les Ketunwe, quant à eux, étaient en bien piteux état. Leur tribu avait été décimée, et les survivants, gravement blessés, découvraient avec effroi lesquels avaient succombé. Pendant que les guérisseurs galopaient en tous sens pour prodiguer les premiers soins, les guerriers encore valides se chargeaient d’achever les derniers ennemis. La centauresse, encore sous le choc, ne les blâma pas. Jamais l’issue d’un combat n’avait été aussi désastreuse, et elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour l’avenir. Elle scruta le moindre recoin, cherchant à identifier les membres de sa tribu parmi les cadavres. A première vue, aucun de ses pairs ne comptait parmi les morts, la majeure partie d’entre eux appartenant aux Ketunwe. Toutefois, son cœur se brisa lorsqu’elle découvrit le sort des enfants entendus tantôt. Deux d’entre eux avaient péri, et leurs dépouilles étendues sur le sol faisaient peine à voir. Une mère éplorée se tenait au chevet de l’un d’entre eux, profanant des insultes envers la race humaine toute entière, et jurant vengeance. Helceok sentit sa gorge se serrer. Ne pouvant plus supporter la vue de cette scène macabre, elle détourna les yeux et baissa la tête. Puis, sans qu'elle ne s'en rende compte, l'angoisse prit le dessus. Elle commença à faire craquer ses doigts, inconsciemment, avant de pincer nerveusement ses lèvres et d'agiter convulsivement sa queue. Perdue dans ses pensées, elle ne prêta plus attention à rien, pas même au centaure de forte carrure qui s'arrêta devant elle.

- Alors, Helceok ? Toujours aussi pitoyable ? gronda une voix qu’elle reconnut aussitôt.

« Cahundec ! », s’écria-t-elle intérieurement. Elle se releva, et lui lança un regard furieux. Depuis leur rencontre, ce maudit centaure ne cessait de l’agacer avec ses remarques désobligeantes et ses railleries. Parce que fils du chef des Calkhoren, il se croyait supérieur et dénigrait sans hésiter tout ce qui lui ne lui plaisait pas, en l’occurrence Helceok.

- Ne fais pas l’innocente ! tonna-t-il. Je te vois depuis tout à l’heure. Les humains sont des êtres ignobles. Pourquoi persistes-tu à leur laisser la vie sauve ?

Des reproches, encore et toujours… A chaque fois qu’ils se revoyaient, elle y avait droit. Le pacifisme envers les humains demeurait un sujet délicat au sein de la forêt d’Onor. Pour la plupart des centaures, ces créatures hautement néfastes pour la nature n'avaient guère leur place dans la sylve. D'ailleurs, la tribu de Cahundec punissait sévèrement tout individu surpris à "collaborer avec l’ennemi." Autant dire qu’il tolérait assez mal la clémence de la centauresse.

- … Ce qu'ils font me dégoûte, admit Helceok après un silence pesant. Mais les tuer un à un ne résoudra rien.

Le conflit entre hommes et centaures était juste absurde. Les uns annihilaient tribus sur tribus pendant que les autres détruisaient villages sur villages. Entêtés et rancuniers, aucun des deux peuples ne comptait lâcher l'affaire. Désormais, trouver un terrain d'entente semblait largement compromis.

- C’est la guerre, Helceok ! Il n’y a pas de place pour l’indulgence. Si tu ne les tues pas, alors c’est eux qui te tueront.

Pour le coup, la centauresse avoua que ses paroles n'étaient pas infondées. Ce que les hommes venaient de commettre dans cette clairière suffisait à prouver leur immoralité. Abattre un être aussi innocent qu'un enfant, ce n'était pas digne d'un guerrier. Ni même massacrer des familles entières. Pourtant, n'était-ce pas ce que faisaient les centaures dans les hameaux qu'ils attaquaient ? Cette facette de sa propre espèce la répugnait. Au fond, ils agissaient comme les hommes, et c'était exactement ce que Helceok cherchait à éviter. Depuis le temps, tuer des humains était presque devenu une coutume locale. D'ailleurs, elle-même l'avait déjà fait. Elle n'en avait tiré aucune fierté, sinon une certaine honte. Bien plus tard, elle s'était remise en question, réalisant qu'elle tuait ses ennemis par haine, et non par nécessité. Cette erreur n'était plus à refaire. Aujourd'hui, elle s'était jurée de vaincre plutôt que d'anéantir. Entre ces deux notions, la nuance était énorme. Néanmoins, elle savait pertinemment que jamais, au grand jamais, Cahundec ne partagerait sa vision des choses. Elle ne s'embêta même pas à lui répondre, se contentant de le fixer d'un air impassible. Exaspéré, le concerné soupira. Il comprit l'inutilité d'insister, et s'en alla sans mot dire, laissant Helceok vaquer à ses occupations.
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Message  Helceok Lun 7 Aoû 2017 - 0:29

Les lueurs du crépuscule plongeaient la forêt dans une ambiance chaude et orangée. Helceok appréciait cette atmosphère réconfortante, en contraste total avec la barbarie survenue un peu plus tôt. Cette dernière rongeait son esprit. Une contre-attaque pouvait survenir à tout moment, sans compter le système de défense à revoir entièrement… Et même si les humains abandonnaient l'idée d'une riposte, les centaures, quant à eux, ne s'abstiendraient pas de se venger sur les villages alentours. C'était certain, d'autres crimes atroces seraient commis dans les jours à venir, et elle ne pourrait jamais rien y faire.

Soudainement, des bruissements provenant de derrière elle la tirèrent hors de ses pensées. Quelque chose rôdait dans les parages, quelque chose d'un peu trop proche à son goût. Elle se leva instinctivement, grimaçant de douleur, avant de se retourner. Elle aperçut alors une silhouette se mouvoir lentement dans l'obscurité. Un humain ? Voulait-il l'attaquer ? Sans crier gare et faisant fi de sa blessure, la centauresse se rua à toute allure sur sa cible pour la plaquer contre un arbre adjacent. L'entaille sur sa patte la lança affreusement, lui donnant l'impression qu'elle venait de s'aggraver lors de sa course. Helceok se retint de crier, puis dirigea la pointe de sa lance vers l'individu pour le dissuader de s'échapper. Elle put enfin l'examiner d'un peu plus près, et constata qu'il s'agissait d'un jeune homme encapuchonné. Le bougre ne portait aucune armure, et possédait pour seule arme un vieil arc à la corde détendue. Il ne risquait pas de perforer grand monde avec un objet aussi mal entretenu. Son corps frêle et son peu d'équipement suffisaient à prouver qu'il n'avait assurément rien à voir avec la troupe responsable de l'assaut.

- Attends ! Je ne suis p–

Helceok jeta son arme pour libérer sa main et l'appuyer contre la bouche de l'humain, le réduisant au silence. Il ne manquerait plus que les autres centaures l'entendent et accourent pour l'abattre. Désormais, seul un de ses coudes le maintenait en place. Le garçon se mit à gesticuler, et essaya même de la mordre sans grand succès, confirmant ainsi son manque flagrant de dangerosité. Mais que fichait-il ici, en plein milieu d'un territoire centaure ? Qui plus est à deux mètres à peine d'un camp ? Au vue des haillons dont il était affublé, il devait certainement s'agir d'un simple vagabond désireux de traverser la forêt. Durant la bataille, les sentinelles s'étaient absentées des frontières de leur territoire pour prendre part au conflit. Peut-être avait-il réussi à entrer à ce moment-là ? Quoi qu'il en fut, elle n'avait aucune raison de le retenir plus longtemps, et lâcha prise. Ça tombait bien, car elle sentait ses forces s'amenuiser à cause de la fatigue et de la douleur. Le jeune homme ne se fit pas prier et déguerpit sur le champ, s'éloignant peu à peu de la clairière.

- Hé ! Mais qu'est-ce que tu fais ?

« Oh non, pas lui... », maugréa la centauresse. A la longue, elle commençait à croire que Cahundec surveillait tous ses faits et gestes. Mais ce n'était pas le moment de se plaindre, car le guerrier ne tarda pas à découvrir l'humain et à le prendre en chasse. Par chance, sa trajectoire frôlait l'emplacement de Helceok, lui offrant la possibilité de s'interposer à temps malgré son membre atrophié. A l'instant où il s'apprêtait à la dépasser, la centauresse prit sur elle et usa de ses dernières forces pour lui barrer la route. Déséquilibrée par son manque d'appui, elle se vautra lamentablement sur le sol, entraînant son "camarade" dans sa chute.

- C'est quoi ton problème, Helceok ? tança Cahundec. C'est quoi ton but ? Me luxer l'épaule ? Tout ça pour un de ces fichus humains...

Le centaure se releva, furieux. Elle, en revanche, ne parvenait absolument pas à se redresser, regrettant presque son geste.

- T'es vraiment une dégénérée ! Et une honte pour notre race !

- … Ce n'était pas un sold–

- Je m'en fiche, Helceok ! coupa le centaure. Il n'avait rien à faire ici, et tu n'avais pas à le défendre ! Tu sais quoi ? J'en ai assez de tes caprices. C'est loin d'être la première fois que tu nous fais un coup pareil. Il faut choisir une bonne fois pour toute, Helceok. Soit tu sauves les centaures, soit tu sauves les humains, mais pas les deux.

Le soleil se couchait à une vitesse folle. Tout centaure ne regagnant pas bientôt sa tribu respective finirait par devoir la chercher à tâtons, engloutit dans la noirceur la plus totale. Préférant rejoindre les siens et décompresser de sa dure journée, Cahundec renonça à pourchasser l'humain. Juste avant de partir, il se tourna une dernière fois vers Helceok qui en venait à élaborer des acrobaties étranges pour espérer se relever sans trop souffrir. Ne parvenant à rien, la centauresse se mit à le fixer de son regard caractéristique, attendant bêtement que quelque chose se produise. Sans trop savoir comment, il comprit qu'elle implorait son aide, et daigna la lui accorder. Il s'approcha d'elle et la souleva, lui permettant de se stabiliser avec facilité. Tenant enfin debout sur ses trois pattes et demi, la centauresse le récompensa par un petit sourire qu'il ne rendit pas, toujours remonté contre elle. Aussi, il ajouta calmement :

- J'en toucherai deux mots au chef des Calkhoren. Cette fois-ci, ton comportement ne restera pas impuni.
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Message  Helceok Mer 9 Aoû 2017 - 18:11

- Arrête ! ordonna Talanelda tout en saisissant son poignet.

Sa tutrice venait de l'empêcher de se mordre la main, comme à chaque fois qu'elle la prenait sur le fait. Interrompre ses manies de la sorte suscitait chez Helceok un très désagréable sentiment de frustration. Mais dans le cas présent, c'était pour son bien. La centauresse s'exécuta et substitua son tic par un autre, plus inoffensif. Elle engrena ses deux mains entre elles, puis tritura doucement ses doigts. De par son attitude nerveuse, la doyenne devina sans mal que le conflit avec les humains la tourmentait. Elle jugea bon d'attendre le lendemain pour en discuter, le temps que sa protégée assimile ce qu'elle avait vécu le jour-même. En la circonstance, il valait mieux se concentrer sur ses blessures et l'inciter à se reposer.

- Ne bouge pas, je vais désinfecter ta plaie.

En tant que Grande Chamane des Torekwe, Talanelda guérissait tous types de maux grâce à ses nombreux remèdes. Ses foisonnantes connaissances en la matière amenaient souvent druides et sorciers locaux à lui demander conseil. Désespérée par sa recherche infructueuse d'un apprenti digne de ce nom, la vieille centauresse avait pendant longtemps pensé emporter son savoir dans sa tombe… jusqu'à recevoir un véritable cadeau du ciel. Elle se souvenait parfaitement de la nuit où Helceok lui avait été confiée, remise en mains propres par une majestueuse dryade. C'était forcément un signe ! Dès ses premiers jours à gambader dans le camp, la petite centauresse restait à l'écart, silencieuse. Pour espérer communiquer avec elle, patience était de mise, d'autant plus qu'un seul sujet au monde parvenait à capter son attention : les végétaux. Nul ne savait comment, ni pourquoi, mais Helceok s'était rapidement découvert une passion dévorante pour les plantes. A chaque fois que Talanelda cueillait des herbes médicinales, sa protégée accourait dans l'instant pour lui poser milles et une questions à leur propos. Fière de lui transmettre son expérience, la chamane tâchait au mieux d'étancher sa soif de connaissances. Un beau jour, la magie de Helceok fit son apparition, confirmant définitivement son affinité particulière avec la Nature. Désormais certaine que la jeune centauresse prendrait la relève, elle commença à lui enseigner les rudiments du chamanisme… mais rien ne se passa comme prévu.

Comme tout centaure, Helceok avait fini par être initiée au maniement des armes. A la stupéfaction générale, la centauresse d'apparence maladroite se révéla alors très prometteuse. Ces activités lui offraient un moyen de se défouler et de se canaliser, diminuant peu à peu l'apparition de ses tics convulsifs. Mais il en fallait bien plus pour la détourner de sa vocation initiale. Or, un soir, la tribu fut envahie par des humains. En ce temps, l'alliance n'existait pas, et les Torekwe durent maîtriser l'assaut par eux-même. Cet épisode avait beaucoup marqué la jeune centauresse, la poussant à troquer sa passion contre sa volonté de protéger la tribu. Son potentiel au combat eut vite fait de la hisser parmi les meilleurs, et elle intégra finalement les sentinelles, au plus grand regret de la doyenne. Si au début Helceok se réjouissait à l'idée de défendre sa tribu et menait sa mission à bien, elle fut rapidement rattrapée par le profond respect de la vie que sa tutrice lui avait enseigné. Cette dernière voyait bien qu'elle n'était plus en accord avec elle-même, mais la centauresse n'abandonnerait pas de si tôt la mission qu'elle s'était elle-même confiée.

Talanelda appliqua un mélange antiseptique sur la plaie, faisant hennir la centauresse. Elle poursuivit avec un baume au millepertuis, un excellent cicatrisant dont elle seule avait le secret, avant d'enserrer la partie du membre blessé dans un pansement de feuilles.

- Voilà, c'est terminé, annonça la chamane. Mais pour éviter qu'elle ne se rouvre, tu devras rester tranquille durant les prochains jours.

Elle vit les oreilles de Helceok se dresser subitement, bien que les traits de son visage ne bougèrent pas d'un iota. La sentinelle n'imaginait pas sa blessure aussi grave… du moins avant de forcer dessus et de percuter un mâle trois fois plus lourd qu'elle. Elle voulait se rendre utile, et prévoyait de reprendre du service dès le lendemain.

- Ça ne te fera pas de mal, reprit Talanelda. Tu ne te reposes jamais d'habitude.

La vieille centauresse se leva ensuite, trottant jusqu'au feu autour duquel le reste de la tribu s'était réuni. Elle revint quelques instants plus tard, les bras chargés de vivres, et posa une grosse poignée de baies à ses sabots avant de lui tendre un morceau de viande.

- Et puis tiens, il faut que tu manges !

Helceok s'empressa d'engloutir son repas. Elle n'avait pratiquement rien mangé de la journée, et son ventre criait famine. Après le dîner, les deux centauresses restèrent à l'écart du groupe, assises contre un arbre. Alors qu'elles commençaient à somnoler, la tribu eut droit à une visite imprévue, et pas des moindres. Car ce fut le chef des Calkhoren en personne qui surgit en plein milieu du camp, escorté par quatre de ses guerriers. A la vue de Cahundec à ses côtés, la centauresse manqua de s'étouffer avec sa propre salive. L'avait-il vraiment dénoncée à son père ? Elle n'avait pas pris ses mots au sérieux, tout à l'heure, pensant qu'il cherchait juste à l'intimider. Les visiteurs furent chaleureusement accueillis par le chef des Torekwe qui les invita à approcher. Le petit groupe s'avança, mais la froideur lisible sur leurs visages ne présageait rien de bon. Une bonne partie de la tribu vint se rassembler autour d'eux en formant un demi-cercle, impatients d'apprendre la raison de leur venue. Des rumeurs chuchotées ça et là supposaient une déclaration de guerre contre les hommes, ou bien des nouvelles graves concernant les Ketunwe.

- Pardonnez ma visite tardive, s'excusa Maed'we, le chef des Calkhoren, mais j'ai à vous parler. Depuis des mois, on m'a informé à plusieurs reprises d'actes de trahison à l'égard de nos semblables, et autres comportements inacceptables remettant en cause la crédibilité de nos actions.

Surprise, l'assemblée comméra de plus belle, pendant que la panique s'emparait de Helceok. Son cœur battait la chamade et une déplaisante bouffée de chaleur envahissait son corps. Elle aurait aimé, à ce moment précis, pouvoir se changer en une minuscule fourmi, et se terrer jusqu'à l'aube dans le premier creux qu'elle décèlerait. Lorsque les bavardages cessèrent, le locuteur reprit :

- L'une de vos sentinelles aurait, au cours de nombreuses batailles, porté assistance à des soldats humains, ou refusé de les tuer. En tant que fondateur de l'alliance, je ne peux accepter de tels agissements et ordonne que des mesures drastiques soient prises. C'est pourquoi je demande l'exil immédiat et définitif de l'individu dont il est question.


- Sauf votre respect, Chef Maed'we, vous ne pouvez exiger le bannissement de l'un des nôtres de la sorte, répliqua le chef des Torekwe. D'autant plus avec des accusations aussi infondées.

- Infondées ? interrompit Cahundec sur un ton presque méprisant. Je l'ai vue agir de mes propres yeux ! Si vous voulez une preuve, demandez donc à Helceok, la principale concernée.

A peine eut-il terminé sa phrase que tous les yeux se rivèrent sur elle. Son chef lui fit signe de venir, mais la centauresse était complètement pétrifiée. Ce fut Talanelda qui l'aida à se relever et qui la conduisit devant Maed'we.

- Alors c'est toi, la fameuse centauresse collaborant impunément avec l'ennemi ?

- … Je ne collabore pas avec l'ennemi, protesta-t-elle d'une voix tremblante.

- Ah oui ? Donc ce n'est pas toi qui laisse régulièrement les humains en vie au cours de chaque conflit ?

- … Mais ça c'est différent.


- Pas de "mais" qui tienne, tonna Maed'we. Laisser la vie sauve à un de ces maudits bipèdes, c'est lui donner l'opportunité de retenter sa chance plus tard. Par ta négligence, d'autres centaures pourraient être blessés, voire tués ! D'autant plus qu'il s'agit là d'une grave infraction au sein de notre alliance.

- Dans ce cas, si je puis me permettre, nous pouvons simplement l'interdire de reprendre les armes, proposa Talanelda. Helceok est encore jeune, et il est normal, à son âge, de commettre des erreurs. Pas besoin d'en venir à une sanction aussi extrême.

- Oh que non ! protesta le chef des Calkhoren. C'est une question de principe. Dois-je vous rappeler que parmi les quatre tribus qui composent notre alliance, vous êtes celle qui se mobilise le moins pour défendre notre cause ? Pendant que nous démantelons leurs villages uns à uns, vous restez là à ne rien faire, en vous targuant de suivre un culte bien trop pacifiste pour agir. Bien sûr, nous respectons vos croyances. Mais ce n'est pas ce qui repoussera les humains hors de la forêt. Alors certes, vous nous envoyez régulièrement du renfort, comme nous l'avions convenu le jour du pacte. Mais vous êtes la tribu la moins fournie en guerriers, et votre contribution est minime par rapport à la notre. Au final, c'est à vous que ce système profite, et ce depuis que nous avons généreusement accepté de vous y intégrer. D'ailleurs, vous faisiez moins les fiers, avant, quand cette troupe d'hommes malfaisants venait de ravager votre tribu. Alors, après tout ce que nous avons fait pour vous, il faudrait en plus que nous fermions les yeux sur les actes allant à l'encontre de nos principes ? Hors de question ! Soit vous respectez nos lois et cette centauresse disparaît sur le champ, soit notre alliance ne tient plus !

La tension était palpable dans tout le camp. Si la demande de Maed'we paraissait injuste aux premiers abords, il ne fallait pas oublier tout ce que les Calkhoren avaient fait pour eux. Alors qu'il se trouvaient au plus bas, leur chef les avait gracieusement acceptés dans son alliance en échange d'une maigre contrepartie, et ce, en dépit de leurs opinions divergentes. Éviter de se froisser avec eux ou de déroger à leurs règles était la moindre des choses. Et puis, que feraient-ils sans alliés ? Les cohortes d'humains se faisaient de plus en plus imposantes, et ils auraient été décimés à coup sûr, aujourd'hui, à la place des Ketunwe. Maintenir leur pacte était indubitable et vital… Mais à quel prix ?

Helceok sentait les regards inquisiteurs de ses pairs peser sur elle. Ils la jugeaient, estimaient le pour et le contre, pendant qu'un dialogue de sourds s'instaurait entre les deux chefs concernant la légitimité du dilemme. Plus les minutes défilaient, et plus le stress montait, encore et encore... Elle en avait assez.

- C'est bon, j'ai compris, je pars ! cria-t-elle subitement, mettant un terme aux disputes et autres débats stériles.

Des « Non Helceok ! Ne fais pas ça ! » et des « Elle est blessée ! Elle peut à peine marcher ! » fusèrent alors parmi une cacophonie de protestations. Le chef des Torekwe eut bien du mal à calmer les esprits. Maed'we, quant à lui, prit un air satisfait et, alors que le brouhaha ambiant atteignait une intensité raisonnable, ajouta :

- Sage décision. Puisque tu reconnais toi-même être de trop en ces lieux, et que tes anciens camarades le réclament, je t'accorde un délais de trois jour pour ta guérison. Après quoi tu devras partir. Et surtout, pas d'entourloupe ! Si je te surprends à rôder près de ce territoire, je romprai l'alliance sur le champ. Et je vérifierai, sois-en sûre !

Il salua la foule puis s'en alla, suivit de son escorte. Helceok vit Cahundec la regarder brièvement, et en profita pour lui lancer un regard noir. C'était sa faute ! Cet imbécile l'avait bel et bien dénoncée ! Et depuis des mois, qui plus est ! Le centaure lui répondit par un air faussement hargneux et sans conviction. A sa stupéfaction, elle crut même apercevoir une mine désolée au moment où sa tête se tourna. Comment pouvait-il ressentir des remords ? C'était pourtant lui qui voulait ça ! A peine eut-elle le temps d'y réfléchir que la tribu toute entière se précipita autour d'elle, l’encerclant. On la réconfortait, on s'excusait, on félicitait son courage et son sacrifice... Mais sur le moment, Helceok ne réalisait pas bien l'ampleur de la chose. Elle avait besoin de prendre du recul sur la situation... et de dormir.
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Message  Helceok Jeu 10 Aoû 2017 - 17:11

Helceok marchait depuis l'aube, seule et loin des siens. Les trois derniers jours passés à leurs côtés avaient filé comme le vent, et elle fut contrainte de les quitter le matin même, non sans appréhension. Elle se remémorait déjà la compassion dont sa tribu avait fait preuve, ainsi que les conseils donnés juste avant son départ. Leurs mots d'adieu jouaient en boucle dans sa tête, gravés à jamais dans son esprit. Qu'allait-elle bien pouvoir faire à présent, sans foyer ni personne à protéger ? Telle était l'ultime question posée à Talanelda. Avant d'y répondre, cette dernière avait pris soin de consulter les esprits, soucieuse du sort réservé à sa fille. Elle ne lui révéla pas les mots exacts des entités, l'incitant seulement à voyager et à se laisser guider par ses envies. Ah, et aussi à éviter de se mordre la main. Talanelda restait sa tutrice avant tout, une mère qui allait lui manquer... pas comme l'autre. Ses dents grincèrent à la simple évocation de sa progénitrice. Cette odieuse mégère pouvait bien mourir sous les tranchants des humains, Helceok s'en fichait.

Les paroles de sa tutrice changèrent radicalement la vision qu'elle se faisait de son exclusion. Il ne fallait pas la voir comme une punition triste et irrévocable, mais comme une opportunité de briser la routine et d'explorer de nouveaux horizons. Ce n'était pas sans lui rappeler sa fugue d'antan, il y a de ça une bonne vingtaine d'années. Jamais elle n'aurait rencontré les Torekwe autrement. Aurait-elle autant de chance ce coup-ci ? Dans tous les cas, la centauresse poursuivit sa route vers… où ça déjà ? Peu importe, tant qu'elle sortait de la forêt avant d'être prise à partie par des centaures suspicieux, ou pire, de tomber nez à nez avec des humains. Après tout, son statut d'exilée et toute la connotation négative qu'il inspirait n'était pas à prendre à la légère, sans compter la vulnérabilité gagnée à se promener seule.

Pour l'instant, Helceok se sentait bien. Dans le ciel dépourvu de nuages trônait un brillant soleil, signe d'une bonne journée en perspective. Ses rayons ardents mêlés à la rosée et au vent frisquet formaient un agréable équilibre thermique au contact de sa peau. En observant le paysage et sa composition végétale, la centauresse se rappela à quel point errer sans but dans la sylve lui avait manqué. Chaque pétale, chaque brindille qu'elle reconnut au beau milieu de cet océan de verdure réveilla en elle de vieux souvenirs enfouis, la renvoyant à l'époque à laquelle Talanelda l'avait prise pour élève. Abandonner son avenir de chamane pour le bien de sa tribu avait été un choix douloureux, mais juste à son sens. Elle caressa avec précaution l'épaisse couche de lierre emmêlée dans sa crinière. Ses pouvoirs aussi, elle les avait délaissés. Plus pour longtemps, cependant, car la centauresse comptait bien rattraper le temps perdu.

Ce fut ainsi, chargée d'espoir et de nouvelles résolutions, que Helceok reprit la route, bien décidée à accomplir ce voyage dont elle n'était encore qu'aux prémices.
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