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Du sang et du métal II

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Du sang et du métal II - Page 3 Empty Re: Du sang et du métal II

Message  Baldrisson Dim 20 Aoû 2017 - 16:33

L'attaquant n'eut guère de chance : l'effet de surprise n'était pas avec lui, et il s'était rapidement retrouvé à croiser le fer. Et l'Orc fit alors preuve de ses talents dans la manipulation de la terre, créant une fissure dans le sol qui projeta leur adversaire à terre. Bremig, comme il le fit pour Baldrisson, le maintint ainsi en écrasant son plastron de son pied. Les autres Barbares s'approchèrent... Et virent le poing ganté de l'assaillant agripper fermement le mollet de la jambe qui l'écrasait, serrant jusqu'à percer les chairs. L'Orc se baissa et attrapa la main, la forçant à se retirer. Les doigts métalliques tracèrent un sillon écarlate sur la peau. L'étranger se dégagea et serra le poing, avant de porter un violent coup au genou de Bremig. Le pied se décala et, prestement, l'homme se releva. Ses yeux, visibles par les fentes de son casques, brillaient d'une fureur difficilement contenue. Il ramassa son arme et la soupesa. Rugort, sans trop se démonter, lui envoya son poing dans le visage. L'homme ne frémit pas, ne fit aucun pas en arrière. Il serra juste son propre poing et rendit la politesse au Barbare, envoyant ce dernier bouler au sol, dans une série de jurons.
Les congénères de Rugort lancèrent un assaut.

Baldrisson, armé de sa hache, attira l'attention de cet étrange bandit, pendant que ses amis tournaient autour, cherchant une ouverture. Les deux haches s'entrecroisèrent dans un fracas métallique, projetant de petites étincelles de par la friction.
Le Barbare se dégagea et esquiva un coup qui aurait pu l'étêter, avant de prendre une certaine distance. Rapidement, il analysa la situation : leur adversaire était à peu près de sa taille, mais son armure le rendait plus imposant, et légèrement plus lent. Pourtant, il ne semblait pas essoufflé, et le coup de Rugort ne semblait même pas l'avoir affecté. Le shaman était auprès de ce dernier et l'aidait à se remettre. Baldrisson inspira... Et expira dans un râle animal. Ses sens devinrent aussi aiguisés que ceux d'un loup, son souffle rauque, et une rage sourde et froide monta en lui.

Poussant un feulement, il se jeta sur son adversaire, qui riposta avec force. Les deux haches se croisaient, se défaisaient, s'entrecroisaient avec un rythme marqué, tandis que les deux adversaires ne semblaient plus combattre, mais danser. Finalement, Baldrisson parvint à crocheter l'arme de son adversaire et à le désarmer. Dans un même mouvement, il lui flanqua un coup de pommeau sur le visage, assez puissant pour le faire tituber et lui faire tomber son casque.
Il avait un visage ancien, aux rustres traits de paysan, et non pas noble. Une barbe noir lui dévorait le visage et ses cheveux cascadaient sur ses épaules. La fureur qui brûlait dans ses yeux ne masquait le rougeoiement de ses iris. Un des Barbares, profitant de la surprise de l'instant, abattit violemment sa masse sur son bras, produisant un craquement sinistre. Le bras pendant à présent misérablement, de façon désarticulée, à son côté.

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Message  Aëleen Jeu 7 Sep 2017 - 13:41

L'armure de notre assaillant semblait très bien pensée. Pourtant, il me fallait y trouver une faille, si je voulais aider mes compagnons. Bougeant avec le combat, avec d'observer tout cela en détail, je fus surprise lorsqu'une forte poussée m'envoya vers le chariot, et que Bremig s'interposa entre le combat et moi, tout en m'ordonnant :

– Reste à l'écart.

Rester à l'écart ? Il voulait que je reste à l'écart ? Mais... j'étais tout aussi capable de me battre qu'un autre de nos compagnons !

Je n'eus pas le temps de lui dire le fond de ma pensée, qu'il s'était à son tour lancé dans la bataille... à sa manière. Il frappa puissamment le sol de son pied et, immédiatement, une faille y apparut, s'étendit jusqu'à la créature qui nous attaquait... et celle-ci fut projetée dans les airs, avant de retomber sur le sol.

Je demeurai bouche bée. Je n'avais jamais vu une chose pareille. Pour être impressionnant, c'était impressionnant ! Toute à mon admiration, je regardai l'orc profiter de son avantage pour enfoncer puissamment son pied dans la poitrine de son adversaire. Je grimaçai. Ça devait faire mal, même avec une armure.

Toutefois, si l'attaquant avait eu mal, il transforma sa douleur en énergie de combat car il se saisit de la jambe de Bremig et enfonça ses doigts dans sa chair. Je grimaçai derechef, de réelle compassion cette fois, puisque Bremig était dans notre camp. Celui-ci repoussa la main qui le menaçait, mais l'autre attaqua de nouveau, forçant Bremig à retirer sa jambe, ce qui lui permit de se relever. Je frémis. Notre adversaire semblait un bon combattant, et la flamme de pure fureur qui brillait désormais dans ses yeux ne me disait rien qui vaille...

Rugort, qui avait été un peu écarté pendant l'assaut de Bremig, repartit à l'attaque de plus belle, envoyant un violant coup de poing à son adversaire. Celui-ci n'en sembla pas ébranlé, et riposta, envoyant, lui, le barbare au sol. Je grimaçai. Notre adversaire était fort. Et je n'arrivais pas à savoir comment parvenir jusqu'à lui, puisque les barbares se jetaient tous à l'assaut, ne me laissant aucune place. J'étais obligée de demeurer à regarder, une inquiétude de plus en plus importante oppressant ma poitrine.

Rapidement, ce fut Baldrisson qui se trouva à croiser le fer avec l'être aux yeux rouges. L'observant attentivement, je notai, à un moment précis, un changement dans sa façon de se battre, qui devint plus brutale, plus... animale. Je jetai un coup d'oeil au shaman. Baldrisson faisait-il appel à la rage des loups ? Et, si oui, n'était-ce pas un problème ? Je ne pus toutefois croiser le regard que je cherchais, puisque le shaman était affairé autour de Rugort. Avec un petit geignement, je reportai mon attention sur le combat.

Celui-ci semblait tourner à l'avantage du barbare. Baldrisson était parvenu à arracher l'arme de son adversaire, et il en profita pour le frapper au visage avec une telle force que le casque de notre assaillant tomba au sol. Je ne pris pas la temps d'observer le visage qu'il dévoila. C'était l'occasion que j'attendais. J'armai mon poignard, prête à lancer, quand un barbare se mit dans ma trajectoire. Je bondis sur le côté, de sorte à retrouver un champ dégagé, et lançai mon arme d'un geste fluide, en direction de la tête désormais vulnérable, enregistrant dans le même temps que le barbare qui m'avait empêché de lancer mon arme la première fois avait rendu un des bras de l'ennemi inutilisable.

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Message  Bremig Ven 8 Sep 2017 - 9:36

Le gros pied nu de l'Orc enfonça quelque peu le plastron de l'armure sous le poids et la puissance concentrés dessus. Pourtant, aucun son de douleur ne s'échappa du porteur de l'armure qui réagit même vite en saisissant, de sa main gantelée, le mollet de celui qui le plaquait au sol. Les doigts de métal percèrent la chair de Bremig qui serra les dents, se pinçant douloureusement la lèvre supérieure derrière ses canines saillantes. Non seulement l'étranger en armure était agile compte tenu du poids de son équipement, non seulement il ne manifestait aucun signe de douleur, mais en plus de tout ça, il avait également une force surprenante, et Bremig sentit que s'il ne faisait rien, les doigts harponnés à son mollet pourraient bien lui déchirer chair et muscles.

L'Orc ne manquait pas lui-même de force – sauf qu'au moins, chez lui, c'était évident à première vue. Des deux mains, il agrippa les doigts gantelés et les força à s'ouvrir. Dans son élan, l'Orc essaya même de retourner les phalanges pour les briser. Des gouttes de sang dégoulinaient sur son mollet mais pas autant que la bave sur son menton. L'étranger en armure sentit qu'il allait perdre la lutte, et au lieu d'essayer de tenir bon, exécuta un geste vif pour dégager sa main. Cependant, il riposta aussitôt en frappant d'un coup sec le genou de l'Orc, décalant le pied qui appuyait sur sa poitrine. L'étranger en armure saisit l'opportunité de rouler sur le côté et de se relever.

Comment pouvait-il faire de tels mouvements en portant pareille armure ? Déjà, ce genre d'armures complètes de métal étaient très rarement portées en Orcande. Celle-ci avait en plus quelques particularités physiques, comme cette couleur rouge sang et toutes ces stries plus esthétiques qu'autre chose. Surtout, il n'y avait pas besoin d'avoir essayé ce type d'équipements pour deviner que les mouvements étaient partiellement entravés et ralentis. On ne se remettait pas debout avec agilité en portant pareille armure. Cet étranger, pourtant, accomplit cet exploit.

Bremig se mit à l'écart en boitant un petit peu, voyant les quatre Barbares se lancer à l'assaut de l'être en armure, Rugort en tête. Ce dernier fut vite repoussé après un bre féchange de coups de poing. Baldr s'accapara ensuite l'attention de l'ennemi, pendant que Rugort se relevait à deux mètres d'eux et que le shaman et le dernier Barbare tournaient autour du duel. Aëleen et le granl restaient à l'écart.

Bremig se massa le genou qui lui faisait finalement plus mal que le mollet. L'articulation n'était pas défaite, ou Bremig aurait hurlé, mais probablement que la puissance du coup de poing avait dévissé la rotule. Ca faisait très mal, mais Bremig serra les dents. Il savait qu'il pouvait compter sur un étrange don de régénération rapide qu'il attribuait à une trace des sorts de soins lancés par cette Naga du nom d'Euryssa. Attendant de retrouver au moins de la mobilité dans le genou, il observa le combat. Baldr se débrouillait bien : il fit sauter le casque de l'homme en armure qui dévoila de longs cheveux noirs qui, couplés à une barbe épaisse, lui dévoraient le visage. Bremig ne le voyait que de profil et ne remarqua pas la lueur rouge qui brillait dans ses yeux.

Le “quatrième Barbare” – pas le shaman ni Rugort, mais l'autre – broya le bras droit de l'homme avec sa masse d'arme. Là encore, aucun cri de douleur. Ca devenait surnaturel. L'homme aurait dû crier. Ca faisait même plusieurs fois qu'il aurait dû crier. Il fallait croire qu'il ne ressentait aucune douleur.
Bremig, si, il avait mal, mais son don ferait passer tout cela. Seulement, il fut insoutenable pour lui de rester simple spectateur. Il poussa un râle de douleur alors qu'il força sur son genou blessé pour se tenir debout, et tendit le bras gauche : un bouclier de roche terreuse se matérialisa alors attaché à celui-ci.

Bremig ne pouvait pas prendre le risque de créer une autre fissure avec trois Barbares qui tournaient autour de l'homme sans douleur. Il devait se remettre au corps-à-corps maintenant. C'est alors qu'il vit un poignard fuser droit vers le visage de l'ennemi ; à défaut de s'y planter, il y traça une profonde entaille. L'auteur de cette attaque : Aëleen. Joli, petite ! Mais pas le temps encore pour les félicitations.

Bremig tourna avec les Barbares jusqu'à se trouver dans le dos de l'homme. Il leva son bras et poussa un hurlement orc alors qu'il vint fracasser le crâne de l'homme en armure avec le rebord de son bouclier. Bremig y mit tellement de force qu'il se trouva un peu emporté dans l'élan de son geste, et il dut pour se contrôler faire un peu trop d'effort sur son genou blessé. Dans un râle de douleur il s'effondra sur les fesses et fit disparaître son bouclier prématurément. Assis, les jambes étendues devant lui, il se massa le genou.
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Message  Baldrisson Ven 15 Sep 2017 - 14:18

Le bandit, ou quoi que soit l'assaillant, n'eut guère le temps de se remettre de ses émotions : une lame, lancée par Aëleen, lui lacéra la joue, et l'Orc, armé d'un bouclier en terre, lui fracassa le crâne à l'aide de son bouclier. Bremig s'assit et commença à masser son genou, tandis que sa victime s'effondrait au sol. Vermeer tâta le corps, le poussant doucement à l'aide de sa masse.

"Il était un peu dingue, non ? Je veux dire, seul, s'attaquer à un groupe de Barbares... Bon, nous, nous le ferions, mais c'est parce que nous savons qu'on aurais une chance d'en abattre au moins un dans le lot, héhéhé..."

Le shaman se baissa et examina les plaies de l'étranger, fronçant les sourcils en ne voyant pratiquement aucun épanchement de sang sortir des plaies. Il tâta lesdites plaies du bout du doigt, avant de se relever, l'air dégouté et inquiet. Il se détourna et s'écarta, plongé dans ses pensées. Rugort, jurant et pestant, se rapprocha.

"Beaucoup de force dans les poings, mais le reste, zéro... J'ai rencontré des ours qui étaient capable de lutter plus longtemps que ça."

Il cracha sur le corps inconscient, qui était à présent retourné sur le dos : ses congénères étaient en train d'étudier son armure, de conception et de facture inconnue. Écarlate, striée, pour eux, qui avaient voyagé à travers les Plaines et rencontré nombre de forgerons, cette armure était d'un genre nouveau. Ou bien fort ancienne, au vu de la hache parcourue de symboles ésotériques qui, d'une façon ou d'une autre, faisaient penser à d'antiques peintures découvertes dans certaines cavernes oubliées des Monts, supposées être le berceau de l'Humanité. Mis à part le shaman, qui restait pensif dans son coin, les trois autres Barbares étaient autour du corps. Rugort tenta d'enlever l'armure. Alors qu'il tentait de défaire les attaches, l'étranger s'éveilla et, de sa main gauche, le crocheta à la gorge, avant de se relever.
Son bras cassé se remit en place, dans une série de craquements douloureux à entendre. Toujours tenant Rugort, le soulevant de sol, il ramassa sa hache et l'enfonça profondément dans l'épaule du Barbare, faisant jaillir une fontaine de sang.
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Message  Aëleen Ven 29 Sep 2017 - 14:23

Mon poignard traça une ligne de sang sur la joue de l'ennemi. Il s'en était fallu de peu que je parvienne à le tuer ! Je me préparai à un second lancer... me figeai. Bremig venait d'abattre son bouclier sur le crâne de l'adversaire avec une violence telle que l'orc se retrouve au sol. L'ennemi, quant à lui, s'effondra. Bremig, comme si rien ne venait de se passer, se mit à se masser le genou, tandis qu'un des barbares s'approchait de la créature effondrée.

" Il était un peu dingue, non ? Je veux dire, seul, s'attaquer à un groupe de Barbares... Bon, nous, nous le ferions, mais c'est parce que nous savons qu'on aurais une chance d'en abattre au moins un dans le lot, héhéhé... "

Je regardai le cadavre, étendu sur le sol. Cette attaque me semblait tellement étrange. Je ne comprenais pas pourquoi il nous avait attaqué. Seul, il n'aurait pas eu grande chance de l'emporter, contre n'importe quel groupe aussi lourdement armé que le nôtre...

Je vis le shaman s'approcher du corps, et m'intéressai à ce qu'il faisait, me rapprochant à mon tour. Il effectua quelques palpations, avant de s'éloigner, visiblement pensif. Après avoir ramassé mon poignard, j'allai le rejoindre, dans l'intention de l'interroger. J'avais l'impression, à son attitude, que quelque-chose le tracassait. Etaient-ce les yeux rouges, inhumain, de notre étrange assaillant ? Se demandait-il ce qu'il était ?

Alors que je m'apprêtais à interroger le shaman, un bruit me parvint, et je me retournai en sursaut pour découvrir le supposé cadavre debout, soulevant d'une seule main le poids de Rugort, en le tenant par le cou. Je poussai un cri d'alarme - plutôt inutile, puisque tout le monde semblait tourné vers l'affrontement - et dégainai un poignard en urgence, le lançant de nouveau vers l'ennemi qui, pendant ce laps de temps, s'était saisi de sa propre arme et l'avait enfoncée d'un coup fort et précis dans l'épaule de Rugort.

L'odeur du sang du barbare me parvint, forte, entêtante, et je poussai un mélange de grondement et de gémissement, tout en me précipitant vers le combat, mon sabre tout juste dégainé à la main. Je me demanderais plus tard comment un soi-disant mort avait pu se relever, pour le moment, il fallait se débarrasser de la menace.

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Message  Bremig Mar 3 Oct 2017 - 10:44

Vermeer, le quatrième Barbare après Baldr, Rugort et le shaman, vint narguer le cadavre en s'exclamant qu'il le trouvait dingue d'être venu s'attaquer seul à un groupe de Barbares sans avoir une chance d'en abattre un ou deux. Si vraiment cet homme était venu attaquer sans être sûr d'avoir une chance de tuer quelques cibles, alors oui, c'était un dingue, mais justement, Bremig en doutait. Il avait vu les lueurs rouges derrière le casque, et sans doute qu'il aurait vu les yeux briller de cette même lueur après que l'homme avait perdu son casque. Il avait noté cette absence étrange de réaction à la douleur malgré toutes les blessures reçues avant de s'effondrer ; pas un cri, pas un râle. Et cette armure... Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce genre d'armures n'était pas courant du tout en Orcande. Les armures de plaques complètes étaient rares, et réservées en général aux champs de bataille entre Estandre et Tacomnal. Pourquoi un voyageur solitaire s'encombrerait-il d'une telle armure ? Et surtout, sa manufacture ne rappelait rien. Cette couleur rouge sang, ces stries... Ca faisait démoniaque.

Il fallait donc être vraiment bête pour penser que cet homme était un simple dingue, un bandit solitaire comme d'autres qui aurait eu la folie de croire qu'il pouvait s'en prendre à quatre Barbares et un Orc.

BREMIG – Peut-être justement qu'il se savait capable de faire le ménage parmi nous...

Pourtant, il avait été vaincu sans tuer personne. Il avait meurtri le genou de Bremig, sans savoir que l'Orc avait le pouvoir de régénérer très rapidement de ses blessures. Il avait aussi fait saigner Baldr et Rugort mais ces deux-là en avaient vu d'autres. Bremig s'inquiétait donc sûrement pour rien, mais il n'avait pas envie de considérer cet assaillant comme un simple dingue. Il y avait autre chose.

Et à en juger par l'attitude perplexe du shaman alors que ce dernier venait d'examiner le corps inerte de l'homme de plus près, Bremig se dit qu'il y avait un Barbare qui partageait son point de vue.

RUGORT – Beaucoup de force dans les poings, mais le reste, zéro... J'ai rencontré des ours qui étaient capable de lutter plus longtemps que ça.

Sachant le danger que représentait un ours qui attaque, Bremig ne vit pas où se trouvait l'insulte. Autant dire : « J'ai connu des dragons plus dangereux que ça ! ». Ca n'avait pas de sens. Sortant de la bouche de Rugort, ça n'avait rien d'étonnant, de toute façon. Bremig avait déjà pu se faire une très mauvaise image de cet imbécile heureux.

Personne ne chercha à prêter assistance à Bremig, et en réalité, ce fut une bonne chose aux yeux de l'Orc : il ne voulait surtout pas passer pour le faible du groupe, le seul à avoir besoin qu'on vienne examiner ses blessures. Baldr avait saigné et tout le monde s'en fichait. Bremig sentit que son genou commença déjà à lui faire moins mal, et il eut hâte de pouvoir se remettre debout pour faire comme s'il n'avait subi aucun coup pendant le combat.

Rugort essaya de retirer l'armure à l'homme inconnu, et c'est alors que tout le monde sursauta en voyant ce dernier le crocheter à la gorge en se relevant. Malgré le bouclier de terre lui ayant fracassé le crâne, il n'était pas mort. Malgré la masse d'arme lui ayant fracassé le bras, il n'avait pas mal. Bremig avait raison de se méfier.
Ce bras, justement, se remit en place sous les yeux incrédules des Barbares, d'Aëleen et probablement aussi du granl. Voilà quelqu'un qui se régénérait aussi de ses blessures, comme Bremig. Non : mieux que Bremig. L'Orc ne se serait pas relevé après avoir eu le crâne fracassé. L'Orc aurait hurlé de douleur en ayant le bras en charpie.

L'homme en armure rouge sang souleva Rugort du sol. Armé de nouveau de sa hache, il planta cette dernière dans l'épaule de Rugort, engendrant une effusion de sang.
Bremig put se remettre debout lui aussi, son genou avait presque fini de se remettre en place et la douleur avait tout autant disparu. Il fit apparaître un nouveau bouclier de roche à son avant-bras gauche. Dans le dos de l'attaquant, Bremig changea de tactique. Frapper la tête ne servait à rien. La première priorité était donc de rendre l'homme le moins dangereux possible, de temps de découvrir son point faible. Profitant que son attention soit focalisée sur Rugort, Bremig saisit le poignet directeur de l'homme avec la main droite, et lui frappa l'avant-bras avec le rebord du bouclier, à trois reprises jusqu'à réussir à lui arracher sa hache des mains.

Bremig fit un pas un arrière, désormais armé de la hache de l'attaquant et d'un bouclier de roche terreuse. Il se permit de faire un moulinet avec la hache pour bien montrer à tous qu'il savait s'en servir. Qu'il ait l'attention de l'homme ou pas, Bremig tapa le sol du pied, créant une fissure comme plus tôt dans le combat, et l'homme fut comme la première fois projeté en l'air sur place et retomba lourdement dans un fracas audible de son armure.
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Message  Baldrisson Ven 6 Oct 2017 - 12:42

L'ennemi retomba, dans un fracas métallique et, vivement, se redressa, en position de lutteur. Rugort était au sol, le sang écarlate contrastant sur sa peau livide. Tandis que le shaman était agenouillé près de lui et lui donnait les premiers soins, le Barbare marmonnait des jurons entre ses dents. Baldrisson et Vermeer avaient leurs armes de levées, prêts à se défendre. Le crâne de leur adversaire avait été en partie enfoncé par le coup de masse, mais se remit en place sous leurs yeux. D'après l'expression de ce dernier, ce n'était pas un processus des plus agréable.

Baldrisson assura sa prise au mieux sur sa hache, malgré sa main mutilée.
Quel que soit le secret caché derrière cette résilience, cela n'allait pas l'empêcher de régler le problème à la façon des Montagnes Dominantes : en frappant fort, jusqu'à ce qu'il ne reste rien. Certes, le processus risquait de prendre du temps, mais avec de la bonne volonté et un bon rythme de frappe, il était probable qu'il parvienne à ses fins.
Vermeer, quant à lui, se sentait frustré : son coup de masse était généralement susceptible de briser maintes côtes et de faire voler en éclat les armures des bandits de petits et grands chemin. Celui-ci, non seulement, semblait être capable d'y résister, mais en plus ne montrait aucun réel signe de dérangement. Son plan allait être simple : agir comme Baldr.

Leur assaillant laissa s'échapper un feulement d'entre ses lèvres, avant de se jeter sur eux. Il écarta Vermeer d'une violente bourrade, avant de flanquer un coup de poing à Baldrisson. Il le ceintura rapidement et le plaqua contre lui, dans une prise digne d'un ours. Il commença à serrer, et des craquements commencèrent à se faire entendre, tandis que Baldr se faisait lentement broyer.
Arlax, voyant cela, lui lança un conseil :

"Baldrisson ! Utilises ta tête !"

L'interpellé parvint à prendre une certaine distance, puis commença à asséner de violents coups de boule directement au front de son tortionnaire.
Le granl se tourna vers Aëleen, un grand sourire aux lèvres :

"J'ai toujours dit que ce garçon irait loin s'il usait plus souvent de sa tête."
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Message  Aëleen Jeu 12 Oct 2017 - 13:06

Je n'eus pas le temps de parvenir jusqu'à notre ennemi que Bremig, s'étant relevé, était déjà entré au contact. A l'aide de ses poings, il parvint à faire lâcher son arme à son adversaire, puis rompit de quelques pas, faisant tournoyer l'arme qu'il venait de prendre à son assaillant.

Mon regard quitta Bremig, attiré par la créature qui, à présent désarmée mais visiblement pas découragée pour autant, s'était jetée sur Baldrisson, qui se tenait face à elle, et après un coup de poing, l'avait enserré de ses bras. Et il s'était mis à serrer. Je poussai un hoquet de frayeur en entendant les os du barbare craquer. Catastrophée, je repris ma course que j'avais interrompue, au moment où Arlax criait à Baldrisson :

"Baldrisson ! Utilises ta tête !"

Alors que j'arrivais à proximité du barbare et de son adversaire, je vis le premier projeter sa tête dans le visage de son adversaire, à plusieurs reprises. De nouveau, je me figeai, afin d'analyser la situation. Mes yeux tombèrent sur Arlax qui, pas inquiet le moins du monde pour notre ami, me fit avec un sourire :

"J'ai toujours dit que ce garçon irait loin s'il usait plus souvent de sa tête."

J'acquiesçai, lui rendant son sourire, puis reportai mon attention sur le combat... et avisai la fissure qui courait sur le sol, fendant la terre, et se dirigeai droit vers Baldrisson et la créature. Celle-ci, grâce aux violents coups de tête du barbare, l'avait libéré de sa monstrueuse étreinte, et fut seule frappée par l'étrange faille. Elle fut projetée dans les airs, et retomba au sol dans un fracas métallique.

Je jetai un œil à Bremig, duquel était parti la fissure, avant de reporter mon attention sur notre assaillant. Quelque-chose ne tournait pas rond chez lui. Outre le fait qu'il s'était relevé alors qu'il aurait dû être mort, que les blessures qu'il avait reçues avaient guéri, je pouvais le sentir. Tout, dans mon être, me le hurlait. Il fallait nous en débarrasser. Je me mis en garde, sabre levé devant moi, dans le prolongement de mes bras, et m'apprêtai à l'assaut.
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Message  Bremig Lun 16 Oct 2017 - 22:10

Bremig n'avait jamais connu ennemi plus tenace. Déjà, sous ses yeux et sous les yeux des Barbares, le bras de l'homme en armure s'était réparé dans un craquement sinistre et son armure également, tant et si bien qu'il n'y avait plus eu aucune trace du coup de masse porté par Vermeer. Là que Bremig venait de faire tomber l'homme pour la deuxième fois en l'ayant projeté sur place grâce à sa magie de la terre, l'ennemi se remit agilement sur ses jambes et Bremig sentit l'inutilité de son action.

Cependant, une chose avait changé : l'homme en armure n'avait plus sa hache, cette dernière se trouvait désormais dans la main de l'Orc. Pourtant, l'homme en armure ne chercha pas à la récupérer, il ignora même totalement l'Orc en lui tournant le dos pour s'occuper des cas de Vermeer et de Baldr. Ce monstre était si confiant en ses capacités surnaturelles que savoir un Orc mage armé d'une hache dans son dos ne lui hérissait aucun poil, là où n'importe qui d'autre aurait cherché à garder les trois ennemis armés dans leur champ de vision.

Le shaman s'occupait de Rugort qui restait allongé à terre. Bremig vit l'homme en armure dégager Vermeer d'une puissante bourrade et saisir Baldr dans l'étau de ses bras métalliques. Aëleen se tenait heureusement à l'écart, mais voyait son ami se faire étreindre avec la puissance mortelle des anneaux d'un Naga. Bremig devait agir, en profitant du fait d'être ignoré par l'ennemi.

Il frappa encore le sol du pied pour projeter l'homme en armure en l'air et le faire retomber sur le dos sur place ; mais cette fois-ci, il enchaîna l'action sans le laisser se remettre sur ses jambes. Il lui plaqua la poitrine au sol avec son énorme pied nu à trois orteils, et dans un cri postillonnant, planta la hache en plein visage de l'homme. Puis il retira la hache, et la planta une seconde fois. Puis il la retira, se décala, et la planta cette fois-ci dans la gorge de l'homme. Puis il s'acharna, faisant gicler le sang qui se mêlait à la bave qui lui dégoulinait du menton en épaisses gouttes, jusqu'à décapiter l'homme.
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Message  Baldrisson Lun 30 Oct 2017 - 19:17

Baldrisson asséna encore quelques coups et entendit un violent craquement, tandis que son front robuste cassait le nez de son adversaire. Ce dernier le lâcha et, titubant, le Barbare s'éloigna... Pour voir cet étranger valdinguer dans les airs, projeté par une faille au sol. Une masse verdâtre le dépassa à toute vitesse, manquant de le faire tomber. Bremig s'acharna ensuite à massacrer le visage et à étêter sa victime à l'aide de sa propre hache. Arlax vint lentement à Baldrisson, qui se frottait les tempes afin de se réveiller : il avait beau avoir un crâne capable de mettre hors combat un Nain (après avoir bien lampé, bien entendu), il commençait à ressentir une certaine migraine.

"Tu te servirais plus souvent de ta tête, tu serais capable de dominer le monde, mon grand."

"Ta gueule et va me chercher l'outre de bière, j'ai besoin de faire passer l'impression qu'un forgeron Nain fou utilise mon crâne comme enclume."

En se dandinant, le golem se dirigea vers le chariot, pendant que Vermeer aidait Baldrisson à s'asseoir et lui donnait des claques sur les joues pour le maintenir réveillé. Le shaman, quant à lui, endormit Rugort et demanda à Aëleen si elle pouvait maintenir un morceau de tissu sur la plaie de ce dernier afin d'empêcher au mieux le saignement. Puis, il se leva et se dirigea vers Bremig et observa le cadavre qui se trouvait à ses pieds.

"Etrange. Quel homme pourrait être capable de survivre à ce qu'il a subit ? Comment a-t-il pu survivre ?"

L'Humain se pencha et, précautionneusement, tâta l'armure, provoquant un étrange bruit de succion. Les sourcils froncés, il chercha à tâtons les attaches de l'armure et, tout aussi précautionneusement, les trancha à l'aide de son couteau, attentif à une éventuelle réaction du cadavre. Enfin, les attaches cédèrent et il retira doucement le plastron, avant de reculer, une expression d'horreur sur le visage : des filins sanglants rattachaient la pièce métallique à une... Pâte, à défaut d'autre chose, qui s'étalait le long de son torse.

"Par les dieux ! Mais quelle horreur !"
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Message  Aëleen Mar 14 Nov 2017 - 11:01

Une fois encore, mon intention de me jeter dans la bagarre tourna court. Cela devenait une habitude. C'en était presque frustrant...

Bremig s'était jeté sur l'ennemi, et, ne lui laissant pas le temps de se relever après sa chute, l'avait plaqué au sol en lui posant un pied sur la poitrine. Puis, sans lui laisser cette fois le temps de se défendre, l'orc planta puissamment sa hache dans la tête de son propriétaire, avant de l'en extraire, et de l'abattre encore, et encore.

Je me détournai. C'était fini. Personne ne pouvait survivre à cela.

J'avisai le shaman, qui s'occupait des blessés, et allai à sa rencontre. Il me demanda de maintenir un tissu sur la plaie de Rugort, et je m'approchai de celui-ci. Sa blessure saignait encore. Il sentait le sang. A plein nez. Mes mains tremblaient lorsque j'exécutai la demande du shaman. Je sentais, sous mes doigts, le contact du sang. L'odeur m'emplissait le nez, la gorge, je mourais d'envie d'ôter le pansement, de m'emplir la bouche du liquide chaud, de le laisser couler dans ma gorge, afin d'éteindre cet incendie qui prenait vie en moi...

Un gémissement m'échappa sans que j'en ai vraiment conscience. Le shaman s'était éloigné, pour aller s'occuper du corps. Il ne faisait plus attention à moi. Peut-être pouvais-je, discrètement... Je gémis derechef. Je ne parvenais plus à me retenir. J'avais soif. Et un être humain sanglant juste sous la main, à portée de bouche. Les yeux fixés sur le linge rouge, je n'arrivais pas à m'arracher à cette vision. Il fallait que je m'éloigne, que l'on m'éloigne...

Au lieu de cela, je commençai à me pencher vers l'homme évanoui. Je pouvais être discrète. De toute façon, il perdait son sang. Cela ne changerait rien que j'en prenne un peu. Mes pensées obscurcies par ma soif, j'avais de moins en moins conscience de la présence des barbares autour de moi, ainsi que celle de l'orc et d'Arlax... Arlax. Lui savait. Lui pouvait m'aider. Mais le sang, son odeur, son goût, bientôt, comment pouvais-je le laisser échapper ?

Je grognai et, au prix d'un immense effort, parvins à gémir :

- A... Arlax...
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Message  Bremig Dim 3 Déc 2017 - 16:50

Bremig lâcha la hache, qui reposa juste à côté de son défunt propriétaire. Il avait failli se la lâcher sur le pied, ce qui lui aurait donné l'air bien bête. On passe parfois à peu de choses de perdre tout son charisme.
L'homme en armure était mort, maintenant c'était une certitude, il ne se relèverait pas avec la tête détachée des épaules. Le chaman s'approcha après avoir dit quelque chose à Aëleen que Bremig n'avait pas écouté. Ce dernier entendit aussi Arlax et Baldr échanger quelques mots, mais restait vraiment l'attention braquée sur le corps de l'ennemi vaincu. Deux questions : qu'est-ce que c'était au juste, et pourquoi s'être attaqué à eux ?

Chaman – Etrange. Quel homme pourrait être capable de survivre à ce qu'il a subi ? Comment a-t-il pu survivre ?

C'est justement ce que Bremig se demandait, mais il était arrivé à une conclusion évidente :

BREMIG – T'appelles ça un “homme” ?! Il n'a plus grand-chose d'un homme...

Le chaman se pencha pour défaire méthodiquement le plastron porté par l'“homme” ou quoi que ce fût. Après avoir sectionné toutes les attaches, il retira lentement la pièce de métal rouge, ce qui produisit un étrange bruit de succion, qu'une armure ne produisait pas lorsqu'on la retirait, normalement. L'origine du bruit fut vite identifiée : l'armure était reliée par une sorte de pâte gluante au torse de l'humanoïde.

Chaman – Par les dieux ! Mais quelle horreur !

Ce n'était objectivement pas beau à voir, mais qu'est-ce qui pouvait ébranler un Orc ? Bremig s'agenouilla, et toucha du bout des doigts l'étrange pâte, essayant de déterminer si c'était la peau de l'humanoïde qui avait fondu avec l'armure ou si c'était une substance qui maculait sa peau, et dans ce dernier cas, à quoi elle servait.
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Message  Baldrisson Dim 14 Jan 2018 - 23:45

Vermeer continuait d'asséner des claques à Baldrisson, toujours afin de le maintenir éveillé, jusqu'à ce que le colosse lui en retourne une retentissante qui mit son ami à genoux. Le Barbare se releva, titubant, adossé au chariot. Sa tête semblait être une immense cloche de bronze, comme celles qui se trouvaient dans les temples des Daevar, dans les Montagnes Dominantes. Et que lesdits Daevar cognaient dessus à coups redoublés, avec leurs plus lourds marteaux. Il grogna, tandis qu'il essayait de faire quelques pas. Sa vue était brouillée, et il sentait des larmes perler à ses yeux, en réaction à la douleur. Le Barbare voyait vaguement le shaman et le peau-verte auprès du corps de leur adversaire. Il essaya de s'avancer, mais s'écroula au sol, inconscient. Arlax le regarda, puis entendit la plainte d'Aëleen. Il attrapa un bol de terre cuite qui avait servi à l'un des Barbares à boire de l'eau, et l'approcha de la plaie de Rugort, avant de presser cette dernière. Du sang s'écoula dans le bol, jusqu'à en emplir le fond. Il le tendit à Aëleen, un air inquiet se dessinant sur ses traits.

"Aller, ma grande, bois. Ne te fais pas bêtement remarquer, tu risquerais de finir dans un état bien pire que l'importun de ce soir."

Le shaman n'avait rien remarqué de tout cela, intrigué par l'examen dudit importun.
Passant outre sa répulsion, il se pencha, allant jusqu'à tâter l'étrange pâte qui recouvrait le torse du macchabée. Cette dernière formait à présent de visqueux filets entre la peau et l'armure. Le shaman tâta, notant la texture gluante. Son toucher produisit un bruit de succion. Il huma, en restant à distance respectueuse, avant de tourner le regard en direction de Bremig, dégoûté :

"Je... J'ai du mal à le croire, mais tout porte à croire qu'il s'agit... De chair et de sang coagulé. Qui, ou quoi ? Comment ? Pourquoi ? Est-ce que cela avait un rapport avec ses... "Exploits" de ce soir ?"
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Message  Aëleen Jeu 1 Fév 2018 - 10:00

Mon monde s'était réduit à une seule et unique chose, de laquelle ma perception était incapable de se détacher : le sang qui coulait de la blessure de Rugort. Le reste était passé à un plan tellement éloigné qu'il n'existait plus pour moi. La lutte à laquelle je me livrais pour ne pas céder à mon envie me semblait de plus en plus absurde, à mesure que j'oubliais les autres. Boire. Il me fallait boire.

Soudain, Arlax surgit dans mon champ de vision étréci, se positionnant entre ma cible et moi et... récupèra du sang au niveau de la blessure du barbare. Je n'eus pas le temps de m'interroger, ou de grogner à l'encontre de celui qui volait mon sang, qu'il me tendait un bol ainsi rempli, tout en m'avertissant :

"Aller, ma grande, bois. Ne te fais pas bêtement remarquer, tu risquerais de finir dans un état bien pire que l'importun de ce soir."

Sa phrase mit quelques instants à faire sens. Le sang était pour moi. Il me le donnait. Pour me protéger. Parce-que si les autres comprenaient, j'étais morte. Je repris un tant soit peu repris conscience de la présence des barbares autour de moi, à leur évocation. Je jetais un regard à la ronde. Personne ne me regardaient. Ils étaient tous occupés par l'étrange adversaire qui nous avait attaqués.

Mon regard revint à Arlax. Incapable de parler, je hochai la tête pour le remercier, et lui adressai un regard dans lequel j’espérais qu'il pouvait voir ma gratitude. J'avais conscience qu'il venait très certainement de me sauver la vie. Puis je portai le bol à mes lèvres, attentive à ce que personne ne me regarde, et bus à longues gorgées son contenu. Le sang se répandit dans ma bouche, dans ma gorge, coulant en moi, m'apportant une nouvelle énergie. N’eus-je dû être discrète, j'en aurais gémi de soulagement. J'avais l'impression qu'avec le sang, la vie me revenait.

Le récipient fut vite terminé, et je me dépêchai de m'en séparer, de sorte à éviter tout soupçon. Mon envie de sang calmée, je pus me concentrer sur la tâche qui m'avait été confiée, à savoir empêcher que trop de sang ne s'échappe de la blessure de Rugort, en maintenant un pansement dessus. L'odeur du sang était toujours forte, mais ma soif étanchée, je pouvais bien mieux lutter contre la tentation que cette odeur faisait naître en moi. Même si elle n'était pas indolore, la tâche était faisable.

Tout en pressant le linge contre la blessure du barbare, je tournai mon attention vers le shaman et Bremig, qui étaient tous deux en train d'inspecter le mort. Visiblement, quelque-chose chez lui les intriguait. Je saisis au vol une phrase du shaman :

"Je... J'ai du mal à le croire, mais tout porte à croire qu'il s'agit... De chair et de sang coagulé. Qui, ou quoi ? Comment ? Pourquoi ? Est-ce que cela avait un rapport avec ses... "Exploits" de ce soir ?"

Ces propos firent naître en moi une grande curiosité. De quoi pouvaient-ils bien parler ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez la créature, hormis son incroyable résistance, et l'impression particulière qu'elle m'avait laissée ? Je mourais d'envie d'aller voir de quoi il retournait, mais j'avais une mission à mener à bien, aussi ne fis-je que tendre l'oreille.

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Message  Bremig Jeu 1 Fév 2018 - 18:00

Le chaman imita Bremig, et tous deux se retrouvèrent à tâter la sorte de pâte poisseuse qui reliait la chair du corps décapité à l'armure métallique rouge sang. Ils produisirent des bruits de succion en faisant bouger leur doigt dans l'étrange substance en essayant d'analyser cette dernière. Cette pâte semblait s'être littéralement mêlée à la chair. En fait, à force d'observer la chose, Bremig en vint à se dire que la chair avait en fait fondu, et que c'est elle directement qui collait à l'armure. Peut-être que cette armure à l'aspect si particulier était maudite, et que son premier porteur fusionnait avec elle et ne pouvait plus jamais la retirer, en contrepartie de pouvoirs surhumains comme celui de ne craindre aucune blessure – hormis une décapitation.

Le chaman fit la même observation, sauf que lui, il n'était pas un Orc, et la vue de cette chair fondue collée à l'armure lui donna des vertiges nauséeux. Choqué, il bégaya en se posant toute une série de questions.

L'Orc ultra baveux se leva, un sourire presque moqueur aux lèvres. Il contourna le corps pour venir donner quelques tapes amicales au chaman, comme pour le réconforter.

BREMIG – On n'en saura rien cette nuit. Arrête de regarder si ça te dégoûte. Ou bien prenons ce corps sur la charrette, tu auras tout le loisir de l'étudier pendant le voyage.

Laissant le chaman prendre sa décision, Bremig tourna la tête et marcha jusqu'à Aëleen qui était en train de soigner Rugort. Il ne l'avait pas vue boire le liquide que lui avait offert Arlax. Dommage pour lui, car cela lui aurait du coup donné la certitude de l'existence des Vampires.

BREMIG – Ca va, vous deux ?

Bremig posa sa grosse paluche sur l'épaule d'Aëleen. On avait l'impression qu'il pouvait la broyer d'une simple pression des doigts, tellement sa main avait un gabarit monstrueux ; et ce n'était pas seulement le cas de ses mains, mais aussi de ses pieds, longs et épais avec seulement trois gros orteils, déjà que ses mains n'étaient pourvues que de quatre doigts... Le colosse Orc avait de bonnes raisons d'ignorer sa nature de Demi-sang, tant il avait un physique plus monstrueux qu'un Orc pur.

BREMIG – Alors, la vaillante, t'as toujours envie d'apprendre à monter à cheval ? Tant qu'on fait une halte, c'est le bon moment pour commencer. Le chaman pourra finir de s'occuper de celui-là.

Il désigna Rugort du menton. Puis, tout en écoutant la réponse d'Aëleen, il tourna la tête vers les deux derniers Barbares. Vermeer se tenait debout, mais Baldr était allongé au sol comme s'il dormait. Ce dernier avait peut-être la prétention de prendre la tête de sa tribu, mais depuis qu'il l'avait rencontré, Bremig avait l'impression de l'avoir vu plus souvent allongé que debout. Chaque combat semblait l'épuiser profondément, et quand ce n'était pas sa “rage des loups”, c'était l'alcool... Bremig éleva la voix pour demander à Vermeer :

BREMIG – Et Baldr, qu'est-ce qu'il a encore ?
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Message  Baldrisson Sam 17 Mar 2018 - 17:10

Vermeer hissa un Baldrisson on ne peut plus inconscient sur ses épaules, avant de l'allonger plus près du feu. Il s'assura que son congénère n'était qu'inconscient, avant de fouiller le chariot. Il en sortit une gourde d'alcool fort, qu'il lampa un coup, avant de retourner s'asseoir près de Baldr. D'un oeil éteint, il observa Rugort, qui semblait dormir paisiblement, allongé sur le sol. Il semblait avoir saigné un peu plus. Ereinté, le Barbare décida de laisser le shaman s'en occuper. Lui avait déjà fort à faire avec Baldr pour en plus s'occuper de Rugort. Il prit un linge trempé dans du vin et commença à nettoyer les plaies du colosse.

"Bon dieux... Ce salopard avait de la force à revendre... Mais quel bon dieu de foutu enfoiré peut tenir aussi longtemps ?"

Pendant ce temps, Arlax avait récupéré le bol ensanglanté et, se dandinant sous sa forme de golem, s'était éloigné afin de nettoyer le bol le plus discrètement possible. En son for intérieur, il cogitait rudement : au vue de la dangerosité du monde, surtout ces derniers temps, il était clair et net que sa survie dépendait LARGEMENT de la survie de son compagnon de route actuel, à savoir Baldrisson. Sauf que ce dernier semblait avoir l'instinct de survie de... D'une petite bestiole à fourrure susceptible de se jeter du haut d'une falaise élevée lors de sa migration. Ce qui compliquait quelque peu les chances de survie du granl. Il avait ainsi deux choix : tenter de trouver un autre compagnon de route, ou bien continuer avec Baldrisson et tenter de le raisonner. Ne serait-ce que de le convaincre de ne pas tenter de s'attaquer à un dragon ou quelqu'autre bestiole capable de gober un être humain sans avoir besoin de croquer. Il soupira longuement : cela allait être long...

Le shaman, quant à lui, se releva doucement, avant de se diriger vers Rugort. Il s'agenouilla près de ce dernier et fouilla sa besace. Il en sorti de la charpie, qu'il commença à appliquer sur les plaies du Barbare. Bien que ce dernier soit inconscient, cela ne l'empêcha pas de murmurer quelques insanités tandis que le shaman s'appliquait à le soigner.
Quand Bremig demanda des nouvelles de Baldrisson à Vermeer, ce dernier leva les yeux dans sa direction et l'écouta silencieusement, avant de répondre :

"La rage des loups c'est... C'est quelque chose qui consume ceux qui sont choisis pour devenir des Guerriers-Loups, comme l'est Baldrisson. Ils sont initiés tôt pour cela. Ils ont la force et l'endurance d'un ours, mais durant peu de temps. Et... Je ne sais pas... D'une certaine façon, cela les consume toujours un peu plus. Parmi les nôtres, ils sont respectés, mais nombre d'entre eux meurent jeunes, car ils n'ont plus conscience du danger. Espérons que Baldr acquière un peu plus de sagesse."
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Message  Aëleen Ven 13 Avr 2018 - 16:07

Bremig et le shaman conclurent de leur observation qu'ils ne pourraient en savoir plus dans l'immédiat sur la nature de notre assaillant. Je vis l'orc se lever, et se diriger vers moi, tandis qu'Arlax s'éloignait avec le bol qui m'avait servi à boire. Bremig posa son immense main sur mon épaule, tout en m'adressant la parole :

– Alors, la vaillante, t'as toujours envie d'apprendre à monter à cheval ? Tant qu'on fait une halte, c'est le bon moment pour commencer. Le chaman pourra finir de s'occuper de celui-là.

J'adressai un grand sourire à l'orc, acquiesçai de la tête avec enthousiasme, non sans me tourner vers le shaman pour quêter son approbation - je ne voulais pas abandonner ma mission sans être certaine qu'il pouvait désormais s'en occuper. Celui-ci s'approchait justement, et se mit au chevet de Rugort, prenant le relais, me laissant libre de suivre Bremig. Celui-ci, entre temps, s'était inquiété de l'état de Baldrisson, et Vermeer lui expliquait :

"La rage des loups c'est... C'est quelque chose qui consume ceux qui sont choisis pour devenir des Guerriers-Loups, comme l'est Baldrisson. Ils sont initiés tôt pour cela. Ils ont la force et l'endurance d'un ours, mais durant peu de temps. Et... Je ne sais pas... D'une certaine façon, cela les consume toujours un peu plus. Parmi les nôtres, ils sont respectés, mais nombre d'entre eux meurent jeunes, car ils n'ont plus conscience du danger. Espérons que Baldr acquière un peu plus de sagesse."

Je jetai un long regard à Baldrisson. J'espérais vraiment qu'il pourrait "acquérir de la sagesse". J'aimais bien le barbare. Je trouvais l'idée qu'il meurt jeune, d'être consumé, assez injuste. Je tournai mon regard sur Arlax, qui lui aussi fixait Baldrisson. D'après ce que j'avais pu observer, ces deux là étaient proches. Et le granl semblait réfléchi et très futé, puisqu'il avait même compris ce que j'étais alors que les autres ne se doutaient de rien. Peut-être pourrait-il protéger Baldrisson, à sa façon, en lui apportant la sagesse dont il avait besoin...

Emergeant de mes considérations, je me tournai de nouveau vers Bremig, qui avait désormais obtenu sa réponse, pour lui demander :

- Tu es toujours d'accord pour m'apprendre à monter à cheval ?

J'avais soif d'apprendre. Pour, ensuite, être capable de me débrouiller seule avec un cheval. Alors, je pourrais voyager bien plus vite, et serais dans le même temps bien plus apte à fuir les personnes désireuses de me prendre en chasse. Il nous restait encore quelques heures de nuit. Il fallait que j'en profite.
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Message  Bremig Dim 15 Avr 2018 - 15:52

La situation était simple : deux Barbares sur quatre étaient inconscients. Baldr était soigné par Vermeer, alors que Rugort était soigné par le chaman, ce qui laissait Aëleen libre de faire ce qu'elle voulait. Et vu sa mine enthousiaste quand Bremig lui parla, il y avait bien quelque chose qu'elle voulait faire : commencer ses cours d'équitation auprès de l'Orc. Bremig lui sourit. Brave petite !

VERMEER – La rage des loups c'est... c'est quelque chose qui consume ceux qui sont choisis pour devenir des Guerriers-Loups, comme l'est Baldrisson. Ils sont initiés tôt pour cela. Ils ont la force et l'endurance d'un ours, mais durant peu de temps. Et... je ne sais pas... D'une certaine façon, cela les consume toujours un peu plus. Parmi les nôtres, ils sont respectés, mais nombre d'entre eux meurent jeunes, car ils n'ont plus conscience du danger. Espérons que Baldr acquière un peu plus de sagesse.

Bremig élagua les réflexions philosophiques sur la sagesse et sur le respect voué à des personnes qui ne distinguaient plus le danger, pour retenir la véritable réponse à sa question : Baldr était épuisé à chaque fois qu'il entrait en “rage des loups”. Cela signifiait pour Bremig que Baldr pouvait facilement être vaincu à l'usure dans un combat qui ne s'achevait pas en moins de quelques minutes. C'était quand même problématique. Baldr était sans doute plein de bonnes volonté, mais il allait devoir travailler son endurance. Et sa sagesse, comme disait l'autre... Seulement, Bremig était assez mal placé pour donner des leçons de sagesse. Et par ailleurs, le plus ironique là-dedans est que Baldrisson était en réalité quelqu'un de vraiment très endurant, de façon générale. Seulement, Bremig ne pouvait pas s'en rendre compte, car les seules fois où il l'avait vu fournir un certain effort, Baldr était entré en “rage des loups” et tombé d'épuisement juste après.

Bremig se mit un peu à l'écart avec Aëleen. Lui, il se sentait encore en forme, et c'était apparemment aussi le cas du chaman et du granl... et d'Aëleen, bien sûr.

AELEEN – Tu es toujours d'accord pour m'apprendre à monter à cheval ?

Quelle question idiote !

BREMIG – D'après toi, pourquoi est-ce que je viens de te proposer de commencer maintenant pendant la halte ?

Bremig avait déjà une idée précise de la façon de commencer l'apprentissage de l'adolescente.

BREMIG – La première chose, je veux voir comment tu te débrouilles actuellement, pour voir de quoi on part. Je vais analyser ce que tu fais bien et ce que tu fais mal. Et j'ai un moyen parfait pour ça. Je ne vais pas pouvoir parler pendant un petit moment, alors je te le dis maintenant : oublie que je suis Bremig et fais comme si je suis n'importe quel cheval.

Forcément, Aëleen ne risquait pas de comprendre pourquoi il lui disait ça, aussi ne la laissa-t-il pas dans cette incompréhension : sans perdre une seconde, n'attendant même pas une éventuelle réflexion de son élève, Bremig s'entoura d'un halo magique dans lequel seule sa silhouette fut visible. Devant les yeux d'Aëleen, cette silhouette se modifa en seulement quatre ou cinq secondes, pour devenir celle d'un cheval. Le halo disparut, et en effet, Bremig était désormais un bel étalon de robe noire. Il s'ébroua, faisant bruyamment vibrer ses naseaux, dressa les oreilles et regarda Aëleen.
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Message  Baldrisson Jeu 3 Oct 2019 - 18:04

Les yeux clos, le Barbare rêvait. Il plongeait dans un espace sombre, infini et glacé. Un vent violent hurlait à ses oreilles, accompagnant sa chute. Il parvenait à... Discerner des harmoniques particulières dans ce brouhaha perpétuel, des sons qui rappelaient à l'esprit une époque sombre et trouble, où le feu représentait le seul espoir de salut. C'était le temps des prédateurs et des ténèbres, le temps de la peur et du gel. Le temps des premiers Guerriers-Loups. Baldrisson tenta instinctivement de répondre à la menace, de montrer à son tour les dents, mais n'y parvint. Finalement, sa chute s'acheva. Il n’atterrit pas pour autant. Il cessa simplement de tomber. Le colosse se redressa, ou du moins, parvint à prendre une posture qui y ressemblait. Il jeta un oeil alentour. Il était seul, uniquement accompagné par ce qui était à présent une complainte de hurlements primaux. Il ne comprenait pas où il se trouvait, ce qui poussait ces hurlements, ou bien quel était son but en ce lieu. Tout cela était décidément trop confus, et le bruit persistant n'arrangeait absolument rien. Il sentait monter de la colère en lui, poussée par sa frustration et son incompréhension. Sa rage bouillonnait en lui. Baldrisson inspira profondément, avant de pousser un rugissement rauque et puissant, jusqu'à ne plus avoir de souffle.
Quand les échos de son cris s'éteignirent, il se rendit compte que tout autre son s'était aussi arrêté. Haletant, toussant, la gorge douloureuse, il regarda autour de lui. Une lueur cramoisie s'alluma dans les ténèbres, l'aveuglant sur le champ. Il se protégea les yeux et.. S'avança, faute d'autre mot, en direction de la lumière.

"Qu'y-a-t-il ? QU'est-ce que t'es ?", beugla le Barbare de sa voix rauque.

La lueur se rassembla et prit une forme humaine. Elle ressemblait à présent à un Barbare, vêtu de cuir. Une peau de loup couvrait sa tête et ses épaules, descendant sur son dos telle une cape. Ses yeux brillaient de mille feux et sa barbe descendait en tresses jusqu'à sa poitrine. Son visage était jeune et ancien à la fois. Un sourire se dessina sur sur ses lèvres, qui se retroussèrent et dévoilèrent une dentition de prédateur.

"Je suis toi. Je suis tes prédécesseurs, tes semblables et tes successeurs. Et je suis là pour prendre mon dû."

"Ton dû ?"

"Vous autres puisez en moi, jour après jour, pour tout et rien. Et je vous laisse faire, jusqu'au jour où je décide que c'en est assez, où je prends contrôle de vous et fais de vous mes chiens. Vous finissez chassés par vos pairs pour permettre la survie des autres."

"Et t'es qui pour faire tout ça ?"

"Je suis le prédateur qui rôde dans le noir, l'incendie qui brûle sans foyer, les lamentations des survivants, le sang qui pulse dans vos veines. Je suis la rage des Guerriers-Loups."

Baldrisson gratta sa barbe avec sa main mutilée. Sa réflexion dura quelques minutes, si tant est que le temps ai court en ce lieu.

"Et donc c'est mon destin, c'est ça ? A moi et à tous les Guerriers-Loups ?"

"Oui. Car vous venez à moi pour pallier à votre faiblesse. Et plus vous puisez, plus vous m'appartenez."

"A tous les coups ?"

Le sourire carnassier s'étira.

"Presque. Beaucoup tentent de se battre, peu réussissent."

Baldrisson inspira profondément, avant de regarder son interlocuteur dans les yeux.

"Tu sais quoi ? Je pense qu'au fond, t'es vraiment qu'une petite pucelle. Tu joues les fiers-à-bras, parce qu'on puise en toi pour devenir plus fort, mais au final, tu t'en prends à nous quand on est supposé être sans défense. C'est... C'est lâche. J'ai rencontré des personnes, des faibles, qui avaient beaucoup plus de courage que toi. Beaucoup essaient de te combattre, mais peu réussissent ? C'est parce que tu les convaincs que ça n'en vaut pas la peine. Rien d'autre. Il s'avance et balance un violent direct dans le ventre de la rage. Alors arrête de parler comme une corneille et vient tenter de remplir ton rôle, p'tite pucelle."

La Rage se releva. Son sourire s'était effacé. Il recula, Baldrisson fit de même. Tous deux prirent une posture adaptée au duel à mains nues. Ils s'observèrent longuement, avant de se jeter l'un sur l'autre en poussant des hurlements de rage.

........................................

Arlax observait un Baldrisson toujours inconscient, le "visage" tordu par l'inquiétude, quand ce dernier commença à s'agiter, parcouru par de violents soubresauts. Ses cris d'alertes firent courir le shaman qui, aidé par Vermeer, fit de son mieux pour immobiliser le Barbare. Cela ne dura pas très longtemps, moins d'une minute. Puis, Baldr sembla... S'endormir.

"C'était quoi, ça ?"

"Son corps combat sa rage. Cela se solde souvent par la mort de la personne... Ou bien la folie. J'ai entendu dire que certains s'en sortaient sans problème, et parvenaient à se contrôler par la suite, mais... Je n'en ai jamais rencontré."

......................................

Un craquement sec retentit, tandis qu'un corps s'effondra. Baldrisson, épuisé, essuya sa bouche ensanglanté et regarda le corps de son adversaire sombrer dans les ténèbres.

"Je retire ce que j'ai dis : t'es pas une pucelle. T'es rien."

La lumière cramoisie l'enroba et les ténèbres disparurent.

...............................................

Baldrisson s'éveilla en sursaut, toussant et éructant, surprenant Vermeer qui s'était approché de lui. Le shaman, un sourire planant sur ses lèvres, se leva et alla chercher une gourde d'alcool.

"Par les Dieux, t'es de retour ?"

"Ouais ! Je suis là, c'est bon !"

Essoufflé, le Barbare prit machinalement la gourde de la main du shaman, pencha la tête en arrière et avala plusieurs gorgées d'alcool. Le liquide lui coulait sur le visage et la gorge, lui procurant une sensation de brûlure là où il avait de nouvelles cicatrices. Toussant, il se pencha et expectora un caillot ensanglanté au sol, avant de se remettre à boire avidement.

"Eh bien... Quelle soif ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

"Je sais pas trop. Faisait noir. Et ça gueulait. Alors j'ai gueulé. Je sais plus ce qu'il s'est passé ensuite. Quoi qu'il s'est produit, j'ai sûrement gagné, car ce kvas avait le goût de la victoire !"
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Message  Aëleen Ven 4 Oct 2019 - 16:28

– D'après toi, pourquoi est-ce que je viens de te proposer de commencer maintenant pendant la halte ?

Je m'empourprai immédiatement. Quelle maladroite je faisais. L'orc devait maintenant me prendre pour une idiote. Avec raison, sans doute. J'étais plutôt contente que nous nous soyons éloignés, pour que les barbares (et surtout Arlax) ne me voient pas me faire moucher ainsi. Heureusement, Bremig n'insista pas, et enchaîna rapidement, ce que me permit de reprendre contenance.

– La première chose, je veux voir comment tu te débrouilles actuellement, pour voir de quoi on part. Je vais analyser ce que tu fais bien et ce que tu fais mal. Et j'ai un moyen parfait pour ça. Je ne vais pas pouvoir parler pendant un petit moment, alors je te le dis maintenant : oublie que je suis Bremig et fais comme si je suis n'importe quel cheval.

Je haussai un sourcil, intriguée. Qu'est-ce que... Je n'eus pas le temps de m'interroger plus avant. Sous mes yeux, l'orc se mit visiblement à faire appel à sa magie, puisqu'une étrange lueur l'entoura, le masquant jusqu'à ce que ne soit plus visible que sa silhouette... qui se mit alors à se modifier. Les yeux écarquillés, je la vis prendre une forme équine. Puis le halo magique disparut, révélant un grand cheval noir, là où Bremig s'était auparavant tenu. Je ne pus empêcher un mouvement de recul. Je me retrouvais quand même seule, face à un grand cheval à l'apparence impressionnante. Mais c'était Bremig. Pas un vrai cheval - même s'il m'avait demandé de faire comme s'il était n'importe quel cheval. De plus, il ne fallait pas que je montre ma peur à l'orc. J'avais ma fierté. Alors, je m'approchai de lui, et caressai son chanfrein de façon hésitante.

Bon. Maintenant, il allait falloir lui mettre  un équipement de cheval. Sans quoi, il me serait impossible de monter sur lui.

- Hm, ne bouge pas. Il faut que je te mette une selle et une... un... un filet. Sinon je ne peux pas monter sur toi.

J'avais eu  le temps, pendant le voyage, d'apprendre où tout cela se trouvait, et les noms des équipements. Le plus souvent possible, j'avais observé les barbares harnacher leurs chevaux, posant des questions de ci, de là. Je me hâtai donc d'aller chercher du matériel à la taille du cheval Bremig, et revins vers lui. Puis, me plaçant à sa gauche, je mis un tapis sur son dos, ainsi qu'une selle. Tout en attachant celle-ci, je lui dis :

- S'il te plaît, ne gonfle pas le ventre comme font les chevaux quand on les selle, ça m'évitera de redescendre après pour resserrer la sangle.

Les barbares m'avaient en effet confié que les chevaux gonflaient leur ventre au moment du sanglage, et qu'il était indispensable de les faire marcher un peu, puis de resserrer la sangle, si l'on ne voulait pas prendre le risque de voir sa selle se retourner. Je mis ensuite le filet au cheval Bremig, ajustai les différentes sangles de celui-ci, passai les rênes autour de son encolure et, laissant l'étrier gauche assez long, y plaçai le pied et me donnai une impulsion qui me permit de m'asseoir sur la selle. Une fois là-haut, je réglai mes étriers, puis me positionnai au mieux. C'était haut. Mais je tâchai de l'oublier.

Mon assiette était encore incertaine. Je n'étais pas comme les barbares, qui semblaient tellement à l'aise sur les chevaux. Je sentais le moindre mouvement du cheval se répercuter sur mon équilibre. Mais bon, il fallait avancer pour apprendre à bien tenir. Alors, prenant les rênes comme Baldrisson me l'avait enseigné, je serrai légèrement mes pieds autour du cheval, afin de lui indiquer d'avancer. Je tâchai de rester droite, pour ne pas perdre la tension dans mes rênes, ou en créer trop. Puis j'écartai la main à gauche pour faire décrire une volte à la monture, et la main à droite pour en faire une dans l'autre sens. Ensuite, je me penchai un peu en arrière, pour arrêter le cheval. Au pas, ça se passait plutôt bien.

Je remis alors le cheval au pas puis, mettant de nouveau un léger coup de talon, fis prendre le trot à ma monture.  Là, ça se corsa. Perdant presque immédiatement mon équilibre, je me crispai sur les rênes, et me mis à tirer dessus sans faire exprès, ce qui me déséquilibra encore plus. Complètement penchée en avant, je ne parvins pas à me relâcher et à mettre mon poids en arrière, et fus donc incapable d'indiquer au cheval Bremig de ralentir. Alors, me sentant glisser, je gémis :

- Stop, Bremig, s'il te plaît !
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Message  Bremig Sam 26 Oct 2019 - 16:14

Devant ce spectacle magique – au sens propre du terme – Aëleen eut un mouvement de recul. Elle n'afficha pourtant aucune crainte, du moins sur son visage, mais elle ne pouvait pas cacher que cette métamorphose venait de l'impressionner, au moins de la surprendre. Elle se rapprocha et tendit une main un peu hésitante vers le chanfrein du cheval. Bremig n'était pas porté sur les câlins, et il ne sut pas vraiment pourquoi il se retint de secouer la tête pour chasser la main de la jouvencelle. Quoi qu'il en soit, Aëleen eut le loisir de lui distribuer quelques caresses le long du museau. Quand elle eut fini, l'étalon Bremig s'ébroua, comme si ça avait été désagréable, un peu comme un enfant qui s'essuierait la bouche après un bisou.

La jeune élève ne voulut pas tenter l'exercice sans équipement d'équitation. Elle prit donc l'initiative d'aller chercher une selle et une bride pour le bel étalon noir. Ce cheval assez magnifique contrastait avec la vraie apparence monstrueuse et crasse du Demi-Orc baveux. Il fallait bien se transformer en animal pour que Bremig pût paraître beau. Et encore, il aurait pu devenir un cheval au poil dru et irrégulier, à la robe terne... Non, il était un bel étalon de robe noire unie sans balzane, avec un en-tête en losange sans liste, haut d'environ un mètre soixante au garrot. Son pelage, ses crins – encore et queue – et ses sabots étaient propres, tout ce que Bremig n'était pas au naturel. Cela s'expliquait par le fait qu'en travaillant ses sorts de métamorphose, Bremig avait cherché à prendre l'apparence d'un cheval attirant pour les Humains, il s'était ainsi renseigné sur leurs canons équins, au cas où ce sort lui permettrait de leurrer une cible. Il fallait être attirant pour avoir une chance d'être choisi comme monture en infiltration... Drôle de raisonnement, peut-être, mais il n'y avait que par la magie que Bremig pouvait combler des lacunes en capacités d'infiltration, lui qui d'ordinaire n'utilisait que la force brute. Sa magie devait lui offrir une polyvalence impressionnante et lui permettre de faire face à tous les types de situation. Les métamorphes en général choisissaient toujours les mêmes animaux comme modèles : ours, loups, aigles... Sous les conseils de Gulain, Bremig avait choisi des approches plus originales de l'école de métamorphose.

AELEEN – S'il te plaît, ne gonfle pas le ventre comme font les chevaux quand on les selle, ça m'évitera de redescendre après pour resserrer la sangle.

« Mmmh, elle ne part pas de rien, cette petite... », se dit Bremig intérieurement. Si elle n'avait jamais pratiqué l'équitation, comment pouvait-elle être au fait de détails aussi pointus ? Simplement par curiosité en observant des cavaliers ? Peu importe, tout ce que Bremig pouvait se dire, c'est qu'il n'aurait pas besoin de partir de zéro, et tant mieux ! Il ne savait vraiment pas ce qu'il allait donner comme professeur. Il ne savait même pas expliquer pourquoi il prenait Aëleen sous son aile, comme ça.

L'étalon Bremig se laissa équiper. Cela faisait un bon moment qu'il ne s'était pas fait seller en tant que cheval. Il retrouva vite des sensations habituelles, et l'avantage, c'est qu'Aëleen n'était vraiment pas lourde.
Si Bremig savait parfaitement comment diriger un cheval, c'était autre chose que d'agir comme un cheval bien dressé. Heureusement, il avait déjà de l'expérience. Il attendit donc les premiers signaux d'Aëleen et sut les interpréter, comme se mettre au pas en sentant une légère pression des talons de sa cavalière sur ses flancs. Par le biais des mors fixé à l'arrière de ses mâchoires, il interpréta aussi toutes les tensions exercées par Aëleen sur les rênes, tournant la tête tantôt à gauche, tantôt à droite, et orientant tout son corps pour se déplacer dans la direction voulue par son élève cavalière.
Le cheval ressentit tout le manque d'assurance de la jouvencelle, qui semblait maîtriser la théorie mais sans aucune pratique. Elle savait déjà comment indiquer à sa monture d'avancer au pas, de tourner, de s'arrêter, ou de partir au trot.
Oui, il sembla bien qu'à un moment, elle demanda au cheval de partir au trot. Bremig s'exécuta, jouant la monture bien docile, bien qu'il sentît pertinemment que sa cavalière n'avait pas assez de maîtrise. Aëleen brûla les étapes, et l'accident ne manqua pas de lui donner sa première leçon. Bremig voulut opiniâtrement jouer le cheval bête et discipliné mais Aëleen n'était plus en mesure de tirer sur les rênes pour lui ordonner de s'arrêter, si bien qu'elle donnât l'ordre oralement.

L'étalon Bremig s'arrêta, mais surtout parce qu'un son venait de l'intriguer. Ses oreilles et son encolure se dressèrent. Un ou deux cris venaient d'être émis par les Barbares. Le cheval, à l'ouïe fine, entendit Baldr tousser grassement. Il plia les pattes, couchant son ventre au sol, essayant d'indiquer à Aëleen qu'elle devait descendre, et ce afin qu'il puisse quitter sa métamorphose et recouvrer la parole.

Ceci fait, le même halo que quelques instants plus tôt engloba son corps, permettant à sa silhouette de se modifier à sa volonté. Le halo disparu, Bremig était redevenu le Demi-Orc baveux à la monstrueuse constitution qu'Aëleen connaissait.

BREMIG – Allons voir si les Barbares vont bien avant de continuer.

Il se mit en marche, mais fit tout de même son premier commentaire déjà :

BREMIG – Le trot est l'allure la plus délicate pour un cavalier, c'est celle qui sollicite le plus son corps. T'as l'air de savoir pas mal de choses, mais dans la pratique, faut faire attention !

Bremig eut presque envie de trotter pour se rapprocher des Barbares, mais il n'était plus un cheval. Il accéléra tout de même le pas, mais il était lourdaud sous sa vraie forme. Il porta son regard sur Baldr en demandant à Vermeer et au chaman :

BREMIG – Qu'est-ce qui se passe ? J'ai entendu des cris et Baldr cracher ses tripes.
Bremig
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