Se libérer de ses chaînes.
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Se libérer de ses chaînes.
Elles revinrent deux jours plus tard à Telbara, où Salmissra avait reçu, durant son absence, une missive de la part d'Ontrose qui lui annonçait que tout se passait pour le mieux dans les Ganavarelles mais que, en raison de mouvements hostiles de la part d'Humains vivant dans les Montagnes Dominantes, qui s'appelaient eux-mêmes "Barbares", ils devraient rester sans doute un mois supplémentaire. La Nagi prit la plume pour lui répondre et lui raconter ce qu'elle-même avait vécu durant ce temps, avant de lui souhaiter bonne chance et courage et d'appeler la protection des Dieux sur lui.
Salmissra, Ina et Ki passèrent les deux jours suivant à préparer le voyage en Estandre, et notamment à apprendre à la jeune suivante à tenir la petite chaîne dorée qui serait passée au collier d'esclave de la Nagi durant le séjour. Ledit collier était une plaque métallique légèrement dorée, sur lequel il était inscrit "Salmissra, possession de Ki" et il était impératif que la Nagi le garde autour du cou durant toute la durée de leur séjour. Ensuite, la chaîne serait fixée au collier durant tous leurs déplacements et retiré uniquement quand la courtisane aurait à danser, ou bien à servir. Elles seraient logées chez l'ami de Salmissra là-bas, mais ce n'était pas pour cette raison que la Nagi ne porterait pas l'infamant collier pour autant : cet ami était un des nombreux agents du Conseil Telbaran en terre étrangère et possédait des esclaves pour se fondre aisément dans la masse. Il avait été donc convenu que Ki dînerait avec ledit ami tandis que la courtisane prendrait ses repas avec la domesticité.
Le carrosse de la Nagi s'ébranla et sortit de la cour de la demeure, pour prendre la direction du Nord. Le voyage durerait environ sept bonnes semaines et, si Salmissra avait prit plusieurs livres de ses auteurs favoris, elle n'escomptait pas passer son temps le nez dans les pages. Comme preuve, deux semaines après leurs départs, elle referma un livre de poèmes d'un poète bien en vue par la cour telbarane, avant de se tourner vers Ki :
"Je me demande pourquoi est-il aussi apprécié... On me l'avait conseillé en me vantant certains de ses vers, propres à faire chauffer le sang, mais je pense pouvoir faire mieux en dansant une minute... Enfin... Souhaiterais-tu reprendre la conversation que nous avons eu chez la Comtesse Hélène ?"
Salmissra, Ina et Ki passèrent les deux jours suivant à préparer le voyage en Estandre, et notamment à apprendre à la jeune suivante à tenir la petite chaîne dorée qui serait passée au collier d'esclave de la Nagi durant le séjour. Ledit collier était une plaque métallique légèrement dorée, sur lequel il était inscrit "Salmissra, possession de Ki" et il était impératif que la Nagi le garde autour du cou durant toute la durée de leur séjour. Ensuite, la chaîne serait fixée au collier durant tous leurs déplacements et retiré uniquement quand la courtisane aurait à danser, ou bien à servir. Elles seraient logées chez l'ami de Salmissra là-bas, mais ce n'était pas pour cette raison que la Nagi ne porterait pas l'infamant collier pour autant : cet ami était un des nombreux agents du Conseil Telbaran en terre étrangère et possédait des esclaves pour se fondre aisément dans la masse. Il avait été donc convenu que Ki dînerait avec ledit ami tandis que la courtisane prendrait ses repas avec la domesticité.
Le carrosse de la Nagi s'ébranla et sortit de la cour de la demeure, pour prendre la direction du Nord. Le voyage durerait environ sept bonnes semaines et, si Salmissra avait prit plusieurs livres de ses auteurs favoris, elle n'escomptait pas passer son temps le nez dans les pages. Comme preuve, deux semaines après leurs départs, elle referma un livre de poèmes d'un poète bien en vue par la cour telbarane, avant de se tourner vers Ki :
"Je me demande pourquoi est-il aussi apprécié... On me l'avait conseillé en me vantant certains de ses vers, propres à faire chauffer le sang, mais je pense pouvoir faire mieux en dansant une minute... Enfin... Souhaiterais-tu reprendre la conversation que nous avons eu chez la Comtesse Hélène ?"
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
SALMISSRA - Je me demande pourquoi est-il aussi apprécié...
La fille sursaute. Les cahots du carrosse avaient fini par la faire somnoler. Cela fait maintenant deux semaines qu’elles ont quitté Telbara où elles ne sont restées que deux jours, le temps de faire leurs bagages et de repartir. Schizæ a appris à utiliser la laisse que Salmissra devra porter pour jouer l’esclave durant le séjour, mais elle n’apprécie pas du tout. Ses conversations avec Artanis lui reviennent souvent en mémoire. Il critiquait tout le temps l’esclavagisme et voulait travailler avec elle pour changer le monde et le supprimer. Elle comprend mieux ses intentions maintenant que la nagi qu’elle adule se retrouve enchaînée. Même si cela reste de la comédie, cette idée la trouble. Loin de toutes ces appréhensions, la nagi referme son recueil de poésie avec un air ennuyé.
SALMISSRA - On me l'avait conseillé en me vantant certains de ses vers, propres à faire chauffer le sang, mais je pense pouvoir faire mieux en dansant une minute... Enfin... Souhaiterais-tu reprendre la conversation que nous avons eue chez la Comtesse Hélène ?
Encore un autre sujet troublant. Elle y songe souvent et a fini par en arriver à la conclusion que les gens font ce qu’ils veulent. Enfin, du moment qu'il ne font pas du mal aux autres.
SCHIZÆ – Tu voulais vraiment faire ça ou bien tu n’avais pas le choix ? Tu penses que c’est… un travail normal ? Parce que c’est pas ce qu’on dit…
C’est difficile à concevoir, elle ne comprend pas grand-chose à ces délires d’adultes.
La fille sursaute. Les cahots du carrosse avaient fini par la faire somnoler. Cela fait maintenant deux semaines qu’elles ont quitté Telbara où elles ne sont restées que deux jours, le temps de faire leurs bagages et de repartir. Schizæ a appris à utiliser la laisse que Salmissra devra porter pour jouer l’esclave durant le séjour, mais elle n’apprécie pas du tout. Ses conversations avec Artanis lui reviennent souvent en mémoire. Il critiquait tout le temps l’esclavagisme et voulait travailler avec elle pour changer le monde et le supprimer. Elle comprend mieux ses intentions maintenant que la nagi qu’elle adule se retrouve enchaînée. Même si cela reste de la comédie, cette idée la trouble. Loin de toutes ces appréhensions, la nagi referme son recueil de poésie avec un air ennuyé.
SALMISSRA - On me l'avait conseillé en me vantant certains de ses vers, propres à faire chauffer le sang, mais je pense pouvoir faire mieux en dansant une minute... Enfin... Souhaiterais-tu reprendre la conversation que nous avons eue chez la Comtesse Hélène ?
Encore un autre sujet troublant. Elle y songe souvent et a fini par en arriver à la conclusion que les gens font ce qu’ils veulent. Enfin, du moment qu'il ne font pas du mal aux autres.
SCHIZÆ – Tu voulais vraiment faire ça ou bien tu n’avais pas le choix ? Tu penses que c’est… un travail normal ? Parce que c’est pas ce qu’on dit…
C’est difficile à concevoir, elle ne comprend pas grand-chose à ces délires d’adultes.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
Sa jeune suivante lui demanda si elle avait souhaité faire cela ou bien n'avait-elle pas le choix ? Etait-ce pour elle quelque chose de "normal" ?
Salmissra sourit et s'étira rapidement, avant de doucement bouger ses anneaux pour changer de position.
"J'ai dansé, un soir, devant plusieurs jeunes nobles. Et l'un d'entre eux voulut me voir, après la danse. Je supposais que c'était pour la même chose que d'ordinaire, passer un bon moment avec moi. En fait, il m'a convaincu d'aller mettre fin à la vie de quelqu'un. Il est passé outre mes résistances en me proposant une certaine somme d'argent. Ce jeune homme était Ontrose."
Il lui avait proposé cela, à elle, car il savait qu'elle était une sorte de coqueluche pour une partie de la jeune noblesse et qu'elle n'aurait donc guère de mal à l'approcher et à mettre à mort sa cible. La jeune Nagi, à l'époque, avait besoin de cet argent et avait donc accepté. Mais, après avoir étouffé sa proie dans ses anneaux, elle avait été en proie à une sorte de crise morale et le Demi-Elfe, qui était aujourd'hui son fiancé, l'avait retrouvé sanglotant dans la pièce, près du corps encore chaud de sa victime. Ontrose l'avait longuement réconforté, avec forces caresses, mots doux et baisers, avant de faire faire disparaître le corps. Encore aujourd'hui, Salmissra ignorait où le corps était caché. Ensuite, il lui avait offert sa première chaînette d'or et de l'or, avant de l'installer dans la demeure qu'elle occupait actuellement, qui appartenait à la famille d'un de ses amis. La Nagi acheta ladite demeure une année après, ayant quitté son emploi de servante pour danser devant la noblesse et les fortunés, et parfois mettant fin à la vie de certains importuns.
Tout cela, elle l'expliqua à Ki.
"Ce genre d’ascension n'est guère étonnante, puisque la jeunesse dorée de Telbara a tendance à offrir monts et merveilles à celles qu'ils apprécient pour obtenir leurs mains ou leurs faveurs. Certes, ma propre ascension provoqua un petit scandale puisque je ne semblais venir de rien, mais, comme de nombreux scandales, il se dégonfla de lui-même. Je continuais ma pratique amoureuse dans les bras d'un groupe restreint de clients, mais je danse pour qui me paie. Et là, depuis bien deux années, il n'y a guère plus qu'Ontrose qui peut partager une étreinte avec moi, ce qui a fini par faire taire les commères les plus acharnées. Ce n'est guère moral, mais... On vit comme on peut."
Elle fouilla une besace se trouvant près de son cascabelle et en sortit deux pommes. La Nagi en tendit une à Ki et croqua dans l'autre. Sa langue se déploya afin de récupérer le jus qui entachait ses lèvres.
"Es-tu contente, de revenir en Estandre ?"
Salmissra sourit et s'étira rapidement, avant de doucement bouger ses anneaux pour changer de position.
"J'ai dansé, un soir, devant plusieurs jeunes nobles. Et l'un d'entre eux voulut me voir, après la danse. Je supposais que c'était pour la même chose que d'ordinaire, passer un bon moment avec moi. En fait, il m'a convaincu d'aller mettre fin à la vie de quelqu'un. Il est passé outre mes résistances en me proposant une certaine somme d'argent. Ce jeune homme était Ontrose."
Il lui avait proposé cela, à elle, car il savait qu'elle était une sorte de coqueluche pour une partie de la jeune noblesse et qu'elle n'aurait donc guère de mal à l'approcher et à mettre à mort sa cible. La jeune Nagi, à l'époque, avait besoin de cet argent et avait donc accepté. Mais, après avoir étouffé sa proie dans ses anneaux, elle avait été en proie à une sorte de crise morale et le Demi-Elfe, qui était aujourd'hui son fiancé, l'avait retrouvé sanglotant dans la pièce, près du corps encore chaud de sa victime. Ontrose l'avait longuement réconforté, avec forces caresses, mots doux et baisers, avant de faire faire disparaître le corps. Encore aujourd'hui, Salmissra ignorait où le corps était caché. Ensuite, il lui avait offert sa première chaînette d'or et de l'or, avant de l'installer dans la demeure qu'elle occupait actuellement, qui appartenait à la famille d'un de ses amis. La Nagi acheta ladite demeure une année après, ayant quitté son emploi de servante pour danser devant la noblesse et les fortunés, et parfois mettant fin à la vie de certains importuns.
Tout cela, elle l'expliqua à Ki.
"Ce genre d’ascension n'est guère étonnante, puisque la jeunesse dorée de Telbara a tendance à offrir monts et merveilles à celles qu'ils apprécient pour obtenir leurs mains ou leurs faveurs. Certes, ma propre ascension provoqua un petit scandale puisque je ne semblais venir de rien, mais, comme de nombreux scandales, il se dégonfla de lui-même. Je continuais ma pratique amoureuse dans les bras d'un groupe restreint de clients, mais je danse pour qui me paie. Et là, depuis bien deux années, il n'y a guère plus qu'Ontrose qui peut partager une étreinte avec moi, ce qui a fini par faire taire les commères les plus acharnées. Ce n'est guère moral, mais... On vit comme on peut."
Elle fouilla une besace se trouvant près de son cascabelle et en sortit deux pommes. La Nagi en tendit une à Ki et croqua dans l'autre. Sa langue se déploya afin de récupérer le jus qui entachait ses lèvres.
"Es-tu contente, de revenir en Estandre ?"
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Salmissra explique à Schizæ sa rencontre avec Ontrose et la façon dont ce dernier l’a entraînée à devenir un assassin. La nagi lui parle sans détour de sa souffrance lorsqu'elle a dû tuer pour la première fois. Schizæ se tait tout au long de son discours.
Ensuite, la courtisane se penche en avant et sort deux pommes de sa cascabelle. Elle en croque une et tend l’autre à sa suivante. Schizæ regarde longuement le fruit. Tout cela lui a coupé l’appétit.
SALMISSRA - Es-tu contente, de revenir en Estandre ?
Cette question lui fait complétement oublier la conversation précédente. Schizæ fait un grand sourire à la courtisane.
SCHIZÆ – Oui, je suis contente. Estandre, c’est vraiment beau, tu verras. Et puis tu goûteras le fromage. Nous on en fait de toutes les sortes, mais c’est toujours délicieux, alors qu’à Telbara, il n’a aucun goût. Mais c'est normal, on est plus près des montagnes, alors nos chèvres font du lait et nos vaches aussi, donc on a du bon fromage, c’est pour ça. Et puis les filles sont plus jolies parce qu’on fait des coiffures différentes, regarde, comme ça, on monte les cheveux beaucoup plus haut qu’à Telbara ou à Tacomnal, et on laisse pendre des mèches dans le cou comme ça. On fait soit un chignon natté, un chou à l'halfeline, une torsade qu'on gonfle mais c'est un peu long, ou alors on laisse libre. Ensuite il faut faire tresser les cheveux sur les côtés et les placer autour de la tête. On pique des fleurs dedans, et c’est beau. Si tu veux je te ferais ça quand on y sera. Toutes les filles le font, même les centaures. Les habits sont aussi plus… heu, ils sont pas pareil, tu verras.
Elle oublie momentanément que Salmissra connait déjà beaucoup d’endroits en Orcande et que ces faits ne sont pas un mystère pour elle. Elle lui mime la façon de ceindre une robe Estanole, puis recommence à parler, un peu plus sombre.
SCHIZÆ – Après, il y a plein d’autres choses qui me manquent. Mais je les retrouverais plus, même en revenant chez moi. Ça doit être différent de quand je suis partie. Mais bon, Estandre, c’est grand, je ne pense pas que je vais revoir l’endroit où j’habitais de toute façon…
Elle retrouve rapidement son sourire et puis se met déjà à roupiller en priant pour que cet interminable voyage s’achève enfin.
Ensuite, la courtisane se penche en avant et sort deux pommes de sa cascabelle. Elle en croque une et tend l’autre à sa suivante. Schizæ regarde longuement le fruit. Tout cela lui a coupé l’appétit.
SALMISSRA - Es-tu contente, de revenir en Estandre ?
Cette question lui fait complétement oublier la conversation précédente. Schizæ fait un grand sourire à la courtisane.
SCHIZÆ – Oui, je suis contente. Estandre, c’est vraiment beau, tu verras. Et puis tu goûteras le fromage. Nous on en fait de toutes les sortes, mais c’est toujours délicieux, alors qu’à Telbara, il n’a aucun goût. Mais c'est normal, on est plus près des montagnes, alors nos chèvres font du lait et nos vaches aussi, donc on a du bon fromage, c’est pour ça. Et puis les filles sont plus jolies parce qu’on fait des coiffures différentes, regarde, comme ça, on monte les cheveux beaucoup plus haut qu’à Telbara ou à Tacomnal, et on laisse pendre des mèches dans le cou comme ça. On fait soit un chignon natté, un chou à l'halfeline, une torsade qu'on gonfle mais c'est un peu long, ou alors on laisse libre. Ensuite il faut faire tresser les cheveux sur les côtés et les placer autour de la tête. On pique des fleurs dedans, et c’est beau. Si tu veux je te ferais ça quand on y sera. Toutes les filles le font, même les centaures. Les habits sont aussi plus… heu, ils sont pas pareil, tu verras.
Elle oublie momentanément que Salmissra connait déjà beaucoup d’endroits en Orcande et que ces faits ne sont pas un mystère pour elle. Elle lui mime la façon de ceindre une robe Estanole, puis recommence à parler, un peu plus sombre.
SCHIZÆ – Après, il y a plein d’autres choses qui me manquent. Mais je les retrouverais plus, même en revenant chez moi. Ça doit être différent de quand je suis partie. Mais bon, Estandre, c’est grand, je ne pense pas que je vais revoir l’endroit où j’habitais de toute façon…
Elle retrouve rapidement son sourire et puis se met déjà à roupiller en priant pour que cet interminable voyage s’achève enfin.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
Ki affirma qu'elle était contente de revenir à Estandre, avant de décrire les spécificités estanoles à la Nagi. Cette dernière en connaissait quelques-unes, mais elle n'allait pas arrêter sa jeune suivante pour autant : après tout, c'était une occasion d'en apprendre un peu plus sur ce Royaume. Elle vanta la qualité des fromages, ce que Salmissra n'allait pas contester : en effet, ils étaient semblables aux fromages Nains, longuement raffinés et conservés dans des caves sèches durant une année avant d'être mis en vente.
Ensuite, la jeune Humaine commença à lui parler des particularités capillaires. La Nagi n'avait guère vu de femmes estanoles portant ce genre de coiffure, mais elle ne s'y était rendu qu'une fois et avait passé la majeure partie du temps éloignée de la rue ou de la fenêtre. Ki montra ensuite à sa maîtresse comment une robe estanole se ceignait, avant de reprendre la parole, d'un ton plus sombre. Elle semblait avoir laissé derrière elle de douloureux souvenirs, mais Salmissra ne put la questionner à ce sujet, car la jeune Humaine s'endormit et la courtisane la laissa se reposer.
En attendant leur arrivée à Estandre, la Nagi informa Ki que leur hôte se nommait "Ambroise" et qu'il était marchand de son état.
Il était marié à une estanole et, ensemble, ils avaient eu une fille qui devait avoir deux ans de moins que la suivante. La veille de leur arrivée, Salmissra mit son collier et y attacha la chaîne.
Le carrosse arriva dans une cour et un homme richement vêtu ouvrit la porte pour aider Ki à descendre. Il arborait une barbe fournie et peignée avec soin, qu'il avait parfumé à l'essence de rose.
"Ah, voilà donc la jeune Ki. Mademoiselle, je vous souhaites la bienvenue à Estandre ! Je suis Ambroise, comme vous pouviez vous en douter."
Il avait fini sa phrase avec une courbette mi-ironique, mi-respectueuse. Il jeta un coup d'oeil à l'intérieur du carrosse et, prenant la chaine, tira un coup en arrière.
"Et voilà donc Salmissra. Je savais que te revendre était une idée quelque peu décevante, je croule sous les demande..."
Il parlait avec une voix de stentor. Se tournant vers une femme et une petite fille, qui étaient à l'entrée de la demeure, il les présenta à Ki, pendant que Salmissra déroulait ses anneaux hors du carrosse.
"Damoiselle Ki, je vous présente mon épouse, Alessia, et notre fille, Déa. J'espère que vous serez en bonne entente."
Ensuite, la jeune Humaine commença à lui parler des particularités capillaires. La Nagi n'avait guère vu de femmes estanoles portant ce genre de coiffure, mais elle ne s'y était rendu qu'une fois et avait passé la majeure partie du temps éloignée de la rue ou de la fenêtre. Ki montra ensuite à sa maîtresse comment une robe estanole se ceignait, avant de reprendre la parole, d'un ton plus sombre. Elle semblait avoir laissé derrière elle de douloureux souvenirs, mais Salmissra ne put la questionner à ce sujet, car la jeune Humaine s'endormit et la courtisane la laissa se reposer.
En attendant leur arrivée à Estandre, la Nagi informa Ki que leur hôte se nommait "Ambroise" et qu'il était marchand de son état.
Il était marié à une estanole et, ensemble, ils avaient eu une fille qui devait avoir deux ans de moins que la suivante. La veille de leur arrivée, Salmissra mit son collier et y attacha la chaîne.
Le carrosse arriva dans une cour et un homme richement vêtu ouvrit la porte pour aider Ki à descendre. Il arborait une barbe fournie et peignée avec soin, qu'il avait parfumé à l'essence de rose.
"Ah, voilà donc la jeune Ki. Mademoiselle, je vous souhaites la bienvenue à Estandre ! Je suis Ambroise, comme vous pouviez vous en douter."
Il avait fini sa phrase avec une courbette mi-ironique, mi-respectueuse. Il jeta un coup d'oeil à l'intérieur du carrosse et, prenant la chaine, tira un coup en arrière.
"Et voilà donc Salmissra. Je savais que te revendre était une idée quelque peu décevante, je croule sous les demande..."
Il parlait avec une voix de stentor. Se tournant vers une femme et une petite fille, qui étaient à l'entrée de la demeure, il les présenta à Ki, pendant que Salmissra déroulait ses anneaux hors du carrosse.
"Damoiselle Ki, je vous présente mon épouse, Alessia, et notre fille, Déa. J'espère que vous serez en bonne entente."
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Aux yeux de l’enfant, le voyage semble ne jamais en finir.
Salmissra explique à Schizæ que leur hôte est un marchand nommé Ambroise, marié à une Estanole et père d’une petite fille de moins de dix ans. Schizæ se demande de quel genre de fille il s’agit.
Peu de temps avant qu’elles n’arrivent, Salmissra entoure son cou du collier métallique et y accroche une chaîne. Le jeu pourrait paraître amusant, s’il n’était pas si dangereux. Schizæ a l’impression qu’à n’importe quel moment on pourrait faire de la courtisane un véritable esclave et qu’aucune d’entre elles ne pourra rien faire pour l’en empêcher. Elle est bien placée pour savoir qu’il suffit d’un rien pour qu’une réputation meure, emportant avec elle tout un monde qu’on croyait pourtant indestructible.
Quand le carrosse s’arrête enfin, Schizæ sort la première avec la démarche d’une dame. Un homme vêtu de parures luxueuses l’accueille. Il est suivi d’une jeune femme portant un chapeau si volumineux que Schizæ se demande comment son frêle cou de cygne arrive à porter tant de poids. La petite fille qui se cache derrière les somptueuses jupes de sa mère a le visage couvert de tâches de rousseurs, les yeux verts et les cheveux roux, coiffés en deux longues tresses.
AMBROISE - Ah, voilà donc la jeune Ki. Mademoiselle, je vous souhaite la bienvenue à Estandre ! Je suis Ambroise, comme vous pouviez vous en douter.
SCHIZÆ – Monsieur.
La fille exécute une profonde révérence, mais le barbu ne semble pas très impressionné. Il est bien plus intéressé par ce qu’il se trouve dans le carrosse. Il attrape la chaine de la nagi en s’adressant à elle avec une voix de stentor, tirant sans vergogne sur le collier. Schizæ se retient de réagir et fait un grand sourire aux deux femmes qui les regardent depuis l’entrée de la demeure quand Ambroise les lui présente.
AMBROISE - Damoiselle Ki, je vous présente mon épouse, Alessia, et notre fille, Déa. J'espère que vous serez en bonne entente.
La rouquine lui adresse un petit signe de la main et Schizæ la salue à son tour.
SCHIZÆ – Je vous remercie pour votre accueil. J’ai hâte de…
Elle n’a pas le temps de finir les politesses, la belle dame se baisse à son niveau, dépose sa main sur sa tête et l’interrompt.
ALESSIA – Enchantée, Ki. Vous êtes une magnifique jeune demoiselle, vous devez être fatiguée par le voyage, venez donc vous restaurer à l’intérieur.
Et la fille se retrouve à suivre la mère et l’enfant dans la demeure. Elle jette un dernier regard un peu angoissé à Salmissra qu’Ambroise tient en laisse avec un grand sourire.
ALESSIA – Ne vous inquiétez pas pour votre jolie naga, Ambroise s’en occupera. Venez que je vous présente la maison.
Le trio fait donc le tour de la demeure, ce qui s’avère fatiguant étant donné sa taille démesurée. Elles finissent par s’asseoir dans de grands coussins brodés, chacune une tasse d’infusion dans la main droite, et un petit gâteau dans la gauche.
ALESSIA – Alors comme ça, je me suis laissé dire que vous étiez d’origine Estanole ? Pouvez-vous m’en dire plus ?
Déa, la petite fille rousse n’a pas pipé mot depuis que Schizæ est arrivée, elle se contente de dévorer le monde de ses grands yeux verts. Quand Schizæ se met à réciter cordialement les dialogues qu’on lui a fait apprendre par cœur, elle a l’impression que ce regard vert la traverse de toute part.
Salmissra explique à Schizæ que leur hôte est un marchand nommé Ambroise, marié à une Estanole et père d’une petite fille de moins de dix ans. Schizæ se demande de quel genre de fille il s’agit.
Peu de temps avant qu’elles n’arrivent, Salmissra entoure son cou du collier métallique et y accroche une chaîne. Le jeu pourrait paraître amusant, s’il n’était pas si dangereux. Schizæ a l’impression qu’à n’importe quel moment on pourrait faire de la courtisane un véritable esclave et qu’aucune d’entre elles ne pourra rien faire pour l’en empêcher. Elle est bien placée pour savoir qu’il suffit d’un rien pour qu’une réputation meure, emportant avec elle tout un monde qu’on croyait pourtant indestructible.
Quand le carrosse s’arrête enfin, Schizæ sort la première avec la démarche d’une dame. Un homme vêtu de parures luxueuses l’accueille. Il est suivi d’une jeune femme portant un chapeau si volumineux que Schizæ se demande comment son frêle cou de cygne arrive à porter tant de poids. La petite fille qui se cache derrière les somptueuses jupes de sa mère a le visage couvert de tâches de rousseurs, les yeux verts et les cheveux roux, coiffés en deux longues tresses.
AMBROISE - Ah, voilà donc la jeune Ki. Mademoiselle, je vous souhaite la bienvenue à Estandre ! Je suis Ambroise, comme vous pouviez vous en douter.
SCHIZÆ – Monsieur.
La fille exécute une profonde révérence, mais le barbu ne semble pas très impressionné. Il est bien plus intéressé par ce qu’il se trouve dans le carrosse. Il attrape la chaine de la nagi en s’adressant à elle avec une voix de stentor, tirant sans vergogne sur le collier. Schizæ se retient de réagir et fait un grand sourire aux deux femmes qui les regardent depuis l’entrée de la demeure quand Ambroise les lui présente.
AMBROISE - Damoiselle Ki, je vous présente mon épouse, Alessia, et notre fille, Déa. J'espère que vous serez en bonne entente.
La rouquine lui adresse un petit signe de la main et Schizæ la salue à son tour.
SCHIZÆ – Je vous remercie pour votre accueil. J’ai hâte de…
Elle n’a pas le temps de finir les politesses, la belle dame se baisse à son niveau, dépose sa main sur sa tête et l’interrompt.
ALESSIA – Enchantée, Ki. Vous êtes une magnifique jeune demoiselle, vous devez être fatiguée par le voyage, venez donc vous restaurer à l’intérieur.
Et la fille se retrouve à suivre la mère et l’enfant dans la demeure. Elle jette un dernier regard un peu angoissé à Salmissra qu’Ambroise tient en laisse avec un grand sourire.
ALESSIA – Ne vous inquiétez pas pour votre jolie naga, Ambroise s’en occupera. Venez que je vous présente la maison.
Le trio fait donc le tour de la demeure, ce qui s’avère fatiguant étant donné sa taille démesurée. Elles finissent par s’asseoir dans de grands coussins brodés, chacune une tasse d’infusion dans la main droite, et un petit gâteau dans la gauche.
ALESSIA – Alors comme ça, je me suis laissé dire que vous étiez d’origine Estanole ? Pouvez-vous m’en dire plus ?
Déa, la petite fille rousse n’a pas pipé mot depuis que Schizæ est arrivée, elle se contente de dévorer le monde de ses grands yeux verts. Quand Schizæ se met à réciter cordialement les dialogues qu’on lui a fait apprendre par cœur, elle a l’impression que ce regard vert la traverse de toute part.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
Ambroise se retrouva rapidement seul, auprès de Salmissra, alors que Ki était emmenée dans la demeure par Déa et Alessia. L'Humain, tirant plus doucement sur la chaîne de la Nagi, lui intima de prendre les bagages de sa maîtresse, avant de le suivre dans la maison. Il lui fit poser les bagages et les ranger, dans une petite chambre ensoleillée et aérée. Ambroise ferma la porte derrière-lui pour avoir un peu d'intimité avec la Nagi.
"Mon épouse et ma fille s'occuperont de Ki, pendant que nous parlerons un peu, car je crains que nous n'ayons pas ce temps dans les jours à venir. Alors, quoi de nouveau, dans les ragots telbarans ?"
Salmissra sourit : Ambroise était parti depuis bien longtemps de Telbara et n'y retournait guère plus depuis. La plupart de ses échanges avec son royaume natal étaient des billets d'informations et de renseignements glanés à Estandre grâce à sa double-vie et des ordres de missions. Ce qui faisait que, quand il en avait l'occasion, il cherchait à en apprendre sur la vie de la bonne société telbarane. La courtisane, pliant les vêtements et les plaçant dans une armoire, commença à raconter ce qu'elle savait :
"Et bien, la Comtesse Hélène a à nouveau changé d'amant, pour ne pas changer. Mère Gwynevere a finit par passer devant un tribunal, suite à une soirée donnée dans son bordel, qui a fini par dégénérer dans une véritable orgie. Elle s'en est tirée avec pas mal d'argent sous la table et sans doute, quelques femmes dans les lits des juges... Enfin, ce sont les quelques ragots qui sont dignes d'intérêt. Enfin, pour annoncer une bonne nouvelle, Ontrose ne tardera pas à demander ma main."
Ambroise s'approcha et lui fit un baisemain, en guise de félicitations, avant de lui annoncer qu'elle dormirait en compagnie des autres esclaves : une grande partie de la cave avait été aménagée en dortoir pour ces derniers. Salmissra le remercia et, sur les recommandations de l'Humain, se porta près de Ki, prête à la servir comme elle devait le faire.
"Mon épouse et ma fille s'occuperont de Ki, pendant que nous parlerons un peu, car je crains que nous n'ayons pas ce temps dans les jours à venir. Alors, quoi de nouveau, dans les ragots telbarans ?"
Salmissra sourit : Ambroise était parti depuis bien longtemps de Telbara et n'y retournait guère plus depuis. La plupart de ses échanges avec son royaume natal étaient des billets d'informations et de renseignements glanés à Estandre grâce à sa double-vie et des ordres de missions. Ce qui faisait que, quand il en avait l'occasion, il cherchait à en apprendre sur la vie de la bonne société telbarane. La courtisane, pliant les vêtements et les plaçant dans une armoire, commença à raconter ce qu'elle savait :
"Et bien, la Comtesse Hélène a à nouveau changé d'amant, pour ne pas changer. Mère Gwynevere a finit par passer devant un tribunal, suite à une soirée donnée dans son bordel, qui a fini par dégénérer dans une véritable orgie. Elle s'en est tirée avec pas mal d'argent sous la table et sans doute, quelques femmes dans les lits des juges... Enfin, ce sont les quelques ragots qui sont dignes d'intérêt. Enfin, pour annoncer une bonne nouvelle, Ontrose ne tardera pas à demander ma main."
Ambroise s'approcha et lui fit un baisemain, en guise de félicitations, avant de lui annoncer qu'elle dormirait en compagnie des autres esclaves : une grande partie de la cave avait été aménagée en dortoir pour ces derniers. Salmissra le remercia et, sur les recommandations de l'Humain, se porta près de Ki, prête à la servir comme elle devait le faire.
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Les questions d’Alessia se font de plus en plus poussées. Face à une si jeune personne, elle n’a cure de se montrer curieuse, voir fouineuse. La belle dame est un puits sans fond de ragots. Elle cherche à savoir quelles personnes Schizæ a connu à Estandre, des amis communs, ou juste des gens dont elle aurait entendu parler… La fille effectue quelques pirouette malhabiles, puis évoque quelques nobles de sa connaissance.
SCHIZÆ – Je connais un peu la famille du domaine du Morne à l’eau. Ils avaient beaucoup d’enfants…
ALESSIA – Ah ! L’une des filles a été envoyée au temple il y a un an, Morghan, la connaissiez-vous ?
SCHIZÆ – Elle était plus grande que moi, de loin…
ALESSIA – Avec qui passait-elle son temps ?
Morghan avait déjà un polichinelle dans le tiroir quand Schizæ habitait au domaine de Triant. Mais personne n’a jamais su qui était le père, donc ce n’est pas elle qui pourra aider Alesssia à obtenir ces petits secrets qui valent de l’or… ou des vies. L’avidité de la dame ne paie pas. Elle creuse à d’autres endroits, et Schizæ continue de faire le tour de la baronnie du coin. Son stock de connaissance vient vite à s’épuiser.
SCHIZÆ – Il y avait aussi les barons des Monts-Noirs, mais je ne les connaissais pas beaucoup, leurs enfants étaient déjà morts quand je suis née.
ALESSIA – Et Théobald de Mortelune ?
SCHIZÆ – Je ne connais pas.
ALESSIA – Hum, il n’avait peut-être pas encore hérité du domaine quand vous êtes partie.
SCHIZÆ – Quel domaine ?
Alessia la fait taire en lui enfonçant un nouveau bout de gâteau dans la bouche. Ce ne doit pas être un sujet à aborder. Cependant la curiosité de Schizæ la ronge depuis qu’elle est arrivée à Estandre. Depuis bien plus longtemps en fait. Après avoir déglutit le morceau de gâteau, elle reprend sous le regard perçant de la petite Déa qui ne perd pas une miette de l’échange.
SCHIZÆ – Je connaissais aussi les barons de Triant, ils…
ALESSIA – Je ne pense pas, non.
SCHIZÆ – Si, ils…
ALESSIA – Ki, croyez- moi, vous ne les connaissiez pas.
Elle parle avec une grande douceur, mais son regard ne laisse planer aucun doute. Ce nom ne doit pas être évoqué dans sa maison. Schizæ se demande si Alessia sait que son mari est un espion à la solde des Telbarans. En la regardant plus intensément, sa réponse est oui. La dame cache bien des secrets derrière ses airs de commère… L’échange s’arrête là car quelqu’un toque à la porte.
Avec légèreté, la jeune Déa se lève et va ouvrir. Sa longue robe cache ses jambes et quand elle avance, on la voit glisser sur le sol de telle manière qu’elle donne un peu l’impression de voler. La robe de Schizæ n’est pas aussi jolie, mais elle présente l’avantage de cacher en totalité ses brulures. Elle n’avait pas eu à le demander, tante Ina avait rempli ses valises de robes démodées aux longues manches et qui cachaient son cou. D'ailleurs, cette dernière avait été surprise par l'absence de réaction de Schizæ face à ses choix vestimentaire, s'imaginant que sa protégée aurait préféré des robes plus avantageuses. Mais intérieurement, la fille savait que son identité serait ainsi plus difficile à deviner, même si... malheureusement cette robe correspondait en tout point à ce que Solyana appelait « un repousse damelot ».
Personne ne sait qu'elle descend d'une branche noble qui a trahis son propre royaume. Et il vaut mieux pour elle que cela ne change pas.
Elle en est là dans ses réflexion quand Salmissra entre et se joint aux dames de la maison. Schizæ l’observe avec étonnement avant de se rappeler que les rôles son échangés, la servante est devenue une dame, et la dame une esclave. Voilà l'origine de cet air soumis qu'elle ne lui connaissait pas. Le collier et la chaîne sont également là pour que personne ne l’oublie.
Alessia s’extasie de cette nouvelle présence. Elle ne porte aucune importance au fait qu’il s’agit d’une prétendue-esclave et elle lui tend un verre d’infusion avec le sourire grave d’un agent de police face à un nouveau témoin.
Schizæ n’écoute pas vraiment leur conversation, elle se focalise sur la petite Déa. Quel âge avait-elle quand la baronnie de Triant a chût ? Huit ans ? Peut-être neuf… Elle doit bien s’en souvenir. L’enfant aux yeux verts semble s’enfoncer dans son coussin quand Schizæ la dévisage avec un regard de loup affamé. Un peu effrayé, elle tourne les yeux vers sa mère et la nagi en pleine conversation, lançant parfois des regards effrayés vers l’invitée qui continue de l’observer en faisant déjà des plans dans sa tête pour la rejoindre de nuit dans sa chambre. Parce que tant qu’elles ne seront pas seules toutes les deux, trop de mots seront censurés.
Si Déa ne peut l’aider, il y a aussi Salmissra et ses airs enjoués, auxquels s’ajoute désormais l’humilité de l’esclave obéissante. Personne n’est plus doué qu’elle pour glaner des informations sans se faire remarquer.
SCHIZÆ – Je connais un peu la famille du domaine du Morne à l’eau. Ils avaient beaucoup d’enfants…
ALESSIA – Ah ! L’une des filles a été envoyée au temple il y a un an, Morghan, la connaissiez-vous ?
SCHIZÆ – Elle était plus grande que moi, de loin…
ALESSIA – Avec qui passait-elle son temps ?
Morghan avait déjà un polichinelle dans le tiroir quand Schizæ habitait au domaine de Triant. Mais personne n’a jamais su qui était le père, donc ce n’est pas elle qui pourra aider Alesssia à obtenir ces petits secrets qui valent de l’or… ou des vies. L’avidité de la dame ne paie pas. Elle creuse à d’autres endroits, et Schizæ continue de faire le tour de la baronnie du coin. Son stock de connaissance vient vite à s’épuiser.
SCHIZÆ – Il y avait aussi les barons des Monts-Noirs, mais je ne les connaissais pas beaucoup, leurs enfants étaient déjà morts quand je suis née.
ALESSIA – Et Théobald de Mortelune ?
SCHIZÆ – Je ne connais pas.
ALESSIA – Hum, il n’avait peut-être pas encore hérité du domaine quand vous êtes partie.
SCHIZÆ – Quel domaine ?
Alessia la fait taire en lui enfonçant un nouveau bout de gâteau dans la bouche. Ce ne doit pas être un sujet à aborder. Cependant la curiosité de Schizæ la ronge depuis qu’elle est arrivée à Estandre. Depuis bien plus longtemps en fait. Après avoir déglutit le morceau de gâteau, elle reprend sous le regard perçant de la petite Déa qui ne perd pas une miette de l’échange.
SCHIZÆ – Je connaissais aussi les barons de Triant, ils…
ALESSIA – Je ne pense pas, non.
SCHIZÆ – Si, ils…
ALESSIA – Ki, croyez- moi, vous ne les connaissiez pas.
Elle parle avec une grande douceur, mais son regard ne laisse planer aucun doute. Ce nom ne doit pas être évoqué dans sa maison. Schizæ se demande si Alessia sait que son mari est un espion à la solde des Telbarans. En la regardant plus intensément, sa réponse est oui. La dame cache bien des secrets derrière ses airs de commère… L’échange s’arrête là car quelqu’un toque à la porte.
Avec légèreté, la jeune Déa se lève et va ouvrir. Sa longue robe cache ses jambes et quand elle avance, on la voit glisser sur le sol de telle manière qu’elle donne un peu l’impression de voler. La robe de Schizæ n’est pas aussi jolie, mais elle présente l’avantage de cacher en totalité ses brulures. Elle n’avait pas eu à le demander, tante Ina avait rempli ses valises de robes démodées aux longues manches et qui cachaient son cou. D'ailleurs, cette dernière avait été surprise par l'absence de réaction de Schizæ face à ses choix vestimentaire, s'imaginant que sa protégée aurait préféré des robes plus avantageuses. Mais intérieurement, la fille savait que son identité serait ainsi plus difficile à deviner, même si... malheureusement cette robe correspondait en tout point à ce que Solyana appelait « un repousse damelot ».
Personne ne sait qu'elle descend d'une branche noble qui a trahis son propre royaume. Et il vaut mieux pour elle que cela ne change pas.
Elle en est là dans ses réflexion quand Salmissra entre et se joint aux dames de la maison. Schizæ l’observe avec étonnement avant de se rappeler que les rôles son échangés, la servante est devenue une dame, et la dame une esclave. Voilà l'origine de cet air soumis qu'elle ne lui connaissait pas. Le collier et la chaîne sont également là pour que personne ne l’oublie.
Alessia s’extasie de cette nouvelle présence. Elle ne porte aucune importance au fait qu’il s’agit d’une prétendue-esclave et elle lui tend un verre d’infusion avec le sourire grave d’un agent de police face à un nouveau témoin.
Schizæ n’écoute pas vraiment leur conversation, elle se focalise sur la petite Déa. Quel âge avait-elle quand la baronnie de Triant a chût ? Huit ans ? Peut-être neuf… Elle doit bien s’en souvenir. L’enfant aux yeux verts semble s’enfoncer dans son coussin quand Schizæ la dévisage avec un regard de loup affamé. Un peu effrayé, elle tourne les yeux vers sa mère et la nagi en pleine conversation, lançant parfois des regards effrayés vers l’invitée qui continue de l’observer en faisant déjà des plans dans sa tête pour la rejoindre de nuit dans sa chambre. Parce que tant qu’elles ne seront pas seules toutes les deux, trop de mots seront censurés.
Si Déa ne peut l’aider, il y a aussi Salmissra et ses airs enjoués, auxquels s’ajoute désormais l’humilité de l’esclave obéissante. Personne n’est plus doué qu’elle pour glaner des informations sans se faire remarquer.
Dernière édition par Schizae le Mar 29 Sep 2015 - 17:49, édité 1 fois
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
Ce fut Déa qui ouvrit la porte à une Nagi qui avait la tête basse et le regard respectueux de l'esclave qui savait où se trouvait sa place dans cette demeure. Elle serpenta doucement jusqu'au trio et surprit le regard de Ki. Cette dernière était surprise de l'attitude de la courtisane qui, discrètement, fit un clin d'oeil à l'intention de sa suivante-maîtresse. Alessia tendit, quand à elle, un verre d'infusion à Salmissra avant de lui faire signe de s'écarter un peu des deux enfants, afin de lui parler plus en privé.
"Très bien joué, Dame Salmissra. Mon époux a su vous convaincre aisément, je suppose ? La jeune Ki fait partie de votre maison ?"
La courtisane sourit en coin. Son interlocutrice savait jouer un double jeu aussi bien qu'elle. Alessia était une patriote et savait que son époux était un espion telbaran, mais pourtant, ne l'avait jamais dénoncé. Il était bon avec elle et jamais n'attentais à la sécurité estanole. Il dénonçait la plupart du temps les problèmes politiques et les fragilités qu'ils causaient : certains ministres, plus durs que l'estanol moyen, souhaitaient revoir le statut des Centaures et les rabaisser, leur imposer même une "cavalerie", pour les humilier plus encore, d'autres voulaient même semer la discorde chez les tacomans en faisant fomenter une révolte par les esclaves de ce royaume...
C'étaient des fanatiques, mais ces derniers, par l'art consommé de la rhétorique et grâce à des actes de corruption, parvenaient à prendre l'ascendant. Alessia était une patriote et souhaitait que son pays vive, quitte à faire intervenir les telbarans pour cela.
"En effet, elle est ma suivante."
"Je vois. Elle est, je trouve, bien trop jeune pour être la maîtresse d'une courtisane telle que vous. Enfin... Si je ne me trompe, je pense que vous danserez devant des personnes bien moins raffinées que moi, ce qui parviendra à donner le change."
Alessia prit un verre de vin, avant de demander à Salmissra d'aller aux cuisines pour voir ce qu'il en était de la préparation du dîner, en lui indiquant qu'elle aurait à le servir le soir-même : l'associé de son époux venait dîner. Salmissra acquiesça et sortit de la pièce, non sans avoir laissé son hôte lui ôter sa chaîne : après tout, elle ne sortirait pas dans la rue.
La Nagi se rendit aux cuisines et aida, de son mieux, à la préparation du repas.
Enfin l'heure sonna. La courtisane laissa les esclaves charger le chariot des plats. Pour l'occasion, et pour respecter la décence estanole, elle avait ceint ses reins et sa poitrine d'une longue pièce de tissu vert, placé de façon à ressembler au drapé des toges telbaranes. Elle poussa le chariot jusqu'à la salle à manger. Cette dernière était de grande taille, longue d'une vingtaine de pas, avec une table élégamment ouvragée par un maître-ébéniste. Autour, Ki, Alessia, Déa, Ambroise et son associé étaient assis. Elle se dirigea en serpentant vers la table et déposa cérémonieusement les divers plats sur la table après en avoir soulevé la cloche. Salmissra servit le vin et disposa la nourriture sur les tranchoirs, avant de se retirer dans un coin de la pièce, d'où elle pouvait intervenir en cas de besoin, sans pour autant être vue et ainsi gêner les convives par sa présence.
"Très bien joué, Dame Salmissra. Mon époux a su vous convaincre aisément, je suppose ? La jeune Ki fait partie de votre maison ?"
La courtisane sourit en coin. Son interlocutrice savait jouer un double jeu aussi bien qu'elle. Alessia était une patriote et savait que son époux était un espion telbaran, mais pourtant, ne l'avait jamais dénoncé. Il était bon avec elle et jamais n'attentais à la sécurité estanole. Il dénonçait la plupart du temps les problèmes politiques et les fragilités qu'ils causaient : certains ministres, plus durs que l'estanol moyen, souhaitaient revoir le statut des Centaures et les rabaisser, leur imposer même une "cavalerie", pour les humilier plus encore, d'autres voulaient même semer la discorde chez les tacomans en faisant fomenter une révolte par les esclaves de ce royaume...
C'étaient des fanatiques, mais ces derniers, par l'art consommé de la rhétorique et grâce à des actes de corruption, parvenaient à prendre l'ascendant. Alessia était une patriote et souhaitait que son pays vive, quitte à faire intervenir les telbarans pour cela.
"En effet, elle est ma suivante."
"Je vois. Elle est, je trouve, bien trop jeune pour être la maîtresse d'une courtisane telle que vous. Enfin... Si je ne me trompe, je pense que vous danserez devant des personnes bien moins raffinées que moi, ce qui parviendra à donner le change."
Alessia prit un verre de vin, avant de demander à Salmissra d'aller aux cuisines pour voir ce qu'il en était de la préparation du dîner, en lui indiquant qu'elle aurait à le servir le soir-même : l'associé de son époux venait dîner. Salmissra acquiesça et sortit de la pièce, non sans avoir laissé son hôte lui ôter sa chaîne : après tout, elle ne sortirait pas dans la rue.
La Nagi se rendit aux cuisines et aida, de son mieux, à la préparation du repas.
Enfin l'heure sonna. La courtisane laissa les esclaves charger le chariot des plats. Pour l'occasion, et pour respecter la décence estanole, elle avait ceint ses reins et sa poitrine d'une longue pièce de tissu vert, placé de façon à ressembler au drapé des toges telbaranes. Elle poussa le chariot jusqu'à la salle à manger. Cette dernière était de grande taille, longue d'une vingtaine de pas, avec une table élégamment ouvragée par un maître-ébéniste. Autour, Ki, Alessia, Déa, Ambroise et son associé étaient assis. Elle se dirigea en serpentant vers la table et déposa cérémonieusement les divers plats sur la table après en avoir soulevé la cloche. Salmissra servit le vin et disposa la nourriture sur les tranchoirs, avant de se retirer dans un coin de la pièce, d'où elle pouvait intervenir en cas de besoin, sans pour autant être vue et ainsi gêner les convives par sa présence.
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Alessia et Salmissra s’éloignent un peu des deux enfants qui se dévisagent mutuellement sans trop savoir quoi dire. Finalement, Schizæ s’approche de Déa, prenant place sur le même coussin qu’elle.
SCHIZÆ – Tu as quel âge ?
DÉA – Neuf ans. Tu veux voir ma chambre ?
Schizæ acquiesce et elles se lèvent toutes les deux pour sortir de la salle, laissant Alessia et Salmissra plongées dans leur conversation. Une fois arrivée, Schizæ découvre une salle aux plafonds hauts et aux murs recouverts de tapisseries colorées. Il y a au moins cinq peluches par mètre carré dans cette chambre. En effet, la timide Déa est une enfant passionnée par la couture. A son âge elle arrive déjà à fabriquer tout un tas de nounours et de poupées de chiffon. Schizæ est particulièrement intéressée par l’un d’entre eux, un dragon vert-pomme au sourire écarlate. Entourées par toutes ces créatures de tissus, les fillettes s’allongent sur l’épais tapis qui recouvre le sol et se mettent à discuter.
Déa raconte qu’il y a quelques enfants de servants, mais qu’elle ne passe pas beaucoup de temps avec eux. Ses amis sont plutôt des enfants de noble naissance. Au bout d’un quart d’heure, Schizæ a l’impression de les connaître comme si elle avait passé toute son enfance avec eux tellement Déa les décrit avec précision. La petite fille fait attention aux moindres détails et n’en oublie aucun. En plus, elle sourit tout le temps. Schizæ décide qu’elle l’aime bien.
Ensuite, elles jouent un peu, puis se remettent à parler. La plus grande cherche à tirer les vers du nez de la cadette. Saurait-elle des choses à propos du domaine de Triant et de ce qu’il s’y est passé ? Déa lui donne quelques informations vagues. Apparemment tout a disparu, jusqu’au nom de cette baronnie remplacé par « Mortelune ». Malheureusement, la petite ne peut pas la renseigner plus à ce sujet.
Quand vient l’heure de dîner, une servante demande aux fillettes de se rendre dans la salle à manger. Les parents de Déa les rejoignent, accompagnés d’un homme, un associé d’Ambroise. C’est Salmissra qui leur sert des plats plus délicieux les uns que les autres. Schizæ a beau ne pas être très à l’aise, redécouvrir les spécialités culinaires de son pays l’enchante. Contrairement à Déa qui a un appétit de moineau, l’ex-future baronne se fait un plaisir de goûter à chacun des plats.
La conversation des adultes, comme toute conversation d’adulte, est d’un ennui mortel. Quand arrivent les entrées, Ambroise parle des guerres intestines qui sévissent de-ci de-là dans le royaume, son associé continu sur la même ligne puis au plat principal ils partent sur leurs activités commerciales et commencent à marchander durement. Au fromage (ces fameux fromages Estanols !) ils dévient sur les intérêts et désavantages d’une société basant son économie sur l’esclavagisme. Les verres de vins s’enchaînant, aux desserts, ils en sont déjà à philosopher sur les différences fondamentales de l’humain et de l’animal, puis des autres races. Et quand les infusions arrivent les fillettes sont priées d’aller se coucher. Alessia n’a pas prononcé un mot du repas, si ce n’est pour formuler les politesses d’usage. En bonne épouse, elle sait où est sa place quand il y a des invités.
Enfoncée sous les couvertures de son lit, Schizæ attend que le silence se fasse. Une fois certaine qu’il n’y a aucune servante dans les parages, elle se rend dans la chambre de Déa. La petite fille à la chevelure de feu n’est nullement surprise, au contraire, elle est n’est même pas couchée, comme si elle avait deviné les pensées de sa nouvelle amie.
SCHIZÆ – T’es déjà allé toute seule dehors ?
DÉA – On n’a pas le droit.
SCHIZÆ –C’est loin d’ici, le domaine de Mortelune ?
DÉA – Je sais pas où c’est. Pourquoi ? Tu veux y aller ?
SCHIZÆ – Ma famille habitait là bas. Tout le monde est mort.
DÉA – Tu veux aller sur leur tombe ?
SCHIZÆ – Oui. Je voudrais les revoir.
Cela ne fait qu'une seule journée que Salmissra joue son rôle d'esclave et pourtant, l'apaisante présence de la nagi lui manque déjà. Déa passe un bras réconfortant autour des épaules de son amie et les fillettes s’endorment l’une contre l’autre.
SCHIZÆ – Tu as quel âge ?
DÉA – Neuf ans. Tu veux voir ma chambre ?
Schizæ acquiesce et elles se lèvent toutes les deux pour sortir de la salle, laissant Alessia et Salmissra plongées dans leur conversation. Une fois arrivée, Schizæ découvre une salle aux plafonds hauts et aux murs recouverts de tapisseries colorées. Il y a au moins cinq peluches par mètre carré dans cette chambre. En effet, la timide Déa est une enfant passionnée par la couture. A son âge elle arrive déjà à fabriquer tout un tas de nounours et de poupées de chiffon. Schizæ est particulièrement intéressée par l’un d’entre eux, un dragon vert-pomme au sourire écarlate. Entourées par toutes ces créatures de tissus, les fillettes s’allongent sur l’épais tapis qui recouvre le sol et se mettent à discuter.
Déa raconte qu’il y a quelques enfants de servants, mais qu’elle ne passe pas beaucoup de temps avec eux. Ses amis sont plutôt des enfants de noble naissance. Au bout d’un quart d’heure, Schizæ a l’impression de les connaître comme si elle avait passé toute son enfance avec eux tellement Déa les décrit avec précision. La petite fille fait attention aux moindres détails et n’en oublie aucun. En plus, elle sourit tout le temps. Schizæ décide qu’elle l’aime bien.
Ensuite, elles jouent un peu, puis se remettent à parler. La plus grande cherche à tirer les vers du nez de la cadette. Saurait-elle des choses à propos du domaine de Triant et de ce qu’il s’y est passé ? Déa lui donne quelques informations vagues. Apparemment tout a disparu, jusqu’au nom de cette baronnie remplacé par « Mortelune ». Malheureusement, la petite ne peut pas la renseigner plus à ce sujet.
Quand vient l’heure de dîner, une servante demande aux fillettes de se rendre dans la salle à manger. Les parents de Déa les rejoignent, accompagnés d’un homme, un associé d’Ambroise. C’est Salmissra qui leur sert des plats plus délicieux les uns que les autres. Schizæ a beau ne pas être très à l’aise, redécouvrir les spécialités culinaires de son pays l’enchante. Contrairement à Déa qui a un appétit de moineau, l’ex-future baronne se fait un plaisir de goûter à chacun des plats.
La conversation des adultes, comme toute conversation d’adulte, est d’un ennui mortel. Quand arrivent les entrées, Ambroise parle des guerres intestines qui sévissent de-ci de-là dans le royaume, son associé continu sur la même ligne puis au plat principal ils partent sur leurs activités commerciales et commencent à marchander durement. Au fromage (ces fameux fromages Estanols !) ils dévient sur les intérêts et désavantages d’une société basant son économie sur l’esclavagisme. Les verres de vins s’enchaînant, aux desserts, ils en sont déjà à philosopher sur les différences fondamentales de l’humain et de l’animal, puis des autres races. Et quand les infusions arrivent les fillettes sont priées d’aller se coucher. Alessia n’a pas prononcé un mot du repas, si ce n’est pour formuler les politesses d’usage. En bonne épouse, elle sait où est sa place quand il y a des invités.
Enfoncée sous les couvertures de son lit, Schizæ attend que le silence se fasse. Une fois certaine qu’il n’y a aucune servante dans les parages, elle se rend dans la chambre de Déa. La petite fille à la chevelure de feu n’est nullement surprise, au contraire, elle est n’est même pas couchée, comme si elle avait deviné les pensées de sa nouvelle amie.
SCHIZÆ – T’es déjà allé toute seule dehors ?
DÉA – On n’a pas le droit.
SCHIZÆ –C’est loin d’ici, le domaine de Mortelune ?
DÉA – Je sais pas où c’est. Pourquoi ? Tu veux y aller ?
SCHIZÆ – Ma famille habitait là bas. Tout le monde est mort.
DÉA – Tu veux aller sur leur tombe ?
SCHIZÆ – Oui. Je voudrais les revoir.
Cela ne fait qu'une seule journée que Salmissra joue son rôle d'esclave et pourtant, l'apaisante présence de la nagi lui manque déjà. Déa passe un bras réconfortant autour des épaules de son amie et les fillettes s’endorment l’une contre l’autre.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
La Nagi, après le dîner, était allée dormir parmi les autres esclaves de la maisonnée. D'après ce qu'elle avait comprit, elle danserait le lendemain soir devant les invités d'Ambroise, ce qui lui laisserait la majeure partie de la journée pour se préparer. Son ami et hôte lui avait assuré, en privé, qu'elle pourrait "diriger" l'orchestre avant le début des festivités.
Le lendemain, levée avec les autres esclaves, elle se chargea de quelques tâches ménagères en attendant l'après-midi. Tout en se livrant à ses tâches, elle s'assura que Ki ne se sentait guère seule et fut rassurée : elle passait son temps auprès de Déa. La Nagi fut soulagée : sa suivante, au moins, était en compagnie de quelqu'un de son âge et pouvait s'adonner à des activités plus adaptées.
Durant l'après-midi, la courtisane aida l'orchestre à jouer selon son rythme, sous la discrète surveillance d'Ambroise. Ce dernier avait le nez plongé dans des livres de comptes et se tenait dans une salle voisine, avec la porte entrouverte pour jeter un coup d'oeil de temps à autre, plus pour rassurer les musiciens que pour véritablement surveiller la Nagi.
Enfin, les invités arrivèrent et s'assemblèrent dans la salle à manger, débarassée, pour l'occasion, des meubles qui étaient dedans. Les musiciens jouaient une mélodie calme pendant que des esclaves déambulaient en portant des plateaux de nourriture et d'alcool, à l'intention des invités d'Ambroise. Salmissra se trouvait dans une pièce attenante, parée de ses bijoux et de ses chaînettes d'or. Elle avait passé un petit moment dans la salle d'eau de la demeure, préparant ses cheveux et les coiffant longuement avant de se maquiller. Le maquillage avait été discret, en majorité pour rehausser l'éclat de ses yeux.
La danse se déroula bien, malgré quelques hoquets de stupeur en voyant la souplesse de la Nagi.
Cette dernière, après avoir échauffé le sang des spectateurs, en entendit quelques-uns faire des offres de rachat auprès de Ki. La Nagi se rendit auprès de sa "maitresse" et, d'une voix soumise, lui dit :
"Dame Ki, Maître Ambroise m'a parlé de votre souhait d'excursion. Voulez-vous que je prépare ce soir vos effets en vue du voyage ?"
Le lendemain, levée avec les autres esclaves, elle se chargea de quelques tâches ménagères en attendant l'après-midi. Tout en se livrant à ses tâches, elle s'assura que Ki ne se sentait guère seule et fut rassurée : elle passait son temps auprès de Déa. La Nagi fut soulagée : sa suivante, au moins, était en compagnie de quelqu'un de son âge et pouvait s'adonner à des activités plus adaptées.
Durant l'après-midi, la courtisane aida l'orchestre à jouer selon son rythme, sous la discrète surveillance d'Ambroise. Ce dernier avait le nez plongé dans des livres de comptes et se tenait dans une salle voisine, avec la porte entrouverte pour jeter un coup d'oeil de temps à autre, plus pour rassurer les musiciens que pour véritablement surveiller la Nagi.
Enfin, les invités arrivèrent et s'assemblèrent dans la salle à manger, débarassée, pour l'occasion, des meubles qui étaient dedans. Les musiciens jouaient une mélodie calme pendant que des esclaves déambulaient en portant des plateaux de nourriture et d'alcool, à l'intention des invités d'Ambroise. Salmissra se trouvait dans une pièce attenante, parée de ses bijoux et de ses chaînettes d'or. Elle avait passé un petit moment dans la salle d'eau de la demeure, préparant ses cheveux et les coiffant longuement avant de se maquiller. Le maquillage avait été discret, en majorité pour rehausser l'éclat de ses yeux.
La danse se déroula bien, malgré quelques hoquets de stupeur en voyant la souplesse de la Nagi.
Cette dernière, après avoir échauffé le sang des spectateurs, en entendit quelques-uns faire des offres de rachat auprès de Ki. La Nagi se rendit auprès de sa "maitresse" et, d'une voix soumise, lui dit :
"Dame Ki, Maître Ambroise m'a parlé de votre souhait d'excursion. Voulez-vous que je prépare ce soir vos effets en vue du voyage ?"
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Schizæ passe la journée avec Déa. Le matin, les deux filles jouent dans la chambre, puis quand il fait un peu plus chaud, on les oblige à sortir prendre l’air. Elles se posent dans un coin du jardin et se mettent à papoter. L’après midi, une servante les trempe toutes les deux dans une bassine d’eau qui fut tiède, mais qui est maintenant glacée. Elle ne fait aucun commentaire sur les brulures de Schizæ et se contente de frotter pour décrasser les enfants. Schizæ enfile l’une de ses robes cache-misère, et Déa se pare de splendides vêtements à la mode Estanol. Les tissus ont la couleur de ses yeux, un vert émeraude qui rehausse l’éclat de feu de ses cheveux. A côté d’elle, Schizæ fait pâle figure. Alessia entre ensuite dans la chambre. On dirait une fée. Son maquillage agrandis ses yeux si bien qu’on y voit toutes les lumières s’y refléter. Ses joues sont roses et ses lèvres écarlates. Ses cheveux sont relevés très haut et dévoilent sa nuque nue. Son décolleté dévoile la naissance de ses formes féminines. Sans être provoquant, il titille l’imagination. Un pendentif de perle se trouve entre ses deux courbes gracieuses. Elle porte des boucles d’oreilles de la même facture.
Avec entrain, elle se met à jouer à la poupée avec Déa et Schizæ qui se retrouvent transformées en princesses miniatures.
Quand la soirée arrive, les deux filles se retrouvent au milieu des adultes. Déa n’est nullement intimidée, elle salue les invités avec une élégance naturelle et Schizæ tente de l’imiter. Ensuite, vient le moment où Salmissra se met à danser. Schizæ observe la foule avec fierté. Tous les yeux sont rivés sur sa prétendue esclave, même Ambroise et Alessia en ont le souffle coupé. Quand la nagi salue la foule avec sa grâce naturelle, quelques hommes s’approchent de Schizæ et lui demandent de racheter l’esclave pour un prix d’or. Quelque peu effarouchée, la fillette secoue vigoureusement la tête en affirmant qu’elle n’est pas à vendre, puis Ambroise vient la tirer de ce mauvais pas en faisant fuir les potentiels acheteurs avec tact et subtilité.
SALMISSRA - Dame Ki, Maître Ambroise m'a parlé de votre souhait d'excursion. Voulez-vous que je prépare ce soir vos effets en vue du voyage ?
La nagi s’est glissée tout près d’elle. Schizæ lui sourit, soulagée d’être à nouveau avec la nagi. Mais elle se demande pourquoi la nagi lui dit ça. Elle jette un coup d’œil à la ronde et croise le regard malicieux de Déa. Schizæ la remercie muettement puis se tourne vers son esclave.
SCHIZÆ – Oui Salmissra, je te laisse t’en charger. (Puis à Ambroise :) Avec qui partons nous ?
AMBROISE – J’ai quelques affaires à traiter avec le Baron de Mortelune, et Alessia se fera un plaisir à échanger avec Dame Aliénor.
SCHIZÆ – Aliénor ?!
La fille n’a pu retenir son exclamation. Elle se reprend en bafouillant une remarque sur ce… si joli prénom. Aliénor est le prénom de sa cousine. Une femme acariâtre, jamais satisfaite, qui lui cherchait toujours noise. S’agirait-il d’elle ? Cependant Schizæ se retient de poser plus de question.
On les envoie ensuite se coucher alors que la fête bat son plein. Les deux fillettes se remettent à papoter.
SCHIZÆ – Qu’est ce que tu as dit à ton père ?
DÉA – La vérité. Que tes parents étaient enterrés dans un cimetière tout près de Mortelune et que tu voulais te recueillir sur leur tombe.
Le lendemain, la petite famille s’en va, accompagnée de leur invitée et de son esclave. Tout ce beau monde s’entasse dans un carrosse. Ils sont tous apprêtés de beaux atours. Schizæ ne peut s’empêcher de les comparer à sa famille. Leurs hôtes sont très chics et ont bon goût. Les Triant avaient beau être riches, mis à part Solyana, aucune de leurs filles n’étaient capables de garder une robe plus d’une matinée sans la crotter ou la déchirer. Ces souvenirs la rendent un peu triste. Elle passe le voyage en silence, puis quand le carrosse s’arrête, tout le monde descend. Deux esclaves les aident à descendre.
Devant les yeux de la fillette se trouve la demeure dans laquelle elle a grandi. Le souffle coupée, elle détaille chaque parcelle de son chez-elle, et chaque pierre, chaque arbre fait remonter en elle des souvenirs. Il y a eu des travaux, car l’attaque avait laissé d’importants dégâts. Un homme vient à leur rencontre. Ambroise souffle à l’attention de la nagi et des petites filles qu’il s’agit de Théobald de Mortelune. Schizæ l’observe avec attention. Il est bien habillé aussi. Son corps est élancé. Il est musclé et son sourire a quelque chose d’attirant et d’effrayant à la fois. Il se présente, puis fait quelques remarques sur la beauté d’Alessia avant de lancer un regard morose vers les fillettes. Ses mots sont ceux d’un noble, et pourtant, il y a quelque chose qui cloche. Cela ne parait pas naturel. On a plutôt l’impression qu’il récite une leçon récemment apprise. Il ne fait aucune allusion sur la présence de Salmissra et l’ignore royalement. Avec un air renfrogné, il fait entrer ses invités dans sa demeure. Schizæ tient la nagi en laisse. Une fois à l’intérieur, les odeurs et les bruits la submerge. C’est là qu’elle a grandit. Emue, elle glisse sa main dans celle de la nagi. Puis le regard sévère de Théoblad se pose sur elle, il fronce les sourcils en signe de désapprobation. La fillette retire immédiatement sa main et baisse la tête.
Les deux hommes parlent de centaures armés qu’ils comptent acheter. Théobald semble avoir été mis au courant du sujet de visite de Schizæ car il en touche un mot à Ambroise.
THÉO – Les femmes peuvent se rendre au cimetière si ça les amuse.
Il a l’air agacé par ces présences importunes. Alessia fait une petite révérence et des esclaves accompagnent les trois dames et la nagi vers les jardins. Une fois dehors, ils leur indiquent la route à suivre et s’éloignent avec discrétion.
ALESSIA – Aliénor ! Très chère !
La mère de Déa laisse les fillettes là pour se précipiter vers la dénommée Aliénor. Schizæ se dresse sur la pointe des pieds pour mieux voir. C’est bien sa cousine. Elle reconnait ce nez en trompette qu’elle a tant de fois voulu découper en morceau, ces cheveux frisés et bruns qu’il faudrait bruler, et ces dents écartées sur le devant qu’elle voudrait casser d’un coup de poing. Cette cousine là, elle ne l’a jamais aimé. Alessia s’extasie à grand cris sur la mâââââgnifique robe que porte Aliénor. Elle lui présente d’un geste rapide les enfants
ALESSIA – Voici ma fille Déa, vient par ici chérie, et voici son amie Ki. Salmissra, je vous laisse accompagner Ki ?
Aliénor jette un regard rapide vers les petites filles. Schizæ tourne la tête pour ne pas être reconnue, mais sa cousine fronce les sourcils en la regardant, comme perdue dans d’anciens et douloureux souvenirs. Cependant elle n’a pas le temps de réfléchir plus longtemps, Alessia l’assomme déjà de questions et de ragots en tout genre. Schizæ s’éloigne rapidement en tenant Salmissra par la laisse.
Avec entrain, elle se met à jouer à la poupée avec Déa et Schizæ qui se retrouvent transformées en princesses miniatures.
Quand la soirée arrive, les deux filles se retrouvent au milieu des adultes. Déa n’est nullement intimidée, elle salue les invités avec une élégance naturelle et Schizæ tente de l’imiter. Ensuite, vient le moment où Salmissra se met à danser. Schizæ observe la foule avec fierté. Tous les yeux sont rivés sur sa prétendue esclave, même Ambroise et Alessia en ont le souffle coupé. Quand la nagi salue la foule avec sa grâce naturelle, quelques hommes s’approchent de Schizæ et lui demandent de racheter l’esclave pour un prix d’or. Quelque peu effarouchée, la fillette secoue vigoureusement la tête en affirmant qu’elle n’est pas à vendre, puis Ambroise vient la tirer de ce mauvais pas en faisant fuir les potentiels acheteurs avec tact et subtilité.
SALMISSRA - Dame Ki, Maître Ambroise m'a parlé de votre souhait d'excursion. Voulez-vous que je prépare ce soir vos effets en vue du voyage ?
La nagi s’est glissée tout près d’elle. Schizæ lui sourit, soulagée d’être à nouveau avec la nagi. Mais elle se demande pourquoi la nagi lui dit ça. Elle jette un coup d’œil à la ronde et croise le regard malicieux de Déa. Schizæ la remercie muettement puis se tourne vers son esclave.
SCHIZÆ – Oui Salmissra, je te laisse t’en charger. (Puis à Ambroise :) Avec qui partons nous ?
AMBROISE – J’ai quelques affaires à traiter avec le Baron de Mortelune, et Alessia se fera un plaisir à échanger avec Dame Aliénor.
SCHIZÆ – Aliénor ?!
La fille n’a pu retenir son exclamation. Elle se reprend en bafouillant une remarque sur ce… si joli prénom. Aliénor est le prénom de sa cousine. Une femme acariâtre, jamais satisfaite, qui lui cherchait toujours noise. S’agirait-il d’elle ? Cependant Schizæ se retient de poser plus de question.
On les envoie ensuite se coucher alors que la fête bat son plein. Les deux fillettes se remettent à papoter.
SCHIZÆ – Qu’est ce que tu as dit à ton père ?
DÉA – La vérité. Que tes parents étaient enterrés dans un cimetière tout près de Mortelune et que tu voulais te recueillir sur leur tombe.
Le lendemain, la petite famille s’en va, accompagnée de leur invitée et de son esclave. Tout ce beau monde s’entasse dans un carrosse. Ils sont tous apprêtés de beaux atours. Schizæ ne peut s’empêcher de les comparer à sa famille. Leurs hôtes sont très chics et ont bon goût. Les Triant avaient beau être riches, mis à part Solyana, aucune de leurs filles n’étaient capables de garder une robe plus d’une matinée sans la crotter ou la déchirer. Ces souvenirs la rendent un peu triste. Elle passe le voyage en silence, puis quand le carrosse s’arrête, tout le monde descend. Deux esclaves les aident à descendre.
Devant les yeux de la fillette se trouve la demeure dans laquelle elle a grandi. Le souffle coupée, elle détaille chaque parcelle de son chez-elle, et chaque pierre, chaque arbre fait remonter en elle des souvenirs. Il y a eu des travaux, car l’attaque avait laissé d’importants dégâts. Un homme vient à leur rencontre. Ambroise souffle à l’attention de la nagi et des petites filles qu’il s’agit de Théobald de Mortelune. Schizæ l’observe avec attention. Il est bien habillé aussi. Son corps est élancé. Il est musclé et son sourire a quelque chose d’attirant et d’effrayant à la fois. Il se présente, puis fait quelques remarques sur la beauté d’Alessia avant de lancer un regard morose vers les fillettes. Ses mots sont ceux d’un noble, et pourtant, il y a quelque chose qui cloche. Cela ne parait pas naturel. On a plutôt l’impression qu’il récite une leçon récemment apprise. Il ne fait aucune allusion sur la présence de Salmissra et l’ignore royalement. Avec un air renfrogné, il fait entrer ses invités dans sa demeure. Schizæ tient la nagi en laisse. Une fois à l’intérieur, les odeurs et les bruits la submerge. C’est là qu’elle a grandit. Emue, elle glisse sa main dans celle de la nagi. Puis le regard sévère de Théoblad se pose sur elle, il fronce les sourcils en signe de désapprobation. La fillette retire immédiatement sa main et baisse la tête.
Les deux hommes parlent de centaures armés qu’ils comptent acheter. Théobald semble avoir été mis au courant du sujet de visite de Schizæ car il en touche un mot à Ambroise.
THÉO – Les femmes peuvent se rendre au cimetière si ça les amuse.
Il a l’air agacé par ces présences importunes. Alessia fait une petite révérence et des esclaves accompagnent les trois dames et la nagi vers les jardins. Une fois dehors, ils leur indiquent la route à suivre et s’éloignent avec discrétion.
ALESSIA – Aliénor ! Très chère !
La mère de Déa laisse les fillettes là pour se précipiter vers la dénommée Aliénor. Schizæ se dresse sur la pointe des pieds pour mieux voir. C’est bien sa cousine. Elle reconnait ce nez en trompette qu’elle a tant de fois voulu découper en morceau, ces cheveux frisés et bruns qu’il faudrait bruler, et ces dents écartées sur le devant qu’elle voudrait casser d’un coup de poing. Cette cousine là, elle ne l’a jamais aimé. Alessia s’extasie à grand cris sur la mâââââgnifique robe que porte Aliénor. Elle lui présente d’un geste rapide les enfants
ALESSIA – Voici ma fille Déa, vient par ici chérie, et voici son amie Ki. Salmissra, je vous laisse accompagner Ki ?
Aliénor jette un regard rapide vers les petites filles. Schizæ tourne la tête pour ne pas être reconnue, mais sa cousine fronce les sourcils en la regardant, comme perdue dans d’anciens et douloureux souvenirs. Cependant elle n’a pas le temps de réfléchir plus longtemps, Alessia l’assomme déjà de questions et de ragots en tout genre. Schizæ s’éloigne rapidement en tenant Salmissra par la laisse.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
La Nagi, la tête baissée, écouta Ki et Ambroise discuter de l'excursion prochaine, avant de se rendre dans les quartiers des esclaves pour dormir, un peu épuisée. Elle s'effondra sur le lit qu'on lui avait réservé et s'endormit rapidement, plongeant dans un sommeil réparateur : la journée avait été longue, et l'après-midi fut la partie la plus éprouvante. Les estanols obéissaient difficilement à une femme, à plus forte raison s'il s'agissait d'une esclave et la Nagi avait cru qu'elle s'arracherait la gorge à force de les supplier de conserver le même rythme qu'elle, ou même à accepter son "autorité".
Le lendemain, la famille d'Ambroise, ainsi que Ki, s'entassa dans un carrosse tandis que "l'esclave" se tenait sur le toit du carrosse, dans une sorte de nasse fermée pour la protéger du vent. Salmissra, lovée dans ses anneaux, dormit durant la majeure partie du trajet. Elle s'éveilla alors que le véhicule ralentissait pour entrer dans la cour d'une imposante demeure. Elle sortit de la nasse avant que les Humains ne sortent du véhicule, aidés par des esclaves. Un homme, bien vêtu, vint à leur rencontre et la Nagi apprit qu'il s'agissait du maître du domaine : Théobald de Mortelune. Ki, tenant son esclave en laisse, suivit le mouvement. Pour une raison inconnue de la femme-serpent, la petite Humaine lui prit la main et la serra, avant de la lâcher sous le regard inquisiteur de Théobald. Le groupe fut rejoint par une femme qui se précipita vers Alessia. La Nagi sentit, près d'elle, Ki se braquer, se tendre à l'arrivée de cette femme. A la suggestion d'Alessia, Ki se rendit vers le cimetière, toujours suivie d'une courtisane arborant un air soumit des plus convainquant.
Elle rampa à côté de l'Humaine jusqu'à un cimetière d'aspect sinistre, comme tous les cimetières. A la vue de cet endroit, ses pensées dérivèrent en direction d'Ontrose, espérant que ce dernier n'ai guère de problèmes face à ces "Barbares". Accessoirement, elle attendait avec impatience que le déménagement de ses effets commence, pour qu'ils puissent passer un peu de temps ensemble.
Salmissra sortit de ses pensées en voyant que Ki s'était arrêtée devant la tombe d'une personne nommée "Shelzae".
Le lendemain, la famille d'Ambroise, ainsi que Ki, s'entassa dans un carrosse tandis que "l'esclave" se tenait sur le toit du carrosse, dans une sorte de nasse fermée pour la protéger du vent. Salmissra, lovée dans ses anneaux, dormit durant la majeure partie du trajet. Elle s'éveilla alors que le véhicule ralentissait pour entrer dans la cour d'une imposante demeure. Elle sortit de la nasse avant que les Humains ne sortent du véhicule, aidés par des esclaves. Un homme, bien vêtu, vint à leur rencontre et la Nagi apprit qu'il s'agissait du maître du domaine : Théobald de Mortelune. Ki, tenant son esclave en laisse, suivit le mouvement. Pour une raison inconnue de la femme-serpent, la petite Humaine lui prit la main et la serra, avant de la lâcher sous le regard inquisiteur de Théobald. Le groupe fut rejoint par une femme qui se précipita vers Alessia. La Nagi sentit, près d'elle, Ki se braquer, se tendre à l'arrivée de cette femme. A la suggestion d'Alessia, Ki se rendit vers le cimetière, toujours suivie d'une courtisane arborant un air soumit des plus convainquant.
Elle rampa à côté de l'Humaine jusqu'à un cimetière d'aspect sinistre, comme tous les cimetières. A la vue de cet endroit, ses pensées dérivèrent en direction d'Ontrose, espérant que ce dernier n'ai guère de problèmes face à ces "Barbares". Accessoirement, elle attendait avec impatience que le déménagement de ses effets commence, pour qu'ils puissent passer un peu de temps ensemble.
Salmissra sortit de ses pensées en voyant que Ki s'était arrêtée devant la tombe d'une personne nommée "Shelzae".
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
SCHIZÆ – Ça va ? Ça doit pas être confortable de voyager au dessus du carrosse. Ils sont pas très gentils de t'avoir mise là haut.
La fille avance en compagnie de la nagi. Elle observe les tombes, lisant les noms inscrits sur chacune des stèles. Nombreuses datent de l’attaque. En se déplaçant entre les sépultures, la fillette ressent un frisson lui parcourir l’échine. Des morts réclament vengeance. Le souffle froid de leur présence traverse son corps. Ils sont partout autour d’elles, cherchant à exprimer leurs dernières paroles à travers les lèvres de l’enfant. Mais Schizæ refoule leur demande et continue d’avancer en désignant quelques tombes du doigt.
SCHIZÆ – C’était le cuisinier celui-là. Et tous ceux là c’était des soldats. Ça c’était la fils de la majordome, et là c’est la servante et sa petite-fille.
Une fois devant la tombe de Shelzæ, la fille s’arrête. Elle caresse le prénom de sa sœur du bout des doigts. L’épitaphe ne laisse aucun doute sur l’identité de son occupante.
En entrant au service de Salmissra, Schizæ lui a expliqué être la bâtarde d’un baron et d’une employée. La nagi doit surement supposer qu’elle est l’enfant du baron de Triant. La fillette a pleinement confiance en Salmissra, aussi dit-elle la vérité.
SCHIZÆ – C’est ma sœur. Shelzæ de Triant. Quand mes parents sont morts, je voulais rester baronne. Mais j’ai rencontré un ami séladien, il m’a dit qu’il fallait cacher mon identité. Parce que mes parents sont les barons de Triant et qu’ils sont des traîtres. C’était trop dangereux d’être leur fille. C’est pour ça que je dis que je suis Ki.
La fille lève un nez humide vers la nagi. Les larmes ne sont pas très loin. En plus il y a tous ces fantômes et leur désespoir qui ne l’aide pas à garder le sourire.
SCHIZÆ – Shelzæ est morte il y a longtemps. Elle a sauté d’une tour quand les dragons sont partis. Je voulais savoir pourquoi elle avait fait ça, alors j’ai voulu la faire revivre. Je le voulais tellement fort que je passais toutes mes journées ici. Mais j’ai seulement ranimé son corps. Son esprit était vraiment parti. Tu crois qu’elle a été digérée par Sercanth ? Ou bien est-ce qu’elle s’est réincarnée en autre chose ?
Schizæ attrape sa main et enroule le bras de la nagi autour d’elle pour se retrouver tout contre la courtisane. Une larme roule le long de sa joue.
SCHIZÆ – Pourquoi mes parents et mes autres sœurs ne sont pas là ?
La fille avance en compagnie de la nagi. Elle observe les tombes, lisant les noms inscrits sur chacune des stèles. Nombreuses datent de l’attaque. En se déplaçant entre les sépultures, la fillette ressent un frisson lui parcourir l’échine. Des morts réclament vengeance. Le souffle froid de leur présence traverse son corps. Ils sont partout autour d’elles, cherchant à exprimer leurs dernières paroles à travers les lèvres de l’enfant. Mais Schizæ refoule leur demande et continue d’avancer en désignant quelques tombes du doigt.
SCHIZÆ – C’était le cuisinier celui-là. Et tous ceux là c’était des soldats. Ça c’était la fils de la majordome, et là c’est la servante et sa petite-fille.
Une fois devant la tombe de Shelzæ, la fille s’arrête. Elle caresse le prénom de sa sœur du bout des doigts. L’épitaphe ne laisse aucun doute sur l’identité de son occupante.
En entrant au service de Salmissra, Schizæ lui a expliqué être la bâtarde d’un baron et d’une employée. La nagi doit surement supposer qu’elle est l’enfant du baron de Triant. La fillette a pleinement confiance en Salmissra, aussi dit-elle la vérité.
SCHIZÆ – C’est ma sœur. Shelzæ de Triant. Quand mes parents sont morts, je voulais rester baronne. Mais j’ai rencontré un ami séladien, il m’a dit qu’il fallait cacher mon identité. Parce que mes parents sont les barons de Triant et qu’ils sont des traîtres. C’était trop dangereux d’être leur fille. C’est pour ça que je dis que je suis Ki.
La fille lève un nez humide vers la nagi. Les larmes ne sont pas très loin. En plus il y a tous ces fantômes et leur désespoir qui ne l’aide pas à garder le sourire.
SCHIZÆ – Shelzæ est morte il y a longtemps. Elle a sauté d’une tour quand les dragons sont partis. Je voulais savoir pourquoi elle avait fait ça, alors j’ai voulu la faire revivre. Je le voulais tellement fort que je passais toutes mes journées ici. Mais j’ai seulement ranimé son corps. Son esprit était vraiment parti. Tu crois qu’elle a été digérée par Sercanth ? Ou bien est-ce qu’elle s’est réincarnée en autre chose ?
Schizæ attrape sa main et enroule le bras de la nagi autour d’elle pour se retrouver tout contre la courtisane. Une larme roule le long de sa joue.
SCHIZÆ – Pourquoi mes parents et mes autres sœurs ne sont pas là ?
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
"Ne t'en fais pas, j'ai bien tenu le coup sur le carrosse. Heureusement que je suis souple..."
Salmissra fit un clin d’œil à Ki. Sa souplesse naturelle l'aidait quelque peu, elle l'avouait, dans de nombreux cas. Et pas seulement pour tenir sur une calèche. Plusieurs de ses "contrats" impliquant la disparition de quelqu'un avaient été réussis grâce à son agilité. Le duo s'avançait dans le cimetière et Ki lui disait à quelle personne appartenaient les tombes qu'elles croisaient. La courtisane se souvint que sa suivante était, techniquement, une bâtarde de baron. Un soupçon naquit. Faisait-elle donc partie de la famille Mortelune ? Ou de celle de la femme de Theobald ? La réponse vint alors qu'elles s'arrêtaient devant une tombe décorée, sur laquelle une épitaphe était inscrite :
Ci-gît notre ange bienveillant
Douce Shelzæ de Triant
Envahie de mélancolie
Quand les dragons furent partis
Il s'agissait de la soeur de Ki, donc. Triant... Triant. Elle n'avait guère de connaissance au sujet de cette famille, si ce n'était qu'elle semblait avoir eu des ennuis au sujet d'une affaire de trahison. Ki leva un petit museau humide vers elle, après lui avoir expliqué que Ki n'était pas son prénom. La jeune jouvencelle expliqua qu'elle avait pratiqué la nécromancie pour tenter de faire revenir sa sœur. Malheureusement son corps seul était revenu. Des larmes aux yeux, elle lui demanda si Shelzae s'était réincarnée ou si elle avait été digérée par Sercanth. Salmissra se baissa et l'enlaça, la réconfortant de son mieux. Elle sentit qu'une larme coulait sur la joue de Ki... Ou quel que soit son nom. La Nagi l'essuya du bout du doigt.
"Je ne sais pas où son tes parents, mais on va les chercher. Aller, ma chère, viens."
La prenant par la main, Salmissra entraîna derrière elle Ki et se mit à la recherche des tombes des parents de cette dernière. Elle se demandait quel était le fin mot de cette histoire. Elles passèrent près de nombreuses tombes, se rendant jusqu'au carré des indigents. Là, de nombreuses fosses communes avaient été creusées. Devant elles, des plaques de pierres indiquaient quelles personnes avaient été laissées là. L'attention de Salmissra fut attirée par l'une d'entre elles qui portait l'inscription laconique suivante : "Triant, traîtres à Estandre." Elle s'arrêta devant la fosse et la Nagi enlaça Ki.
"Je crains qu'on les ai trouvé."
Salmissra fit un clin d’œil à Ki. Sa souplesse naturelle l'aidait quelque peu, elle l'avouait, dans de nombreux cas. Et pas seulement pour tenir sur une calèche. Plusieurs de ses "contrats" impliquant la disparition de quelqu'un avaient été réussis grâce à son agilité. Le duo s'avançait dans le cimetière et Ki lui disait à quelle personne appartenaient les tombes qu'elles croisaient. La courtisane se souvint que sa suivante était, techniquement, une bâtarde de baron. Un soupçon naquit. Faisait-elle donc partie de la famille Mortelune ? Ou de celle de la femme de Theobald ? La réponse vint alors qu'elles s'arrêtaient devant une tombe décorée, sur laquelle une épitaphe était inscrite :
Ci-gît notre ange bienveillant
Douce Shelzæ de Triant
Envahie de mélancolie
Quand les dragons furent partis
Il s'agissait de la soeur de Ki, donc. Triant... Triant. Elle n'avait guère de connaissance au sujet de cette famille, si ce n'était qu'elle semblait avoir eu des ennuis au sujet d'une affaire de trahison. Ki leva un petit museau humide vers elle, après lui avoir expliqué que Ki n'était pas son prénom. La jeune jouvencelle expliqua qu'elle avait pratiqué la nécromancie pour tenter de faire revenir sa sœur. Malheureusement son corps seul était revenu. Des larmes aux yeux, elle lui demanda si Shelzae s'était réincarnée ou si elle avait été digérée par Sercanth. Salmissra se baissa et l'enlaça, la réconfortant de son mieux. Elle sentit qu'une larme coulait sur la joue de Ki... Ou quel que soit son nom. La Nagi l'essuya du bout du doigt.
"Je ne sais pas où son tes parents, mais on va les chercher. Aller, ma chère, viens."
La prenant par la main, Salmissra entraîna derrière elle Ki et se mit à la recherche des tombes des parents de cette dernière. Elle se demandait quel était le fin mot de cette histoire. Elles passèrent près de nombreuses tombes, se rendant jusqu'au carré des indigents. Là, de nombreuses fosses communes avaient été creusées. Devant elles, des plaques de pierres indiquaient quelles personnes avaient été laissées là. L'attention de Salmissra fut attirée par l'une d'entre elles qui portait l'inscription laconique suivante : "Triant, traîtres à Estandre." Elle s'arrêta devant la fosse et la Nagi enlaça Ki.
"Je crains qu'on les ai trouvé."
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Sur les terrasses de Mortelune, Aliénor est rongée par l’inquiétude. Elle est certaine d’avoir aperçu sa cousine dans le corps de cette prétendue Ki. Alessia tente de faire la conversation, mais le teint pâle et la sueur qui perle le long des tempes de la baronne l’intrigue.
ALESSIA – Vous n’avez pas l’air à votre aise, très chère.
ALIENOR – Les fantômes du passé reviennent me hanter !
ALESSIA – Voyons ! Que me chantez-vous là… Vous perdez l’esprit.
ALIENOR – Les morts me tourmentent jusqu’ici ! Je n’en peux plus, les regrêts me rendent folle ! Oh Dieux, vous m’en voulez à ce point ?!
Alessia fronce les sourcils et commence à éventer vigoureusement la baronne. Elle demande à Déa d’alerter le personnel. La petite fille court à l'intérieur de la maison. L’air hagard, la baronne se lève et avance telle une âme errante. Elle se dirige vers le cimetière en poussant de longues plaintes. Paniquée, Alessia marche à sa suite, tentant de la raisonner.
Pendant ce temps, Salmissra et Schizæ ont fini par trouver l’endroit où est enterré le reste de la famille de Triant.
SALMISSRA - Je crains qu'on les ai trouvé.
La fille s’avance pour mieux lire :
Triant, traîtres à Estandre :
- Fani de Triant, née Linth 157-02-9
- Louain de Triant, né Linth 157-02-9
- Solyana de Triant 157-02-9
- Valya de Triant 157-02-9
- Schizæ de Triant 157-02-9
Schizæ observe son prénom gravé sur la tombe.
Et si je l’étais, se demande-t-elle. Si j’étais morte mais que je ne m’en étais pas rendu compte ?
Et puis un vent froid la traverse. Il y a quelque chose d’anormal. Elles ne sont pas seules. Elle le ressent. Il y a quelqu’un d’autre, quelqu’un de pas tout à fait vivant, quelqu’un rongé par un remord et un désespoir si profonds qu’il en vient à appeler à l’aide d’outre-tombe. Le mort réclame la parole. Il l’entoure de son aura, pénètre sa chaire et son âme. Elle reconnaît cette âme. C’est celle de sa défunte sœur, Solyana. Schizæ est parcourue d’un frisson d’effroi. Sans s’en rendre compte elle permet à l’âme d’aller posséder celle qui se trouve à leur côté : Salmissra.
ALESSIA – Vous n’avez pas l’air à votre aise, très chère.
ALIENOR – Les fantômes du passé reviennent me hanter !
ALESSIA – Voyons ! Que me chantez-vous là… Vous perdez l’esprit.
ALIENOR – Les morts me tourmentent jusqu’ici ! Je n’en peux plus, les regrêts me rendent folle ! Oh Dieux, vous m’en voulez à ce point ?!
Alessia fronce les sourcils et commence à éventer vigoureusement la baronne. Elle demande à Déa d’alerter le personnel. La petite fille court à l'intérieur de la maison. L’air hagard, la baronne se lève et avance telle une âme errante. Elle se dirige vers le cimetière en poussant de longues plaintes. Paniquée, Alessia marche à sa suite, tentant de la raisonner.
Pendant ce temps, Salmissra et Schizæ ont fini par trouver l’endroit où est enterré le reste de la famille de Triant.
SALMISSRA - Je crains qu'on les ai trouvé.
La fille s’avance pour mieux lire :
Triant, traîtres à Estandre :
- Fani de Triant, née Linth 157-02-9
- Louain de Triant, né Linth 157-02-9
- Solyana de Triant 157-02-9
- Valya de Triant 157-02-9
- Schizæ de Triant 157-02-9
Schizæ observe son prénom gravé sur la tombe.
Et si je l’étais, se demande-t-elle. Si j’étais morte mais que je ne m’en étais pas rendu compte ?
Et puis un vent froid la traverse. Il y a quelque chose d’anormal. Elles ne sont pas seules. Elle le ressent. Il y a quelqu’un d’autre, quelqu’un de pas tout à fait vivant, quelqu’un rongé par un remord et un désespoir si profonds qu’il en vient à appeler à l’aide d’outre-tombe. Le mort réclame la parole. Il l’entoure de son aura, pénètre sa chaire et son âme. Elle reconnaît cette âme. C’est celle de sa défunte sœur, Solyana. Schizæ est parcourue d’un frisson d’effroi. Sans s’en rendre compte elle permet à l’âme d’aller posséder celle qui se trouve à leur côté : Salmissra.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
"Ki" s'avança pour lire les inscriptions gravées sur la plaque de pierre. Salmissra regardait alentour, au cas où quelqu'un venait leur poser des questions indiscrètes quant à leur présence en ces lieux, surtout devant la fosse commune où des traîtres étaient enterrés. Un vent froid souffla et la Nagi sentit un frisson glacial remonter le long de son échine. Quelque chose la percuta et elle sursauta, alors qu'elle sentait quelque chose s'introduire dans son esprit, par la force. Elle tenta de lutter, mais fut repoussée sans ménagement, tandis que l'étranger prenait sa place.
Son attitude se modifia et elle enlaça "Ki", tandis qu'elle parlait avec une voix chaude d'Humaine, sans guère d'accent reptilien :
"Schizae ! Ma chère, chère soeur... Cela semble une éternité !"
Elle caressait les cheveux de la jeune Humaine, comme si il s'agissait d'une personne qu'elle avait longtemps perdu de vue et qu'elle venait de retrouver. L'air ambiant s'était quelque peu rafraîchi et la Nagi sentait son corps s'engourdir. Tout cela n'était pas normal, loin de là. Qui était cette personne qui l'avait envahi ?
"Schizae, je ne peux rester longtemps dans ce corps... S'il te plaît... Trouves mon fils, trouves Jian. Il doit retrouver sa place... Trouve les dragons..."
La voix s'était affaiblie et disparu tout à fait et Salmissra inspira profondément, tandis que son corps tremblait de toutes ses écailles. Elle regarda... Schizae puisque c'était le véritable nom de Ki, d'un air à la fois choqué et surprise. Elle serra ses bras contre elle, cherchant à faire passer cette désagréable sensation de givre qui parcourait ses veines.
"Qu'est-ce que c'était que ça ?"
Son attitude se modifia et elle enlaça "Ki", tandis qu'elle parlait avec une voix chaude d'Humaine, sans guère d'accent reptilien :
"Schizae ! Ma chère, chère soeur... Cela semble une éternité !"
Elle caressait les cheveux de la jeune Humaine, comme si il s'agissait d'une personne qu'elle avait longtemps perdu de vue et qu'elle venait de retrouver. L'air ambiant s'était quelque peu rafraîchi et la Nagi sentait son corps s'engourdir. Tout cela n'était pas normal, loin de là. Qui était cette personne qui l'avait envahi ?
"Schizae, je ne peux rester longtemps dans ce corps... S'il te plaît... Trouves mon fils, trouves Jian. Il doit retrouver sa place... Trouve les dragons..."
La voix s'était affaiblie et disparu tout à fait et Salmissra inspira profondément, tandis que son corps tremblait de toutes ses écailles. Elle regarda... Schizae puisque c'était le véritable nom de Ki, d'un air à la fois choqué et surprise. Elle serra ses bras contre elle, cherchant à faire passer cette désagréable sensation de givre qui parcourait ses veines.
"Qu'est-ce que c'était que ça ?"
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
SALMISSRA – Schizae ! Ma chère, chère soeur... Cela semble une éternité !
Schizæ reste bouche bée tandis que la nagi lui caresse les cheveux. La voix de Salmissra a perdu son habituel sifflement. Elle est désormais emprunte des douces intonations de Solyana, avec cet accent chantant propre aux Estanoles. La fillette ferme les yeux et n’a aucun mal à s’imaginer face à sa grande sœur. Elle se jette dans les bras de la nagi, les joues couvertes de larmes.
SALMISSRA – Schizae, je ne peux rester longtemps dans ce corps... S'il te plaît... Trouves mon fils, trouves Jian. Il doit retrouver sa place... Trouve les dragons...
SCHIZÆ – Solyana ! Attend, me laisse pas toute seule !
Mais Solyana n’a plus le temps de calmer l’enfant. Elle commence déjà à s’éloigner. Le corps de la courtisane se met à trembler. Schizæ recule pour la regarder, affolée. Elle ne sait plus à qui elle à a faire, s’agit-il de Salmissra ou de Solyana ? Elle essuie ses yeux en regardant autour d’elle pour chercher de l’aide.
SALMISSRA – Qu'est-ce que c'était que ça ?
Ce sifflement… Aucun doute, c’est bien Salmissra qui se trouve désormais devant elle. Schizæ lui attrape les mains et les serre entre ses petits poings.
SCHIZÆ – Salmissra… C’était ma sœur. Elle a pris ton corps pour pouvoir parler. Mais elle est encore là, tu la sens ? C’est pas normal…
ALIENOR – Schizæ ? Cousine ? C’est vraiment toi ?
SCHIZÆ – Aliénor ?!
La fillette ne l’a pas vu approcher, trop concentrée qu’elle était sur l’état de la nagi. Sa cousine, la baronne actuelle du domaine, marche vers elle telle une âme en peine. A ses côtés il y a Alessia tout aussi pâle que son amie, sa mine déconfite témoigne de son incompréhension totale face à la situation. Quand elle découvre Schizæ et Salmissra, elle se précipite vers la courtisane, cherchant probablement à obtenir des explications, ou juste un peu de réconfort.
Aliénor continue à marcher d’un pas incertain vers sa jeune cousine. Sa voix brisée est chargée d’une grande souffrance.
ALIENOR – Tu es revenue d’entre les morts pour me punir ? Je savais bien que cela devait arriver un jour… J’ai pêché, j’ai détruit tant de vies, ô comme je regrette ! Petite Schizæ, pardonne moi de t’avoir tuée, pardonne moi de vous avoir toutes tuées !
SCHIZÆ – Tu nous as tuées ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
ALIENOR – Je me repens ! C’est ma faute si Shelzæ est morte. Et toi et toutes tes sœurs ! L’attaque du domaine de Triant, c’est moi qui l’ai organisé.
Aliénor éclate en sanglots. Schizæ sent la colère monter en elle. Son sang boue. La magie l’enveloppe. Elle invoque tout ce qu’elle peut invoquer. Zombies ! Spectre ! Venez-à moi, murmure-t-elle comme pour elle-même.
ALIENOR – Schizæ… Oh non, toi aussi Solyana ! Emmènez-moi avec vous dans la demeure de Sercanth ! Je vous suivrais de l’autre côté, mais je vous en prie, pardonnez-moi !
A qui parle-t-elle ? Schizæ se retourne pour découvrir horrifiée que sa grande sœur s’est matérialisée sous la forme d’un spectre. Il ne manque que…
ALIENOR – Vallya !
Voilà la seconde sœur qui sort de terre. Schizæ ne l’aurait pas reconnue si elle ne portait pas son éternelle armure ornée de fleurs d’or et d’argent. Son corps putréfié tombe en morceau, ses os apparaissent derrière la chaire pourrie. Les trous sur son visage dévoilent sa mâchoire et sa dentition formant cet éternel et inquiétant sourire qu’ont tous les crânes. Le corps noirâtre se déplace avec difficulté. Aliénor pousse un hurlement d’effroi. Alessia, quand à elle, se cramponne à la nagi avec une expression d’horreur. Puis la jeune mère s’évanouit.
Schizæ lève ses mains devant elle et ordonne aux morts d’achever leur sombre besogne. Aliénor tente de s’enfuir, mais le spectre la traverse puis se matérialise devant elle. Solyana prend consistance. Elle est belle, vêtue d’une magnifique robe blanche et les cheveux détachés, d’une blondeur surnaturelle, qui volent et s’étendent en auréole autour de son visage angélique. Elle écarte les bras pour empêcher Aliénor de s’échapper, puis son tendre visage prend une expression de haine qui glace le sang de Schizæ. Jamais Solyana n’avait eu un visage aussi fielleux. Le spectre ouvre la bouche et pousse un cri perçant, insupportable.
Pendant ce temps, le zombie-Vallya avance dans son étincelante armure. Ses yeux n’existent plus, il n’y a que deux orbites vides tournées vers une Aliénor apeurée. Vallya attrape sa cousine et plante ses dents (du moins celles qui sont restées attachées à son crâne) dans le cou de sa victime. Aliénor pousse un cri de douleur. Le spectre de Solyana profite de son inattention pour porter un grand cou sur la tête de sa cousine qui perd connaissance. Le zombie-Vallya se penche sur le corps tombé à ses pieds et mord sa jugulaire avec violence. Quand la tête de mort s’éloigne, Schizæ aperçoit un gros morceau de chaire vivante entre les dents nécrosées. Le zombie tombe au sol : Vallya ne se relèvera plus. Quand au spectre de Solyana, il redresse la tête et dévisage Schizæ, seule survivante des quatre sœurs, ébauche un sourire triste, puis s’efface doucement. Elle s’en va rejoindre une nouvelle vie, le cœur apaisé à l’idée que quelqu’un veillera sur son fils.
Un gargouillement immonde retenti quand du sang s’échappe de la trachée ouverte d’Aliénor. Schizæ regarde sa cousine mourir. Un sentiment de haine mêlé au dégoût déforme ses traits.
Puis de grands bruits attirent son attention :elles ne sont plus seules.
Schizæ reste bouche bée tandis que la nagi lui caresse les cheveux. La voix de Salmissra a perdu son habituel sifflement. Elle est désormais emprunte des douces intonations de Solyana, avec cet accent chantant propre aux Estanoles. La fillette ferme les yeux et n’a aucun mal à s’imaginer face à sa grande sœur. Elle se jette dans les bras de la nagi, les joues couvertes de larmes.
SALMISSRA – Schizae, je ne peux rester longtemps dans ce corps... S'il te plaît... Trouves mon fils, trouves Jian. Il doit retrouver sa place... Trouve les dragons...
SCHIZÆ – Solyana ! Attend, me laisse pas toute seule !
Mais Solyana n’a plus le temps de calmer l’enfant. Elle commence déjà à s’éloigner. Le corps de la courtisane se met à trembler. Schizæ recule pour la regarder, affolée. Elle ne sait plus à qui elle à a faire, s’agit-il de Salmissra ou de Solyana ? Elle essuie ses yeux en regardant autour d’elle pour chercher de l’aide.
SALMISSRA – Qu'est-ce que c'était que ça ?
Ce sifflement… Aucun doute, c’est bien Salmissra qui se trouve désormais devant elle. Schizæ lui attrape les mains et les serre entre ses petits poings.
SCHIZÆ – Salmissra… C’était ma sœur. Elle a pris ton corps pour pouvoir parler. Mais elle est encore là, tu la sens ? C’est pas normal…
ALIENOR – Schizæ ? Cousine ? C’est vraiment toi ?
SCHIZÆ – Aliénor ?!
La fillette ne l’a pas vu approcher, trop concentrée qu’elle était sur l’état de la nagi. Sa cousine, la baronne actuelle du domaine, marche vers elle telle une âme en peine. A ses côtés il y a Alessia tout aussi pâle que son amie, sa mine déconfite témoigne de son incompréhension totale face à la situation. Quand elle découvre Schizæ et Salmissra, elle se précipite vers la courtisane, cherchant probablement à obtenir des explications, ou juste un peu de réconfort.
Aliénor continue à marcher d’un pas incertain vers sa jeune cousine. Sa voix brisée est chargée d’une grande souffrance.
ALIENOR – Tu es revenue d’entre les morts pour me punir ? Je savais bien que cela devait arriver un jour… J’ai pêché, j’ai détruit tant de vies, ô comme je regrette ! Petite Schizæ, pardonne moi de t’avoir tuée, pardonne moi de vous avoir toutes tuées !
SCHIZÆ – Tu nous as tuées ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
ALIENOR – Je me repens ! C’est ma faute si Shelzæ est morte. Et toi et toutes tes sœurs ! L’attaque du domaine de Triant, c’est moi qui l’ai organisé.
Aliénor éclate en sanglots. Schizæ sent la colère monter en elle. Son sang boue. La magie l’enveloppe. Elle invoque tout ce qu’elle peut invoquer. Zombies ! Spectre ! Venez-à moi, murmure-t-elle comme pour elle-même.
ALIENOR – Schizæ… Oh non, toi aussi Solyana ! Emmènez-moi avec vous dans la demeure de Sercanth ! Je vous suivrais de l’autre côté, mais je vous en prie, pardonnez-moi !
A qui parle-t-elle ? Schizæ se retourne pour découvrir horrifiée que sa grande sœur s’est matérialisée sous la forme d’un spectre. Il ne manque que…
ALIENOR – Vallya !
Voilà la seconde sœur qui sort de terre. Schizæ ne l’aurait pas reconnue si elle ne portait pas son éternelle armure ornée de fleurs d’or et d’argent. Son corps putréfié tombe en morceau, ses os apparaissent derrière la chaire pourrie. Les trous sur son visage dévoilent sa mâchoire et sa dentition formant cet éternel et inquiétant sourire qu’ont tous les crânes. Le corps noirâtre se déplace avec difficulté. Aliénor pousse un hurlement d’effroi. Alessia, quand à elle, se cramponne à la nagi avec une expression d’horreur. Puis la jeune mère s’évanouit.
Schizæ lève ses mains devant elle et ordonne aux morts d’achever leur sombre besogne. Aliénor tente de s’enfuir, mais le spectre la traverse puis se matérialise devant elle. Solyana prend consistance. Elle est belle, vêtue d’une magnifique robe blanche et les cheveux détachés, d’une blondeur surnaturelle, qui volent et s’étendent en auréole autour de son visage angélique. Elle écarte les bras pour empêcher Aliénor de s’échapper, puis son tendre visage prend une expression de haine qui glace le sang de Schizæ. Jamais Solyana n’avait eu un visage aussi fielleux. Le spectre ouvre la bouche et pousse un cri perçant, insupportable.
Pendant ce temps, le zombie-Vallya avance dans son étincelante armure. Ses yeux n’existent plus, il n’y a que deux orbites vides tournées vers une Aliénor apeurée. Vallya attrape sa cousine et plante ses dents (du moins celles qui sont restées attachées à son crâne) dans le cou de sa victime. Aliénor pousse un cri de douleur. Le spectre de Solyana profite de son inattention pour porter un grand cou sur la tête de sa cousine qui perd connaissance. Le zombie-Vallya se penche sur le corps tombé à ses pieds et mord sa jugulaire avec violence. Quand la tête de mort s’éloigne, Schizæ aperçoit un gros morceau de chaire vivante entre les dents nécrosées. Le zombie tombe au sol : Vallya ne se relèvera plus. Quand au spectre de Solyana, il redresse la tête et dévisage Schizæ, seule survivante des quatre sœurs, ébauche un sourire triste, puis s’efface doucement. Elle s’en va rejoindre une nouvelle vie, le cœur apaisé à l’idée que quelqu’un veillera sur son fils.
Un gargouillement immonde retenti quand du sang s’échappe de la trachée ouverte d’Aliénor. Schizæ regarde sa cousine mourir. Un sentiment de haine mêlé au dégoût déforme ses traits.
Puis de grands bruits attirent son attention :elles ne sont plus seules.
Schizae- Elite
- Race : Humain
Re: Se libérer de ses chaînes.
Salmissra sentait sa tête tourner après cette étrange expérience, et avait même envie de rendre son petit-déjeuner, frugal, au sol, tant c'était désagréable. Elle avait eu l'impression d'avoir été utilisée comme une marionnette, ce qui était quelque peu insultant pour elle, même malgré sa condition de courtisane. Schizae lui prit les mains entre ses petits poings et lui annonça que l'esprit qui avait prit possession d'elle n'était autre que... Sa sœur décédée. Ce fut sur ces entrefaits que Dame Aliénor arriva, accompagnée d'Alessia.
Alienor se dirigea vers Schizae, tandis qu'Alessia venait à la rencontre de la Nagi. Cette dernière se raccrocha à l'estanole telle une noyée à une planche de bois, tant elle était épuisée.
C'est alors que la châtelaine se lança dans un étrange discours à l'intention de Schizae, la prenant pour un fantôme depuis longtemps disparu, jusqu'à ce qu'elle avoue que la mort des de Triant était de son fait. Salmissra avait déjà eu l'occasion de voir des crises de larmes et de panique, voire en avait simulé à l'occasion, et elle savait en reconnaître une vraie quand elle en voyait une. Il était manifeste qu'Alienor perdait la raison. Alessia plaqua sa main sur sa bouche, une expression d'horreur sur le visage. Salmissra regarda dans la même direction et vit un spectre flotter au-dessus de la fosse commune, ses traits inconnus à la Nagi. Un autre mort-vivant en sortit, s'extrayant de terre dans un râle. Alessia s'accrocha au-bras d'une Salmissra tétanisée. Cette dernière sentit la femme de son hôte s'évanouir et elle-même sentit son estomac se retourner. Elle ferma les yeux et détourna la tête, alors que les cris d'horreur d'Alienor cessaient brutalement.
La Nagi rouvrit les yeux, vit le cadavre et se détourna pour rendre son petit-déjeuner : c'était bien trop à son goût.
Malheureusement, deux soldats devaient avoir suivis Dame Alienor et Alessia et avaient vu la baronne se faire tuer. Ils venaient maintenant de tirer l'épée et se dirigeaient, l'air décidé, vers Schizae.
Encore tremblante, les yeux humides, Salmissra les regarda s'avancer vers sa jeune suivante. Rapidement, elle se porta à leur rencontre. Rapidement, elle attrapa un des soldats et l'emprisonna dans son étreinte. Dégainant sa dague, qu'elle cachait dans les replis de sa ceinture, elle la planta entre les reins de l'Humain avant de la tourner plusieurs fois dans la plaie. L'homme hurla de douleur alors que du sang jaillissait de sa bouche.
Alienor se dirigea vers Schizae, tandis qu'Alessia venait à la rencontre de la Nagi. Cette dernière se raccrocha à l'estanole telle une noyée à une planche de bois, tant elle était épuisée.
C'est alors que la châtelaine se lança dans un étrange discours à l'intention de Schizae, la prenant pour un fantôme depuis longtemps disparu, jusqu'à ce qu'elle avoue que la mort des de Triant était de son fait. Salmissra avait déjà eu l'occasion de voir des crises de larmes et de panique, voire en avait simulé à l'occasion, et elle savait en reconnaître une vraie quand elle en voyait une. Il était manifeste qu'Alienor perdait la raison. Alessia plaqua sa main sur sa bouche, une expression d'horreur sur le visage. Salmissra regarda dans la même direction et vit un spectre flotter au-dessus de la fosse commune, ses traits inconnus à la Nagi. Un autre mort-vivant en sortit, s'extrayant de terre dans un râle. Alessia s'accrocha au-bras d'une Salmissra tétanisée. Cette dernière sentit la femme de son hôte s'évanouir et elle-même sentit son estomac se retourner. Elle ferma les yeux et détourna la tête, alors que les cris d'horreur d'Alienor cessaient brutalement.
La Nagi rouvrit les yeux, vit le cadavre et se détourna pour rendre son petit-déjeuner : c'était bien trop à son goût.
Malheureusement, deux soldats devaient avoir suivis Dame Alienor et Alessia et avaient vu la baronne se faire tuer. Ils venaient maintenant de tirer l'épée et se dirigeaient, l'air décidé, vers Schizae.
Encore tremblante, les yeux humides, Salmissra les regarda s'avancer vers sa jeune suivante. Rapidement, elle se porta à leur rencontre. Rapidement, elle attrapa un des soldats et l'emprisonna dans son étreinte. Dégainant sa dague, qu'elle cachait dans les replis de sa ceinture, elle la planta entre les reins de l'Humain avant de la tourner plusieurs fois dans la plaie. L'homme hurla de douleur alors que du sang jaillissait de sa bouche.
Salmissra- Elite
- Race : Nagi
Re: Se libérer de ses chaînes.
Deux soldats arrivent. Ils se précipitent vers Schizæ mais Salmissra s’empare du premier à l’aide de ses anneaux et lui enfonce un poignard dans le rein, le tourne et le retourne tandis qu’il hurle de douleur. Il fini par mourir. Son corps tient encore debout, enroulé dans la queue de serpent. Il finit par chuter au sol dans un bruit mât.
Le second soldat est déjà tout près de Schizæ. Cependant il est effrayé. Il vient de voir la scène macabre qui s’est joué à l’instant et ne sait pas trop à quoi s’attendre. Il attrape l’enfant et hurle d’une voix que la peur rend trop aiguë.
SOLDAT – Je la tiens ! J’ai la sorcière, garde ! Garde !
SCHIZÆ – Ad Patresssssss
A peine a-t-il fini de parler qu’il tombe au sol. Son cœur s’est arrêté un instant. Pas très longtemps, juste assez pour qu’il s’évanouisse sous l’effet du sort de Schizæ. Cependant d’autres gardes ne vont pas tarder à apparaître.
ALESSIA – Fuis, Ki, va-t-en !
Depuis quand Alessia a-t-elle repris conscience ? Schizæ l’ignore. Elle se tourne vers la femme, refusant d’obéir. Elle désigne le soldat inconscient à ses pieds.
SCHIZÆ – Il a vu Salmissra tuer un soldat. Je dois le tuer.
ALESSIA – Pas le temps ! Disparaît maintenant ou tu seras tuée comme une sorcière ! Salmissra est une esclave, elle n’est pas sensée avoir de conscience propre, elle a agit de la sorte pour sauver son maître. C’est ce que tout esclave obéissant se doit de faire. Je m’occuperais de tout ça, ne t’inquiète pas. Elle changera de maître, Ambroise la reprendra. Maintenant cours ! COURS !
Schizæ entend les soldats arriver vers elle. Elle jette un regard désespéré vers Salmissra, puis se met à courir. Elle connaît le domaine mieux que personne. Fuir les gouvernantes, les serviteurs, ses sœurs ou son cousin entre les dédales du domaine est sa spécialité. Les soldats ennemis, c’est la même chose. Elle tente de calmer sa peur et, sans qu’elle ne se rende compte, la voilà déjà devant "l’arbre-sauveur", comme Shelzæ l’appelait quand elle était encore en vie. Il n’a pas changé. Schizæ grimpe le long de son tronc, s’agrippe aux branches et passe de l’autre côté du mur, hors d’atteinte des soldats.
La fillette passe le reste de la journée à errer dans la ville en se cachant et en évitant les soldats qu’elle pourrait croiser. Elle ne cesse de penser à Salmissra. Lorsqu’elle passe devant des affiches illustrant les visages d’un groupe de tigrains dont la tête est mise à prix, elle arrache le papier. Elle récupère un morceau de charbon à l’étale d’un vendeur de marrons chauds, puis se met à écrire une lettre.
---
Ma très chère Salmissra,
Je suis désolée pour ce qu’il s’est passé. J’espère que tu me pardonneras. J’aurais voulu rester avec toi pour toujours.
Je m’en vais tenir la promesse que j’ai faite à ma sœur. Je ne t’oublierais jamais,
Schizæ Ki.
---
Ecrire avec un bout de charbon n’est pas facile. Il n’y a pas de place pour écrire plus. Schizæ ne sait comment exprimer ce qu’elle ressent. Ce genre de chose n’a jamais été son fort. Elle espère que cela suffira pour que Salmissra comprenne à quel point elle l’aime.
Quand vient le soir, la petite s’approche du domaine où elle a grandit. Elle se cache dans un recoin du mur et soudain son corps tombe, vide. Son esprit s’échappe de cette enveloppe corporelle. Il flotte un instant, puis fait le tour du domaine. La fillette arrive à savoir précisément où se trouvent les gardes. En plus, elle connaît tous les passages un peu secrets. Quand elle sait enfin par où elle doit passer, son esprit regagne sa prison de chaire et les yeux de l’enfant se mettent à papillonner. C’est un peu fatiguant. Mais elle n’a pas le temps de dormir, elle se lève, dépoussière ses robes et s’avance d’un pas assuré vers la porte côté jardin. Deux gardes s’y trouvent. Elle reste dans l’ombre et lance discrètement un sort. L’un des hommes commencent à grelotter. Il s’assoit et se frictionne les épaules avant de s’endormir. L’autre se met à son niveau, tente de le réveiller, mais cette fois-ci, il sent lui aussi le froid le dévorer.
Une fois qu’ils sont tous les deux engourdis, Schizæ maintien encore un instant son sort pour être certaine qu’ils dorment tous les deux, puis se précipite à l’intérieur du domaine. Elle marche entre le potager et le cimetière et rejoint rapidement le jardin. Sur la terrasse, Ambroise et Théobald sont en train de discuter avec animation. Il n’y a aucun moyen d’aller plus loin. Elle reste derrière des arbustes en réfléchissant. Cette idée était stupide. Elle doit s’en aller maintenant, ou alors elle va mourir en sorcière, comme Alessia a dit. Elle rebrousse chemin quand…
SCHIZÆ – Déa !
La mystérieuse fillette aux cheveux de feu est plantée là, juste devant elle. Elle regarde silencieusement Schizæ, puis place un doigt sur ses lèvres. Pas un bruit, disent ses grands yeux verts. Schizæ se met à chuchoter tout bas. Elle lui explique brièvement la situation. Son amie hoche la tête et la prend dans ses bras.
SCHIZÆ – Je m’en vais maintenant. Mais remercie Salmissra de ma part. Dis-lui à quel point je l’ai aimé et donne lui cette lettre de ma part.
La fillette à la chevelure de feu attrape l’auriculaire de Schizæ et le crochète avec son propre petit doigt. C’est une promesse. Puis elle disparaît.
Laissée seule, Schizæ s’en va vers la sortie. Mais l’un des gardes qu’elle a gelé est en train de se réveiller. Flûte ! Elle court vers les arbres. Comment va-t-elle s’échapper d’ici ?
DRAGON – Toujours fourrée dans des problèmes…
Schizæ se retourne pour se retrouver nez-à-nez avec le dragon. Elle n’a pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle a rejoint les nuages. En contrebas, les gardes s’affolent en hurlant au dragon. Mais ils sont déjà loin.
Vers quelles nouvelles aventures l’emmène-t-il ?
Le second soldat est déjà tout près de Schizæ. Cependant il est effrayé. Il vient de voir la scène macabre qui s’est joué à l’instant et ne sait pas trop à quoi s’attendre. Il attrape l’enfant et hurle d’une voix que la peur rend trop aiguë.
SOLDAT – Je la tiens ! J’ai la sorcière, garde ! Garde !
SCHIZÆ – Ad Patresssssss
A peine a-t-il fini de parler qu’il tombe au sol. Son cœur s’est arrêté un instant. Pas très longtemps, juste assez pour qu’il s’évanouisse sous l’effet du sort de Schizæ. Cependant d’autres gardes ne vont pas tarder à apparaître.
ALESSIA – Fuis, Ki, va-t-en !
Depuis quand Alessia a-t-elle repris conscience ? Schizæ l’ignore. Elle se tourne vers la femme, refusant d’obéir. Elle désigne le soldat inconscient à ses pieds.
SCHIZÆ – Il a vu Salmissra tuer un soldat. Je dois le tuer.
ALESSIA – Pas le temps ! Disparaît maintenant ou tu seras tuée comme une sorcière ! Salmissra est une esclave, elle n’est pas sensée avoir de conscience propre, elle a agit de la sorte pour sauver son maître. C’est ce que tout esclave obéissant se doit de faire. Je m’occuperais de tout ça, ne t’inquiète pas. Elle changera de maître, Ambroise la reprendra. Maintenant cours ! COURS !
Schizæ entend les soldats arriver vers elle. Elle jette un regard désespéré vers Salmissra, puis se met à courir. Elle connaît le domaine mieux que personne. Fuir les gouvernantes, les serviteurs, ses sœurs ou son cousin entre les dédales du domaine est sa spécialité. Les soldats ennemis, c’est la même chose. Elle tente de calmer sa peur et, sans qu’elle ne se rende compte, la voilà déjà devant "l’arbre-sauveur", comme Shelzæ l’appelait quand elle était encore en vie. Il n’a pas changé. Schizæ grimpe le long de son tronc, s’agrippe aux branches et passe de l’autre côté du mur, hors d’atteinte des soldats.
La fillette passe le reste de la journée à errer dans la ville en se cachant et en évitant les soldats qu’elle pourrait croiser. Elle ne cesse de penser à Salmissra. Lorsqu’elle passe devant des affiches illustrant les visages d’un groupe de tigrains dont la tête est mise à prix, elle arrache le papier. Elle récupère un morceau de charbon à l’étale d’un vendeur de marrons chauds, puis se met à écrire une lettre.
---
Ma très chère Salmissra,
Je suis désolée pour ce qu’il s’est passé. J’espère que tu me pardonneras. J’aurais voulu rester avec toi pour toujours.
Je m’en vais tenir la promesse que j’ai faite à ma sœur. Je ne t’oublierais jamais,
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Ecrire avec un bout de charbon n’est pas facile. Il n’y a pas de place pour écrire plus. Schizæ ne sait comment exprimer ce qu’elle ressent. Ce genre de chose n’a jamais été son fort. Elle espère que cela suffira pour que Salmissra comprenne à quel point elle l’aime.
Quand vient le soir, la petite s’approche du domaine où elle a grandit. Elle se cache dans un recoin du mur et soudain son corps tombe, vide. Son esprit s’échappe de cette enveloppe corporelle. Il flotte un instant, puis fait le tour du domaine. La fillette arrive à savoir précisément où se trouvent les gardes. En plus, elle connaît tous les passages un peu secrets. Quand elle sait enfin par où elle doit passer, son esprit regagne sa prison de chaire et les yeux de l’enfant se mettent à papillonner. C’est un peu fatiguant. Mais elle n’a pas le temps de dormir, elle se lève, dépoussière ses robes et s’avance d’un pas assuré vers la porte côté jardin. Deux gardes s’y trouvent. Elle reste dans l’ombre et lance discrètement un sort. L’un des hommes commencent à grelotter. Il s’assoit et se frictionne les épaules avant de s’endormir. L’autre se met à son niveau, tente de le réveiller, mais cette fois-ci, il sent lui aussi le froid le dévorer.
Une fois qu’ils sont tous les deux engourdis, Schizæ maintien encore un instant son sort pour être certaine qu’ils dorment tous les deux, puis se précipite à l’intérieur du domaine. Elle marche entre le potager et le cimetière et rejoint rapidement le jardin. Sur la terrasse, Ambroise et Théobald sont en train de discuter avec animation. Il n’y a aucun moyen d’aller plus loin. Elle reste derrière des arbustes en réfléchissant. Cette idée était stupide. Elle doit s’en aller maintenant, ou alors elle va mourir en sorcière, comme Alessia a dit. Elle rebrousse chemin quand…
SCHIZÆ – Déa !
La mystérieuse fillette aux cheveux de feu est plantée là, juste devant elle. Elle regarde silencieusement Schizæ, puis place un doigt sur ses lèvres. Pas un bruit, disent ses grands yeux verts. Schizæ se met à chuchoter tout bas. Elle lui explique brièvement la situation. Son amie hoche la tête et la prend dans ses bras.
SCHIZÆ – Je m’en vais maintenant. Mais remercie Salmissra de ma part. Dis-lui à quel point je l’ai aimé et donne lui cette lettre de ma part.
La fillette à la chevelure de feu attrape l’auriculaire de Schizæ et le crochète avec son propre petit doigt. C’est une promesse. Puis elle disparaît.
Laissée seule, Schizæ s’en va vers la sortie. Mais l’un des gardes qu’elle a gelé est en train de se réveiller. Flûte ! Elle court vers les arbres. Comment va-t-elle s’échapper d’ici ?
DRAGON – Toujours fourrée dans des problèmes…
Schizæ se retourne pour se retrouver nez-à-nez avec le dragon. Elle n’a pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle a rejoint les nuages. En contrebas, les gardes s’affolent en hurlant au dragon. Mais ils sont déjà loin.
Vers quelles nouvelles aventures l’emmène-t-il ?
Schizae- Elite
- Race : Humain
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